Les  Pyramides
Téti I

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Sommaire
 

Le complexe funéraire
La pyramide du Roi
La pyramide satellite
Le temple funéraire
Les pyramides des Reines
      Khouit II
      Seshseshat I
      Ipout I
Bibliographie

Le complexe funéraire de Saqqarah
 

 
Dd-swt-tti   "Les endroits [de culte] de Téti son endurants"

 

Le complexe funéraire

 
   Téti I (2321-2291), le premier Roi de la VIe dynastie, choisit de construire son complexe funéraire au Nord-est de la pyramide d’Ouserkaf (2465-2458) et à l’extrémité Sud des tombeaux archaïques situés à Saqqarah Nord. En choisissant cet endroit, Téti I peut avoir délibérément voulu construire sa pyramide le long de la diagonale du Sud-ouest au Nord-est, que constituent celles de Djoser-Téti (ou Sekhemkhe, 2609-2603), d’Ounas (2356-2323), de Djoser (2628-2609) et d’Ouserkaf (2465-2458), confirmant de ce fait l’importance de son règne. Le nom originel de ce complexe funéraire était Dd-swt-tti "Les endroits [de culte] son endurants". La pyramide fut découverte par Gaston Maspero en 1882 et le complexe sera fouillé durant plusieurs campagnes s’étalant des années 1907 à 1965.
 
   Le complexe funéraire de Téti I, se compose de tous éléments devenus maintenant standards : Une pyramide principale avec à son entrée au Nord et une chapelle, à l’Est sont localisés un temple funéraire et une petite pyramide satellite. Une longue chaussée reliait le temple funéraire (ou temple Haut) à un temple de vallée (ou temple d’accueil ou temple bas), qui n’a pas encore été trouvé, au Sud-est de la pyramide du Roi. La cour ouverte autour de cette dernière était entourée par un mur d’enceinte de calcaire. La particularité du complexe funéraire de Téti I est la courbure de la chaussée vers le Sud-est. Au moins trois femmes reliées à la cour de Téti I vont avoir leur propre complexe pyramidal proche de celui du Roi : La Reine Ipout I, la mère de Pépi I (2289-2255), la Reine Khouit II et une 3e petite pyramide est identifiée depuis 2008 à la mère de Téti I, Seshseshat I (ou Seschseschet). Ces pyramides sont situées dans des clôtures séparées au Nord de la pyramide de Téti I. En raison de leur situation, elles sont quelque peu différentes des pyramides de Reine que l’on trouve habituellement.

 

A – Pyramide du Roi
B – Pyramide satellite
C – Chaussée
D – Entrée du temple funéraire
E – Entrée de la pyramide – Chapelle
F Temple intérieur
G – Mur d’enceinte

 
La pyramide du Roi

 
   La pyramide du Roi mesurait 78,50 m de base pour une pente de 53° 07′ 48" et une hauteur originelle de 52,50 m. Ses dimensions, de ce fait, n’avaient rien à envier à celles des pyramides de la diagonale du Sud-ouest au Nord-est. (Voir Rois cités ci-dessus). Même la manière dont elle fut construite est sur le même plan que celle de d’Ounas ou de Djedkarê Isési (2389-2357). La maçonnerie du noyau à cinq degrés fut faite de blocs de pierre, revêtus d’une enveloppe en calcaire fin de Tourah. Certains des blocs de l’enveloppe extérieure sont toujours en place du côté Est de la pyramide, mais la majeure partie fut emportée au cours des siècles par des pilleurs. La maçonnerie du noyau se trouvant exposée à l’érosion donne cet aspect de monticule de pierres arrondi que l’on voit aujourd’hui. L’entrée (A) de la pyramide se fait par le milieu de sa face Nord, pas sur le monument lui même, mais au niveau du sol le long de l’axe central. L’entrée avait été recouverte simplement de quelques dalles.
 

A – Entrée de la pyramide
B – Chapelle
C – Première chambre
D – Herses
E – Antichambre
F  – Magasins
G – Chambre funéraire
H – Temple funéraire
I  – Pyramide satellite
J  – Entrée
K – Chambre

 


 

Entrée du couloir descendant

   Une petite chapelle rectangulaire (B) fut construite directement au-dessus de l’entrée. Les bas-reliefs peints sur ses murs latéraux nous montrent des scènes d’offrandes. Une fausse porte de basalte noir fut construite contre le mur arrière de la chapelle. Le toit de celle-ci fut érigé de pierres calcaires, décorées. Des douilles d’axe restantes indiquent que des portes en bois ont par le passé fermé l’entrée de la chapelle. La sous-structure de la pyramide de Téti I est semblable à celle d’Ounas, elle est juste légèrement plus grande. Après la chapelle un couloir descendant de 18,23 m mène à une petite chambre-couloir (C).
 
