Son origine
Mithridate VI Eupator Dionysos (ou
Eupatôr "Bien Né" ou Le grand, en
Grec :
Μιθριδάτης ΣΤ΄Ευπάτωρ Διόνυσος, 121 à 63 ou 120 à 63) fut sûrement le plus grand
souverain du royaume du Pont,
en tout cas celui ou le royaume atteignit son apogée. Il naquit en 132
(on trouve aussi 135) à Sinope.
Il fut l’un des deux fils de Mithridate V Évergète et
de
Laodice VI (ou Laodiké ou Laodicée). Selon certains auteurs il se distinguait à l’équitation, au tir à l’arc, au javelot et
il avait le don des langues, une éloquence persuasive et le goût des sciences naturelles et médicales.
En 120 (ou 121), alors qu’il était adolescent, son père fut assassiné par des proches, probablement avec la complicité de son
épouse
Laodice VI (ou Laodiké ou Laodicée).
Mithridate V
à sa mort avait légué le royaume entre la Reine et ses deux fils, Mithridate VI et Mithridate Chrestos.
S’engagea alors une compétition féroce pour le pouvoir et le jeune Mithridate craint pour sa vie.
Les meurtriers de son père multiplièrent les pièges contre lui, en tentant de provoquer un accident de cheval ou en mélangeant
des poisons à ses aliments. Pour échapper à ses ennemis, il s’exila alors dans les montagnes du Paryadrès, pratiquant,
selon Justin (ou Marcus Junianus Justinus ou Justinus Frontinus, historien Romain du IIIe siècle), la chasse et les études.
Mithridate VI – Musée du Louvre
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Il revint en 111, ou il profita d’un soulèvement du peuple et de l’armée et reprit son trône.
Il fit jeter sa mère en prison où elle mourut peu après. Il régna quelque temps avec Mithridate Chrestos
("L’Oint" ou "le Bon"). Toutefois, comme le précise Claude Vial, bien que les noms des deux
Princes figurent sur des dédicaces à l’occasion de libéralités faites au gymnasiarque de l’île de
Délos en 116/115, le cadet
n’y porte pas le titre royal ce qui est étrange si il fut aussi héritier au trône. Puis Mithridate le fit assassiner afin
d’être le seul maître du royaume. Selon Strabon
(Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C),
il reprit les hommes de son père et s’entoura des conseillers
Grecs, Lagétas et Stratarque,
tandis que Dorylaos (ou Dorylaeus) le Jeune, un de ses amis d’enfance, devint son confident et son ministre de la guerre.
Son règne
La conquête des cités de la mer Noire
Son premier travail, à peine arrivé
au pouvoir fut de réorganiser l’armée. Il s’empara rapidement des villes du
littoral de la mer Noire, puis il partit en conquête pour agrandir son royaume.
Trapézonte (ou Trezibonde),
en 112 av.J.C, devint le port d’attache de la flotte
Pontique. En 111/110, ne pouvant résister aux attaques des Scythes menées par Saumacus (ou Saumakos),
le Roi du Bosphore Cimmérien, Pairisadès V (v.140-107),
demanda de l’aide à Mithridate VI. À partir de 110, ce dernier intervint en Chersonèse Taurique (ou Crimée) afin d’y établir un
protectorat. De 110 à 107, il réussit à mettre un terme au conflit. Cette réussite fut organisée par un de ses Généraux
et conseiller, un certain Diophante (ou Diophantos), qui fut envoyé pour aider les villes
Grecques contre Palacus de Petite Scythie.
Diophante construisit un fort sur le cap Constantin qui domine la rade face à la ville de Chersonésos
(ou Chersonèse ou Chersonesus), près de l’actuelle Sébastopol, et les Scythes,
furent contraints de se retirer à l’intérieur de la péninsule, mais il lui
fallut pas moins de quatre campagnes. Saumacus (ou Saumakos) vaincu, fut envoyé captif dans le royaume
du Pont. La reprise ne se fit pas sans heurts,
Pairisadès V fut assassiné par des Scythes (ou tué au cours d’une bataille, on trouve les deux versions ?).
Grand vainqueur, vers 108/107, les cités de la mer Noire passèrent
les unes après les autres sous la dominance
Pontique, par exemple :
Olbia qui connut un regain de
prospérité ; Tomis ;
Amisos fut fortifiée et
agrandie ;
Phasis ; Pityos ; à partir de 107,
Panticapée ;
Théodosie ;
Kerkinitis (ou Eupatoria Kerkinitis, le surnom, Eupator de Mithridate
VI, donnera le nom à la ville moderne) avec le reste de la Crimée.
À la mort de Pairisadès V, en 107, Mithridate VI s’allia avec l’ancien ennemi, le Roi Scythe Skiluros et prit
le titre de Roi du Bosphore
Cimmérien sous le nom de Mithridate I,
qu’il gardera jusqu’à sa mort. Il y installera en 70 pour le diriger avec des pouvoirs royaux son fils Macharès (70-65).
La conquête de la Bithynie et de la Cappadoce
En 111, dans le même temps, il prit un nouvel allié en la personne du Roi de
Bithynie,
Nicomède III (127-94) et partagea avec lui la
Paphlagonie. Cette même année il fit assassiner le Roi de Cappadoce,
Ariarathès VI Épiphane Philopator (130-111), son beau-frère, époux de sa sœur Laodice (ou Laodice C ou Laodiké ou Laodicée),
par Gordias (ou Gordius), un noble Cappadocien. Puis il laissa
Nicomède III envahir
la Cappadoce et épouser Laodice (ou Laodice C ou Laodiké ou Laodicée)
qui agissait en tant que Régente du royaume pour son jeune fils Ariarathès VII Philométor (111-100).
