Les  Pyramides
Néferirkarê I Kakaï
 

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Le  Complexe  funéraire  d’Abousir
 

 
        bA-nfr-iri-kA-rA    "Néferirkarê est le ba"

 

   Après l’exemple de son frère et prédécesseur Sahourê (2458-2446), Néferirkarê I Kakaï (2446-2438) construit son monument funéraire à Abousir. Il est édifié sur le flanc Sud-ouest du promontoire du site à une certaine distance au Sud-ouest de Sahourê. Sa pyramide est la moins en ruine de toutes celles d’Abousir. Il semble que le Roi avait initialement prévu pour son monument, six degrés, mais en cours de construction, les proportions de la pyramide furent changées en rajoutant deux degrés. Le temple de la vallée (ou temple d’accueil ou temple bas) et la chaussée sont restés inachevés du fait du court règne de Néferirkarê I Kakaï. Le nom de son complexe était "Néferirkarê est le Ba".
 

Le complexe funéraire

 
   Le complexe funéraire contient tous les éléments qui, à cette époque, étaient devenus standard : Une pyramide à l’Ouest avec son entrée sur sa face Nord, un vaste temple funéraire (ou temple haut) de 60 m x 40 m qui se divisait en trois parties distinctes. Le temple de la vallée (ou temple d’accueil ou temple bas) et la chaussée étaient inachevés lorsque Néferirkarê I Kakaï mourut et ce fut son fils, Néferefrê (2431-2430) qui en assura la finition. Il y a depuis peu une évidence concernant la pyramide d’une Reine. Une pyramide plus petite au Sud de la pyramide du Roi, a été récemment identifiée par les égyptologues Tchèques qui fouillaient le site depuis le début des années 1970.
 
   Il se peut que cette pyramide ait à l’origine été destinée comme pyramide satellite et fut employée pour l’enterrement de la Reine Khentkaous II (voir ci-dessous), l’épouse de Néferirkarê I Kakaï. Cependant dans les complexes funéraires de ses prédécesseurs, la pyramide satellite est directement rattachée avec le temple funéraire. Il est donc encore possible que des archéologues trouvent les vestiges d’une pyramide satellite, à moins qu’elle n’ait jamais été construite du fait de la mort prématurée du souverain. Ce qui serait étrange, car il semble que ce soit un élément indispensable au bon fonctionnement des rites funéraires. Lors des premières explorations du site Ludwig Borchardt a découvert une grande quantité de papyri qui étaient les archives du temple.

   La découverte de l’égyptologue nous permet d’avoir une meilleure connaissance concernant la vie et les rites dans les complexes funéraires de l’l’l’l’l’l’Ancien Empire. Ces archives, généralement, se trouvaient dans le temple de la vallée, car s’était ce temple qui assurait le fonctionnement et l’administration du culte. Elles étaient tenues par des Prêtres et des scribes. Pour le complexe de Néferirkarê I Kakaï ce temple n’étant pas terminé, les Prêtres furent obligés d’emménager exceptionnellement dans le temple funéraire au Sud duquel leurs logements avaient été construits. Les parties annexes ont dû servir à la fois au fonctionnement du temple funéraire mais aussi à celui du temple de la vallée.

 
A – Pyramide du Roi
B – Chambre funéraire
C – Antichambre
D – Entrée de la pyramide
E – Cour ouverte
F – Salle aux cinq chapelles
G – Sanctuaire intérieur
H – Magasins
I  – Entrée du temple funéraire
 

La pyramide du Roi

 
   Bien que Néferirkarê I Kakaï avait probablement un âge déjà avancé lorsqu’il a succédé à Sahourê, il entama quand même la construction d’une pyramide qui était plus grande que celle de son frère. Elle sera construite en deux phases, car pour des raisons inconnues, le Roi avait projeté de faire son monument funéraire comme une pyramide à degrés, plutôt qu’une pyramide à face lisse qui était la norme standard à cette époque. Les six premiers degrés sont constitués de blocs de pierre calcaire soigneusement taillés et ajustés en gradins successifs et cet ensemble a pour dimensions : Une base d’environ 72 m, pour une pente de 73° à 76° et une hauteur de 52 m.
 
   Puis là encore, pour une raison inconnue, on décide de rajouter deux degrés et de convertir le monument en pyramide à face lisse. Mais la conversion de l’édifice ne sera jamais accomplie, seulement les premières rangées seront faites. Les dimensions de la pyramide terminée auraient été d’environ 105 m à sa base, pour une pente de 53° 07′ 48 et une hauteur de 72 m.

