Les  Pyramides
Khafrê

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Sommaire
 

Le complexe funéraire
La pyramide du Roi
La pyramide satellite
Le temple funéraire
Le temple de la vallée
Le grand sphinx
Le temple du sphinx
Bibliographie
 

Le  Complexe  funéraire  de  Guizèh
 

 
"Khafrê est grand"

 

   Après Khoufou (ou Khéops, 2551-2528), Khafrê (ou Khéphren, 2518-2492) est le deuxième Roi qui choisit Guizèh (À proximité du Caire) comme site pour son complexe funéraire. Il est le quatrième fils de Khoufou, par la Reine Henoutsen et demi-frère du Roi Djédefrê (2528-2518) à qui il succède. Djédefrê, lui, n’avait pas suivi les traces de son père et s’était éloigné de Guizèh pour une région plus montagneuse, à Abou Rawash (ou Abou Roach ou Abu Roache), environ 8 km au Nord, établissant de ce fait la partie la plus au Nord de la nécropole Memphite. Les raisons du départ au Nord de Djédefrê et du retour de Khafrê à Guizèh ne sont pas connues. Les théories au sujet de ces faits sont, à aujourd’hui, que pure spéculation. Les considérations pratiques ou religieuses ont pu avoir été des raisons. Khafrê construit sa pyramide au Nord-ouest de celle de son père. La diagonale de sa pyramide est une suite presque parfaite de la diagonale de celle de Khoufou. Bien que la pyramide de Khafrê semble être plus grande que celle de son père, elle est en fait environ 3 m plus petite, mais elle fut construite sur un plateau plus élevé, ce qui donne cet effet d’optique.
 

Le complexe funéraire

 
   Le complexe funéraire de Khafrê montre une nouvelle évolution dans la structure de ce type de monument. Un temple bas dans la vallée à l’Est est situé à côté d’un lac artificiel. Il est très bien préservé et est considéré par les spécialistes en art comme une des merveilles de l’ Ancien Empire. Il fut relié au temple funéraire par une chaussée couverte, longue de 494,60 m. Le temple funéraire, en granit rose d’Assouan, a vu ses dimensions, par rapport aux temples construits précédemment, énormément augmenter. Les structures à l’Est de la pyramide de Snéfrou (2575-2551) à Dahshour, n’étaient pas davantage que des chapelles.
 
   Avec Khoufou, ces chapelles étaient prolongées d’un petit temple, mais avec le temple funéraire de Khafrê ont a tous les éléments qui deviendront coutumiers dans les futures constructions de complexe funéraire. Une petite pyramide satellite, sans doute destinée à recevoir une statue figurant le Ka du Roi, est située aux Sud de la pyramide principale. Aucune pyramide des Reines ne semble avoir été construites. Le sphinx et son temple, localisés au Nord de la chaussée et du temple de la vallée, ont pu également jouer un rôle important dans le culte funéraire du Roi. Les vestiges d’un village d’ouvriers et d’une carrière servant à la construction du complexe sont toujours visibles à l’Ouest et au Nord-ouest du complexe.

 

La Pyramide du Roi

 
   La pyramide de Khafrê, avec une pente de 53° 07′ 48", une base au carré de 215,16 m de côté et une hauteur de 143,5 m, est seulement 3 m plus petite que celle de Khoufou. Elle est la deuxième plus grande d’Égypte. Ses faces sont orientées suivant les quatre points cardinaux avec une erreur de seulement 5′ 26". Le massif rocheux sur lequel la pyramide fut construite a une pente naturelle de 3 à 6°. Afin de compenser cela, les bâtisseurs ont déblayé près de 10 m d’épaisseur de roche dans l’angle Nord-ouest où la pyramide sera construite et ils ont ajouté quelques grands blocs dans celui du Sud-est. La roche du massif est visible le long des faces Nord, Est et Sud. Hormis la base, qui était faite en granit rose, la pyramide entière était revêtue de calcaire de Tourah.
 

