Les  cités  Pamphyliennes  :
Attalia   et   Sidé
 

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Attalia

 


 

Porte d’Hadrien – Attalia (Antalya)
Photo avant retouches : wikimedia.org

Localisation

 
   Attalia (en Turc : Antalya, en Grec : Αττάλεια Attalia ou Sattalia ou Attaleia ou Adalia) est une ville du Sud de l’Asie Mineure, aujourd’hui en Turquie elle porte le nom d’Antalya. Elle est la préfecture de la province du même nom au pied des monts Taurus. L’ancienne ville d’Attalia se situait au flanc d’une falaise abrupte en contrebas de laquelle s’abritait un port. Lorsque les Ottomans occupèrent la ville, elle fut nommée Adalya (ou Adalia), puis au Moyen-âge en Europe elle eut le nom de Satalieh (ou Satalia).
 
   Le Musée archéologique d’Antalya possède une importante collection de sculptures et de mosaïques de Séleucie, des sarcophages et des pièces de monnaie. Ces objets donnent un aperçu de l’histoire de la Pamphylie, de la période néolithique jusqu’à l’âge de Bronze et de la période Grecque et Romaine. Parmi les monuments importants, il faut noter la Porte d’Hadrien (117-138), le temple Romain, église Byzantine, mosquée au minaret tronqué et les ruelles pavées de la vieille ville issu de l’architecture ottomane et le temple d’Apollon (bourg de Sidé) d’époque Romaine (vers 150 ap.J.C).

 

L’histoire…….

 
   La tradition rapporte qu’Attalia fut fondée en 150 av.J.C (on trouve aussi selon les sources 158) par le Roi de Pergame, Attalos II Philadelphe (ou Attale, en Grec : Attalos Philadelphe, 159-138), qui lui donna le nom d’Attaleia (Αττάλεια : Attalie). Depuis cette date elle fut constamment habitée. Il faut noter que les premiers établissements dans cette région datent de l’ère paléolithique et selon certaines sources, à l’emplacement de la future Attalia, il y eut des habitations pour la première fois au néolithique. Ces colonies furent importantes pendant la domination des Hittites et augmentèrent considérablement après la guerre de Troie. Des fouilles en 2008 dans le quartier Dogu Garajı ont mis au jour des vestiges datant du IIIe siècle av.J.C. Après la domination des Perses Achéménides (549-331), puis des Séleucides (312-64), la région devint une partie du royaume de Pergame et ce fut à cette période que le Roi Attalos II fonda officiellement la cité qui lui servit de base navale pour sa puissante flotte.
 
   En 133, elle fut conquise par les Romains lorsque le Roi de Pergame, Attalos III Philométor (ou Attale Philométôr, 138-133) fit cadeau de son royaume à ces derniers. Au cours de la période Romaine, la ville grandit et connut une période de prospérité. Au IIe siècle, le Christianisme se répandit dans la région. Comme indiqué dans les Actes des Apôtres (Actes 14:25-26), Paul de Tarse visita la cité après avoir prêché en Pisidie et en Pamphylie.
 
   Pendant la domination de Byzance, Attalia fut une des plus importantes cités de cet Empire. Elle connut un âge d’or jusqu’au VIIe siècle, lorsqu’elle fut victime de raids des Sarrasins. Après la bataille de Manzikert elle fut occupée par le sultanat d’Iconium, mais les Byzantins la réoccupèrent sous Manuel II, elle passa ensuite sous la domination de l’Empire ottoman.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la cité et ses monuments voir les ouvrages de :
 
Cengiz Bektaş et Zeynep Oral :
Antalya, Özal Basimevi, Istanbul, 1980.
Kayhan Dörtlük :
Antalya : Lycie, Pisidie, Pamphylie : Guide des cités antiques, Keskin Color, Istanbul, 1989 – Keskin Color Kartpostalcilik Ltd., Istanbul, 1991.
Karl Lanckoroński et Eugen Adolf Hermann Petersen :
Les villes de la Pamphylie et de la Pisidie, Librairie de Firmin-Didot et cie., Paris, 1890-1893.
Bülent Özükan :
Antalya, Bağcılar, Boyut Yayın Grubu, Istanbul, 2004.