 
   La structure interne de la pyramide est aussi simple que celle de Sahourê. L’entrée (D) est située à son endroit traditionnel, le long de la face Nord de la pyramide, à environ 2 m au-dessus du niveau du sol. Là un couloir descendant mène à un premier niveau où des herses barraient l’accès. Le passage continue horizontalement vers une antichambre (C) située à l’aplomb de l’axe de la pyramide. Le couloir est renforcé à son début et à son extrémité par une enveloppe de granit. Le toit de l’antichambre était en forme de voûte avec des faisceaux lourds de calcaire taillés, disposés en chevrons.
 
   Une porte dans le mur Ouest mène à la chambre funéraire (B), dont le plafond est composé, lui, de trois faisceaux de calcaire taillés et disposés aussi en chevrons. La structure interne de cette pyramide est fortement endommagée. Aucune trace d’un sarcophage n’a été trouvé. L’antichambre et la chambre funéraire étaient orientées Est-ouest et étaient de la même largeur. L’antichambre était légèrement moins longue que la chambre funéraire.

 

  Première phase :
Base :   environ 72 m
Pente :   73° à 76°
Hauteur :   52 m
  Deuxième phase :
Base :   environ 105 m
Pente :   53° 07′ 48
Hauteur :   72 m

 

Le temple funéraire   (ou temple haut)

 
   Le temple funéraire de Néferirkarê I Kakaï semble avoir été terminé en vitesse. La partie intérieure du temple (Sanctuaire) fut construite en pierre, mais le hall (D) et la cour d’entrée (E) furent achevés en simples briques crues, avec des piliers en bois formés comme des paquets de fleurs de lotus. La base du temple de la vallée et la chaussée ont été terminés plus tard par Néferefrê. Une inscription intéressante fut mise au jour sur un bloc de la “pyramide de la ReineKhentkaous II, elle mentionne que la construction de sa pyramide fut momentanément arrêtée en l’an 10 d’un Roi, afin de terminer le complexe funéraire de celui-ci, mais ce Roi n’est pas nommé. Les spécialistes pensent qu’il s’agit peut être de Néferirkarê I Kakaï.
 
   De vastes archives "les papyri d’Abousir", furent mis au jour dans le temple funéraire par l’égyptologue Ludwig Borchardt. Elles montrent une administration complexe menée à partir de ce temple et occupée principalement à l’écoulement des offrandes vers les différents temples de la nécropole Memphite. Le temple funéraire formait un vaste bâtiment de 60 m x 40 m et se divisait en trois parties distinctes. La première partie, l’entrée principale (B), formée par un portique à quatre colonnes (C), communiquait avec une première salle hypostyle (ou un hall) dont le plafond était soutenu par douze colonnes (D).
 

   La deuxième partie était formée par une grande cour ouverte (E) entourée d’un péristyle rectangulaire. Ses dimensions étaient de 25 m X 20 m. Elle servait de cour des offrandes nécessaires au culte du Roi. Cette cour distribuait différentes parties au Nord où étaient situés des magasins (F) et au Sud où se trouvaient des bâtiments annexes. Son ouverture à l’Ouest, dans l’axe de la salle hypostyle d’entrée et jouxtant la pyramide menait à la troisième partie, le sanctuaire intérieur (G).
 
   Dans ce dernier on trouvait la salle aux cinq chapelles (H) qui abritaient les statues royales et divines et la salle de la stèle fausse porte. Au Nord et au Sud de cette partie du sanctuaire se trouvaient des chapelles et les annexes. Seule cette partie du temple est entièrement en pierre. Le peu de décors qui a subsisté datent du règne de Néferefrê qui s’est fait représenter, rendant le culte en compagnie de sa mère Khentkaous II.

A – Pyramide du Roi
B – Entrée du temple
C – Portique à quatre colonnes
D – Salle hypostyle
E – Cour ouverte
F – Magasins
G – Sanctuaire intérieur
H – Salle aux cinq chapelles

 

 

Khentkaous II
 

   Le  Complexe  funéraire  d’Abousir

 
   Khentkaous II (ou Khentkawes ou Khenet-Kaous ou Khentykaous) est Reine d’Égypte de la Ve dynastie. Elle fut l’épouse du Roi Néferirkarê I Kakaï (2446-2438). Celui-ci mourut prématurément et Khentkaous II assura la régence pendant la minorité de ses deux fils : Néferefrê (2431-2430) et Niouserrê Ini (2430-2399). Elle eut la même titulature que la Reine Khentkaous I, c’est une des raisons qui ont fait que pendant très longtemps Khentkaous II fut assimilée à Khentkaous I. Cette erreur est dissipée depuis les découvertes récentes faite sur le site d’Abousir. Son complexe funéraire se situe entre les pyramides de Néferirkarê I Kakaï et de Néferefrê, du côté du Sud du plateau rocheux. Son tombeau a été récemment identifié par les égyptologues Tchèques qui fouillaient le site depuis le début des années 1970.
 

