Au XVIe siècle, installées
au Nord de l’Iran à proximité du lac d’Ourmia (ou Orumieh), des tribus Aryennes, dont les plus importantes étaient les
Mèdes et les Parsa (ou Parsu, les
Perses) émigrés de Parsua un pays situé à l’Ouest du lac d’Ourmia, sont alors tributaires des
Assyriens.
Sous la pression de ces derniers et des
Ourartéens, elles migrèrent vers le Sud en territoire
Élamite. Vers 1500, le plateau Iranien fut occupé par les
Mèdes, pour la partie Nord-ouest alors que les Parsa s’installèrent eux dans la partie Sud du plateau,
vers les monts Zagros, région qu’ils appelèrent Parsumash (ou Parsamash ou Parsumaš), dans la région
d’Anshan.
Autour de 1100, la cité d’Anshan fut encore
partiellement, Élamite, mais les
Perses prirent possession d’une partie de sa région où se développèrent plusieurs petits royaumes. Ils fondèrent dans la
ville une dynastie d’où semble t-il, ils chassèrent petit à petit les
Élamites. Le fondateur de la dynastie Perse, qui se développa
dans un autre de ces petits royaumes et fut le berceau de la dynastie Achéménide, fut
Achéménès
(ou Achaemenes ou
Aquemenes, en Persan : Haхāmaniš ou Achaemenes
هخامنش “Amical dans l’âme",
en Élamite : Hakamanuisch,
en Akkadien : Amanischa,
en Grec : Achaiménes ou Akhaimenês
Αχαιμένης, en
Araméen : Ahamenesch,
en Latin : Achéménès, vers 705/700 à 675). Il s’agit toutefois
d’un personnage dont l’existence reste controversée.
Petit buste d’une Reine Perse, en
lapis-lazuli souvent attribué à Amastris, trouvé à Persépolis – Musée
archéologique de Téhéran |
Il fut Roi (ou chef) du petit royaume du
Parsumash et lui et ses prédécesseurs régnèrent probablement aussi sur d’autres tribus Perses dès le IXe siècle.
Son successeur,
Teispès I (En Persan : Cišpiš ou Tšaišpiš
چیشپیش,
en
Grec : Τεΐσπης, 675 à 640) agrandit le territoire
Achéménide en conquérant le royaume d’Anshan
et le Fars, gagnant ainsi le titre de Roi d’Anshan
et du Parsumash. En 646, Suse fut détruite par l’Empereur
d’Assyrie
Assurbanipal (ou Assur-Banapliou ou Assourbanipal, 669-631
ou 626), mais les
Assyriens
n’eurent jamais la main mise sur la région d’Anshan.
Après la chute de l’Assyrie,
en 609, la progression des Rois Achéménides d’Anshan
fut fulgurante, malgré leur domination par les Mèdes.
À la mort de Teispès I,
le royaume fut divisé entre ses deux fils :
L’ainé, Ariaramnès (En Persan : Haxāmaniš ou
هخامنش Ariyāramna, en
Grec :
Αριαράμνης Ariaramnes,
640 à ?) fut installé Roi de Parsumash, sur la Perse proprement dite, entre Ispahan et Shirâz, et
Cyrus I (En Perse Kurāš کوروش ou Kurāsh, en
Grec Κύρος, 640-600), plus à l’Ouest, devint Roi
d’Anshan. Cette interprétation des faits reçut un
solide appui d’une inscription en Perse ancien gravée en dix lignes sur une feuille d’or que Ernst Herzfeld mis au jour, en 1930,
à Hamadan (Ancienne Ecbatane).
Ces deux royaumes furent vassaux des Mèdes.
Le fils d’Ariaramnès, Arsamès (En Persan :
ارشام Aršāma,
en
Grec : Aρσάμης, mort v.520) lui succéda sur le trône de Parsumash (ou Parsamash ou
Parsumaš) et n’eut qu’un rôle restreint dans la région. Il abdiqua en faveur de
Cyrus II (Surement en 549).