Cliquez sur la pyramide
pour voir
le détail des couloirs

 

A – Entrée supérieure
B – Entrée inférieure
C – Entrée des voleurs
D – Chambre inférieure 
E – Embranchement vertical
F – Chambre funéraire
G – Temple funéraire
H – Chaussée
I –  Pyramide satellite

 
   La majeure partie de ce revêtement extérieur fut dépouillé au cours des siècles par des voleurs de pierre, laissant seulement la partie supérieure (Les 45 derniers mètres). C’est ce qui a donné à la pyramide son aspect distinctif de nos jours. Le pyramidion a disparu et rien ne permet de savoir s’il était en granit ou en calcaire. Les blocs de revêtement qui furent employés pour recouvrir la pyramide sont beaucoup plus petits que ceux en dessous. Ces blocs sont souvent décalés plutôt qu’affleurant, suggérant qu’ils furent découpés avant d’être installés. La structure interne de la pyramide est moins complexe que celle des pyramides de Khoufou et de Snéfrou. Il y a deux entrées situées au Nord qui permettent l’accès à la chambre funéraire. Toutes les deux sont légèrement décentrées de l’axe de la pyramide, de 12,45 m vers l’Est. D’après la tradition, l’entrée originelle de la face Nord (A) était située à 12,90 m du niveau du sol.
 


 

Embranchement vertical

   La première entrée est au niveau du sol dans la cour (B). Une troisième entrée fut creusée par des voleurs (C) à 8,50 m du niveau du sol, au centre de la face Nord. De là une galerie s’enfonce dans la pyramide et rejoint la galerie supérieure, à un endroit situé après le passage à herse qui débouche dans la chambre funéraire. Les deux entrées sont suivies d’un couloir descendant qui débouche dans une section horizontale. L’entrée supérieure ne fut jamais couverte d’une voûte comme celle qui couvre l’entrée de la pyramide de Khoufou. Elle donne dans un couloir long de 37 m avec une pente de 26° 30′. Ce couloir haut de 1,78 m avait ses faces entièrement recouvertes de granit rose. Il aboutit dans la section horizontale débutant par un passage à herse. La herse de granit fut mise au jour par Giovanni Battista Belzoni. Cette section horizontale donne sur un embranchement vertical permettant d’emprunter une descenderie menant à la chambre inférieure (D).
 
   Le couloir horizontal aboutit à la chambre funéraire située au niveau du sol, dont les dimensions sont impressionnantes : 14,15 x 5 m sur une hauteur de 6,83 m, excavée dans la roche et couverte de dix-sept paires de grands blocs de calcaire disposés en chevrons. Une petite cavité dans le sol, au Sud de la chambre, devait servir d’emplacement au coffre à vases canopes dont G.B.Belzoni avait fait la description, mais qui aujourd’hui ont disparu. Le sol de la chambre est creusé dans la roche naturelle sur sa partie Est et sa partie Ouest est recouverte de blocs de granit.
 


 

  La chambre funéraire

   Le sarcophage y est inséré. Il est taillé dans un seul bloc de granit noir. Dans les murs Nord et Sud se trouvent deux petites cavités taillées au carré mesurant 33 cm et 43 cm. Selon Ludwig Borchardt, ces niches servaient de supports à une poutre pour la manœuvres des blocs dans la chambre funéraire. D’autres spécialistes affirment quelles servaient à maintenir une séparation qui partageait la chambre funéraire en deux, abritant un serdab d’un côté. L’entrée inférieure (B) est située au pied de la face Nord de la pyramide. Elle est alignée suivant la verticale avec la première entrée (A).
 
   Elle était à l’époque dissimulée par le pavement de la cour. Elle est prolongée d’un couloir descendant avec une pente de 22° 40′ que les bâtisseurs avaient complètement bouché avec de gros blocs de calcaire. Ce couloir, d’1 m 82 de haut, mène à un autre passage à l’horizontal, qui était initialement bloqué par une herse de granit semblable à celle du niveau supérieur. Sur sa face Ouest se trouve l’entrée de la chambre inférieure accessible par une petite descenderie.
 
