Les  royaumes  Hellénistiques
de  305  av.J.C  à  64  ap.J.C
 

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   Le Roi Macédonien, Alexandre le Grand (336-323) avait débarrassé l’Asie Mineure des Perses et redonné aux cités leur indépendance, mais après sa mort en 323, ses Diadoques (Gouverneurs des provinces de l’Empire) entrèrent en conflit et son Empire, dont l’Asie Mineure, fut divisé en plusieurs royaumes, sans cesse en guerre :
 

• Royaume de Bithynie,
• Royaume de Cappadoce,
• Royaume des Lagides (les Ptolémée) en Égypte,
• Royaume de Pergame, Pergame la cité
• Royaume du Pont,
• Royaume des Séleucides (ou royaume de Syrie)
 

   Au cours du IIe siècle un autre participant se mêla à ces guerres, Rome, qui petit à petit prit possession de tout cet Empire dont les souverains devinrent des Rois clients. Lors de la chute d’un de ceux-ci, en 188, fut signé un traité, le traité d’Apamée, qui délimitait les frontières de chacun. S’il apporta la paix dans une partie de l’Asie Mineure ce fut loin d’être le cas dans toute la région pendant encore plus de 150 ans.

 

Répartition de l’Asie Mineure au Traité d’Apamée – 188


 
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Royaume des Lagides   305  à  30  av.J.C

 
Voir les Ptolémée, Égypte ……

 
   Appelé aussi Royaume Ptolémaïque, du fait du nom des Rois de sa dynastie, il régna sur l’Égypte et fut fondé, en 305, par Ptolémée I fils de Lagos, un Diadoque d’Alexandre le Grand (336-323). Les Lagides, de culture Grecque, adoptèrent quelques coutumes Égyptiennes Pharaoniques. Ils dominèrent non seulement l’Égypte, mais aussi Cyrène, Chypre et de temps en temps une partie de la Syrie et de l’Asie Mineure, qu’ils se disputèrent avec les Séleucides (Guerres de Syrie). À la fin de la dynastie, après la trahison du peu d‘allier que gardait l’Égypte, la ville d’Alexandrie fut prise par le Romain Octave (Futur Empereur Auguste, 27 av.J.C-14 ap.J.C). Le 1 Août 30 et Marc Antoine (83-30 av.J.C) se suicida. La dernière Reine Cléopâtre VII Théa Philopator (51-30) tenta d’obtenir la clémence d’Octave, mais devant son inflexibilité le 12/13 Août 30, elle se suicida à son tour pour échapper à l’humiliation du triomphe Romain.

 

 

Royaume du Pont    301  à  64  ap.J.C

 
Voir le Royaume du Pont ……

 
  Le Pont fut un royaume au Nord-est de l’Asie Mineure, sur le Pont Euxin (mer Noire). Le pays tirait toutes ses richesses des échanges commerciaux : De sa pêche, de ses constructions navales, de ses élevages de chevaux et de bovins et de son agriculture. Ces échanges lui furent facilités par sa position géographique et ses ports, dont les principaux étaient les cités Grecques d’Amisos et surtout Sinope, ville très riche et prospère qui fut la patrie de Diogène. Le royaume connut sa plus grande expansion sous son Roi Mithridate VI (120-63) qui guerroya longtemps contre Rome. Il fut définitivement défait en 66 par Pompée, lors d’une bataille sur l’Euphrate, puis assassiné en 63. Son fils Pharnace II (63-47) lui succéda comme Roi du Pont et Roi du Bosphore Cimmérien (région qui relie la mer Noire à la mer d’Azov, aujourd’hui détroits Kertch ou Ienikale). Son royaume du Pont fut ensuite partagé par Rome. Une partie fut rattachée à la province Romaine de Bithynie et une autre attribuée sous Antoine (83-30) à une dynastie vassale de Rome, les Polémons (Royaume du Pont Polémoniaque) avec Trapézonte pour capitale. (Voir la carte de la Mer Noire).

 

 

Royaume de Cappadoce    301  à  17  ap.J.C

 
Voir le Royaume de Cappadoce ……

 
   La Cappadoce fut la région centrale de l’Asie Mineure. Ce fut, dès le IIIe millénaire, un centre caravanier important et une région de commerce, surtout grâce à ses mines d’argent, de cuivre et d’or qui lui permirent des échanges contre les produits de base manquants en Anatolie. Au XIXe siècle, des marchands Assyriens, y établirent des comptoirs. Ces centres de commerce étaient, le kārum à Kanesh (ou Kültepe) et kārum-Hattousa. Les produits importés par les commerçants étaient : L’étain, les parfums, les tissus etc… Ce fut grâce à ces marchands Assyriens, qu’apparurent pour la première fois en Anatolie l’écriture cunéiforme. Ces écrits étaient faits sur des tablettes que l’on nomme : Les tablettes Cappadociennes. L’Anatolie a approfondit son art en étant influencé par l’art Mésopotamien, à cette époque, les Nésites (Anciens Hittites) peuplèrent le pays et s’en imprégnèrent.
 