Sur le trône Achéménide
d’Anshan
Cambyse I (ou Kambūjiya, en
Grec Καμβύσης, 600 à 559), fils cadet de
Cyrus I, lui succéda. Afin de se libérer
un peu du joug des Mèdes il épousa
Mandane, la fille du Roi des Mèdes
Astyage (En Persan :
ایشتوویگو Ištovigu, 585
à 550/49) et de la Reine Aryenis. On ne sait pas pourquoi il laissa son trône à son fils en 559,
mais il l’épaula dans sa lute pour la libération des
Perses
d’Anshan. Il fut d’ailleurs blessé à la
bataille de la frontière Persane en 351 où il mourut.
Statue de Cyrus II – Parc olympique de Sydney |
Cyrus II le Grand
(En Persan :
کوروش بزرگ Kūruš Kurosh E-Buzurg ou
کوروش کبیر Kurosh E-Kabeer, en
Grec : Κύρος Β΄ Cyrus II, 559
à 549 et 549 à 529) fut aussi connu sous le nom de Cyrus l’Ancien. Il accéda au pouvoir au début uniquement
sur le trône d’Anshan, puis, surement vers 549,
il devint aussi Roi de Parsumash (ou Parsamash ou Parsumaš), son petit cousin Arsamès (ou Arsame) se désistant pour lui. Roi des
Perses, il se révolta alors contre le Roi des
Mèdes Astyage.
Plusieurs batailles importantes eurent lieu, la
bataille d’Hyrba (Hiver 552), la
bataille de la frontière Persane (551) etc… Après trois années de durs combats,
Astyage fut vaincu et Cyrus II prit et pilla la
capitale Mède,
Ecbatane, puis il se proclama
“Roi des Mèdes et des Perses” qui furent de ce fait désormais liés.
Par cette victoire
Cyrus II ajouta à son Empire naissant celui déjà important que
possédaient les Mèdes.
Maître de la Perse, de la Médie,
de l’Assyrie,
de l’Ourartou,
il se tourna vers le riche plateau
Anatolien. Il attaqua la
Lydie, le puissant royaume d’Asie
Mineure. Après plusieurs échecs militaires, Cyrus II s’empara de
Harran et écrasa la cavalerie
Lydienne à la
bataille de Thymbrée. Puis il fit le siège de la capitale
Sardes qui tomba après quatorze jours.
Le royaume de
Lydie devint une province Perse rattachée
à la IIIe
satrapie de l’Empire Achéménides. Les cités
Grecques d’Asie
Mineure refusèrent quant à elles de se rendre. Cyrus II envoya une
armée commandée par le Général Mazarès attaquer les colonies
Ioniennes du littoral
d’Asie Mineure.
La première, Milet,
accepta la reddition sans combattre, mais le Roi mit près de cinq ans, jusqu’en 541, à assiéger et battre une a une
les autres cités. Mazarès décéda pendant cette période et
Cyrus II envoya
Harpage achever la conquête.
Maintenant maître de l’
Asie Mineure, Cyrus II s’attaqua aux
Chaldéens de Babylonie. Il profita que leur souverain
Nabonide (ou Nabounaid, 556 ou 555-539) fut affaibli par des conflits suscités par sa politique religieuse et
il marcha sur Babylone
défendue par le fils de
Nabonide,
Balthazar. Ce dernier fut trahit par Gobryas (ou Ugbaru ou Ugburu), le Gouverneur du Gutium qui devait lui fournir de
l’aide, mais qui s’allia à Cyrus II. Le 10 octobre 539, il
fut tué à la
bataille d’Opis et Cyrus II prit
Sippar,
puis il assiégea
Babylone. Le 12 octobre 539 la ville tomba, sans grands combats.
Cyrus II fut accueilli comme un libérateur. Il fut acclamé aussi bien par les
Juifs captifs, auxquels il
permit (Édit de 537) de regagner la
Palestine, que par les Babyloniens.
Enfin, Cyrus II poursuivit sa marche vers l’Est et domina tout le pays
entre la mer Caspienne et l’Inde. Selon Hérodote
(Historien
Grec, v.484-v.425), il aurait été vaincu, fait prisonnier et tué en 529 par Tomyris, Reine des
Massagètes qui l’aurait noyé dans du sang ?.
