Les ruines de la basilique Byzantine de Sillyon |
Localisation et origines
La Pamphylie (ou Panfilia, en
Grec :
Παμφυλία) était une petite région côtière au Sud de l’Asie Mineure, bordée à l’Ouest par
la Lycie, à l’Est par la
Cilicie et au Nord-nord-est par la Galatie.
Baignée par la Méditerranée orientale et séparée au Nord de la Pisidie
par les monts Taurus. Elle correspondait à la province moderne d’Antalya en Turquie. La région était donc de faible
étendue, avec une ligne côtière de seulement 120 km. et une largeur d’environ 50 km.
Le nom Grec,
signifie “Terre de toutes les tribus", indiquant que l’origine des colons fut d’ethnies mélangées :
Grecs, Doriens,
Éoliens,
etc… En fait, il est connu par tradition, que le plus ancien centre de peuplement de la région,
Aspendos, était une colonie
d’Argos. D’autres villes, comme
Sidé,
Pergé et
Attalia se vantaient d’autres origines de colons.
Les habitants de Sidé par exemple
furent des colons Grecs de
Kymé (ou Cimé ou Cume, en Grec :
Κύμη Kume, en Latin : Cymé) en
Éolide.
Des données linguistiques suggèrent que certains venaient également de la partie Nord de la
Crète.
Il est aujourd’hui attesté que les Pamphyliens étaient un mélange d’habitants autochtones et d’immigrants
Grecs de toutes sortes qui arrivèrent
d’Arcadie et du Péloponnèse aux alentours du XIIe siècle. L’importance de la contribution
Grecque est attestée aussi bien par la
tradition que par l’archéologie. Pour beaucoup de spécialistes, il ne fait aucun doute que Pamphyliens et
Pisidiens étaient les mêmes personnes et
la distinction entre les deux semble avoir été établie à une époque plus reculée.
Hérodote (Historien
Grec,
v.484-v.425), qui ne mentionne pas les Pisidiens, énumère
les Pamphyliens entre les nations de l’Asie Mineure, tandis qu’Éphore de Cymé (ou Éphore de Cumes, orateur et historien
Grec,
IVe s. av.J.C) mentionne lui les deux.
Vue du site de Pergé – Les ruines de la porte
Hellénistique avec ses tours ovales |
La linguistique
Si l’on étudie l’ethnolinguistique, la caractéristique particulière de
la Pamphylie fut sa multiplicité de races, de langues et de dialectes. Le dialecte
Grecs de Pamphylie était en fait le résultat
d’un large éventail d’influences linguistiques. Les principales contributions qui le constituaient furent :
▪ Une base Dorique, que l’on retrouve sous certains aspects dans les consonnes et voyelles,
▪ Une forte influence
Chypriote résultant des colons installés
dans la ville de Paphos,
▪ Des traces importantes
d’Éolien,
▪ Des dialectes
Ioniens etc…
Selon des tablettes mises au jour à
Sidé, une langue propre à la cité y fut parlée
jusqu’au IIIe siècle av.J.C. Cette langue, qui n’est pas encore entièrement
déchiffrée, fait partie des langues indo-européennes. Selon Arrien (ou Flavius Arrianus Xénophon, écrivain
Grec de l’époque Romaine, v.85-v.146),
lorsque les colons s’installèrent dans la cité ils ne parlaient pas le dialecte local.
Après un certain temps, l’influence de cette langue indigène étant si importante les nouveaux arrivants oublièrent leur
origine Grecque
et utilisèrent la langue locale. Le nom Pamphylie vient du
Grec :
Παμφυλία, lui-même tiré de pamphylos
(πάμφυλος), littéralement “de tribus ou de races mêlées".
Hérodote (Historien
Grec, v.484-v.425) tire son étymologie
d’une tribu Dorienne, Pamphyloi (Πάμφυλοι), qu’il dit avoir colonisé la région.
