Les  palais  Minoens
 

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Cnossos
 
Malia
 
Phaistos
 
Zakros
 

 

   À l’image de Gournia ou Malia, des villes ont été mises au jour. Elles étaient composées de places, de rues dallées et d’habitations modestes d’une à deux pièces. Elles semblent montrer un certain souci d’urbanisme. Des petits centres d’artisanat et des villas telles que celles de Cortyne, Tylissos ou Vathypetro ont été mises au jour dans la campagne méridionale. Les premiers palais semble apparaitre vers 1900 à différents endroits de l’île : À Cnossos, Malia et Phaistos. Les Rois résidaient dans certains de ces palais. Ils étaient toujours construits au cœur d’une vallée fertile près de la côte, suivant deux axes perpendiculaires, Nord-Sud et Est-Ouest. Les matériaux utilisés provenaient de l’île : Le calcaire, le grès et le schistes. Les murs étaient en terre battue et en pierre. Le palais était le centre religieux, politique et économique et gérait un territoire géographique de l’île.
 
   Selon quelques spécialistes, l’île était divisée en quatre unités politiques : Le Nord était gouverné par Cnossos, le Sud (La Messara) par Phaistos, le centre Est (La plaine de Lassithipar) par Malia et l’Est par Zakros. Des palais de moindre importance, plus petits, ont été également trouvés dans d’autres régions. Aucune des villes/palais Minoennes ne disposait d’enceinte. La splendeur et la richesse des palais Minoens demandaient la présence d’une main d’œuvre importante. Les magasins de chaque palais étaient tellement immenses qu’ils pouvaient accueillir l’intégralité de la production agricole de la région.
 
   Le palais était généralement composé d’une cour centrale, autour de laquelle on trouvait : Les appartements privés, un sanctuaire religieux, des ateliers, des entrepôts. Cette cour devait aussi servir pour des cérémonies religieuses, les "taurokathapsies" (Des gens, hommes ou femmes, sautaient par-dessus les cornes d’un taureau). Les palais possédaient des salles de bain, des réservoirs d’eau et un système d’égouts.

 

Cnossos

 


 

Vue du site

   Cnossos (ou Knossos, en Grec : Κνωσός) fut, selon certains spécialistes, probablement la capitale de la Crète à l’époque Minoenne. Idée qui fut aussi avancée par Homère (Poète Grec de la fin du VIIIe siècle). La cité aurait abrité le palais du Roi Minos, le plus important des palais Minoens. La ville fut sans doute la plus connue des villes Minoennes depuis sa découverte en 1878 et est aujourd’hui le plus grand site archéologique Minoen recensé.
 
   Le site fut occupé dès le IVe millénaire. Les ruines de la cité furent découvertes par Minos Kalokairinos, un antiquaire Crétois, qui conduisit les premières fouilles. Puis, plus tard, le 16 Mars 1900, Arthur Evans, un archéologue Britannique, acheta le site et entama des fouilles à grande échelle. Evans fut assisté par Duncan Mackenzie et par Theodor Fyfe. Ils mirent à jour en quelques mois une partie importante d’un ensemble qu’Arthur Evans affirma être le palais de Minos.
 
   En réalité, Cnossos fut un ensemble palatial complexe de plus de 1.300 pièces et servait à la fois de centre administratif et religieux, mais aussi de centre de stockage de denrées. Le palais de Cnossos est l’un des premiers palais Minoens, il fut construit vers 1900 sur les vestiges d’un grand bâtiment construit au Minoen ancien (MA III, v.2200). L’entrée du palais se faisait sur le côté Ouest par une grande cour dite "cour Ouest". Il s’étendait autour de cette cour sur 20.000 m².
 
   En certains endroits le palais atteignait cinq niveaux. Il donna naissance à la légende Grecque du Labyrinthe et il est le plus important de Crète. Les appartements royaux se trouvaient au sous-sol (Salle hypostyle) et au rez-de-chaussée de l’aile Est. À cet endroit se trouvait aussi un quartier réservé aux femmes (Gynécée), avec ceux de la Reine. De nombreuses pièces y étaient décorées avec des fresques de dauphins.
 


