Quelques Rois Importants :
Sésostris I
1962 – 1928
 

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….Retour à la XIIe dynastie

 

 
Sommaire
 

Sa titulature
Son origine et sa durée de règne
Son règne
Ses constructions
Sa sépulture
Sa famille
Bibliographie
 

Tête de statue
de Sésostris I
Ägyptisches Museum
– Leipzig

             DATES  de  RÈGNE
          1962-1928
   N.Grimal, J.Kinnaer
1974-1929  A.M.Dodson
1971-1928  D.B.Redford, P.A.Piccione
1971-1926  P.A.Clayton, D.Arnold,
P.Vernus, J.Yoyotte
1965-1920  I.Shaw
1963-1916  D.Sitek
1962-1926  A.Eggebrecht
1960-1916  J.Malek
1956-1911  J.von Beckerath, S.Quirke
1919-1875/4  D.Franke
1918-1875  R.Krauss

 

Sa titulature
  • Hr anx-ms-wt
  • nbti anx-mswt
  • bik nbw anx ms.wt
  • xpr-kA-ra
  • s(i)-n-wsrt

  •  
    Sesonchosis   (Manéthon)

 

Nom d’Horus Horus Ânkhmesout
(Horus vit des naissances)
Hr anx-ms-wt
Nom de Nebty Nebty Ânkhmesout
(Nebty vit des naissances)
nbti anx-mswt
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Ânkhmesout
(Le faucon d’or vit des naissances)
bik nbw anx ms.wt
Nom de Roi
Abydos 60
Saqqarah 43
Turin 5.21
Khéperkarê
(Rê fait se manifester le ka) ou
(Le Ka de Rê vient à l’existence)

xpr-kA-ra
Nom de naissance Sénouesert ou  Sénouesert
(L’homme de la Déesse Ouseret)
s(i)-n-wsrt

 


 

Buste de Sésostris I –
Musée Égyptien de Berlin

Son origine et sa durée de règne

 
   Sésostris I (ou Senoueseret ou  Senusret ou Senwosret) est le 2e Roi de la XIIe dynastie. Il est le fils d’Amenemhat I et de la Reine Néferoutatenen (ou nefrytatenen ou Nefru-Tatenen). Manéthon l’appelle Sesonchosis et lui compte 46 ans de règne (Africanus, Eusebius). Le Papyrus de Turin (5.21) lui compte 45 ans et quelques mois. La date d’enregistrée la plus élevée est sa 44e année de règne. Elle est inscrite sur une stèle aujourd’hui au Musée de Leyde. Cela confirmerait les données de Manéthon et du Papyrus de Turin. Les égyptologues aujourd’hui sont assez unanimes pour lui attribuer un règne d’environ 45 ans (de 43 à 47 en fonction des spécialistes), dont en corégence, 10/11 avec son père et 1 ou 2 ans avec son fils Amenemhat II (3 ans selon certains spécialistes, comme Jacques Kinnaer). Il faut noter cependant, que depuis peu, il y a quelques doutes de la part de quelques chercheurs, quant à la durée de la corégence entre Sésostris I et son père.
 

Son Règne

 
   Bien qu’Amenemhat I fut le véritable fondateur de la XIIe dynastie, de tous temps Sésostris I fut considéré comme son père politique. C’est peut-être pour cette raison que Manéthon a ajouté Amenemhat à la fin de la XIe dynastie. Prince Corégent, il fut chargé par son père d’établir sur la Nubie l’autorité Égyptienne. Mais ce fut au retour d’une campagne militaire en Libye qu’il apprit le complot dont celui-ci fut victime. Le fait que le Corégent (ou Prince héritier) fut en campagne lors de l’assassinat peut indiquer que les meurtriers d’Amenemhat I avaient essayé de faire un coup d’État afin de s’emparer du pouvoir en son absence, mais cette hypothèse reste à l’état de supposition sans plus de preuve.