Théâtre d’Aspendos |
L’histoire…….
Les premiers établissements dans la future région de Pamphylie datent de l’ère
paléolithique et selon certaines sources, à l’emplacement de la future
Attalia, il y eut des habitations pour la première fois au néolithique.
La région du nom de Pamphylie entre dans l’histoire dans les documents
Hittites. Dans un traité entre le Roi
Tudhaliya IV
(ou Touthalija ou Duhalijas, 1234-1215) et son vassal, le Roi de Tarhuntassa (ou
Tarhundassa, ville au Sud
d’Hattousa,
dont localisation exacte est encore indéterminée), au sujet de la ville de
Pergé.
La première mention historique des “Pamphyliens” est sous la forme d’un groupe de nations assujetties par les
Rois Mermnades de Lydie, dont le dernier fut
Crésus (ou Kroisos, 561-547).
En 546-547, après la chute de celui-ci elle fut la possession de l’Empire
Perse Achéménide (549-331), le nouveau maître
de la région et connut un fort développement sur le plan administratif. Puis, finalement, en 334/333 elle fut occupée par
Alexandre le Grand
(336-323) qui laissa une petite garnison occuper la ville de Sidé.
Après la mort de ce dernier et du partage de son Empire, elle devint une région sous domination des
Rois Hellénistiques. D’abord sous la celle du
Macédonien,
Antigonos Monophtalmos
(“Le borgne“, en Grec :
Αντίγονος A’, 306-301). Puis de 301 à 215 sous celle des
Ptolémée
d’Égypte. Ce fut à cette période, que des
villes comme Sidé connurent
leur âge d’or grâce au commerce.
Avec la dernière "Guerres de Syrie” le Roi
Séleucide,
Antiochos III Mégas
("Le Grand", en
Grec : ‘Aντίoχoς Μέγας,
223-187) passa une alliance avec le Roi de
Macédoine,
Philippe V
(221-179). Par ses victoires, il s’empara de l’Empire maritime
Lagide, de toute la Syrie, de la
Palestine et de l’Asie
Mineure. Toute la Pamphylie, fut intégrée à l’Empire
Séleucide. Ce fut toutefois pour
relativement peu de temps, car
Antiochos III fut battu en 191, par le Consul Romain Manius Acilius Glabrio, aux
Thermopyles.
Puis, les Romains furent encore vainqueurs en 190, à la
bataille de Magnésie du Sypile (aujourd’hui Manisa, Turquie) et le Roi fut
contraint de signer la
"paix
d’Apamée", qui était un partage de l’Asie Mineure
(Voir la
carte) où il dut renoncer à ses conquêtes dans cette région à l’Ouest du Taurus, au profit essentiellement du Roi de
Pergame
Eumène II (ou Eumènès, 197-159) allié des Romains.
Vue du site de Séleucie de Pamphylie |
Les villes de la région conservèrent toutefois une relative indépendance car la
domination de Pergame
avait du mal à atteindre plus loin que
Pergé (ou Perga, en
Grec : Πέργη
Pérgê, en Hittite : Parcha ou Parha), laissant
l’Est de la Pamphylie dans une situation incertaine. Cela conduisit en
150 av.J.C (on trouve aussi selon les sources 158) le Roi
Attalos II Philadelphe (ou Attale, 159-138) à
construire un nouveau port dans la ville d’Attalia
(l’actuelle Antalya). Peut-être dès cette période les Pamphyliens se joignirent aux
Pisidiens et
Ciliciens dans actes de piraterie
et Sidé devint le centre principal de ces flibustiers et du
marché des esclaves. Puis la Pamphylie fut pour un court laps de temps comprise dans les États
d’Amyntas,
Tétrarque de Trocmes et de Galatie, puis Roi de Galatie (36-25 av.J.C).
