Quelques Reines importantes :
Iâh-Hotep I
 

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Sommaire
 

Ses titres
Son origine
Son histoire
Sa sépulture
Sa famille
Bibliographie

 

{Le Dieu-lune (Iâh)
est satisfait} ou
{La paix du Dieu-lune (Iâh)}

 

Ses titres

 
{Grande Épouse Royale (Hmt-nswt wrt) ; Maîtresse [Souveraine] de Haute et de Basse-Égypte (Hnwt Smaw-mHw) ; Dame des Deux Terres (nbT tAwy) ; Douceur d’Amour (bnrt-mrwt) ; Dame de Grâce (nbT imAt) ; Épouse du Dieu (Hmt-ntr)}.

 

Son origine

 
   Iâh-Hotep I (ou Ahhotep ou Ahhotpe – JaH Htp) est une Reine de Thèbes de la XVIIe dynastie. Ces origines restent encore obscures. Certains spécialistes avancent des dates pour sa vie qu’ils situent de vers 1575 à vers 1530. Pour la majorité des égyptologues elle fut la fille du Roi Sénakhtenrê (ou Taâ I, 1559-1558) et de la Reine Tétishery (ou Tetisheri). Christian Leblanc la donne comme une fille de Sobekemsaf II et de Noubkhaes II (Celle-ci étant normalement attestée comme l’épouse de Sobekemsaf I ?).
                             Elle fut la sœur et la première épouse du Roi de Thèbes, Séqénenrê (ou Taâ II, 1558-1553). Toujours Christian Leblanc la donne comme l’épouse d’Antef VII. Elle exerça une corégence jusqu’à la 20e années de son fils Ahmès I (ou Ahmôsis, 1549-1525). La stèle d’Ahmès I, à Karnak, nous donne l’état civil complet de Iâh-Hotep I :

"Épouse du Roi (Séqénenrê), la sœur du souverain (Kamosé ou Séqénenrê?), la fille du Roi (Sénakhtenrê), l’auguste mère du Roi (Ahmès)".

Séqénenrê est de ce fait considéré par de nombreux spécialistes comme le frère de Kamosé et non son père comme on peu encore le voir souvent.
 

Son histoire

 
   Séqénenrê lança une guerre de libération du pays contre le Roi Hyksôs Apopi I (XVe dynastie) qui occupait le Nord, mais il fut tué au cours d’une bataille (Le papyrus Sallier I décrit ce conflit). Son peut-être fils ou frère, Kamosé (ou Kamosis, 1553-1549), hérita du trône et poursuivit la lutte contre les occupants. À partir de 1549, suite à la mort soudaine de Kamosé, Iâh-Hotep I va exercer une corégence jusqu’à la vingtième année de son fils Ahmès I (ou Ahmôsis, 1549-1525/24, XVIIIe dynastie) qui n’avait alors que 5/7 ans. Elle est, de ce fait, considérée par certains historiens comme la fondatrice de la XVIIIe dynastie.
 
   La stèle dans le temple de Karnak, érigée par Ahmès I, explique ces années de corégence où sa mère, outre la gestion de la Thébaïde et de toute la Moyenne-Égypte jusqu’au Fayoum, doit continuer la lutte. D’après le texte de cette stèle, il est clair qu’elle se comporta en véritable Roi et qu’elle gouverna l’Égypte avec fermeté. Cette stèle nous apprend combien l’intervention de la Reine fut importante et déterminante durant l’affrontement avec les Hyksôs si on en juge par les termes de l’inscription :

"Adressez vos louanges à la Maîtresse [Souveraine] des Terres du Nord, dont le nom est exalté dans tous les pays étrangers, a celle qui gouverne la multitude, qui gère l’Égypte avec sagesse, qui se préoccupe de son armée…….. qui a soumis les rebelles".

 
   Iâh-Hotep I doit aussi, semble t-il, combattre et vaincre une révolte d’un collaborateurs Égyptiens, anciens alliés des Hyksôs, un certain Téti-ân, alors que son fils est entrain de Guerroyer en Nubie. Ahmès I continuera la lutte contre l’occupant. Il s’emparera d’Avaris et poursuivra l’ennemi jusqu’en Palestine. Après une guerre acharnée, les Hyksôs seront définitivement rejetés en dehors des frontières de l’Égypte.

