Quelques Reines importantes :
Tiyi   et  Tyti
 

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Tiyi

 

Sommaire
 

Ses titres
Origine et histoire
Sa famille
Bibliographie

  Ses titres
 
Grande Épouse Royale (HmT-nswt wrt) ; Épouse du Roi (Hmt-nswt).

 

 Origine et histoire

 
   Tiyi (ou Tiye ou Tiy ou Tiji – &jj) est une Reine d’Égypte de la XIXe dynastie. Elle fut la seconde Grande Épouse Royale du Pharaon Ramsès III (1184-1153). À la fin de son règne son époux dut faire face à une grève d’ouvriers de Deir el-Médineh en l’an 29 et à deux complots. Le premier fut mené par le Vizir de Basse-Égypte et le deuxième, en l’an 32, une conspiration de harem menée par Tiyi, qui voulait placer sur le trône son fils Penteouaret (ou Pentaour ou Pentawere) à la place de Ramsès IV (1153-1147) l’héritier légitime, né de la première Grande Épouse Royale, Iset Ta Habasillat (ou Isis).
 
   Comme le précise James Henry Breasted, autres que la Reine et son fils des hauts fonctionnaires et officiers de l’armée furent aussi impliqués dont : Le Chef de la chambre du Pharaon, Pebekkamon, sept Maîtres d’hôtel royaux, deux Surveillants du Trésor, deux Porte-étendards de l’armée, deux Scribes royaux, un Héraut, etc… Cette grande affaire montre à quel point la famille royale n’était pas un gage de sureté pour le Pharaon. Ce fut le manque de discrétion d’un des conjurés qui permit de découvrir à temps le complot et de le déjouer. Les conspirateurs furent alors tous arrêtés et jugés. Plus de quarante personnes furent inculpées, toutes des proches de Ramsès III.
 
   Quatre procès eurent lieu, dirigés par un tribunal de douze hauts fonctionnaires auquel Ramsès III donna les pleins pouvoirs. Le premier procès condamna à mort la Reine Tiyi et vingt-huit conjurés (Joyce Anne Tyldesley dit 38). Certains des accusées femmes du harem tentèrent de séduire les membres de la magistrature, mais elles furent prises en flagrant délit. Les juges qui participèrent à la débauche furent sévèrement punis. Le deuxième procès en condamna six autres à se suicider en public. Le troisième procès, quatre autres, dont le Prince Penteouaret, qui furent obligés de se supprimer en privé. L’historienne Susan Redford spécule que Penteouaret, en tant un noble, eut la possibilité de se suicider en prenant du poison et ainsi être épargné du sort humiliant de certains des autres conspirateurs qui auraient été brûlés vifs et leurs cendres éparpillées dans les rues.
 
   Ramsès III mourut avant l’énoncé du quatrième verdict, où d’autres eurent le nez et les oreilles coupées. On priva même des individus de leurs noms qui subirent donc un anéantissement personnelle complet et une réincarnation dans l’au-delà impossible. À l’occasion de son couronnement, son fils Ramsès IV, proclamera l’amnistie générale des derniers conjurés non encore jugés. Ces procès sont retracés dans le papyrus dit "De la conspiration du harem", dont un des trois fragments qui le composent est conservé également au musée Égyptien de Turin.

 

Sa famille

 
   Tiyi eut cinq ou six fils avec Ramsès III. Les avis des spécialistes sont très partagés sur l’attribution des fils de Ramsès III à telle ou telle Reine et il est bien difficile d’en tirer une majorité.


 

Khâemouaset dans la
tombe QV44

 

Khâemouaset (ou Khaemwaset ou Chaemwaset – #A m WAst) "Apparaît radieux [Intronisé] à Thèbes"; qui est nommé Prêtre de Ptah à Memphis. Comme beaucoup de ses frères, il fut nommé ainsi d’après le nom d’un des fils de Ramsès II. Selon certains égyptologues, dont Christian Leblanc, il serait l’ainé. Il fut représenté dans le temple de son père à Médinet Habou. Lui et son frère Parcherouenemef (ou Pareherwenemef) sont cités comme "Fils aîné du Roi", ce qui signifie probablement qu’ils sont les premiers-nés, mais peut-être de mères différentes. Sa tombe QV44, dans la vallée des Reines, est bien préservée. Elle fut fouillée par des archéologues Italiens en 1903-1904. Un de ses vases canopes est maintenant au musée Égyptien au Caire. Le sarcophage du Prince et sa momie sont probablement ceux exposés au Museo Egizio de Turin. Il serait mort sous le règne de son frère Ramsès IV, puisque le texte sur son sarcophage mentionne le nom de ce Pharaon. Il portait également les titres de : Seigneur de la vie des Deux-Terres et Porte-éventail à la droite du Roi.

