Les  colonies  de  Milet
 

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Les colonies fondées par Milet – suite …..

 
   Milet était considérée comme la plus grande métropole Grecque. Elle est réputée pour être la cité qui créa le plus grand nombre de colonies parmi toutes autres villes hellénistiques. Pline l’Ancien (Écrivain et naturaliste Romain, 23-79), dans son Histoire naturelle (Livre V), en cite plus de quatre-vingts fondées par Milet autour de la mer Noire, parmi lesquelles les plus connues sont :

 

 
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Kerkinitis

 
   Kerkinitis (En Grec : Κερκινίτης ou Ευπατορία Κερκινίτις Eupatoria Kerkinitis ou Yevpatoria, en Ukrainien : Євпаторія  Evpatoria, en Russe : Евпатория Evpatoria, en Arménien : Եվպատորիա  Yevpatoria, en Criméen Tatar : Kezlev, en Turc : Gözleve) est une ville située sur la côte Ouest de la péninsule de Crimée, sur les rives de la mer Noire. Ce fut lors de sa création par les colons Milésiens, vers 500 av.J.C, qu’elle fut appelée Kerkinitis. Avec le reste de la Crimée, elle fit partie des dominations du Roi du Pont, Mithridate VI (120-63) dont le surnom, Eupator, donnera le nom à la ville moderne.
 

Bibliographie

 
Institut Arkheologii :
Antichnyĭ polis Kerkinitida, en Anglais, The antique polis of Kerkinitis, Predprii︠a︡tie Feniks, Simferopolʹ, 2013.
Michèle Brunet :
Territoires des cités grecques : Actes de la table ronde internationale organisée par l’École Française d’Athènes, 31 octobre-3 novembre 1991, École Française d’Athènes, Athènes, De Boccard Édition-diffusion, Paris, 1999.
Polydore Vacquier :
Numismatique des Scythes et des Sarmates, Kerkinitis et Tannais, Librairie de Firmin-Didot, Paris, 1881.

 


 

Vue de la baie de Kytoros
Photo avant retouche : Wikipédia

Kytoros

 
   Kytoros (ou Cytorus ou Cytoros ou Kytorus, en Grec : Κύτωρος ou  Κύτωρον Kytoron, en Latin : Cytorum) se situait sur la côte Nord de l’Asie Mineure, dans l’ancienne région de Paphlagonie, à l’Ouest de la ville actuelle de Cide (12 km). Certains spécialistes pensent qu’il s’agit de la ville de Cide elle même. Elle est mentionnée par Homère en liaison avec Amastris (ou Amasra). Elle fut fusionnée, vers 300 av.J.C avec deux autres colonies Ioniennes : Tium Sesamus et Cromna, par la Reine Amastris, l’épouse du Roi de Thrace, Lysimaque (322-281), lors de sa séparation avec ce dernier et fit partie de la nouvelle ville appelée Amastris (aujourd’hui Amasra). Elle suivit le cours de l’histoire de cette cité faisant partie jusqu’en 70 av.J.C du royaume du Pont.
 
   Date où elle fut prise par le Romain le Proconsul Lucius Licinius Lucullus (Homme d’État et Général, 115-57), dans sa seconde guerre contre le Roi du Pont Mithridate VI, (120-63). Pline Le jeune (ou Caius Plinius Caecilius Secundus, écrivain et homme politique Romain, 61-v.114), lorsqu’il fut Gouverneur de Bithynie et du Pont, décrivit Amastris, dans une lettre à l’Empereur Trajan (98-117) comme une belle ville. Sur une pièce de monnaie de l’époque de Trajan, Amastris a le titre de “Métropolis”. Elle continua d’être une ville assez importance jusqu’au VIIe siècle de notre ère, car lors de l’époque Byzantine, son acropole fut transformée en forteresse et une église, encore visible aujourd’hui, fut construite. Kytoros aurait survécu ensuite sous le nom de Gideros. (Voir Amastris)

 

