Statue de Thoutmôsis II dans la cour de sa salle des fêtes – Karnak |
Sa durée de règne
Thoutmôsis II (ou Thoutmès ou Thutmose ou Thutmosis en
Grec ou Djéhoutymosé en Égyptien) est le 4e Roi de la
XVIIIe dynastie.
Il est appelé par
Manéthon, Chebrôn (Flavius Josèphe) ou
Chebrôs (Africanus, Eusebius) et lui compte 13 ans de règne (Africanus, Flavius
Josèphe, Eusebius)..
Il y a une polémique entre les spécialistes sur la durée de son règne.
Les propositions vont de 15/14 ans comme pour :
Edward Frank Wente et
Nicolas Grimal,
à 3 ans comme pour
Cyril Aldred,
Hans Wolfgang HelcK,
Erik Hornung,
Rolf Krauss,
Luc Gabolde et
Jean Yoyotte.
Une grande partie des égyptologues s’accordent toutefois sur une durée de 12/13 ans.
Selon
Nicolas Grimal, ces dates, de même que toutes les dates de la
XVIIIe dynastie,
peuvent cependant être contestables en raison des incertitudes sur les
circonstances entourant l’enregistrement d’un lever héliaque de l’étoile Sothis
sous le règne d’Amenhotep
I (1525/24-1504). Incertitudes concernant l’endroit où il convient d’observer ce phénomène qui
sert de point de repère pour la datation, en effet on l’enregistre à une date
différente si on se trouve à Memphis où à
Thèbes (entre autres).
Un papyrus des annales du règne d’Amenhotep
I note cette observation astronomique, ce qui fait que théoriquement, il pourrait être utilisé pour corréler la
chronologie Égyptienne avec le calendrier moderne, mais pour ce faire, il nous
faudrait connaître la latitude où l’observation fut prise en compte, hors nous
n’avons pas à ce jour cette information. En outre, Thoutmosis II est mal attesté dans les autobiographies
des tombes contemporaines des fonctionnaires du
Nouvel-Empire. Selon
Siegfried Schott, le Roi est couronné le 15e jour du 2e mois de la
saison
Akhet. Du fait de son jeune âge, la régence est conduite par sa belle-mère, la Reine
Ahmès.
Les partisans d’un règne court appuient leur
théorie sur le fait du peu de documents, artéfacts ou inscriptions sur les
monuments à son nom. Les seules données avérées sont relatives aux deux
premières années du règne. De plus il est vrai que beaucoup des constructions de ce Roi seront inachevées et
ne seront terminées que par Thoutmôsis III,
ce qui abonde dans le sens d’un règne court, mais peut aussi être du au peu de temps où
Thoutmosis II va régner seul après la régence de sa belle-mère, du fait qu’il semble décéder jeune.
Des inscriptions claires sur des monuments datant de son règne, qui sont les principaux outils
pour estimer le règne d’un Roi, ne sont pas disponibles, car la Reine
Hatchepsout
a usurpé la plupart de ses monuments, et Thoutmôsis III
a fait ensuite réinscrire le nom de Thoutmosis II.
Thoutmosis II devant Rê-Horakhty – Temple de
Tell Hebua dans le Sinaï
|
En 1987,
Luc Gabolde
a publié une importante étude qui compare statistiquement le nombre de scarabées
mis au jour, datant du règne de Thoutmosis I,
Thoutmosis II et Hatchepsout.
Alors que des monuments peuvent être usurpés, les scarabées sont si petits et
relativement si insignifiants que la modification de leur nom ne serait pas pensable.
Ce qui fait qu’ils nous fournissent un meilleur aperçu de cette période.
Gabolde a souligné,
dans son analyse, le petit nombre de scarabées connus datant du règne de Thoutmosis II, comparativement à
Thoutmosis I
et Hatchepsout.
Respectivement par exemple,
William Matthew Flinders Petrie, lors d’une étude plus ancienne, en avait noté 86 pour
Thoutmosis I, 19 pour Thoutmosis II et 149 pour
Hatchepsout.
