Les  nécropoles  :
La vallée des Reines
 

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Voir aussi les nécropoles de :
La vallée des Rois   –  Les tombes
Liste des tombes Thébaines
Deir el-Bahari  –  DB320
Deir el-Médineh
Dra Abou el-Naga
El-Assasif
El-Khokha
El-Tarif
Gournet Mourraï
Oumm el-Qaab
Sheikh Abd el-Gourna

 

 
Sommaire
 

La situation
Le site
L’archéologie
Le site comprend également
Liste des tombeaux
Bibliographie

Vue du site

 


Ta Set Néferou   T3-st-nfrw

La situation

 
   La vallée des Reines était baptisée à l’époque pharaonique Ta Set Néferou Place des Beautés, aujourd’hui elle est appelée Bibân el-Harim (Portes des Reines) par les arabes. Les Égyptiens utilisaient aussi les noms de Grande Vallée ou de Vallée du Sud pour désigner l’endroit. Le site est en fait le défilé s’enfonçant dans la montagne Libyque, près de Thèbes, au Sud-ouest de Deir el-Médineh, à l’extrême Sud de la nécropole Thébaine, à un kilomètre et demi au Nord de la vallée des Rois. Elle est constituée d’un ouâdi central, qui est la nécropole principale et de plusieurs autres vallées annexes comme : La vallée du Dolmen, la vallée des Trois Puits, la vallée du Prince Ahmès ou encore la vallée de la corde. Beaucoup de spécialistes pensent que le choix de ce lieu comme nécropole ne fut pas au début de son histoire certain. D’autres, au contraire, comme l’égyptologue Christian Leblanc, pensent qu’il s’imposa pour deux raisons : Premièrement la proximité de la Cime Thébaine (Ressemblant à une forme pyramidale, la cime où la Déesse Mereretséger [ou Mertseger ou Meretseger ou Mertseger ou Mert-Seger] séjournait était sacrée). Deuxièmement, dominée par une grotte au sein d’une ancienne cascade, qui était identifiée au sein de la Déesse Hathor, la vallée des Reines était considérée comme un lieu de régénération.
 

Le site

 
   La vallée des Reines ne fut la nécropole officielle des Grandes Épouses Royales qu’à partir du règne de Ramsès I (1295-1294), avant elle servait de nécropole aux filles de souverains, parfois de leur fils, ainsi qu’aux dignitaires de haut rang des XVIIIe (1549-1295), XIXe (1295-1186) et XXe dynasties (1186-1069). On recense aujourd’hui près de 100 tombeaux (98 sont numérotés), dont celui de la Reine Néfertari, la Grandes Épouses Royales de Ramsès II (1279-1213).
 


 

Autre vue du site

  Toutefois une grande majorité d’entre eux est encore anonyme. Malheureusement ils le resteront sûrement car un certain nombre de tombeaux nous est parvenu inachevé ou gravement endommagés par les voleurs de sépulture, certains furent même transformés en étables et seules trois ou quatre tombes sont aujourd’hui ouvertes au public, celles de : Khâemouaset et d’Amonherkhepshef, deux fils de Ramsès III (1184-1153) ; de Tyti (Épouse ? de Ramsès X, 1108-1099) et de Néfertari, épouse de Ramsès II, ouverte de nouveau au public en 1995 après une campagne de restauration. La première occupation du site daterait du règne de Thoutmôsis I (1504-1492).
 
   La taille des tombes, leur structure et la disposition des salles, sont plus identifiables aux tombeaux privés des Nobles, qu’aux sépultures royales de la vallée des Rois. Bien que traitant souvent des mêmes thèmes religieux, leurs décorations sont en général moins majestueuses que celles retrouvées dans les tombes de celle-ci. Le décor est plus sommaire et ne comprend pas la richesse des livres funéraires rencontrés dans les tombes royales, ils ne sont que rappelés par des extraits. Les tombes comprenaient le plus souvent une descenderie, deux antichambres et la chambre funéraire. Les chambres étaient soutenues par quatre piliers. Les tombes de tous les Princes étaient presque similaires du point de vue décoration.
 
   Il semble qu’elles étaient construites à l’avance, sans propriétaire particulier et pouvaient de ce fait accueillir celui qui mourrait en premier parmi les membres de la famille royale. Les tombes des fils de Ramsès III imitent le plan, à une plus petite échelle des tombes royales de la même époque de la vallée des Rois et les décorations sont peintes de manière éclatante et les couleurs sont exceptionnellement bien préservées. Les ouvriers de l’époque qui travaillaient à la construction des sépultures s’étaient installés dans une petite agglomération de maisons de briques à côté de la tombe QV57.
 


