Noms et localisation
Bubastis (ou Boubastis en
Grec :
Βούβαστις Boubastis ou Βούβαστος Boubastos,
en Égyptien : pr bAstt
Per-Bastet "La maison de Bastet",
en Hébreu :
פי-בסת Phibeseth)
est identifiée aujourd’hui au site de Tell Basta (ou Tall Basta :
تل بسطة
"Colline de Bastet" en arabe) près de la ville de Zagazig qui se trouve au Nord-ouest du site.
La ville se situe dans le Delta, sur la rive orientale du Nil sur sa branche Pélusiaque, au Sud-ouest de
Tanis à environ 80 km au Nord-est du Caire.
Bubastis est quelques fois identifiée à la Phibeseth de la Bible. Elle est la capitale du
18e nome de Basse-Égypte, le "Nome supérieur de
l’Enfant royal" (nn-xnt) ou
nome Bubastite. La cité possédait un
sanctuaire dédié à la Déesse Bastet
qui est aujourd’hui complètement en ruine. Elle possédait aussi un temple dédié à
Atoum, dont on a retrouvé les vestiges au Sud du
site. Ce Dieu formait une triade avec Miyis (ou Mahès) et
Bastet. Bubastis fut aussi une des étapes essentielles des rites de la
fête Sed
(ou Heb-Sed), qui sanctionnaient
les trente premières années de règne du souverain.
Bronze à l’effigie de Bastet retrouvé sur le site |
L’histoire…….
Les traces d’activité sur le site les plus anciennes remontent à la
Période Pré-dynastique (v.3500-v.3150) où
l’endroit fut l’objet de plusieurs constructions déjà dédiées à la Déesse
Bastet.
Une nécropole de cette période fut mise au jour au Nord du temple de
Bastet,
près d’une autre qui date de l’Ancien Empire
(2647-2150). La ville prit une certaine importance dès cet
Ancien Empire, surtout à la
VIe dynastie (2321-2150) comme
l’attestent les constructions que firent ériger les Rois :
Téti I (2321-2291) et Pépi I (2289-2255) qui semblent
de plus l’avoir particulièrement embellie. Puis, au
Moyen Empire (2022-1650), ce fut le Roi, Amenemhat I
(1991-1962) qui entreprit des rénovations du site.
Passé les turbulences de la Deuxième
Période Intermédiaire, les souverains réinvestirent dans la cité. Lors de la
XVIIIe dynastie, le Roi
Amenhotep III (1390-1353/52), pour y commémorer
son jubilé, fit construire une chapelle et des statues de ses hauts fonctionnaires, dont celle de son Vizir représenté
en scribe et celle de Khérouef, le Grand intendant de son épouse la Reine
Tiyi I. Lors de la
XIXe dynastie,
Ramsès II (1279-1213) embellit la ville et reconstruit
le temple de Bastet.
C’est surtout à partir de la
Troisième Période Intermédiaire (1080-656) que Bubastis joua un rôle politique important, comme
d’ailleurs d’autres cités du Delta, tels que Tanis ou
Mendès.
Chapiteau hathorique du temple de Bastet |
Sous la
XXIe dynastie (1070/69-945) les militaires Libyens devinrent un facteur politique important. Ils avaient été intégrés
dans l’armée Égyptienne et la police pendant le
Nouvel Empire (1549-1080). Particulièrement les militaires descendants d’anciens prisonniers de guerre Libyens,
les
Méchouech (ou Meshwesh ou Mâchaouach). Ils s’étaient installés partout dans le Delta, mais plus particulièrement à Bubastis et
ils avaient petit à petit étendu leur territoire jusqu’au Fayoum et détenaient la force armée du royaume.
Leurs chefs devinrent très puissants et, un de ceux-ci,
Sheshonq I (ou Chechanq I, 945-924), profita de l’anarchie dans lequel le pays tomba à la fin de la
XXIe dynastie (945-715) et il prit le pouvoir à la mort de
Psousennès II (959-945) de
Tanis.
Il s’imposa comme le Pharaon et fonda la XXIIe dynastie.