 
   Sésostris I dut s’imposer comme chef et déploya donc une intense activité en politique extérieure. Il parvint à établir fermement la légitimité de la XIIe dynastie. Il se lança à la conquête de Nubie et soumit les rebelles du pays de Kouch. Une première campagne fut organisée au cours de l’an 10 du Roi. Une seconde, vers l’an 18, poussa la frontière Sud de l’Égypte jusqu’à Bouhen. Sésostris I continua sa progression et étendit ainsi l’Empire Égyptien jusqu’à la troisième cataracte. Il installa un formidable système défensif. Il fit ériger, des villes fortifiées, des bastions et des citadelles, chargés d’affirmer l’autorité Égyptienne en Nubie.


 

Sésostris I
Musée Égyptien du Caire

 
   On compte aussi pas moins de douze forteresses en briques, comprenant des fossés et des douves longeant le fleuve, qui protégèrent le pays contre les envahisseurs Soudanais. Le Roi annexa ainsi toute la Basse-Nubie. Bouhen, ville frontière au niveau de la deuxième cataracte, devint le centre administratif Égyptien, assurant le contrôle fluvial et terrestre des marchandises. Malheureusement les vestiges de cette cité sont maintenant perdus à jamais sous l’eau du lac Nasser. L’importance économique de cette région résidait dans ses mines de minéraux et de l’extraction de l’or, de l’améthyste et du gneiss (Roche métamorphique contenant du quartz, du mica). 
 
   La relation avec l’Asie semble avoir été d’une nature plus passive et défensive. Apparemment, la fortification appelée le "Mur du Prince", construite par Amenemhat I, fut efficace pour repousser les Bédouins et protéger les routes commerciales avec l’Asie. Sésostris I entreprit une expédition dans le Sinaï, à la recherche de nouveaux filons de turquoise et en Canaan. Il reprit les relations commerciales avec les villes de Byblos et Ougarit. Les mines d’or à l’Est de Coptos, ainsi que les carrières de pierre de l’Ouâdi Hammamât, situées au Nord-est de Thèbes, entre Coptos et la mer Rouge, furent de nouveau exploitées. En l’an 24 de son règne l’armée Égyptienne, commandée par un nommé Nesmonth, fit une campagne contre des Bédouins. En politique intérieure, Sésostris I divisa la charge de vizir en plusieurs fonctions.
 
   Son règne fut aussi marqué par une production artistique et littéraire de qualité. Deux œuvres majeures de la littérature Égyptienne, "l’enseignement d’Amenemhat" et la "Biographie de Sinouhé", datent de cette époque. Ces textes nous donnent un aperçu de la vie des Égyptiens à cette période. Ils relatent aussi des événements survenus au palais, à la fin du règne de son père. Le second volume raconte notamment les conditions de la mort de ce dernier. De ces textes nous savons aussi qu’une famine eut lieu au cours de l’an 25 de son règne.
 


 
La chapelle blanche de Sésostris I à Karnak

Ses constructions

 
   Sésostris I fut non seulement un habile militaire, mais également un grand bâtisseur et son activité se traduisit par la construction de nombreux monuments. Il remit les temples en état et fit ériger et rénover de nombreux sanctuaires. On lui doit de nombreuses constructions, notamment : En Basse-Nubie ; Une chapelle dédiée à Satis à Éléphantine ; En l’an 3 de son règne un temple consacré au Dieu à Héliopolis ; Dans cette même ville, il érigea deux obélisques de granit rouge de 20,70 m de hauteur (120 tonnes), dont un pour le jubilé de ses 30 ans de règne (Fête Sed ou Heb-Sed). On trouve aussi des traces de ses constructions à : Abydos où il fait remodeler le Grand Temple d’Osiris, ce qui souligne l’importance de la ville comme un site religieux; Edfou ; El Kab ; Héracléopolis et Tanis. L’ancienne capitale, Thèbes conserva son rôle d’important centre religieux, Sésostris I y fit construire à Karnak. Il y est crédité d’avoir commencé la construction de la première structure monumentale du temple d’Amon. Elle abritera la célèbre Chapelle Blanche, considérée comme la plus belle et la plus ancienne structure survivante du Moyen Empire. Il y est noté la liste complète des nomes d’Égypte.
 

