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Autres  Royaumes  et  Villes :

L’Ionie,  l’Éolide  et  la  Carie

Principaux Rois

 

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L’Ionie (Éolide et la Carie)

 

Éphèse

 

Halicarnasse

 

Milet

 

Priène

 

Samos

                                

 

                        L’Ionie  (Éolide  et  Carie)                                                                                                      Ephese

  

  LIonie est la Région de la Lydie qui couvre la partie de la côte Ouest de l’Asie Mineure et comprend l’Éolide et la Carie, du Méandre à l’Hermus, plus des îles de la mer Égée. Cette Région est composée, vers 1100, en une confédération de douze cités : Chios (ou Chio ou Kios), Clazomènes, Colophon, Éphèse, Érythrée, Lébédos, Milet, Myonte, Phocée, Priène, Samos, Téos. Smyrne (Izmir) est ensuite rattachée à la confédération et Halicarnasse les rejoindra après avoir été chassé pour impiété de la sienne, elle a pour centre religieux le temple de Poséidon.

 

   La population de la région est issue de la deuxième vague de migration Achéenne originaire d’Argolide, d’Attique et d’Eubée, qui viendra se mêler aux Doriens, occuper les Cyclades et s’installer au Sud de l’Éolide. La tradition rapporte pour chaque cité plusieurs fondations qui correspondent aux différentes vagues d’émigrants. La confédération laisse aux cités leur indépendance, avec leur propre gouvernement, mais elles vont se grouper en associations religieuses autour d’un sanctuaire commun situé à Priène, appelé le Panionion (ou Panionium). Toutes les cités adoptent pour le même dialecte et sont dirigées politiquement sur le model Grec, par des Rois, puis par des Tyrans.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pergame (la cité) Sardes La Lydie Rhodes Halicarnasse Milet Ephèse Xanthos Bithynie Midas et la Phrygie Mytilène et Lesbos Carie Lycie

 

Cliquez sur un nom de ville ou de région

 

   On situe la Ionie comme le berceau de la philosophie (L’École Ionienne), des sciences, des lettres et des arts. De nombreux philosophes et savants sont issus des cités Ioniennes comme, à Milet : Anaximandre (Philosophe et mathématicien, 610-546), Anaximène (Philosophe, v.585-v.525), Leucippe (Philosophe, v.460-370), Thalès (Philosophe v.625-547, il fut l’un des Sept Sages de la Grèce), à Éphèse : Héraclite (Philosophe, fin du VIe siècle), à Clazomènes : Anaxagore (Philosophe, 500-428) et l’île de Samos où serait né Pythagore (Mathématicien, astronome et philosophe, 580-490). Cette région reste aussi dans l’histoire pour ses richesses et la civilisation qui s’y développa, la plus fastueuse et raffinée qu’ai jamais connu la Grèce et l’Asie Mineure. Les produits de luxe y sont très prisés, les belles demeures et les grands banquets semblent courants.  

 

 

 

Anaximandre – Détail de l’École

  d’Athènes –  Raphaël – 1511

  Anaximène   Leucippe   Thalès

 

 

Héraclite – Toile de H.Brugghen

                  – 1628

 

   Une richesse et une économie florissante grâce : Aux nombreux ports importants qu’offrent les côtes Ioniennes et qui favorisent le commerce maritime (Jusqu’en Égypte). Aux plateaux qui permettent l’élevage des moutons. Aux collines pour la culture d’arbres fruitiers et d’oliviers, notamment à Chios qui était réputée pour la bonne qualité de ses vins, de ses figues et de sa production d’orange et enfin grâce aussi à de larges vallées qui permettent la culture des céréales et l’élevage des chevaux.

 

   Les voies de communications avec l’arrière pays et les autres régions d’Asie Mineure ou du monde Asiatique sont facilitées par les "Routes Royales". Ces dernières constituent tout un réseau de routes, sécurisées par des gardes, on y trouve tout du long des postes (Les angareion) garnis de troupes et semble t-il des hôtelleries.

 

Pythagore – Détail de l’École

  d’Athènes –  Raphaël – 1511

  Ce réseau sera étendu par les Perses lors de l’invasion. À cette époque, la plus célèbre d’entre elles, relit Sardes (Lydie) à Suse (Élam). Soit environ 2450 kilomètres. Elle traverse la Phrygie, atteint le fleuve Halys à Ptérium (Boghaz-Khoï aujourd’hui). Elle part ensuite vers le Sud à travers les monts Taurus pour arriver aux rives de l’Euphrate à Samosate (Samsat).