En 100, il changea d’avis et refusa d’accepter le rapprochement des deux États voisins du royaume du Pont. Il annula son
alliance avec Nicomède III, envahit la
Cappadoce et chassa sa sœur ainsi
que Nicomède III du pays.
Monnaie de Mithridate VI
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Ariarathès VII demeura seul Roi, mais il refusa d’accepter le retour de Gordias (ou Gordius), l’assassin de son père, que
Mithridate VI voulait lui imposer. La relation entre les deux souverains devint alors explosive et Mithridate VI
assassina lui-même Ariarathès VII lors d’une rencontre qu’il avait organisée. Il remplaça son neveu par son propre fils de huit
ans, sous le nom d’Ariarathès IX Eusèbe Philopator (100 et 95-87). Cependant à la mort d’Ariarathès VII, un autre fils de Laodice
(ou Laodice C ou Laodiké ou Laodicée) et Ariarathès VI,
Ariarathès VIII Épiphane (100-95) était monté sur le trône de
Cappadoce proclamé Roi par la noblesse
Cappadocienne en opposition à
au fils du Roi du Pont. Il fut rapidement chassé du royaume par Mithridate VI et mourut peu de temps après de mort
naturelle. Mithridate VI restaura alors sur le trône son fils Ariarathès IX.
Le Roi
Nicomède III et Laodice (ou Laodice C ou Laodiké ou Laodicée) envoyèrent alors une ambassade à Rome pour mettre sur le trône
de Cappadoce un prétendu troisième fils d’Ariarathès VI et Laodice
(ou Laodice C ou Laodiké ou Laodicée). Mithridate VI, avec la même impudeur, dit l’historien Romain Justin (III siècle ap.J.C),
envoya aussi une ambassade à Rome pour affirmer que l’enfant qu’il avait placé sur le trône, était un descendant
d’Ariarathès V Eusèbe. Le Sénat Romain n’affecta le Royaume ni à l’un
ni à l’autre, mais garanti la liberté aux Cappadociens et, en 95,
il ordonna de déposer Ariarathès IX. Après une courte période de domination
Pontique directe, le Sénat obligea Mithridate VI
à évacuer la Cappadoce. Ariarathès IX ne fut chassé définitivement du
pays qu’en 87.
Il mourut en combattant pour son père en
Thessalie,
ou peut-être empoisonné par lui ?. Rome fit alors une tentative, pour instaurer une république en
Cappadoce. Celle-ci ayant échouée, le Sénat approuva la volonté des
Cappadociens de préserver la monarchie et leur permis de choisir qui
leur plaisait. La Cappadoce reçut alors pour Roi un Seigneur
Perse,
Ariobarzane I Philoromaios
(ou Ariobarzanês, 95-62), qui fut aussi soutenu par les Romains.
Mithridate VI ne pouvait tenir tête à Rome que s’il disposait d’alliés puissants. Il passa alors alliance avec
le Roi d’Arménie,
Tigrane II (95-54) à qui il donna en mariage sa fille
Cléopâtre.
Les deux Rois fixèrent leurs zones d’influences.
Tigrane II prétendait s’étendre à l’Est,
tandis que Mithridate VI partait à la conquête des terres Romaines en Anatolie et en Europe. En 94, le Roi du
Pont se tourna vers son ex-allié la
Bithynie, qu’il attaqua.
Tigrane II poussé par son allié,
envahit lui la Cappadoce, et en chassa
Ariobarzane I Philoromaios. Le fils de
Mithridate fut replacé sur le trône, mais il en fut chassé un an plus tard par le Général et
Consul Romain Sylla (ou Lucius Cornelius Sulla Felix, 138-78), qui imposa la restauration du Roi
Ariobarzane I Philoromaios.
À peine un an plus tard en 90,Tigrane II, chassa
encore une fois Ariobarzane I
Philoromaios de Cappadoce.
À sa mort, en 94, le Roi
Nicomède III de Bithynie laissa deux fils,
Nicomède IV Philopator
(94-74) qui lui succéda et un second fils, peut-être illégitime, nommé Socratès Chrestos (92-90/89), qui revendiquait
également le trône. Après avoir tenté d’assassiner
Nicomède IV par l’intermédiaire
d’un certain Alexandre, Mithridate VI décida de lui opposer Socratès Chrestos, qui envahit la
Bithynie à la tête d’une armée
Pontique commandée par les Généraux,
Archélaos (ou Archélaüs, en Grec :
‘Aρχέλαος, Général du Pont, † 63) et son frère Néoptolème
et s’empara du royaume. En 92, vaincu,
Nicomède IV s’enfuit à Rome afin de réclamer justice. Socratès Chrestos fut proclamé Roi, mais il ne fut toutefois qu’un
fantoche et la Bithynie se trouva de facto intégrée dans l’Empire
Pontique de Mithridate VI.
Mithridate VI – Musée du Louvre
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En 90, le Sénat Romain décida d’envoyer une commission conduite par le Général et Consul Manius Aquilius Nepos
(†88), fils du créateur de la province d’Orient, pour obtenir la restauration de
Nicomède IV sur la
Bithynie et de
d’Ariobarzane I Philoromaios
sur la Cappadoce.
Lucius Cassius, Proconsul d’Asie (en 89), qui avait une petite armée sous son commandement, fut chargé d’assister les
Ambassadeurs dans leur mission.
Socratès Chrestos réclama l’assistance de Mithridate VI, mais ce dernier se garda bien d’intervenir et, afin d’éviter d’avoir
à le livrer aux Romains, le fit mettre à mort.
Toutefois, Mithridate VI et
Tigrane II s’inclinèrent et rendirent les royaumes,
mais Aquilius demanda d’indemniser le Roi de Bithynie.