   Cette chambre dont les dimensions 10,41 m x 3,12 m sur une hauteur de 2,61 m, sont un peu plus petites que celles de la chambre funéraire, fut trouvée vide. Elle est entièrement souterraine et taillée dans la roche. Son plafond a la forme d’une voûte en chevrons. Le but de cette pièce pour les spécialistes n’est toujours pas clair. Certains égyptologues pensent qu’elle a pu simplement avoir servi de salle d’entreposage des offrandes, ou avoir été une salle de serdab. À l’extrémité de la section horizontale du couloir inférieur, un deuxième passage remontant de secours mène à la section horizontale du couloir supérieur.

 


 
Base :   215,16 m
Hauteur :   143,50 m
Pente :   53o 07′ 48"
Chambre funéraire :   14,15 x 5 m x 6,83 m (Hauteur)
Chambre subsidiaire :   10.,41 x 3,12 m x 2,61 m (Hauteur)
Longueur de la chaussée :   494.60 m

 


 

Temple vu de la pyramide

La pyramide satellite

 
   La pyramide satellite (ou de culte) est nommée G2a. Seulement les contours de la base ont été mis au jour. Elle fut érigée aux Sud de la pyramide principale. Elle avait sa propre enceinte et était construite en calcaire. Ses dimensions sont de 20,9 m de côté à sa base et une pente de 53° 54′. Sa sous-structure est simple, la pyramide satellite a deux couloirs descendants creusés à même la roche, dont un se prolonge au-delà de la pyramide et mène à une petite chambre. Dans cette chambre des fragments de pièces de bois furent mis au jour. L’égyptologue Ahmad Abdel-Hamid Youssef a reconstitué les morceaux. Il s’agirait soit d’un reposoir divin, genre d’autel supportant une statue, soit les restes d’un tombeau.
 
   L’un comme l’autre ayant pu avoir contenu une statue figurant le Ka du Roi. Si c’était le cas, cela confirmerait la similitude avec le tombeau Sud dans le complexe de Djoser (2628-2609, IIIe dynastie) à Saqqarah, qui est censé avoir été prévu comme tombeau pour le ka du Roi. Une majorité d’égyptologues penche en faveur de cette hypothèse. Cependant il faut noter que Zahi Hawass, Vito Maragioglio et Céleste Ambrogio Rinaldi considérant que les sépultures des deux épouses de Khafrê sont toujours inconnues, ils attribuent la pyramide à l’une d’entre elles. On a découvert également dans cette chambre, des ossements d’animaux.

 

Le temple funéraire

 
   Le monumental temple funéraire de Khafrê (ou temple haut), marque la transition finale de l’évolution qui s’est effectuée depuis les chapelles funéraires qui furent construites à l’Est des pyramides de Snéfrou à Dahshour. C’est également le premier temple funéraire à avoir incorporé les cinq dispositifs qui deviendront standard pour les temples suivant : Un hall d’entrée avec une large cour à colonnes, cinq places pour des statues du Roi, cinq chambres de stockage, un sanctuaire intérieur qui logeait une paire de stèle, une fausse porte.
 

   La construction a été faite avec d’énormes blocs de calcaire, qui ont été revêtus d’une couche plus fine d’un autre calcaire de meilleure qualité. Cette technique est encore une autre innovation qui fut inaugurée pendant le règne de Khafrê. Les murs intérieurs étaient tous entièrement recouverts de granite rose d’Assouan. Ceux de l’extérieurs aussi, mais seulement sur les premières assises. Le sol était recouvert d’albâtre. Ses dimensions sont de 111 m x 48 m et il se compose de deux parties.
 
