Les  Pyramides
Sésostris III
 

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Le complexe funéraire de Sésostris III
à Dahshour

 
         
 
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   Sésostris III (1878-1843) est le deuxième Roi de la XIIe dynastie à choisir Dahshour comme lieu pour son complexe funéraire. Il le construit non loin au Nord-est de la pyramide rouge de Snéfrou (2575-2551, IVe dynastie). La pyramide du Roi fut découverte par John Shae Perring en septembre 1839. Elle sera fouillée successivement par Karl Richard Lepsius, qui lui donne le numéro 47 sur sa liste, puis par Gaston Maspero, Jacques Jean Marie de Morgan et plus récemment par Dieter Arnold, qui de 1990 à 1999, pour le compte du Metropolitan Museum of Fine Arts de Boston a achevé d’étudier l’ensemble du complexe. Des découvertes célèbres dans les pyramides annexes des Princesses et de la Reine, connues sous le nom de "Trésor de Dahshour" représentent, entre autres, de magnifiques collections de bijoux. Ce qui reste de la pyramide du Roi aujourd’hui est une colline avec un énorme cratère en son centre.
 

Le complexe funéraire

 
   Le plan du complexe funéraire de Sésostris III reprend à peu près la même disposition que ses prédécesseurs. Il semble qu’il ait été construit en plusieurs phases et qu’il fut plusieurs fois modifié et agrandi. Ses dimensions finales étaient de 191,62 m x 200,92. Le mur en pierres à redans de clôture intérieur (C) fut construit autour de la pyramide du Roi elle-même qui se situait à l’origine au centre de l’enceinte. Il entourait aussi un petit temple funéraire (H) adossé à la face Est de la pyramide et une chapelle (J) adossée contre sa face Nord. Dans le périmètre entre le mur intérieur et le mur extérieur on trouvait sept petites pyramides, quatre au Nord et trois au Sud. Elle furent les tombeaux d’un haut dignitaire, des filles et Reines du Roi. La phase suivante de construction fut un agrandissement vers le Sud du complexe, en dehors de la première enceinte, avec la construction d’un autre temple funéraire (I) relié à un incertain temple d’accueil, qui n’a pas été découvert, par une chaussée.
 
   Seulement le contour du temple a été préservé. Il y avait une avant-cour avec des colonnes qui débouchait sur une partie couverte avec le sanctuaire. Les parties de la décoration qui furent mises au jour, suggèrent que le temple ait servi aux représentations de la fête Sed (ou Heb-Sed). Une seconde enceinte à redans en briques entourait cet ensemble de construction. Les murs avaient une hauteur de 6,30 m. En 1894, Jacques Jean Marie de Morgan fit la découverte de quatre barques solaires en bois, mesurant 10 m, dans une grande fosse à barque en briques qui elle mesure 20 m x 7 m. Elles étaient enterrées à l’extérieur de l’angle Sud-ouest de l’enceinte du complexe. Selon De Morgan et Dieter Arnold il y aurait encore de nombreuses barques enterrées aux alentours dans le désert.

 

A – Pyramide du Roi
B – Entrée de la pyramide
C – Mur de clôture intérieur
D – Fosse à Barques solaires
E – Chambre funéraire du Roi
F – Chambre funéraire de la Reine
G – Chaussée
H – Temple funéraire Est
I  – Temple funéraire Sud
J  – Chapelle Nord
K – Pyramide de Nysou-Montjou
L – Pyramide de la Reine
      Néferouhenout
M – Pyramide de la Princesse
      Itakaiet II
N – Pyramide non attribuée
O – Pyramide de la Reine
      Khenemetnéferhedjet Khered
      (la Jeune ou Oueret II)
P  – Pyramide de la Reine
      Khenemetnéferhedjet Oueret
Q – Pyramide du Ka du Roi
R – Mur d’enceinte extérieur

 
La pyramide du Roi

 
   La pyramide du Roi fut construite directement sur le gravier du désert, ce qui n’a pas permis une très grande stabilité du monument. Le noyau intérieur fut fait de briques crues étalées en bandes horizontales. Aucun mortier ne fut employé pour lier les briques. Le noyau fut ensuite revêtu de calcaire fin de Tourah. Certains des blocs originels de l’enveloppe furent retrouvés, indiquant que le monument fut construit avec une pente de 56° 18′ 35 ". La pyramide mesurait 105 m de base, mais pour sa hauteur les spécialistes sont loin d’être unanimes, on trouve: 61,25 m, 64,13 m et environ 78 m.
 