 

 

Sidé

 

 

Sommaire
 

Localisation
L’histoire
La ville, ses monuments
      Les temples
      Le théâtre
Bibliographie

 

Le théâtre Romain

 


 

La grande porte (Mégalé Pyle)

Localisation

 
   Sidé (ou Side, en Grec : Σίδη, “Grenadine” en Anatolien) fut une ville antique de l’Anatolie du Sud, située en Pamphylie, sur la côte Méditerranéenne (Sud de la Turquie). Elle se trouve à 72 Km. d’Antalya et à 4 Km. de Manavgat. Aujourd’hui, comme dans l’antiquité, la ville est située sur une petite péninsule d’environ 400 m. de large et 1 km. de long orientée Nord-sud. Sidé était juchée sur un promontoire, dont les parties Nord, Ouest et Sud donnaient sur la mer. La partie orientale de la ville était protégée par une enceinte fortifiée.
 
   Selon des tablettes mises au jour, une langue propre à la cité y fut parlée jusqu’au IIIe siècle av.J.C. Cette langue, qui n’est pas encore entièrement déchiffrée, fait partie des langues indo-européennes. Selon Arrien (ou Flavius Arrianus Xenophon, écrivain Grec de l’époque Romaine, v.85-v.146), lorsque les colons s’installèrent dans la cité ils ne parlaient pas le dialecte local. Après un certain temps, l’influence de cette langue indigène étant si importante les nouveaux arrivants oublièrent leur origine Grecque et utilisèrent la langue locale. Sidé, entre 188 et 36 av.J.C frappa sa propre monnaie, un tétradrachmes montrant la Déesse de la victoire Niké et une couronne de laurier (le signe de la victoire). La ville fut le berceau de Philippe de Sidé (en Grec : Φίλιππος ο Σιδίτης, historien, théologien et écrivain Grec, v.380-v.431).

 


 

Le temple d’Apollon

L’histoire…….

 
   Selon la tradition, Sidé fut fondée au VIIe siècle av.J.C par des réfugiés Anatoliens après l’effondrement de l’Empire Hittite, qui avait colonisé la région. Selon Strabon (Géographe, historien et philosophe Grec, v.64-23 ap.J.C) et Arrien Sidé fut fondée par des colons Grecs de Kymé (ou Cimé ou Cume, en Grec : Κύμη  Kume, en Latin : Cymé) en Éolide. Selon l’historien et Évêque, Eusèbe de Césarée (ou Eusèbe de Pamphylie ou Eusebius Pamphili, v.265-339) la date de fondation de la ville serait en 1405. Son port et sa position géographique en firent l’un des lieux les plus importants de Pamphylie et l’une des zones commerciales de la région.
 
   La ville devint rapidement riche et attira les convoitises du royaume de Lydie voisin, en pleine expansion et fit partie dans la première moitié du VIe siècle de ses territoires. En 546-547, après la chute de ce dernier elle fut la possession de l’Empire Perse Achéménide (549-331), le nouveau maître de la région et connut un fort développement sur le plan administratif. Puis, finalement, en 334/333 elle fut occupée par Alexandre le Grand (336-323) qui y laissa une petite garnison occuper la ville. Après la mort de ce dernier et du partage de son Empire, elle devint une cité Hellénistique. D’abord sous la domination du Macédonien, Antigonos Monophtalmos (“Le borgne“, en Grec : Αντίγονος A’, 306-301). Puis de 301 à 215 sous celle des Ptolémée d’Égypte. Ce fut à cette période, que Sidé connut son âge d’or grâce au commerce, notamment grâce à celui d’esclaves, et devint un centre scientifique et culturel.
 


 

Autre vue de la grande porte (Megale Pyle)

   Avec la dernière “Guerres de Syrie” le Roi Séleucide, Antiochos III Mégas ("Le Grand", en Grec : ‘Aντίoχoς Μέγας, 223-187) passa une alliance avec le Roi de Macédoine, Philippe V (221-179). Par ses victoires, il s’empara de l’Empire maritime Lagide, de toute la Syrie, de la Palestine et de l’Asie Mineure. Sidé, comme toute la Pamphylie, fut intégrée à l’Empire Séleucide. Ce fut toutefois pour relativement peu de temps, car Antiochos III fut battu en 191, par le Consul Romain Manius Acilius Glabrio, aux Thermopyles. Puis, les Romains furent encore vainqueurs en 190, à la bataille de Magnésie du Sypile (aujourd’hui Manisa, Turquie) et le Roi fut contraint de signer la "paix d’Apamée", qui était un partage de l’Asie Mineure (Voir la carte) où il dut renoncer à ses conquêtes dans cette région à l’Ouest du Taurus, au profit essentiellement du Roi de Pergame Eumène II (ou Eumènès, 197-159) allié des Romains.
 