   Une chaussée montante de 494,60 m de long le reliait au temple de vallée. Elle entrait dans le temple funéraire près de l’extrémité du Sud de sa face Est et conduisait à un hall d’entrée. Le hall d’entrée était composé de deux sections, une pièce en U au Sud et en une longue et étroite antichambre à l’Est. Des magasins étaient accessibles par le mur Nord de l’antichambre. Les deux sections ont eu des colonnes en granite rose pour soutenir le toit.
 
   Cette antichambre était peut-être, encore une fois une pièce pouvant contenir une statue figurant le Ka du Roi. L’antichambre menait successivement à deux salles hypostyles, une orientée Est-ouest et l’autre orientée Nord-sud. La deuxième salle s’ouvrait sur une grande place publique, entourée par des piliers osiriaques. Devant les piliers, douze grandes statues du Roi étaient installées. Certaines ont pu avoir été usurpé plus tard par Ramsès II (1279-1213). Au-delà de la cour, il y avait cinq emplacements pour d’autres statues du Roi.
 
   Derrière chaque emplacement, on trouvait une chambre de stockage. Très à l’arrière du temple, contre la pyramide elle-même, il y avait le sanctuaire intérieur, qui a probablement contenu une fausse porte par laquelle le Roi défunt était censé venir pour récupérer ses offrandes quotidiennes. Au Nord des cinq emplacements, un couloir menait, à partir de la cour à colonnes, à la pyramide. À l’extérieur du temple funéraire, cinq fosses à barques solaires vides furent mises au jour ainsi que le commencement d’une 6ème. Elles furent taillées, sur place, dans la roche.

 

Le temple de la vallée

 
   Le temple de la vallée (ou temple d’accueil ou temple bas) du complexe funéraire était situé au Sud du temple du sphinx. C’est le seul temple de l’ Ancien Empire qui nous soit parvenu dans un tel état de conservation. Le rôle attribué au temple de la vallée n’est pas certain, mais la majorité des égyptologues pensent qu’il était affecté aux cérémonies liées à l’embaumement ainsi qu’au rite de l’ouverture de la bouche.
 
   Ses dimensions étaient de 44,10 m de côté au carré. Comme le temple funéraire, le temple de vallée fut construit avec des blocs énormes de calcaire, qui furent recouverts de granit rose d’Assouan. Le temple avait deux entrées, l’une au Sud, l’autre au Nord. Elles symbolisaient probablement la dualité de la Haute et la Basse-Égypte. Chaque porte était flanquée de deux sphinx longs de 8 m x 2 m de large.
 
   Chacune reliait à un vestibule, de 9,40 m de hauteur, donnant sur une antichambre de 20 m de longueur, orientée Nord-sud. Cette dernière avait son sol pavé de blocs d’albâtre. C’est dans un puits creusé à même le sol que Auguste Edouard Mariette découvrit, en 1860, une statue de Khafrê en diorite, le représentant protégé par le faucon Horus. Elle est actuellement conservée au musée du Caire. Dans le mur Ouest de l’antichambre une porte et un couloir menaient à une grande salle hypostyle en forme de T. Le toit de la salle était soutenu par seize piliers de granit.


 

Piliers de la salle en T avec les puits contenant
les statues du Roi

 
   Les murs étaient couverts de granit rouge et les trottoirs des sols étaient faits d’albâtre Égyptien. Il y avait vingt-trois puits peu profonds dans le sol. Chacun contenait une statue du Roi en albâtre, en schiste et en diorite. Un des puits est cependant plus large que les autres et a pu avoir contenu une double statue.
 
   Ce qui amenait à vingt-quatre le nombre total de statues du Roi, que contenait ce temple de vallée. Cette quantité a fait penser à quelques égyptologues qu’à chaque heure du jour et de la nuit, un rituel devait être effectué devant chacune des statues. Chaque extrémité du mur Ouest de la salle en T présente une porte. Celle du Sud donnait sur trois nouvelles salles en longueur, à deux étages. Celle du Nord donnait accès à la chaussée qui reliait le temple de vallée au temple funéraire.

