Localisation et généralités
Patras (en Grec :
Πάτρα ou Patrai, en Grec : Πάτραι, en Latin : Patras),
fut une ville d’Achaïe au Nord de la péninsule du Péloponnèse,
c’était une des plus peuplée de la région.
La cité se situe à l’Ouest du golfe de Patras et à l’Est des contreforts du mont Panachaiko
(ou Panajaicós, en Grec : Παναχαϊκό), dont le sommet s’élève à 1926 m.
Le plus grand fleuve de la région est le Glafkos, qui coule au Sud de Patras. Les sources de la rivière sont sur le mont
Panachaiko.
(Voir
carte du Péloponnèse).
L’explication la plus courante pour le nom de la ville est donnée par la mythologie. Il viendrait de “Patreus (ou
Patreo)“, le nom du fondateur légendaire de la cité. Cependant, en Grec, le mot Patra est étymologiquement lié
à “patris“, qui signifie patrie. L’Achaïe, qui était
organisée en villages, parfois protégés par des murs d’enceinte, vit ces derniers se regrouper pour former des villes,
Patras fut formée par l’association de sept villages
Mycéniens dont trois, Antheia (En Grec :
Ανθεία), Aroe (En Grec : Αρόη) et Mesatis (En Grec :
Μεσάτις) sont connus.
L’histoire….
Patras fut habitée depuis l’âge préhistorique. Les premières traces d’occupation du
site datent du IIIe millénaire et elle constitua un centre important de l’ère
Mycénienne (v.1450-v.1200). Selon la tradition,
mythologique, après l’invasion Dorienne, un groupe
d’Achéens de Laconie qui fuyaient
Sparte, dirigé par l’éponyme Patreus
(ou Patreo ou Patreas, en Grec : Πατρέας), fonda la ville vers le XIIe siècle.
L’ancien village d’Aroe qui constitua la ville est considérée s’être trouvé dans
ce qui est aujourd’hui le château de Patras. Il est dit qu’il ne tomba pas sous la domination
Dorique bien que certaines légendes ont prouvé que le dialecte local fut influencé par le
dorique.
Patras, elle même commença réellement à prendre de l’importance vers le
Ve siècle, où, en tant que ville portuaire, elle fut rapidement l’une des premières parmi les douze villes de la
Ligue Achéenne
qui venait d’être créée. La première mention historique de la ville apparaît
avec Hérodote (Historien Grec,
v.484-v.425) où elle appelée Patris (En Grec : Πάτρεις).
Thucydide
(Homme politique et historien
Athénien, v.460-v.400/395) fera référence à la participation de la ville dans la
Guerre du Péloponnèse (431-404),
lorsqu’elle fut la seule des villes Achéennes qui
fut alliée à Athènes.
Pendant cette guerre, en 419, Alcibiade (450-404) convaincu les citoyens
de la cité de relier la ville et son port par des murs sur le style de
ceux érigés à Athènes.
Elle suivit ensuite l’histoire de la région.
Vue de l’odéon Romain de Patras
Photo avant retouches :
wikipedia.org
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Plus tard, après la
mort du Roi de Macédoine,
Alexandre le Grand (336-323) et des luttes pour le
pouvoir qui s’en suivirent entre ses anciens Diadoques, la ville ainsi que
d’autres en Achaïe comme
Dymé, tomba sous le contrôle de
Cassandre (Roi 301-297), mais, en 314, ses
troupes furent expulsées par Aristodème de
Milet
(ou Aristodemos ou Aristódêmos) Général
d’Antigonos I Monophtalmos (306-301).
br> En 281/280, elle fut une des cités créatrice de la Deuxième Ligue
Achéenne, qui fut reconstituée avec trois autres cités :
Dymé, Pharès (ou Pharée ou Farres ou Pharai ou Phara, en Grec : Φαρά) et Tritée (ou Tritaia, en Grec :
Τριταία) et qui expulsa les
Macédoniens.
En 279, Patras envoya une aide à la
Ligue Étolienne, lorsque son pays
fut envahi par les Celtes. Lors de la guerre sociale (220-217) le Roi de Macédoine,
Philippe V
(221-179) se servit du port de Patras pour monter ses expéditions dans le Péloponnèse.
