Quelques Rois Importants :
Ramsès IV
1153 – 1347
 

Nous avons besoin de vous

….Retour à la XXe dynastie

 

 
Sommaire
 

Sa titulature
Son origine
Son histoire
Ses constructions
Sa sépulture
Sa famille
Bibliographie

 

          DATES  de  RÈGNE
          1153-1147
    J.Malek I.Shaw
1166-1160  É-Drioton, D.B.Redford
1163-1156  D.Arnold J.R.Baines, J.Kinnaer
1162-1156  A.Eggebrecht
1158-1152  R.A.Parker
1156-1150  H.W.Helck, R.Krauss, T.Schneider, P.Vernus, J.Yoyotte
1155-1145  E.F.Wente, C.C.Van Siclen
1154-1148  N.Grimal, K.A.Kitchen
1154-1147  D.Sitek
1153-1146  A.M.Dodson, E.Hornung
1152/51-1145/44  S.Quirke
1151-1144  J.von Beckerath
1151-1145  P.A.Clayton, A.H.Gardiner,
P.A.Piccione

 

Sa titulature
  • Hr kA-nxt Anx-m-mAat nb-HAbw-sd-mi-it=f ptH-TATnn
  • nbty mk-kmt-waf pDt-9
  • bik nbw wsr-rnpwt wr-nxtw
  • 1ère Titulature   : wsr-mAat-ra stp.n-imn
  • 2ème Titulature  : HqA-mAat-ra stp.n-imn stp.n-ra stp.n-ptH
  • ra-msi-sw HqA-mAat mri-imn

 

Nom d’Horus Horus Kanekhet Ânkhemmaât
Nebhebousedmiitef Ptahthathenen

(Horus taureau victorieux, sa vérité est vivante, Le maître des apparitions,
Aux grands jubilés comme Ptah Tatenen)

Hr kA-nxt Anx-m-mAat nb-HAbw-sd-mi-it=f ptH-TATnn
Nom de Nebty Nebty Mekkemetouaf Pedjetpesdjet
(Nebty protecteur de l’Égypte, qui vainc les étrangers)
nbti mk-kmt-waf pDt-9
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Ouserrenpout Ouhernakht
(Horus d’or riche en années, grand de triomphe)
bik nbw wsr-rnpwt wr-nxt
Noms de Roi 1ère Ousermaâtrê Setepenamon
(La Justice de Rê est puissante, l’élu d’Amon)
wsr-mAat-ra stp.n-imn
2ème Heqamaâtrê Setepenamon Setepenrê Setepenptah
(Rê est Seigneur de la Justice, l’élu d’Amon, l’élu de Rê, l’élu de Ptah)
HqA-mAat-ra stp.n-imn stp.n-ra stp.n-ptH
Nom de naissance Ramsès Heqamaât Mériamon
(Le Dieu Rê l’a créé, Seigneur de la justice, Aimé d’Amon)
ra-msi-sw HqA-mAat mri-imn

 

Son origine

 


 

Oushebti de Ramsès IV déposé
dans sa tombe – Musée du Louvre

   Ramsès IV est le troisième Pharaon de la XXe dynastie. Il y a un consensus entre égyptologues sur le fait qu’il soit le fils de Ramsès III. Sur le nom de sa mère on arrivait presque, avec Iset-Tahemdjeret (ou Ta-Habasillat ou Isis-Ta-Hemdjert) à la même adhésion de la grande majorité des égyptologues, dont Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton. Sur la base de nouveaux éléments de preuve publiés dans le numéro 96 (2010) du JEA (Journal of Egyptian Archaeology) cette filiation est remise en cause. Il semblerait selon cet article que Tyti (ou Titi), jusque la considérée comme une fille/épouse de Ramsès X (1108-1099), fut en fait une de celles de Ramsès III et qu’elle serait la mère de Ramsès IV. Dans les deux cas, la place dans l’ordre des naissances des Princes demeure incertaine.
 