 

Le Grand Sphinx

 
   Le grand sphinx est un des nombreux monuments que nous considérons comme une des icônes de la civilisation Égyptienne antique. Il se trouve au Nord-ouest du temple de vallée. Il est surnommé par les arabes "Abou al-Hôl" "père de la terreur". Le terme sphinx viendrait du Grec ancien : Σφίγξ (Sphígx), signifiant "étrangler", lui-même dérivé du sanskrit "sthag" signifiant "dissimulé". Une autre interprétation donne la provenance de ce nom de l’Égyptien ancien "Shesepânkh", qui veut dire "statue vivante". Devant le sphinx, une structure ouverte fut érigée. Cette structure semble être très étroitement liée au sphinx et les archéologues la considèrent comme étant son temple. Mais la fonction précise de cette structure, n’est toujours pas claire, même aujourd’hui.
 


 

Vue d’une partie du complexe la pyramide
du Roi et le sphinx

   Le bâtisseur de cet ouvrage reste aussi aujourd’hui sujet à de vives discussions. Certains spécialistes l’attribuent à Djédefrê, alors que pour d’autres ce fut le Roi Khafrê (ou Khéphren). Dans le même flou, puisque personne n’a de preuve formelle on trouve aussi le Roi Khoufou (ou Khéops) ?. Le sphinx fut taillé directement dans la roche naturelle car il se trouve au milieu d’une grande carrière qui fournissait les blocs destinés à la construction de la pyramide. Les pattes tendues, furent ajoutées en maçonnerie. Une étude géologique approfondie de cet ouvrage et des temples voisins a indiqué que les grands blocs qui furent employés pour construire le temple de vallée furent très probablement extraits des couches qui couvraient la partie supérieure de son corps. Ce qui signifie qu’il fut sculpté presque au même temps que le temple de vallée fut construit.
 
   À l’origine, son visage et son corps devaient être entièrement recouvert de plâtre peint en rouge. Le Némès devait être en bleu et jaune. Mais les archéologues datent les traces de peintures découvertes sur son visage que du Nouvel Empire. Il a une hauteur de 20 m pour 73 m de long et 14 de large. Il est non seulement le plus vieux mais également le plus grand sphinx et une des plus grandes statues qui a jamais été construites en Égypte. Le sphinx est une combinaison du corps d’un lion accroupi avec la tête d’un humain. La tête porte le Némès et est ornée de l’uræus, les deux emblèmes royaux typiques. La tête humaine est censée représenter celle du Roi qui l’a construit. Le lion était non seulement un symbole de puissance, mais aussi un symbole du culte solaire. Il y a une différence de proportion significative entre la taille de la tête du grand sphinx comparée à son corps.
 

   Ceci a amené certains spécialistes à supposer que la tête que l’on voit aujourd’hui fut sculptée de nouveau sur la tête originale. Cette différence de proportion peut aussi se situer dans le fait que plusieurs fissures naturelles courent le long du corps du sphinx, la plus grande coupant directement la partie la plus mince de son corps. Ceci aurait forcé les sculpteurs à prolonger le corps, le rendant disproportionné avec sa tête. La tête est depuis longtemps identifié a Khafrê, mais quelques spécialistes avancent qu’il pourrait en fait représenter son père, le Roi Khoufou (ou Khéops).
 
   Le monument aurait été érigé par Djédefrê (2528-2518), autre fils de Khoufou à la gloire de leur père. Ils avancent plusieurs indices pour étayer cette théorie d’ordre Géologiques, artistiques etc… Le débat reste ouvert faute de preuves incontestables dans l’une ou l’autre des opinions. Dans toute sa longue histoire, le sphinx fut sujet à beaucoup de dégradation, en particulier du fait de l’érosion provoquée par le sable qui recouvrait tout le corps. Plusieurs fois, il fut désensablé : Auguste Edouard Mariette en 1853 et la dernière fois en 1925. La barbe postiche, qu’il avait par le passé et qui servait à soutenir la tête, fut détruite par des coups de canon commandés par un très “futé” cheikh au XIVe siècle. Des fragments de cette barbe, sont aujourd’hui au British Museum.
 
