Les Achéens et les Mycéniens Les  batailles  de :
Marathon   et  des  Thermopyles
La Guerre du Péloponnèse
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 Pour plus de détails voir aussi : Les Guerres Médiques

 

La  bataille  de  Marathon
Septembre 490
La Bataille des Thermopyles

   Le Roi Perse Darius I (522-486) avait pour projet d’attaquer Athènes et Érétrie par la mer. En 490, l’armée Perse, dirigée par les Généraux : Artapherne, pour l’armée de terre et Datis pour la flotte, traversa la mer Égée et se dirigea sur l’Attique avec 600 navires et entre 25.000 et 50.000 soldats. L’armée Perse atteignit la pointe Sud de l’Eubée, ravagea Érétrie et déporta la population près de Suse. En Septembre 490, elle débarqua, sur les conseils de l’ancien Tyran d’Athènes, Hippias (527-510), sur la côte orientale, sur la plage qui borde la plaine de Marathon, à environ quarante kilomètres d’Athènes qui devait affronter seule l’envahisseur.
 
   Les Athéniens n’attendirent pas l’ennemi derrière leurs remparts. Conduits par le stratège Miltiade (540-489), les hoplites Athéniens et Platéens, soit environ 11.000 hommes, décidèrent de se rendre au devant des Perses. La rencontre entre les deux armées eut lieu dans la plaine de Marathon. Les chiffres sur les effectifs de chaque côté sont toujours sujets à discussion. Selon Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425), l’armée Perse se composait de 100.000 hommes et l’armée Grecque de 11.000 (Dont 10.000 Athéniens). Les Spartiates ne devaient arriver qu’après la bataille.
 

   Le 13 Septembre les Perses décidèrent d’attaquer Athènes par terre et par mer. Une partie des troupes Achéménides, y compris la cavalerie, monta à bord de navires, avec pour objectif de débarquer à Phalère (Un des trois ports d’Athènes) afin d’atteindre rapidement l’Acropole. Les troupes restantes, à peu près 21.000 hommes, franchirent alors le Charadra (Petite rivière qui traverse la plaine de Marathon) afin d’empêcher les troupes Athéniennes de revenir pour secourir leur cité. Celles-ci, avec leurs alliés Platéens, occupèrent deux petites hauteurs, le Pentélique et le Parnès et attendirent les renforts promis par Sparte. Ces derniers ne venant pas et la situation évoluant à leur désavantage, les Athéniens n’eurent plus le choix. Ils durent affronter les Perses dans la plaine de Marathon.

  Puis, s’ils étaient vainqueurs, arriver à Athènes avant les navires ennemis pour protéger la cité. Miltiade, connaissait la faiblesse de l’armée Perse pour avoir combattu avec eux, en 512, lors de l’offensive contre les Scythes. L’armement Perse ne permettait pas les combats au corps à corps, car ils étaient équipés avec des boucliers en osier et des piques courtes. Contrairement à celui des Grecs ou les hoplites, avec une épée ou une longue lance, étaient protégés par un casque, un bouclier, une cuirasse, des jambières et des brassards en airain (bronze). De plus la technique de combat des hoplites en rangs serrés (La phalange) était un énorme avantage. Miltiade décida de prendre l’offensive avec le Général Callimaque qui prit le commandement de l’aile droite et les Platéens à l’aile gauche.

 
   Pour faire face à l’ennemi très supérieur en nombre, les Athéniens durent réduire leur force au centre pour la concentrer sur les ailes. Les Perses, eux, avaient pour tactique d’enfoncer ce centre Athénien. Un intervalle de 1.480 mètres (Huit stades) séparait les deux armées. Les Athéniens franchirent les premiers cet espace et l’affrontement commença. Sur ce dernier point les historiens contemporains ne sont pas d’accord avec leurs collègues de l’antiquité. Ils pensent qu’il est improbable, compte tenu de la lourdeur de l’équipement des hoplites, que ceux-ci effectuèrent une charge de près de 1.500 mètres.
 