 

Salle du trône

   Sur presque toute la longueur de l’aile Ouest, se suivent dix-huit magasins en épi, qui sont des réserves de nourriture et renfermant 150 énormes pithoi, qui pouvait contenir chacun 78.000 litres d’huile ou de vin. Les murs sont décorés des symboles religieux traditionnels. Ainsi, tout semble prouver qu’un culte était associé à ces magasins. L’intérieur du palais était décoré de magnifiques fresques aux motifs marins et de taureaux.  La cour centrale, d’environ 1.200 m² accueillait la tauromachie représentée sur de nombreuses fresques (Voltige avec des taureaux).
 
   Près de la salle du trône se trouvait la crypte aux piliers qui était le sanctuaire principal du palais. Aux étages il y avait les pièces les plus importantes : Les halls de réception et des bureaux administratifs. Au niveau jardin, on pénétrait dans un mégaron monumental (Désigne la pièce principale des habitations de l’âge du bronze), ou salle des doubles haches, qui était une salle de réunion où le Roi recevait ses hôtes autour du foyer central (Eschara). Comme presque tous les palais en Crète il fut détruit définitivement en 1450/1430, on trouve aussi 1370/1350. À l’abandon, il fut réutilisé à l’époque Grecque et à l’époque Romaine. Le palais comme on le voit aujourd’hui, est le résultat de la reconstruction faite par Arthur Evans, cette reconstruction est très controversée et d’après quelques spécialistes, erronées.
 

  Pour plus de détails voir l’article : Cnossos

 

 

Malia

 


 

Vue aérienne des ruines du Palais de Malia

Localisation

 
   Malia (ou Mallia, en Grec : Μάλια) est le nom contemporain donné à une ancienne ville de Crète dont le véritable nom n’est pas connu. Le site où se situe le Palais s’étend sur une surface de 9.800 m². Il était situé sur la côte Nord de l’île, dans une plaine fertile à environ 30 km. à l’Est d’Héraklion. Le palais est situé à environ 3 km. à l’Est de la ville actuelle de Malia près de la mer dans la plaine côtière. Ce fut l’un des quatre sites les plus importants de la civilisation Minoenne. Le site fut occupé dès le Bronze Ancien II par une communauté agricole qui prit de l’importance et se paracheva, au Bronze Moyen, par une agglomération urbaine, puis le palais.
 
   Le site occupait une position géographique importante, à côté d’un port essentiel pour la navigation et se composait de plusieurs ensembles de constructions : Le palais lui-même avec plusieurs quartiers d’habitations et une nécropole, une agora (Lieu de rassemblement, le marché de la cité) et une crypte Hypostyle (Espace fermé dont le plafond est soutenu par des colonnes).

 

L’archéologie

 
   Le site fut découvert en 1915 par un Crétois, Joseph Hazzidakis qui fut le premier à y entreprendre des sondages. Il découvrit un labyrinthe de pièces qui lui fit aussitôt reconnaître un palais comme celui de Cnossos ou de Phaistos. Mais la Première Guerre Mondiale faisait rage et Joseph Hazzidakis fut obligé d’abandonner ses travaux en raison du manque de moyens. Ce fut en 1920/21 que le Directeur de l’École Française d’Athènes, Charles Picard, obtint l’autorisation de poursuivre les recherches de Joseph Hazzidakis.
 
   Les meilleurs chercheurs Français ont fouillé la cité parmi lesquels : Jean Charbonneaux, Conservateur du Département des antiquités Grecques au Musée du Louvre, Fernand Chapouthier, Directeur adjoint de l’École Normale Supérieure, Robert Flacelière, Directeur de la Fondation Thiers, Pierre Demargne successeur de Charles Picard à la direction de l’Institut d’art et d’archéologie, Henri Van Effenterre et Jean-Claude Poursat qui découvrit le quartier Mu. Les fouilles sont depuis, sauf pendant la Seconde Guerre mondiale, toujours en cours. La plupart des fouilles récentes sont surmontées d’énormes toits transparents sur des colonnes en acier pour les protéger de la pluie.

