Le temple de la vallée
Le temple de la vallée (ou temple d’accueil ou temple bas)
du complexe funéraire était situé au Sud du
temple du sphinx.
C’est le seul temple de l’
Ancien Empire qui nous soit parvenu dans un tel état de conservation. Le
rôle attribué au temple de la vallée n’est pas certain, mais la majorité des
égyptologues pensent qu’il était affecté aux cérémonies liées à l’embaumement ainsi qu’au rite
de l’ouverture de la bouche.
Ses dimensions étaient de 44,10 m de côté au carré. Comme le
temple funéraire,
le temple de vallée fut construit avec des blocs énormes de calcaire, qui furent recouverts de granit rose
d’Assouan. Le temple
avait deux entrées, l’une au Sud, l’autre au Nord. Elles symbolisaient
probablement la dualité de la Haute et la Basse-Égypte. Chaque porte était
flanquée de deux sphinx longs de 8 m x 2 m de large.
Chacune reliait à un vestibule, de
9,40 m de hauteur, donnant sur une antichambre de 20 m de longueur, orientée
Nord-sud. Cette dernière avait son sol pavé de blocs d’albâtre. C’est dans un
puits creusé à même le sol que
Auguste Edouard Mariette découvrit, en 1860, une statue de
Khafrê en diorite, le représentant
protégé par le faucon Horus.
Elle est actuellement conservée au
musée du Caire. Dans le mur Ouest de l’antichambre une porte et un couloir
menaient à une grande salle hypostyle en forme de T. Le toit de la salle était
soutenu par seize piliers de granit.
Piliers
de la salle en T avec les puits contenant les statues du Roi |
Les murs étaient couverts de granit rouge
et les trottoirs des sols étaient faits d’albâtre Égyptien. Il y avait
vingt-trois puits peu profonds dans le sol. Chacun contenait une statue du Roi
en albâtre, en schiste et en diorite. Un des puits est cependant plus large que
les autres et a pu avoir contenu une double statue.
Ce qui amenait à vingt-quatre le nombre total
de statues du Roi, que contenait ce temple de vallée. Cette quantité a fait
penser à quelques égyptologues qu’à chaque heure du jour et de la nuit, un
rituel devait être effectué devant chacune des statues. Chaque extrémité du
mur Ouest de la salle en T présente une porte. Celle du Sud donnait sur trois
nouvelles salles en longueur, à deux étages. Celle du Nord donnait accès à
la chaussée qui reliait le temple de vallée au
temple funéraire.
Le Grand Sphinx
Le grand sphinx est un des nombreux monuments
que nous considérons comme une des icônes de la civilisation Égyptienne antique. Il se trouve
au Nord-ouest du temple de vallée. Il est surnommé par les
arabes "Abou al-Hôl" "père de la terreur". Le terme sphinx
viendrait du Grec ancien :
Σφίγξ (Sphígx), signifiant "étrangler", lui-même dérivé du
sanskrit "sthag" signifiant "dissimulé". Une autre interprétation donne la
provenance de ce nom de l’Égyptien ancien "Shesepânkh", qui
veut dire "statue vivante". Devant le sphinx, une structure
ouverte fut érigée. Cette structure semble être très étroitement liée
au sphinx et les archéologues la considèrent comme étant
son temple.
Mais la fonction précise de cette structure, n’est toujours pas claire, même aujourd’hui.
Vue d’une partie du complexe la pyramide du Roi et le sphinx |
Le bâtisseur de cet ouvrage reste aussi aujourd’hui sujet à de vives
discussions. Certains spécialistes l’attribuent à
Djédefrê,
alors que pour d’autres ce fut le Roi
Khafrê (ou
Khéphren).
Dans le même flou, puisque personne n’a de preuve formelle on trouve aussi le Roi
Khoufou (ou Khéops) ?.
Le sphinx fut taillé directement dans
la roche naturelle car il se trouve au milieu d’une grande carrière qui
fournissait les blocs destinés à la construction de la pyramide. Les pattes
tendues, furent ajoutées en maçonnerie. Une étude géologique approfondie de cet ouvrage
et des temples voisins a indiqué que les grands blocs qui furent
employés pour construire le
temple de vallée furent
très probablement extraits des couches qui couvraient la partie supérieure de son corps.
Ce qui signifie qu’il fut sculpté presque au même temps que le
temple de vallée fut construit.
