Quelques Rois Importants :
Takélot  II
850 – 825
 

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….Retour à la XXIIe dynastie

 

 
Sommaire
 

Sa titulature
Son origine
Son règne
Sa famille
Bibliographie

 

              DATES  de  RÈGNE
           850-825
  D.Arnold, P.A.Clayton, N.Grimal,
     J.Kinnaer, I.Shaw, D.Sitek
886-840  P.Vernus, J.Yoyotte
860-835  P.A.Piccione
847-823  É-Drioton
844-819  D.B.Redford
841-816  S.Quirke, J.von Beckerath
841-815  A.M.Dodson
838-812  T.Schneider

 

Sa titulature
  • Hr kAnxt xai-m-wAst
  • ……………..
  • ……………..
  • HD-xpr-ra~~stp.n-ra~~sA-Ast~~nTr~ HqA-wAst
  • tklt mri-imn, sA-bAstt mri-imn
     
    Takélôtis  ou  Takélôthis  (Manéthon)

 

Nom d’Horus Horus Kanekhet Khâemouaset
(Horus taureau victorieux, qui apparaît radieux [intronisé] à Thèbes)
Hr kAnxt~ xai-m-wAst
Nom de Roi Hedjkhéperrê Setepenrê Sa-Isis Netjer Heqaouaset
(La manifestation de Rê est lumineuse, Élu de Rê,
Fils d’Isis, Seigneur de Thèbes)

HD-xpr-ra~~stp.n-ra~~sA-Ast~~nTr~ HqA-wAst

Nom de naissance Takélot Mériamon
(Takélot aimé d’Amon)
tklt mri-imn

 


 

Oushebtis au nom
de Takélot II

Son origine

 
   Takélot II (ou Takeloth) est le 6e Pharaon de la XXIIe dynastie (si l’on compte Sheshonq II comme régnant). Manéthon l’appelle Takélôtis ou Takélôthis et lui compte treize ans de règne (Africanus, Eusebius). Il fut le fils d’Osorkon II mais le nom de sa mère n’est pas connu. Son père le nomma comme corégent lors de sa 23e année de règne. Sur la base de deux dates lunaires appartenant à ce Pharaon, Rolf Krauss, Erik Hornung et David Warburton avancent qu’il dût monter sur le trône ou en 845 ou en 834. Il dirigea le pays depuis Tanis tandis que son demi-frère Nimlot II, Grand Prêtre d’Amon, se proclama Roi de Thèbes et d’Héracléopolis (855-845).
 
   Les avis des spécialistes concernant ce souverain sont extrêmement partagés. Un exemple, l’opinion de certains, depuis une vingtaine d’années, comme Kenneth Anderson Kitchen, Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, est que Takélot II serait bien le 6e Pharaons de la dynastie, entre Osorkon II et Sheshonq III. Tandis que David Al Aston le considère comme le premier Roi de la XXIIIe dynastie et l’insère avant Pétoubastis I (ou Padibastet I, 818-793). Beaucoup d’égyptologues aujourd’hui, dont Gérard P.F.Broekman, Jürgen von Beckerath, M.A.Leahy et Karl Jansen-Winkeln se rangent sur une partie de l’hypothèse de Aston et pensent que Sheshonq III fut le véritable successeur d’Osorkon II à Tanis, plutôt que Takélot II.
 
   On le voit donc la position de Takélot II dans la dynastie pose de nombreux problèmes aux égyptologues. Les quelques attestations de ce Pharaon proviennent uniquement de Karnak et nous pouvons aussi mentionner : Le graffito de Hori daté de l’an 11 ; Une stèle de donation à la Princesse Karoma (ou Karomama -Le Caire jE36159) datée de l’an 25 ; Quelques fragments des annales des Prêtres de Karnak ; Un socle en argent d’une petite triade au nom de Takélot II. Les maigres restes du mobilier funéraire trouvé dans la tombe d’Osorkon II à Tanis au nom d’un Roi Takélot sont aujourd’hui attribués à Takélot I

 

Son Règne

 
   La mort de Nimlot II, provoqua une lutte de succession à Thèbes et Takélot II tenta de nommer son fils (?), le Prince Osorkon à la charge de Grand Prêtre d’Amon (845-835). Ce dernier, bien que l’héritier, n’accéda jamais au trône de Tanis qui fut pris par Sheshonq III, en grande partie parce que les deux hommes statuèrent sur deux royaumes qui étaient devenus bien distinct. La XXIIe dynastie ne contrôlait que la Basse-Égypte où Takélot II est monumentalement attesté et Osorkon régnait sur la plupart de la Haute-Égypte à partir d’Héracléopolis Magna jusqu’à Thèbes. En 1983, une stèle fut découverte par une équipe Japonaise à Tehna qui révèle qu’un Osorkon était Grand Prêtre d’Amon à cette période. Il ne peut s’agir que du Prince Osorkon car aucun autre Grand Prêtre Thébain ne porta le nom d’Osorkon. Le seul sera un demi-siècle plus tard sous le règne de Takélot III (775-764) et il sera Roi de Léontopolis (787-759).
 