   Comme prévu, après un long combat, les Perses et les Saces qui composaient leur centre, enfoncèrent le fragile centre Athénien et poursuivirent les fuyards vers l’intérieur des terres. Dans le même temps, Callimaque et les Platéens, remportèrent la victoire sur les deux ailes de l’armée Perse, composées de troupes éparses qui se disloquèrent pour rejoindre leurs navires. Les Grecs laissèrent alors fuir l’ennemi et se retournèrent contre les Perses et les Saces, qui avaient rompu le centre, dans une parfaite manœuvre de tenaille et les mirent en déroute. Les Perses s’enfuirent pour regagner leurs navires mais les Athéniens les poursuivirent. Au total environ 6.400 Perses furent tués, la plupart noyés en s’enfuyant et 7 navires furent détruits, tandis que les Athéniens ne perdirent que 192 soldats (Dont Callimaque).

 

   Selon la tradition, qu’Hérodote récuse, ce fut à cette occasion qu’un messager au nom de Philippidès courut annoncer la victoire aux habitants d’Athènes. Il mourut d’épuisement en arrivant sur l’Agora, au pied de l’Acropole, après quatre heures de course. Il eut tout juste eu le temps de prononcer un seul mot avant de s’effondrer : "Nenikamen" (ou Nenikikame), "Nous avons gagné". Son souvenir serait à l’origine de l’épreuve des Jeux Olympiques moderne, le marathon. Pour l’armée Grecque vainqueur, le travail n’était pas terminé. En effet la seconde offensive des Perses, qui visait la cité, avec l’attaque des meilleurs éléments de leur armée était en route.

   La flotte Perse avait besoin d’une dizaine d’heures pour doubler le cap Sounion et atteindre Phalère. Juste après la bataille, par une marche forcée de sept ou huit heures, les hoplites Grecs arrivèrent environ une heure avant la flotte ennemie. Les Perses voyant la ville largement en état de défense, constatèrent l’échec de leur manœuvre, renoncèrent à débarquer et rentrèrent en Asie. Ce qui mit fin à la Première Guerre Médique. Darius I voulait préparer sa revanche et une nouvelle expédition. Mais, en 486, les paysans Égyptiens dirigés par le Satrape, Aryandès (ou Ariandes) de Memphis, se révoltèrent, ce qui occupa les derniers mois de Darius I, qui mourut la même année.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la batailles voir les ouvrages de :
 
Marie Claire Amouretti et François Ruzé :
Le Monde grec antique, Hachette université, Paris, 1978.
Richard A.Billows :
Marathon : How one battle changed Western civilization, Gerald Duckworth, Londres, 2010.
Arthur Boucher :
Marathon, d’après Hérodote, Berger Levrault, Paris, nancy, 1920.
Patrice Brun :
La bataille de Marathon, Larousse imprimerie, Paris, 2009.
Jean-Nicolas Corvisier :
Guerre et société dans les mondes grecs (490-322 av.J.C), Armand Colin, Paris, 1999.
Peter Green :
The Greco-Persian wars, University of California Press, Berkeley, 1996.
Peter Green et Denis-Armand Canal :
Les Guerres Médiques, Tallandier, Paris, 2008.
Konstantinos P.Kontorlis :
Graeco-Persian wars : Marathon, Thermopylae, Salamis, Plataeae, K. Kontorlis, Athens, 1963.
Peter Krentz :
The battle of Marathon, Yale University Press, New Haven, 2010.
Jacques Marseille et Guy Michel :
Marathon : Grecs contre Perses, la victoire de la liberté, 490 av.J.C, Hachette, Paris, 1988.
Basile Petrákos :
Marathon, The Archaeological Society at Athens, Athènes, 1996.
Johan Henrik Schreiner :
Two battles and two bills : Marathon and the Athenian fleet, Norwegian institute at Athens, Athènes, 2004 – The University of Oslo, Oslo, Janvier 2004.
Nick Sekunda :
Marathon, 490 BC : The first Persian invasion of Greece, Conn. : Praeger, Westport, 2005.

 

 

HAUT de PAGE La  bataille  des  Thermopyles
Les  18/19/20  Août  480

 

Définition et sources

 
   La bataille des Thermopyles (ou Thermopylae ou Machē tōn Thermopylōn, en Grec : Μάχη τν Θερμοπυλν) opposa, pendant trois jours, une alliance des cités Grecques menée par le Roi de Sparte Léonidas I (490-480) contre l’Empire Perse Achéménide au cours de leur deuxième invasion de la Grèce. C’est l’un des plus célèbres faits d’armes de l’histoire antique. Elle eut lieu, les 18/19 et 20 Août 480, dans la passe de l’étroite bande côtière des Thermopyles "les Portes chaudes" (À cause des sources thermales qui s’y trouvent).