   Sidé conserva toutefois une relative indépendance et malgré toutes ces occupations, elle réussit à devenir riche et prospère, grâce à ses navires de commerce, et un important centre culturel. Cependant, la domination de Pergame avait du mal à atteindre plus loin que Pergé (ou Perga, en Grec : Πέργη  Pérgê, en Hittite : Parcha ou Parha), laissant l’Est de la Pamphylie dans une situation incertaine. Cela conduisit en 150 av.J.C (on trouve aussi selon les sources 158) le Roi Attalos II Philadelphe (ou Attale, 159-138) à construire un nouveau port dans la ville proche d’Attalia (l’actuelle Antalya), mais Sidé avait déjà un port important ce qui nuisit un temps à son développement.


 

Autre vue du temple d’Apollon

 
   En 67, Sidé fut conquise par Pompée (106-48) et fut intégrée dans l’Empire Romain. Elle commença alors une seconde période de prospérité au cours de laquelle furent établies et maintenues de bonnes relations avec l’Empire Romain et où la cité s’imprégna beaucoup de sa culture. L’Empereur Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C) réforma l’administration de l’État et plaça en 24 la Pamphylie et Sidé dans la province de Galatie gérée par Amyntas, Tétrarque de Trocmes et de Galatie, puis Roi de Galatie (36-25 av.J.C), mais après sa mort elle devint le district d’une province Romaine. À cette période la ville devint un centre commercial de l’huile d’olive. Sa population dépassa les 60.000 habitants. Cette période faste dura jusqu’au milieu du IIIe siècle ap.J.C. Il est dit que sa grande flotte commerciale pratiquait la piraterie avec celle des  Pisidiens et Ciliciens.
 
   Les riches marchands payèrent des travaux publics et des monuments à la cité ce qui fait que la plupart des ruines visibles aujourd’hui datent de cette période de prospérité. La ville suivit ensuite l’histoire de la région et commença un long déclin. Même les murs défensifs ne pouvaient arrêter les invasions successives des tribus des montagnes du Taurus. Les habitants, commencèrent à se convertir au Christianisme au IVe siècle. Sidé, devint au Ve siècle centre d’archevêché et connut un sursaut de prospérité pendant les Ve et VIe siècles. Ce développement s’arrêta avec les invasions arabes entre le VIIe siècle et IXe siècle et la cité commença son déclin. Lors des fouilles archéologiques, furent mises au jour les traces d’un grand incendie et de plusieurs tremblements de terre. Aussi bien les invasions arabes que les catastrophes naturelles provoquèrent le départ des habitants. Au Xe siècle la ville fut abandonnée.

 

 

La  ville  et  ses  monuments

 
   Sidé possède des ruines qui sont parmi les plus remarquables d’Asie Mineure. La partie orientale de la ville était protégée par une enceinte fortifiée qui abrite des vestiges datant du IIe siècle. Il avait des tours de trois étages et des portes fortifiées. Les ruines les mieux préservées sont celles du complexe théâtral, le plus grand de Pamphylie, construit sur une structure d’arches qui soutiennent les parois verticales. Les remparts de la ville également bien conservés laissent l’entrée au site par la porte principale de la cité de style Hellénistique, appelée Megale Pyle (Grande Porte), qui fut construite au IIe siècle. Elle est malheureusement très endommagée. Dans son prolongement se trouve une rue à colonnade dont les colonnes n’ont pas conservé le marbre d’origine, sauf quelques vestiges à proximité des thermes Romains. Dans cette même rue on trouve un établissement de bains qui fut restauré pour en faire un musée.
 