À l’origine, son visage et son corps devaient être entièrement recouvert de
plâtre peint en rouge. Le Némès devait être en bleu et jaune. Mais les
archéologues datent les traces de peintures découvertes sur son visage que du
Nouvel Empire. Il
a une hauteur de 20 m pour 73 m de long et 14 de large. Il est non seulement le
plus vieux mais également le plus grand sphinx et une des plus grandes statues
qui a jamais été construites en Égypte. Le sphinx est une combinaison du corps
d’un lion accroupi avec la tête d’un humain. La tête porte le
Némès et est ornée
de l’uræus, les deux
emblèmes royaux typiques. La tête humaine est censée
représenter celle du Roi qui l’a construit. Le lion était non seulement
un symbole de puissance, mais aussi un symbole du culte solaire. Il y a une
différence de proportion significative entre la taille de la tête du grand
sphinx comparée à son corps.
Ceci a amené certains spécialistes à supposer que
la tête que l’on voit aujourd’hui fut sculptée de nouveau sur la tête originale. Cette
différence de proportion peut aussi se situer dans le fait que plusieurs fissures naturelles
courent le long du corps du sphinx, la plus grande coupant directement la partie
la plus mince de son corps. Ceci aurait forcé les sculpteurs à prolonger le
corps, le rendant disproportionné avec sa tête. La tête est depuis longtemps identifié a
Khafrê,
mais quelques spécialistes avancent qu’il pourrait en fait représenter son
père, le Roi Khoufou (ou Khéops).
Le monument aurait été érigé par
Djédefrê (2528-2518), autre fils de
Khoufou à la gloire de leur père.
Ils avancent plusieurs indices pour étayer cette théorie d’ordre Géologiques, artistiques etc…
Le débat reste ouvert faute de preuves incontestables dans l’une ou l’autre des opinions.
Dans toute sa longue histoire, le sphinx fut sujet à beaucoup de dégradation, en particulier du
fait de l’érosion provoquée par le sable qui recouvrait tout le corps. Plusieurs fois,
il fut désensablé :
Auguste Edouard Mariette en 1853 et la dernière fois en 1925. La barbe postiche, qu’il avait par le passé
et qui servait à soutenir la tête, fut détruite par des coups de canon
commandés par un très “futé” cheikh au XIVe siècle. Des fragments de cette barbe, sont aujourd’hui au British
Museum.
Bien que beaucoup d’histoires aient été racontées sur le nez de cette statue, on
ne sait pas vraiment quand celui-ci a été perdu, peut-être lors de ces coups de
canon ?. Les schémas faits par les voyageurs européens des XVIe et XVIIe siècles
montrent presque invariablement le visage du sphinx avec le nez. Mais les copies
finales de ces schémas ont été faites par des personnes qui n’avaient jamais vu
le sphinx en réel, ce qui ne les rend pas très fiables.
Lors de l’expédition de Napoléon en Égypte au XIXe siècle, ou
les dessins du sphinx sont fidèles à l’original, le nez est déjà absent. Une
partie de l’épaule droite s’est effondrée en 1988 et des travaux de
restauration ont eu lieu en 1989. Mais depuis avril 2006, une nouvelle
restauration complète du sphinx a été entreprise.
Une stèle en granit rose dite : "Stèle du songe", fut érigée entre les
pattes avant du sphinx par
Thoutmôsis IV (1401/00-1390). Sur cette stèle, le Roi rappel comment,
lorsqu’il n’était qu’un jeune Prince, il tomba endormi à l’heure de midi après
une partie de chasse dans l’ombre d’une statue antique, enterrée dans les
sables. Le Dieu solaire entra dans ses rêves et lui parla comme un père
parlerait à son fils en disant : "Regarde-moi, ô mon fils Thoutmôsis, je suis
ton père, Horemakhet-Khépri-Rê-Atoum" , divinité qui depuis a été associé au sphinx.
Le Dieu promit au Prince "De lui
donner la royauté sur terre, à la tête des vivants et de lui faire porter la
couronne blanche et la
couronne rouge sur le trône de
Geb". En échange le jeune Thoutmôsis devait libérer cette statue des sables.