En fait les circonstances exactes de sa mort sont mal connues.
Une tradition fait du
tombeau de Pasargades, celui du Roi de Perse
où il repose et qu’il aurait fait construire de son vivant (Selon Ctésias de
Cnide).
Cyrus II eut trois épouses : Neithiyti (ou Nitètis),
qui lui donna deux filles : Atossa (ou Atousa)
et Roxane (ou Roxana) et deux fils :
Bardiya et
Cambyse II ; Neithiyti (ou Nitètis) qui lui donna
une fille : Artystonè (ou Artistona) ; Amytis II (ou Amitis) qui lui donna une fille : Méroé.
Cambyse II (ou
Cambise ou Cambises ou Cambyses ou Kambyses, en Persan :
کمبوجیه Kambūdschīye ou Kambûjiya, en
Hébreu :
כנבוזי השני, en
Grec:
Καμδύσης Kambysês, 529 à 522),
Manéthon l’appelle Cambysês.
Il est communément admis aujourd’hui qu’il fut le fils de
Cyrus II et de la
Reine Cassandane. Il faut noter qu’Hérodote
(Historien Grec,
v.484-v.425) le donne comme le fils de la Reine Neithiyti (ou Nitètis).
Cambyse II va comme
son père se révéler un grand guerrier et aussitôt sa prise de pouvoir commença
ses conquêtes. En Octobre 538, à la mort de Gobryas (ou Ugbaru ou Ugburu)le
Satrape de
Babylonie,
Cyrus II nomma
Cambyse II Roi de
Babylone. Le grand Roi Perse avait désigné Cambyse comme son héritier
bien avant sa mort, au détriment de son fils aîné
Bardiya, ce qui
entraîna par la suite une certaine rivalité entre les deux frères.
Après la mort de son père,
Cambyse II devint le seul maître de l’Empire Perse.
Cambyse II – Détail de fresque |
Dans un premier temps
Cambyse II consolida ses possessions en
Phénicie,
puis il prit
Chypre. Puis il marcha sur
l’Égypte. Il prit d’abord
Gaza,
aux portes du Delta, qui lui servit par la suite de tête de pont dans toutes ses campagnes
contre l’Égypte.
Puis son armée traversa le Sinaï et au printemps 525, il écrasa l’armée
Égyptienne à
la
bataille de Péluse.
Il envahit ensuite le Delta, continua sa progression et fit le siège de
Memphis. Le Pharaon
Psammétique III
(526-525) qui s’y était réfugié subit une nouvelle défaite.
Il fut capturé et capitula entraînant ainsi la soumission de tout le reste du
pays. Ce fut la fin
de l’Égypte
Saïte qui passa sous domination des Perses et devint
une satrapie.
Cambyse II voulut alors poursuivre son expansion territoriale vers la Libye et la Cyrénaïque
à l’Ouest et la Nubie au Sud. La Libye et Cyrène se
soumirent sans combattre, mais les troupes
Phéniciennes de
l’armée Perse refusèrent de s’attaquer à Carthage, une ville d’origine
Phénicienne, et l’expansion
de l’Empire Perse s’arrêta là. Dans le Sud de
l’Égypte
le Roi échoua contre
l’oasis d’Amon
et contre la Nubie à Siwa.
Selon
Hérodote
(Historien Grec,
v.484-v.425) à la suite de ces échecs, le Roi Perse fut frappé de folie. L’esprit troublé,
Cambyse II se livra
à de nombreuses violences. Les
Grecs,
le présentent comme un homme au bord de la folie, tyrannique et cruel.
La mort du Roi (et même la date exacte) reste encore un
mystère et diffère selon les auteurs anciens comme, Flavius Josèphe
(ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif de langue
Grecque,
37-v.100 ap.J.C), Ctésias de
Cnide
(Médecin
Grec
d’Artaxerxès II,
historien de la Perse et de l’Inde, mort v.398) et
Hérodote.
Cambyse II fut enterré à
Pasargades. Le Roi Perse eut trois épouses :
Atossa (ou Atousa),
sa sœur (ou demi-sœur) ; Méroé, sa demi-sœur ; Roxane (ou Roxana), sa sœur. Il n’a pas d’enfant connu de
ces unions.