 

   Puis la route traverse le Tigre à Ninive, suit le fleuve pour atteindre la capitale de l’Élam. Cette brillante civilisation reste fragile, les Ioniens n’ont pas une armée performante et entraînées et les cités sont trop souvent désunies, voire même en conflit pour des questions de frontière (ex: Milet, Priène et Samos).

            

Tête d’un homme barbu –  v.350 Av.J.C – Mausolée d’Halicarnasse

    La région se trouve donc particulièrement exposée aux raids militaires de ces puissants voisins. L’Ionie et l’Éolide passent donc peu à peu sous protectorat de la Lydie, puis en 546 sous la domination des Perses Achéménides, après la victoire de Cyrus II (558-528) sur le Roi de Lydie Crésus (561-547). Les cités sont alors occupées par des garnisons et doivent payer un tribut.

 

   Les Perses leur laissent semble t-il une certaine autonomie, mais cette perte d’indépendance arrête net l’essor intellectuel de la civilisation Ionienne. À partir de cette époque les Ioniens commencent à émigrer massivement : Les habitants de Téos, en Thrace, ceux de Phocée en Corse, en Sardaigne.

 

   En 504, un sursaut de "nationalisme" les pousse à se révolter contre les Perses, mais ils sont battus. En 499, ils participent au soulèvement de la Première Guerre Médique, puis en 479, les victoires des Grecs lors de la Deuxième Guerre Médique leur rendent leur indépendance, qui est garantit par un traité en 449. La région subit ensuite la domination d’Athènes, puis après les Guerres du Péloponnèse (431-404) celle de Sparte.

 

   Menacée, Sparte conclut en 387/386 la paix d’Antalcidas ou paix du Roi avec les Perses et tous les Grecs. Elle accepte la domination Perse et leur cède des cités Grecques d’Asie Mineure, dont celles d’Ionie. Délivrée par Alexandre le Grand, la région suit ensuite l’histoire de l’Asie Mineure.

 

Didymes – Temple d’Apollon

 

 

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Éphèse, la cité d’Artémis

HALICARNASSE

   Éphèse (Aujourd’hui Selçuk) est située sur la route royale de Lydie à l’embouchure du Caystre (Caïstre) bien protégée, au fond d’une baie fertile. Elle est l’une des douze cités de la confédération Ionienne. Dans les poèmes Homériques, il est dit que le premier nom de la ville était Samorna. On cite aussi ceux de Alope, Morges, Ortygia, Ptelea. Le nom d’Éphèse serait emprunté à l’une des Amazones ou viendrait du héros Ephesus (ou Ephesos), fils de Caystre. 

   La côte d’Éphèse est en face de l’île de Samos qui en possède une partie. On entre dans la ville par le détroit qui sépare Samos du promontoire de Mycale. Très près de la côte se trouve le bois d’Ortygie traversé par le ruisseau de Cenchrius, c’est là qu’on situe le lieu de naissance d’Apollon et d’Artémis. Sur les douze cités de la confédération, Éphèse est l’une des plus riches et des plus puissantes, malgré cela nous avons très peu de document pour retracer son histoire.

 

  Selon Hérodote (Historien Grec, 484-425) sa création est due à Androclos, fils du Roi d’Athènes, Codros (ou Kodros), qui aurait amené les colons Ioniens. Au début la ville occupe les hauteurs (Paroreia) ou s’établissent ces Ioniens après avoir chassé les Lélèges (Premiers occupants). Les Lydiens habitent eux la ville basse ou se trouve le grand temple d’Artémis. Les deux populations se mêlent ensuite pour former la grande ville après la conquête de la Ionie par le Roi Crésus (561-547).  À la chute de ce dernier en 547/546, Éphèse passe sous le joug Perse.

 

 

La Bibliothèque de Celsus

  En 499, lors de la grande révolte des cités Ioniennes contre l’envahisseur (Première Guerre Médiques), Éphèse accueille l’armée Athénienne venue les aider à combattre. Les Perses chassés, la ville passe sous le contrôle d’Athènes. En 407, le Sparte Lysandre entre à Éphèse et bat la flotte Athénienne à Aigos (Aegos) Potamoi. Après sa victoire, toutes les cités restées fidèles à Athènes lui font défection et se soumettent à Lysandre, les Éphésiens lui érigèrent même des statues. Quand les Athéniens reprennent la cité, ces statues sont remplacées par celles de Conon et de Timothée.