Sa sépulture

 
   Sésostris I construisit son complexe funéraire, au nom de "Senoueseret veille sur les Deux Terres", à Licht, sur une colline à    environ 2 kilomètres au Sud de celui de son père, où son culte funéraire fut longtemps perpétué et un immense complexe comprenant neuf petites pyramides pour les Reines et les Princesses. Celles-ci furent construite au fil des années, la dernière étant sûrement érigée plusieurs années après la mort du Roi. Avec sa base de 105 m et sa hauteur de 61,25 m, la pyramide de Sésostris I est la plus grande depuis la fin de la IVe dynastie. Aujourd’hui, cependant, les seuls restes de cette grande pyramide sont un monticule de débris dont la partie la plus inférieure est encore revêtue de calcaire. (Voir l’article sur son complexe funéraire).
 


 

Pyramide de Sésostris I à Licht

 

Sa famille

 
   Sésostris I eut une ou deux épouses en fonction des spécialistes :
 
● Néferou III (ou Nefrou ou Neferu – nfrw – “la Perfection, le beauté"), sa sœur. Sa pyramide dans le complexe funéraire de son époux à Licht est la plus grande des neuf qu’il contient. Toutefois la Reine n’y fut pas enterrée, mais fut ensevelie près de la pyramide de son fils à Dahshour au Sud de Saqqarah. Cette souveraine est citée à la fin d’un texte datant du règne de Sésostris I, “l’histoire de Sinouhé”. Le conte nous dit qu’accompagnée des Princesses royales, Néferou III accueillit ce voyageur à son retour en Égypte en chantant et en jouant du sistre en hommage à la Déesse Hathor qui lui permit de revenir sain et sauf. Le Roi ayant eu six enfants il est probable que Néferou III fut la mère d’un ou plusieurs d’entre eux.
 
   Elle est sûrement celle d’Amenemhat II, comme semble l’attester une inscription trouvée dans le Sinaï. Elle portait les titres : Princesse héréditaire (iryt-pat) ; Grande de louanges (wrt-hzwt) ; Mère du Roi de haute et Basse-Égypte (mwt-nswt-biti) ; Sœur du Roi (snt-nswt) ; Épouse du Roi (Hmt-nswt) ; Épouse du Roi unie avec les lieux [sanctuaires] de Khéperkarê (Hmt-nswt-m-khnmt-swt-khpr-kA-ra) ; Épouse du Roi unie avec les lieux [sanctuaires] de Senousret (Hmt-nswt-m-khnmt-swt-[-]n-wsrta) ; Maîtresse [Souveraine] de toutes les femmes (Hnwt hmwt nbwt) ; Fille du Roi de son corps (sAt-nswt-nt-kht.f) ; Fille du Roi Haute dans la beauté d’Amenemhat (sAt-nswt-m-kAi-nfrw-imm-mhat).
 
● Itakaiet I (ou Itakayt), qui est peut-être sa fille, cette filiation est très discutée par les spécialistes.
 
Sésostris I eut 5 ou 6 enfants :
Ameny le futur Amenemhat II ; Amenemhat-Ânkh qui selon Aidan Marc Dodson et Hilton Dyan serait le deuxième fils d’Amenemhat II ; Sébat ; Sobeknéferou (ou Néferousobek) et Néferou-Ptah, mais on ne sait pas qui en sont les mères. Itakaiet I (ou Itakayt) est donnée par quelques spécialistes aussi comme son épouse.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
  