Les études plus récentes de
Gabolde donnent un total de 241 pour Thoutmosis I,
463 pour la Reine et seulement 65 pour Thoutmosis II. Sauf si il y avait un nombre anormalement faible de scarabées
produit sous le règne de Thoutmosis II, cela voudrait dire que le Roi aurait été au pouvoir plutôt sur une courte durée.
Sur cette base, Gabolde a
estimé le règne de Thoutmosis II à 3 ans plein.
Les partisans d’un règne assez long sont quand même beaucoup plus nombreux.
Bien que l’autobiographie d’Inéni, architecte qui servit sous les règnes de
Thoutmosis I à
Thoutmôsis III,
retrouvée dans son somptueux tombeau (TT81)
à Sheikh Abd el-Gourna, peut être interprétée
comme, elle aussi, nous indiquant un règne court pour Thoutmosis II. Elle appelle le Roi
"faucon dans le nid", ce qui
selon
James Henry Breasted, indique qu’il était peut-être un enfant lorsqu’il monta sur le trône.
Les égyptologues soutenant cette théorie appuient leur thèse sur le fait que le Roi eut quand même deux
(voire pour certains trois) enfants, ce qui suggère normalement un âge adulte pour fonder une famille.
Alan Henderson Gardiner a noté
qu’à un moment donné, en 1900, un monument avait été identifié par
Georges Daressy, qui était daté de l’an 18 de Thoutmosis II, bien que sa localisation précise n’ait pas été identifiée.
Cette inscription est maintenant généralement attribuée à
Hatchepsout,
qui a certainement eu une 18e année.
Jürgen von Beckerath prétend
qu’Hatchepsout a fêté son jubilé (Fête Sed)
lors de sa 16e année de règne parce que la date avait lieu 30 ans après la mort de son père
Thoutmosis I.
Ce qui d’après l’égyptologue, créé un écart de 13 à 14 ans, où le règne de Thoutmosis II peut s’insérer. Enfin on est
pratiquement certain que le Roi monta encore adolescent sur le trône et du fait que l’analyse de sa momie lui donne un âge
entre 20 et 30 ans lors de sa mort, là encore la durée de 12/13, voire 14 années reste très plausible.
Hatchepsout et Thoutmôsis II célébrant un culte – Musée de Louxor |
Son origine
Thoutmôsis II est le troisième fils (Sur quatre) de
Thoutmosis I, que ce dernier eut avec une
épouse secondaire, Moutnofret I
(ou Moutnéfert, "Mout est belle"). Après la mort de ses deux frères (ou demi-frères),
Amenmès (ou Amenmosé) et
Ouadjmès (ou Ouadjmosé ou Wadjmose ou Wadjmès ou Wadj-Messu), Thoutmôsis II
arrive au pouvoir. Il épouse sûrement pour se légitimer, sa demi-sœur
Hatchepsout âgée d’une quinzaine d’années
(Florence Maruéjol nous dit 11/12 ans), fille de la
Grande Épouse Royale,
Ahmès, que leur père avait, selon les textes de la Théogamie
(Récit de la naissance divine) du Temple de
Deir el-Bahari, désigné pour lui succéder.
Selon une étude récente de l’ADN de Thoutmôsis II, celui-ci ne serait peut-être pas lié paternellement à la
lignée principale de la XVIIIe dynastie au pouvoir depuis 1549 ?,
ce qui fait supposer à certains spécialistes que
Thoutmôsis III ne serait pas son fils ?, idée qui est loin de faire l’unanimité.
Son règne
Selon
Hermann Alexander Schlögl,
Thoutmosis II succède à son père sur un royaume, qui connait la plus grande expansion territoriale de son histoire,
cependant il faut signaler que l’on dit ça aussi pour
Thoutmôsis III.