Bardiya (En
Grec :
Σμέρδις Smerdis ou Esmerdis ou
Mergis ou Mardos ou Tanyoxarkès Tanyoxarkès, en Persan :
بردیا Bardiya, 522), qui
est aussi appelé Artaxerxès dans la Bible, livre d’Esdras (Esdras 4 :7-23). Il fut le fils aîné de
Cyrus II et de la Reine Cassandane (ou Casandana). Il ne fut
Roi que pendant quelques mois en 522, à moins qu’il ne fut assassiné avant et
qu’un usurpateur ait pris sa place à la tête de l’Empire, un mage, membre de la classe sacerdotale Magi (ou Magus)
au nom de Gaumata (ou Gaumāta). Bardiya est une des grandes énigmes de l’histoire de l’Empire Perse et les avis sur
le sujet aujourd’hui sont toujours assez partagés et débattus. Ce qui est sûr c’est que bien qu’il fut l’aîné,
Cyrus II ne le désigna pas comme héritier, mais
il nomma son frère Cambyse II. Selon Ctésias de
Cnide
(Médecin
Grec
d’Artaxerxès II, historien de la Perse et de l’Inde,
mort v.398), il reçut en contrepartie une grande
satrapie d’Asie centrale (cf. Xen. Cyrop. Niv. 7, le cas). Selon
Hérodote
(Historien
Grec, v.484-v.425) tout au long du règne de
Cambyse II, des incidents
eurent lieu entre les deux frères, illustrant
ainsi une certaine rivalité. Certains contrats du règne de Bardiya/Gaumata ont été trouvés en
Babylonie et sont signés du
nom de Bardiya.
Le point de vue traditionnel
Le point de vue traditionnel est basé en majorité sur des sources
anciennes, par exemple, l’inscription de Darius I à
Béhistoun (ou Behistun), Hérodote et Ctésias de
Cnide,
bien qu’il existe des différences mineures entre elles. Les seuls éléments dont on
trouve un consensus entre les spécialistes concernent le déroulement de la
succession de Cambyse II:
▪ Selon une partie de ces sources, en 525,
Cambyse II, avant de
partir pour l’Égypte,
aurait secrètement conspiré pour faire assassiner son frère, ayant peur qu’il
puisse tenter une rébellion pendant son absence, mais il aurait fait garder se meurtre secret. Selon
Hérodote,
qui donne deux récits détaillés, Bardiya alla en
Égypte avec
Cambyse II, mais celui-ci le renvoya à
Suse par jalousie, parce que Bardiya
était le seul qui pouvait tirer avec un arc apporté par le Roi Éthiopien.
Hérodote affirme ensuite que
Cambyse II fit un rêve dans lequel il vit son frère
assis sur le trône. Suite à ce rêve Cambyse II envoya des
hommes de confiance à Suse avec l’ordre de tuer Bardiya.
Déjà à ce stade on trouve des différences d’opinion puisque pour beaucoup de spécialistes Bardiya ne trouva pas la mort à
cette époque, puisqu’il régna quelques mois ?.
▪ En Mars 522, la mort de Bardiya n’étant pas connue de la population, un
usurpateur, Gaumata, qui avait une certaine ressemblance avec Bardiya, prétendit
être ce dernier et se souleva en Perse contre Cambyse II,
alors que celui-ci était encore en
Égypte. Il se serait proclamé Roi sur une montagne près de la ville Perse de Paishiyauvada. C’est
Darius I qui affirma que le vrai nom de l’usurpateur était Gaumata.
Selon Hérodote, le nom du mage était Oropastes,
mais selon Ctésias de
Cnide
il s’appelait Sphendadates.
Darius I dit aussi que certains temples furent détruits par
Bardiya/Gaumata, qu’il dût plus tard restaurer. Selon
Hérodote, le règne despotique de Cambyse II, couplé avec sa
longue absence en
Égypte, a contribué au fait que tous les peuples, Perses,
Mèdes et ceux des autres nations reconnurent
l’usurpateur, d’autant plus qu’il bénéficièrent d’une remise d’impôts pendant trois ans (III.68).