 

  C’est le Co-Roi de Thrace Lysimaque (322-281) qui fortifie la ville en l’entourant de remparts. Il met à profit une grande inondation du Caïstre qui ravage la ville basse pour ramener toute la population dans la ville haute. Après la domination Macédonienne Éphèse appartient aux Roi Séleucides de Syrie jusqu’à la bataille de Magnésie. À l’époque de la guerre contre les Romains, Antiochos I (280-261) y établit son quartier général. Puis la ville passe aux mains des Rois de Pergame, dont le dernier Roi Attalos III  Philométor  (138-133) la transmet, avec tout son royaume aux Romains.

 

  Aristonikos, son demi-frère, revendique alors l’héritage des Rois de Pergame, mais sa flotte est anéantie à Kymé (ou Cyme) par celle d’Éphèse qui avait pris le parti des Romains. La ville est ensuite, sous la domination Romaine, le centre d’un district de la province d’Asie, le conventus Ephesinus et n’a plus de rôle politique.

 

  Dans l’histoire de Saint Paul, il est souvent parlé d’Éphèse. Vers 57, l’apôtre est hué et menacé lors d’un prêche, par les fidèles d’Artémis soulevés par l’orfèvre Démétrios qui vivait du culte. La Vierge Marie serait enterrée à la Meryemana. Selon Strabon (Géographe Grec, v.57 Av.J.C-21 Ap.J.C), la ville est à partir de cette époque la plus grande place de commerce et la plus riche de l’Asie Mineure. Au niveau architectural la ville avait su aussi être parmi les plus belles cités et s’était ornée de splendides monuments.  

 

La Bibliothèque de Celsus

 

Elle est achevée v.120 Ap.J.C. Elle contenait 12 000 rouleaux protégées de l’humidité par un système d’aération. Sa façade était ornée des statues symbolisant : La fortune (Ennoia), la sagesse (Sophia), la science (Épistème) et la vertu (Arete) de Celsus.

 

La Porte de Mazeus et de Mithridate

 

Elle tient son nom de celui des deux affranchis d’Auguste qui la firent construire. Elle donne accès à l’agora commerciale.

   
     

Le Théâtre 

 

C’est dans ce théâtre, qui contenait 24 000 spectateurs, que Saint Paul prêcha le christianisme, mais il fut hué et menacé par les fidèles d’Artémis, soulevés par l’orfèvre Démétrios. Celui-ci vivait du culte et on lui attribue cette phrase qu’il aurait crié à Saint Paul : "Grande est l’Artémis d’Éphèse".

 

 

 

  

 

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                 Halicarnasse  et   la  Carie

Roi de Carie

Rois de Carie

 MILET

 

 

  Halicarnasse (Aujourd’hui Bodrum), est située dans le golfe de Cos, en Carie (auj. le golfe de Kerme dans le Sud-ouest de la Turquie). D’après Hérodote (Historien Grec, 484-425), dont ce fut la patrie, la ville est fondée au début du premier millénaire par des colons Doriens, dont le chef était Anthès, et qui vont se mêler aux Lélèges et aux Cariens déjà en place. Bien que Dorienne la ville garde la langue et les mœurs des Ioniens. Les inscriptions trouvées dans la ville nous montrent qu’au temps d’Hérodote, les actes officiels étaient rédigés en Ionien.  

 

   La cité fait partie au début de la Confédération Dorienne, qui réunit avec elle celles de : Camiros, Cnide, Cos, Lalysos et Lindos (l’île de Rhodes). Halicarnasse en est exclue pour une raison qui semble n’avoir été qu’un prétexte, un de ses citoyens avait omis d’offrir au Dieu Apollon le trépied qui récompensait sa victoire dans des jeux. Halicarnasse se rattache alors à la confédération Ionienne qui comprenait elle douze cités : Chios (ou Chio ou Kios), Clazomènes, Colophon, Éphèse, Érythrée, Lébédos, Milet, Myonte, Phocée, Priène, Samos, Téos.

 

   Halicarnasse est conquise par les Perses au milieu du VIe siècle, mais forme néanmoins un gouvernement distinct qui joue d’une certaine autonomie et qui est dirigé par des Tyrans installés à Mylasa. Le premier d’entre eux est Lygdamis I (ou Lydamis ou Lygdamos, v.520).

 

   Vers 480, sa fille, la "Reine" Artémise I, aide le Roi Perse Achéménide Xerxès I (485-465) dans son expédition contre la Grèce (Deuxième Guerre Médique), mais ils subissent une défaite cuisante à Salamine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Lors de cette bataille Artémise I se serait fait remarquée par sa bravoure. Elle aurait repêché le corps d’Ariabignès, l’un des demi-frères de Xerxès I et l’aurait rapporté au Roi, Xerxès se serait alors écrié : "Mes hommes sont devenus des femmes, et mes femmes des hommes".