Nous savons que Thoutmosis II était une personne qui n’était pas d’une condition
physique remarquable et de nombreux égyptologues spéculent que, même pendant son règne, la Reine
Hatchepsout était peut-être la véritable
maître du pouvoir. Les travaux de l’égyptologue
Luc Gabolde, sur les
inscriptions des monuments, nous permettent de mieux connaître l’équilibre des pouvoirs à cette époque entre le Roi et sa
Grande Épouse Royale, Hatchepsout. Les vestiges
de décor de ses monuments montrent la Reine, au début, assez effacée derrière Thoutmôsis II. Puis, au fil de son règne,
elle devient de plus en plus présente, voire comme le précise
Luc Gabolde, sa présence
est systématique. Faut-il y voir un réel pouvoir, la Reine ayant déjà un rôle sacerdotal ?.
Comme le confirme
George Steindorff et
Keith Cedric Seele, on sait qu’en l’an 1, le Roi lance une campagne pour réprimer une révolte en Haute-Nubie, au pays
de Kouch, des cinq principautés que son père avait créées. Une stèle en Nubie indique que le Roi n’y participa pas
personnellement, ce que certains spécialistes interprètent comme du au fait que le souverain était encore mineur à
son avènement. James Henry Breasted,
indique qu’il semble que le Roi a facilement écrasé la révolte à l’aide de l’armée et des généraux son père.
Cette campagne est retracée dans une inscription retrouvée sur l’île
de Philae.
Elle nous apprend qu’elle débuta le 9e jour du 2e mois de la
saison Akhet et que les Princes furent tués
et leur famille faite prisonnière sur les ordres du souverain Égyptien, à l’exception d’un des enfants d’un Prince
de Kouch qui fut rendu vivant. Cette expédition semble avoir découragé définitivement les prétentions des descendants
des potentats Nubiens qui avaient régné pendant la
Deuxième Période Intermédiaire.
Momie de Thoutmôsis II |
Selon une présentation dans une inscription du
temple funéraire d’Hatchepsout, à Deir
el-Bahari, Thoutmôsis II mène une deuxième campagne, cette fois en Naharina (ou Nahrin,
nom donné par les Égyptiens à la
Syrie du Nord). Cependant elle est considérée par beaucoup de spécialistes comme douteuse.
On nous dit que cette campagne de
Palestine fut menée contre les Bédouins
Shasou (ou Shasu) du Sinaï. Toutefois, le terme
Shasou (Shsw "vagabond")
peut également se référer à Nubiens, et certains Égyptologues pensent que cette
référence se rapporte vraiment à la campagne en Nubie. Si le Roi est venu se battre en
Palestine c’est pour sécuriser les mines de cuivre du Sinaï. Comme on en retrouve la précision dans les textes
autobiographiques d’Ahmès-Pennekhbet qui
décorent sa tombe (EK2) à
El Kab.
Ce dernier fut conseillé de Thoutmôsis I
et tuteur d’Hatchepsout, puis
"Père nourricier" de Néferourê.
Les textes, qui font l’éloge de Thoutmôsis II, nous disent aussi que le Roi fit de nombreux prisonniers.
Bien que cette campagne soit généralement considérée comme un un raid mineur, sur un fragment
qui fut étudié par
Kurt Heinrich Sethe,
il est enregistré une action militaire dans le Haut-Rétjénou
(RTnw, ou Réténou, nom en Égyptien ancien décrivant une région englobant la
Syrie et la
Palestine),
où l’armée Égyptienne semble avoir atteint la ville (ou royaume)
Syrienne de Niya (ou Niyi, aujourd’hui el-Qalcat Mudik), près
d’Apamée
sur la rive droite l’Oronte. Endroit où Thoutmosis I chassa
les éléphants. Sethe
pense qu’il s’agit là très probablement d’une confirmation que le raid contre les
Shasou c’est déroulé en
Syrie.
Des hauts personnages de la cour nous avons connaissance de deux Vizirs aux noms :
d’Ahmès-Pennekhbet (ou Ahmose
Penneckbet) et Âakhéperrê Seneb (ou Acheperre-seneb) et d’un vice-Roi de Kouch du nom de Seni, qui était déjà en poste
sous le règne de son père.