 

Sa sépulture

 
   Iâh-Hotep I aurait vécu jusqu’à 35 ans et fut enterrée à Dra Abou el-Naga sur la rive Ouest de Thèbes. Dans son tombeau, découvert et fouillé en 1859 par Edouard Mariette, fut mis au jour un véritable trésor. Outre un cercueil destiné à une Grande Épouse Royale qui contenait encore la momie on a retrouvé : Un précieux mobilier funéraire en bois doré, des bijoux très raffinés dont un bracelet en or massif recouvert de lapis-lazuli et un autre magnifique en perles, des objets personnels de la Reine, deux modèles de barque, un coffre à vases canopes et un collier orné de trois mouches d’or, qui, dans la coutume Égyptienne, récompensaient habituellement des soldats ayant eu des hauts faits lors de bataille.
 
   Il y avait aussi d’autres objets confirmant l’action qu’elle avait eue pendant la guerre comme : Un poignard à lame d’or, une hache au manche en cèdre recouvert de feuilles d’or, un pectoral au nom d’Ahmès I. Comme le précise Joyce Anne Tyldesley, si certains des objets portent le nom de Kamosé (ou Kamosis), les plus nombreux mentionnent Ahmès I, ce qui laisse à penser qu’il se chargea peut-être de l’enterrement de sa mère.
 
   Lors de la découverte de son tombeau le Directeur des fouilles étant absent, le Gouverneur de la province prit l’initiative de faire ouvrir le cercueil. Celui-ci, comme précisé plus haut, contenait une momie et divers objets en or. La momie fut dépouillée de ses bandelettes dont on se débarrassa avec le corps, et le matériel funéraire fut embarqué sur un vapeur qui devait le transporter à la cour du Khédive. Mais Mariette intercepta le bateau et récupéra le précieux chargement. Cette scène est bien décrite par Théodule Devéria. Puis, en 1881, fut découvert dans la tombe cachette DB320 de Deir el-Bahari, un grand cercueil extérieur appartenant à la "Fille du Roi, Sœur du Roi, Grande Épouse Royale et Mère du Roi, Ahhotep". À l’intérieur se trouvait la momie du Grand-Prêtre Roi Pinedjem I (1054-1032, XXIe dynastie), placée là par erreur.
 
   On a d’abords pensé que ce cercueil était celui de la Reine Iâh-Hotep II, que certains donnent comme une épouse du Roi Amenhotep I (ou Aménophis I, 1525/24-1504). Plus récemment, on a admis que ces deux cercueils étaient en fait ceux d’une seule et même Reine, Iâh-Hotep I. Joyce Anne Tyldesley précise qu’il faut tout de même tenir compte qu’il y eût bien deux Iâh-Hotep (voire trois) et qu’il est tout a fait possible que l’une soit la propriétaire du cercueil de Dra Abou el-Naga et l’autre celle de celui de Deir el-Bahari.

 

Sa famille

 
   Iâh-Hotep I eut sept ou huit enfants avec Séqénenrê :
 
  Trois ou quatre fils :


 

Sarcophage de Iâh-Hotep I
Musée du Louvre

Kamosé (ou Kamosis) qui succéda à son père, dont très souvent les spécialistes avancent maintenant le fait qu’il serait plus probablement le frère de Séqénenrê, fils de Sénakhtenrê et de la Reine Tétishery (ou Tetisheri). Cette théorie s’appuie sur le fait que la plupart des enfants de Séqénenrê ont l’élément "Ahmès" dans leur nom, ce qui rend encore moins probable que Kamosé fut son fils. Bien que la relation exacte entre ces deux hommes n’est pas connue, le fait que la lignée royale de Séqénenrê se soit poursuivie après Kamosé, suggère qu’ils étaient effectivement liés les uns aux autres, d’où l’idée de deux frères. Aidan Marc Dodson appuie cette théorie sur le fait que Kamosé était en âge de mener des campagnes militaires, déjà semble t-il avant d’arriver au pouvoir. Alors que selon la momie de Séqénenrê, son père supposé, celui-ci serait mort à l’âge d’environ 35/40 ans.
 