 

Ramsès VIII (ou Ramsès Mériamon Sethherkhepshef – Ra-msi-sw mri-imn stX-Hr-xpS.f) “Le Dieu Rê l’a créé, Aimé d’Amon, Seth est son bras puissant". Pharaon de 1128 à 1126. Cette filiation est incertaine et sujette à discussion entre les spécialistes. Pour certains égyptologues, dont Nicolas Grimal, il est le fils de Ramsès III et de la Reine Tiyi, pour d’autres, il est le petit-fils de celui-ci, par un des deux fils, soit : Le Prince Penteouaret (Le nom de la mère est inconnu), soit, comme le propose Christian Leblanc, le Prince Sethherkhepshef (Le nom de la mère est aussi inconnu) et il aurai porté le même nom que son père.
 
Sethherkhepshef (%tX-Hr-xpS.f) “Seth est son bras puissant“, que quelques spécialistes donnent comme le père de Ramsès VIII. Il serait pour certains l’aîné des fils de Ramsès III. On peut alors s’étonner de son non-couronnement à la mort de ce Pharaon. Ce qui pourrait s’expliquer par le décès du Prince, ou alors une mise à l’écart. Dans le premier cas, rien n’indique son décès avant Ramsès III, on peut donc supposer qu’il meurt après lui ?.
 
Penteouaret (ou Pentaour ou Pentawer ou Pentaweret ou Pa en Ta weret – PA n TA wrt)  “Appartenant à Taouret (la Déesse)“, que certains spécialistes donnent aussi comme le père Ramsès VIII. Il fut accusé de conspiration contre son père et condamné à se suicider. Ce ne serait pas son nom réel, mais celui donné par le juge lors de son procès. Le nom Pentaour signifie "Le premier [enfant mâle] de la Grande Première [Dame]". Il existe des hypothèses selon lesquelles il serait la momie d’un homme inconnu (E), découverte dans la cachette de la tombe DB320 de Deir el-Bahari.
 
Parêherouenemef (ou Rêherounemef ou Prehirwenemef ou Paraherwenemef – PA Ra Hr wnm.f) "Rê est avec son bras droit". Cette filiation est incertaine. Lui et son frère Khâemouaset (ou Khaemwaset ou Chaemwaset) sont cités comme "Fils aîné du Roi", ce qui signifie probablement qu’ils sont les premiers-nés, mais peut-être de mères différentes. Selon Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, il est représenté dans le temple funéraire de son père à Médinet Habou. Toujours selon ces égyptologues il fut enterré dans la tombe QV42 de la vallée des Reines. Christian Leblanc prétend que c’est Minéfer qui fut la mère de ce Prince.
 
Ramsès-Mériamon (Rams sw Mry imn) "Bien aimé d’Amon", dont nous ne connaissons que très peu de chose. On ne connait pas sa mère avec certitude peut-être la Reine Tiyi. Christian Leblanc, le donnent comme le fils cadet de la Reine Tyti. Toujours Leblanc, nous dit que d’après certains monuments, ayant conservé le souvenir de son existence, il portait les titres de "Porte éventail à la droite du Roi" et "Scribe royal". Ce fut au sein de l’armée qu’il se fit reconnaitre et obtint le titre de "Général". On ne connait rien de sa vie à la cour. Il dut mourir à la fin du règne de Ramsès III. Il fut enterré dans la tombe QV53 de la vallée des Reines. Les recherches effectuées dans cette sépulture entre 1984 et 1986 permirent à Monique Nelson et Fathy Hassanein d’exhumer plusieurs pièces du mobilier funéraire du Prince. Les découvertes les plus importantes de la tombe sont les restes d’une perruque et des fragments d’une statue du Prince en granit. Les décorations murales sont tout juste perceptibles, juste quelques fragments demeurent, ce qui entrava l’identification de la tombe pendant une longue période. 
 