Ce sont les souverains de cette dynastie, dite Libyenne, dont Bubastis fut le berceau, qui donnèrent à la ville et à son
temple une plus grande ampleur en la prenant comme capitale, bien qu’ils choisirent d’installer leur nécropole royale à
Tanis. Les temples de Bubastis furent embellis et agrandis par plusieurs
souverains en quelques décennies, comme l’atteste les écrits des portiques dits "des Bubastides" à Karnak.
Au cours de la période Libyenne la ville attint son apogée et devint la plus importante cité du Delta.
Rôle qu’elle garda jusqu’en 818, date où elle perdit le contrôle d’une partie du Delta
central au profit de la XXIIIe dynastie (818-715).
Il est très difficile d’interpréter les faits sur le déroulement de l’histoire de cette dynastie.
Les Rois se placèrent sous la protection du Dieu
Amon, ils composèrent avec les
Grands Prêtres d’Amon à Thèbes qui jouèrent un rôle
important et qui furent souvent issus de la famille royale, voire dans certains cas les propre fils des souverains.
Il faut aussi souligner que dans les régions d’Héracléopolis
et d’Hermopolis Magma, en Égypte centrale, des Princes, après
avoir été nommés par les Pharaons légitimes de Bubastis, tinrent des règnes indépendants.
Des chats momifiés ont été
enterrés dans les trous des roches entourant le cimetière |
La rivalité dynastique et les compétitions entre différentes lignées de Rois
pour le trône, plus la coexistence de plusieurs "royaumes",
Thèbes,
Héracléopolis,
Hermopolis Magma qui vont se créer, vont affaiblir la dynastie
et amener à la guerre civile. En 818, elle perdit le contrôle du Delta central au profit d’une autre chefferie.
Le leader de celle-ci, un Prince Bubaste,
Pétoubastis I (ou Padibastet I, 818-793), profita de ce cahot et des conflits de succession en l’an 8 de
Sheshonq III (825-773) pour se faire couronner Roi de
Léontopolis (ou Taremou
"la terre des poissons"). Il fonda la
XXIIIe dynastie et se fit reconnaître par Héracléopolis,
Memphis et
Thèbes.
À partir de cette période commença le déclin de Bubastis, qui suivit en fait celui de la
XXIIe dynastie qui n’eut plus alors le contrôle
que sur une partie du Delta. En 747, sous le règne de
Sheshonq V (767-730) à Bubastis et de
Ioupout II (754-715) à Léontopolis, on assista à
une nouvelle division de l’Égypte qui affaiblit encore un peu plus la cité, avec la création de trois nouveaux royaumes :
Héracléopolis,
Hermopolis Magma et
Lycopolis (ou Assiout).
En 727, la dynastie sera encore impuissante devant la création d’un autre royaume à
Saïs, celui de la
XXIVe Dynastie. Ces petits royaumes vont tous succomber lors de l’invasion du pays par le
Roi de Napata Piânkhy
(ou Piye, 747-716, XXVe dynastie).
Le pays sombra sous les dominations étrangères et l’activité de Bubastis se résuma à un rôle qui resta uniquement religieux.
En 672 le royaume de Saïs va renaître
(665-524, XXVIe dynastie), mais il resta vassal de ces
Kouchites, puis leur dynastie fut balayée
par le fait d’un nouvel envahisseur, les
Assyriens. Après ceux-ci ce fut le tour des
Perses Achéménides de prendre possession
du pays, en 525, où ils créèrent la XXVIIe dynastie (525-401). Au cours de cette période appelée,
la Basse Époque (656-332), les sanctuaires de
Bubastis reçurent les hommages de chaque Pharaon qui parvint à repousser les menaces étrangères devenant ainsi le
siège d’un courant nationaliste puissant en réaction aux menaces des dominations
des Assyriens, puis des
Perses.
Il fallut attendre l’avènement de la XXXe dynastie
(380-342) pour voir les derniers Pharaons qui eurent une activité de bâtisseur à Bubastis.
D’abord avec Nectanébo I (380-362), puis
Nectanébo II (360-342), qui
consacrèrent un nouveau sanctuaire au centre du temple de
Bastet.
Après cette époque, la cité connut une sorte de renouveau, grâce à ses activités religieuses, sous
l’époque Ptolémaïque (305-30) où le
culte et l’oracle de Bastet gagna en popularité
et en importance avec l’afflux de colons
Grecs dans le Delta, en effet ces derniers identifiaient la Déesse avec Artémis. Avec la conquête Romaine le site
fut déserté et laissé à l’abandon.