 

  Une autre "légende" est rattachée à cette "Reine", elle serait tombée amoureuse d’un certain Dardanos d’Abydos qui refusait de lui rendre son amour. Furieuse, elle lui fit crever les yeux dans son sommeil et se jeta dans la mer du haut d’un cap rocheux de l’île de Leucade. Ce geste est connu sous le nom de " saut de Leucade". La même légende, de sa mort, est attribuée aussi à la poétesse Sapho de Lesbos. 

 

  Les cités de Ionie libérées de la tutelle Perse, Halicarnasse passe sous la domination d’Athènes jusqu’en 386, dans la Ligue de Délos, puis redevient Perse et est administrée par une ancienne dynastie de Carie. Le premier dirigeant connu est le Satrape (ou Roi) Hécatomnus (ou Hécatomanos) qui a trois fils : Idrieos, Mausole et Pixodaros et deux filles : Artémise II et Ada.

  Amazone à cheval frappant un Grec et à droite Grec attaquant une Amazone tombée à terre

Frise des Amazones du Mausolée   

  

  Mausole (377-353) succède à son père. En arrivant au pouvoir, il transfère la capitale de Carie à Halicarnasse. C’est un homme politique habile, en 362, il participe à la révolte contre le Roi Perse Artaxerxés II Mnémon (404-359) ce qui lui permet d’agrandir son royaume qui comprend alors toute la Ionie et la Lydie. Il proclame son indépendance en se libérant de la tutelle des Perses et prend le titre de Roi. Sous son règne la Carie devient l’une des principales puissances maritimes de la mer Égée. En 358, il aide Rhodes et de ses alliés, Byzance et Chios contre Athènes. N’ayant pas de descendance, à sa mort c’est sa sœur et épouse Artémise II qui arrive au pouvoir.

  

  Artémise II est Reine de 353 à 351 et à la mort de son frère-époux, elle lui fait élever un magnifique tombeau dit "le Mausolée", l’une des sept merveilles du monde. Elle organise également un grand concours, décernant un magnifique prix à l’orateur qui ferait l’éloge le plus éloquent de son époux. Selon Aulu-Gelle (Grammairien et compilateur Romain, v.115– ?), y auraient participé, Isocrate (Orateur Athénien, 436-338) et Théopompe (Historien Grec de Chios, 376-323), lequel remporte le concours. Une légende dit qu’Artémise II aimait tellement son mari, qu’elle alla jusqu’à mêler journellement dans sa boisson les cendres du défunt. Elle combat et envahit Rhodes qui s’était révoltée et que soutenait Démosthène et s’empare de certaines cités Grecques d’Ionie.        

 

 

Statue identifiée au Roi Mausole

Mausolée – v.350 Av.J.C

– British Museum

 

 

Tête d’Apollon Mausolée – v.350 Av.J.C- British Museum

 

   Lui succède son frère Idrieos (351-343), puis sa sœur Ada (343-340 et 334-313) jusqu’à ce que l’autre frère, Pixodaros, en 340, renverse Ada avec l’aide du mercenaire Grec Mentor de Rhodes (v.385-v.340) et l’envoie en exil à Alinda. En 339, Pixodaros tente  de marier sa fille à Philippe III Arrhidée (323-317) le deuxième fils du Roi de Macédoine Philippe II (359-336), mais son projet est contrecarré par Alexandre le Grand (336-323). Fidèle allié des Perse, en 334, il est à son tour chassé d’Halicarnasse par ce même Alexandre le Grand, qui rétablit Ada sur le trône.

  Pixodaros meurt quelques temps plus tard. Après Ada, la Carie est gouvernée par le Roi de Macédoine Antigonos I Monophtalmos (306–301), puis par le Roi de Thrace Lysimaque (322-281), puis par les Rois Séleucides et le Roi de Macédoine Philippe V (221-179). Enfin, en 129, elle est rattachée à la province Romaine d’Asie avant d’être annexée par l’Empire Byzantin. Les historiens Grecs : Hérodote (484-v.425) et Denys (Denys d’Halicarnasse, 54 Av.J.C-8 Ap.J.C) sont originaires de la cité.

 

 

 

     Le Mausolée d’Halicarnasse

   

  Selon Vitruve (Architecte Romain, Ier siècle Av.J.C), c’est Mausole lui-même qui fait entreprendre la construction de son tombeau. Par contre Strabon (Géographe Grec, 57 Av.J.C-21 Ap.J.C), Pausanias (Géographe v.115-v.180) ou Pline l’Ancien (Naturaliste, écrivain latin, Ier siècle Ap.J.C. qui a laissé une description très complète sur le Mausolée), prétendent que c’est sa sœur et veuve, Artémise II qui décide de construire un monument exceptionnel en l’honneur de son époux. Cependant, comme elle ne règne que pendant deux ans après lui, il est très probable que le monument est été commencé du vivant du Roi pour être terminé en 350, mais on ne sait pas par qui il fut achevé, la Reine étant morte en 351. Certains spécialistes optent pour le frère de Mausole, d’autres pour Alexandre le Grand (336-323), la question reste sans réponse.