Kotyora

 
   Kotyora (ou Cotyora, en Grec : Κοτύωρα  Kotyora, en Turc : Ordu ou Ordou “Armée”, en Arménien : Օրդու Orti) fut un port sur la côte Sud de la Mer Noire. Aujourd’hui en Turquie, elle est la capitale de la province du même nom : Ordou (ou Ordu). Des artefacts datant de 15 000 av.J.C y ont été découverts. On pense que la cité fut créée au VIIIe siècle av.J.C par des Milésiens de Sinope qu’ils venaient de fonder. Il faut préciser que l’association de Kotyora et Ordou est incertaine car cette dernière ne fut créée qu’au XVe siècle ap.J.C pour servir de centre militaire Ottoman (d’où le nom Ordou "armée"). Ordu est aussi le nom de la tente en Mongolie et dans les tribus Turques. Selon la légende, les Argonautes débarquèrent à Kotyora lors de leur recherche de la Toison d’or. Xénophon (Philosophe, historien et maître de guerre Grec, v.430-v.355) mentionne la ville (Anabase V.5.3f), de même que Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C), beaucoup plus tard (XII .3.17). Arrien (ou Lucius Flavius Arrianus Xénophon ou Arrien de Nicomédie, historien Grec et philosophe de l’époque Romaine, v.85-v.145), dans son Périple Ponti Euxini décrivit la cité comme un village.
 

Bibliographie

 
Paulos Chairopoulos :
Apo ta Kotyōra stēn Anoixia, Ekdotikos Oikos Adelphōn Kyriakidē, Thessalonique, 1996.
Kōnstantinos Chionidēs :
Hoi Hellēnes stis paralies tou Pontou : Sinōpē, Amisos, Kotyōra, Kerasous, Trapezous : 1300 p. Ch. mechri sēmera : me 350 phōtographies, Ekdot. Oikos Aphōn Kyriakidē, Thessalonikē, 1998
Deniz Burcu Erciyas :
Cotyora, Kerasus and Trapezus : The three colonies of Sinope, pp : 1195-1206, Bar International Series, 1675, Part 2, 2007.
Constantine Hionides : (Kōnstantinos Chionidēs)
The Greek Pontians of the Black Sea : Sinope, Amisos, Kotyora, Kerasus, Trapezus, 1300 BC-2000 AD, Constantine Hionides, Boston, 1996.
Iōakeim D.Saltsēs :
Chronika Kotyōrōn : Historikē monographia gia tēn polē Kotyōra (Ortou) tou Pontou, Ekdotikos Kyriakidēs, Thessalonique, 1955.

 


 

Vue des bains Romains

Odessos

 
   Odessos (ou Odessus ou Varna, en Bulgare : Варна) était une ville au Nord-est de la Bulgarie actuelle. Elle est identifiée aujourd’hui à la cité de Varna, au bord de la mer Noire, près de la frontière avec la Roumanie. La région d’Odessos fut peuplée par les Thraces, dès le IIe millénaire av.J.C et avant, par la mystérieuse "Culture Varna", qui date du Chalcolithique et qui développa la poterie et l’orfèvrerie. Odessos fut fondée, selon certaines sources, par les Milésiens au VIIe siècle av.J.C, cependant, le plus ancien matériel archéologique Grec retrouvé est daté entre 600-575 av.J.C. Selon Scymnos de Chio (en Grec : Σκύμνος ο Χίος, géographe Grec du IIe siècle av.J.C), elle fut fondée à l’époque du dernier Roi des Mèdes, Astyage (585-550/49). Les Grecs donnèrent à la ville le nom Odessos qui sera utilisé de l’antiquité jusqu’à l’époque médiévale. Ce nom est attesté par Strabon (Géographe, historien et philosophe Grec, v.64 av.J.C-v.23 ap.J.C).
 
    Odessos fut membre de la Pentapole Pontique (Nom donné, dans l’Antiquité, à plusieurs contrées où se trouvaient cinq villes principales. Elle fut peuplée pour moitié de Ioniens et de Thraces, ce qui facilita les échanges commerciaux avec l’immense territoire de ces derniers dans l’arrière-pays. Grâce à son artisanat de poterie et de la transformation des métaux, cette colonie Grecque prit rapidement de l’importance. Les fouilles à proximité des sites Thraces ont montré une occupation ininterrompue du VII au IVe siècle av.J.C et des relations commerciales étroites avec Milet. L’alphabet Grec fut utilisé et appliqué à des inscriptions en Thraces depuis au moins le Ve siècle avant notre ère. Cette ville hellénistique vénérait un grand Dieu, dont on a des inscriptions en Thrace et dont le culte a survécu bien au-delà de la période Romaine. En 339 av.J.C, elle fut en vain assiégée par le Roi de Macédoine, Philippe II (359-336) qui fut obligé de conclure un traité. Cependant le fils de ce dernier, Alexandre le Grand (336-323) prit la ville en 335 et elle devint possession Macédonienne à partir de cette époque.