Statue de Bastet – Musée du Louvre |
La religion dans la cité
Bubastis fut le principal centre de culte dédié à la Déesse
Bastet.
À la Période Pré-dynastique
La ville fut le pendant du sanctuaire de la Déesse
Hathor à Dendérah (ou Tentirys),
que l’on désigne sous le nom de "Per-Bast du Sud". Puis à la
VIe dynastie, sous le règne de
Pépi II (2246-2152),
Bastet
fut de plus en plus vénérée et apparaissait comme l’aspect léonin de la fille de
Rê.
D’abord divinité locale sur son sanctuaire de Bubastis, en Égyptien Per-Bastet
"la maison de Bastet", le culte de la Déesse se propagea dans tout le pays. Elle
fut représentée initialement, sous la forme de la lionne
Sekhmet qui dort en elle
et à laquelle elle était associée en femme à tête de lionne portant la croix ânkh d’une main et le
sceptre de l’autre.
Puis, à partir du
Moyen Empire (2022-1650), sous la forme d’une chatte ou d’une femme à tête de chat.
Bastet protégeait le défunt dans l’Au-delà et aidait
Rê à tuer le serpent
Apophis.
La Déesse était soit l’œil, soit la fille de
Rê et elle fut la mère du Dieu lion Mahès (Miysis).
Bubastis possédait aussi un temple dédié au Dieu
Atoum, dont on a retrouvé les vestiges au
Sud du site. Ce Dieu formait une triade avec Mahès et
Bastet. Les représentations de la Déesse dans la cité se retrouvaient aussi dans les éléments architecturaux. Les tombes
de Bubastis furent les dépositaires principaux en Égypte des momies du chat. On en a retrouvé sur le site une grande quantité.
Les grandes caractéristiques de Bubastis était ses oracles de Bast (ou
Bastet),
son magnifique temple dédié à cette Déesse et la procession annuelle en son honneur. Le culte
et l’oracle de Bastet
gagnèrent en popularité et en importance avec l’afflux de colons
Grecs dans le Delta, en effet ces derniers identifiaient la Déesse avec
Artémis et de ce fait son sanctuaire attirait Égyptiens indigènes et étrangers.
Hérodote
(Historien
Grec, v.484-v.425) décrit le festival de Bubastis comme étant la plus
joyeuse et magnifique fête de tout le calendrier Égyptien :
"Péniches et bateaux de rivière de toutes espèces, remplies d’hommes et de femmes, flottaient tranquillement le long du
Nil… Les femmes jouaient de la musique sur des cymbales et des tambourins et celles qui n’avaient pas d’instruments de musique
les accompagnaient avec des battements de mains et des danses… Du vin de la vigne était bu en quelque jours plus que dans tout
le reste de l’année… Tel était ce festival et, dit-on, pas moins de sept cent mille pèlerins célébraient la fête de Bast, en
même temps".
Les nécropoles et les monuments
Les ruines de la ville s’étendent sur une surface de près de 80 hectares.
Malheureusement seule une petite partie est accessible aux fouilles aujourd’hui, l’essor de la ville de Zagazig et les
champs cultivés de plus en plus loin on recouvert le site de l’ancienne cité. Ce fut lors des fouilles qui débutèrent à
la fin du XIXe siècle, que dans les ruines au Nord du site, on découvrit la nécropole des chats sacrés. On y
dégagea aussi des bronzes représentant la Déesse
Bastet sous la forme d’une chatte et de nombreux fragments du monument dit "Salle des fêtes"
d’Osorkon II (874-850) où se déroulèrent les cérémonies
à l’occasion de son jubilé royal (Fête
Sed ou Heb-Sed).
Ruines du temple de Bastet
|
La ville contenait comme nécropoles et monuments :
▪ Un cimetière des chats.
▪ Une nécropole datant de la
Période Pré-dynastique (v.3500-v.3150) et
de l’Ancien Empire (2647-2150).
▪ Une nécropole datant de la période du
Moyen Empire (2022-1650) et du
Nouvel Empire (1549-1080).
▪ Un quartier palatial datant du
Moyen Empire (2022-1650) avec le
splendide palais qui semble remonter à la XIIe dynastie au
règne d’Amenemhat III (1843-1797).
