Localisation et généralités
Mycènes
(ou Mycenæ ou Mukana ou Mykễnai ou Mykḗ>nē,
en Grec : Μυκήνη) était située sur une colline au
Nord-est de la plaine d’Argos,
dans le Péloponnèse à environ 90 km au Sud-ouest d’Athènes.
De son palais, sur la colline sur laquelle était située, on pouvait voir à travers l’Argolide le golfe Saronique. Au IIe
millénaire Mycènes fut l’un des principaux centres de la civilisation Grecque. Elle était entourée de murs, dit
"cyclopéens" (Assemblage de blocs énormes). Cette forteresse militaire domina une grande partie du Sud de la Grèce.
La période de l’histoire de la Grèce d’environ 1600 à environ 1200 est appelée Mycénienne en référence à cette ville.
La civilisation de Mycènes de la fin de l’âge de bronze fut révélée pour la première fois en 1874 par les
fouilles d’Heinrich Schliemann. Après Schliemann, d’autres découvertes ont été faites qui ont permis d’avoir la
certitude que la cité était habitée dès le IIIe millénaire par une population préhellénique proche de celle de la
Crète des
Minoens.
La cité fut gouvernée par un monarque appelé "wa-na-ka" dans la langue Mycénienne, des tablettes en
linéaire B, correspondant au mot (F)άναξ / (w)ánax (Roi ) de la langue Homérique.
Homère la disait riche en or, mais la cité fut supplantée par
Argos, qui la détruisit en 462 et la ville cessa
d’être habitée.
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Plan de la cité
A – Le palais
B – Muraille cyclopéenne
C – Mur d’enceinte
D – Cercle A des tombes royales
E – Porte des Lions
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Vue du site de Mycènes
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L’histoire…….
Les
premières traces d’habitation sur le site remontent au IIIe millénaire. Selon la mythologie Grecque, Mycènes fut fondée par
Persée et devint le royaume du Roi
Agamemnon, qui
conduisit l’armée Grecque lors de la guerre de Troie. Certains archéologues font remonter la création de la cité encore plus
tard suite à des découvertes sur le site de débris épars datant du néolithique (de vers 3500). En fait, il est estimé
aujourd’hui que Mycènes était dirigée par des Indo-Européens qui pratiquaient l’agriculture et l’élevage, vers 2000 av.J.C.
Des artefacts de cette période ont été mis au jour.
Dans le même temps, la Crète
Minoenne développait une civilisation très complexe en relation avec Mycènes. À l’âge du Bronze-moyen, entre 1800 et 1700,
les premiers enterrements dans des fosses, ou des tombes, commencèrent à l’Ouest de l’acropole. À cette
époque la cité était une colline fortifiée entourée par les hameaux. Puis Mycènes devint la capitale d’un État qui domina une
grande partie de la Méditerranée orientale et qui donna son nom à la
civilisation Mycénienne, qui se développa à partir de 1700 en Grèce continentale.
Comme il existe peu de documents où l’on
peu apporter une datation exacte, l’habitat de l’époque n’ayant pas été préservé et en l’absence de la dendrochronologie
(Méthode scientifique permettant en particulier d’obtenir des datations de pièces de bois à l’année près en comptant et en
analysant la morphologie des anneaux de croissance des arbres) qui n’a pas encore été réalisée sur le site,
les événements qui sont énumérés sur l’histoire de la cité sont encore très vagues dans leur chronologie. Il en est de même
sur le fait que Mycènes fut une très riche cité, fait qui est contredit par certains aujourd’hui.
Le tombeau Tholos d’Egisthe (ou Aegisthus)
à l’extérieur des murs de la citadelle
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L’origine d’une telle affluence de richesses, comme il est
souvent dit, n’est encore aujourd’hui qu’hypothèses. Sir Arthur John Evans, qui a mis au jour la cité de
Cnossos, évoque l’installation d’une dynastie
Crétoise à Mycènes. Il a aussi été suggéré, à l’inverse,
que Mycènes aurait construit sa richesse, racontée par Homère, sur des pillages en particulier en
Crète lors du retour de mercenaires partis combattre les
Rois Hyksôs qui dominaient
l’Égypte entre vers 1660 à 1530.
Cependant il semble
que la richesse des Mycéniens de l’époque fut interne et non pas issue de l’extérieur et qu’elle se constitua progressivement
et non suite à un événement particulier. Autour de 1350 les fortifications de l’acropole et d’autres collines environnantes,
furent reconstruites dans un style dit cyclopéen (voir définition plus haut).