   Bien que beaucoup d’histoires aient été racontées sur le nez de cette statue, on ne sait pas vraiment quand celui-ci a été perdu, peut-être lors de ces coups de canon ?. Les schémas faits par les voyageurs européens des XVIe et XVIIe siècles montrent presque invariablement le visage du sphinx avec le nez. Mais les copies finales de ces schémas ont été faites par des personnes qui n’avaient jamais vu le sphinx en réel, ce qui ne les rend pas très fiables.
 

 

    Lors de l’expédition de Napoléon en Égypte au XIXe siècle, ou les dessins du sphinx sont fidèles à l’original, le nez est déjà absent. Une partie de l’épaule droite s’est effondrée en 1988 et des travaux de restauration ont eu lieu en 1989. Mais depuis avril 2006, une nouvelle restauration complète du sphinx a été entreprise.
 
   Une stèle en granit rose dite : "Stèle du songe", fut érigée entre les pattes avant du sphinx par Thoutmôsis IV (1401/00-1390). Sur cette stèle, le Roi rappel comment, lorsqu’il n’était qu’un jeune Prince, il tomba endormi à l’heure de midi après une partie de chasse dans l’ombre d’une statue antique, enterrée dans les sables. Le Dieu solaire entra dans ses rêves et lui parla comme un père parlerait à son fils en disant : "Regarde-moi, ô mon fils Thoutmôsis, je suis ton père, Horemakhet-Khépri-Rê-Atoum" , divinité qui depuis a été associé au sphinx.
 

 

   Le Dieu promit au Prince "De lui donner la royauté sur terre, à la tête des vivants et de lui faire porter la couronne blanche et la couronne rouge sur le trône de Geb". En échange le jeune Thoutmôsis devait libérer cette statue des sables. Le Prince obéit évidemment à la volonté de ce Dieu et en récompense Thoutmôsis IV fut le prochain Roi. Son père, Amenhotep II (1428/27-1401) avait déjà construit un petit temple pour le sphinx au Nord-est de celui-ci. Dans cette histoire, ce qui est sûr, c’est qu’au milieu de la XVIIIe dynastie, le sphinx fut en effet enterré dans les sables, puis déjà déblayé.
 

Le temple du sphinx

 
   Le temple fut érigé a l’Est du grand sphinx et il juxtapose le Nord du temple de vallée. Les données géologiques suggèrent que ce temple ait été construit avec des blocs qui furent extraits de la même roche que le sphinx, indiquant que tous les deux ont été bâtis approximativement au même moment. En raison de sa position, il est clair qu’il fut spécifiquement consacré au grand sphinx. Mais puisque nous manquons de textes contemporains à cette époque, la fonction précise de cette structure, reste donc toujours incertaine.  Ce manque de documents peut, peut-être, être expliqué par le fait que le temple du sphinx ne fut jamais terminé : L’extérieur fut laissé sans le revêtement habituel de granit. Non fini, il est possible que les Prêtres n’aient jamais pratiqué aucun culte dans ce temple.
  
    Les traces les plus récentes d’un culte consacré au grand sphinx sont datées de la XVIIIe dynastie, lorsqu’un petit temple fut érigé au Nord du temple du sphinx. Aujourd’hui, le sphinx est vu comme image du Dieu soleil et l’on est tenté de croire que c’était également sa signification originelle ainsi que celle de son temple, mais rien ne vient soutenir cette théorie.
 