Après sa mort elle devint le district d’une
province Romaine pour prendre forme, sous l’Empereur Claude (41-54), d’une province impériale avec la
Lycie, la province de Lycie Pamphylie. Les Pamphyliens laissèrent
à cette époque de magnifiques monuments de leur civilisation, comme à
Aspendos,
Pergé et
Sidé. Enfin sous la réorganisation de l’Empereur Dioclétien
(284-305), elle fut comprise dans le Diocèse d’Asie et la Préfecture d’Orient
avec Aspendos comme capitale. Sous la domination Romaine, la
Pamphylie acheva de s’helléniser et se Christianisa. Elle fournit à la flotte de l’Empire Romain d’Orient du bois et des marins.
On y construisit un type particulier de navires légers et maniables, les pamphyles. Au VIIe siècle la région fut intégrée
au Thème (Divisions administratives de l’Empire Byzantin) des Cibyrrhéotes (Côtes
méridionales de l’Asie Mineure, en
Grec : θέμα
Κιβυρραιωτῶν), avant d’être érigé en
Thème d’Irenople (ou Irinoupolis, en
Grec : Ειρηνούϖολις).
Quelques personnages importants
Plusieurs personnages importants qui ont marqué l’histoire furent originaires de
Pamphylie :
▪ Aeto d’Aspendos, fils d’Apollonius, commandant Ptolémaïque, fondateur vers 238 d’Arsinoé (Ville sur la côte de
Cilicie entre Anemurium et Kelenderis).
▪ Antoine I de Constantinople (ou Antoine Cassymatas
ou Antoine I Kassymatas), Évêque
de Sillyon (ou Sillion) puis Patriarche de Constantinople sous le nom d’Antoine I de Janvier 821 à sa mort fin 836.
▪ Apollonius d’Aspendos
(ou Apollonios d’Aspendos, v.150 av.J.C), fils de Koiranos, Proxène à
Lappa (Crète).
▪ Apollonius d’Aspendos
(début du IIIe s. ap.J.C), poète.
▪ Apollonius de
Pergé (ou Apollonios de Perga, 262-v.190), géomètre, astronome et
mathématicien. Élève d’Archimède, ce mathématicien étudia les sections coniques (cercles,
ellipses, paraboles, hyperboles).
▪ Artemidoros de
Pergé (ou Artémidore de
Pergé, 240-180), Proxène (Protecteur des citoyen) à Oropos.
▪ Diodore d’Aspendos (ou
Diodorus d’Aspendus, IVe siècle avant J.C), pythagoricien et philosophe.
▪ Eustathe d’Antioche (270-337), né à
Sidé, fut Évêque d’Alep, puis d’Antioche.
▪ Menodora (IIe siècle ap.J.C), fille de Mégaclès de Sillyon, Magistrat et bienfaiteur.
▪ Mnaséas de
Sidé (fin du IIIe siècle av.J.C), fils d’Artémon, sculpteur.
▪ Orestas d’Aspendos (ou Oreste
d’Aspendos, fin IIIe début du IIe siècle av.J.C),
fils d’Erimneo, Proxène à Dréros (Crète).
▪ Philippe de
Sidé (ou Philip Sidétès, 380-431), homme d’Église et
historien Grec.
▪ Probus de
Sidé (ou Provos), martyr (mort 304 ap.J.C) avec Andronicus et
Taraque (ou Tharacus ou Tarachos), victimes des persécutions de l’Empereur Dioclétien (284-305).
▪ Sainte-Matrone de
Pergé (fin du Ve, début du
VIe s. ap.J.C), Abbesse de Constantinople.
Les principales villes
Les principales cités de Pamphylie furent :
▪
Aspendos (en
Grec : Ἄσπενδος) sur la côte,
près du village Balkesu (ou Belkıs), à 46 km à l’Est d’Antalya. Son grand théâtre de l’époque Romaine est l’un des mieux
conservé de l’Antiquité. Il est encore utilisé pour des représentations. La ville
d’Aspendos n’a pas encore été totalement
excavée. Tous les bâtiments imposants datent du IIe et IIIe siècle ap.J.C, lorsque la cité était un centre important du commerce
de la Pamphylie.