   Ce qui est presque sur, selon les historiens de l’époque, c’est que le Mausolée a longtemps fasciné ses visiteurs par sa beauté. Les plus grands artistes contemporains ont collaborés à sa construction et à son embellissement même bien après sa finition: L’architecte Grec Scopas (v.420-330), les sculpteurs Grecs Bryaxis (v.350-v.290), Léocharès (v.380-v.320), Timothée (Timothéos) etc. Le Mausolée est resté en bon état, jusqu’à ce qu’un tremblement de terre l’endommage au XIIe siècle et il tomba en ruine, laissé à l’abandon. Au début du XVe siècle, les Hospitaliers, des chevaliers de Saint Jean de Malte, qui avaient envahi la région, construisent un château (Le château Saint Pierre) avec les pierres restantes du Mausolée.

 

  Aujourd’hui, reste le château, le Mausolée a disparu, sauf ses fondations et on peut distinguer les pierres en marbres qui ont appartenu au monument funéraire. Au XIXe siècle, l’emplacement du mausolée a été fouillé et a permis de sauver des bas-reliefs et des statues qui ont été envoyés au British Museum où l’on peut les admirer aujourd’hui et se faire une idée objective de la forme et de l’apparence que pouvait avoir le Mausolée. Il était de forme rectangulaire, faisait 45 mètres de haut et était entourée d’une enceinte sacrée ouverte à l’Est par un propylée (Porte d’entrée d’un sanctuaire). La construction était érigée sur plusieurs niveaux.

 

   Au premier niveau, un podium en escaliers sur lequel se trouvait la chambre funéraire et le sarcophage qui était entouré de 36 colonnes. Au dessus la colonnade supportait un toit en forme de pyramide de 24 degrés. Au sommet de cette pyramide se trouvait une statue d’un quadrige (Chariot tiré par quatre chevaux) en marbre. La beauté du Mausolée résidait dans ses décorations et ses statues qui ornaient son extérieur .

 

   

                                                   Ci-dessus, différentes représentations  au cours des temps du Mausolée

 

 

 

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  Milet               

Tyrans de Milet

 

Tyrans de Milet

  PRIENE

  Milet (Μίλητος / Mílêtos) est une des plus anciennes cités d’Ionie elle est située près d’Akköy, à l’embouchure du Méandre, sur la rive Sud du golfe Latmique, qui est aujourd’hui comblé par des alluvions. La ville était composée de deux parties, une sur le continent, l’autre dans une presqu’île, les deux reliées par un isthme que fermaient de hauts murs d’enceinte.

 

  Elle est l’une des douze cités qui forment la confédération Ionienne avec : Chios (ou Chio ou Kios), Clazomènes, Colophon, Éphèse, Érythrée, Lébédos, Myonte, Phocée, Priène, Samos, Téos. Depuis sa création elle aurait eu plusieurs noms, elle se serait appelée successivement : Lelegis, Pityusa, Anachoria, mais selon un mythe Grec, Milet (fils d’Apollon) était venu s’y installer avec une colonie de Crétois et la ville aurait gardé son nom. Cette cité peut-être aussi celle appelée Millawanda dans les textes Hittites.  Les fouilles archéologiques y ont révélé la présence d’une ville Mycénienne datant du XIVe siècle. Plus tard, vers le milieu du XIe siècle, des Ioniens s’y établirent à leur tour.

 

 

La voie sacrée

      

Propylée du Gymnasium

 

 

 

   Il est dit aussi qu’à la même époque, des colons Grecs emmenés par Néléus, fils du Roi d’Athènes Codros (ou Kodros), s’y seraient implantés. La cité va être dirigée par tous les types de gouvernements et régimes politiques : La monarchie, l’oligarchie, l’aristocratie et la tyrannie. Au VIIIe siècle, comme beaucoup de cité Grecques d’Asie Mineure, la ville est attaquée par les Cimmériens, qu’elle réussira à repousser. Au cours des VIIe et VIe siècle, Milet connaît son apogée et fonde de nombreuses colonies (Environ 80) sur la Mer Noire (Pont-Euxin) et jusqu’en mer d’Azov, dont Abydos, Cyzique, Cius, Byzance, Sinope, Trapézonte, Olbia, Odessos (Voir carte de la Mer Noire). Elle devient au sein de la confédération Ionienne une importante puissance maritime et la première puissance commerciale du monde antique après Carthage et Tyr.