Devant le refus de Mithridate VI, Aquilius poussa
Nicomède IV à envahir le royaume du Pont. Mithridate VI en profita
et en 89, il réinstalla une nouvelle fois son fils en Cappadoce.
Puis il entreprit avec son allié la construction de 75 forteresses en Petite Arménie (ou Sophène à l’Ouest le long de la rive
droite de l’Euphrate, Cilicie) et
mobilisa une armée de 250.000 fantassins, des escadrons de chars et 50.000 cavaliers.
Il se procura des navires en Égypte et en
Syrie et enrôla les Sarmates ses anciens ennemis.
La Première Guerre de
Mithridate
(89/88-85)
Tous ces préparatifs afin de déclarer, en 89, une nouvelle
fois la guerre à Rome. Face à lui, l’armée de Nicomède IV
comptait : 50.000 fantassins et 6.000 cavaliers et celle des Romains 190.000 hommes, que commandait Manius Aquilius Nepos.
Mithridate VI remporta deux victoires décisives, qui lui livrèrent toute la
Bithynie, la
Phrygie du Nord et la Mysie.
Il pénétra ensuite dans la province d’Asie, où il fut accueilli comme un libérateur.
Les forces Romaines en Anatolie étaient divisées en plusieurs corps. Le Roi profita de cette division et elles furent
rapidement écrasées par les troupes Pontiques et
Arméniennes. Lucius Cassius, battu, se réfugia à
Rhodes. Le proconsul de
Cilicie, Quintus Oppius, fut livré
à Mithridate VI par les habitants de
Laodicée (ou Laodicée Combusta
ou Laodikeia).
Aquilius subit le sort le plus odieux. Après sa capture, il fut promené sur un âne puis on fit couler de l’or
fondu dans sa gorge pour le punir de sa rapacité.
En 88, Mithridate VI conquit l’Anatolie occidentale et il se débarrassa des Romains qui s’y trouvaient. Eut lieu alors ce
que l’on a appelé "Les Vêpres d’Éphèse", épisode où 80.000 citoyens
Romains d’Asie Mineure furent massacrés (Était tué aussi toute personne qui parlait avec un accent Latin). Parmi eux beaucoup
vivaient à Éphèse.
De 88 à 85, Smyrne,
Samos, comme l’ensemble des cités d’Asie Mineure,
soutinrent Mithridate VI dans sa guerre contre Rome. Sous celui-ci les cités
Grecques jouirent d’une certaine autonomie et de
plusieurs droits substantiels. Éphèse bénéficia même,
pour une courte période, d’une auto-administration.
La victoire de Mithridate VI incita les
Grecs à lui demander de l’aide pour se libérer eux aussi des Romains. Il envoya une flotte, l’année
suivante, à la conquête des îles de la mer Égée, sous les ordres d’Archélaos (ou Archélaüs). Ce dernier occupa
Délos où plusieurs milliers de
Romains s’étaient réfugiés. L’île fut prise mise à sac parce que restée fidèle à Rome et ne se remettra pas de cette
destruction et 20.000 personnes y furent massacrées. En 89, toutes les cités de l’île de
Lesbos capitulèrent et se rangèrent en faveur du Roi du
Pont.
Idem pour Rhodes, mais qui résista à l’abri de ses
remparts et Cos (ou Kos) où le futur Roi
d’Égypte,
Ptolémée XI Alexandre II (Roi en 80)
et son cousin Ptolémée (Roi de
Chypre, 80-58)
qui y avaient été envoyés en 103, furent capturés au printemps 88 par le Roi du
Pont.
Ils ne furent renvoyés tous les deux
en Égypte qu’en 80.
Ptolémée XI Alexandre II fut pendant
sa captivité élevé à la cour royale de Mithridate VI et il profita d’une entrevue entre ce dernier
et le Romain Sylla (ou Lucius Cornélius Sulla) pour s’échapper et rejoindre Sylla. Une grande partie de la
Grèce continentale se rallia à Mithridate VI.
Sparte et toute la Béotie dont
Thèbes à l’exception de Thespies (ou Thespiai).
À Athènes, les partisans du Roi du
Pont dirigés par Aristion (Philosophe et Tyran
d’Athènes, 88-86), prirent le pouvoir.
Pour leur collaboration, les Athéniens récupérèrent
le contrôle de Délos.
Empire de Mithridate VI lors de la Ière Guerre de Mithridate
(Cliquez pour agrandir l’image)
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Métrophane, Lieutenant d’Archélaos (ou Archélaüs), ravagea la côte de Magnésie et
menaça Démétrias (Près de la ville moderne de Volos), une place forte de
Thessalie.
Quintus Bruttius Sura, le Préfet Romain de
Macédoine, attaqua Métrophane à l’improviste et récupéra le butin entreposé sur l’île de Skiathos (ou Sciathos).
Après cette victoire, Bruttius Sura porta secours à Thespies (ou Thespiai, en Béotie), assiégée par Archélaos (ou Archélaüs) et Aristion
d’Athènes.
L’affrontement eut lieu à Chéronée, mais au bout de trois jours de lutte, des contingents
Achéens et Lacédémoniens
obligèrent Bruttius Sura à se retirer. Il attaqua alors
le Pirée, voire même l’occupa selon François Hinard. Il rejoignit ensuite l’avant-garde de Sylla (ou Lucius Cornélius Sulla),
commandée par Lucius Licinius Lucullus (Homme d’État et Général Romain, 115-57), à cette époque Questeur, qui lui demanda de regagner la
Macédoine.
Sylla débarqua en
Grèce à la tête d’une armée de 36.000 hommes.
