Cette statue d’Iset provient de Karnak. Elle se trouvait
dans une cachette dans la cour – Musée Égyptien du Caire
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Son origine
Iset (ou Isis –
Ast – "Le trône") est une Reine d’Égypte
de la XVIIIe dynastie.
Elle fut une épouse secondaire, voire pour certains spécialistes une concubine, de
Thoutmôsis II
(1492-1479). On n’est loin de tout savoir sur cette Reine. Come le précise
Christian Leblanc, à commencer par les origines de Dame Iset. Aucun indice
parmi les sources ne permet de penser qu’elle fut d’origine royale, car ses
parents sont inconnus. Ni les écrits de l’époque de
Thoutmôsis II,
ni les annales de son fils
Thoutmôsis III ne font état de l’ascendance de la souveraine. Bien que dans
plusieurs cas il lui est fait référence en tant qu’Épouse Royale,
sous le règne de Thoutmôsis II, la
Grande Épouse Royale était
Hatshepsout.
Son histoire
À la mort de
Thoutmôsis II,
en 1479, le fils qu’Iset lui a donné,
Thoutmôsis III, est trop jeune pour régner et c’est
Hatshepsout qui est
désignée comme Corégente, mais cette dernière se fera couronner Pharaon.
Thoutmôsis III devenant le chef des
armées d’Hatshepsout.
Après la disparition d’Hatshepsout, en 1458/57,
Thoutmôsis III restera seul au pouvoir.
Christian Leblanc nous dit que c’est à ce moment que l’on commence à voir sortir de l’ombre Iset,
qui reçoit le titre de "Mère du Roi" (mwt
nswt) et elle est désignée comme une Épouse Royale, titre
qu’elle n’avait pas eut auparavant lorsque son fils n’était que le Corégent.
Elle n’avait pas non plus, comme dit plus haut la reconnaissance, pourtant on a
la certitude qu’elle servait dans de nombreux rôles officiels, notamment celui de Grande Prêtresse
dans le temple, et elle sera vénérée comme en témoignent les monuments.
À aucun moment lors de son vivant, Iset ne portera le titre de
Grande Épouse Royale, ce ne sera que plus tard que son fils lui réattribuera
le titre en réécrivant l’histoire, où il supprimera toutes traces
d’Hatshepsout
et par de fausses déclarations il relèvera Iset dans un rôle principal. Iset reçut
également le titre d’Épouse du Dieu, mais probablement seulement rétroactivement, après sa mort.
Thoutmôsis II
ayant été divinisée après la sienne, comme le voulaient les traditions de son époque,
se serait la raison pour laquelle elle aurait obtenu ce titre. Pour quelques spécialistes,
il n’est pas certain qu’Iset ait été une concubine ou une épouse de
Thoutmôsis II, mais elle
aurait été quand même de la lignée royale des femmes Égyptiennes. Un culte funéraire lui fut
longtemps réservé dans le temple des millions d’années de son fils, où un Prêtre purificateur
de la mère du Roi du nom de Mery officiait.
Cintre d’une stèle représentant Thoutmôsis III
et Iset – Musée du Caire
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Ses représentations
Au retour de sa première campagne en Asie,
Thoutmôsis III fait mettre en
chantier plusieurs monuments à Karnak, dont l’Akhmenou (Qui signifie “Temple de la régénération
du souverain“) et le temple de
Ptah.
Dans ces monuments il fait mettre à l’honneur plusieurs personnalités féminines de son entourage. Il dédie
notamment à sa mère une superbe statue en granit noir, rehaussée d’or, conservée aujourd’hui au
musée du Caire. La statue fut retrouvée
en 1904, elle représente Iset assise, les mains posées à plat sur ses cuisses. Elle porte une perruque
tripartite à longues tresses sur laquelle repose un mortier doré. À l’avant de la coiffure se dressent deux cobras,
l’un à la
couronne blanche, l’autre à la
couronne rouge, pour suggérer sa
souveraineté sur les Deux Terres.
Christian Leblanc précise que
l’on ne sait pas si la Reine était encore vivante lorsque fut réaliser cette statue.
Iset sous l’aspect d’un sycomore
allaitant son fils – Tombe de Thoutmôsis III (KV34)
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Iset est aussi représentée dans le décor d’un pilier de la salle du sarcophage de la
tombe de son fils, KV34,
se trouvant dans la
vallée des Rois. La souveraine y apparait dans le registre supérieur en compagnie de
Thoutmôsis III. Elle se tient debout derrière lui, dans un bateau en papyrus. Elle est identifiée comme
la Mère du Roi (mwt-nswt).
Son nom n’est curieusement pas écrit dans un
cartouche. Juste au-dessous de
cette scène, une autre montre
Thoutmôsis III avec son épouse et une de ses filles. À côté se trouve une scène
montrant Iset sous la forme d’un sycomore, où tète
Thoutmôsis III enfant. Là, le nom de la Déesse
Isis
semble être lié avec la Reine Iset, la Mère du Roi.
Arthur Edward Pearse Brome Weigall mis au jour en 1905 deux stèles
sur lesquelles on peut voir Iset en compagnie de son fils. La première est
brisée en plusieurs morceaux, mais on a pu observer que la Reine y est évoquée en
sa qualité de Mère du Roi. La deuxième, en quartzite, est aujourd’hui au
musée du Caire.
Elle lui attribue des épithètes supplémentaires à son nom qui n’apparaissent sur aucun autre monument.
Elle y est figurée dans le cintre debout derrière le Roi, faisant une offrande
au Dieu Amon-Rê.
Christian Leblanc nous dit que la légende qui accompagne son image la
présente comme : "Grande Épouse Royale sa bien-aimée, la Souveraine du Sud et du Nord,
Iset vivante à jamais”.
Sa famille
Iset n’eut qu’un enfant qui est attesté avec
Thoutmôsis II.
Un fils unique :
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Thoutmôsis III qui se fera ravir un temps le trône par sa belle-mère la Reine
Hatchepsout.
Le nom de
Thoutmôsis III est mentionné sur les bandages de la
momie d’Iset et une de ses statues
trouvée à Karnak.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
Janet R.Buttles :
– The queens of Egypt, A. Constable, London, 1908.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
– The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Luc Gabolde :
– Les temples “mémoriaux” de Thoutmôsis II et Toutânkhamon (Un rituel destiné à des statues sur barques),
pp : 127-178, BIFAO 89, Le Caire,
Janvier 1989.
– Monuments en bas reliefs aux noms de Thoutmôsis II et Hatchepsout à Karnak en 2 vol.,
MIFAO 123,
IFAO, Le Caire, Nov. 2005 et 2009.
Marc Gabolde :
– Le règne de Thoutmôsis II et celui de ses successeurs jusqu’à la fin de la régence d’Hatchepsout, ANRT,
Lille, 1988.
Michel Gitton :
– Les divines épouses de la XVIIIe dynastie, Centre de recherches
d’histoire ancienne, Annales littéraires de l’université de Besançon, Les Belles-Lettres, Paris, 1984 et 1989.
Christian Leblanc :
– Reines du Nil au Nouvel Empire, Bibliothèque des introuvables, Paris, 2009 et Juillet 2010.
Joyce Anne Tyldesley,
Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
– Chronicle of the queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd,
Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre,
Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008 – En Allemand, Die königinnen des alten Ägypten :
Von den frühen dynastien bis zum tod Kleopatras, Koehler + Amelang Gmbh, Février 2008.
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