Quelques Divinités du panthéon :
Khonsou
 

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Sommaire
 

Fonctions et origine
Ses représentations et symboles
Ses lieux de cultes principaux
Le culte de Khonsou
Légendes et mythes
Bibliographie

 

 
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Khonsou –
Musée du Louvre
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Khonsou de Thèbes, Créateur du destin des hommes

 


 

Statuette de Khonsou
– Musée du Louvre

Fonctions et origine

 
   Khonsou (ou Chons ou Jonsu ou Khonshu ou Chonsu ou Khensu ou Chonsou “le voyageur“) est une divinité lunaire parfois associée à Shou, le Dieu de l’air. Plus tard il est aussi Dieu de la guérison sous le nom de “Khonsou le Conseiller". Il possède le redoutable pouvoir de déclencher les maladies, mais aussi d’éloigner les mauvais génies qui en sont responsables. Seigneur de la vérité et des oracles. Il devint une source de fertilité et de développement, celui qui donne la vie, Dieu de la fertilité de la terre, du pouvoir germinatif et il accompagna parfois Thot pour mesurer le temps. Il est considéré dans la triade de Thèbes, à partir du Nouvel Empire (1049-1080), comme fils d’Amon et de Mout. Ce fut à partir de cette époque qu’il prit vraiment de l’ampleur.
 
   Il lutte contre les forces des ténèbres aux côtés du Pharaon. Il fusionna quelques fois avec le Dieu Iâh (Divinité lunaire), qui est représenté de la même manière que lui dans sa forme enfant, en prenant d’autres fonctionnalités. Dans le Nord du pays, à Héracléopolis Magna, le Dieu Harsaphes (ou Herishef “Celui qui est né sur le lac“) pourrait être une forme de Khonsou. Les Grecs les assimilèrent d’ailleurs tous deux à Héraclès. Khonsou fut aussi très tôt un prénom pour les hommes et les femmes, plus particulièrement au Moyen Empire (2022-1650) et lors de la Deuxième Période Intermédiaire (v.1650-1550/49). Il fut uniquement un nom pour les hommes au Nouvel Empire.

 

Ses représentations et symboles

 
   Khonsou est représenté à l’Ancien Empire (2647-2150) comme un homme barbu dans la position de marche, ou comme un homme à la tête de faucon. Dans les deux cas il est coiffé du globe lunaire ou d’un croissant de lune. Plus tard, au Nouvel Empire (1549-1080), il est représenté sous l’aspect d’un enfant, le crâne rasé, portant la mèche latérale des enfants royaux, ou divins. Il a le corps enveloppé dans une gaine moulante comme une momie et il tient dans les mains les emblèmes de la royauté, le sceptre Ouas (w3s), la croix Ânkh (anx), le flabellum (ou Nékhekh – nxx  ou  nx3x3) et parfois le collier Ménat (mnj.t) sur la poitrine ou dans les mains.
 
  On trouve aussi (rarement) d’autres variantes, comme en babouin (Dieu de la lune), ou en taureau, ou encore, à Médinet Habou, sous forme de crocodile. Comme Dieu associé au temps, lorsqu’il accompagnait Thot, il tennait dans ses mains une branche de palmier, utilisé pour mesurer le passage du temps. Enfin, il apparaît également assis sur un trône, en tant que “Khonsou Néferhotep“, il porte l’uraeus et le collier Ménat en main.

Fresque en granit rose représentant
Khonsou – Époque Romaine –
Musée du Louvre

  
   Ses symboles étaient :
Ses attributs divins :  Le sceptre Ouas (w3s), la croix Ânkh (anx), le flabellum (ou Nékhekh – nxx  ou  nx3x3) et parfois le collier Ménat (mnj.t) sur la poitrine ou dans les mains.
 
Animaux, couleur et élément : Son animal sacré était le babouin, considéré comme un animal lunaire par les anciens Égyptiens. Ses couleurs le bleu et le vert. Il n’y a pas d’élément qui lui soit attribué.
 
Les fêtes en son honneur : Pakhon (16 Mars au 14 Avril), le premier mois de la saison de Shemou lui était dédié.