Sa succession
Le Roi meurt le 3e jour du 1er mois de la
saison Shenou. Thoutmôsis II n’ayant pas eut de fils avec sa
Grande Épouse Royale, la Reine
Hatchepsout, la succession revint à
Thoutmôsis III, un fils que Thoutmôsis II avait eu d’une épouse secondaire,
Iset.
À la cour s’installa alors un désaccord sur cette succession. Un groupe voyait comme Dauphin la Reine
Hatchepsout, parce qu’elle était l’héritière légitime,
mais de nombreux conseillers étaient en faveur d’un successeur mâle. L’Oracle d’Amon
fut interrogé et les Prêtres d’Amon confirmèrent le trône au jeune Prince
Thoutmôsis III, mais du fait de son jeune âge (Pour beaucoup il n’a pas
plus de 2/3 ans), ils donnèrent la régence à sa belle-mère et tante Hatchepsout.
Voici comment Inéni,
Maire de Thèbes et
Surintendant des greniers d’Amon, relate les faits dont il est le témoin : “Il (Thoutmosis II) monta au ciel et s’unit aux Dieux. Son fils (Thoutmosis III)
fut élevé sur son trône comme Roi du Double-Pays. Il gouverna sur le trône de celui qui l’avait engendré tandis que sa sœur [son égale],
l’Épouse du Dieu Hatchepsout, administrait le pays, les Deux Terres étant soumises à sa politique…”. (traduction B. Matthieu)
Cette décision ne sembla pas à l’époque poser de problème, comme l’écrit Inéni, le Maire de
Thèbes. Ce qui est à noter c’est
que dans les documents, les années de règne de
Thoutmôsis III sont l’unique décompte utilisé,
Hatchepsout n’est jamais mentionnée.
Toutefois la Reine va chercher à faire valoir les droits que lui avait concédés son père.
Certains égyptologues avancent qu’en l’an 2 de
Thoutmôsis III, et pour d’autres vers la fin de l’an 7,
Hatchepsout
obtient tous les pouvoirs en se faisant couronner "Pharaon" avec
l’appui du haut clergé d’Amon,
qui est alors dirigé par le Grand Prêtre Hapouseneb.
Cour de la salle des fêtes de Thoutmôsis II – Karnak
|
Ses constructions
Au niveau
de son activité de bâtisseur très peu de constructions lui sont attestées, ceci est peut-être du au
peu de temps où il va régner seul après la régence de sa belle-mère, la Reine
Ahmès et
du fait qu’il semble décéder jeune. On sait que le Roi fait progresser
l’embellissement du temple de Karnak, en érigeant en particulier deux obélisques
qui seront abattus plus tard lors de la construction du IIIe pylône et deux colosses.
Il construit avant le IVe pylône une salle des fêtes avec une arcade.
Les matériaux de cette structure en calcaire seront, plus tard, réutilisés dans
la construction des fondations du IIIe pylône. Certains spécialistes ne lui attribuent pas cet
ouvrage car des scènes de sa décoration représentent parfois Thoutmosis II avec
Hatchepsout
et parfois Hatchepsout seule.
Sur ce même site il fait aussi ériger une chapelle et deux statues colossales avant le VIIIe pylône.
Il débute aussi des constructions à Abydos ; à
Coptos ; à
Éléphantine,
où on a retrouvé deux statues du Roi dans le temple ; à El Kab,
Semna et Napata. Nous avons des preuves de projets de construction de Thoutmosis II d’un temple
funéraire à Korňa au Nord de
Médinet Habou.
Ce petit temple, connu sous le nom Shepset-ânkh "Chapelle de la vie" ou
"Maison de Vie" sera terminé par
Thoutmosis III. Il est aujourd’hui complètement détruit.
Il fut découvert en 1926 par l’archéologue Français
Bernard Bruyère. Il semble qu’un certain nombre des constructions attribuées à Thoutmôsis II datent du règne
d’Hatchepsout
et le nom de Thoutmôsis II y aurait été gravé par dessus celui de la Reine.