   Les murs du couloir descendant sont couverts de granit rose. Cette première chambre est suivie d’un couloir horizontal qui bute sur trois herses de granit (D) qui s’étendent sur plus de 6 m, dans le but d’empêcher des voleurs d’entrer dans le tombeau du Roi. Les trois herses sont maintenant brisées en plusieurs morceaux laissant la voie libre aux visiteurs. Après les herses un couloir horizontal s’ouvre sur l’antichambre (E) qui est située sous le centre de la pyramide. À l’Est de l’antichambre s’ouvre une petite salle avec trois cavités (F), parfois décrites comme des magasins pour le mobilier funéraire, ou comme des emplacements de statue (Serdab).


 

La chambre funéraire

 
   La seule particularité de cette salle est la taille d’un des blocs assurant son toit, d’une longueur de 6,72 m et une masse de près 40 tonnes. Vis-à-vis des ces magasins, à l’Ouest de l’antichambre, se trouve la chambre funéraire (G) avec son sarcophage de basalte toujours en place, mais dont le couvercle fut brisé par les pilleurs de tombe.
 
   C’est le premier sarcophage à avoir eu une inscription, une simple ligne extraite du Texte des pyramides. Comme c’était le cas pour la pyramide d’Ounas, les murs de la chambre funéraire, de l’antichambre et d’une partie du passage horizontal sont inscrits avec des Textes des Pyramides.
 
   Malheureusement les textes sont bien plus endommagés que ceux d’Ounas, ce qui est dû au très mauvais état de conservation de la sous-structure de la pyramide. L’antichambre et la chambre funéraire ont été couvertes par une voûte de trois énormes faisceaux de calcaire en chevrons. Le plafond fut peint en bleu-foncé imitant le ciel avec des étoiles couleur or.

 

Base :   78,50 m
Pente :   53o 07′ 48"
hauteur :   52,50 m
Antichambre :   3,75 m x 3,12 m
Chambre funéraire :   7,90 m x 3, 45 m

 
La pyramide satellite   (ou de culte)

 
   La pyramide satellite se situe près de l’angle Sud-est de la pyramide principale du Roi, comme il est coutumier de les construire à cette époque dans les complexes funéraires. Elle mesurait 15,70 m de base pour une pente de 63° et une hauteur de 15,70 m. Elle était entourée d’un mur d’enceinte dont le périmètre était de 105 m par 127,57 m. Dans le trottoir de la cour environnante, il y avait des bassins en quartzite pour des libations. Son entrée est localisée sur sa face Nord, au niveau du sol. Là, un couloir descendant mène à la chambre simple sous le centre de la pyramide.
 

Le temple funéraire  (ou temple haut)

 
   Bien que des voleurs de pierre aient pillé le temple funéraire de Téti I, les pièces restantes ont permis aux archéologues de définir le plan de base de cette structure. Son arrangement semble être celui devenu standard depuis le Roi Djedkarê Isési (2389-2357). Cependant il y a une différence avec le plan standard au niveau de l’entrée. Celle-ci n’était pas au milieu du mur Est, le long de l’axe Est-ouest des temples, mais presque dans l’angle Sud du mur Est. Ce qui eut comme conséquence d’avoir une courbure de la chaussée décalée plus aux Sud. Cette modification est peut-être aussi une tentative d’éviter une pyramide plus petite au Nord-est de celle de Téti I, connue aujourd’hui sous le nom de Lepsius N° 29 et qui est parfois attribuée à Menkaouhor (2398-2389).
 
   À partir de la chaussée (A) et de l’entrée, un couloir transversal (B) mène au corridor d’entrée (C) qui est situé le long de l’axe du temple. Celui-ci donne accès à une cour publique, ouverte, rectangulaire (D), avec dix huit piliers. Une deuxième variation au plan standard est faite avec le retour aux piliers carrés de granit, qui étaient typiques dans les complexes funéraires de la VIe dynastie, au lieu des colonnes rondes. L’autel au centre de la cour était fait d’albâtre et montre toujours quelques traces de décoration.
 