▪ Un temple dédié à la Déesse
Bastet qui mesurait près de 200 m de longueur.
▪ Un temple dédié au Dieu
Atoum, découvert un peu plus au Sud-ouest du tell,
qui pourrait être le temple secondaire qu’aurait vu
Hérodote.
▪ Un temple du Ka du Roi Pépi I
(2289-2255) de la VIe dynastie.
▪ Un temple du Ka du Roi
Téti I (2321-2291) de la VIe dynastie.
Les nécropoles
Parmi les nécropoles de Bubastis,
celle qui caractérise le plus la cité est bien sur sa nécropole réservée aux
chats, mais aussi aux rats. Les chats et les rats étaient enterrés dans des
trous dans les murs d’enceinte du cimetière. Les animaux étaient embaumés et
glissés dans une enveloppe. Il n’y avait pas de sarcophage, ce qui explique le
faible diamètre des trous dans la roche. Une autre explication est aussi le fait
que la race de chat vivant en Égypte est de bien plus petite taille que nos
chats Européens et ils le sont encore. Si vous voyez des chats dans les rues
d’Égypte, vous constaterez qu’ils sont au moins la moitié de la taille moyenne
des nôtres.
Autre vue du cimetière des chats |
Au Sud du cimetière des chats, plusieurs
collines de débris (ou koms) indiquent l’emplacement des autres nécropoles de la cité, qui s’y implantèrent,
pour la première, dès la
Période Pré-dynastique (v.3500-v.3150). L’université de Zagazig a mené récemment des fouilles qui ont mis
en évidence les niveaux datant de l’
Ancien Empire (2647-2150). Les archéologues ont dégagé plusieurs mastabas réservés aux membres de la haute
société, dont les dimensions considérables peuvent donner une idée de l’importance de la cité à cette époque.
Ils ont aussi mis au jour des structures plus petites, construites pour une partie de la population plus humble.
Ces dernières sont très souvent bien conservées. Les tombeaux ont livrées un mobilier funéraire dépouillé mais
instructif sur les coutumes funéraires de l’époque. Les corps étaient inhumés en position contractée la tête
orientée à l’Ouest et l’on plaçait autour d’eux des offrandes contenues le plus souvent dans de simples
récipients en céramique.
Cette pratique est d’ailleurs attestée jusqu’à la fin de
l’Ancien Empire, voire au-delà,
comme en témoignent des inscriptions découvertes dans ces tombes. (D’après Wikipédia – Bubastis). Les mastabas,
construits en briques crues, étaient bien sûr beaucoup plus élaborés. Ils nous ont révélés les noms et les
titres de plusieurs dignitaires des IVe,
Ve et
VIe dynastie jusqu’ici inconnus
et qui, à la vue de leurs monuments funéraires, avaient du être récompensés par le
Roi pour leur dévotion et services. Par exemple la chambre funéraire d’un Directeur des
Prêtres du temple de
Bastet, Ânkh-Haef, contemporain du Roi Pépi II
(2246-2152), était ornée de calcaire peint et inscrite de prières dédiées à
Osiris et
Anubis.
Toujours en continuant vers le Sud on trouve la nécropole du
Nouvel Empire (1549-1080),
dont les dimensions importantes nous confirme, là encore, que Bubastis était alors une des principales métropoles du
Delta. On sait que dès le
Moyen Empire (2022-1650), la cité et ses temples étaient également privilégiés par les
souverains, notamment ceux de la XIIe dynastie (1991-1783).
Le palais
Le palais, que les archéologues identifièrent pendant un temps comme un temple,
semble remonter à la XIIe dynastie (1991-1783), plus précisément
au règne d’Amenemhat III (1843-1797) et avoir été en
activité jusqu’à la Deuxième
Période Intermédiaire. Il fut bâti selon un plan assez complexe comme le démontent ses vestiges qui sont partiellement
bien conservés.
Vue du site du palais |
Il fut construit en briques
crues et les premières assises ont été mises au jour. L’ensemble couvrait une
surface d’environ 4800 m², mais il semble que le palais initial fut plus grand, le
reste se trouvant sous la ville moderne de Zagazig. Le complexe se composait d’une
avant cour donnant sur un portail ouvrant sur une cour péristyle qui était suivie
d’une salle hypostyle à six colonnes. De chaque côté de cette cour on trouvait divers
bâtiments administratifs et magasins, le tout était enfermé par une enceinte. Les
archéologues n’ont malheureusement pas pu dégager la partie du palais comprenant les
appartements privés royaux.