 


 

Maquette du palais de Malia

Le palais

 
   Le palais, à l’instar des trois autres palais Crétois, Cnossos, Phaistos et Zakros, est assez mal connu. Par rapport à ceux-ci, il semble moins luxueux. Les vestiges permettent néanmoins d’affirmer qu’il s’agissait d’un édifice monumental. Les murs étaient en briques crues sans placage de gypse et on n’a retrouvé aucune trace de fresques. Avec ses 7.500 m2, le Palais est le troisième de la Crète en importance et en taille.
 
  Le premier palais fut construit vers 1900, comme Cnossos, à l’époque Minoenne. Peu de choses restent encore visibles de ce dernier, simplement sur le côté Nord-ouest de l’ensemble du système, la plupart des vestiges datent de la période néopalatiale. Ce fut la découverte de mobilier et d’objets qui permirent l’identification des pièces. Il possédait cinq entrées, une dans chaque angle et une à l’Ouest qui était la plus monumentale, les deux entrées principales étant situées au Nord et au Sud.
 
   Comme les autres palais Minoens Malia fut également construit autour d’une grande cour centrale rectangulaire. Ses dimensions étaient de 48 m. x 23 m. Attenant à cette cour se trouvaient : Des quartiers fonctionnels comportant des magasins de stockage avec des pithoi en terre jusqu’à 2 m de hauteur probablement utilisés pour le stockage d’huile d’olive et d’autres liquides et huit immenses silos à grains ont été découvert ; Des salles à fonction religieuse et des salles d’apparat. Ce sont ces salles d’apparat qui ont fait suggérer aux spécialistes un pouvoir central. Des couloirs relativement étroits partaient dans les quatre directions, suivit d’escaliers richement pavés et des chambres.

Vue d’une partie des ruines du palais

 


   Au centre de la cour se trouvait un autel, quatre piliers de brique autour d’un puits, où on a retrouvé des cendres d’animaux qui avaient du être sacrifié en guise de rituel. Il y avait aussi un certain nombre de petites salles et deux escaliers monumentaux, démontrant que le palais avait au moins deux étages sur le côté Ouest. Dans la salle du trésor, on a retrouvé plusieurs armes d’apparat, dont la célèbre hachette à tête de panthère, qui semble avoir été les insignes du pouvoir royal. Les chambres du Nord-ouest ont été interprétées comme des appartements royaux et comme à Cnossos ils étaient équipés de salle de bain. Dans cette section Nord-ouest, il y avait un autre endroit qui ressemble à un marché Gréco-romain, que de ce fait les archéologues ont appelé agora.
 
   Ce premier palais fut détruit vers 1700, probablement suite à un tremblement de terre (Certains chercheurs datent ce grand tremblement de terre de 1650 ?), avec ceux de Cnossos, Phaistos et Zakros. Il fut reconstruit quelques décennies plus tard au même endroit avant d’être finalement détruit une seconde fois, comme les autres, vers 1450/1430. Cette période coïncide avec la conquête de l’île par les Mycéniens. La destruction du palais de Malia est confirmée, comme pour les autres sites, grâce à la découverte de traces importantes de feu. Cependant, pour beaucoup, un lien avec des actes de guerre ne peut être accepté.
 
   Certains historiens sont favorables à une catastrophe environnementale, comme un autre tremblement de terre ou une éruption volcanique qui aurait conduit à la destruction des palais et de la culture Minoenne. Mais cette théorie est contredite par la recherche moderne qui a prouvé la persistance du Palais de Cnossos jusqu’à vers 1370 ?. Le Palais de Malia fut sans doute abandonné complètement au XIIe siècle.
 
   Situé au Nord-Ouest du palais, on trouve le quartier Mu (Nom donné par les archéologues), il s’étendait sur plus de 2.500 m². C’est le quartier résidentiel. Il date de la période du premier palais et fut détruit par un incendie. Il comprenait plusieurs bâtiments différents : De grands édifices secondaires abritant peut-être des hauts fonctionnaires rattachés au palais ; Des ateliers de tissage, de poterie, de métallurgie ou encore de meunerie ; Un ensemble de constructions dont on ignore l’usage et des espaces ouverts de caractère public qui ont été identifiés comme une agora.
 
   Près du Quartier Mu une crypte est associée à espace ouvert rectangulaire avec petite pente. Sa fonctionnalité n’est pas claire. Une hypothèse est que ce fut le siège d’une puissance différente de celle qui résidait dans le palais. Peut-être une autorité qui était consacrée à la conduite des cérémonies publiques ?. Aujourd’hui ce qui est accepté le plus communément c’est que ce fut un sanctuaire.
 