 

Autre vue des bains Romains

 
   Après la mort d’Alexandre et les querelles de territoire qui s’en suivirent, Odessos passa sous le contrôle du Roi de Thrace, Lysimaque (322-281), contre lequel elle se révolta en 313, faisant partie d’une coalition avec d’autres villes du Pont et les Gètes. La cité fut un des champs de batailles dans la guerre entre le Roi du Pont, Mithridate VI (120-63) et le proconsul Romain Lucius Licinius Lucullus (Homme d’État et Général, 115-57). Lucullus remporta quelques victoires et occupa les cités Grecques des rives de la mer Noire, d’Apollonia (ou Sozopol) jusqu’au Delta du Danube. Les habitants des villes conquises demandèrent alors de l’aide au Roi Gète de Dacie, Burebista (ou Boirebista ou Byrebistas, en Grec : Βυρεβιστα ou Βυρεβιστας ou Βοιρεβίστας, 82-44). Ce dernier défit l’armée Romaine près d’Histria (ou Istros) et intégra à son royaume les villes libérées d’Histria, de Tomis, de Callatis (Ouest de la mer Noire, aujourd’hui Mangalia), de Dionysopolis et d’Apollonia. Il poursuivit son avance et prit Mesembria, Odessos, Olbia et Tyras.
 
   Puis Odessos devint la ville Romaine d’Odessus, d’abord incluse dans le Praefectura orae maritimae et en 15 ap.J.C elle fut annexée à la province de Mésie (Plus tard Mésie inférieure). Ce fut à la fin du IIe siècle que furent construits les bains publics (Le bâtiment mesurait 100 m x 70 m sur une hauteur de 25 m) dont il reste les vestiges aujourd’hui sur le site (D’ailleurs les plus grands vestiges Romains de Bulgarie). Odessos fut un des premiers centres Chrétiens de la région, comme en témoignent : Les ruines des premières basiliques, un monastère Monophysite (Doctrine Christologique apparue au Ve siècle dans l’Empire Byzantin) et les indications d’Ampliatus, disciple de Saint André (qui, selon l’Eglise Orthodoxe Bulgare aurait prêché dans la ville en 56 ap.J.C) qui fut Évêque. Des documents impériaux du VIe siècle dénomment Odessos "Ville Sainte" Sacratissima Civitas.
 
   En 442, un traité de paix entre l’Empereur Romain Théodose II (402-450) et le Roi des Huns Attila (433-453) fut signé à Odessos. En 513, la cité devint un point central de la révolte de Vitalien (Général Romain de l’Est) contre l’Empereur Anastase I (491-518). En 536, Justinien I (527-565) en fit le siège. Entre 593 et 595 ap.J.C la ville servit de camp militaire d’hiver dans la campagne Romaine des Balkans. Elle fut aussi le terrain de la lutte entre les Romains et les Slaves. Un royaume Slaves s’y est probablement développé à partir de 615. En 681, elle fut conquise par le Khan Bulgare, Asparuch (ou Isperih ou Ispor, en Bulgare : Аспарух ou Исперих ou Испор, 641-v.702). Ce fut à partir de cette époque qu’elle prit le nom de Varna. On a découvert en 1972 la nécropole de la cité à l’Ouest de Varna. La particularité du cimetière est que les tombes mises au jour ne possédaient pas des restes humains. On pense aujourd’hui qu’elles ne servaient que de symbolique funéraire, le défunt étant enterré plus loin. Les tombes furent fouillées en 1991 et on y trouva des objets en or. Ont survécu aussi, et datant du IIe Siècle de notre ère, des fragments de bains Romains.

 

Bibliographie

 
Boris Kalinkov :
Odessos, Varna, FIL, Varna, 2008.
Anna Haralambieva :
Die Römischen thermen in Odessos, Contour, Varna, 2002 – En Anglais, The Roman baths of Odessos, Varna Contour, Varna, 2003.
Krzysztof Nawotka :
The western Pontic cities : history and political organization, A.M.Hakkert, Amsterdam, 1997.
Behrendt Pick :
Die münzen von Odessos und Tomis mit einer ergänzungstafel, Reimer, Berlin, 1910.
Velizar Iv Velkov :
Roman cities in Bulgaria : Collected studies, Hakkert, Amsterdam, 1980.