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Léonidas I aux Thermopyles –
Jacques-Louis David – 1814 – Musée du Louvre

 
   La principale source pour les guerres Gréco-perses est l’historien Grec Hérodote (v.484-v.425). Diodore de Sicile (Historien Grec, v.90-v.30), écrivant au Ier siècle av.J.C dans son Historica Bibliotheca, fournit également un compte rendu des guerres Gréco-perses, en partie issu d’un autre historien Grec avant lui, Éphore de Cymé (ou Éphore de Cumes, historien Grec, IVe S. av.J.C). Sa description est assez cohérente avec celle d’Hérodote. Ces guerres furent également décrites, avec moins de détails, par un certain nombre d’autres historiens de l’Antiquité dont : Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125), Ctésias de Cnide (Médecin Grec et historien de la Perse et de l’Inde d’Artaxerxès II, mort v.398) et Eschyle (ou Aiskhúlos, v.526- 456). Des preuves archéologiques, tels que la colonne de Serpent (aujourd’hui à l’Hippodrome d’Istanbul), reprennent également une partie d’informations particulières d’Hérodote.

 

Contexte

 
   Les cités Grecques d’Athènes et d’Erétrie avaient encouragé les révoltes Ioniennes contre l’Empire Perse Darius I (522-486) de 499 à 494. Cette rébellion menaçait l’intégrité de son Empire et le Roi promis de punir ceux qui s’y impliquèrent, en particulier les Athéniens. Darius I voyait également la possibilité d’étendre son Empire dans le monde Grèce. Malheureusement pour lui, cette campagne se termina par la victoire Athénienne à la bataille de Marathon en 490. La deuxième invasion Perse fut une réponse tardive à cette défaite de leur première tentative. Darius I leva une énorme nouvelle armée avec laquelle il visait d’asservir complètement la Grèce. Cependant, en 486, ses sujets Égyptiens se révoltèrent, reportant toute expédition Grecque. Darius I mourut lors de la préparation de la marche sur l’Égypte, et le trône de Perse passa à son fils Xerxès I (486-465). Celui-ci écrasa la révolte Égyptienne et très rapidement renouvela les préparatifs de l’invasion de la Grèce. Comme il s’agissait d’une invasion à grande échelle, elle exigea une longue planification.
 
  Au printemps 480, l’immense armée Perse de Xerxès I (486-465) prit le départ. Les troupes à pied depuis leur base hivernale de Sardes (Lydie) et la flotte depuis Phocée (Voir carte Ionie). Elle passa par Abydos pour franchir les ponts de bateaux installés sur l’Hellespont. Au total, selon la tradition, ce passage dura sept jours et sept nuits. Ensuite l’armée se dirigea vers Sestos, puis Doriscos où s’opéra la jonction avec la flotte, puis elle envahit la Piérie. Les Athéniens avaient également été préparés pour la guerre, depuis le milieu de 480, et, en 482, la décision fut prise, sous l’impulsion du Général Athénien Thémistocle (v.525-v.460/459), de construire une flotte massive de galères qui serait essentiel pour les Grecs pour lutter contre les Perses. Cependant, les Athéniens n’avaient pas les effectifs nécessaires pour combattre sur terre et sur mer et la guerre nécessitait une alliance de cités Grecques. Un congrès des États se réunit à Corinthe, fin de l’automne 481 et une alliance confédérée de cités Grecques fut formée.

 
   L’alliance décida au printemps 480 que les Grecs devaient se rassembler dans l’étroite vallée de Tempé, sur les frontières de la Thessalie à travers laquelle ils pensaient que l’armée Perse devrait passer. Cependant, une fois là-bas, les Grecs furent avertis que la vallée pouvait être contournée par le col Sarantoporo, et que l’armée de Xerxès I était écrasante, les Grecs décidèrent de se retirer. Sur les conseils de Thémistocle, ils changèrent de stratégie. Compte tenu de la route qu’avait prise l’armée ennemie il était maintenant indispensable de bloquer l’avance de Xerxès I au défilé des Thermopyles, et dans le même temps de bloquer leur marine au détroit de l’Artémision pour éviter qu’ils ne contournent les Thermopyles par la mer. Ce défilé était le seul passage entre la Thessalie et la plaine de l’Attique, coincé entre la montagne et le golfe Maliaque. Les Perses, pour garder le contact avec leur flotte, devaient emprunter cette seule route importante qui passait par les Thermopyles.