 

Bibliographie

 
   Pour plus d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010. 
Dennis C.Forbes :
The Tomb of Queen Tiyi, K.M.T Communications, San Francisco, Octobre 1990.
Christian Leblanc :
Reines du Nil au Nouvel Empire, Bibliothèque des introuvables, Juillet 2010.
La véritable identité de Pentaouret, le prince “maudit”, pp : 153-172, RdE 52, Paris, 2001.
Les sépultures des fils de Ramsès III dans la vallée des Rois, Éditions Gründ, Paris, 2001.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronicle of the queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd, Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre, Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008 – En Allemand, Die königinnen des alten Ägypten : Von den frühen dynastien bis zum tod Kleopatras, Koehler + Amelang Gmbh, Février 2008.

 

 

Tyti

 

Sommaire
 

Ses titres
Origine et histoire
Sa sépulture
Sa famille
Bibliographie

   Ses titres
 
{Fille du Roi (s3T-nswt) ; Épouse du Roi (Hmt-nswt) ;
Grande Épouse Royale (HmT-nswt wrt) ; Noble Dame (rpatt) ;
Mère du Roi (mwt-nswt) ; Sœur du Roi (snt-nswt) ;
Grand mère royale (mwt-nswt wrt) ; Épouse du Dieu (HmT-nTr) ; Mère du Dieu (mwt-nTr) ; Dame des Deux Terres (nbt tAwy)}

 


 

La Reine Tyti avec une
apparence juvénile dans
sa tombe QV52

Origine et histoire

 
   Tyti (ou Titi – &y.tj) est une Reine d’Égypte de la XXe dynastie. Jusque très récemment la grande majorité des égyptologues, dont Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, pensait unanimement qu’elle fut la fille et l’une des épouses du Pharaon Ramsès X (1108-1099). Sur la base de nouveaux éléments de preuve publiés dans le numéro 2010 du JEA (Journal of Egyptian Archaeology), cette union est remise en cause. Il semblerait, selon cet article, que Tyti fut une fille et épouse de Ramsès III (1184-1153). Ses titres montrent en effet qu’elle fut la fille, la sœur, l’épouse et la mère de Rois, mais ces qualificatifs pourraient très bien correspondre à l’un ou l’autre des deux souverains.
 
   Cette nouvelle théorie, proposée déjà en 1985/86 par Jehon Michael Grist, la placerait donc au début de la XXe dynastie et l’identifie également comme la mère de Ramsès IV. Elle s’appuie sur des similitudes dans le style de son tombeau et ceux des Princes qui ont vécu pendant cette période. Cependant, il faut toutefois souligner un fait chronologique important qui pourrait être contre cette proposition, à en juger par l’âge de leurs enfants, cela signifierait que Ramsès III aurait épousé sa fille avant qu’il ne monte sur le trône ?, hors le mariage père-fille n’avaient lieu dans l’Égypte antique seulement lorsque le souverain avait accédé au trône. Christian Leblanc pense pour son compte qu’il est plus raisonnable d’envisager que Tyti fut une sœur de Ramsès III, fille de Sethnakht (1186-1184).

 


   Tyti est représentée dans sa tombe avec un type de couronne qui est, selon cette théorie, un attribut de la Princesse-reine. Lors de la XIXe dynastie la Princesse-reine Nebettaouy (ou Nebtaoui ou Nebtaui ou Nebettawy ou Nebettaui) sixième fille et épouse de Ramsès II (1279-1213), fut montrée avec cette couronne et pendant la XVIIIe dynastie, Sitamon (ou Satamon ou Sitamen), fille aînée et épouse du Roi Amenhotep III (1390-1353), portait une version antérieure de celle-ci, mais comme le précise Aidan Marc Dodson il s’agit là d’un faible élément de preuve.
 
   L’article du JEA se base également sur certaines copies d’un papyrus portant sur des vols dans des tombeaux (Papyrus BM EA 10052), faites par Anthony Harris, qui raconte les aveux de pilleurs qui firent irruption dans la tombe de Tyti et y dérobèrent ses bijoux. Tyti y serait désignée comme une Reine du Pharaon Ramsès III, de là il est extrapolé qu’elle serait la meilleure candidate pour être la mère de Ramsès IV, jusque ici connu pour être le fils d’une autre Reine de Ramsès III nommée Iset-Tahemdjeret (ou Isis-Tahemseret ou Isis-Ta-Hemdjeret). Aidan Marc Dodson qui doutaient de la théorie de Grist sur l’identité de l’époux de Tyti accepte maintenant cette nouvelle proposition, mais avec des réserves dans l’attente de preuves plus concrètes.
 