   La Cappadoce devint ensuite le centre de l’Empire Hittites, où ils y prirent pour capitale Hattousa, jusqu’à leur anéantissement, vers 1200. Les Phrygiens profitèrent de cette disparition des Hittites et s’installèrent en Anatolie centrale. Avec eux et dans le reste de l’Anatolie, plusieurs royaumes, dit néo-Hittites, se formèrent. L’un de ces "royaumes", le Tabal, qui fut en fait une sorte de confédération de principautés, naquit sur les ruines de l’ancien Empire Hittite en Cappadoce. Son histoire nous est surtout connue par ses luttes contre l’Empire Assyrien. La Cappadoce fut conquise par les Perses Achéménides au VIe siècle, puis intégrée à l’Empire d’Alexandre le Grand (336-323) lorsque celui-ci les chassa. À la mort de ce dernier, la région devint un des royaumes Hellénistiques sous protectorat Romain jusqu’en 63 av.J.C, puis en 17 ap.J.C, l’Empereur Tibère (14-37) en fit une province Romaine.

 

 

Royaume de Pergame      282  à  129  av.J.C

 
Voir le Royaume de Pergame ……

 
   Pergame (ou Pergamos ou Pergama), aujourd’hui Bergama en Turquie, fut une ville de Mysie. Ce fut une ancienne forteresse Séleucide et la capitale des Attalides, qu’ils constituèrent en royaume indépendant de 282 à 129, dit aussi Royaume de Pergame. Le peuplement de Pergame est attesté pour la première fois dès le VIIIe siècle. Mais on ne sait pas exactement à quelle époque la ville fut créée. D’après une légende, Pergamos, fils d’Andromaque et de Néoptolème, aurait été le fondateur éponyme de la ville. La cité suivit les différentes dominations de cette partie de l’Asie Mineure, pour devenir au VIe siècle, ainsi que toute la région, la possession du Roi de Lydie, Crésus (562-546). S’en suivit la conquête des Perses AchéménidesPergame fut rattachée à la Mysie. Puis lors de la révolte des cités Ioniennes, en 499, Orontès, Satrape de Mysie qui était favorable aux Perses choisit Pergame pour capitale. La première mention de la ville remonte à 339, où l’on sait que la cité était gouvernée par un Tyran Grec.
 
   Ensuite, Alexandre le Grand (336-323), nouveau maître de la région, confia le commandement de Pergame à Barsine, la veuve de Memnon de Rhodes qui avait été le chef des armées Perses. Ce fut vraiment après la mort d’Alexandre le Grand, en 323, que Pergame sortit de l’anonymat. En 282, Philetairos, un lieutenant du Diadoque Lysimaque (Roi de Thrace, 322-281), s’empara de Pergame et Lysimaque l’en nomma Gouverneur. À la mort de ce dernier, Philetairos régna d’abord sur la ville sous la tutelle des Séleucides. Profitant de la lutte contre ceux-ci, son neveu et fils adoptif, Eumène I (ou Eumènès, 263-241) devint le véritable fondateur de la dynastie des Attalides, il battit le Roi Séleucides, Antiochos I (280-261) et assura ainsi l’indépendance de Pergame, indépendance qui fut consolidée par les souverains suivants, qui donnèrent à la cité splendeurs et richesses. Pergame était l’un des principaux foyers de la civilisation Hellénistique en Asie Mineure et à son apogée, la cité était la rivale d’Alexandrie. Rattaché à Rome en 129 par un testament qui amena des luttes sanglantes, le royaume devint la première province Romaine en Asie Mineure.

 

 

Royaume des Séleucides    305  à  64 av.J.C

 
Voir le Royaume des Séleucides ……

 
   La dynastie fut fondée par Séleucos I Nikâtor (Satrape de Babylonie en 321, puis Roi en 305) qui hérita d’un vaste territoire après la mort d’Alexandre le Grand (336-323). Les Séleucides gouvernèrent comme les anciens Rois Achéménides, au moyen de Gouverneurs provinciaux, les Satrapes. Séleucos I étendit sa domination de l’Inde à la Méditerranée, mais son empire s’effrita rapidement du fait du soulèvement de certaines provinces, qui petit à petit prirent leurs indépendances. En 190, les Romains battirent les Séleucides à la bataille de Magnésie du Sipyle et le Traité d’Apamée restreignit le royaume Séleucide. En 129, il ne se limita plus en Orient qu’à l’Euphrate, et, pour finir, les Séleucides ne gouvernèrent plus que sur la partie Orientale de l’Asie Mineure (Syrie Séleucide) d’où le nom quelques fois employé de "Royaume de Syrie". Pompée (106-48 av.J.C) déposa deux prétendants au trône Séleucide et la Syrie devint province Romaine en 76 av.J.C. (Voir Perse et Palestine).