 

La crypte près du quartier Mu

   Un autre quartier fut mis au jour à l’Ouest du palais, le quartier Nu. Il couvre une surface de 750 m² et est composé d’un bâtiment à trois ailes disposées autour d’une petite cour. Comme dans le quartier Mu, on a retrouvé des vestiges d’activités artisanales. À 500 m. au Nord du palais vers la côte on trouve la nécropole Minoenne de Chrysolakkos datant de la période de l’ancien palais. Le bâtiment a une superficie d’environ 30 m. x 38 m. On y a mis au jour des tombes royales datant du XIX et XVIIIe siècle. La découverte d’objets de prestige, comme des armes d’apparat et des bijoux en or, dans cette nécropole indique une société hiérarchisée. L’influence Égyptienne est visible dans les céramiques et les bijoux. Elle atteste des contacts diplomatiques réguliers entre les deux civilisations. Les tombes furent fermées par une dalle de pierre sur le dessus.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur Malia voir les ouvrages de :
 
Fernand Chapouthier :
Fouilles exécutées a Mallia : Premier rapport (1922-1924), École Française d’Athènes, Athènes, 1928 – Diffusion Paul Geuthner, Paris, 1928.
Les écritures Minoennes au Palais de Mallia, d’après le dépôt d’archives exhumé, Paul Geuthner, Paris, 1930.
Henry Chevallier :
Fouilles exécutées à Mallia, sondages au Sud-Ouest du palais (1968), Paul Geuthner, Paris, 1975.
Costis Davaras :
Le Palais de Malia, Caisse des Recettes Archéologiques, Athènes, 1989.
Robin Hägg et Nanno Marinatos :
The function of Minoan palaces. Proceedings of the fourth international symposium at the Swedish Institute in Athens, 10–16 June, 1984, Paul Åström, Stockholm, 1987.
Olivier Pelon, Elga Andersen et Jean-Pierre Olivier :
Le palais de Malia, Paul Geuthner, Paris, 1980.
Olivier Pelon, Elga Anderson et Martin Schmid :
Guide de Malia. Le Palais et la Nécropole de Chryssolakkos, École Française d’Athènes, série Sites et monuments, Athènes, 1992.
Iannis A.Papapostolou, Vanna Hadjimihali et Béatrice Detournay :
Crête : Cnossos, Phaestos, Mallia, Haghia Triada, Zakros et le musée d’HéraÉleion, Editions Clio, Athènes, Paris, 1981.
Jean-Claude Poursat et Martin Schmid :
Guide de Malia au temps des premiers palais. Le Quartier Mu, École Française d’Athènes, série Sites et monuments, Athènes, 1992.
Jean-Claude Poursat :  
Fouilles exécutées à Malia. Le quartier Mu, 3 vol., École Française d’Athènes, série Études crétoises, Athènes, 1978–1995.
Claire Tiré et Henri van Effenterre :
Guide des fouilles Françaises en Crète, Edition revue et complétée, Boccard, Paris, 1983.
Henri Van Effenterre :
Le palais de Mallia et la cité minoenne : Étude de synthèe – 1 et 2, Istituto per gli Studi Micenei ed Egeo-Anatolici, Edizioni dell’Ateneo, Rome, 1980.

 

 

Phaistos

 

Localisation

 
   Phaistos (ou Festòs ou Phaestos ou Phaistós, en Grec : Φαιστός, en Latin : Phaestus) est une ancienne ville de Crète. Elle était située sur la côte Sud de l’île, sur une crête au-dessus de la plaine de la Messara, à quelques 5,6 km. de la mer. Homère décrit Phaistos comme "la ville au grand nombre d’habitants", ces derniers auraient participé à la guerre de Troie. Selon la mythologie, Phaistos était gouvernée par Rhadamanthe (ou Rhadamante ou Rhadámanthus, en Grec : ‘Pαδάμανθυς), le fils de Zeus et d’Europe et le frère de Minos. C’est l’un des sites les plus importants de la civilisation Minoenne. Phaistos, avec Cnossos et Amnisos (ou Amnissos), font partie des noms qui ont permis à Michael Ventris d’élaborer les grilles ayant mené au déchiffrement du linéaire B.
 