Le théâtre Romain de Sidé
|
▪
Attalia (en Turc : Antalya, en
Grec :
Αττάλεια Attalia ou Sattalia ou Attaleia ou Adalia) qui aujourd’hui porte le nom
d’Antalya. Elle est la préfecture de la province du même nom au pied des monts Taurus. L’ancienne ville d’Attalia se situait
au flanc d’une falaise abrupte en contrebas de laquelle s’abritait un port.
▪ Cibyra (ou Cibira ou
Kibyra, en Grec :
Κίβυρα), également appelée “la petite Cibyra” pour la distinguer de Cibyra en
Phrygie, aujourd’hui sur la péninsule de Karaburun,
à 32 km. à l’Ouest d’Alanya.
▪ Etenna (en
Grec :
‘Eτεννα) identifiée à Sirt aujourd’hui, au
Nord de Manavgat. Etenna est rarement mentionnée dans les sources historiques sauf en 218, lorsque la ville livra bataille avec
8.000
hoplites contre Achaïos II
(ou Achaeus, 219-215), un Prince de la dynastie
Séleucide qui voulait usurper le
pouvoir à Antiochos III Mégas
(223-187). Du IVe Siècle av.J.C au IIIe siècle ap.J.C la cité frappa sa propre monnaie. Dans l’Antiquité tardive elle fut le
siège d’un Évêché.
▪ Hamaxia se situe à la frontière de la Pamphylie et de la
Cilicie, sur la route d’Elikesik à 12 km. au Nord-est d’Alanya.
▪ Isinda (en
Grec :
Ἴσινδα) qui était située près du village actuel de Kisla Korkuteli.
La ville était une étape importante sur la route de la Pamphylie à la
Carie.
▪ Korakesion, aujourd’hui Alanya (ou Alaiye) à 166 km d’Antalya. En raison de sa position
stratégique naturelle sur une petite péninsule dans la mer Méditerranée à proximité des monts Taurus, Korakesion fut un bastion
local pour de nombreux Empires méditerranéens :
Ptolémaïque,
Séleucide, Romain, Byzantin etc…
▪ Kremna (en
Grec :
Κρῆμνα)
à 2 km. au Sud-est de Girme aujourd’hui et à 68 km au Nord d’Antalya. Le nom de la ville signifie littéralement “falaise“.
Il se trouve sur le haut d’une arête rocheuse. Dans le IIe et IIIe siècle ap.J.C, la ville connue une forte prospérité.
De nombreux bâtiments publics furent construits, comme une basilique, deux théâtres, une maison de bain public et un aqueduc.
▪
Pergé (ou Perga, en
Grec :
Πέργη Pérgê, en
Hittite :
Parcha ou Parha) est située à 14 km. à l’intérieur de la côte et à 16 km. au Nord-est d’Antalya
sur le site d’Aksu. Elle était avec Sidé la ville
la plus importante de Pamphylie et en fut la capitale. Des traces de la colonisation du site remonteraient au début du
chalcolithique (IVe millénaire).
▪ Séleucie de Pamphylie (ou Lyrbe ?, en
Grec :
Σελεύκεια) dont le site a été identifié à environ 23 km au Nord de l’actuelle
côte, cependant, des recherches récentes suggèrent que ce seraient plutôt les ruines de la ville de Lybre
(en Grec : Λύρβη)
et non pas celles de Séleucie, qui pourrait
se situer 15 km à l’Ouest de Sidé.
Sans plus amples preuves le débat reste ouvert.
▪
Sidé (ou Side, en
Grec :
Σίδη, “Grenadine” en Anatolien) qui se trouve à 72 Km. d’Antalya et à 4 Km. de Manavgat.
