Hetephérès II et sa fille Méresânkh III –
Musée de Boston
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Son origine
Méresânkh III (ou Meresankh ou Mereanch ou Mersyankh –
Mr=s anH)
est une Reine d’Égypte de la IVe dynastie.
Elle est la petite-fille de Khoufou (ou
Khéops, 2551-2528), fille d’Hetephérès II et
de Kaouâb I. Bien que son père ne soit jamais devenu un Roi, elle porte le titre de
Fille du Roi (s3T-nswt) parmi sa titulature.
Ce titre peut être interprété différemment et indiquer Petite-fille du Roi. Selon certains spécialistes elle
serait probablement née à la fin du règne de Khoufou,
et devait être très jeune lorsque son père décéda. Sa mère
Hetephérès II se remaria avec le Roi
Djédefrê (2528-2518), son oncle. Ce qui signifie que
Meresânkh III grandit probablement à la cour d’Égypte.
Son histoire
Elle fut la deuxième épouse et la nièce du Roi
Khafrê (ou Khéphren, 2518-2492),
mais on ne sait pas à quelle époque eut lieu ce mariage, il est possible que ce fut avant que le Roi n’accéda au trône.
Méresânkh survécut à son mari pendant une courte période. Aucun
tombeau ne semble avoir été préparé pour elle lorsqu’elle mourût, ce qui pourrait indiquer une mort violente. Sa mère,
Hetephérès II lui donna son propre
tombeau-mastaba dans la nécropole de Guizèh et s’en
fit construire un nouveau, mais beaucoup moins somptueusement décoré.
Selon une inscription sur un linteau au-dessus de la porte d’entrée dans le
tombeau de Méresânkh III, comme sa mère, la Reine mourut dans la
première année de règne d’un Roi dont le nom n’est pas précisé. La date exacte
est le 21e jour, du Ier mois de la
saison
Shemou. Dunham Simpson suggère que ce fut au cours de la première année de celui de
Menkaourê (ou Mykérinos, 2492-2472).
L’égyptologue Selim Hassan a
suggéré que Méresânkh III se soit marié avec le Roi
Menkaourê après la mort de Khafrê.
Idée largement contredite, notamment par
George Andrew Reisner, surtout qu’il n’y a aucune preuve concrète venant l’étayer.
L’inscription, mentionnée ci-dessus, dans le tombeau de la
Reine donne de plus amples informations concernant les pratiques religieuses de
la IVe dynastie. Il
est inscrit que, si Méresânkh III mourut dans la première année d’un Roi,
elle ne fut pas enterrée de suite, mais seulement 272 jours plus tard (Le 18e jour du IIe mois de la
saison Péret de l’an 2). Pour les
chercheurs, il s’agit là d’un élément d’information sur les rites mortuaire de
cette dynastie en ce qui concerne le temps que les Égyptiens
jugeaient nécessaire afin de compléter la momification.
Meresânkh III est connue pour avoir eu beaucoup de domaines lui appartenant. Il
étaient supervisés par son intendant, Khemenou (ou Khemetnu).
Chapelle souterraine de
la tombe de Méresânkh III
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Sa sépulture
La tombe de Méresânkh III, à
Guizèh se trouve dans le cimetière Est.
Elle est connue sous le nom, G7530-7540, et est célèbre pour la richesse de ses ornements. Elle fut découverte en avril 1927 par
George Andrew Reisner.
La chapelle funéraire de la tombe est située à l’extrémité du côté Est du
mastaba ce qui très inhabituelle. De plus, cette chapelle est intégrée au noyau
du mastaba, avec lequel elle est reliée par une structure souterraine. La
chapelle est ornée de bas-reliefs, qui sont restés inachevés.
La moitié Nord de la tombe (G 7530) se compose de trois chambres. Le linteau au-dessus de l’entrée
comporte deux dates. La première est la mort de Méresânkh III (Le 21e jour, du
Ier mois de la saison
Shemou). La deuxième est le jour de son enterrement (Le 18e jour du IIe mois de la
saison Péret de l’an 2).
La salle A montre des reliefs où l’on voit des artisans dans la fabrication de statues.
D’autres scènes montrent Kaouâb Il, le père de la Reine et sa mère
Hetephérès II, ainsi que ses fils :
Khenterka (ou Kenterka ou Cheneterka), Douaenrê, appelé ici Duar et Niouserrê
(ou Nyuserra), appelé ici Ny-user-Rê-ânkh.
Sur le mur Sud on trouve trois niches qui abritaient des statues.
La première statue montre Khemenou âgé, artisan à la construction de la Chapelle.
La seconde statue est probablement une représentation d’un de ses fils. La troisième niche a un groupe
de quatre statues sans étiquette, dont
George Andrew Reisner pensa
qu’elles représentaient le fils cadet de la Reine, Khenterka (ou Kenterka ou Cheneterka).
La salle B contient sur son mur occidental, une fausse porte, qui est flanquée de deux statues
sculptées dans la roche, qui représentent Méresânkh III et sa mère. Dans la salle C d’autres statues furent taillées dans
la roche. Il y a un total de dix pièces, qui se tiennent dans une rangée et qui représentent un groupe de femmes de différents
âges. Ces statues divisent les égyptologues quant à leur signification. Certains, dont
Reisner, proposent qu’il s’agisse de
la succession des femmes de la dynastie :
Hetephérès II et ses deux filles,
Néferhétepès et Méresânkh III, puis les filles de
celle-ci, dont Shepsesetkaou, puis
Rekhetrê et sa fille
Khentkaous I,
puis Khentkaous II et
Méresânkh IV.