 

Autre vue du site

   Les Reines, Princesses et Princes ne bénéficièrent pas, au début, de sépultures finement travaillées et de grandes tailles. Ce ne sera qu’avec l’avènement de la XIXe dynastie que les Reines auront des tombes dignes de leur rang, alors que pendant la XVIIIe dynastie leur lieu de repos éternel se résumait à seulement un puits funéraire, quelques fois avec plusieurs chambres. La première véritable tombe fut celle de Satrê, épouse de Ramsès I, même si le monument reste inachevé. Les Reines ne possèdent ni temple des millions d’années, ni de chapelle pour leur culte, sauf la Reine Néfertari.
 
   On compte quatre types de tombes différents :
Les tombes à puits funéraire débouchant sur une ou plusieurs chambres sans structure en surface. Elles sont sans inscription.
Les tombes sans puits où l’accès se fait par un escalier. Elles sont décorées de textes funéraires.
Les tombes plus développées avec des magasins annexes. Parfois elles sont creusées sur deux niveaux.
Les tombes sur un plan rectiligne, avec une forme simplifiée du plan des tombes de la XXe dynastie.
 
   Les travaux des chercheurs du CNRS ont mis en évidence certains faits moins connus de la vallée. À la Troisième Période Intermédiaire (1080-656), les Grands Prêtres d’Amon ont redistribué presque toutes les sépultures de la nécropole sous forme de concessions familiales. Puis, à l’époque Gréco-romaine, le site fut transformé en cimetière populaire. De ce constat à émergé "l’énigme" de la vallée des Reines. Les archéologues ont exhumé des centaines de momies datant de la XXIe dynastie (1070/69-1045) jusqu’à l’Époque Romaine (30 av.J.C-642 ap.J.C), mais aucune trace des Reines, Princesse et Princes du Nouvel Empire (1549-1080). Où sont leurs dépouilles ? Lors des pillages de tombes, qui marquèrent la fin de la XXe dynastie (1186-1069), les Grands Prêtres d’Amon auraient-ils fait comme pour les sépultures royales de la vallée des Rois, transférant les défunts dans un lieu plus sûr ? Beaucoup d’égyptologues soutiennent cette idée, mais ils leur restent à trouver cette cachette ?.

 

L’archéologie

 
   Il semble que la première mention de la vallée des Reines remonte à 1826, elle fut faite par Robert Hay de Linplum. Les premières fouilles furent entreprises après la conquête Égyptienne de Napoléon Bonaparte, par Richard H.Wilkinsonn, puis par Jean-François Champollion en 1829 et Karl Richard Lepsius en 1844. Lorsqu’ils arrivèrent dans la vallée, ils découvrirent un site complètement bouleversé après des siècles d’abandon et de pillages. Seule une douzaine de tombes étaient accessibles. Ils trouvèrent de suite des titulatures et des noms de Reines et pensèrent immédiatement avoir découvert le pendant de la vallée des Rois. Ernesto Schiaparelli, du musée de Turin, excava la plupart de tombeaux de 1903 à 1905. Il découvrit la magnifique tombe de la Reine Néfertari en 1904.
 


 

Entrée de la tombe QV52

   Ces explorations se poursuivirent jusqu’en 1937. Malgré tout la nécropole resta mal connue et de nombreuses tombes restèrent à fouiller. Une nouvelle campagne d’envergure débuta en 1968 sous la responsabilité des Français. Cette campagne dura plusieurs décennies. Le CNRS engagea des recherches sur le site dans les années 1970. En 1984, grâce à la donation de Madame Germaine Ford de Maria, la vallée fut déblayée et aménagée sous le contrôle scientifique de Christiane Desroches Noblecourt, assistée par Christian Leblanc. Les fouilles continuèrent, toujours dans la vallée principale et les vallées annexes. Ces recherches permirent de compléter nos connaissances. Le travail consista aussi à protéger et conserver les tombes actuelles.
 

Le site comprend également :

 
      La vallée du Dolmen
Cette vallée se situe entre le village des ouvriers et la vallée des Reines. Il reste aujourd’hui les vestiges de quelques habitations, sans doute celles d’ouvriers. On pratiquait cette vallée par un chemin (que l’on utilise toujours) qui serpentait d’un bout à l’autre du site. Presque au milieu de ce dernier se trouve le sanctuaire de Ptah-Méretseger. Un sanctuaire de Ptah existait déjà dès la XVIIIe dynastie (1549-1295). Puis à l’époque Ramesside des stèles y furent gravées.
 