 

 

Royaume de Bithynie    298/297  à  74  av.J.C

 
Voir le Royaume de Bithynie ……

 
   La Bithynie fut la région au Nord-ouest de l’Asie Mineure qui était limitée par la mer Noire au Nord, la Paphlagonie à l’Est, la Galatie et la Phrygie au Sud, la Propontide et la Mysie à l’Ouest. La Bithynie forma d’abord un État indépendant, puis elle fut annexée par le Roi de Lydie, Crésus (562-546) qui ajouta ce territoire à son royaume. Elle suivit ensuite l’histoire de l’Asie Mineure et après la chute de Crésus, passa sous la domination des Perses Achéménides qui l’inclurent dans la satrapie de Phrygie. Vers 278, Nicomède I (278-255) finit d’unifier le pays et d’instaurer un royaume indépendant fort. Il prit pour capitale Nicomédie (Izmit aujourd’hui). Cette ville aurait été créée, en 712, par une colonie de Mégariens qui lui donnèrent le nom d’"Olbia" d’après le nom de la mère de leur chef Astacos (?). La ville qui avait été détruite par le Roi de Thrace, Lysimaque (322-281) fut reconstruite en 264 à proximité du site de l’ancienne cité par Nicomède I, qui lui donne son nom de Nicomédie.
 
   Nicomédie comptait de nombreux monuments, magnifiquement ornés de statues, dont celle de Nicomède lui-même, en ivoire, que l’Empereur Romain Trajan (98-117) fit transporter à Rome. Le royaume connut la prospérité et devint un des plus importants parmi ceux d’Asie Mineure. Durant ses deux siècles d’existences, il fut constamment en guerre contre les autres royaumes hellénistiques, surtout contre Pergame. Son dernier Roi, Nicomède IV (94-74), fut détrôné par le Roi du Pont Mithridate VI (120-63) et ne reprit son trône qu’avec l’aide des Romains, à qui il légua par testament son royaume en 74 av.J.C. La Bithynie devint alors province Romaine. Plus tard sous l’Empereur Trajan, elle fut réunie à la province du Pont. Nicomédie fut ravagée par les Goths en 259 ap.J.C.

 

 

Période Romaine et Byzantine
 
À   Partir   de   66   av.J.C

 
   La victoire Romaine sur les Séleucides en 190 av.J.C à la bataille de Magnésie du Sipyle, les héritages successifs, d’Attalos III (ou Attale) de Pergame en 133 et de Nicomède IV de Bithynie en 74, plus l’annexion du royaume du Pont en 66, firent des Romains les nouveaux maîtres de l’Asie Mineure. Ils organisèrent la péninsule en différentes provinces qui connurent une réelle prospérité. Le Christianisme se répandit rapidement dans les régions de l’Ouest et du Sud où Saint Paul fonda plusieurs églises (dont Éphèse). À l’époque Byzantine l’Asie Mineure fut l’objet d’attaques constantes, successivement des Perses Sassanides, par leur Roi Khosrô II en 616 et 626 ap.J.C, puis des arabes en 668.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la bibliographie générale des royaumes voir les ouvrages de :
 
André Aymard :
Les grandes monarchies Hellénistiques en Asie après la mort de Séleucos 1er, Centre de Documentation Universitaire, Paris, 1964.
Pierre Briant et Francis Joannès :
La transition entre l’Empire Achéménide et les royaumes Hellénistiques (vers 350-300 av. J.-C.) : Actes du colloque organisé au Collège de France par la “Chaire d’histoire et civilisation du monde Achéménide et le (GDR 2538) CNRS, 22-23 Novembre 2004, De Boccard, Paris, 2006.
Aude Cassayre :
La justice dans les cités Grecques : De la formation de royaumes Hellénistiques au legs d’Attale, Presses Universsitaires de Rennes, Rennes, Janvier 2010.
François Chamoux :
La civilisation Hellénistique, Arthaud, Paris, 1985.
Omar Coloru, Pierre Briant et Biagio Virgilio :
D’Alexandre à Menandre, Université Panthéon-Sorbonne, Paris, Università degli studi, Pise, 2006.
Anne Geiser :
Alexandre le Grand et les royaumes Hellénistiques, Musée monétaire cantonal, Lausanne, 2010.
Maurice Holleaux :
Rome, la Grèce et les monarchies Hellénistiques : Au IIIe siècle avant J.-C. (273-205), Editions de Boccard, Paris, 1935 – G.Olms, Hildesheim, New York, 1969.
Ludovic Lefebvre et Sylvie Le Bohec :
La présence Lagide en Grèce continentale et dans les îles de l’Égée au IIIe siècle av.J.C, Université de Rouen, Histoire Grecque, 2007.
Arnaldo Momigliano et Marie-Claude Roussel :
Sagesses barbares : Les limites de l’Hellénisation, F. Maspero, Paris, 1980.

 

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