Psammétique I Musée du Louvre
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Il est difficile de situer avec précision la
Basse Époque, selon certains historiens elle débuta à la
XXVe dynastie, alors que
d’autres la font commencer à la XXVIe dynastie.
Ce qui est sûr c’est que la Basse Époque est en fait une succession de périodes : La renaissance
Saïte, l’invasion
Perse,
de nouveau les Saïtes,
puis la dynastie Mendésienne,
encore les Perses, puis les dynasties
Hellénistiques …. La période Saïte
est à elle seule une renaissance du pays et pourrait être appelée : Époque
Saïte. En 656,
Psammétique I (664-610), Prince de la ville de
Saïs, dans le Delta, refoula les garnisons
Assyriennes
vers l’Est. Il combattit les Libyens à l’Ouest, il mit fin aux tentatives des
Kouchites venus du Sud pour reprendre le pays. Il élimina tous les petits
Roitelets de Basse-Égypte et en fin, il fonda la XXVIe dynastie.
La prospérité revint dans le pays et
l’autorité du Pharaon fut reconnue dans l’Égypte entière. Son fils
Néchao II (610-595) entreprit
une politique d’expansion territoriale. Il battit le Roi de
Juda
Josias (640-609)
à Megiddo et se rendit
ensuite maître de la
Syrie-Palestine. Il ira même jusqu’à l’Euphrate où
Nabuchodonosor II (605-562), Roi de
Babylone, lui infligera une sévère défaite. Ce sera, par cet excès de volonté de puissance, la fin des possessions
asiatiques de l’Égypte. Pour augmenter leur pouvoir les Pharaon de cette dynastie s’appuyèrent sur des mercenaires
et des négociants Grecs, leur accordant,
malgré l’hostilité du peuple Égyptien, une situation privilégiée. Ils allèrent même jusqu’à leur céder une ville,
Naucratis, dans le Delta. On note aussi l’implantation
d’une colonie juive à Éléphantine,
qui est attestée par les papyri en démotique du musée
de Brooklyn retraçant les chroniques de cette communauté, mais d’autres devaient exister à
Thèbes ou à
Memphis.
Cambyse II – Détail de fresque |
Comme les Kouchites de la
XXVe dynastie, qui
furent balayés du fait d’un envahisseur, la
dynastie Saïte connurent le même sort.
En Mésopotamie
le pouvoir à changea de mains, il appartenait maintenant aux
Perses Achéménides.
Ces derniers assujettirent toutes les populations :
De Perse,
de Babylonie,
de Syrie / Palestine et
d’Asie Mineure. Ils
furent les maîtres d’un Empire qui allait du Golf Persique jusqu’à la
mer Méditerranée et étaient maintenant aux portes de l’Égypte. À
Suse,
Cambyse II (529-522) succéda à
Cyrus II (559-529). Le Roi
Perse marcha sur l’Égypte au printemps 525 et en Mai écrasa l’armée Égyptienne à
la
bataille de Péluse.
Il envahit ensuite le Delta et continua sa progression.
Les Perses
arrivèrent à Memphis où ils firent le siège de la ville.
Psammétique III
(526-525) après seulement six mois de règne fut vaincu. Il capitula, entraînant
ainsi la soumission de tout le reste de l’Égypte, devant le nouveau Roi
Achéménide,
Cambyse II. Ce dernier le déporta à
Suse
et le fit mettre à mort. Ce fut la fin de l’Égypte Saïte qui
passa sous la domination des Perses
et devint une satrapie.
Les
Achéménides fondèrent la XXVIIe dynastie qui dura près de 125 ans et
Cambyse II, le premier de ces Pharaons d’Iran,
prit comme nom de Roi : Mesoutirê "Descendant
de Rê".
Les Achéménides
maintiendront les institutions religieuses et les modes de fonctionnement du
pays hérités des Saïtes. Sous le Roi
Darius II,
en 411 et 405, des soulèvements de Princes locaux à
Tanis, avec à leur tête Amyrthée
soutenus par des cités
Grecques et tout particulièrement
Sparte,
mirent fin à la paisible occupation
Perse. Les problèmes du Roi
Achéménide ne s’arrêteront pas là
puisqu’il aura aussi à faire face, en 409, au soulèvement de la
Médie et de la
Lydie. En 365,
Artaxerxès II
(404-401/400) dut affronter une révolte de tous les
Satrapes d’Asie Mineure.
Ce fut le début du déclin de l’Empire
Perses Achéménides.
Le tombeau d’Artaxerxès II à Persépolis
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En Égypte, à partir de 404,
Amyrthée reprit le soulèvement contre les
Perses
et progressivement les chassa du pays. Il fonda la
XXVIIIe dynastie, dont il fut le seul Pharaon. Cette libération est mentionnée simplement sur les papyri en
démotique du musée
de Brooklyn. Sur ces papyri
Artaxerxès II est identifié
comme Roi d’Égypte jusqu’en Septembre 400.