Sa sépulture, sa momie
Thoutmôsis II n’a pas le temps de terminer,
ni sa tombe, si celle-ci est bien KV42,
ni son temple funéraire, que
Thoutmôsis III va achever. Une momie
à son nom fut découverte dans la cachette de la tombe
DB320 de
Deir el-Bahari.
Mais le doute persiste sur s’agit-il vraiment de ce souverain ?. Elle fut étudiée la première fois par
Gaston Maspero
le 1 Juillet 1886. Il constata qu’il y avait une forte ressemblance familiale avec la
momie de
Thoutmosis I.
Le visage de la momie et la forme du crâne
étaient très similaires. Le corps de Thoutmôsis II avait beaucoup souffert des pilleurs de tombes. Son bras gauche
était rompu à l’articulation de l’épaule et son bras droit coupé sous le coude. Sa paroi abdominale antérieure et
une grande partie de sa poitrine avaient été détruites, sûrement par une hache. En outre, sa jambe droite était
arrachée de son corps. Toutes ces blessures furent bien sur causées post-mortem.
Grafton Elliot Smith a noté que Thoutmôsis II était pratiquement chauve et
que la peau de son visage était ridée, ce qui l’a incité à conclure que le Roi
était âgé lorsqu’il est mourut. Cependant après l’examen par
Gaston Maspero,
puis Grafton Elliot Smith et
Aidan Marc Dodson
et récemment un anatomiste Anglais, on sait que l’homme de cette momie
n’avait qu’à peine trente ans (entre 20 et 30 ans) lorsqu’il il fut victime
d’une maladie dont le processus d’embaumement ne pouvait pas éliminer les traces.
Ils signalent que la peau du Roi était scabreuse, en plaques, couvertes de croutes et de cicatrices
qui peuvent être symptomatiques de certaines maladies. Cependant, aucune cause évidente du décès ne fut trouvée pendant
l’examen de la momie.
Donc pour certains cette momie
à un âge trop avancé pour être celle du Roi qui selon eux serait mort entre 15
et 20 ans.
Buste d’Hatchepsout –
Nouveau Musée de Berlin
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Statue de la Reine Iset – Musée Égyptien du Caire |
Thoutmôsis II mesurait
environ 1,60 mètres et avait un nez distinctif et bien visible.
Quelle maladie a finalement conduit à sa mort ?, sa tombe (si c’est la sienne) dans la
vallée des Rois étant restée inachevée,
elle n’a pas d’inscriptions qui pourraient nous renseigner.
Le tombeau KV42 est découvert en 1899 par
Victor Loret. Les premières excavations sont faites en 1900 par Boutros Andraos et
Howard Carter qui les poursuivra en 1921. Il faudra attendre 1999 pour que la tombe soit de nouveau excavée par
le Conseil Suprême des Antiquité. L’identification de ce tombeau est toujours douteuse. Par sa disposition
et décoration il ne ressemble pas à un tombeau royal.
Sa famille
Thoutmôsis II eut deux ou trois épouses :
•
Hatchepsout, qui sera Reine "Pharaon" de 1479 à 1457. Elle est la
Grande Épouse Royale.
De cette union va naître un ou deux enfant(s) :
▪ Néferourê (ou Rê-Néférou –
Nfrw-Ra – “La beauté de Rê” ou “La perfection de Rê”).
Elle fut peut-être l’épouse de son demi-frère
Thoutmôsis III. Cette théorie est fondée sur deux inscriptions où le nom de la
Grande Épouse Royale de ce dernier,
Satiâh (ou
Sitiah ou Sit-aoh ou Sit-Iah ou Sat-Iah), fut remplacé par celui de
Néferourê. Une des inscriptions est
associée au titre Grande Épouse Royale (Hmt-nswt wrt),
l’autre avec celui d’Épouse du Dieu Amon (hmt-ntr-imn).
Néferourê aura comme tuteur (Père nourricier)
Ahmès-Pennekhbet,
l’ancien tuteur de sa mère, puis comme précepteur et tuteur
Sénènmout (ou Senmout)
qui sera aussi premier conseiller de la Reine
Hatchepsout.