 

Olbia

 
   Olbia (En Latin : Olbia ou Olvia, en Grec : Oλβία Ποντική  Olbia Pontique, en Ukrainien : Ольвія) fut une ville sur les berges de l’estuaire du Bug méridional (ou Hypanis ‘Yπανις), à l’opposé de l’Île de Berezan. Son port était l’un des plus important débouché sur la Mer Noire pour l’exportation des céréales, de poissons et d’esclaves vers la Grèce et pour l’importation des biens de l’Attique en Scythie. Borysthènes serait une ancienne cité à part entière qui se réfère généralement à la Dniepr, mais de temps en temps aussi à Olbia. Cette dernière fut fondée par les colons Milésiens au VIe siècle av.J.C et l’important commerce maritime de la cité dura pendant un millénaire.


 

Vue d’une partie du site

 
   Au cours du Ve siècle avant notre ère, lorsque la colonie fut visité par Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425, il fut frappé par le signe distinctif de la monnaie de la cité, en bronze ou en l’argent, en forme de dauphins. La forme était insolite compte tenu que toutes les pièces étaient rondes dans le monde Grec. Cette forme de pièce proviendrait des jetons sacrificiels utilisés dans le temple d’Apollon. L’historien Martin Litchfield West pense que les premières pratiques de la religion Grecque, en particulier les Mystères Orphiques, furent fortement influencées par les pratiques Chamanistes d’Asie centrale. Un grand nombre de graffitis Orphiques découvert à Olbia semblent témoigner que la colonie était un point de contact important entre les Grecs et les peuplades d’Asie centrale.
 
   Après que la ville eut adopté une constitution démocratique, ses relations avec Milet furent régies par un traité. Celui-ci permit aux deux cités-États de coordonner leurs opérations contre Zopyrion, un Général d’Alexandre le Grand (336-323) lors de sa conquête de la région. Vers la fin du IIe siècle av.J.C, Olbia connut un déclin économique. Elle fut obligée alors de se soumettre au Roi des Scythes, Scilurus (ou Skilurus, † v.108 av.J.C). Après la mort de ce dernier, vers 108, les Scythes furent défait par le Roi du Pont, Mithridate VI (120-63). Sous la dominance Pontique la ville connut un regain de prospérité. Cependant elle fut un des champs de batailles dans la guerre entre Mithridate VI et le proconsul Romain Lucius Licinius Lucullus (Homme d’État et Général, 115-57). Lucullus remporta quelques victoires et occupa les cités Grecques des rives de la mer Noire, d’Apollonia (ou Sozopol) jusqu’au Delta du Danube. Les habitants des villes conquises demandèrent alors de l’aide au Roi Gète de Dacie, Burebista (ou Boirebista ou Byrebistas, en Grec : Βυρεβιστα ou Βυρεβιστας ou Βοιρεβίστας, 82-44).
 
   Ce dernier défit l’armée Romaine près d’Histria (ou Istros) et intégra à son royaume les villes libérées d’Histria, de Tomis, de Callatis, de Dionysopolis et d’Apollonia. Il poursuivit son avance et conquit Mesembria, Odessos (ou Varna), Olbia et Tyras. Cette prise de pouvoir mit fin à la prédominance économique d’Olbia dans la région. Après avoir perdu les deux tiers de son territoire, la cité fut restaurée par les Romains, cependant dans des dimensions plus modestes et avec une forte population de barbare. Dion de Pruse (ou Dion Chrysostome ou Dio Cocceianus, orateur Grec, écrivain, philosophe et historien de l’Empire Romain, v.40-v.120) visita la ville qu’il décrivit dans ses “Discours Borysthèniques“. Olbia fut ensuite incorporée à la province de Basse-Mésie pour être finalement abandonnée au IVe siècle ap.J.C, après avoir été incendiée au moins deux fois lors des guerres Gothiques, ou contre les Scythes.
 