 

Titulature de Takélot II sur le montant
gauche de la porte de la cour du temple
de Ptah à Karnak.

Image avant retouche : Wikipédia.org

   Le règne de Takélot II vit à la nomination de son fils l’éclatement d’une guerre civile qui marqua le début de la dislocation du régime Libyen. Le Pharaon épousa alors Karoma III, qui serait selon certain égyptologues la fille de son demi-frère Nimlot II et il réunit ainsi plus ou moins sous son autorité Héracléopolis et Thèbes. Les relations entre cette dernière et Tanis, de ce fait, se pacifièrent légèrement durant cette période. Cependant, comme le confirme David Al Aston, en l’an 11 de son règne, une insurrection commença, dirigée par Pétoubastis I (ou Padibastet) – un Prince Bubaste qui se proclamera plus tard Roi de Léontopolis – dont les adeptes défièrent le peu d’autorité que Takélot II avait à Thèbes. Le Pharaon réagit en demandant à son fils le Prince Osorkon de réprimer le soulèvement. Ce dernier réussit à garder le contrôle de la ville et brûla le corps des rebelles afin d’empêcher à leurs âmes tout espoir d’une autre vie. Malheureusement, quatre ans plus tard, en l’an 15 de Takélot II, une nouvelle révolte éclata et cette fois les forces du Prince Osorkon furent expulsées de Thèbes par Pétoubastis I (818-793).
 
   Cela provoqua une longue période de troubles et d’instabilité en Haute-Égypte et une lutte prolongée éclata entre les factions rivales pour le contrôle de la Thébaïde. Ce conflit dura 27 longues années, de l’an 15 de Takélot II jusque sous le règne de Sheshonq III. La Chronique du Prince Osorkon, est sculptée sur le portail Bubastis à Karnak. Pour Takélot II une brève année 25 est attestée par une stèle faite par son fils Osorkon peu avant la mort du Pharaon. Selon Kenneth Anderson Kitchen, elle accordait des terres à une Princesse Karoma (ou Karomama) sœur du Grand Prêtre. Quelques objets appartenant à Takélot II ont survécu jusqu’à nous, mais le souverain n’a pas laissé de monument. Kenneth Anderson Kitchen pensent qu’il fut enterré dans l’antichambre du tombeau de son père à Tanis. Toujours selon ce dernier Takélot II, suite à l’insurrection de l’an 15, avait élevé Sheshonq III au statut de Corégent, vers l’an 17/18 et la disparition de Takélot II en l’an 25 aurait favorisé l’émergence de Pétoubastis I. Kitchen propose donc que l’an 25 de Takélot II corresponde à l’an 8 de Sheshonq III et à l’an 1 de Pétoubastis I. Cette proposition ne fait pas l’unanimité des chercheurs.

 

Sa famille

 
   Takélot II eut plusieurs épouses en fonction des spécialistes :
 
• Karoma III Méritmout, qui serait selon certain égyptologues la fille de son demi-frère Nimlot II et de Dame Tanetsepeh (ou Tentsepeh). Karoma III est surtout connue par la Chronique du Prince Osorkon et les textes du niveau du Nil datant du règne de ce dernier. Elle donna plusieurs enfants à Takélot II. Filiations qui ne sont pas reconnues par tous les spécialistes :

Sheshonq III (ou Sheshonq Mériamon Netjer Heqaiounou – SSnq mri-imn nTr HqA-iwnw) “Sheshonq l’aimé d’Amon, Dieux Seigneur d’Héliopolis” qui succède à “son père” de 825 à 773.
Osorkon (ou Prince Osorkon), Grand Prêtre d’Amon à Thèbes de 845 à 835, filiation donnée entre autres par Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton. Quelques égyptologues, dont Kenneth Anderson Kitchen, ne sont pas d’accord avec cette théorie qui considère le Prince Osorkon, Grand Prêtre d’Amon, comme le fils de Takélot II.
Bakenptah, qui est donné par quelques spécialistes, dont David Al Aston. Il nous dit qu’il fut Général Gouverneur d’Héracléopolis (v.790-v.785). Il serait mentionné dans un texte datant du règne d’Osorkon III où il est dit être un frère du Roi, mais comme il est loin d’être certain que ce dernier soit un fils de Takélot II, ?.


 

Autre vue de la porte

 
• Une femme dont le nom n’est que partiellement préservé : Tashep […]. Ils eurent un fils :

Nimlot, qui selon David Al Aston, est mentionné sur une stèle en bois (Turin 1468/Vatican 329) comme "fils du Roi Takelot et Tashep[…]". il n’est absolument pas certain qu’il s’agisse de Takélot II.

 
• Tabektenasket I, qui est donnée par Aidan Marc Dodson, Dyan Hilton et David Al Aston, elle aurait eut une fille avec Takélot II :

Isetoueret II (ou Isetweret). Qui fut mariée avec le Vizir Thébain Nakhtefmout. Ils sont connus par les cercueils de leurs fils et fille Ânkhpakhered et Tabektenasket II (Berlin 20132 et 20136).