     La vallée des Trois Puits
Cette vallée possède les ruines d’un monastère Byzantin. Trois puits : QV89, QV90 et QV91, y furent découverts. D’autres puits funéraires furent mis au jour mais sans livrer de découverte conséquente.
 
      La vallée du Prince Ahmès
Elle se situe au Sud de la vallée des Reines. On y trouve la tombe QV88 qui fut celle du Prince Ahmose (ou Ahmès) de la XVIIIe dynastie. Plusieurs autres puits funéraires y furent mis au jour mais on ignore le nom des propriétaires.

 

Les tombeaux

QV1 à QV7 – Tombes anonymes de la XVIIIe dynastie
QV8 – Tombe du Prince Hori et d’une Princesse anonyme de la XVIIIe dynastie
QV9 à QV16 – Tombes anonymes de la XVIIIe dynastie
QV17 – Tombe des Princesses Méritrê et Ourmeroutes de la XVIIIe dynastie
QV18 à QV23 – Tombes anonymes de la XVIIIe dynastie
QV24 – Tombe anonyme de la XXe dynastie
QV25 à QV29 – Tombes anonymes de la XVIIIe dynastie QV30 – Tombe de Nebiri (ou Nebry) Chef des écuries sous Thoutmôsis IIIII
QV31 – Tombe d’une Reine inconnue de la XIXe dynastie
QV32 – Tombe anonyme de la XVIIIe dynastie
QV33 – Tombe de la Reine Nedjemet épouse d’Hérihor
QV34 – Tombe d’une Princesse inconnue de la XIXe dynastie
QV35 – Tombe anonyme de la XVIIIe dynastie
QV36 – Tombe d’une Princesse inconnue de la XIXe dynastie
QV37 – Tombe anonyme de la XVIIIe dynastie
QV38 – Tombe de la Reine Satrê, épouse de Ramsès I
QV39 – Tombe anonyme de la XVIIIe dynastie
QV40 – Tombe d’une Princesse inconnue de la XIXe dynastie
QV41 – Tombe anonyme non finie de la XXe dynastie
QV42 – Tombe de Parêherouenemef fils de Ramsès III
QV43 – Tombe de Sethherkhepshef fils de Ramsès III
QV44 – Tombe de Khâemouaset fils de Ramsès III
QV45 – Tombe anonyme non finie de la XXe dynastie
QV46 – Tombe d’Imhotep Vizir de Thoutmôsis I
QV47 – Tombe de la Princesse Ahmose, fille de Séqénenrê (ou Taâ II) et Satdjéhouti (ou Sit-Djehuti)
QV48 – Tombe anonyme de la XVIIIe dynastie
QV49 – Tombe anonyme de la XIXe dynastie
QV50 – Tombe anonyme de la XXe dynastie QV51 – Tombe de la Reine Iset Ta Habasillat (ou Isis) épouse de Ramsès III
QV52 – Tombe de la Reine Tyti (ou Titi) épouse d’un Ramsès (Peut-être Ramsès X)

QV53 – Tombe du Prince Ramsès-Mériamon fils de Ramsès III
QV54 – Tombe anonyme non finie de la XXe dynastie
QV55 – Tombe du Prince Amonherkhepshef fils de Ramsès III
QV56 à QV58 – Tombes anonymes de la XIXe dynastie
QV59 – Tombe anonyme de la XVIIIe dynastie
QV60 – Tombe de la Reine Nebettaouy fille de Ramsès II
QV61 à QV65 – Tombes anonymes de la XVIIIe dynastie
QV66 – Tombe de la Reine Néfertari épouse de Ramsès II
QV67 – Tombe anonyme de la XVIIIe dynastie
QV68 – Tombe de la Reine Méritamon fille et épouse de Ramsès II et Néfertari
QV69 – Tombe anonyme de la XVIIIe dynastie
QV70 – Tombe de Néhésy de la XVIIIe dynastie
QV71 – Tombe de la Reine Bentanat I (ou Bint-Anath I) fille de Ramsès II et Isis-Nofret I
QV72 – Tombe de Néferhat Baki et de la Princesse Hatnéfer (ou Hatnéferet) de la XVIIIe dynastie
QV73 – Tombe de la Reine Henouttaoui fille/épouse de Ramsès II
QV74 – Tombe de Douâtentopet, épouse de Ramsès IV
QV75 – Tombe de la Reine Henoutimrê (ou Hénoutmirê) fille et épouse de Ramsès III
QV76 – Tombe de la Princesse Méritrê de la XVIIIe dynastie
QV77 à QV79 – Tombes anonymes de la XVIIIe dynastie
QV80 – Tombe de la Reine Mouttouya (ou Touy ou Touya) épouse de Séthi I
QV81 – Tombe de Heka….. (Nom incomplet) de la XVIIIe dynastie
QV82 – Tombe des Princes Minemhat et Amenhotep de la XVIIIe dynastie
QV83 – Tombe anonyme de la XVIIIe dynastie
QV84 à QV86 – Tombes anonymes non finies de la XXe dynastie
QV87 – Tombe anonyme de la XVIIIe dynastie
QV88 – Tombes du Prince Ahmose de la XVIIIe dynastie
QV89 à QV94 – Tombes anonymes de la XVIIIe dynastie
QV95 – Tombe anonyme non finie de la XXe dynastie
QV96 à QV98 – Tombes anonymes non finies de la XVIIIe dynastie