Lors de la guerre entre les Romains et les
Achéens, la ville
souffrit beaucoup et fut partiellement dépeuplée. La destruction de
Corinthe en 146 et la désintégration de
Dymé et
Égion en firent toutefois de nouveau un centre d’une
certaine importance au contact de plus en plus important avec le monde Romain.
Après la bataille de Pharsale, entre les troupes de Jules César (100-44) et
celles de Pompée (106-48), le 9 Août 48 av.J.C, pendant la guerre civile Romaine, elle fut occupée par Caton d’Utique
(ou Marcus Porcius Cato Uticencis ou Caton le Jeune, homme politique Romain, 95-46), mais remise à
Quintus Fufius Calénus († 40 av.J.C, Consul en 47), Lieutenant de Jules César.
Marc Antoine (83-30) y passa l’hiver de 32 à 31 afin de préparer sa guerre
contre Auguste (Empereur 27 av.J.C-14 ap.J.C). Juste avant la
bataille d’Actium,
le 2 Septembre 31, qui opposa les deux hommes, elle fut conquise par Marcus
Vipsanius Agrippa (Général et homme politique Romain, v.63-12 av.J.C). Après sa victoire, Auguste décida d’y établir
une colonie de soldats vétérans de la XIIe Légion Fulminata et de la Xe Légion Equestris.
Les habitants des villes voisines et en particulier Dymé,
Pharès (ou Pharée ou Farres ou Pharai ou Phara, en Grec : Φαρά), Rhypes (En Grec :
Ρύπες) et Tritée (ou Tritaia, en Grec : Τριταία)
y furent également transférés, et son territoire fut englobé dans la nouvelle cité qui fut créée et appelée,
Colonia Augusta Achaica Patrensis (ou Colonia Augusta Aroe Patrensis).
Elle battit monnaie sous ce nom.
Auguste créa ainsi l’une des plus importantes colonies de la Grèce Romaine.
Les principaux bâtiments qui reflètent ces faits furent construits tout au long de la domination Romaine grâce à des dons
de bienfaiteurs locaux. Patras posséda également une des premières communautés Chrétiennes
du pays et avec Corinthe fut le point de
départ pour la Christianisation de la péninsule. Selon une légende l’Apôtre André y aurait été crucifié.
À cette époque, la ville se caractérisait par une certaine spécialisation dans le travail du linge.
L’archéologie
Parmi les bâtiments de l’époque antique encore visibles aujourd’hui on trouve :
• L’Odéon Romain, qui est le monument le plus important de l’ancienne Patras. Il est situé dans la ville haute et fut
construit autour de 160 ap.J.C, sous le règne soit de l’Empereur Antonin le Pieux (138-161) ou celui de Marc Aurèle (161-180).
Il avait une capacité de 3.000 spectateurs. Il fut restauré et partiellement reconstruit et est utilisé encore aujourd’hui
comme théâtre en plein air pour des spectacles et des concerts l’été.
• Le Château, situé dans l’ancienne acropole surplombant la ville. Il fut initialement construit au VIe siècle de notre ère
par l’Empereur Justinien (527-565). Il eut au cours des siècles de nombreux ajouts. Son contour actuel remonte au deuxième
règne Vénitien de la ville (1687-1715). Aujourd’hui, son intérieur est utilisé comme un jardin public.
• L’amphithéâtre Romain , près de l’Odéon, datant du Ier siècle ap.J.C. Il fut construit lors de la période du plus grand
développement de la cité. Sa superficie n’a été que partiellement fouillé.
• Les vestiges de l’aqueduc Romain. Il mesurait 6,5 km. Sur la plus grande partie de cette distance, l’eau passait à travers
un tuyau souterrain construit par l’homme. Certaines parties de ses arcades sont encore debout.
• Le pont Romain sur la rivière Milichos, qui date de 114 ap.J.C. Il se trouve dans la banlieue Nord de la ville.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur Patras voir les ouvrages de :
Marcel Dubois :
– Les ligues étolienne et achéenne : Leur histoire et leurs institutions : Nature et durée de leur antagonisme
E. Thorin, Paris, 1885.
Catherine A. Morgan :
– Patrae, Oxford University Press, 2001-2004.
Athanasios D.Rizakis :
– Achaïe : III, Les cités Achéennes épigraphie et histoire, De Boccard, Paris, 2008 –
Centre de recherches de l’Antiquité grecque et romaine, Athènes, 2008 – Fondation nationale de la
recherche scientifique, Paris, 2008.
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