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Le site de la bataille d’aujourd’hui passer la zone
du mur Phocéen – La route à la droite a été construite sur des terrains gagnés qui
étaient la côte à l’époque

Photo avant retouches : wikipedia.org

 

Prélude et stratégie

 
   L’armée Perse semble avoir fait des progrès lents à travers la Thrace et la Macédoine. La nouvelles de son approche imminente atteignit la Grèce en Août de la même année grâce à un espion Grec. Hérodote nous dit que bien que le Roi de Sparte Léonidas I (490-480) suite à une prophétie, était convaincu qu’il allait à une mort certaine, il prit le commandement de la coalition Grecque et décida d’occuper ce défilé des Thermopyles. Ses forces furent renforcées en route par les contingents de différentes villes et comptait plus de 7.000 au moment où il arriva au col des Thermopyles, tandis que la flotte Grecque commandée par Eurybiade prit position dans le canal d’Oréos, au Nord de l’Eubée. Léonidas I choisit d’établir et de défendre son camp à la “porte du milieu“, la partie la plus étroite du défilé des Thermopyles, où les Phocéens avaient construit un mur défensif quelque temps auparavant. Le Roi apprit de la ville voisine de Trachis (Ce fut une ville et un dème au Sud du fleuve Spercheios), qu’il y avait une piste de montagne, le sentier d’Anopée, qui pouvait être utilisée pour déborder les Thermopyles. Il y stationna 1.000 Phocéens sur les hauteurs pour éviter une telle manœuvre.
 
   À la mi-Août, l’armée Perse fut aperçue approchant dans le golfe Maliaque. Les Grecs tinrent un conseil de guerre. Certains Péloponnésiens suggérèrent le retrait de l’isthme de Corinthe et de bloquer le passage dans le Péloponnèse. Les Phocéens et Locriens, dont les États étaient situés à proximité, s’indignèrent et conseillèrent de défendre les Thermopyles et l’envoi de plus d’aide. Léonidas I calma la panique et décida de défendre les Thermopyles lui même. À ce moment un émissaire Perse fut envoyé par Xerxès I pour négocier avec le Roi Sparte. S’ils se rendaient, il offrait au Grecs leur liberté et le titre d'”Amis du peuple Perse” en outre, ils seraient réinstallés sur des terres mieux que celles qu’ils possédaient. Ces conditions furent rejetées par Léonidas I et la bataille devint inévitable. Le nombre des troupes rassemblées par Xerxès I pour la totalité de sa campagne en Grèce fait toujours l’objet de discussions, parce que les chiffres donnés dans les sources antiques sont très différents. Les estimations des scientifiques modernes sont généralement dans la fourchette 700.000-300.000. Ces estimations proviennent généralement de l’étude de leurs capacités logistiques à cette époque, et les contraintes de main-d’œuvre globale qui les concernaient. Le nombre de troupes Perses présentes aux Thermopyles est donc aussi incertain. Par exemple, il est difficile de savoir si toute l’armée marchait par les Thermopyles, ou si le Roi Perse avait laissé des garnisons en Macédoine ou en Thessalie.

Statue moderne en bronze de
Léonidas I dans le centre de Sparte

 
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   D’un point de vue stratégique, en défendant les Thermopyles, les Grecs faisaient le meilleur usage possible de leurs forces. Tant qu’ils pouvaient empêcher la poursuite de l’avance Perse en Grèce, ils n’avaient pas besoin de chercher une bataille décisive et pouvaient rester ainsi sur la défensive. De plus, en défendant deux passages rétrécis (Thermopyles et Artémision), leur infériorité numérique devenait moins problématique. Les Perses devaient donc se retirer ou avancer, et prendre le défilé des Thermopyles leur était impératif. Le point faible majeur pour les Grecs était un sentier de montagne qui conduisait à travers celle-ci parallèlement aux Thermopyles, et permettrait à leur position d’être débordée. Comme dit plus haut Léonidas I renforça avec les troupes Phocéennes cette position afin de la bloquer. Le point fort, à l’époque, ce défilé des Thermopyles était composé d’une piste le long de la côte du golfe Maliaque si étroite qu’un seul char pouvait passer à la fois. On évitait donc ainsi toute charge de cavalerie. Sur le côté Sud de la piste se tenaient les falaises qui donnaient sur le col, et sur le côté Nord se trouvait le golfe Maliaque. Le long de la voie elle-même se trouvait une série de trois constrictions, ou “portes” (ou pylai), et la porte centrale avait un petit mur érigé par les Phocéens au siècle précédent pour aider à leur défense contre les invasions Thessaliennes.