 
  D’autres enfants sont donnés par certains spécialistes comme fils ou filles de Takélot sans qu’il soit précisé le nom de la mère :

Osorkon III (XXIIIe dynastie) qui est donné par David Al Aston, mais il y a peut-être confusion justement avec Osorkon (ou Prince Osorkon) ?
Djedptahiefânkh (ou Djedptahefanch), qui est donné entre autres par Bengt Julius Peterson, il serait le plus jeune fils de Takélot II. Un Roi d’Héracléopolis portera ce nom (845).
Shebensopdet II, qui sera mariée au 4e Prophète d’Amon Djedkhonsouefânkh. Selon Kenneth Anderson Kitchen et David Al Aston, elle est connue d’une statue aujourd’hui au musée du Caire (CG 42211).
Karoma (ou Karomama), qui selon Aston fut Chanteuse d’Amon.
Tanetsepeh (ou Tanetsepesh ou Tentsepeh) qui selon Kenneth Anderson Kitchen et David Al Aston, fut mariée à Ptahoudjânkhef. Morris Leonard Bierbrier suppose lui qu’elle fut la fille d’Osorkon II (874-850).
Irbastoudjatjaou, qui selon Kitchen fut mariée à Pakharou, le frère du Vizir Padiamonet.
Diesenesyt, qui toujours qui selon Kitchen, fut mariée à Nespakashouty, le neveu du Vizir Padiamonet.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Pharaon voir les ouvrages de :
 
David Al Aston :
Takeloth II : A King of the twenty third dynasty ?, pp : 139-153, JEA 75, London, 1989.
Klaus Baer :
The Libyan and Nubian Kings of Egypt : Notes on the chronology of dynasties XXII to XXVI, pp : 4-25, JNES 32, N° 1/2, Chicago, Janvier / Avril 1973.
Gérard P.F.Broekman, Robert Johannes Demarée et Olaf E.Kaper :
The Libyan period in Egypt : Historical and cultural studies into the 21st-24th dynasties : Proceedings of a conference at Leiden University, 25-27 october 2007, Nederlands Instituut voor het Nabije Oosten Leiden, 2009 – Peeters, Leuven, 2009.
Gérard P.F.Broekman :
The Nile level records of the twenty-second and twenty-third dynasties in Karnak, pp : 174-178, JEA 88, London, 2002.
The reign of Takeloth II : a controversial matter, pp : 21-33, GM 205, Göttingen, 2005.
The chronicle of Prince Osorkon and its historical context, pp : 209-234, Journal of Egyptian History 1, N° 2, E.J.Brill, 2008.
Ricardo Augusto Caminos :
The chronicle of Prince Osorkon, Pontifical Biblical Institute, Rome, 1958.
Peter A.Clayton :
Chronicle of the Pharaohs : The reign-by-reign record of the rulers and dynasties of ancient Egypt, Thames and Hudson, New York, 1994, 1996, Novembre 2006 et janvier 2007 – American University in Cairo Press, Le Caire, 2006 – En Français, avec Florence Maruéjol, Chronique des pharaons : L’histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne, Casterman, Paris, 1994 et 1995.
Norbert Dautzenberg :
Bemerkungen zu Schoschenq II, Takeloth II und Pedubastis II, GM 144, Göttingen, 1995. 
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Richard A.Fazzini :
Egypt Dynasty XXII to XXV, E.J.Brill, Leiden, New York, 1988.
Erik Hornung, Rolf Krauss et David Warburton :
Handbook of ancient egyptian chronology, Handbook of Oriental Studies : Section 1, the Near & Middle East, illustrated edition, E.J.Brill Academic Pubishers, Leiden, Décembre 2005 et Octobre 2006.
Karl Jansen-Winkeln :
Die 22.-24. Dynastie, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 2007.
Kenneth Anderson Kitchen :
The third intermediate period in Egypt (1100-650 BC), 3rd Édition. Warminster : Aris Phillips Limited, Warminster, 1996.
Jean-Marie Kruchten et Thierry Zimmer :
Les annales des prêtres de Karnak (XXI-XXIIIes dynasties) et autres textes contemporains relatifs à l’initiation des prêtres d’Amon, OLA 32, Departement Oriëntalistiek, Leuven, 1989.
Bengt Julius Peterson :
Djedptahefanch, sohn des Takeloth II, Zeitschrift für ägyptische Sprache und Altertunskunde 94 (1967), Akademieverlag, Berlin, 1967.
Robert Kriech Ritner :
The Libyan anarchy : Inscriptions from Egypt’s Third Intermediate Period, Society of Biblical Literature, Atlanta, 2009.
Thomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Martin Sieff :
The Libyans in Egypt : Resolving the third intermediate period, Catastrophism & Ancient History, Los Angeles, 1986.
Serop Simonian :
Untersuchungen zum Bilderschmuck der ägyptischen Holzsµärge der XXI.-XXII. Dynastie, Éditeur inconnu, Göttingen, 1973-1974.
Ad Thijs :
The Lunar eclipse of Takelot II and the chronology of the Libyan period, pp : 171-190, Zeitschrift für Ägyptische Sprache und Altertumskunde 137, N°2, 2010.

 

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