Aujourd’hui, comme dans l’antiquité, la ville est située sur une petite péninsule d’environ 400 m. de large et 1 km. de long
orientée Nord-sud. Sidé était juchée sur un promontoire,
dont les parties Nord, Ouest et Sud donnaient sur la mer. La partie orientale de la ville était protégée par une enceinte
fortifiée.
▪ Sillyon (ou Sillion, en
Grec :
Σίλλυον ou Syllaion
Συλλαῖον
ou Sylleion Σύλλειον) était une importante ville-forteresse perchée à plus de 213 m.
Elle se situe à 15 km. de la mer, à 12 km. de
Pergé et à 27 km. à l’Est d’Antalya. Elle fut l’une des cinq
plus grandes villes de Pamphylie.
▪ Syedra (en
Grec :
Σύεδρα), à la frontière de la Pamphylie, se situe à 18 km. au Sud-est d’Alanya et à 24 km. au
Nord-ouest de Sélinonte, aujourd’hui identifiée au site
d’Asar Tepe. Cette cité fut mentionnée dans la littérature aussi bien comme une vile de Pamphylie que de
Cilicie.
Bibliographie
Pour d’autres
détails sur la région voir les ouvrages de :
Atila Akan et Sabri Aydal :
– Aspendos et Pergé : Guide archéologique des villes antiques de la Pamphylie,
Seçil Ofset, Antalya, 1987-1988.
Gaetano Arena :
– Città di Panfilia e Pisidia sotto il dominio romano : Continuità strutturali e cambiamenti funzionali
Ed. del prisma, Catania, 2005.
Hartwin Brandt :
– Geschichte und wirtschaft Pamphyliens und Pisidiens im altertum, Habelt, Bonn, 1992.
Hartwin Brandt et Frank Kolb :
– Lycia et Pamphylia. Eine römische provinz im südwesten kleinasiens, Philip von Zabern, Mainz, 2005.
Claude Brixhe :
– Le dialecteGrec de Pamphylie : Documents et grammaire, A. Maisonneuve, Paris, 1976.
Kayhan Dörtlük :
– Antalya : Lycie, Pisidie, Pamphylie : Guide des cités antiques, Keskin Color, Istanbul, 1989 –
Keskin Color Kartpostalcilik Ltd., Istanbul, 1991.
John D.Grainger :
– The cities of Pamphylia, Oxbow Books, cop., Oxford, Oakville, 2009.
Klaus Grewe :
– Die römische wasserleitung nach Side (Türkei), pp : 192–203, Antike Welt 25, Heft 2, 1994.
Hansgerd Hellenkemper et Friedrich Hild :
– Lykien und Pamphylien, Verlag der österreichischen Akademie der Wissenschaften, Wien, 2004.
Jale Inan :
– Toroslar’da bir antik kent : Lyrbe ? – Seleukeia ?, Arkeoloji ve Sanat Yayinları, Istanbul. 1998.
Karl Lanckoroński et Eugen Adolf Hermann Petersen :
– Les villes de la Pamphylie et de la Pisidie, Librairie de Firmin-Didot et cie.,
Paris, 1890-1893. Alexis Porcher :
– Anatolie néolithique, Louvite, Hittite, Perse, Grecque : Carie, Lycie, Pamphylie, Cilicie,
Editions Faton, Dijon, 2002.
Bernard Rémy :
– L’évolution administrative de l’Anatolie aux trois premiers siècles de notre ère, Boccard, Paris, 1986.
Louis Robert :
– Inscriptions grecques de Sidé en Pamphylie : (époque impériale et Bas-empire),
Revue de philologie, de littérature et d’histoire anciennes 15, Janvier 1958.
Hans Rott et Karl Michel :
– Kleinasiatische denkmäler aus Pisidien, Pamphylien, Kappadokien und Lykien, Dieterich, Leipzig, 1908 –
T. Weicher, Leipzig, 1908.
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