 

Ses lieux de cultes principaux

 
   Khonsou comptait de nombreux sanctuaires à travers l’Égypte, mais son lieu de cultes principal fut le temple de Karnak à Thèbes dans l’enceinte du temple d’Amon. Construit sur les ruines d’un temple d’Amenhotep III (1390-1353/52), l’édifice est de schéma classique et se compose d’un dromos de béliers, d’un portail, d’un pylône suivi de la salle hypostyle et du naos, reposoir de la barque sacrée. Commencé sous Ramsès III (1184-1153), le sanctuaire fut agrandi et décoré sous le Grand Prêtre Roi Hérihor (1080-1074 – Sous la XXIe dynastie), puis terminé l’époque Ptolémaïque (305-30). Aujourd’hui, certaines fresques témoignent encore de la splendeur des couleurs antiques. Khonsou fut aussi vénéré à Hermopolis, sous le nom de "Khonsou-Djehouti" (ou Khonsou-Thot) et à Edfou sous le même patronyme où un Mammisi lui fut dédié ; À Tanis où l’on trouve le temple de "Khonsou-Néferhotep" ; À Xoïs, il fut assimilé à Horus sous le nom de “Khonsou le petit Harakhtès“. Gebelein reçut également le culte de Khonsou, ainsi que dans l’oasis de Kharga et à Sesebi en Nubie. À Karnak, sa forme principale s’appelle "Khonsou-de-Thèbes-Neferhotep". Il apparaît aussi en tant que "Khonsou l’enfant" et dans deux autres formes moins importantes, "Khonsou-pa-oun-nekhenou" (Khonsou le toujours jeune) et "Khonsou-ir-sekherou" (Khonsou qui donne des conseils).
 


 

Le temple de Khonsou à Karnak

Le culte de Khonsou

 
   Dieu lunaire adoré à Thèbes à la période Pré-dynastique (v.3500-v.3150) il était la représentation de l’essence originelle en tant que symbole lunaire. Considéré comme le frère jumeau du Roi, qui était associé avec le soleil, lui était associé à la lune. Il fut appelé “Celui qui traverse le ciel” ou “le marcheur“, se référant aux phases de la lune voyageant à travers le ciel dans la “barque des millions d’années“. Considéré comme une forme de Thot, il fut identifié par les Thébains avec le Dieu lune Iâh. Il fut entendu par tous, même en dehors des frontières, puisque les dirigeants étrangers venaient consulter son oracle et lui demander son avis en cas de maladie, “Le Dieu qui fait peur aux mauvais esprits“, pour chassez les démons qui rôdaient.
 
   Pendant la période du Nouvel Empire il fut vénéré comme un guérisseur, protecteur des malades. Au cours de la XIXe dynastie, Ramsès II (1279-1213) envoya une statue de Khonsou, qui avait une grande renommée pour ses vertus miraculeuses, à Bekhten (ou Bakhtan) en pays de Nehern, à l’Ouest de la Syrie près de l’Euphrate (On trouve aussi la même histoire avec comme pays le Hatti) pour guérir Bentresh, la fille du Roi, d’une possession démoniaque supposée. L’histoire de cette guérison, grâce à la statue, peut être lue sur une tablette de grès trouvée dans le temple de Khonsou à Thèbes. Il s’affirma comme une divinité particulièrement populaire au cours des XXe (1186-1069) et XXIe dynastie (1070/69-945) et l’on fit souvent appel à lui lors des procédures oraculaires. Plus tard, le Roi Ptolémée IV Philopator (222-204), après avoir été guéri d’une maladie par le Dieu fit graver : “Bien-aimé Khonsou qui protège sa Majesté éloigne les mauvais esprits“.
 
