Quelques Divinités du panthéon :
Ouadjet
 

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Sommaire
 

Fonctions et origine
Ses représentations et symboles
Ses lieux de cultes principaux
Culte et mythologie de Ouadjet
Bibliographie

 

 

 
ou ou
WADyt   ou  WADD

 


 

Ouadjet en lionne –
Musée du Louvre

Fonctions et origine

 
   Ouadjet (ou Uadjet ou Uadyet ou Ouadjyt ou Wadjet, en Grec : Ouraios ou Outo) dont le nom signifie "vert papyrus” ou “Celle de la couleur du papyrus” ou “la Verte“, parce qu’elle représentait la force, la croissance et la fertilité des sols. D’après Alan Henderson Gardiner, son nom était aussi prononcé Edjo. Elle fut la "Dame du Ciel“, Déesse protectrice de la Basse-Égypte et la Déesse de la fertilité des sols et des eaux. À l’origine, elle était la Déesse cobra de Dep, un des deux quartiers de la ville de Bouto (ou Per-Ouadjet, "le domaine [la maison] de Ouadjet"), son lieu de culte dans Nord du Delta, dans le 6e nome de Basse-Égypte. Elle fut la fille d’Anubis et l’épouse de Hâpy-Meht.
 
   Avant l’unification du pays à la période Pré-dynastique (v.3500-v.3150), alors que Nekhbet était la protectrice de Haute-Égypte, Ouadjet fut celle la Déesse de toute la Basse-Égypte. À l’origine, dans le Delta, elle était associée à l’Horus de Pé. Ces deux Déesses sont présentes dans la titulature du Pharaon sous le nom des “Deux Maîtresses“, le Nom de Nebty. Elle était aussi le protecteur des souverains et des femmes en couches.
 
   En tant que protectrice de la royauté, Ouadjet est assimilée à l’uræus. Elle est dans ce cas identifiée à l’œil de au même titre que Sekhmet et Tefnout.  Elle est la Déesse titulaire du mois d’Epiphi (15 mai-13 juin, saison Shemou). Elle est assimilée à Horus l’Enfant, qu’elle protégea, dans les marais du Delta, contre Seth. Les Grecs l’assimilèrent à la Déesse Léto adorée comme Déesse de la nuit. Elle est donnée comme parèdre au Dieu Mandoulis, honorée à Kalabsha en Nubie.

 

Ses représentations et symboles

 
   Ouadjet est représentée souvent sous la forme d’un cobra dressé qui au front du Roi ou du Pharaon, menace de souffler le feu sur ses ennemis ou sous la forme d’une femme portant la couronne rouge de Basse-Égypte, mais parfois aussi comme un serpent posé sur des papyri. Quelques fois elle fut représentée comme une femme à deux têtes de serpents et, d’autres fois, un serpent avec une tête de femme. À la Basse Époque, sous la XXVIe Dynastie (664-525), dans une série de bronze, Ouadjet apparaît sous la forme d’une femme à tête léontocéphale (Divinité à tête de lion) avec le disque solaire et l’uraeus.
 
   Ses symboles étaient :
Ses attributs divins : Le disque solaire, l’uraeus
 
Animaux, couleur et élément : Ses animaux furent le cobra et le lion. Sa couleur, le vert parce qu’il représentait la fertilité du sol. Son élément l’eau.


 

Statuette de Ouadjet – Musée des Beaux-arts de Lyon

  
Les fêtes en son honneur : Une fête était célébrée en son honneur à Bouto tous les ans le 7 du mois de Payni, dans la saison Shemou, avec des chants et des chansons. Les autres dates importantes pour un culte spécial en son honneur étaient le Juin 21, au solstice d’été, et le 14 Mars. Il lui fut également attribué la cinquième heure du cinquième jour de la lune.

 

Ses lieux de cultes principaux

 
   Le lieu principal de culte de Ouadjet fut, Dep, un des deux quartiers de la ville de Bouto (ou Per-Ouadjet, "le domaine [la maison] de Ouadjet"), dans Nord du Delta (6e nome de Basse-Égypte) où il avait un oracle célèbre qui envoyait ses prophéties à travers les rêves. Le sanctuaire principal de la cité qui lui fut dédié est aujourd’hui complètement en ruine et ne présente que quelques vestiges et statues. Son oracle était situé dans son temple qui était célèbre dans tout le pays. Un festival annuel se tenait dans la ville pour célébrer la divinité. Ouadjet y était symbolisée sous la forme d’un cobra dressé que le souverain portait sur son front. De ce fait, ce cobra femelle était vénéré comme Dame de Pê et de Dép et la Déesse présidait à la destinée de la royauté en tant que protectrice de la couronne rouge. Ouadjet fut aussi particulièrement adorée à Tanis.
 

Culte et mythologie de Ouadjet

 
   Ouadjet fut étroitement associé dans le panthéon Égyptien avec Bastet, la Déesse féroce. Elle fut dépeinte comme un guerrier lion et protecteur, dont l’œil devint plus tard l’œil d’Horus, puis l’œil de , et comme la Dame de la Flamme. Beaucoup plus tard, Ouadjet fut associé à Isis, ainsi qu’à de nombreuses autres divinités. Un relief sur un mur du temple d’Hatchepsout de Louxor, présente bien à lui seul toute la fonction de Ouadjet. Elle est représentée une fois comme l’uraeus sur un disque solaire avec sa tête à travers un ânkh et une autre où elle précède un faucon Horus portant la double couronne de l’Égypte unie, représentant le Roi ou le Pharaon qu’elle protège. À l’origine, elle était la Déesse cobra de Dep, un des deux quartiers de la ville de Bouto (ou Per-Ouadjet, "le domaine [la maison] de Ouadjet"), son lieu de culte dans Nord du Delta, dans le 6e nome de Basse-Égypte.