   Avant 1901, le site d’Olbia, situé près du village de Parutino dans le Raïon (Subdivisions administratives) d’Otchakiv en Ukraine, appartenait aux Comtes Musin-Pouchkines, qui malheureusement n’autorisèrent aucune fouille sur leur domaine. Les premières eurent lieu en 1901 jusqu’en 1915, puis de 1924 à 1926. Elles furent dirigées par Boris Farmakovsky. Les découvertes archéologiques, notamment les inscriptions et les sculptures, furent importantes. Le site est toujours fouillé de nos jours.

 

Bibliographie

 
Eugène Belin de Ballu :
Olbia, cité antique du littoral Nord de la mer Noire, E.J.Brill, Leiden, 1972.
John Boardman :
Olbia and Berezan. The early pottery, pp : 201–204, Historia Einzelschriften 121, The Greek colonisation of the Black Sea Area, Historical interpretation of archaeology Steiner, Stuttgart, 1998.
David Braund et Sergej D.Kryzikkij :
Classical Olbia and the Scythian world : From the sixth century BC to the second century AD, Oxford University Press, Oxford, 2007.
Yvon Garlan :
Les villes Grecques de la mer Noire : Olbia, Panticapée, Chersonèse, Éditions Faton, Dijon, 1993.
Christel Müller :
D’Olbia à Tanaïs : Territoires et réseaux d’échanges dans la mer Noire septentrionale aux époques classique et hellénistique, Collection : Scripta Antiqua, Ausonius, Paris, Septembre 2010.
Juri G.Vinogradov et Sergej D.Kryzikkij :
Olbia. Eine altgriechische Stadt im nordwestlichen Schwarzmeerraum, E.J. Brill, Leiden, 1995.

 


 

Vue d’une partie du site de Panticapée

Panticapée

 
   Panticapée (En Latin : Panticapaeum, en Grec : Παντικάπαιον Pantikápaion) est identifiée aujourd’hui à la ville de Kertch. Elle fut une importante cité et port Grec en Chersonèse Taurique, sur la péninsule de Crimée. Elle était située sur une colline, le mont Mithridate, sur le côté Ouest du Bosphore Cimmérien. Elle fut fondée par les colons Milésiens à la fin du VIIe ou début du VIe siècle av.J.C. Au cours des Ve et IVe siècles av.J.C, la ville devint la résidence du premier Roi du Bosphore Cimmérien, de la dynastie des Archéanactides (ou Arkhéanaktides, en Grec : Αρχαιανακτίδαι), puis ce fut le règne de celle des Spartocides (ou Spartacides, en Grec : Σπαρτοκίδαι, fondée par Spartokos I, 438-433). De ce fait la cité elle-même fut parfois appelée Bosphore Grec. Son déclin économique se situa entre les IVe et IIIe siècles avant notre ère. Il fut du à la conquête Sarmate de la steppe et la concurrence croissante dans le commerce du grain, en particulier celui produit par les Égyptiens.
 
   Le dernier Roi des Spartocides, Pairisadès V (ou Paerisades, v.140-107) dut subir les attaques des Scythes. Sachant qu’il était inférieur militairement, pour faire face aux assauts, il demanda de l’aide au Roi du Pont, Mithridate VI (120-63). Celui-ci réussit à mettre un terme au conflit. Cette libération est due à un de ses Généraux, un certain Diophante, qui plutôt fut envoyé en Chersonèse Taurique pour aider les villes Grecques contre le Roi de Petite Scythie, Palacus (ou Palacos). Malheureusement lors d’une bataille Pairisadès V fut assassiné par des Scythes. Avec sa mort Mithridate VI récupéra le trône du Bosphore, qu’il donna en 70 à son fils aîné, Macharès. Panticapée passa alors sous la domination du royaume du Pont.


 

Statère en Bronze de Panticapée – v.350 av.J.C.

 
   La ville ne restera pas longtemps sous la tutelle Pontique. En 63, après sa défaite dans une guerre contre Rome Mithridate VI fut à son tour tué dans la cité, assassiné, poignardé par un guerrier Celte. Une autre version de sa mort nous dit qu’il tenta de s’empoisonner, mais ayant pris la précaution de se faire immuniser contre les poisons, il se fit donner la mort par un de ses mercenaires Galates. Son fils Pharnace II (ou Pharnacès, 63-47) lui succéda, mais les citoyens de Panticapée se révoltèrent contre lui. La même année, Panticapée fut partiellement détruite par un tremblement de terre. Les Raids des Goths et des Huns favorisèrent son déclin. Elle fut plus tard intégrée à l’État Byzantin de l’Empereur Justin I (518-527) au début de son règne. Au VIIe Siècle, la ville tomba sous le contrôle des Khazars.
 