   Le Palais de Phaistos s’étendait sur une surface de presque 8.400 m², il est le deuxième plus grand de l’île. Selon Guy Rachet c’est avec celui de Cnossos le plus ancien des palais Crétois. Il se trouvait près de la côte méridionale de la partie centrale de l’île, sur une crête au-dessus de la plaine fertile. À une distance d’environ 2 km. au Nord-ouest de Phaistos on trouvait sur une colline un autre petit palais Minoen. Les deux palais étaient reliés par un chemin pavé. L’ancien port de la colonie, Kommos, était situé à environ 6 km. au Sud-ouest du palais de Phaistos, au Nord de l’actuelle Matala (En Grec : Μάταλα).

 


 

Vue du site

L’histoire….

 
   On pense que le site était déjà occupé dès la fin du Néolithique vers 4000. Les plus anciens objets découverts, des vestiges de maisons et d’outils, datent de la période Minoenne début 3000. À partir du IIe millénaire, une agglomération se constitua. Avec l’essor de la civilisation Minoenne, vers 1950/1900, un premier palais fut construit. Ce premier palais à l’époque avait au moins la même importance que Cnossos.
 
   Comme les trois autres palais de l’île de cette époque, Cnossos, Malia et Zakros, il reste mal connu. Ce premier palais fut détruit vers 1700, probablement suite à un tremblement de terre. Certains chercheurs datent ce grand tremblement de terre de 1650 ?. Dans tous les cas, au cours du XVIIe siècle, les premières tentatives de reconstructions sporadiques échouèrent.
 
   Ce ne fut que vers 1600 que le second palais fut reconstruit, mais il semble que sa construction complexe ne fut jamais achevée, ce qui fait qu’il fut de moindre importance. Car dans le même temps, le palais d’Haghia Triada (Site archéologique au-dessus de la plaine de la Messara qu’il domine à l’Ouest tandis que Phaistos, distant de 4 km. la domine à l’Est), lui était construit beaucoup plus riche. Il est donc présumé qu’Haghia Triada fut la résidence des nouveaux dirigeants, et qu’il devint le centre rituel et économique de Phaistos.
 
   Ce second palais, fut détruit de nouveau vers 1450/1430. Cette période coïncide avec la conquête de l’île par les Mycéniens. La destruction du palais de Phaistos est confirmée grâce à la découverte de traces importantes de feu. En plus, la disparition d’autres palais en Crète tombe également à cette période. Cependant, pour beaucoup, un lien avec des actes de guerre ne peut être accepté. Certains historiens sont favorables à une catastrophe environnementale, comme un autre tremblement de terre ou une éruption volcanique qui aurait conduit à la destruction des palais et de la culture Minoenne. Mais cette théorie est contredite par la persistance du Palais de Cnossos jusqu’à vers 1370 ?.
 
   Dans tous les cas, le Palais de Phaistos après l’incendie en 1450/1430 ne fut jamais reconstruit. Le site fut réoccupé par la suite à diverses époques :
– On a mis au jour des vestiges de fortifications et de maisons datées de l’époque géométrique (900 à 750).
– Les restes d’un temple, dédié à Rhéa, et de routes ont également été dégagés et sont datés de l’époque archaïque (Entre le VIIIe s. et 480).
– Au-dessus de la cour à l’Ouest on a découvert une ancienne zone de vie de la période classique ultérieure (500 à 323)
– Au Sud et Sud-ouest du site, des maisons bâties à l’époque hellénistique (323 à 146), mais détruites au IIe siècle av.J.C.
– Vers 180 Phaistos fut contrôlée par la ville voisine orientale de Gortyne.
– Enfin, en 67 av.J.C, à l’époque Romaine le site fut occupé par des fermes.

 


 

Entrée Ouest du palais

L’archéologie

 
   Phaistos fut localisée par Thomas Abel Brimage Spratt, vice-amiral, hydrographe et géologue Anglais, commandant un bateau à aubes, dans le cadre de recherches, en 1853, qui portaient sur la topographie des sites et monuments de Crète. Spratt suivit les descriptions et indications de Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C) et en militaire, il comprit immédiatement l’importance de l’emplacement.
 