▪ Néferoubity (ou Akhbetnéférou ou Nofrubiti ou Neferubity –
nfrw bity), que quelques spécialistes, comme
Thomas Schneider, donnent comme une
deuxième fille possible, mais nous n’avons pas de véritable preuve de son existence. Il y a peut-être confusion avec la sœur
d’Hatchepsout.
Pour beaucoup de spécialistes, le couple n’a pas eu d’autre fille
comme la lecture erronée des cônes funéraires de Sénènmout (ou Senmout),
le père nourricier de Néferourê, l’a longtemps laissé croire.
Au lieu de lire le "père nourricier de l’épouse du Dieu Hatchepsout” et attribuer ainsi une sœur à
Néferourê portant le même nom que la reine, il fallait lire le
"père nourricier de la fille de l’épouse du Dieu Hatchepsout”, la fille en question étant
Néferourê.
• Iset (ou Isis – Ast –
"Le trône") qui est considérée traditionnellement comme une épouse secondaire, voire pour certains, comme
Thomas Schneider, une concubine de Thoutmôsis II.
Bien que dans plusieurs cas il lui est fait référence en tant que
Grande Épouse Royale. De plus Iset sert
dans de nombreux rôles officiels, notamment celui de Grande Prêtresse dans le temple. Elle donne un fils au Roi :
▪ Thoutmôsis III qui épousera (peut-être) sa demi-sœur
Néferourê (Source incertaine).
Thoutmôsis III étant trop jeune pour régner c’est sa belle-mère
Hatchepsout qui va prendre les rênes du pouvoir en assurant la régence.
• Certains spécialistes, comme C.Meyer, lui attribuent une troisième épouse (ou concubine),
Moutnofret II (ou Mutnofret ou Moutnéfert) "Mout la Belle". Selon quelques égyptologues, dont
Christian Leblanc,
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton etc.., la Reine
Moutnofret I aurait donné au Roi
Thoutmôsis I une fille au nom de Moutnofret ?.
Leblanc précise que si l’existence de cette Moutnofret (II) est
incontestable, en revanche son ascendance aussi bien paternelle que maternelle reste controversée. Elle nous est connue par une statue colossale de
Thoutmôsis II,
restaurée par Thoutmôsis III (1479-1425),
et découverte par Auguste Edouard Mariette devant le 8e pylône de
Karnak. Sur celle-ci une inscription de cette Princesse fut remaniée. En se fondant sur de récentes recherches
faites à son sujet beaucoup de spécialistes y on vu une fille de Thoutmôsis I et
Moutnofret I. Cependant d’autres préfèrent admettre que c’est
sa mère qui fut représentée avant d’y substituer plus tard l’image d’une Princesse homonyme,
issue de Thoutmôsis II et d’une concubine. Le débat reste ouvert.
• Enfin pour quelques spécialistes, comme Florence Maruéjol,
il n’est pas impossible que Thoutmosis II ait eu un troisième enfant : Une certaine Mérytnoub, évoquée sur un fragment de collier menât en faïence bleue,
découvert dans la chapelle d’Hathor du temple
d’Hatchepsout à
Deir el-Bahari. D’un côté de l’objet est inscrit le nom de couronnement de
Thoutmosis II, Âakhéperenrê, de l’autre le nom de la Princesse, entouré du cartouche. Plusieurs scarabées nomment aussi Mérytnoub.
Ce qui est sûr c’est qu’elle n’est pas la fille d’Hatchepsout, car sinon elle
figurerait a Deir el-Bahari parmi les membres de la famille royale
bénéficiant du culte. La Reine y commémore bien sa sœur défunte, pourquoi omettrait-elle sa seconde fille ?. Mérytnoub n’est pas non plus
mentionnée par Thoutmosis III. Peut-être est-elle une fille de Thoutmosis II
et d’une épouse secondaire mais autre qu’Iset (ou Isis) ?.
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