Les villes de Béotie et du Péloponnèse qu’il traversa s’empressèrent de se ranger de son côté.
Thèbes fut châtiée pour son soutien à
Mithridate VI, Sylla confisqua la moitié de son territoire. Afin de financer ses dépenses militaires, il pilla des
sanctuaires Grecs.
Les Romains reprirent l’île de Lesbos en 88 et s’y
installèrent de façon permanente, détruisant Mytilène, accusée d’avoir
dirigé l’alliance Pontique.
La dernière ville fidèle à Mithridate VI fut conquise par Marcus Minucius Thermus, et se distingua dans la bataille un nommé
Jules César qui reçut une couronne pour avoir sauvé un soldat. Sylla marcha
ensuite sur Athènes.
Devant toutes ces victoires, Archélaos (ou Archélaüs) et Aristion,
face à l’immense armée Romaine, renoncèrent au combat et se retranchèrent, Aristion à
Athènes, et
Archélaos (ou Archélaüs) dans le port du Pirée. La flotte Pontique
contrôlait complètement la mer et le Pirée pouvait soutenir le siège qui fut mis en place par Sylla. Celui-ci fit construire
des engins de siège pour s’attaquer aux épaisses murailles, mais les Romains furent constamment harcelés par des
sorties des assiégés et l’opération s’enlisa.
Sylla concentra alors ses efforts sur
Athènes. Le 01 Mars, la ville tomba pratiquement sans résistance et le Romain la livra à ses soldats qui la pillèrent.
(Voir
Siège d’Athènes et du Pirée). Aristion se barricada dans l’Acropole et Archélaos (ou Archélaüs) abandonna la ville et se réfugia dans la forteresse de
Munichie (ou Munychie ou Kastella) sur une colline du Pirée. Sylla fit alors raser le Pirée. Mithridate VI perdit là sa
principale base d’opération en Grèce.
Archélaos (ou Archélaüs) s’enfuit de l’Attique par la mer et marcha vers le Nord pour rejoindre en
Thessalie deux autres armées
Pontiques. L’une commandée par
Dromichaetes (ou Dromichaitès) et l’autre en
Macédoine, sous les ordres de Taxilès et d’Arcathius (ou Arcathias), un fils de Mithridate VI, descendit le long de la côte
Thessalienne.
Archélaos (ou Archélaüs) rejoignit Taxilès aux Thermopyles. Sylla marcha également vers le Nord à la poursuite d’Archélaos (ou Archélaüs).
Les troupes Pontiques attendirent ce dernier aux Thermopyles et lui
tendirent un piège, mais il parvint à leur échapper.
Sylla rejoignit l’armée de Quintus Hortensius Hortalus, (Général et orateur Romain, v.114-50) près de Daulis
(Cité de Phocide, proche de la frontière avec la Béotie). L’armée d’Archélaos (ou Archélaüs), comptait plus de
120.000 combattants, alors que
Sylla et Hortensius ne disposaient que d’environ 40.000 fantassins et de 1.500 cavaliers. Selon
Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste
Grec, 46-v.125), Sylla renonça
provisoirement à engager ses troupes, terrifiées à la vue de la multitude de leurs adversaires.
Tandis que les Romains restèrent à l’abri dans leurs retranchements, l’armée
Pontique s’éparpilla dans la région,
pillant et saccageant les villes. Sylla, installa alors une garnison à Chéronée. Ainsi, il tenait toutes les issues de la
plaine du fleuve Céphise (ou Kifisos ou Khèphisos ou Mavronero) et ne laissait à Archélaos (ou Archélaüs) qu’une seule route de retraite. La
bataille de Chéronée débuta
à ce moment et fut remportée par les Romains.
(Voir la bataille de Chéronée).
Copie, sans doute d’époque
Augustéenne, d’un portrait de Sylla, du IIe siècle av.J.C – Glyptothek Munich
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Après la défaite d’Archélaos (ou Archélaüs), Mithridate VI, leva une nouvelle armée
de 84.000 hommes et envoya un détachement de 60.000 hommes
sous le commandement de Dorylaos (ou Dorylaeus), qui devait rejoindre le restant des troupes d’Archélaos (ou Archélaüs) à
Orchomène de Béotie.
L’armée Romaine devant l’ampleur de celle de Mithridate VI abandonna Sylla. Celui-ci rassura ses soldats et leur redonna du
courage. Il s’arrêta et leur dit : "Soldats, au moins de retour chez vous, quand on vous demandera
où vous avez laissé votre Général, n’oubliez pas de dire que c’est à Orchomène". Il regagna à sa
cause par cette phrase les déserteurs et bien que très inférieur en nombre il gagna la bataille contre Archélaos (ou Archélaüs) et Mithridate VI.
(Voir la bataille d’Orchomène).
Cette défaite obligea Mithridate VI à traiter, d’autant plus qu’il eut affaire à une deuxième armée Romaine
dirigée par Caius Flavius Fimbria (ou Gaius Flavius, Général et Politicien Romain, † 84) qui, selon François Hinard,
l’assiégea dans
le port de Pitane (près de Çandarlı) en Éolide.
Toutefois, comme il n’avait pas de flotte, il ne put le capturer. Une des rares cités d’Asie Mineure à être restée fidèle au Sénat Romain fut
Sardes qui
l’aida dans sa lutte contre le Roi du
Pont. Pour son comportement héroïque, la ville obtint certains privilèges, comme une position
particulière dans le conseil de la province, et une cour de justice importante. Mithridate VI perdit alors petit à petit toutes ses conquêtes.
Toujours en 85, Sylla le contraint à signer la paix de Dardanos (En Troade entre Sestos et Abydos).