Le Prince obéit évidemment à la volonté de ce Dieu et en récompense
Thoutmôsis IV fut le
prochain Roi. Son père,
Amenhotep II (1428/27-1401) avait déjà construit un petit temple pour le sphinx au Nord-est
de celui-ci. Dans cette histoire, ce qui est sûr, c’est qu’au milieu de la
XVIIIe dynastie, le sphinx fut en
effet enterré dans les sables, puis déjà déblayé.
Le temple du sphinx
Le temple fut érigé a l’Est du
grand sphinx et il juxtapose le
Nord du temple de vallée.
Les données géologiques suggèrent que ce temple ait été construit avec des blocs
qui furent extraits de la même roche que le
sphinx, indiquant que tous les deux
ont été bâtis approximativement au même moment. En raison
de sa position, il est clair qu’il fut spécifiquement consacré au
grand
sphinx. Mais puisque nous manquons de textes contemporains à cette époque, la
fonction précise de cette structure, reste donc toujours incertaine. Ce
manque de documents peut, peut-être, être expliqué par le fait que le temple du
sphinx ne fut jamais terminé : L’extérieur fut laissé sans le revêtement
habituel de granit. Non fini, il est possible que les Prêtres n’aient jamais
pratiqué aucun culte dans ce temple.
Les traces les plus récentes d’un culte
consacré au grand sphinx sont datées de
la XVIIIe dynastie, lorsqu’un petit
temple fut érigé au Nord du temple du sphinx. Aujourd’hui, le
sphinx est vu comme image du Dieu soleil et
l’on est tenté de croire que c’était également sa signification originelle ainsi que celle de son temple,
mais rien ne vient soutenir cette théorie.
Bien que le temple fut construit bien
avant le grand sphinx, il
est clair que les deux sont reliés. Une autre hypothèse fait du
sphinx la représentation du Roi, revenant du royaume des
morts pour apporter des offrandes au soleil levant, auquel il fait face.
La structure du temple est relativement simple. Un bâtiment presque
rectangulaire avec une entrée double dans sa façade Est. Son lieu principal
est une grande cour ouverte, qui comme la cour du
temple funéraire, a un certain nombre de piliers énormes devant lesquels dix statues
colossales du Roi furent placées. Le temple a deux sanctuaires, tous les deux le long de son axe central. Les deux sanctuaires furent construits
vis-à-vis l’un de l’autre, un a l’Est et un a l’Ouest. Leur orientation fait penser que probablement ces sanctuaires furent consacrés au lever (Est)
et au coucher (Ouest) du soleil.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur le complexe du Roi voir les ouvrages de :
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– Le mystère du Grand Sphinx : À la recherche du patrimoine caché de l’humanité,
Éditions du Rocher, Monaco,1999.
Jürgen Becker :
– Die Chephren-Pyramide. Planänderung des Baukörpers und ihre Auswirkung auf das Kammersystem,
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– Die Chephren-Pyramide. Ihre Baugeschichte von der topographischen Situation am Standort vor Baubeginn bis
zum Plan des Kammersystems, pp : 18–27, Sokar 9, 2004.
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Werner Ekschmitt :
– Die sieben weltwunder : Ihre erbauung, zerstörung und wiederentdeckung,
Philipp von Zabern, Mainz am Rhein, 1984.
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– Das grabdenkmal des Königs Chepren, veröffentlichungen der Ernst von Sieglin expedition in Ägypten. Bd. I,
J.C. Hinrichs’sche Buchhandlung, Leipzig, 1912.
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– Den store Sphinx ved Gizeh, Kjöbenhavn, 1891.
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– The Complete Pyramids, Solving the Ancient Mysteries, Thames & Hudson, 1997.
– Geheimnis der pyramiden, pp : 122–132, Econ, Berlin, 1997.
Vito Maragioglio et Celeste Ambrogio Rinaldi :
– L’architettura delle piramidi menfite, Tip. Artale, Torino, 1963-1972-1977.
Herbert Ricke et
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Jean François Sers :
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Philipp von Zabern, Mainz, 1991.
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– Die pyramiden, Rowohlt TB, Reinbek, 1997 – Décembre 1999 et 2001 – En Anglais, The Pyramids – Their Archaeology and History,
Atlantic Books, 2001.
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– Sphinx : History of a monument, Cornell University Press, Ithaca, New York, Septembre 2002 et Septembre 2004.
– Sphinx : Das Rätsel des Kolosses von Gizeh, Wissenschaftliche Buchgesellschaft cop, Darmstadt, 2004.
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