  On sait que Séqénenrê avait un fils aîné, du nom d’Ahmès-Sipair (ou Ahmosé-Sipair) mort avant lui et qu’à sa mort son autre fils Ahmès, futur Ahmès I (ou Ahmôsis, 1549-1525/24) était en très bas âge. Dodson en conclut que Kamosé était le frère de Séqénenrê et qu’il aurait pris le pouvoir à la place de son neveu encore enfant. Joyce Anne Tyldesley avance : "Quel que soit son lignage on peu raisonnablement penser que Kamosé était le fils d’un guerrier de noble extraction choisit pour continuer la lutte contre les Hyksôs"
 
Ahmès I (ou Ahmôsis – JaHms, 1549-1525/24), premier Roi de la XVIIIe dynastie, qui épouse sa sœur Ahmès-Néfertari I, Ahmès-Satkamosé (ou Sitkamose), sa nièce ou sa cousine, et peut-être sa demi-sœur Ahmès-Hénouttamehou
 
Ahmès-Sipair (ou Ahmosé-Sipair ou Ahmose-Sapaïr – JaHms SApAr) qui mourut avant son père. Son corps fut aussi retrouvé dans la cachette de la tombe DB320 de Deir el-Bahari. Selon certains spécialistes, il ne serait qu’un seul et même personnage avec un autre Prince, Ahmosé-Ânkh, donné comme le fils d’Ahmès-Néfertari et Ahmès I (ou Ahmôsis). Une statue de ce Prince est conservée au musée du Louvre. Les inscriptions qui y figurent forment une demande de la part de sa famille, pour une aide dans l’au-delà. Ce type de coutume privée (les lettres aux morts) est rare dans la statuaire royale et atteste d’un culte populaire du Prince dans la région Thébaine. La localisation de sa tombe est inconnue, mais elle était toujours connue durant l’inspection des tombes, sous la XXe dynastie mentionnée sur le papyrus Abbott. Ahmosé-Sipair est représenté dans le tombeau à Deir el-Médineh d’Inherkhâou (TT359), “Contremaître du Seigneur des Deux Terres de la Place de Vérité”, sous les règnes de Ramsès III (1184-1153) et Ramsès IV (1153-1147). Il est indiquée dans la rangée du haut en face de ses sœurs Ahmès-Nebetta (ou Ahmosé-Nebetta) et Ahmès-Toumerisi (ou Ahmosé-Tumerisi).
 
Binpu (Binpw), sur qui nous ne savons pratiquement rien.

 
  Trois ou quatre filles :

Ahmès-Néfertari I (ou Ahmosé-Néfertari – JaHms Nfr trj“Le Dieu lune (Iâh) l’a engendré, La plus belle de toutes”) qui sera la mère d’Ahmès-Méritamon (ou Ahmosé-Mérytamon – JaH ms Mrjt Jmn – "Le Dieu lune (Iâh) l’a engendré, bien-aimée d’Amon") qui deviendra la Grande Épouse Royale de son frère Amenhotep I.
 
Ahmès-Nebetta (ou Ahmosé-Nebetta – JaH ms Nbta“Le Dieu lune (Iâh) l’a engendré, Dame de la Terre”). Elle portait les titres : Fille du Roi (s3T-nswt) et Sœur du Roi (snt-nswt). Joyce Anne Tyldesley pense qu’elle put être une épouse secondaire d’Ahmès I. Elle est nommée sur une statue du Prince Ahmosé-Sipair aujourd’hui au musée du Louvre (E 15682). Les filles de Iâh-Hotep I eurent toutes des noms commençant par Ahmès, d’où une confusion pendant un certain temps. Quelques spécialistes, dont Michel Gitton, pensent qu’une statue d’une Princesse au musée du Louvre (N 496) identifiée en tant que "Fille du Roi, Sœur du Roi et Fille de la Reine Iâh-Hotep I" peut lui être attribuée. Ahmès-Nebetta est représentée dans le tombeau, à Deir el-Médineh, d’Inherkhâou (TT359), “Contremaître du Seigneur des Deux Terres de la Place de Vérité”, sous les règnes de Ramsès III (1184-1153) et Ramsès IV (1153-1147). Elle est indiquée dans la rangée du haut derrière Ahmès-Toumerisi (ou Ahmosé-Tumerisy), sa sœur et en face de son frère, Ahmès-Sipair (ou Ahmosé-Sipair ou Ahmosis Sapair)
 