Détail de la tombe de Méresânkh III –
La Reine et son fils Nebemakhet
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Dans la chambre B un puits mène à la chambre
funéraire. On y a retrouvé un sarcophage de granit noir aujourd’hui au
Musée Égyptien du Caire.
Il contenait encore le squelette de la défunte. L’examen médico-légal des vestiges retrouvés, entrepris
par le Docteur Douglas Derry, donne à penser que la Reine mesurait environ 1,65 m (on trouve aussi selon
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, 1,54 m.) et était âgée entre 55/60 ans au moment de sa mort
(Dodson
et Hilton : 50/55 ans). À d’autres endroits de la tombe furent également découvert des statues, dont une
montrant Méresânkh III à la gauche
d’Hetephérès II,
qui a pu être à l’origine dans une niche d’un des murs du mastaba. Aujourd’hui, elle est au
musée de Boston.
Sa famille
Méresânkh III eut six ou sept enfants
avec Khafrê qui
lui sont attestés en fonction des spécialistes :
Quatre fils :
▪ Nebemakhet qui est le plus attesté de tous.
Il deviendra Vizir sous le règne de
Menkaourê (ou Mykérinos). Il portait les titres de Fils du Roi de son corps, Juge en chef et Vizir.
Il épousa une dénommée Noubhotep, qui était Prophétesse
d’Hathor et
Maîtresse du Sycomore.
Deux tombeaux sont attestés à Nebemakhet : La tombe LG 86 à
Guizèh et le tombeau LG 12 à l’Ouest de la
pyramide de Khafrê.
LG 86 se compose de deux chambres et est décoré de nombreux reliefs. Certaines scènes montrent le défunt avec sa femme
et sa sœur Shepsesetkaou. À l’intérieur et en dehors de ce tombeau furent mis au jour des fragments de plusieurs statues.
LG 12 se compose de trois chambres. Les murs de la salle A sont constitués entièrement de pierre ronde destinées à
imiter les troncs d’arbres.
▪ Douaenrê (ou Duaenre) qui deviendra Vizir sous le règne de
Menkaourê (ou Mykérinos).
Il est enterré dans le mastaba G 5110 du cimetière Ouest de la
pyramide de Khoufou.
Dans sa tombe on a retrouvé son sarcophage en granit rose qui se trouve aujourd’hui au
musée Égyptien de Turin.
Le Dieu Horus protège Khafrê |
▪ Niouserrê (ou
Ny-user-Rê-ânkh (?) ou Nyuserra), contrairement à ses frères, il n’aura pas la charge de Vizir.
Sa tombe à Guizèh est restée inachevée.
Elle comprend une grande pièce principale avec des dimensions de 10,90 × 4,20 × 3,30 m. La salle est restée
sans décoration. À partir du milieu du mur Ouest un passage court conduit à une petite chambre.
Dans le coin Nord-ouest une ouverture descend dans la chambre funéraire dans laquelle le défunt n’a pas été retrouvé.
▪ Khenterka (ou Kenterka ou Cheneterka) dont on ne sait pratiquement rien.
Cette filiation ne fait pas l’unanimité. Il n’est mentionné que dans le tombeau de sa mère. Il portait les titres
de : Fils du Roi de son corps, Surveillant des Prêtres lecteurs de son père, Trésorier du Roi de Haute et
Basse-Égypte.
Deux ou trois filles qui sont décrites sur des statues trouvées par
George Andrew Reisner au cours de ses fouilles, mais seulement une jeune fille,
dont on n’a pas trouvé le nom, est représentée sur les peintures du tombeau du Roi. Il est probable que cet enfant
sans nom soit Shepsesetkaou, représentée dans le tombeau de son frère Nebemakhet et indiquée
comme sa sœur :
▪ Une inconnue.
▪ Ânkhemrê dont on ne sait rien.
▪ Shepsesetkaou (ou Shepsetkau) qui est décrite dans la tombe de sa mère et
dans le Mastaba de son frère Nebemakhet. Elle est enterrée dans le mastaba G5210, à
Guizèh.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
– The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Dows Dunham, William Kelly Simpson,
George Andrew Reisner et William Stevenson Smith :
– Giza Mastabas. Volume 1. The Mastaba of Queen Mersyankh III, Dept. of Egyptian and Ancient Near Eastern Art,
Museum of Fine Arts, Boston, 1974.
George Andrew Reisner :
– The tomb of Meresankh, a great-granddaughter of Queen Hetep-Heres and Sneferuw, pp
: 64–79,
Bulletin of the Museum of Fine Arts 25, Boston, 1927.
– A history of Giza necropolis, vol. I, Haward university press, Cambridge, Mass, 1942, Janvier 1946 et (posthume) 1955.
Joyce Anne Tyldesley,
Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
– Chronicle of the queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd,
Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre,
Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008 – En Allemand, Die königinnen des alten Ägypten :
Von den frühen dynastien bis zum tod Kleopatras, Koehler + Amelang Gmbh, Février 2008.
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