Les blocs de pierre furent utilisés de façon massive et dans ces murs on trouve
une grande partie de ce qui peut encore être vu sur le site dont le monumental palais.
Le matériel et l’iconographie des tombes montrent que Mycènes était alors
dominée par une aristocratie guerrière. Elle se distingua par son goût pour les objets de luxe et par l’importance accordée
aux monuments funéraires. La tombe à Tholos dite "d’Égisthe" (ou Aegisthus), nécessita le travail de 20 hommes
pendant 240 jours, puis une phase de maçonnerie pendant près d’une année.
La construction du palais fut faite l’époque avec une
architecture similaire dans tout le Sud de la Grèce. Un peu plus tard, autour de 1250, un projet de rénovation de l’enceinte
fut entrepris. Le mur fut étendu à nouveau sur le côté Ouest, avec une sortie sur le port et un passage secret à travers et sous
le mur. La cité était alimentée en eau par un tunnel creusé depuis une source plus lointaine sur un terrain plus élevé. La tombe
"le Trésor d’Atrée" fut construite à cette époque.
L’Égypte avait des relations avec Mycènes qu’elle
connaissait sous le nom de "Mukana", dont on a retrouvé des traces à
Thèbes (en
Égypte).
Vue des ruines de l’acropole
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Au cours de cette période, Mycènes pratiqua une politique, militaire et économique
qui lui permit d’étendre son influence sur la Crète,
Pylos dans l’Ouest du
Péloponnèse, Athènes et
Thèbes.
Il semblerait aussi qu’elle établit des comptoirs sur la côte de
l’Anatolie. Une collision avec
l’Empire Hittite, lui aussi
en plein développement, devint inévitable les deux voulant les emplacements stratégiques dans cette région. Malgré sa puissance,
le monde Mycénien connut une disparition relativement brutale sans que l’on ne puisse en expliquer précisément les raisons.
La fin de la suprématie Mycénienne pose beaucoup de
problèmes qui ne sont toujours pas résolus, du point de vue chronologique et de l’interprétation des événements. Des recherches
récentes à Mycènes et Thèbes nous ont appris que le
monde Mycéniens subit un premier choc vers 1280 (HR III B1).
À partir de cette date, en peu de temps, tous les palais du Sud de la Grèce furent brûlés, y compris celui de
Mycènes. Ces faits sont traditionnellement attribués aux invasions des Doriens, des Grecs du Nord, bien que certains historiens
doutent maintenant que cette invasion eut lieu. En fait les causes sont à la fois externes : Des tremblements de terre peuvent
être l’origine du déplacement de sources d’eau et des habitants, des raids de nouvelles populations comme effectivement les
Doriens; et internes : Une administration trop centralisée et trop rigide, incapable de surmonter de nouvelles crises ?.
L’hypothèse interne est renforcée par le fait que dans les tablettes Mycéniennes, le nom du magistrat chargé de
l’administration des villages change et devint une forme ancienne d’un nom dont aurait pu dériver le titre d’archonte (Roi-Prêtre de la Grèce archaïque).
Ce qui signifierait que l’administration Mycénienne se désintégra au point que les citoyens ne reconnurent plus que les magistrats locaux comme souverains et
autorité suprême. D’un autre côté l’hypothèse externe est elle basée sur le fait que l’on constate à cette époque que beaucoup d’étrangers parlant le Grec
Dorique entrèrent en Grèce.
Masques en or provenant
de tombes royales
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Par ailleurs, certaines populations Mycéniennes, qui plus tard parleront un dialecte Dorien, quittèrent la
superstructure Mycénienne et s’installèrent dans de nombreuses régions anciennement contrôlées par elle et les populations déplacées échappèrent aux
pouvoir Mycénien. Une autre théorie est qu’il se serait produit une grande et longue sécheresse qui aurait causé le déclin de la cité, mais il n’y a pas de
preuves climatologiques de ces faits. Une autre encore est que la destruction du palais de Mycènes, lieu du pouvoir de la cité, fut liée aux
"Peuples de la mer".
Les populations qui ont été la cause en grande partie de la destruction de
l’Empire Hittite et des
attaques sur la XIXe, puis
XXe dynasties
de l’Égypte.