▪ Fin du printemps 522,
Cambyse II commença à
marcher contre lui, mais il mourut en
Syrie, alors qu’il se dirigeait vers la Perse.
En juillet 522, Bardiya (ou Gaumata) fut déclaré Grand Roi de l’Empire Perse, mais le règne de Bardiya (ou Gaumata)
va profondément mécontenter l’aristocratie Perse. Bardiya (ou Gaumata) est assassiné par une coalition de sept généraux le
29 Septembre 522, l’un de ceux-ci,
Darius I lui succédant
sur le trône. Bénéficiant de complicités à l’intérieur du palais, ils purent
atteindre les quartiers royaux et après avoir tué les eunuques de la garde
rapprochée du Roi, ils pénétrèrent dans sa chambre et l’assassinèrent dans son lit.
Toujours selon Hérodote, le véritable
Bardiya avait une seule fille, appelée Parmys, qui épousa Darius I,
pour légitimer ses prétentions au trône. Selon
Hérodote (~79 Ctes. Pers.15), le décès du faux Bardiya fut célébré
chaque année en Perse par une fête appelée “L’assassinat du Mage” (ou Magiophani) au cours de laquelle aucun Mage était
autorisé à se montrer.
Le point de vue révisé
Les historiens aujourd’hui, comme Albert Ten Eyck Olmstead, Tom Hollande et Michae Axworthy,
sont divisés sur la véracité des affirmations de
Darius I et des auteurs anciens, sur le fait que la royauté de
Bardiya ait été usurpée par Gaumata. Certains pensent que cette histoire ne serait
qu’une pure propagande inventée par Darius I
pour légitimer sa propre usurpation du trône Perse. Selon Muhammed Abdulkadyrovič Dandamaev,
ces interprétations des faits doivent rester hypothétique. Il y a de toute évidence quelques invraisemblances dans cette
histoire dite officielle. Par exemple, le fait que l’imposteur ressemblait si
exactement au vrai Bardiya que même son harem de femmes ne vu pas la différence. En
Février 521,
une autre personne nommée Vahyazdāta, prétendit aussi être Bardiya et réclama le trône dans l’Est de la Perse contre
Darius I. Il rencontra un grand succès, mais il fut vaincu, fait
prisonnier et exécuté par le Roi. Certains pensent qu’il est le même que Maraphis (ou Maraphian), Roi d’une tribu Perse,
qui se présente en tant que successeur dans la liste des Rois Perses donnée par Eschyle (Pers. 778).
Darius I (ou Dario, en
Grec :
Δαρεïος Dareios, en Persan : Dārayawuš ou Dāriyūš ou Dārayavahuš
داریوش یکم,
Septembre 522 à Octobre 486), Manéthon l’appelle Dareiôs et lui compte trente
six ans de règne (Africanus, Eusebius). Il naquit vers 550 et il fut le fils du Prince
d’Anshan et
Satrape, Hystaspe (ou Dytape)
et de Rhodogune de Babylonie.
Dans son inscription, qu’il fit graver sur la falaise de Béhistoun (ou Behistun),
Darius I se
présente comme descendant en droite ligne d’Achéménès, mais beaucoup de spécialistes pensent qu’il s’agit sans doute d’une
invention du Roi pour assurer sa légitimité. Il prit part à la conjuration qui mena à l’assassinat de l’usurpateur
Bardiya et monta sur le trône. Dès son arrivé au pouvoir il dut
lutter pour imposer son autorité aux provinces qui profitèrent de la confusion lors de la succession pour se révolter :
La Perse, la Margiane, l’Assyrie, la
Babylonie,
l’Élam,
la Médie,
l’Arménie et la
Parthie. Il mena ces guerres simultanément
déléguant à des généraux alors que lui dirigeait les opérations depuis
Babylone et par la suite depuis la
Médie.
Darius I
|
Fin de l’année 521, l’ordre fut rétabli dans l’Empire sauf en
Arménie.
L’Élam se révoltera une seconde fois en 519.