Selon Wolfram Letzner, l’entrevue entre les deux hommes fut marquée par un
climat glacial. Sylla, y refusa de saluer Mithridate VI, et lui fit sentir qu’il était le vainqueur. Mithridate VI accepta à
contrecœur de renoncer à ses conquêtes. Il restitua la Bithynie, la
Cappadoce et la Galatie.
Il céda aux Romains 70 navires de guerre et 2.000 talents d’or (Presque 52 tonnes), équivalant à 12 millions de drachmes.
Selon François Hinard, ce traité n’était pas si défavorable pour Mithridate VI, qui conservait son royaume dans sa situation
d’avant la guerre, et gardait l’immense butin raflé par ses pillages au début de celle-ci.
Il rendit également les cités Grecques
et les villes d’Asie qui avaient accueilli le Roi perdant, furent, elles aussi condamnées à une indemnisation de 20.000 talents
avec cinq ans d’arriérés d’impôts ce qui les endetta pour une très longue période. Elles subirent également d’autres dommages
et humiliations, par exemple Sylla obligea chacun des habitants de
Smyrne à défiler nu en plein hiver.
La Deuxième Guerre
de Mithridate (83-81)
Les Romains réussirent à
imposer à Mithridate VI le retour dans son royaume, mais seulement au bout de cinq années de guerre acharnées. Rome pensait
que Mithridate VI, cantonné dans son royaume, leur apporterait la paix dans la région. Sylla y laissa Lucius Licinius Murena
(Consul et Général, 105-22), en qualité de Propréteur, avec deux légions,
mais les deux protagonistes ne tardèrent pas à se chercher querelles. Le prétexte pour reprendre les hostilités fut vite trouvé.
Le Roi du Pont détenait encore illégalement une partie de la
Cappadoce.
De plus, il préparait une expédition pour défendre militairement le Royaume du
Bosphore Cimmérien (aujourd’hui détroits Kertch ou Ienikale)
contre les Scythes. Murena pensa que ces préparatifs étaient dirigés contre Rome et une série d’accrochements eurent lieu.
Le Romain voyant que Mithridate VI devait faire face à ces rébellions, intervint alors pour prendre et saccager la ville de
Comana du Pont (ou Kommana ou Kommanae, au bord de la rivière Iris, l’actuelle rivière Yeşilırmak), dont il pilla le
temple.
Tétradrachme or de Mithridate VI |
Mithridate VI porta plainte contre Murena auprès du Sénat Romain. Au printemps 82,
Murena franchit le fleuve Halys et s’empara de 400 villages Pontiques. Sylla
(ou Lucius Cornélius Sulla) afin de faire cesser les hostilités intima l’ordre à Murena de rentrer à Rome, mais ce dernier
se remit en campagne. Mithridate VI en profita et continua son action offensive.
Les deux armées se retrouvèrent face à face de chaque côté du Halys. Mithridate VI, franchit
le fleuve et mit les Romains en déroute. Murena fut obligé de se retirer en
Phrygie par des chemins de montagne.
Le Roi du Pont poussa Tigrane II à attaquer la
Cappadoce
et à expulser de nouveau Ariobarzane I Philoromaios.
Dans ce nouveau conflit, 300.000 habitants furent déportés pour peupler la nouvelle capitale de
Tigrane II,
Tigranocerta.
L’intervention inconsidérée de Murena n’était pas du goût de Sylla qui chargea Aulus Gabinius (Homme
politique et Général Romain, v.100-47) de négocier. De son côté, Mithridate, qui devait faire face à une révolte des tribus du
Bosphore, ne désirait pas se presser.
En 81, un accord fut trouvé entre les deux parties. Il devait être scellé par le mariage d’une fille de Mithridate VI avec un fils
d’Ariobarzane I Philoromaios, mais cet accord ne fut pas
ratifié. Toutefois une relative paix s’installa qui donna le temps à Mithridate VI de terminer ses préparatifs de guerre. Il ne
négligea rien pour préparer le conflit. Il s’allia à Quintus Sertorius (122-72), Général Romain contrôlant l’Espagne. Il
entretint des relations avec les Scythes, les
Thraces et les Bastarnes. Il
reconstruisit sa flotte avec 400 navires et soutint les pirates
Ciliciens.
Il disposait maintenant d’une armée de 140.000 fantassins et 16.000 cavaliers,
il ne lui manquait plus qu’une occasion pour déclarer une nouvelle fois la guerre à Rome.
La Troisième Guerre
de Mithridate (74-63)
et la fin du règne
En 74, elle se présenta à lui avec la mort du Roi de
Bithynie, Nicomède IV,
les Romains se prétendant héritiers du trône. Mithridate VI ne pouvait accepter cette situation et au printemps 73, il entra en
guerre. Il envoya une armée, commandée par Diophante, occuper la
Cappadoce. Dans le même temps, sa propre armée et sa flotte
se dirigèrent vers la Bithynie et s’installèrent à
Nicomédie afin d’y rétablir le Roi légitime, le fils de
Nicomède IV.
Une terrible bataille navale se déroula à Chalcédoine
entre la flotte Pontique et celle des Romains commandée par le Consul Marcus Aurelius Cotta.
Cotta avait mobilisé une flotte Romaine importante dans le Bosphore, mais à l’extérieur du port de
Chalcédoine il fut écrasé par la flotte de Mithridate VI.
Les navires Romains cherchèrent refuge à l’intérieur du port, mais en vain, la flotte Pontique leur coupa l’accès au port, où ils furent
détruit ou capturé. Après la victoire, Mithridate VI déplacé contre la ville contrôlée romaine de Cyzique, qu’il assiégea. Cela a conduit à la bataille de Cyzique.
Dans le même temps, une partie de l’armée de Mithridate VI poussa jusqu’à
Apollonia.