   Les premières fouilles sur le site ont commencé en 1900 par l’École Archéologique Italienne d’Athènes, mais sans grands travaux de dégagements. Contrairement au site archéologique de Cnossos, fouillé par Arthur Evans, qui a effectué des restaurations parfois discutées, il est resté tel qu’il était lors de sa redécouverte par les archéologues Italiens. L’essentiel des efforts de ceux-ci, dirigés par Federico Halbherr et Luigi Pernier, fut centré sur le palais et les quais. Ils mirent au jour les vestiges d’un vaste complexe de palais (Deux parties de l’ancien et du nouveau palais), avec la plupart des vestiges préservés de bâtiments appartenant au nouveau palais. Les excavations prirent fin en 1904.
 
   En 1950, les fouilles reprirent dirigées par Doro Levi. Il examina essentiellement l’ancien palais et les zones de la ville. Depuis les années 1970, les travaux d’excavation sont concentrés sur la zone autour de la colline palais de Phaistos sur une période couvrant après la destruction du palais et sur les maisons de l’époque géométriques et hellénistique. Les fouilles ne sont pas encore terminées. La zone du palais est ouverte au public.

 

Le palais

 
   L’entrée du palais se faisait par la cour haute au Nord-ouest. C’est une cour dallée (Reste du premier palais). Le second palais fut construit 8 m. en retrait du premier, ce qui permit de conserver une partie des éléments de cette dernière construction. Autour de cette cour rectangulaire centrale, de 51,50 m. sur 22,30 m., s’organisaient les quartiers fonctionnels comportant des magasins de stockage, des pièces à fonction religieuse et des salles d’apparat. Ce sont ces dernières qui ont fait suggérer aux spécialistes un pouvoir central.


 

Bain à l’intérieur du palais
Photo avant retouches : wikipedia.org

 
    Au pied de la cour on trouvait huit gradins de 22 m. de large, on suppose que le public s’asseyait dans ces gradins pour assister à des spectacles de taurokathapsies (Des gens, hommes ou femmes, sautant par-dessus les cornes d’un taureau) ou des cérémonies religieuses. Au Nord de la cour on trouvait une porte avec colonnes et un couloir pour accéder aux appartements royaux qui comportaient mégaron (Désigne la pièce principale des habitations de l’âge du bronze) et un hall à péristyle (Galerie de colonnes faisant le tour extérieur ou intérieur d’un édifice) où fut utilisé l’albâtre entre autres matériaux.
 
   Au Sud-ouest de la cour, on peut apercevoir tout un complexe de magasins et d’énormes silos. Au Sud, le labyrinthe est un complexe de pièces à caractère sacré, on y trouve deux bains lustraux et des murs gravés du symbole de la double hache. Le quartier Nord-est était un quartier d’habitations et d’ateliers. C’est dans un de ces ateliers que l’on a retrouvé en 1908 le disque en argile dit “de Phaistos”, daté du XVIIe siècle et recouvert d’une écriture hiéroglyphique. Il est aujourd’hui, comme beaucoup de céramiques trouvées à Phaistos, au musée Archéologique d’Héraklion. L’existence de grands édifices à proximité de Phaistos, à Monastiraki, semble avoir hébergés des hauts fonctionnaires.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur Phaistos voir les ouvrages de :
 