Le complexe funéraire

 
   Sa pyramide et le complexe sont assez petits et très endommagés. Le complexe comprend : Une pyramide, une pyramide satellite placée au Sud-est du péribole et un temple funéraire accolé à la face Est de la pyramide. Ce dernier fut découvert en 1976 par Miroslav Verner. Son équipe y a dégagea une partie des archives du temple qui indiquent que le culte de la Reine fut célébré pendant près de trois siècles jusqu’à la fin de l’Ancien Empire. L’ensemble de son complexe sera achevé par Niouserrê Ini puis Djedkarê Isési (2389-2357). Le complexe funéraire n’a ni chaussée, ni temple de la vallée (ou temple d’accueil ou temple bas).
 

A – Pyramide de la Reine
B – Entrée de la pyramide
C – Couloir descendant
D – Chambre funéraire
E – Pyramide satellite
F – Extension du temple
G – Portique et hall d’accueil
H – Cour ouverte
I  – Sanctuaire intérieur
J  – Magasins
K – Chambres des domestiques

 
La pyramide de la Reine

 
   La pyramide de la Reine est aujourd’hui très dégradée suite au pillage du monument par les voleurs de pierre. Elle fut construite d’une façon simple où il semble que les architectes aient joué la carte de l’économie. L’ossature à trois nivaux se compose de pierre se superposant scellées avec un mortier d’argile. Pour son enveloppe, des blocs de calcaire de Tourah furent employés. La pyramide terminée devait s’élever jusqu’à une hauteur d’environ 17 m, avec une basse de 25 m pour une pente de 52°. Sa sous-structure est très simple. L’entrée (B) est légèrement décentrée et est localisés le long de la face Nord, près du niveau du sol. De là, un couloir descend (C) sur une dizaine de mètres et se heurte à une herse en granite qui protégeait le tombeau. Puis passé l’obstacle le couloir devient horizontal et tournant légèrement vers l’Est il mène à la chambre funéraire (D) qui se situe à l’aplomb de la pyramide.
 

   La chambre funéraire et le couloir furent construits avec des petits blocs de calcaire de Tourah. Seulement le plafond plat de la chambre funéraire fut fait de grands blocs de pierre calcaire. Cette disposition simpliste peut également indiquer que la pyramide de la Reine Khentkaous II était à l’origine prévue pour être une pyramide satellite de Néferirkarê I Kakaï. Dans les ruines furent mis au jour : Un fragment d’un sarcophage de granit rose, des bandelettes de momie et des restes de l’équipement funéraire de la Reine. On a retrouvé sur le site des fragments du pyramidion.
 
Base :   environ 25 m
Pente :  52°
Hauteur originelle :   17 m
Hauteur actuelle des ruines : environ 4 m

 

La pyramide satellite

 
   La pyramide satellite, est située au Sud-est de la pyramide de la Reine et de la partie principales du complexe. Elle semble avoir été utilisée pour un culte funéraire pendant environ trois siècles, jusqu’à la fin de l’ Ancien Empire (2647-2150).
 

Le temple funéraire

 
   Le temple funéraire est situé devant le mur Est de la pyramide de la Reine. Bien qu’il ne reste que très peu de chose de ce bâtiment, les archéologues ont déterminé qu’il fut construit en deux étapes, la deuxième étape étant un agrandissement du temple à l’Est (F) afin d’y ajouter entre autres : Les chambres des domestiques (K) et des magasins (J) nécessaires au fonctionnement du temple. Les inscriptions découvertes dans le temple confirment l’attribution de ce complexe à Khentkaous II. Une autre inscription intéressante fut retrouvée sur un bloc de la pyramide, elle mentionne que la construction de la pyramide de la Reine fut momentanément arrêtée en l’an 10 d’un Roi, afin de terminer le complexe funéraire de celui-ci, mais ce Roi n’est pas nommé. Les spécialistes pensent qu’il s’agit sûrement Néferirkarê I Kakaï. Les archives du temples qui y ont été découvertes contiennent la liste détaillée des offrandes journalières et l’inventaire des objets du culte.
 
   Les archéologues ont également constaté que le temple comportait tous les éléments communs à cette époque aux temples funéraires : Un portique, un hall d’accueil (G) à deux colonnes en façade, qui donne sur une cour péristyle ouverte comportant (H) huit piliers à section carrée. Ce hall était destiné à la présentation des offrandes funéraires. Les piliers portent des reliefs représentants la Reine assise sur un trône, ainsi que ses titres. Un sanctuaire intérieur (I) dans sa partie Ouest avec une salle dont trois niches étaient probablement réservées pour des statues de la Reine et la stèle fausse porte placée contre la pyramide.

 

 

 
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