La ville fut prise et le Roi la fortifia pour renforcer ses défenses face aux Romains. Cependant, en 72 une attaque
Romaine aura raison de la cité qui tombera. Mithridate VI expulsa les résidants Romains et passa dans la
province Romaine d’Asie, où il fut cette fois encore accueilli en libérateur. Puis, toujours à la même époque, fort de son succès, il assiégea
Cyzique, alliée de Rome, sur la côte
de l’Hellespont avec 300.000 hommes. Rome envoya Lucius Licinius Lucullus (Homme d’État et Général, 115-57)
maintenant Proconsul, pour le confronter et ce dernier réussit à l’arrêter.
Lucullus remporta quelques victoires et occupa les cités
Grecques des rives de la mer Noire,
d’Apollonia
(ou Sozopol) jusqu’au delta du Danube. Mithridate VI échappa de justesse aux cavaliers Galates, alliés des Romains,
lancés à sa poursuite. Il se réfugia alors dans une forteresse
d’Arménie chez son gendre
Tigrane II
et assista impuissant au pillage des villes de son littoral :
Amisos et
Héraclée
du Pont tombèrent en 71,
Sinope fut prise en 70.
Mithridate VI ne bougea plus pendant presque deux ans.
Après la prise de Cabira, Lucullus demanda au Roi d’Arménie
l’extradition de Mithridate VI, mais Tigrane II refusa.
Tétradrachme de Tigrane II –
British Museum |
En 69, les Romains entrèrent en Arménie,
et en Octobre la
capitale Tigranocerta fut assiégée.
Tigrane II
partit avec une immense armée pour secourir sa ville. Lucullus avec pourtant des forces largement en infériorité numérique, par sa tactique,
écrasa l’armée de Tigrane II qui perdit
la bataille
de Tigranocerta et la ville capitula. Elle fut prise et saccagée. (Voir
La bataille de Tigranocerta). Pendant l’hiver 69-68, Mithridate VI et
Tigrane II réorganisèrent leurs forces et levèrent une
immense armée de 70.000 hommes et passèrent alliance avec le Roi des
Parthes,
Phraatès III (70-57).
Toutefois, ce dernier en voulait au Roi Arménien qui avait
accaparé en Mésopotamie plusieurs États
vassaux des Parthes. De ce fait,
Phraatès III refusa d’aider
Mithridate VI et Tigrane II
dans leur lutte contre les Romains.
D’autres sources disent que c’est parce qu’il était trop âgé qu’il aurait décliné l’offre
d’alliance du Roi du Pont,
il y a sûrement là erreur avec son père, Sanatrocès (ou Sanatruces ou Sinatruces ou Arsace XI, 93 à 70 ou 77 à 70).
Lucullus réussit à remporter encore quelques victoires, mais après une bataille,
le 6 Octobre 68, en raison de lourdes pertes du coté Romain, les légions Romaines se mutinèrent et refusèrent de poursuivre les
combats, ce qui empêcha Lucullus de s’emparer de l’ancienne capitale
Arménienne,
Artaxata et il rentra en
Mésopotamie.
Mithridate profita de cette faiblesse des Romains pour reconquérir son royaume à la tête de 10.000 cavaliers
Arméniens.
Lucullus voulut reprendre l’offensive, mais ses légions n’acceptèrent pas de se mettre en campagne avant le printemps.
Mithridate et Tigrane II
exploitèrent ce délai pour attaquer par surprise. Ce fut un désastre pour les
Romains, plus de 7.000 soldats périrent. Rome limogea Lucullus et début 67 le
remplaça par Acilius Glabrio pour diriger la guerre contre Mithridate VI.
Lucullus, qui espérait récupérer son poste par une victoire décisive, ne tint
pas compte de cette décision. Il souhaitait empêcher la jonction des armées de
Mithridate VI et de Tigrane II, mais ses légions arrivées à la frontière
du Cappadoce,
tournèrent le dos à l’ennemi, puis arrivées au Halys désertèrent.
Le Sénat fut obligé de constater qu’il n’avait plus d’armée et que Mithridate VI régnait de nouveau sur
le Pont et
Tigrane II sur
sur l’Arménie et la
Cappadoce. Il confia alors au Général et Consul Pompée (ou Cnaeus
Pompeius Magnus, 106-48) le commandement de la guerre contre ces deux Rois. Au printemps de 66, Pompée arriva de
Cilicie.
Selon Dion Cassius (Historien Romain, v.155-v.235), sa première action aurait été de proposer la paix à Mithridate VI,
qui aurait ignoré cette avance, espérant gagner le Roi des
Parthes,
Phraatès III
(70-57) à sa cause. Pompée fut plus rapide et conclut lui-même une alliance avec ce dernier, l’incitant de plus à attaquer
immédiatement le royaume Arménien. Surpris par cette action,
Mithridate Vi aurait alors demandé la paix.
Pompée se rendit en Galatie pour relever Lucullus de son commandement. À partir de ce moment les Romains prirent
l’offensive. L’armée Romaine harcela Mithridate VI et, face à son avancée, le Roi évita le combat. Il entra lui aussi dans
une guerre d’escarmouches et pratiqua la politique de la terre brulée sur les régions que les Romains traversaient pour les
affamer. Pompée se dirigea vers la Petite Arménie (ou Sophène).
Le Roi du pont se retrancha sur une hauteur mais Pompée l’encercla. Au bout de 45 jours, Mithridate VI réussit à s’échapper de
nouveau. Les Romains le rattrapèrent et le surprirent au milieu de la nuit lors une bataille qu’ils lui livrèrent sur l’Euphrate.