Ahmès-Toumerisi (ou Ahmosé-Tumerisy – JaHms Twmrisj). Elle portait les titres : Fille du Roi (s3T-nswt) et Sœur du Roi (snt-nswt). Son nom est connu de son cercueil, qui est aujourd’hui au musée de l’Ermitage. Sa momie fut retrouvée dans la fosse MMA 1019 à Sheikh Abd el-Gourna (ou Cheikh Abd el-Gurna). Ahmès-Toumerisi est représentée dans le tombeau à Deir el-Médineh d’Inherkhâou (TT359), “Contremaître du Seigneur des Deux Terres de la Place de Vérité”, sous les règnes de Ramsès III (1184-1153) et Ramsès IV (1153-1147). Elle est indiquée dans la rangée du haut devant Ahmès-Nebetta (ou Ahmosé-Nebetta), sa sœur et en face de son frère, Ahmès-Sipair (ou Ahmosé-Sipair ou Ahmosis Sapair).
 
Ahmès-Hénoutemipet (ou Ahmosis Henutempet ou Ahmosé-Henutemipet – JaH ms Hnw.tmipt), par ailleurs fille de Satdjéhouti (ou Sathedjhotep), lui est attribuée par quelques spécialistes. Sa momie se trouvait aussi dans la cachette de la tombe DB320 et est aujourd’hui au musée Égyptien au Caire. Elle fut examinée par Grafton Elliot Smith en Juin 1909. Hénoutemipet est morte sûrement âgée car elle avait les cheveux gris et les dents usées. Elle portait les titres : Fille du Roi (s3T-nswt) et Sœur du Roi (snt-nswt). momie est très endommagée, probablement du fait des pilleurs de tombe. Quelques spécialistes la compte comme une fille de la Reine Iâh-Hotep I (ou Ahhotep I).

 

Barques provenant de la tombe de Iâh-Hotep I  –  Musée Égyptien du Caire

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Kim Steven Bardrum Ryholt et Adam Bülow-Jacobsen :
The political situation in Egypt during the second intermediate period, c.1800-1550 B.C., CNI publications 20, University of Copenhagen, Museum Tusculanum Press, Copenhagen, 1997 et Février 1998.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
C. Blankenberg-van Delden :
Ahmes Merytamon and Ahhotep I, consort of Senakhtenre Tao I ?, pp : 15-20, GM 47, Göttingen, 1981.
Additional Remarks on Queen Ahhotep, Consort of Senakhtenre Tao I ?, pp : 17-18, GM 49, Göttingen, 1981.
Alfred Grimm et Sylvia Schoske :
Im Zeichen des Mondes. Ägypten zu Beginn des Neuen Reiches, Staatliche Sammlung Ägyptischer Kunst, München, 1999.
Gabriele Höber-Kamel :
Von den Hyksos zum Neuen Reich, pp : 21-23, Kemet Heft 2, 2003.
Christian Leblanc :
Reines du Nil au Nouvel Empire, Bibliothèque des introuvables, Juillet 2010.
Gay Robins :
Ahhotpe I, II and III, GM 56, Göttingen, 1982.

Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronicle of the queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd, Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre, Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008 – En Allemand, Die königinnen des alten Ägypten : Von den frühen dynastien bis zum tod Kleopatras, Koehler + Amelang Gmbh, Février 2008.
Claude Vandersleyen :
Les deux Akhotep, SAK 8, Hamburg, 1980.

 

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