Ils démontrent également qu’entre 404 et 400 (Voire 398), la Haute-Égypte resta sous le commandement des
Perses, alors que les forces d’Amyrthée dominaient
le Delta. L’indépendance regagnée de l’Égypte ne dura que soixante ans, où les Rois
des XXIXe
et XXX dynasties régnèrent sur tout le pays
et rétablirent toutes ses traditions.
La
XXIXe dynastie fut fondée par
Néphéritès I (399-393) qui renversa,
Amyrthée.
À sa mort, deux factions rivales se disputèrent le pouvoir,
Psammouthis sortit vainqueur,
mais ne garda le trône qu’une année. La capitale du Nord du Delta fut déplacée de
Saïs à
Mendès qui avait une situation plus centrale,
d’où le nom de Mendésienne souvent
donné à cette dynastie. Ses Rois réussirent à maintenir leur position face aux tentatives du Roi
Perse
Artaxerxés II de regagner le contrôle de l’Égypte,
en passant notamment alliance avec
Athènes et avec le Roi de
Salamine de
Chypre, Évagoras (410-374).
Néphéritès I –
Musée de Boston
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Les dernières
années de la dynastie furent troublées par des révoltes et
Néphéritès II (380) fut incapable de
maintenir l’unité du pays.
Nectanébo I (380-362), un Général originaire de
Sebennytos, renversa (et probablement tua)
Néphéritès II et fonda la
XXXe dynasties.
Seulement trois Pharaons écrivirent l’histoire de cette dynastie. Ils réussirent, malgré les crises de palais,
à maintenir le pays prospère, bien que
Nectanébo I augmenta fortement les impôts du peuple pour financer ses campagnes en
Syrie.
Les souverains dotèrent aussi l’Égypte de splendides monuments et la rendirent assez indépendante face à l’énorme Empire
Perse.
La XXX
dynasties fut la dernière dynastie indigène de l’épopée Pharaonique, après
Nectanébo II (360-342) le pays retomba sous la
domination étrangère.
Tête de statue de Nectanébo II Museum of Fine Arts Boston
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La
XXXIe dynastie est également connue comme la deuxième période
Perse Achéménide. Elle comprend les trois Rois qui dominèrent l’Egypte, mais ne dura seulement que dix ans. Le premier,
Artaxerxès III Okhos fit en 342, non
sans difficulté, de l’Égypte une
satrapie et pour affirmer son pouvoir il fit frapper des pièces de monnaie le dépeignant, habillé en
tant que Perse,
mais couronné avec le
pschent. Il
fut assassiné et son fils fut porté sur le trône.
À cette époque on assista au règne
éphémère d’un résistant local en Haute-Égypte,
Khababach (337-335), qui se fit reconnaître à la
mort d’Artaxerxès
III Okhos étant soutenu par la population opprimée. On peut difficilement identifier son réseau d’influence.
Il n’aurait jamais, semble t-il, régné au delà de son propre nome.
Pendant cette nouvelle occupation, beaucoup de documents qui nous sont parvenus indiquent que les
Perse étaient violents et
qu’ils opprimaient, voire massacraient le peuple. Cette période fut une des plus noires de l’Égypte antique.
En plus des maltraitances et de l’oppression, les temples furent pillés, des animaux Saints,
les taureaux Apis
furent envoyés à la boucherie etc….
Le dernier Roi
Achéménide,
Darius III Codoman
fut défait par
le Roi de Macédoine
Alexandre le Grand (336-323),
qui fut accueilli par la population Égyptienne comme un libérateur. Avec
lui commença une ère nouvelle, que l’on pourrait appeler Période
Hellénistique, qui compta aussi la dynastie des
Ptolémée.
Cette "période" dura trois siècles, où l’Égypte retrouva un certain faste. Sa dernière souveraine
Cléopâtre VII Théa Philopator
(51-30) ne put rien face à l’envahisseur Romain, malgré ses relations avec certains
de ses légats, comme César (100-44), puis Marc Antoine (83-30 av.J.C). Les Romains, par leur futur
Empereur Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C) mirent hélas définitivement un terme à 3500 ans d’épopée
"Pharaonique".
Les noms des Rois d’une partie
de cette période troublée nous sont confirmés par différentes sources, comme le document en démotique du
musée de Brooklyn retraçant les chroniques
Araméennes
de la communauté Juive d’Éléphantine,
un texte écrit sous Ptolémée IV Philopator (222-204),
ou Ptolémée V Épiphane (196-180),
qui mentionne l’ordre de succession des souverains des
XXVIIIe et
XXIXe dynastie. Deux versions nous sont connues.
Claude Traunecker fait remarquer que l’on peut facilement confirmer l’ordre
de succession des Rois de cette époque grâce à l’étude des inscriptions de la
chapelle reposoir de Karnak. Il faut noter que les sources
Manéthoniennes mentionnent un Roi lors de la
XXIXe dynastie,
Mouthis (ou Hernebkha) qui reste complètement absent des sources Égyptiennes.
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