 

  Pour plus de détails, voir : Quelques tombeaux de la vallée des Reines

 

Bibliographie

 
   Pour plus de détails sur le site voir les ouvrages de :
 
Edward Russell Ayrton :
The tomb of Rameses Mentuherkhepshef, Constable, London, 1906.
Colin Campbell :
Two Theban queens : Nefert-ari and Ty-ti, and their tombs, Kegan Paul, Trench, Truübner & Co., London, 1909.
Christiane Desroches Noblecourt :
La vallée des reines : retrouvera telle sa splendeur passée ?, Archeologia 200, Dijon, Janvier 1986.
Christian Leblanc :
Henout-Taouy et la tombe N° 73 de la Vallée des Reines, pp : 203-226, BIFAO 86, Le Caire, Janvier 1986.
Architecture et évolution chronologique des tombes de la Vallée des Reines, pp : 227-247, BIFAO 89, Le Caire, Janvier 1989.
Ta Set Néferou : Une nécropole de Thèbes ouest et son histoire, Lille, ANRT, 1988 – C. Leblanc, Janvier 1989.
Christian Leblanc, Marcel Kurz et Jacques Livet :
Vallée des reines : N° 66 : Néfertari, Corea Editions, Paris, 1997.
Christian Leblanc et Alberto Siliotti :
Nefertari : Ausgrabungen im tal der Königinnen, Bechtermünz, Augsburg, Décembre 1998.
Guy Lecuyot :
La céramique de la vallée des reines, bilan préliminaire, pp : 145-169, CCE 4, Le Caire, 1996.
Guy Lecuyot, F.Hassanein et Monique Nelson :
La tombe du prince Kaemouaset, pp : 16-29, VdR 44, Le Caire, 1997.
André Macke et Christiane Macke-Ribet :
La Vallée des Reines. Tome 6 : Une nécropole de Thèbes-Ouest : Momification, anthropologie, paléopathologie, Hem : A. Macke, 1997.
Giovanna Magi :
Vallée des Rois, Vallée des Reines, Louxor, Bonechi, Florence, 2006 – Diffusion Ovet souvenirs, Paris, 2006.
Dominique Marie :
La vallée des rois et des reines, Éditions du Rocher, Collection : Trois-continents, Monaco, 1998.
John K.Mc Donald :
House of eternity : The tomb of Nefertari, Getty Conservation Institute and J. Paul Getty Museum, Los Angeles, 1996.
Monique Nelson et Fathy Hassanein :
La tombe du prince Amon-(Her)-Khepchef, Centre d’études et de documentation sur l’ancienne Egypte, Le Caire, 1976.
Monique Nelson, Marcel Kurz et Jacques Livet :
Tombes des princes de la Vallée des reines : Amon-(her)-khepchef – N° 55, Khaemouasat – N° 44, Seth-her-khepchef – N° 43, Parêherounemef – N° 42, J.E. Livet Edition, Paris, 2005.
Guy Wagner, Christian Leblanc, Guy Lecuyot et Anne-Marie Loyrette :
Documents grecs découverts dans la Vallée des Reines, I, pp : 365-380, BIFAO 90, Le Caire, Janvier 1990.
Steffen Wenig :
Das grab des prinzen Cha-em-Waset sohn Ramses II, und hoherpriester des Ptah von Memphis, Akademie-Verlag, Berlin, 1972.

 

 

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