 

   Cet essor particulier, à la fin du VIIe siècle et début du VIe, est surtout du au Tyran Thrasybule. C’est aussi l’époque des premiers ateliers monétaires et où la ville voit naître des philosophes et mathématiciens comme, Thalès (v.625-547), Anaximandre (610-546) qui est le premier à mesurer le temps avec un gnomon (Ancêtre du cadran solaire) et à soutenir que la terre est un cylindre et aussi Anaximène (v.585-v.525), le conteur Aristide (IIe siècle Av.J.C), Aspasie la maîtresse de l’Athénien Périclès (495-429), le Géographe Hécatée (550-490), le poète Phocylide , le sculpteur Timothée (ou Timothéos) etc… 

   Les Rois de Lydie vont tenter de soumettre la                                                     ville, sans jamais vraiment y parvenir, Crésus (561-547) préfèrera signer un traité avec la cité. Puis en 546, le Roi des Perses Achéménides Cyrus II (549-528) fait de même plutôt que de tenter de la soumettre par la force. Milet conserve sa prospérité sous la domination Perse, mais en 499, le Tyran Histiée (ou Hitiaios, 499-494) veut profiter de l’expédition du Roi Perse Darius I (522-486) contre les Scythes et soulève des cités de Ionie contre les Perses, mais il est battu envoyé à Suse.

 

  Son successeur Aristagoras (494- ?), poursuit l’entreprise et provoque les Guerres Médiques. Les Milésiens, assez isolés dans cette guerre, sont écrasés à la bataille navale de Ladé (Du nom de l’île située face de Milet). La ville est assiégée, puis en 494, prise d’assaut et rasée par les Perses qui déportent ses habitants à Suse. En 479, à la suite de la bataille du Mont Mycale, Milet libérée du joug Perse est reconstruite par ses habitants avec l’aide d’Athènes, selon un plan hippodamien (Inventé par Hippodamos). La ville semble être la première cité antique a l’avoir adopté, puis elle entre dans la Ligue de Délos. Elle reste dans cette ligue jusqu’en 412, pour être ensuite reprise par les Perses.

 

 

 

                                                                              

Les bains de Faustina 

 

Deux vues du Théâtre

 

   Au IVe siècle, la ville tombe sous domination du Roi d’Halicarnasse Mausole (377-353), puis elle passe sous le contrôle de Sparte et de nouveau des Perses. En 344, Milet est dévastée par Alexandre le Grand (336-323) qui l’incorpore à son empire.  Après Alexandre le Grand, la cité connaîtra une période prospère, qui continuera sous la domination des Séleucides, puis de Pergame puis de Rome, César, Antoine et Saint Paul y séjourneront. Milet deviendra, au début de l’ère Chrétienne le siège d’un évêché. La cité prendra le nom d’Ania à l’époque Byzantine. Milet était renommée pour ses confections et son industrie de la laine.

 

   La laine de Milet était considérée comme la meilleure du monde antique et les milésiens en exportaient jusqu’en Égypte, Rome etc…La cité exportait tous ses produits grâce à quatre ports, protégés par un groupe d’îles, dont la principale était Ladé. La ville possédait de somptueux monuments et édifices. Le théâtre (Le plus grand de l’Asie Mineure)  était tout en pierre et marbre.

 

  Il fut construit au IVe siècle mais il fut agrandit par les Romains (140 mètres de diamètre) et pouvait accueillir 15 000 personnes. Il comportait un autel impérial. Le temple de Cérès, le temple d’Athéna, le temple de Vénus etc… Au Sud (à Didyme) s’élevait le Didymoeon (ou temple d’Apollon Didyméen ou le Delphinion) temple protecteur des bateaux et des ports. C’était le sanctuaire le plus vénéré, le plus riche et  le plus luxueux de toute l’Asie Mineure avec cent vingt colonnes, aux bases sculptées toutes différemment. De cette magnifique ville, il ne reste aujourd’hui qu’un simple village, Paladja. De 1899 jusqu’à 1914, des fouilles y ont été dirigées, elles ont été reprises en 1938, puis dans les années 50. Elles ont mis au jour d’importants vestiges, dont le gros des objets retrouvés, se trouvent au musée de Berlin. 