Cet ensemble est un des rares complexes palatiaux édifiés au
Moyen Empire (2022-1650)
par les souverains. Si l’on s’en tient au schéma classique du fonctionnement d’un palais, comme
proposé par
Stephen Quirke, pour désigner ses différentes parties, dans celles préservées à Bubastis
nous aurions seulement les ruines du palais externe (Khenty), une partie de la salle d’audience
(Ouakhy) et une partie des greniers ou magasins (Schena) qui pouvaient également stocker les
revenus issus du commerce ou encore les tributs versés par les vassaux.
Le temple de Bastet
Le sanctuaire principal de la ville fut le temple dédié à la Déesse
Bastet. Il était orienté Est-ouest et
mesurait près de 200 m de longueur. Il était entouré d’une grande enceinte de briques crues, dont
Hérodote (Historien
Grec, v.484-v.425) laissa
une description intéressante. Sur trois de ses côtés un lac en forme de croissant entourait le tout. Aujourd’hui
seuls les vestiges d’une salle hypostyle, réduit aux premières assises, est visible. Un grand pylône de cinquante
mètres de large, donnait sur deux cours successives dont la dernière s’ouvrait sur le grand hall aux colonnes
hathoriques (Sculpté à l’image de la Déesse
Hathor) de dix mètres de hauteur, érigé par
Osorkon II (874-850).
Autre vue des ruines du Temple de Bastet |
De nombreux chapiteaux à l’image de la tête de la
Déesse, qui ornaient le grand hall d’entrée du sanctuaire, furent retrouvés et sont aujourd’hui dans différents
musées. C’est dans la seconde cour que
se trouvait la "Salle des fêtes" d’Osorkon II.
Sur place se trouvent encore les vestiges des chapiteaux sculptés. Le visage de le Déesse est
encadré d’une perruque dont les nattes s’enroulent à la base. Plusieurs exemplaires de ces chapiteaux sont aussi
dans des grands musées : Le British Museum,
le musée Égyptien du Caire, le Louvre etc…
Les reliefs de grande qualité de cette salle sont en partie conservés notamment au Louvre et au British
Museum. La grande salle hypostyle est réduite aujourd’hui à des blocs de granit épars. De style papyriforme, les colonnes
sont fracassées. Tout autour des ruines, des débris divers portent encore les images qui devaient orner les murs
de la salle (Et les plafonds ?). Dans cette grande salle on à découvert de nombreux vestiges de statues et colosses dont
certains sont au nom de Ramsès II (1279-1213). La grande
salle donnait sur une autre salle hypostyle qui débouchait sur le sanctuaire à ciel ouvert.
Hérodote,
lorsqu’il décrit le site, nous dit que :
"Des temples sont plus spacieux et plus coûteux que ceux de Bubastis, mais aucun n’est aussi agréable à
voir"…. "Qu’il est entouré d’eau sur trois de ses côtés par une large pièce d’eau et par deux
canaux qui courent de chaque côté"…. "Chaque canal a une centaine de pieds de large et ses
rives sont bordées d’arbres"…. "Les Propylées de soixante pieds de hauteur sont
ornés de sculptures (probablement gravées en relief) de neuf pieds de haut et d’une
excellente facture"…. "Tout autour du temple, il y a un mur orné de sculptures"…..
"À l’intérieur de cette enceinte il y a un bosquet d’arbres et un grand
bâtiment qui est à l’effigie de Bastet"…. "La forme de ce temple est carrée,
chaque côté étant d’un stade de longueur" (environ 185 m)…. "Alignée avec l’entrée, une route
construite en pierre, de trois stades de long, mène vers l’Est à travers le
marché public".
Chronologie des fouilles archéologiques et des principales
découvertes
▪ 1887 à 1889 : Identification du tell et premières grandes fouilles menées par l’égyptologue
Édouard Henri Naville de l’Egypt Exploration Fund.