A – Chaussée et entrée du temple
B – Couloir transversal
C – Corridor d’entrée
D – Cour à colonnes
E – Magasins
F – Pyramide satellite
G – Couloir transversal
H – Salle aux cinq chapelles
I  – Antichambre
J  – Sanctuaire

 
   De chaque côté de la cour et du corridor d’entrée étaient installés des magasins (E). On accédait à ceux-ci uniquement par un couloir-salle transversal (G), derrière la cour publique, qui était la séparation entre le temple extérieur et le temple intérieur. Cette salle transversale s’étendait sur toute la largeur du temple intérieur et en distribuait plusieurs parties. Outre les deux accès aux magasins (E), elle donnait, sur son côté Nord, sur le péribole (Enceinte sacrée autour des temples anciens). Sa partie Sud avait accès à la pyramide satellite (F) du complexe funéraire du Roi et un autre accès sur le péribole. Enfin au centre de cette salle transversale (G), le long de l’axe Est-ouest du temple, on accédait par une unique porte à la partie intérieure du temple. Tout de suite en entrant, un petit escalier d’albâtre amenait à la salle aux cinq chapelles (H) avec ses emplacements pour les statues du Roi.
 
   Chacun des emplacements avait une porte encadrée en granit avec la titulature du Roi inscrite. Cette salle des chapelles menait à une petite antichambre carrée (I) dont le toit était soutenu par une colonne simple, faite de quartzite rouge. Une porte dans le mur Nord de cette antichambre ouvrait sur le sanctuaire (J). On y trouvait la salle dans laquelle il y avait la stèle fausse-porte de granit, construite contre la face Est de la pyramide du Roi et dont la base reposait sur un bloc de quartzite. Devant cette fausse porte les offrandes quotidiennes pour le souverain étaient déposées. Ces salles du temple intérieur étaient flanquées de ce qui semblent être des magasins destinés à abriter les objets nécessaire pour le culte.
 

Les pyramides des Reines

 
   Au moins trois femmes reliées à la cour de Téti I eurent leurs propres pyramides proche de celle du Roi : La Reine Ipout I, la mère de Pépi I (2289-2255), la Reine Khouit II et la Reine Seshseshat I (ou Seschseschet). Ces pyramides sont situées dans des clôtures séparées au Nord de la pyramide de Téti I, derrière les mastabas des courtisans de la VIe dynastie. En raison de leur situation, elles sont quelque peu différentes des pyramides de Reine que l’on trouve habituellement. La pyramide d’Ipout I fut à l’origine conçue comme mastaba, mais elle fut convertie en pyramide par Pépi I. Elle possédait à l’Est son propre temple funéraire, beaucoup plus petit mais sur le même model que celui du Roi. Le tombeau a été pillé, mais le squelette de la Reine fut retrouvé intact, ainsi que des vases canopes et un collier et un bracelet appartenant à la Reine.
 

Complexe funéraire de la Reine Khouit II

 
   Téti I va construire pour la Reine une pyramide au Nord de son complexe funéraire. Cette pyramide possédait son propre temple funéraire, situé devant le mur Est de la pyramide du Roi, dans lequel un culte funéraire lui était rendu. Le temple incluait une chambre avec une fausse porte et un l’autel. Les murs du temple furent décorés et montrent des scènes de porteurs d’offrandes. Certain indices découverts dans ce complexe semblent démontrer que le culte et la mémoire de la Reine se seraient maintenus jusque sous la XIIIe dynastie (v.1783-v.1625). Cette tombe fut découverte par Victor Loret en février 1897. Le monument, d’une longueur de côté de 21 m., possédait une sous-structure qui se composait d’une chambre funéraire située sur l’axe vertical de la pyramide. À l’Est de la chambre funéraire on trouvait un magasin.

Base :   environ 21 m
Pente :   65°
Hauteur :   environ 21 m
Hauteur actuelle :   7 m

  
   On accédait à cette sous-structure par un couloir descendant dans le sol de la cour, devant le milieu de la face Nord de la pyramide. Malgré un état de ruine complet, le tombeau fut exploré lors de différentes campagnes de fouilles, de 1897 à 1899. Ce fut suite aux fouilles dans les années 1960, dirigées par Vito Maragioglio et Céleste Rinaldi, qu’il fut suggéré pour la première fois que ce fut peut-être la Reine Khouit II qui fut enterrée dans cette pyramide. C’est aussi lors de cette campagne que les vestiges de maçonnerie appartenant aux ruines du petit temple funéraire furent mis au jour.
 