   Les fouilles des ruines du site ont commencée en 1830. Au cours de celles-ci, durant le XIXe et XXe Siècle, la nécropole fut mise au jour, ainsi que de nombreuse pièces de monnaie, des stèles et des vases. Grâce à l’archéologie on sait que durant les premiers siècles de l’existence de la cité, les articles importés de fabrication Grecque prédominaient. La poterie, les terres cuites et les objets métalliques venant probablement des ateliers d’Athènes, de Corinthe, de Samos et de Rhodes. Dans le même temps, on sait que les industries locales essayèrent d’imiter ces modèles. Athènes fabriquait un type particulier de cuvette, connu sous le nom de Kerch ware. Les potiers locaux imitèrent le bol Hellénistique qui est connu sous le nom de style Gnathia. Panticapée frappa sa propre monnaie à partir de 550 av.J.C et au Ier siècle av.J.C des pièces d’or et de bronze. Le site de la cité est toujours en cours de fouille. L’acropole abritait un palais à péristyle, des temples d’Apollon, Artémis, Zeus et Déméter.

 

Bibliographie

 
Ivan Pavlovich Blaramberg :
Notice sur quelques objets d’antiquité découverts en Tauride dans un tumulus près du site de l’ancienne Panticapée, Chez Firmin Didot père et fils, Paris, 1822.
Yvon Garlan :
Les villes Grecques de la mer Noire : Olbia, Panticapée, Chersonèse, Éditions Faton, Dijon, 1993.
Thomas S.Noonan :
The origins of the Greek colony at Panticapaeum, pp : 77-81, AJA 77, N°1, New York, Janvier 1973.

 

Bibliographie générale

 
   Pour d’autres détails sur les villes voir les ouvrages de :
 
Suzan Bayhan :
Priene, Miletus, Didyma, Keski’n Color Kartpostalcilik, Matbaasi, 1994.
John Boardman :
Kolonien und Handel der Griechen, München, Beck, 1981.
Catherine Bouras et Jean-Yves Marc :
L’Espace maritime Egéen à l’époque impériale, Lila I Marangou, Université Marc Bloch, UFR des sciences historiques, Strasbourg, 2008.
Michèle Brunet :
Territoires des cités Grecques : Actes de la table ronde internationale organisée par l’École Française d’Athènes, 31 octobre-3 novembre 1991, École Française d’Athènes, Athènes, Paris, 1999 – De Boccard édition-diffusion, Paris, 1999.
Paul Cartledge :
Ancient Greece : A history in eleven cities, Oxford University Press, Oxford, New York, 2009.
Norbert Ehrhardt :
Milet und seine kolonien : Vergleichende untersuchung der kultischen und politischen einrichtungen, Peter Lang, Frankfurt am Main, New York, Janvier 1983.
John Garstang :
The Hittite Empire, Constable and Company Ltd., London, 1929.
Vanessa B.Gorman :
Miletos, the ornament of Ionia : A history of the city to 400 B.C.E, University of Michigan Press, Ann Arbor, 2001.
Démétrios V.Grammenos :
Ancient Greek colonies in the Black Sea, Archaeopress, Oxford, 2007.
Alan M.Greaves :
Miletos : A history, Routledge, Londres, New York, 2002.
Bernard Haussoullier :
Études sur l’histoire de Milet et du Didymeion, É.Bouillon, Paris, 1902.
Thor Heyerdahl et Per Lillienström :
Jakten på Odin : På sporet av vår fortid, Stenersen, Oslo, 2001.
Lionel Ignacius Cusack Pearson :
Early Ionian historians, Clarendon Press, Oxford, 1939.
Gocha R.Tsetskhladze :
The Greek colonisation of the Black Sea area : Historical interpretation of archaeology, Oxford University Committee for Archaeology, Oxford, 1994 – F.Steiner, Stuttgart, 1998.
Gocha R.Tsetskhladze et Jan G.de Boer :
The Black Sea region in the Greek, Roman and Byzantine periods, Dutch Archaeological and Historical Society, Amsterdam, 2002.
Velizar Iv Velkov :
Roman cities in Bulgaria : Sollected studies, Hakkert, Amsterdam, 1980.

 

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