Darius I fut le grand organisateur de l’Empire qui
atteint avec lui son apogée (De l’Indus à l’Est, à la Libye à l’Ouest et du Danube au Nord à la frontière
Nubienne au Sud). Après avoir restauré l’ordre, il redessina les frontières des provinces de 23
satrapies, en 28, système
que vont conserver ses successeurs.
L’Égypte formait la sixième
satrapie avec Cyrène, Barca et la Basse Nubie.
Cambyse II y avait nommé pour l’administrer le
Satrape Aryandès (ou Ariandes),
mais de 522 à 520 un “Roitelet” local du Delta,
Pétoubastis III (522-520) se révolta
contre le Satrape. La rébellion matée,
Darius I fit éliminer
Aryandès qui se comportait en souverain indépendant et avait même frappé sa propre monnaie. Il nomma à la tête du pays un nouveau
Satrape
du nom de Phérendatès.
Darius I – Bas-relief de Persépolis –
Musée National Archéologique de Téhéran
|
En 519,
Darius I reprit ses conquêtes et conquit
Samos dont
il confia le gouvernement au Tyran Syloson II (538 et 522-509), puis en 514/513
il prit Cyrène et une grande partie de la Libye.
En 514, il traversa la Thrace vers le Nord-est
et en 513, il prit le commandement d’une expédition vers la Scythie.
Darius I soumit une partie de
la Thrace et les Gètes, puis à l’embouchure du
Danube, l’armée s’enfonça en
territoire Scythe.
Le Danube devient ainsi une des frontières de l’Empire Perse. Il se tourna ensuite vers l’Est et en 512,
il prit le Gandhâra et la vallée de
l’Indus. Puis, il rejoignit la capitale
Lydienne,
Sardes et ordonna à son
Général Mégabaze (ou Mégabyze) d’assujettir les cités
Grecques de
Macédoine et de
Thrace.
Toute la Macédoine se soumit et devint
un protectorat. En 499, il dut faire face à la révolte des cités de
Ionie et de
Carie. Ce fut le début de la
Première Guerre Médique qui durera jusqu’en 490.
En 494, les
Ioniens, sans défense, furent
écrasés sur mer à la
bataille de Ladé près de
Milet et sévèrement châtiée.
Milet et
Éphèse furent mises à sac et
leurs habitants furent déportés en
Mésopotamie et les cités
retombèrent aux mains des Perses l’une après l’autre. En 493,
Darius I envoya son gendre
le Général Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye, en
Grec : Μαρδόνιος,
† 479) en
Asie Mineure, d’où il
intégra la Macédoine à l’Empire, ainsi que les
Bryges et Thasos. En 491, il débuta une campagne, dont le premier
objectif fut semble t-il la capture des îles de la mer Égée :
Naxos tomba en 490,
puis Délos, Karystos et
Eubée.
Puis il exigea la soumission des cités
Grecques
du continent. Certaines obéirent,
mais pas Athènes qui affronta seule
Darius I, celui-ci perdit
ce conflit à la
bataille de Marathon en 490.
Darius I mourut de maladie, en Octobre 486
(on trouve aussi Novembre) et fut inhumé dans un tombeau rupestre à
Naqsh-e-Rostam à environ 4/5 km
au Nord-ouest de Persépolis. Il eut au moins huit épouses. Artystonè,
qui lui donna trois enfants : Arsamès (ou Arsame), Gobryas (ou Ugbaru ou Ugburu), Artazostre (ou Artozastra) ;
Atossa, qui lui donna six enfants : Quatre fils :
Xerxès I qui lui succéda, Achéménès (ou Achaemenès),
Masistès, Hystaspès (ou Hystaspe) et deux filles : Candravarna, Mandane ; Parmys, qui lui donna un fils : Ariomardos
(ou Ariomadus) ; Phaidimè (ou Phaedymia). On ne lui en connait pas d’enfant ; Phratagounè (ou Phratagune ou Phratagone) qui
lui donna deux enfants : Abrocomès (ou Abrocome ou Abrokomas), Hypherantès ; Une dont le nom est inconnu, fille du Général
Gobryas (ou Ugbaru ou Ugburu),
qui lui donna trois fils : Artobarzanès, Ariabignès, Arsamenès (ou Arsamès) ; Deux autres épouses dont on ne connaît pas le nom avec qui il aura
au moins quatre fils et trois filles.