   L’entrée de la pyramide est localisée à 35 m devant la face Ouest du monument, près de l’angle Nord-ouest. La tradition, qui remontait depuis l’Ancien Empire (2647-2150), d’avoir le point de passage d’entrée au Nord, ne fut plus suivie. John Shae Perring avait creusé une tranchée de 49 m x 9 m dans la face Nord de la pyramide afin de déceler son entrée, mais ses efforts de ce fait n’avaient bien sur eu aucun succès. De l’entrée (A) on accède à un puits de 11 m de profondeur débouchant sur un long couloir, de 32 m, descendant sous la pyramide. Ce couloir donne à son extrémité dans un petit magasin (B) orienté vers le Sud. Celui-ci mène vers une antichambre (C).
 

A – Entrée de la pyramide
B – Magasin
C – Antichambre
D – Chambre funéraire
E – Emplacement du coffre
F  – Magasin ou serdab
G – Temple funéraire Est
H – Pyramide de Nysou-Montjou
I  – Khenemetnéferhedjet Khered
      (la Jeune ou Oueret II)
J  – Pyramide de la Reine
      Khenemetnéferhedjet Oueret
K – Pyramide du Ka du Roi

 


 
Base :  105 m
Hauteur :  environ 64 m
Pente :  56° 18′ 35"

   À l’Est de l’antichambre on trouve : Selon certains spécialistes, un serdab (F). Selon d’autres un magasin ou était entreposé le mobilier funéraire. À l’Ouest de l’antichambre un passage débouche sur la chambre funéraire (D). Celle-ci fut faite de granit, qui fut plâtré avec du gypse. Son toit est fait d’une voûte de deux blocs disposés en chevrons. Le sarcophage de granit rouge, trouvé vide, se trouve à l’Ouest, alors que le coffre à vases canopes était stocké dans un emplacement(E) dans le Sud de la chambre funéraire. Il était lui aussi vide alors qu’il n’y avait aucune trace de violation.
 
   Le sarcophage est décorée a sa base de motifs d’enceinte à redans. Il n’y a aucune trace d’inhumation dans la chambre funéraire, il n’est donc pas certain que le Roi y fut enterré. Quelques spécialistes, dont Guy Wagner et Mark Lehner pensent qu’il aurait été enterré dans son grand complexe funéraire d’Abydos. Des graffitis laissés sous le règne de Ramsès II (1279-1213) témoignent de l’exploitation du complexe comme carrière. Cependant d’autres inscriptions relevées près de la pyramide, rapportent que le Grand Prêtre de Memphis, le Prince Khâemouaset, qui était un des fils de Ramsès II, avait entamé une restauration du monument durant la première moitié du règne de son père.
 

Les pyramides secondaires

 
   Sept petites pyramides, découvertes par Jacques Jean Marie de Morgan, sont toutes situées entre les deux enceintes en pierres. On en trouve quatre devant la face Nord de la grande pyramide et trois au Sud. Touts les monuments étaient en briques et recouverts d’un parement de calcaire fin de Tourah. Les constructions extérieures ont complètement disparu et seules subsistent les sous-structures. Les pyramides sont toutes édifiées sur un plan identique. Leurs dimensions étaient de 16,80 m de base, sur 16,80 m de hauteur, avec une pente de 61° 60′ environ, sauf la pyramide du Ka du Roi qui était plus grande : 22,05 de base, pour 22,05 de hauteur, avec la même pente. Les pyramides possédaient chacune une chapelle adossée à la face Ouest. Elles ont un ou plusieurs sarcophages et on trouve dans chaque, placée dans un des murs de la chambre funéraire, une niche pour le coffre à vases canopes. Les chambres funéraires sont couvertes chacune d’une voûte en chevrons.
 