Stylianos Alexiou :
A guide to the Minoan palaces : Knossos, Phaestos, Mallia, Spyros Alexiou Sons, Heraclion, 1998.
Despoina Chatzē-Vallianou et William W.Phelps :
Phaistos, Tameio Archaiologikōn Porōn kai Apallotriōseōn, Ministry of Culture, Archaeological Receipts Fund, Athènes, 1989.
Kostis Davaras : ou Kōstēs Davaras
Phaistos, Hagia Triada, Gortyne, Editions Hannibal, Athènes, 1980.
Jean Faucounau :
Le déchiffrement du disque de Phaistos : Preuves et conséquences, Harmattan, Paris, 1999.
Louis Godart et Judith Lange :
Le disque de Phaistos : L’énigme d’une écriture, Éditions Itanos, 1995.
Robin Hägg et Nanno Marinatos :
The function of Minoan palaces. Proceedings of the fourth international symposium at the Swedish Institute in Athens, 10–16 June, 1984, Paul Åström, Stockholm, 1987.
Stella Kalogeraki :
– Phaestos : Ayia Triada, Mediterraneo Editions, 1 Décembre 2006.
Walther Kamm :
Die konstruktion des neuen palastes von Phaistos, MBM Druck Team, St. Blasien, 1989.
Athanasia Kanta :
Phaistos, Hagia Triada, Gortyn, Verlag Adam, Athènes, 1998.
Doro Levi :
The recent excavations at Phaistos, C. Bloms, Lund, 1964.
Iannis A.Papapostolou, Vanna Hadjimihali et Béatrice Detournay :
Crête : Cnossos, Phaestos, Mallia, Haghia Triada, Zakros et le musée d’HéraÉleion, Editions Clio, Athènes, Paris, 1981.
Luigi Pernier et Luisa Banti :
Il palazzo minoico di Festòs : scavi e studi della Missione archeologica italiana a Creta dal 1900 al 1950, Istituto nazionale d’archeologia e storia dell’arte, Libr. dello Stato, Rome, 1935-1951.
Guy Rachet :
Archéologie de la Grèce préhistorique : Troie, Mycènes, Cnossos, Gérard, Verviers, 1969.

 

Grand escalier Le théâtre Entrée et cour centrale du palais Kommos – Port de Phaistos

 

 

Zakros

 


 

Vue des ruines du palais de Zakros

Localisation

 
   Zakros (ou Zacros ou Zakro, en Grec : Ζάκρος) est un site à l’extrémité Est de l’île, à 38 km. de Sitia. Il est supposé avoir été l’un des quatre principaux centres administratifs de la civilisation Minoenne. Le palais et la ville de Zakros, qui était un port de commerce, du fait de leurs lieux de construction, étaient protégés et leurs emplacements stratégiques en firent un carrefour commercial important. Le site de Zakros est parfois divisé en Epano Zakros (Haut Zakros), la partie la plus haute sur la colline, et Kato Zakros (Bas Zakros), la partie près de la mer. Un canyon (voir ci-dessous) traverse les deux parties supérieure et inférieure de l’ancien site.
 

L’archéologie

 
   La découverte du quatrième palais Minoen, après Cnossos, Phaistos et Malia, dont les vestiges furent ensuite totalement mis au jour en 1961/1962 par Nikolaos Platon, fut une pure coïncidence. Un agriculteur d’un village de montagne à 4 km. de Zakros avait ses champs dans la plaine fertile. Alors qu’il venait pour les labourer il tomba sur de nombreux fragments de pierre taillée et de vases. Les premières fouilles furent faites par David George Hogarth de la British School of Archaeology d’Athènes et 12 maisons furent découvertes avant que le site ne soit abandonné. En 1961/1962, lorsque les fouilles commencèrent vraiment on pensa donc initialement à une ville commerciale Minoenne, comme Palekastro (ou Palaikastro ou Paleokastron).
 
   Toutefois, lorsqu’elles s’intensifièrent, les chercheurs tombèrent sur un quart de palais Minoen, contrairement aux précédents, en grande partie intacte et non pillé. Dans les maisons environnantes qui n’appartenaient pas directement au palais, ils ont trouvé de nombreuses poteries et vases de cristal. Ce site donna lieu également à la découverte de plusieurs tablettes d’argile avec des inscriptions en linéaire A, mais il est à noter que l’on n’a jamais retrouvé d’inscription en linéaire B. À l’Est du palais Zakros une gorge traverse les montagnes vers Zakros. Des grottes dans les falaises du canyon furent utilisées à la période Minoenne comme sépultures. En raison de nombreux restes humains le canyon a été nommé “Gorge de la mort” (En Grec : Φαράγγι Νεκρών).

 


 

Vestiges d’un hall ou d’une cuisine
Photo avant retouches : wikimedia.org

L’histoire…..