 

  

Porte du marché

 

  

 

  Le Théâtre

 

 

 

HAUT de PAGE                                              Priène                                                       SAMOS

           

  Ville de Ionie, avec un port près de l’embouchure du Méandre au pied du mont Mycale. Petit à petit, le fleuve va combler le port de Priène qui va perdre de son importance puis disparaître. La ville antique se trouve aujourd’hui à proximité du village actuel de Gullubahce, à quinze kilomètres de la mer, soit environ neuf de plus que lors de sa création. L’emplacement de la ville est occupé dès le IIe millénaire et la cité est vraisemblablement fondée par les Ioniens au XIe siècle. D’autres sources donnent comme fondateurs des habitants d’Athènes ou encore de Thèbes.

 

   Elle est l’une des douze cités qui forment la confédération Ionienne avec Chios (ou Chio ou Kios), Clazomènes, Colophon, Éphèse, Érythrée, Lébédos, Milet, Myonte, Phocée, Samos, Téos. Priène ne joue pas un rôle politique important mais elle occupe une place prépondérante dans la confédération Ionienne car elle accueillait le Panionion, qui est le sanctuaire de l’ensemble des cités Ioniennes et organise de somptueuses "fêtes panioniennes" en l’honneur de Poséidon Heliconios. L’emplacement du sanctuaire n’a pas, à ce jour, été localisé. La cité demeure longtemps une possession des Rois de Lydie, puis à la chute de leur dernier Roi Crésus (561-547), elle devient celle des Perses Achéménides.

Le temple d’Athéna au pied du mont Mycale

 


 

Le temple d’Athéna 

   Priène rejoint ensuite la rébellion des cités Ioniennes contre les Perses (Guerres Médiques) et participe, en 494, à la bataille navale de Ladé (Du nom de l’île située face de Milet). Elle envoie quinze navires en renfort, mais elle est écrasée avec les autres cités, ce qui lui vaut d’être totalement détruite par les Perses en représailles. La cité est reconstruite vers 350, suivant le même plan que Milet, plan hippodamien. Alexandre le Grand (336-323), après la victoire du Granique, financera avec l’or du Pactole, la construction d’un grand sanctuaire en l’honneur d’Athéna. La ville passe ensuite sous la domination des Séleucides, puis des Rois de Pergame.

 

   En 283, une querelle frontalière l’oppose à Samos ou personne ne sortira vainqueur. En 277, Priène subit l’invasion des Galates qui entraîne beaucoup de destructions dans la cité. En 136, elle passe sous domination Romaine, à cette période la ville commence à décliner et victime d’envasement, le port de Priène cesse son activité.  Priène comprenait des monuments d’une rare qualité, dont on peut admirer les vestiges aujourd’hui. Notamment le temple d’Apollon, le sanctuaire de Déméter, le théâtre, le stade et le gymnase qui sont à 36 m au-dessus du niveau de la mer, le temple d’Athéna et le Bouleutêrion. Le philosophe Bias (VIe siècle) l’un des Sept Sages  de l’Antiquité, était originaire de Priène. Des fouilles ont été effectuées à la fin du XVIIIe siècle et pendant tout le XIXe siècle. Tout ce qui a été trouvé est maintenant au British Museum. En 1895, 1899 et début du XXe siècle, des équipes Allemandes ont trouvé de nouvelles pièces visibles aujourd’hui au musée de Berlin

 

  

 

 

Le Théâtre

Il date du IVe siècle, mais qui fut réaménagé au IIe siècle. Il pouvait accueillir 5 000 personnes et était utilisé pour les spectacles mais aussi pour les réunions politiques. On y a retrouvé une clepsydre (Horloge à eau) qui mesurerait le temps de paroles des orateurs.

 
     

 Le Bouleutêrion

Il date du IIe siècle. C’était le siège de l’assemblée des citoyens. Il pouvait accueillir 640 personnes. La tribune des orateurs, creusée dans le mur a disparu, mais l’autel est encore présent, il est orné de têtes de taureaux.

 

 

 

   

 

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Samos

Tyrans de Samos

Tyrans de Samos

   

  Samos (En Grec : Σάμος) est une île de Ionie de la mer Égée, appartenant aujourd’hui à la Grèce, située à 70 kilomètres au Sud-ouest d’Izmir, près des villes modernes de Chora et Tigani. L’île est peuplée dès le Néolithique et reçu ensuite, tour à tour, des Cariens, des Lélèges et depuis le Xe siècle des Ioniens venus d’Épidaure.

 

   Elle est l’une des douze cités qui forment la confédération Ionienne avec : Chios (ou Chio ou Kios), Clazomènes, Colophon, Éphèse, Érythrée, Lébédos, Milet, Myonte, Phocée, Priène, Téos et lui fournit ses constructeurs de navires et ses marins. Colaeus de Samos est le premier Grec qui va franchir les colonnes d’Hercule.