▪ 1906 : Découverte de deux caches contenant des objets et bijoux
en or. Le contenu des caches fut réparti entre différents
musées. Pour la première vers
l’Ägyptisches Museum de Berlin et le Metropolitan Museum of Art de New York, pour la deuxième, contenant notamment de la
vaisselle cultuelle, des pièces d’orfèvreries ainsi que deux bracelets aux noms de
Ramsès II (1279-1213), vers le
musée Égyptien du Caire.
Fragment de la porte d’entrée de granit de Bubastis
|
▪ 1957 : Découverte au Nord du site, par l’égyptologue Égyptien
Labib Habachi, d’un vaste complexe
de briques crues datant du Moyen Empire (2022-1650).
▪ 1962 à 1964 : Nouvelles fouilles et identification par
Labib Habachi du palais
d’Amenemhat III (1843-1797).
▪ 1965 : Importantes fouilles du Tell par le Service des Antiquités (M. Shafik Farid)
et l’Inspectorat de Zagazig.
▪ 1968 : Campagne de fouilles à l’Ouest de la route d’El-Mu ahada et au Sud-est de
Zagazig (3 sites).
▪ 1969 – 1970 : Campagne de fouilles : À l’Ouest de la route d’El-Mu ahada, à l’Est du
site des fouilles précédentes, au cimetière des chats, au palais et à environ 100 m au Nord du temple du Ka de
Pépi I (2289-2255).
▪ 1980 à 1981 : Deuxième campagne de fouilles du palais du
Moyen Empire (2022-1650).
▪ 1984 – 1985 : Fouilles des mastabas de
l’Ancien Empire (2647-2150) et de la nécropole
Princière du Moyen Empire (2022-1650)
▪ 1985 – 1986 : Découverte et fouilles d’un palais datant de la
VIe dynastie (2321-2150) près du temple du Ka
de Pépi I (2289-2255).
▪ 1992 : Découverte, lors du nettoyage de la colonnade de
Ramsès II, d’une nouvelle cache.
On y a mis au jour, entre autres, des statuettes en or et en faïence.
▪ 1995 – 1996 : Découverte des vestiges d’une porte datant de
l’Ancien Empire (2647-2150) à proximité du
temple de Bastet.
▪ 1997 : Découverte de la statue dite de "la Nourrice"
représentant une dame parée de ses atours portant plusieurs enfants dans ses bras. Elle a été datée du
Nouvel Empire (1549-1080) et est exposée au
musée Égyptien du Caire.
▪ 2002 – 2003 : Découverte d’une statue colossale
d’époque Ramesside, représentant une
Grande Épouse Royale qui n’est, à ce jour, pas encore identifiée.
▪ 2004 : Découverte d’une stèle inscrite en trois langues, du type de la Pierre de
Rosette, déjà connue sous le nom de "Décret de Canope" datant du règne du Roi
Ptolémée III Évergète I (246-222)
et dont le contenu porte notamment sur la réforme du
calendrier Égyptien.
▪ Depuis 2005, l’université de Zagazig mène régulièrement des fouilles qui ont mis en
évidence récemment, des niveaux datant de
l’Ancien Empire (2647-2150).
Bibliographie
Pour d’autres détails sur la cité et ses monuments voir les ouvrages de :
Labib Habachi :
– Tell Basta, Supplément aux Annales du Service des antiquitiés de l’Égypte, CASAE 22,
IFAO, Le Caire, 1957.
Labib Habachi et
Henry George Fischer :
– Labib Tell Basta,
AJA 62, New York, 1957 et 1958.
Eva R.Lange et Daniela Rosenow :
– Kultzentrum der Katzengöttin : Bubastis, pp : 11-18, KEMET, Humboldt-Universität zu Berlin, Heft 3, 2006.
Eva R.Lange :
– Bubastis/Tell Basta : Archäologische highlights aus dem Feld der Götter, pp
: 30-35, Isched. Journal
des Aegypten Forum, Berlin, 2007.
Henri Édouard Naville :
– Bubastis, Kegan Paul, Janvier 1891.
– The festival-hall of Osorkon II in the great temple of Bubastis, Kegan Paul, Londres, Janvier 1892.
A. El-Sawi :
– Les fouilles à Tell Basta. Rapport de la saison 1967-1971, catalogue et produit des fouilles,
IFAO, Le Caire, 1979.
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