 

Déroulement

 
   Le cinquième jour après l’arrivée des Perses aux Thermopyles allait être le premier jour de la bataille. Le 18 Août Xerxès I se résolut à attaquer. Tout d’abord, il ordonna à 5.000 archers de tirer un barrage de flèches sur les Grecs, mais les boucliers de bronze et les casques de ces derniers dévièrent les projectiles, ne faisant aucun dommage. Après cela, le Roi envoya une force de 10.000 Mèdes et Susiens contre les Grecs, pour les faire prisonniers. Les Perses se retrouvèrent lancer en un assaut frontal devant le mur Phocéen. Les détails de la tactique Grecque donnés par Diodore de Sicile disent : “les hommes se tenaient au coude à coude et les Grecs étaient supérieurs en valeur du fait de la grande taille de leurs boucliers”. Ceci est probablement la description de la phalange Grecque standard, dans laquelle les hommes formaient un mur de boucliers qui se chevauchaient avec les pointes de leur lance dirigées en saillie sur les côtés des boucliers. Les boucliers plus faibles et les lances et épées plus courtes des Perses les empêchèrent d’attaquer efficacement les hoplites Grecs. Ceux-ci massacrèrent tant de Mèdes que Xerxès I, après avoir pris la mesure de l’ennemi, jeta ses meilleures troupes dans un second assaut le même jour, les Immortels, un corps d’élite de 10.000 hommes. Cependant, les Immortels ne s’en sortirent pas mieux que les Mèdes. Les Spartiates utilisèrent apparemment comme tactique de feindre la retraite, puis ils se retournèrent et tuèrent les troupes ennemies qui leur courraient après.
 
   Le deuxième jour (19 Août) Xerxès I envoya de nouveau l’infanterie attaquer le col, supposant que son ennemi avait perdu des effectifs et était si peu nombreux qu’il ne pouvait désormais plus résister. Cependant, les Perses ne s’en sortent mieux que lors du premier jour. Xerxès I arrêta enfin l’assaut et se retira dans son camp, totalement perplexe. À la fin de cette deuxième journée de bataille, alors que le Roi Perse était à réfléchir sur ce qu’il fallait faire pour venir à bout des Grecs, la chance tourna en sa faveur. Il reçut la visite d’un Trachinien (de Trachis) nommé Éphialtès (ou Éphialte de Trachis ou Ephiáltês “cauchemar“, en Grec : ‘Eφιάλτης) qui l’informa du sentier de montagne, le sentier d’Anopée, autour des Thermopyles, qui permettait de prendre les Grec à revers, par lequel il s’offrait de guider l’armée Perse. Éphialtès était motivée par le désir d’une forte récompense. Hérodote rapporte que Xerxès I envoya ce soir-là son commandant Hydarnes, avec des hommes, pour encercler les Grecs par le chemin. Cependant, il ne dit pas qui sont ces hommes. Les Immortels avaient été en grande partie décimés le premier jour, il est donc possible qu’Hydarnes put prendre le commandement d’une force hétéroclite, y compris avec ce qui restait des Immortels. Selon Diodore de Sicile, il avait sous ses ordres de 20.000 hommes pour la mission. Le sentier d’Anopée conduisait de l’Est du camp Perse le long de la crête du mont, derrière les falaises qui flanquaient la passe. Il se ramifiait ensuite avec un chemin menant d’un côté à la Phocide et de de l’autre côté vers le golfe Maliaque.
 