 

Ptolémée XIII couronné par Ouadjet
et Nekhbet – Temple de Kôm Ombo

 
   Puis progressivement, Ouadjet fut vénérée comme la Déesse patronne et protectrice de l’ensemble de la Basse-Égypte. Avec l’unification du pays à la période Pré-dynastique (v.3500-v.3150) elle fut associée à Nekhbet, dépeinte comme un vautour blanc, qui elle était la Déesse protectrice de Haute-Égypte. L’image de cette dernière rejoint alors celle de Ouadjet sur la couronne qui représentait l’unification du pays, présentent dans le cadre de l’uraeus. L’ancien mot Égyptien “oudjat" signifie bleu et vert. Il est également le nom de l’œil d’Horus et l’œil de , des divinités solaires. Dans les derniers temps, Ouadjet fut souvent décrite simplement comme une femme à tête de serpent, ou comme une femme portant l’uraeus. Ce dernier, à l’origine avait été son seul corps, qui s’était enroulé autour sur la tête du Roi ou du Pharaon ou d’une autre divinité.
 
   Représentée comme un cobra, elle se confondait avec Rénénoutet (ou Ernutet ou Renenet, Déesse de la nourriture et de la récolte), dont l’identité a finalement fusionné avec la sienne. Comme patronne et protectrice, plus tard Ouadjet fut souvent montrée enroulée sur la tête de , qui devint la principale divinité, afin d’agir pour sa protection. Cette image de la Déesse est devenue le symbole utilisé sur les couronnes royales. Une autre représentation au début de son culte, à partir de l’époque Pré-dynastique, la montrait comme un cobra enroulé autour d’une tige de papyrus, cette image est considérée comme la première qui montre un serpent enlacé autour d’un symbole personnel.


 

Ouadjet dans le temple
d’Hatchepsout de Louxor

 
   Une autre interprétation rapprochait Ouadjet de la Voie Lactée. Dans celle-ci elle était le serpent originel, protecteur de l’Égypte. Dans cette interprétation, elle fut étroitement associée à Hathor et à d’autres divinités dans les différents aspects de la Grande Déesse Mère, dont Mout. Le culte de absorba la plupart des traits d’Horus, incluant l’œil protecteur de Ouadjet qui avait montré son association avec Hathor, lorsqu’elles sont identifiées comme protectrice de . Ce dernier étant un Dieu soleil associé à la chaleur et au feu, il a souvent été dit que Ouadjet était en mesure d’envoyer le feu sur ceux qui pouvaient l’attaquer, tout comme le cobra crache du poison dans les yeux de ses ennemis. C’est dans ce rôle, qu’elle fut appelée la "Dame de la Flamme".
 
   Comme dit plus haut, Ouadjet fut plus tard identifiée à la Déesse de la guerre Bastet, qui agissait comme une autre figure symbolique de la nation et devint Ouadjet-Bast. Dans ce rôle, puisque Bastet était une lionne, Ouadjet-Bast était souvent représentée avec une tête de lionne. Après que la Basse-Égypte fut conquise par la Haute-Égypte et unifiées, la Déesse lionne de la Haute-Égypte, Sekhmet fut considérée comme la plus puissant des deux Déesses guerrières, elle était considérée comme la vengeresse des injustices, qui avait soif de sang. Cependant, la position de Ouadjet comme patronne, qui conduisit à son identification avec la puissante Déesse Mout, dont le culte était venu à l’avant-plan grâce à la montée de celui d’Amon, fit que finalement elle devint la triade Mout-Ouadjet-Bast. Ouadjet ne doit pas être confondu avec le démon Égyptien Apep, qui est aussi représenté comme un serpent dans la mythologie Égyptienne.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Déesse voir les ouvrages de :
 
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Jacques-Joseph Champollion-Figeac, Léon Jean-Joseph Dubois et David Roberts :
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Ägyptische gottheiten, Rolf Felde, Wiesbaden, 1988 et 1995.
Lucia Gahlin, Olivier Fleuraud et Isabelle Fleuraud :
L’Egypte : Dieux, mythes et religion : Un voyage dans le monde fascinant des mythes et de la religion de l’ancienne Egypte, EDDL, Paris, Janvier 2001.
Lucia Gahlin et Lorna Oakes :
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George Hart :
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Der eine und die vielen : Agyptische Gottesvorstellungen, Wiss. Buchges, Darmstadt, 1971 – Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1971-2008. 
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Richard H.Wilkinson
The complete gods and goddesses of ancient egypt, Thames and Hudson, New York, Mars 2003 et Septembre 2005 – En Espagnol, Todos los dioses del Antiguo Egipto, Oberön, Madrid, 2003 et Juin 2004 – En Allemand, Die welt der götter im alten Ägypten : Glaube, macht, mythologie, Theiss, cop. Stuttgart, Septembre 2003 – En Français, Dictionnaire illustré des Dieux et Déesses de l’Égypte ancienne, Gollion, Infolio, Novembre 2006. 

 

 
 
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