 

L’agora
Photo avant retouche : wikimedia.org

   Il présente des statues et sarcophages de l’époque Romaine. La rue principale mène à la place de l’agora, qui occupe un espace d’environ 95 m. x 90 m. Le Nymphée de Sidé (ou Nymphaion, grotte avec une fontaine dédiée aux nymphes), était une grotte avec une source publique de conception élaborée. Il fut aussi construit un aqueduc qui acheminait l’eau jusqu’à la cité, arrivant par le Nord-est et qui est encore bien conservé. Enfin proche du site s’en trouve un autre pratiquement inconnu, qui s’étend dans le massif du Taurus, à environ 15 km. au Nord-est de Sidé. Ce fut un camp Romain construit par Marc Antoine (83-30 av.J.C) pour protéger la ville de Sidé. Il couvrait une superficie d’environ 500 hectares. Le site fut fouillé pour la première fois en 1880, puis de façon régulière entre 1947 et 1966 par des archéologues de l’Université d’Istanbul   
 

Les temples

 
   Selon certaines sources, Sidé aurait possédé jusqu’à six temples. Celui près de l’agora fut utilisé par les pirates comme marché aux esclaves. À l’Ouest de la cité, près du port et accessible par deux rues à colonnades corinthiennes partiellement conservées, se trouve les vestiges d’un temple périptère dédié à Apollon, construit au IIe siècle et restauré en partie, dont les dimensions sont 16,37 m. x 29,50 m. Un autre temple dédié à Athéna, lui aussi périptère, est plus grand, 17.65 m. x 35 m., et date probablement de la même époque. Il est presque complètement en ruine et n’a de conservé que les bases des colonnes.


 

Autre vue du théâtre
Photo avant retouche : wikimedia.org

 

Le théâtree

 
   Le théâtre Romain qui se trouve à l’Ouest de l’agora est en très bon état. Il fut également utilisé pour des combats de gladiateurs. Il est entouré par des voûtes massives qui datent du milieu du IIe siècle. Il avait un mur autour de l’orchestre, de 2,5 m. pour la protection des spectateurs. Les spécialistes pensent qu’il avait une capacité entre 15.000 et 20.000 personnes. Au cours du temps il subit des glissements de terrain et les murs de scène se sont effondrés. La scène et l’avant-scène sont pleines de blocs de pierre. Au cours de la période Byzantine (Ve-VIe siècles) il fut transformé en église en plein air avec deux chapelles. Au Sud-est du théâtre il y avait un marché rectangulaire (88,50 m. x 69,20 m.) entouré par une colonnade ionique de 7 m. de large. À l’Est de ce marché, à côté des murs, fut érigée à proximité des remparts une petite basilique Byzantine et un baptistère datant du Ve ou du VIe siècle. 
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la cité et ses monuments voir les ouvrages de :
 
Kayhan Dörtlük et Hayriye Buyan :
Side ; Aspendos ; Perge ; Sillyon ; Seleukia ; Manavgat ; Selge, Keskin, Istanbul, 2000.
Klaus Grewe :
Die römische wasserleitung nach Side (Türkei), pp : 192–203, Antike Welt 25, Heft 2, 1994.
Karl Lanckoroński et Eugen Adolf Hermann Petersen :
Les villes de la Pamphylie et de la Pisidie, Librairie de Firmin-Didot et cie., Paris, 1890-1893.
Arif Müfid Mansel :
Die ruinen von Side, De Gruyter, Berlin, 1963.
Side : 1947-1966 yılları kazıları ve araştırmalarının sonuçları, Türk Tarih Kurumu Basımevi, Ankara, 1978.
Johannes Nollé :
Side im altertum : Geschichte und zeugnisse. Bd 1, Geographie, Geschichte, Testimonia, griechische und lateinische inschriften (1-4), R. Habelt, Bonn, 1993.
Side im altertum : Geschichte und zeugnisse. Bd. 2, Griechische und lateinische Inschriften (5-16), Papyri, Inschriften in sidetischer schrift und Sprache…, R. Habelt, Bonn, 2001.
Guy Rachet :
Dictionnaire de l’archéologie, Sidé, Collection Bouquins, Robert Laffont, Paris, 1994.
Louis Robert :
Inscriptions grecques de Sidé en Pamphylie : (époque impériale et Bas-empire), Revue de philologie, de littérature et d’histoire anciennes 15, Janvier 1958.

 

 
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