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Le monument de Léonidas I et
des Spartiates aux Thermopyles

   À l’aube du troisième jour, les Phocéens qui gardaient le chemin ci-dessus prirent conscience qu’une colonne Perse essayait de les déborder. Ils se retirèrent sur une colline proche pour refaire leur campement en supposant que les Perses allaient venir les attaquer. Cependant, ne voulant pas être retardés, ceux-ci leur envoyèrent une volée de flèches, avant de continuer leur encerclement. Léonidas I apprit par un coureur Phocéens qu’ils n’avaient pas réussit à tenir le sentier et il appela à l’aube à un conseil de guerre. Selon Diodore de Sicile ce fut un Perse, appelé Tyrrhastiadas, qui avertit les Grecs. Parmi ces derniers beaucoup firent valoir le désir d’une retraite, mais Léonidas I, se voyant perdu, décida alors de se sacrifier et de maintenir la passe avec les 300 hoplites Spartiates, ainsi que 700 soldats de Thespies (Cité de Béotie) conduits par leur Général Démophilos (ou Demophilus).
 
   L’idée fut de tenir pour laisser à l’armée Grecque le temps de se retirer en bon ordre et d’organiser sa défense. La plupart des contingents Grecs choisirent alors de se retirer, mais on ignore si ce fut sur l’ordre du Roi de Sparte ou de leur propre chef. Les 400 combattants de Thèbes, probablement des hilotes qui avaient accompagné les Spartiates, reçurent aussi l’ordre de participer à cette défense, mais selon Peter Connoly, ils désertèrent. Le sacrifice de Léonidas I et ses hommes couvrant la retraite et en continuant à bloquer le passage, aurait sauver plus de 3.000 hommes.
 

   À l’aube de ce 20 Août, Xerxès I fit des sacrifices aux Dieux et donna suffisamment de temps pour permettre aux Immortels de descendre la montagne, puis il commença sa progression. Une force Perse de 10.000 hommes, composée d’infanterie légère et de cavalerie, chargea à l’avant de la formation Grecque. Les Grecs cette fois sortirent des murs de protection de la porte pour répondre à l’attaque Perse dans la partie la plus large de la passe dans l’idée d’abattre autant d’ennemis qu’ils le pouvaient. Ils se battirent avec des lances jusqu’à ce que chaque lance fût brisée, puis passèrent aux xiphos (courte épée). Dans cette lutte, Hérodote affirme que deux des demi-frères de Xerxès I tombèrent, Abrocomas (ou Abrocome ou Abrocomes ou Abrokomas) et Hypherantès (ou Hyperanthes) (Fils de Phratagounè (ou Phratagune ou Phratagone)). Léonidas I fut également tué dans cet assaut, abattu par les archers Perses, et les deux parties se battirent sur son corps. Les Grecs alors se retirèrent et prirent position sur une colline derrière le mur. Hérodote dit : “Ils se défendirent jusqu’au dernier, ceux qui avaient encore des épées les utilisaient, et les autres résistaient avec leurs poings et leurs dents“. Xerxès I ordonna d’abattre une partie du mur et de faire pleuvoir des flèches jusqu’à ce que chaque Grec soit mort.


 

Dessin de Peter Connoly –
Greece and Rome at War – London, 1981, p. 22

 
   En 1939, l’archéologue Spyridon Marinatos, qui excavait aux Thermopyles, trouva un grand nombre de pointes de flèches Perses en bronze sur la colline Kolonós, ce qui changea l’identification de la colline sur laquelle les Grecs auraient été massacrés vers une plus petite près du mur. Le passage des Thermopyles fut ainsi ouvert à l’armée Perse. Selon Hérodote, les pertes pour eux s’élevèrent à 20.000. L’arrière-garde Grecque, quant à elle, fut anéantie, avec une perte probable de 2.000 hommes, y compris ceux tués sur les deux premiers jours de la bataille. Hérodote dit à un moment que 4.000 Grecs moururent, mais en supposant que les Phocéens qui gardaient la piste ne furent pas tués lors de la bataille (comme il l’indique), ce serait presque chaque soldat Grec présent qui serait mort, mais ce nombre est probablement trop élevé.

 

Après la bataille

 
   Ce sacrifice permit aux Grecs de poursuivre leur lutte de libération. Quelques sources ont perpétué cet exploit insensé, ce sacrifice et cet acte patriotique. Cette bataille devint même l’emblème de la résistance Grecque à l’envahisseur. Au sommet du Kolonós, théâtre de l’ultime résistance Spartiate, sur lequel est érigé un mausolée, une inscription du poète Simonide de Céos (556-467), commémore cette action : "Passant, va dire à Sparte que nous sommes morts ici pour obéir à ses lois".
 