Selon Éric Teyssier, Mithridate VI, perdit plus de 10.000 soldats, mais il parvint à s’échapper encore une fois avec une
poignée de fidèles et son épouse Hypsicrateia. Rejeté par son ex allié
Tigrane II,
qui offrit même, selon Plutarque (Philosophe,
biographe et moraliste Grec,
46-v.125), une récompense pour sa capture de 100 talents, Mithridate VI n’eut d’autre choix que de gagner la
Colchide où il passa l’hiver 66/65. Il s’embarqua ensuite pour
la Chersonèse Taurique (Aujourd’hui la Crimée) et se rendit
ensuite à
Panticapée (Aujourd’hui à la ville de Kertch) ou il gagna à sa cause plusieurs chefs Scythes.
Stater or de Pharnace II |
S’étant rendu maître du royaume
du Bosphore où il écrasa une révolte de son fils Macharès
(70-65), qui avait choisit le parti des Romains et qui fut acculé au suicide, il entreprit de traverser la péninsule Balkanique
et les Alpes, afin d’envahir l’Italie et soulever les esclaves contre Rome. Mais, la flotte Romaine bloqua alors les ports.
Par ce blocus naval, Pompée poussa à la révolte les cités de Crimée, exaspérées par la fiscalité et la ruine de leur commerce. En 63, partie de la ville de
Phanagoria,
une insurrection gagna tout le royaume.
Une révolte de palais, menée par un autre fils de Mithridate VI,
Pharnace II (ou Pharnacès, 63-47), éclata. Mithridate VI mourut la même année à
Panticapée
(ou Kertch), assassiné, poignardé par un guerrier Celte. Une autre version de sa mort,
selon Appien d’Alexandrie
(Historien Grec, 90-v.160), nous dit qu’il tenta de s’empoisonner, craignant d’être livré aux Romains,
mais ayant pris la précaution de se faire immuniser contre les poisons, il se fit donner la mort par un de ses mercenaires
Galates. Il fut enterré à Sinope, sa
ville natale. Son royaume fut joint par Pompée à la
Bithynie et constitua une nouvelle province,
tandis que Pharnace II
recevait du Romain le royaume du Bosphore et
il le nomma ami et allié de Rome, mais
Pharnace II ne tardera pas à le trahir.
Sa famille
On ne connait pas le nombre exact d’épouses
et concubines de Mithridate VI qui fut important.
Six épouses et une concubine à aujourd’hui sont identifiées par les spécialistes :
• Laodice (ou Laodiké ou Laodicée, en
Grec : Λαοδίκη, 130/129-90), sa 2e sœur, qui fut la première de ses épouses de
115/113 jusqu’à environ 90, et qui lui donna six enfants : Quatre fils :
▪ Pharnace II
(Ou Pharnacès ou Pharnakes, en
Grec : Φαρνάκης
B’), pour beaucoup de spécialistes il naquit en 97. Il succéda
à son père comme Roi du
Pont et Roi du Bosphore Cimmérien de 63 à 47 av.J.C.
▪ Macharès, il fut co-Roi du
Bosphore Cimmérien de 70 à 65 av.J.C.
Il se retourna contre son père et fournit même du blé aux Romains. Vers 66/65, lorsque Mithridate VI décida de reconquérir son
Empire et qu’il pénétra en Chersonèse Taurique
(Aujourd’hui la Crimée) pour reprendre le contrôle du Bosphore
Cimmérien, craignant la vengeance de son père, Macharès, enfermé dans
Panticapée, fut acculé au suicide.
▪ Arcathius (ou Arcathias), qui naquit et grandit dans le royaume
du Pont. Il rejoignit les Généraux de son père, Néoptolème
et Archélaos (ou Archélaüs) avec 10.000 chevaux qu’il apportait de la Petite Arménie au début de la
Première Guerre
de Mithridate (89/88-85).
Il eut la réputation d’être un commandant de cavalerie brillant. En 86 il envahit la
Macédoine avec une armée et
conquit complètement le pays.
▪ Mithridate, qui fut Gouverneur de
Colchide, tué par ordre de son père qui le soupçonnait
d’aspirer à la royauté.
Deux filles :
▪
Cléopâtre du Pont qui fut l’épouse du Roi
d’Arménie
Tigrane II le Grand (95-54).
▪ Drypetina (ou Drypetis ou Dripetrua), qui naquit avec une double rangée de dents
(Hyperdontia) ce qui lui provoquait une déformation du visage. Elle resta aux côtés de son père, malgré sa défaite contre
le Général et Consul Pompée (ou Cnaeus Pompeius Magnus, 106-48).
• Monime de Milet (ou Monima, en
Grec :
Μονίμη), qui fut sa 2e épouse en 89/88 et avec qui il fut marié jusqu’en 72/71. Elle fut la fille
d’un éminent citoyen appelé Philopoemen. Selon la légende elle était une belle femme intelligente très réputée chez les
Grecs.
Selon Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste
Grec, 46-v.125),
elle se suicida sur ordre du Roi. Elle lui donna un enfant, une fille :
▪ Athénaïs Philostorgos II (En
Grec :
η Άθηναἷς
Φιλόστοργος Β’), qui fut l’épouse du Roi de
Cappadoce Ariobarzane II Philopator (62-51).
• Bérénice de Chios
(ou Khios), qui fut sa 3e épouse en 86 et avec qui il fut marié jusqu’en 72/71. On sait
peu de chose au sujet de leur relation. Il y a une possibilité que Mithridate VI
ait renommé la capitale de Chios
en l’honneur de Bérénice. La ville porta son nom jusqu’à ce que les Romains annexent l’île, vers 85. Selon
Plutarque, Mithridate VI lui ordonna de
s’empoisonner pour qu’elle puisse éviter la capture par le Consul Romain Lucius
Licinius Lucullus (Homme d’État et Général Romain, 115-57). Mais le poison ne fit pas effet, elle fut alors étranglée.