Amos Nur fait valoir que les tremblements de terre ont joués un rôle majeur dans la
destruction de Mycènes et de nombreuses autres villes à la fin de l’âge du Bronze. Toutefois, aucune preuve concluante n’a été
avancée pour confirmer que telle ou telle théorie est la raison pour laquelle la citadelle Mycénienne et d’autres autour d’elle
tombèrent à cette époque. Ce que l’on constate de sur c’est qu’à cette période appelé "submycénien", Mycènes
n’était plus une grande puissance. Ses céramiques et leurs styles décoratifs changèrent rapidement. L’artisanat et l’art
diminuèrent nettement. La citadelle fut abandonnée à la fin du XIIe siècle, du fait qu’elle n’était plus un lieu
stratégique et était trop éloignée de la cité.
L’entrée du tombeau à Tholos de Clytemnestre à
l’extérieur de la Citadelle
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Plus tard, au début de la période classique, Mycènes fut reconstruite et habitée de nouveau, sans toute fois
jamais retrouver son importance antérieure. Les Mycéniens combattirent aux
Thermopyles et à
Platées lors des
Guerres Médiques contre les
Perses Achéménides. Puis la cité fut
supplantée par Argos dont, en
462, les troupes prirent la ville et expulsèrent les habitants. À partir de cette date, Mycènes cessa d’être habitée.
À la période Hellénistique et Romaine, les ruines de Mycènes étaient une attraction touristique,
un peu comme elles le sont aujourd’hui. Une petite ville se construisit à côté du site et vécut au service du tourisme.
À la fin de l’époque Romaine, cependant, le site fut complètement abandonné. Les ruines considérables de Mycènes furent visitées
par Pausanias (Géographe
Grec, v.115-v.180) au IIe siècle. Il fit une description précise des tombeaux, des remparts massifs et la porte aux
Lions, encore visibles aujourd’hui. Toutes les connaissances sur ceux qui avaient construit cette remarquable cité avaient
disparu bien avant l’époque classique et les Mycéniens ne furent connus des Grecs qu’à travers les mythes et les légendes.
Le site et l’archéologie
Les
premières fouilles à Mycènes furent menées par l’archéologue Grec Kyriakos Pittakis en 1841. Il retrouva et restaura la
“porte aux Lions“. En 1874, l’archéologue Allemand Heinrich Schliemann
arriva sur les lieux et procéda à une fouille complète. Schliemann cru à la vérité historique des récits Homériques et interpréta
le site en conséquence. Lors de la découverte d’un crâne humain sous un masque mortuaire en or dans l’une des tombes, il déclara :
"J’ai regardé le visage d’Agamemnon".
Depuis l’époque de Schliemann plusieurs fouilles ont eu lieu à Mycènes, principalement par les archéologues Grecs, mais aussi
par la British School at Athens. Elles ont révélé que Mycènes était habitée dès le IIIe millénaire par une population
préhellénique proche de celle de la Crète
Minoenne contemporaine. L’Acropole fut fouillée en 1902 et les collines environnantes furent méthodiquement étudiées.
Mycènes possédait probablement le plus prestigieux des palais de l’époque. Mais son site renfermait aussi : Un complexe
administratif, des d’habitations, des cours ornées de fresques et de sculptures, des sanctuaires et des magasins etc…
Dame de Mycènes,
fresque du XIIIe siècle retrouvée à Mycènes représentant une Déesse – Musée national
archéologique d’Athènes
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Le palais
Le
palais Mycénien était de dimension plus réduite et d’une structure plus simple
que celui des Minoens.
Il était accessible par un chemin très raide et était situé au point le plus élevé de la citadelle. Il en reste
peu de vestiges, car il fut détruit dans un incendie et presque entièrement modifié. La construction du palais
fut faite l’époque avec une architecture similaire dans tout le Sud de la Grèce. On peut distinguer,
dans la salle du trône, plus vaste que celle de Pylos, les
éléments constitutifs d’un mégaron ou salle du Trône, avec un foyer central soulevé dans le cadre d’une ouverture dans
le toit, qui était soutenu par quatre colonnes carrée autour du foyer.
Un trône était placé au centre d’un mur à côté du foyer, permettant une vue dégagée de l’entrée. Des fresques
ornaient les murs de plâtre et le plancher. La chambre était accessible à partir d’une cour avec un portique à colonnes. Un grand
escalier conduisait à partir d’une terrasse au-dessous de la cour sur l’acropole. Le palais était protégé par des murs d’enceinte
qui abritaient également des bâtiments.