   Il faut aussi peut-être prendre en considération qu’il y eut tout simplement deux Reines du même nom, ce dernier étant assez courant en Égypte. Enfin signalons qu’hormis sa tombe de la vallée des Reines, il n’existe pas d’autre monument attestant de l’existence de cette souveraine. Cette absence de documentation réduit considérablement le champs des investigations à son sujet.


 

Intérieur du tombeau

 

Sa sépulture

 
   Tyti fut enterrée dans la tombe QV52 de la vallée des Reines. Le tombeau fut découvert en 1903 par une Mission archéologique Italienne dirigée par Ernesto Schiaparelli. Il fut considérablement endommagé par des réutilisations postérieures. Son tombeau est construit sur le modèle des tombeaux royaux de l’époque, mais sur une échelle plus petite. Il partage un certain nombre de dispositifs commun avec le tombeau du Prince Amonherkhepshef (QV55). Une singularité du tombeau est la manière dont la Reine est dépeinte. Dans quelques scènes elle est représentée portant les tresses et le costume d’une adolescente, indiquant peut-être qu’elle serait morte prématurément ?. Mais elle est aussi montrée en tant que femme d’âge moyen, habillée plus conventionnellement, avec du maquillage et une coiffure plus raffinée avec deux grandes plumes. Dans sa tombe, elle est désignée avec les titres :  Fille du Roi ; Épouse du Roi ; Sœur du Roi ;  Mère du Roi ; Épouse du Dieu. Sa momie n’a jamais été retrouvé.
 

Sa famille

 
   Si Tyti fut bien l’épouse de Ramsès X, elle donna trois enfants au souverain :
   Un garçon :

Ramsès XI (ou Ramsès Khâemouaset II Mériamon Netjerheqaiounou – ra-msi-sw xai-m-wAst mri-imn nTr-HqA-iwnw)  "Le Dieu Rê l’a créé, Qui apparaît [intronisé] dans Thèbes, Aimé d’Amon, Le Dieu Seigneur d’Héliopolis" Cette filiation incertaine. Il succéda à son père de 1099-1069 et qui épousa sa sœur Baketouarel II (ou Baktourenef).
 

  Deux filles :

Baketouarel II (ou Baktourenef ou Baketwernel ou Baketourel). Elle fut enterrée dans la tombe KV10, construite pour le Pharaon Amenmes (1203-1199), où une chambre fut décorée de nouveau pour cette utilisation. C’est pour cette raison qu’elle fut longtemps considérée comme ayant été l’épouse d’Amenmes, mais depuis peu il a été prouvé que ce sont ses représentations qui ont remplacé sur les murs, beaucoup plus tard, celles d’Amenmes. On ne lui connait les titres que de : Dame des Deux Terres (nbT tAwy) et Épouse du Roi (hmt-nswt).
Nedjemet qui épousa le Grand Prêtre Thébain Hérihor (1080-1074).

 
   Si elle fut l’épouse de Ramsès III elle eut sûrement avec lui un ou plusieurs fils qui furent :
 

En fonction des spécialistes : Ramsès IV (ou Ramsès Amonherkhepshef II Netjerheqaiounou – Ra-msi-sw imn-Hr-xpS.f nTr-HqA-iwnw) “Fils de Rê, Amon est son bras puissant, Le Dieu Seigneur d’Héliopolis". Pharaon de 1143 à 1136, généralement attribué à la Reine Iset-Tahemdjeret, ou, selon Christian Leblanc, Khâemouaset (ou Khaemwaset ou Chaemwaset – #A m WAst), qui est généralement attribué à la Reine Tiyi et Ramsès-Mériamon (ou Ramses Meryamon – Rams sw Mry imn).
 

Bibliographie

 
   Pour plus d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Mark Collier, Aidan Marc Dodson et Gottfried Hamernik :
P. BM 10052, Anthony Harris and Queen Tyti, pp : 242-247, JEA 96, Londres, 2010.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Christian Leblanc :
Reines du Nil au Nouvel Empire, Bibliothèque des introuvables, Juillet 2010.
Jehon Michael Grist :
The identity of the Remesside Queen Tyti, University of California, Group in Ancient History and Mediterranean Archaeology, Berkeley, May 1986 – JEA 71, pp : 71-81, Londres, 1986.

 

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