Xerxès I
(ou Serse ou Serses ou
Kserses, en Persan :
Xšayāršā “Seigneur des héros” ou Chaschayāŗschā ou Khashayarsha ou Khsha-yar-shan
خشایارشا,
en Grec :
Ξέρξης Xerxès ou Ξέρξѽσ Xerxês, en
Araméen :
Ahšeweruš, en Latin : Xerxes, 486 à 465),
Manéthon
l’appelle Xerxês le Grand et
lui compte 21 ans de règne (Africanus, Eusebius). Il fut le fils de
Darius I et de la Reine Atossa. À son avènement,
en Octobre 486, il dut faire face aux révoltes de la population en
Égypte que son père n’avait pas eu le
la temps de mâter et, dès 484, à celle de
Babylonie qu’il réprima durement.
Pour venger l’échec de son père à la
Bataille de Marathon,
il prépara longuement l‘invasion de la
Grèce continentale et en 480 débuta la
Deuxième
Guerre Médique (480-479). Il fit construire un pont de bateaux pour franchir l’Hellespont, et s’assura
la soumission de la Macédoine et de la
Thessalie. Par ailleurs, de
nombreuses villes ou régions
Grecques prirent le côté des Perses, en particulier la
Thessalie,
Thèbes et
Argos.
Xerxès I fut victorieux
au cours des premières batailles, mais il fut arrêté aux
Thermopyles par le
Roi de Sparte
Léonidas
I (490-480).
Xerxès I à Persépolis
|
Après de rudes combats et malgré un sacrifice héroïque des
Spartiates, les
Grecs
furent écrasés. Xerxès I dévasta alors la
Béotie et l’Attique. Il prit
Thèbes, Platées et entra dans
Athènes. Les
Grecs durent
battre en retraite et se retranchèrent à
Salamine.
Xerxès I les attaqua, mais le 29 Septembre 480, sa flotte fut
défaite par l’Athénien
Thémistocle (525-460).
Le Roi mit en place un camp d’hiver en
Thessalie, mais en raison de troubles dans
Babylone, il fut obligé de rentrer pour mâter la révolte. Il laissa sur place une armée
sous le commandement du Général Mardonios
(ou Mardonius ou Mardoniye, en
Grec : Μαρδόνιος,
† 479)
qui envahit à nouveau l’Attique.
Il s’empara encore une fois
d’Athènes, mais
en Août 479, il fut battu et tué, à la
bataille de Platées en Béotie par les troupes du
Spartiate
Pausanias (? – 470). Dans le même temps les troupes de
Xerxès I essuyèrent une
troisième défaite, en Août (ou Septembre) 479, à la
bataille du cap Mycale sur la côte
d’Ionie. Les
Perses furent obligés d’abandonner leurs possessions d’Europe et
Xerxès I, battu, rentra à
Suse. Profitant de cette déconvenue les citées
Grecques de la côte et de
Chypre
se révoltèrent. Celles-ci obtinrent leur indépendance au bout de treize ans. (Voir carte des
Guerres Médiques et
carte des batailles).
La fin du règne de
Xerxès I est mal connue. On sait juste que cette période fut
marquée par des complots et que le Roi fut assassiné en Août 465 à
Suse. Ces
évènements encouragèrent de nouveau les
Égyptiens
à la rébellion. Xerxès I eut
plusieurs épouses : Amastris (ou
Amestris) qui lui donna six enfants : Quatre fils :
Artaxerxès I, qui succéda à son père de 465 à 424 ;
Darius ; Hystaspès ; Achéménès. Deux filles :
Amytis
(ou Amitis) ; Rhodogune (ou Rodogune ou Rodogyne). Il eut selon certains spécialistes une seconde épouse (ou concubine) dont le nom n’est
pas connu qui lui plusieurs enfants : Dareiaia ; Ratashah ; Tithraustès (ou Titraustes) ; Artarius (ou Artarios) ;
Arsamès (ou Arsames ou Arsamenes ou Arxanes ou Sarsamas). Toutefois tous ne sont peut-être pas de cette femme.
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