   Il y a sept pyramides, mais la galerie des tombeaux est bien plus complexe. En 1894, Jacques Jean Marie de Morgan mis au jour dans l’angle Nord-est de la pyramide du Roi un puits de 12,70 m de profondeur conduisant à une grande galerie reliant douze tombeaux de Princesses et de Reines. Ils contiennent tous un sarcophage, ou en calcaire, ou en granite rouge. Quatre correspondent exactement avec les quatre pyramides situées au Nord de la pyramide du Roi. Les huit autres tombes reliées à la grande galerie ont semble t-il été construites durant les dernières années du règne de Sésostris III. Seulement cinq d’entre elles sont attribuées. Il s’agit des tombe des Princesses : Sithathor (ou Sathathor), Meryt (ou Merite), Ment (ou Menet) et Senet-Senebetes (ou Senet-Senebti) et de la Reine Méréret. En partant de l’Ouest les quatre pyramides sont attribuées : (Voir plan du complexe funéraire)
 
– K – Elle est attribuée à Nysou-Montjou (ou Nisoutmontjou) qui était le directeur du palais. Il fut identifié grâce à quelques fragments de statue en diorite trouvés dans la crypte. D’après quelques détails architecturaux il semble que cette pyramide fut la dernière construite. On y a retrouvé des débris d’un sarcophage en quartzite jaune décoré à sa base.
 
– L – Elle est attribuée à la Reine Néferouhenout (ou Néfret-Hénout ou Néferhenout ou Nofrethenut). La chambre funéraire contient un sarcophage en quartzite décoré sur sa base d’une façade de palais ainsi qu’un second sarcophage en calcaire, qui fut placé après l’inhumation de la Reine et dont on ignore pour qui il fut construit.
 
– M – Elle est attribuée à la Princesse Itakaiet II (ou Itakait), une sœur de Sésostris III. La chambre funéraire a révélé un magnifique sarcophage de granit rouge et deux vases canopes en albâtre.
 
– N – Elle n’est pas attribuée. La chambre funéraire comprend un sarcophage de calcaire qui est cassé en plusieurs morceaux.
 
   Les trois pyramides situées au Sud de la pyramide du Roi sont attribuées en partant de l’Ouest : (Voir plan du complexe funéraire)
– O – Elle est attribuée à la Reine Khenemetnéferhedjet Khered (la Jeune ou Oueret II). Elle fut une des épouses de Sésostris III. Son entrée fut découverte en 1994. Elle se fait par un puits dont l’accès se trouve près de la pyramide du Roi et qui débouche sur deux galeries. Une partant vers la chambre funéraire, qui se trouve sous la grande pyramide de Sésostris III et l’autre donne sur une antichambre qui se trouve sous la pyramide de la Reine. Il est évident que cette tombe devait être achevée au début du règne de Sésostris III avant que lui même ne commence sa pyramide. Dans la chambre funéraire furent mis au jour : Quelques os dispersés qui peuvent être ceux de la Reine, des fragments de poterie, des fragments de bois et d’albâtre. Le nom de la Reine fut trouvé sur un vase canope.
 
– P – Elle est attribuée à la Reine Khenemetnéferhedjet Oueret (l’Ancienne ou l’aînée) qui fut une des épouses de Sésostris II. Selon Aidan Marc Dodson et Hilton Dyan, elle serait la mère de Sésostris III. Là aussi, la tombe de la Reine devait être terminée lors du début de la construction de la grande pyramide.
 
– Q – Elle était destinée au Ka du Roi. C’est la plus grande des sept, mais elle est la seule à ne pas posséder de chapelle.
 
   Dans un des tombeaux, celui appartenant à la Princesse Sithathor (ou Sathathor), Jacques Jean Marie de Morgan mis au jour un coffre avec les bijoux de la Princesse et du mobilier funéraire. Il y avait entre autres : Un pectoral au nom de Sésostris II et un scarabée inscrit avec celui de Sésostris III. Le jour suivant il trouva un autre trésor, dans un autre tombeau, appartenant celui là à la Princesse Meryt (ou Merite). Il contient plusieurs mêmes éléments que Sithathor.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le complexe du Roi voir les ouvrages de :
 
Dieter Arnold, Adela Oppenheim et James Peter Allen :
The pyramid complex of Senwosret III at Dahshur : Architectural studies,  Museum of Art, Août 2000 et 2002 – Yale University Press, Septembre 2003.
Adela Oppenheim :
Aspects of the pyramid temple of Senwosret III at Dahshur : The pharaoh and deities, Institute of Fine Arts, New York University, 2008.
Alberto Siliotti :
Guide to the pyramids of Egypt, Barnes & Noble Books, New York, 1997.
Miroslav Verner :
Die Pyramiden, Rowohlt TB, Reinbek, 1997 – Décembre 1999 et 2001.

 

 

 
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