On ne sait pas s’il y eut des enfants de cette union, mais du fait du grand nombre d’enfant du Roi c’est plus que probable.
• Stratonice du Pont ( ou Stratoniké), avec qui il fut marié de
86 à 63. Elle fut une citoyenne de la ville Pontique de Cabria
(ou Kabeira). Elle fut à l’origine une femme de naissance moyenne qui fut la fille d’un harpiste. Elle occupa la même
fonction que son père à la cour de Mithridate VI. C’est là que le Roi la rencontra, qu’elle devint l’une de ses maîtresses,
puis sa 4e épouse. Elle devint l’une des épouses favorites du Roi et eut beaucoup d’influence sur lui.
Lorsque Mithridate VI fut contraint d’entreprendre sa retraite périlleuse en mer Noire, il donna en charge à Stratonice
la forteresse de Coenum dans lequel il déposa une grande quantité de trésors. Stratonice le trahit et livra à la fois la
forteresse et les trésors au Général Romain Pompée, à la condition que celui-ci épargna la vie de son fils.
En 65, Mithridate VI l’a punie pour sa trahison en mettant leur fils à mort devant ses yeux. Elle mourut en 63, lorsque le
royaume du Pont fut annexé par Pompée. Stratonice donna au Roi un enfant, un fils :
▪ Xipharès qui naquit vers 85 et mourut en 65 tué par son père qui laissa
son cadavre sans sépulture.
• Une 5e épouse dont le nom est inconnu.
• Hypsicrateia (ou Hypsicratea ou Hipsicratea), qui fut la 6e et dernière épouse du Roi, dont le courage lors de la fuite
de son époux devant Pompée est évoqué par Plutarque
(Philosophe, biographe et moraliste Grec,
46-v.125). Elle aimait tellement son mari qu’elle enfila un déguisement masculin et le suivit en exil, quand il fut défait et
mis en fuite, partout où il se réfugia. Elle est connue pour avoir combattu et
avoir été habile au maniement de la hache, la lance,
l’épée et l’arc. On ne connait pas la date de leur mariage. Elle resta son épouse jusqu’en 63. On ne sait pas s’il y eut des
enfants de cette union, mais du fait du grand nombre d’enfant du Roi c’est plus que probable.
• Adogaginis (ou Adobogiona ou Abodogimai, v.80-v.50), qui fut une de ses concubines. Ce fut une Princesse Galate,
fille du Roi de Galatie, Déiotaros (ou Déjotarus ou Deiotaros I Philoromaios, 105-42) et la sœur de Brogitarus (63-50)
de la tribu Tolistobogii. Adogaginis épousa un riche Patricien citoyen de
Pergame appelé
Ménodote. Elle fut honorée dans une inscription découverte sur l’île de
Lesbos et un buste d’elle qui a été mis au jour
à Pergame. Adogaginis donna deux enfants à Mithridate VI :
Un fils :
▪ Mithridate de Pergame
(ou Mithridate I du Bosphore), qui fut de 47 à 45 av.J.C : Tétrarque
du Pont, Roi de
Pergame, Roi du
Bosphore Cimmérien sous le nom de Mithridate II et Roi de
Colchide. Il fut tué dans une bataille en 45.
Une fille :
▪ Adogaginis (ou Adobogiona ou Abodogimai)
dont nous ne savons rien.
Mithridate VI eut de nombreux autres enfants, on en a identifié certains dont :
▪ Artapherne, Cyrus, Darius, Oxathrès et Xerxès : Cinq
fils qui furent capturés par Pompée et qui participèrent à son triomphe à Rome.
▪ Orsabaris (ou Orsobaris) et Eupatra : Deux filles qui furent capturées en même temps
que leurs frères ci-dessus.
▪ Cléopâtre, qui évita d’être capturée avec ses sœurs et résista à Pompée. Elle fut sauvée par
une intervention de son père.
▪ Mithridatis, qui aurait été fiancée au Roi
d’Égypte
Ptolémée XIII Philopator
(51-47 av.J.C) dont les conseillés cherchaient du soutien contre les Romains. Elle se suicida à la mort de son père.
▪ Nysa (ou Nyssa, en
Grec : Νῦσα),
qui aurait été fiancée (avant 58 av.J.C) au Roi de
Chypre. Elle se suicida à la mort
de son père.
▪ Ariarathès IX. En 100, Mithridate VI envahit la
Cappadoce et fit assassiner le Roi, son neveu Ariarathès VII,
qu’il remplaça par son propre fils de huit ans, sous le même nom d’Ariarathès (IX). Il règnera de 95 à 87.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur le
souverain voir les ouvrages de :
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Getzel M.Cohen :
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Michael Curtis Ford :
– The last King: Rome’s Greatest enemy, Thomas Dunne Books, New York, 2004.
Torsten Gruber :
– Mithridates VI. – Ein Hannibal aus dem Osten ? Die letzten Pläne des Mithridates VI. von Pontos,
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– L’Asie Mineure et l’Anatolie, d’Alexandre à Dioclétien, Armand Colin, Paris, 1997.
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– Pompée. L’anti-César, Perrin, Paris, 2013.
Édouard Will
– Histoire politique du monde hellénistique – 1, De la mort d’Alexandre aux avènements d’Antiochos III et de Philippe V,
Annales de l’Est, Nancy Université, 1966.
– Histoire politique du monde hellénistique – 2, Des avènements d’Antiochos III et de Philippe V à la fin des Lagides,
Annales de l’Est, Nancy Université, 1967-1968.
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