   Khonsou était aussi souvent invoqué pour repousser les animaux dangereux, en particulier les serpents et les mauvais esprits qui causaient toutes sortes de maladies, en particulier celles liées à la démence. Pakhon (16 Mars au 14 Avril), le premier mois de la saison de Shemou lui était dédié. Il participait à de nombreuses cérémonies, telles que celles du nouvel an au temple de Louxor, accompagné de ses parents Amon et Mout. Quelques fois, il fut associé avec le taureau, représentant la fertilité des sols et les naissances, il était dit que lorsque Khonsou était l’incarnation de la pleine lune, les femmes et bétail devenaient fertiles. Il forme la triade Thébaine, à partir du Nouvel Empire (1049-1080), avec Amon et Mout dont il fut le fils. Il faisait aussi partie d’autres triades : À Memphis avec Sokar et Hathor dont il était aussi le fils ; À Kom Ombo, avec Sobek et Hathor, où il fut adoré sous le nom "Konsouhor". Il apparaissait alors en homme bleu à tête de faucon, emprunté à Horus, avec un croissant de lune sur sa tête sous le disque lunaire.
 


 

Représentation de Khonsou à Karnak

   Déjà au Moyen Empire (2022-1650) il fut adoré à Thèbes, bien que son association avec Amon et Mout date du Nouvel Empire. À Karnak, dans l’enceinte d’Amon, le début de construction de son temple fut ordonné par Ramsès III (1184-1153). Il fut érigé sur la base d’un temple construit par Amenhotep III (1390-1353/52), puis terminé l’époque Ptolémaïque (305-30). À Hermopolis et Edfou il fut vénéré sous le nom de "Khonsou-Djehouti" (ou Khonsou-Thot), Thot avec qui il fut clairement identifié. Dans Thèbes il apparaît aussi comme "Khonsou-Rê" et "Khonsou-Shou". À Héracléopolis Magna il pourrait ne faire qu’un avec le Dieu Harsaphes (ou Herishef "Celui qui est né sur le lac"). L’héritier au trône royal lui était assimilé, comme le montre le titre de l’épouse d’Hérihor (1080-1074), qui s’intitule “Mère divine de Khonsou l’enfant“.
 

Légendes et mythes

 
   Dans la mythologie, Khonsou apparaît dans les Textes des Pyramides et les Textes des Sarcophages comme un Dieu agressif et cruel, on le voit comme divinité assoiffée de sang, aidant le Roi défunt à attraper et à tuer les Dieux dont le Roi se nourrit, afin d’absorber leur force. Il se présentait alors sous de nombreux aspects, tels que “Khonsou Pa-Khered” (Khonsou l’enfant), “Khonsou Pa-Ir-Sekher” (Khonsou le dispensateur), “Khonsou heseb-khaou” (Khonsou qui décide de la durée de la vie). C’est un Dieu lunaire qui dans la mythologie Égyptienne, parcourt le ciel nocturne sur le croissant de lune, comme sur une barque.
 
  Il est le maître de la lumière, la lune étant considérée comme le soleil de la nuit et il constitue un symbole de rajeunissement éternel, comme la lune redevient pleine à chacun de ses cycles. À partir de la XVIIIe dynastie (1549-1295), lorsqu’il fut identifié comme le fils d’Amon et de Mout, pour former la triade Thébaine, il devint alors un Dieu rassurant, protecteur et guérisseur associé à la vision, et connu sous le nom de "Khonsou le conseiller". Sa renommée comme Dieu guérisseur, était très répandue et s’intensifia au fil des ans, surtout à l’époque Ptolémaïque (305-30) par le fait que l’on pensait qu’il avait guéri Ptolémée IV Philopator (222-204).

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Dieu voir les ouvrages de :
 
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Jean-Claude Dégardin :
Khonsou hypostase ou dieu indépendant ?, Proceedings of the Seventh International Congress of Egyptologists, Louvain, 1998.
Rolf Felde :
Ägyptische gottheiten, Rolf Felde, Wiesbaden, 1988 et 1995.
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L’Egypte : Dieux, mythes et religion : Un voyage dans le monde fascinant des mythes et de la religion de l’ancienne Egypte, EDDL, Paris, Janvier 2001.
Lucia Gahlin et Lorna Oakes :
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George Hart :
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Der eine und die vielen : Agyptische Gottesvorstellungen, Wiss. Buchges, Darmstadt, 1971 – Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1971-2008. 
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Dizionario enciclopedico delle Divinità dell’Antico Egitto, Ananke, Torino, 2004-2006.
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Richard H.Wilkinsonn
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