    Bien que le temple fut construit bien avant le grand sphinx, il est clair que les deux sont reliés. Une autre hypothèse fait du sphinx la représentation du Roi, revenant du royaume des morts pour apporter des offrandes au soleil levant, auquel il fait face. La structure du temple est relativement simple. Un bâtiment presque rectangulaire avec une entrée double dans sa façade Est. Son lieu principal est une grande cour ouverte, qui comme la cour du temple funéraire, a un certain nombre de piliers énormes devant lesquels dix statues colossales du Roi furent placées. Le temple a deux sanctuaires, tous les deux le long de son axe central. Les deux sanctuaires furent construits vis-à-vis l’un de l’autre, un a l’Est et un a l’Ouest. Leur orientation fait penser que probablement ces sanctuaires furent consacrés au lever (Est) et au coucher (Ouest) du soleil.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le complexe du Roi voir les ouvrages de :
  
Robert Bauval et Graham Hancock :
Le mystère du Grand Sphinx : À la recherche du patrimoine caché de l’humanité, Éditions du Rocher, Monaco,1999.
Jürgen Becker :
Die Chephren-Pyramide. Planänderung des Baukörpers und ihre Auswirkung auf das Kammersystem, pp. 8–17, Sokar 8, 2004.
Die Chephren-Pyramide. Ihre Baugeschichte von der topographischen Situation am Standort vor Baubeginn bis zum Plan des Kammersystems, pp :  18–27, Sokar 9, 2004.
Der bau der Chephren-Pyramide, pp : 24–37, Sokar 10, 2005.
Werner Ekschmitt :
Die sieben weltwunder : Ihre erbauung, zerstörung und wiederentdeckung, Philipp von Zabern, Mainz am Rhein, 1984.
Zahi Hawass :
Die schätze der pyramiden, pp : 130–133, Weltbild-Verlag, Augsburg, 2003.
Uvo Hölscher :
Das grabdenkmal des Königs Chepren, veröffentlichungen der Ernst von Sieglin expedition in Ägypten. Bd. I, J.C. Hinrichs’sche Buchhandlung, Leipzig, 1912.
Hans Ostenfeldt Lange :
Den store Sphinx ved Gizeh, Kjöbenhavn, 1891.
Mark Lehner :
The Complete Pyramids, Solving the Ancient Mysteries, Thames & Hudson, 1997.
Geheimnis der pyramiden, pp : 122–132, Econ, Berlin, 1997.
Vito Maragioglio et Celeste Ambrogio Rinaldi :
L’architettura delle piramidi menfite, Tip. Artale, Torino, 1963-1972-1977.
Herbert Ricke et Siegfried Schott :
Der harmachistempel des Chefren in Giseh, Beiträge zur ägyptischen bauforschung und altertumskunde 10, F. Steiner, Wiesbaden, 1970.
Corinna Rossi et Laura Accomazzo :
The pyramids and the Sphinx, White Star Publishers, Vercelli, Septembre 2005 – En Allemand, Pyramiden und sphinx : Monumente ägyptischer kultur, Belser Chr., Octobre 2005.
Jean François Sers :
Le secret de la pyramide de Khephren, Éditions du Rocher, Monaco, 1992.
Rainer Stadelmann :
Die großen pyramiden von Giza, Akademische Druck und Verlagsanstalt, Graz, 1990.
Die ägyptischen pyramiden : Vom ziegelbau zum weltwunder, Kulturgeschichte der antiken Welt, Bd. 30, Philipp von Zabern, Mainz, 1991.
Miroslav Verner :
Die pyramiden, Rowohlt TB, Reinbek, 1997 – Décembre 1999 et 2001 – En Anglais, The Pyramids – Their Archaeology and History, Atlantic Books, 2001.
Christiane Zivie-Coche :
Sphinx : History of a monument, Cornell University Press, Ithaca, New York, Septembre 2002 et Septembre 2004.
Sphinx : Das Rätsel des Kolosses von Gizeh, Wissenschaftliche Buchgesellschaft cop, Darmstadt, 2004.

 

 

 
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