 
   Ce fut au début du IIe millénaire, que le site vit l’émergence d’une agglomération urbaine qui donna ensuite naissance à un palais. Ce premier palais, construit autour de 1900, à l’instar des trois autres palais Crétois, Cnossos, Malia et Phaistos, est assez mal connu. Il fut détruit vers 1700, probablement suite à un tremblement de terre (Certains chercheurs datent ce grand tremblement de terre de 1650 ?), avec ceux de Cnossos, Malia et Phaistos. Vers 1600, il fut reconstruit avant d’être finalement détruit une seconde fois, comme les autres, vers 1450/1430.
 
   Cette période coïncide avec la conquête de l’île par les Mycéniens. La destruction du palais de Zakros est confirmée, comme pour les autres palais, grâce à la découverte de traces importantes de feu. Cependant, pour beaucoup, un lien avec des actes de guerre ne peut être accepté. Certains historiens sont favorables à une catastrophe environnementale, comme un autre tremblement de terre ou une éruption volcanique qui aurait conduit à la destruction des palais et de la culture Minoenne. Mais cette théorie est contredite par la recherche moderne qui a prouvé la persistance du Palais de Cnossos jusqu’à vers 1370 ?. Les vestiges permettent néanmoins d’affirmer qu’il s’agissait d’un édifice monumental.

 


 

Vestiges d’ateliers dans l’aile Sud-ouest
Photo avant retouches : wikimedia.org

Le palais

 
   Le palais s’étendait sur une surface de 7.000 m². La construction et les décors semblent avoir été assez pauvre ce qui laisse penser aux spécialistes qu’il n’a jamais abrité un Roi. Mais plutôt un haut dignitaire responsable du commerce extérieur ou de la flotte. Comme tous les palais Minoens, la structure de Zakros s’organisait autour d’une cour centrale rectangulaire. Celle de Zakros avait la particularité de ne pas être orientée Nord-Sud comme dans les autres palais, on y trouvait un autel et des ateliers.
 
   Il semble que l’on y préparait des parfums. Autour de la cour il y avait des chambres privées, des quartiers fonctionnels comportant des magasins de stockage et des pièces à fonction religieuse. Il y avait quatre entrées, la plus imposante, l’entrée principale, était située dans l’aile Est et était réservée aux appartements royaux. Elle était connectée directement au port.
 
   L’aile Ouest était occupée par les édifices religieux et composée du sanctuaire, où furent retrouvés des lingots de cuivre et trois défenses d’éléphants, et de deux grandes salles où l’on a mis au jour entre autres, le célèbre rhyton en forme de tête de taureau et des outils de bronze. Les fouilles entreprises ont permis de mettre à jour plus de 10.000 objets, conservés aux musées d’Héraklion et de Sitia, dont beaucoup sont considérés comme des pièces uniques. Parmi les vestiges on à trouvé également de nombreuses fresques similaire à d’autres peintures et sculptures mises au jour dans le palais de Cnossos.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur Zakros voir les ouvrages de :
 
Kōstēs Davaras et Hypourgeio Politismou :
Le Palais de Zakros, Caisse des Recettes Archéologiques, Direction des Publications, Athènes, 1989 – En Anglais, The palace of Zakros, Tameio Archaiologikōn Porōn kai Apallotriōseōn, Ministry of Culture, Archaeological Receipts Fund, Athènes, 1989 – En Allemand, Der Palast von Zakros, Kasse für Archäologische Mittel und Enteignungen, Athènes, 1989.
Robin Hägg et Nanno Marinatos : 
The function of Minoan palaces. Proceedings of the fourth international symposium at the Swedish Institute in Athens, 10–16 June, 1984, Paul Åström, Stockholm, 1987.
Nikolaos Platon :  
Zakros, the discovery of a lost palace of ancient Crete, Scribner, New York, 1971 – Éditions Adolf M.Hakkert, Amsterdam, 1971 – Scribner, New York, 1971.
Zakros : To neon Minōikon anaktoron, Hē en Athēnais Archaiologikē Hetaireia, Athènes, 1974.
Iannis A.Papapostolou, Vanna Hadjimihali et Béatrice Detournay :
Crête : Cnossos, Phaestos, Mallia, Haghia Triada, Zakros et le musée d’HéraÉleion, Editions Clio, Athènes, Paris, 1981.
Judith Weingarten :
The Zakro master in his place in prehistory, P.Åströms, Göteborg, 1983.

 

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