Dieter Arnold :
The pyramid of Senwosret I, Metropolitan Museum of Art, Avril 1988, et sous le titre, The pyramid complex of Senwosret I, New York : Metropolitan Museum of Art, 1992-2001.
Gae Callender :
The Middle Kingdom Renaissance (c.2055–1650 BC), pp : 137–171, The Oxford History of Ancient Egypt, Oxford University Press, 2000.
Peter A.Clayton :
Chronicle of the Pharaohs : The reign-by-reign record of the rulers and dynasties of ancient Egypt, Thames and Hudson, New York, 1994, 1996, Novembre 2006 et janvier 2007 – American University in Cairo Press, Le Caire, 2006 – En Français, Avec Florence Maruéjol, Chronique des pharaons : L’histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne, Casterman, Paris, 1994 et 1995.
Aidan Marc Dodson
et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Marianne Eaton-Kraus :
Zur Koregenz Amenemhets I und Sesostris I, pp : 35-51, Mitteilungen der Deutschen Orient-Gesellschaft 112, Berlin, 1980.
Nathalie Favry :
Le Nomarque sous le règne de Sésostris Ier, Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, Paris, 2004.
Sésostris Ier et le début de la XIIe dynastie, Pygmalion, Paris, 2009.
Wolfram Grajetzki :
The Middle Kingdom of Ancient Egypt : History,Archaeology and Society, Duckworth, London, 2006.
Nicolas Grimal :
Histoire de l’Égypte ancienne, Fayard, Paris, Novembre 1988 et 1997 – LGF, Livre de Poche, Janvier 1994.
Rolf Gundlach :
Die Königsideologie Sesostris I anhand seiner titulatur, Konigtum, Staat Und Gesellschaft Fruher Hochkulturen, Otto Harrassowitz, Déc. 2008.
Hans Wolfgang Helck :
Geschichte des Alten Ägypten, Brill, Leiden 1968 et 1981.
Miriam Lichtheim :
Ancient Egyptian Literature : Old and the Middle Kingdoms v. 1, University of California press, California, 1973 et Mars 2006.
David Lorand :
Arts et politique sous Sésostris Ier : Littérature, sculpture et architecture dans leur contexte historique, Brepols, Turnhout, 2011.
Ingo Matzker :
Die letzten Könige der 12. Dynastie : (Ägyptologie), Europäische Hochschulschriften III, Geschichte und ihre Hilfswissenschaften 297, Lang, Frankfurt am Main, New York, 1986.
Elio Moschetti et Mario Tosi :
Amenemhat I e Senusert I : grandezza del Medio Regno nell’Egitto antico, Ananke, Torino, 2007.
William Joseph Murnane :
Ancient Egyptian Coregencies, Studies in Ancient Oriental Civilization 40, The Oriental Institute of the University of Chicago, 1977.
Claude Obsomer :
Sésostris Ier : Étude chronologique et historique du règne, Connaissance de l’Égypte ancienne, Bruxelles, 1995.
Joseph Omlin :
– Amenemhet I und Sesostris I, die Begründer der XII Dynastie, Josiah, Heidelberg, 1962.
Silke Roth :
Die Königsmütter des Alten Ägypten von der Frühzeit bis zum Ende der 12. Dynastie, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 2001. 
Jürgen Von Beckerath :
– Zur Begründung der 12. Dynastie durch Ammenemes I., pp : 4–10, Zeitschrift für ägyptische Sprache und Altertumskunde 92, 1965.
Chronologic des pharaonischen Ägypten : Die zeitbestimmung der ägyptischen geschichte von der Vorzeit bis 332 v. Chr., Münchener Universitäts schriften, MÄS 46, Philipp von Zabern, Mainz, Janvier 1997.
Handbuch der ägyptischen königsnamen, MÄS 20, Deutscher Kunstverlag, München, Janvier 1984 – MÄS 49, Philipp von Zabern Mainz, Janvier 1999.
Raymond Weill :
XIIe dynastie, royauté́ de Haute-Egypte et domination Hyksôs dans le Nord, IFAO, Le Caire, 1953.
Dietrich Wildung :
L’âge d’or de l’Égypte : Le Moyen Empire, New York University Press, 1977 et PUF, Paris, Novembre 1984.
Sesostris und Amenemhet : Ägypten in Mittleren Reich, Hirmer, München, Décembre 1984.

 

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