La citadelle, la porte aux Lions
et l’enceinte cyclopéenne
Les
vestiges de la citadelle de Mycènes ont été entièrement fouillés et on peut voir aujourd’hui le palais Mycénien entouré
de son enceinte cyclopéenne et d’un grand nombre de tombes à fosse ou à coupole. Dans le temple construit à l’intérieur de la
citadelle, un scarabée de la Reine d’Égypte
Tiyi I
épouse du Roi Amenhotep III
(1390-1353), a été retrouvé dans la salle des idoles à côté d’une statue. Les fortifications étaient
dotées de deux portes situées au Nord et à l’Ouest percée dans l’enceinte cyclopéenne. La porte Ouest, baptisée
la Porte aux Lions (ou Porte des Lionnes) nous a livré deux félins sculptés. Elle constitue l’entrée principale.
Elle est formée d’un trilithe (Structure mégalithique composée de deux pierres verticales ou orthostats) au linteau
énorme surmonté d’un triangle de décharge à encorbellement obturé par une plaque sculptée représentant deux lions dressés de part
et d’autre d’une colonne à chapiteau. L’ensemble est daté de vers 1250.
La porte Nord
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La porte Nord de l’enceinte, elle aussi constituée d’un trilithe, est plus
petite et sans décor sculpté. Le mur fut construit en trois phases : La première daterait d’environ 1350. Puis autour de 1250
un projet de rénovation de l’enceinte fut entrepris. Le mur fut étendu à nouveau sur les côtés Ouest et Sud, avec une sortie sur
le port et un passage secret à travers et sous le mur. La cité était alimentée en eau par un tunnel creusé depuis une source plus
lointaine sur un terrain plus élevé qui aboutissait dans le mur à une citerne. C’est vers 1200 que l’on situe le renforcement et
l’extension de la citerne et des entrepôts.
Les cercles des tombes
Juste
après la porte, on découvre un cercle de dalles verticales enfermant des tombes, appelé cercle A des tombes royales. Le
cercle A, découvert par Schliemann, s’étend à l’intérieur de l’enceinte. Ces tombes datent d’entre 1600 et 1500. Dans les cinq
tombes on a découvert 17 os de membres inférieurs, essentiellement masculins, ainsi qu’une grande quantité d’objets en or :
Des bijoux (or et en pierres précieuses), des épées décorées, des masques, de la vaisselle, des appliques, etc…
Un très riche mobilier funéraire avec des figurines de terre cuite et des céramiques.
Au Sud-ouest de la ville,
un second cercle de tombes, appelé Le cercle B n’a été dégagé qu’après 1950. On y a trouvé des tombes encore plus
anciennes que celles du cercle A, remontant, pour certaines d’entre elles, au XVIIe ou XVIe siècle, c’est-à-dire au tout début
de la civilisation Mycénienne, mais seule une tombe contenait
des objets. À l’intérieur on été mis au jour : Des vases en céramique et en métal précieux, des perles d’ambre et un
masque funéraire en électrum. Dans le cercle B des tombes à fosse situées près de l’acropole, ont été datée de 1650-1600.
Cercle A des tombes royales
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Les Tholoi
Les
sépultures de Mycènes comportent cinq types de tombes : Les tombes à puits, les tombes à ciste, les tombes à fosse, les tombes à
chambre et les Tholoi ou tombe à coupole (Singulier, une Tholos). On a découvert à l’extérieur de l’enceinte neuf grandes tombes monumentales à coupole,
en forme de ruches, construites selon la technique de l’encorbellement. Un de ces imposants tholoi semi enterré, qui a
été découvert à Mycènes, est certainement celui d’un Roi de l’époque. La porte de cette célèbre
Tholos est appelée le "Trésor d’Atrée". Les autres tombes portent elles aussi des noms évoquant les héros
Homériques : "Tombeau d’Agamemnon", de "Clytemnestre",
"d’Égisthe" (ou Aegisthus), etc…
Sans qu’aucun élément ne vienne indiquer que les tombeaux
aient vraiment appartenu à ces personnages. Le trésor d’Atrée est l’un des monuments les plus impressionnants de Mycènes.
Cette tombe, précédée d’un long corridor, était accessible par une porte monumentale, surmontée d’un linteau constitué par deux
blocs pesant chacun 12 tonnes, qui était déchargé par un triangle obturé par une plaque décorée, analogue au dispositif encore
en place sur la porte aux Lions. La salle funéraire circulaire dite "Trésor d’Atrée", haute de plus de 13 m. et
d’un diamètre de plus de 14 m., est surmontée par une coupole composée de trente-trois assises disposées en encorbellement.
Elle est accessible par un couloir de 36 m. de long et de 6 m. de large.
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