 

   Polycrate (ou Polycratès) le Tyran de  Samos de 538 à 522, va faire connaître à la cité une ère de prospérité économique et de grands travaux sont entrepris sous son règne fastueux. Il sait imposer son hégémonie à l’archipel et faire de la ville le plus puissant État maritime de la mer Égée. Polycrate prend le pouvoir avec ses deux frères lors d’une fête en l’honneur de la Déesse Héra. Puis il assassine le premier Pantagnostos et exile le second Syloson.

                                   Temple d’Héra – Héraion 

 

                                    

   Il s’allie au Pharaon Amasis (570-526) et au Tyran de Naxos Lygdamis et pille les cités et île Ioniennes, notamment Lesbos et Milet. Puis il rompt l’alliance avec l’Égypte et passe un accord avec le Roi Perse Cambyse II (528-522). Les nobles, avec à leur tête son frère Syloson, se rebellent et attaque Polycrate qui perd la bataille et se retranche dans Samos d’où les émeutiers ne parviennent pas à le déloger. Ces derniers demandent alors de l’aide à Sparte et à Corinthe. Ils envahissent l’île et font le siège, pendant 40 jours, de la cité mais sans jamais obtenir la victoire. Hérodote (Historien Grec, 484-v.425) raconte la fin de Polycrate ainsi : Le Satrape Perse Oroitès voulant tuer Polycrate, l’invite à Sardes. Polycrate se rend dans la cité, malgré les mises en garde de sa sœur et de sa fille qui à vu sa mort en rêve et y est assassiné, Oroitès le faisant crucifier. Polycrate a été aussi un grand bâtisseur, il fait construire à Samos un grand temple dédié à Héra, un palais qui sera reconstruit plus tard par l’Empereur Romain Caligula (37-41) et un aqueduc.       

    Pythagore

   L’île est libérée des Perses à la fin de la Deuxième Guerre Médique (482-479), après les victoires Athéniennes contre les Perses à Salamine (480) et Mycale (479) et elle rejoint alors à la Ligue de Délos présidée par Athènes. En 440, un conflit oppose Samos et Milet pour la possession de Priène. Milet demande de l’aide à Athènes. Périclès intervient alors avec 40 navires, il renverse l’oligarchique de Samos et laisse sur place une garnison. Mais les oligarques reprennent le pouvoir avec l’aide du Satrape Perse de Sardes (Lydie) et livrent la garnison Athénienne aux Perses.

 

   Athènes ne peut accepter cette situation, Samos disposant par ailleurs d’une flotte importante, elle envoie deux cents navires. Après huit mois de conflit, Samos capitule, la cité doit livrer sa flotte, payer une indemnité de guerre importante et la démocratie est rétablie. En 412 / 411, c’est de Samos que le chef du parti démocrate Athénien Alcibiade le Jeune, prend la tête d’une rébellion contre le gouvernement oligarchique des Quatre-cents installé à Athènes.

 

   Après Alexandre le Grand (336-323), Samos est disputée par plusieurs états : les Ptolémée, les Séleucides, le Royaume du Pont etc…  En 84 Av.J.C, la cité est annexée à la province Romaine d’Asie. Après la bataille d’Actium, où il défait l’Égypte et Marc Antoine en septembre 31 Av.J.C, Auguste (27 Av.J.C-14 Ap.J.C) y passera l’hiver avec sa flotte. Samos redevient libre, de cette époque jusqu’à l’Empereur Vespasien (69-79), et plus tard vas former avec Chios, Cos et Rhodes la province des Iles.

                                                          L’île reste célèbre pour : Ses poteries rouges qui sont réputées dans toutes les régions de l’Antiquité, son artisanat d’art avec ses bronzes et ses bijoux, le bois de construction, son tabac, son vin, ses fruits et ses roses. Elle est la patrie d’Ésope (Fabuliste Grec, VIIe siècle), de Pythagore (Mathématicien et philosophe, v.580-v.490) et de l’architecte Rhoikos (ou Rhaekos, v.575-v.525) qui construit le premier temple d’Héra, l’Héraion. Il subsiste de la Samos antique, l’enceinte Nord et une partie de l’enceinte Est avec ses tours et ses portes.

 

 

Temple de Neptune

 

Ruines du site de l’Héraion

 

L’Héraion 

 

Au pied du Mont Cronion se dresse l’Héraion temple d’Héra attribué à l’architecte Rhoikos. Le premier temple remonte à 650 Av.J.C. Celui dont nous voyons les vestiges aurait été reconstruit sous Polycrate. Au fond de la cella étaient dressées les statues de Zeus et d’Héra

 
 

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