   La défaite des Thermopyles rendit la situation de la flotte Grecque intenable. Elle recula jusqu’au golfe Saronique, au cœur même du pays. Cette retraite livra à l’ennemi la Grèce centrale tout entière. Xerxès I reprit sa progression sur mer et sur terre afin de prendre Athènes. Les Perses pénétrèrent en Attique et s’avancèrent vers la cité. La ville ne possédant pas un système de défense assez puissant, Thémistocle décida d’évacuer la population vers Égine, Trézène et Salamine. La ville fut ainsi abandonnée à l’exception de quelques centaines d’hommes qui souhaitaient défendre l’Acropole et qui le payèrent de leur vie. Les Perses prirent la ville, puis l’Acropole et mirent à sac la cité. La flotte des Athéniens était toujours intacte, à la demande de Thémistocle elle s’installa alors à Salamine où le 29 Septembre 480, les navires Grecs écrasèrent la flotte Perse. (Pour d’autres détails voir : La bataille de Salamine).

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la bataille voir les ouvrages de :
 
Marie Claire Amouretti et François Ruzé :
Le Monde grec antique, Hachette université, Paris, 1978.
Ernle Dusgate Selby Bradford :
The year of Thermopylae, Macmillan, London, 1980.
Thermopylae : The battle for the West, McGraw-Hill, New York, 1980 – Da Capo press, New York, 1993.
Ernle Dusgate Selby Bradford et Wolfgang Crass :
Leonidas : Held der Thermopylen, Ullstein, Frankfurt, Berlin, 1991.
Paul A.Cartledge :
Thermopylae : The battle that changed the world, Overlook Press, Woodstock, 2006.
After Thermopylae : The oath of Plataea and the end of the Graeco-Persian wars, Oxford University Press, Oxford, New York, 2013.
Jean-Nicolas Corvisier :
Guerre et société dans les mondes grecs (490-322 av.J.C), Armand Colin, Paris, 1999.
Jacqueline Christien et Yohann Le Tallec :
Leéonidas : Histoire et mémoire d’un sacrifice, Ellipses, Paris, 2013.
Apostolos Basileiou Dascalakis :  
Problèmes historiques autour de la bataille des Thermopyles, École Française d’Athènes, Éditions De Boccard, Paris, 1962.
Nic Fields et Steve Noon :
Thermopylae 480 BC : Last stand of the 300, Osprey Pub., Oxford, New York, 2007.
Peter Green :
The Greco-Persian wars, University of California Press, Berkeley, 1996.
Nicholas Geoffrey Lemprière Hammond :
The expedition of Xerxes: Persian preparations and the advance to therma in Macedonia, collection : The Cambridge Ancient History / IV Persia, Greece and the Western Mediterranean, Cambridge University Press, 2000.
Oskar Kokoschka et Carl Georg Heise :
Thermopylae, Reclam, Stuttgart, 1961.
Konstantinos P.Kontorlis :
Graeco-Persian wars : Marathon, Thermopylae, Salamis, Plataeae, K. Kontorlis, Athens, 1963.
The battle of Thermopylae, K. Kontorlis, Athens, 1972.
Jean Malye :
La véritable histoire de Sparte et de la bataille des Thermopyles, Belles lettres, Paris, 2007.
Christopher Anthony Matthew et Matthew Trundle :
Beyond the gates of fire : New perspectives on the battle of Thermopylae, Pen & Sword Military, Barnsley, 2013.
Rupert Matthews :
The battle of Thermopylae : A campaign in context, Spellmout Publ., Staplehurst, 2006.
Ian Macgregor Morris :
To make a new Thermopylae : Hellenism, Greek liberation, and the battle of Thermopylae, pp. 211–230, Greece & Rome 47, N°2, 2000.
Leonidas : Hero of Thermopylae, Rosen Central, New York, 2004.
Luc Mary :
Les Thermopyles : La plus célèbre bataille de l’Antiquité, Larousse imprimerie, Paris, 2011.
Philip Steele :
Thermopylae, Maxwell Macmillan International, New York, 1993 – New Discovery Books, New York, 2011 – Maxwell Macmillan Canada, Toronto, 2011.
George John Szemler, William Joseph Cherf et John Christian Kraft :
Thermopylai : Myth and Reality in 480 B.C, Ares, Chicago, 1996.

 

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