   Enfin ce fut lors de nouvelles fouilles, en 1995, dirigées par Zahi Hawass, que ce dernier confirma qu’il s’agissait bien du tombeau de cette Reine. Toutes ces campagnes permirent de dégager peu à peu le monument et d’en comprendre le plan. Les fouilles de 1995, menées par le Conseil Suprême des Antiquités Égyptiennes, ont permis d’identifier l’édifice comme étant une pyramide à faces lisses et non un mastaba comme interprété jusqu’alors. On y a retrouvé dans la chambre funéraire le sarcophage externe de la Reine en granite rouge d’Assouan.
 

Complexe funéraire de la Reine Seshseshat I

 
   La pyramide de Seshseshat I fut découverte sur le site de Saqqarah en septembre 2008. La nouvelle fut révélée au public le 8 novembre 2008 par Zahi Hawass. La pyramide se situe à proximité des deux autres petites pyramides du complexe funéraire de Téti I, dans des clôtures séparées au Nord de la pyramide du Roi. Ce n’est qu’en janvier 2009 que furent connues les premières découvertes faites dans la chambre funéraire de la Reine. Celle-ci fut visitée par les pilleurs de tombe dans l’antiquité, mais il restait encore le sarcophage qui contenait les restes d’une sépulture : Le crâne, les jambes et des os du bassin, dont certains étaient encore bandés. Les chercheurs ont aussi mis au jour quelques poteries. Toutefois en raison du manque de documents écrits on ne peut clairement confirmer qu’il s’agit avec certitude du tombeau de Seshseshat I.
 

Complexe funéraire de la Reine Ipout I

 
   La pyramide d’Ipout I était à l’origine conçue comme mastaba, mais elle fut convertie en pyramide par Pépi I. Cette pyramide mesurait environ 21 m de base avec une pente de 65° pour une hauteur d’environ 21 m. Elle est aujourd’hui très endommagée et ne fait plus que 7 m de hauteur. Au lieu d’un couloir descendant dans la partie souterraine de la pyramide, comme c’était le cas habituellement, un axe vertical commençait au niveau de la deuxième couche du noyau. C’est ce qui a fait conclure aux archéologues que le tombeau fut probablement à l’origine conçu comme mastaba. En dessous du mastaba originel fut localisée la chambre funéraire.
 

(Même construction que pour Khouit II)
Base :   environ 21 m
Pente :   65°
Hauteur :   environ 21 m
Hauteur actuelle :   7 m

   La pyramide elle-même n’a eu aucune entrée. Une fausse porte sur sa face Nord faisait partie de l’entrée d’une fausse chapelle. En dépit du manque d’entrée, ce tombeau fut profané dans l’antiquité, mais dans la chambre funéraire furent tout de même mis au jour : Un sarcophage externe en calcaire, des débris du sarcophage interne en cèdre, des vases canopes, quelques bijoux en or dont un collier et un bracelet appartenant à la Reine, de la vaisselle en pierre et un appui-tête en albâtre. Dans le cercueil en bois il y avait le squelette d’une femme âgée d’une cinquantaine d’année à son décès.

 

   À l’Est de la pyramide on trouvait un petit temple funéraire avec une cour ouverte, une salle avec trois chapelles et leurs emplacements pour les statues de la souveraine et une salle d’offrande avec une fausse porte faite de calcaire et une table d’offrande faite de granit.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le complexe du Roi voir les ouvrages de :
 
Cecil Mallaby Firth et Battiscombe George Gunn :
Excavations at Saqqara; Teti pyramid cemeteries, Imprimerie de l’IFAO, Le Caire, 1926.
Christine Hobson :
Exploring the world of the pharaohs, Thames and Hudson, London, 1987.
Audran Labrousse, Jean-Philippe Lauer et Jean Leclant :
Mission archéologique de Saqqarah. I, Le temple haut du complexe funéraire du Roi Téti I, BiEtud 51, IFAO, Le Caire, 1972.
Les Reines de Téti, Khouit et Ipout I. Recherches architecturales, N°1, Dans Hommages à Jean Leclant, IFAO, Le Caire, 1994.
Audran Labrousse et Marc Albouy :
Les pyramides des Reines : Une nouvelle nécropole à Saqqarah, Hazan, Paris, 1999.
Mark Lehner :
Das Erste Weltwunder. Die Geheimnisse der ägyptischen Pyramiden, Econ, Düsseldorf, 1997.
Anthony John Spalinger :
Dated Texts of the Old Kingdom, p : 303, SAK 21, Hambourg, 1994.
Miroslav Verner :
Die Pyramiden, Rowohlt TB, Reinbek, 1997 – Décembre 1999 et 2001.
Jean Yoyotte :
À propos de la parenté féminine du Roi Téti (VIe dynastie), BIFAOAO 57, Le Caire, 1958.

 

 
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