   Christian Leblanc, dans son hypothèse découlant de l’étude de la représentation des défilés des Princes à Médinet Habou, nous dit que les textes le citent uniquement comme "fils du Roi". Il ne serait dans ce cas pas l’aîné, car c’était précisé à l’époque. La majorité des spécialistes le considèrent comme le 5e fils de Ramsès III, dans ce cas pourquoi un frère plus âgé n’a-t-il pas pris le trône avant lui ?. Cela impliquerait t’il qu’ils étaient tous décédés ?. Nous sommes pourtant presque sur que deux de ses demi-frères aînés étaient toujours vivants à la mort de Ramsès III, alors pourquoi fut-il choisi pour régner ?.
 
   Il convient peut-être de reconsidérer les textes de Médinet Habou et d’envisager qu’il était aussi un aîné, sans qu’il soit indiqué, "Fils aîné Rois", issu peut-être d’une autre Épouse Royale. Lorsque le Pharaon avait plusieurs épouses, chaque premier enfant de chaque femme était qualifié de "Fils aîné du Roi". On sait aujourd’hui que Ramsès III a eu au moins trois fils aînés, puisque trois épouses lui sont attestées. Christian Leblanc évoque même la possibilité d’une quatrième (peut-être Tyti donc ?) qui serait la mère de Ramsès IV. Faute de plus de preuve, il est impossible de trancher et d’être affirmatif.
 
   Il resterait tout de même que si Ramsès IV était un fils aîné, il ne serait pas le premier des fils de Ramsès III. On ne connait donc pas non plus la date exacte de sa naissance. Quelques spécialistes avancent qu’il aurait pu naître à la fin de la XIXe dynastie, sous le Règne de Séthi II (1203-1194), d’autres proposent sous celui de la Reine Taousert (1188-1186), ce qui lui ferait dans les 35/40 ans lors de sa prise de pouvoir. Ce qui est possible compte tenu du long règne de Ramsès III.
 
   On sait aussi qu’il devint Prince héritier en l’an 22 de Ramsès III. À partir de cette date, il participa aux cérémonies officielles, comme pour asseoir sa légitimité de Prince héritier. Il portait les titres classiques pour un Prince : Porte-éventail sur le côté droit du Roi, Général, Scribe royal, ces deux derniers titres sont mentionnés dans un texte au temple d’Amenhotep III à Soleb. Alexander John Peden ne pense pas que le Prince ait occupé la moindre fonction sacerdotale comme ses demi-frères. Ses fonctions, selon lui, demeuraient essentiellement honorifiques même si, comme le note un graffito dans le temple de Soleb, il semble faire une inspection en Nubie.¹ Mais comme le précise Peden, cette inspection aurait aussi pu âtre faite afin de mater un début de révolte. Toutefois comme héritier présomptif, il prit des responsabilités croissantes, par exemple, en l’an 27 du règne de son père, il est dépeint nommant Aménémonet (ou Aménémopé) au poste de Troisième Prophète d’Amon, dans la tombe (TT148) de celui-ci à Dra Abou el-Naga.

 

Son histoire

 
                      Le début de son règne
 


  

Autre vue de
l’oushebti

   Selon certains spécialistes, Ramsès IV succède à son père sur le 15e jour du 3e mois de la saison Shemou, et il régna cinq années pleines et une grande partie de la sixième. Lorsqu’il arrive au pouvoir, il récupère un trône fragilisé par la crise politique lors des dernières années de règne de son père où : Grèves des ouvriers de Deir el-Médineh, infiltrations étrangères, crise économique et corruption, sont monnaies courantes. Il change de titulature en l’an 2 de son règne, mais on n’en connaît pas encore aujourd’hui les raisons, peut-être un besoin de se légitimer ?. Il finit le procès des personnes liées au complot contre lui et son père. On sait aujourd’hui qu’il était le principal visé.
 
   Cette conspiration fut ourdie par la Reine Tiyi (ou Tiye ou Tiy), en l’an 32 du règne de Ramsès III. Malgré la désignation du Prince Ramsès comme successeur, le complot se mit en place pour permettre l’accès au trône à un autre Prince. La Reine espérait voir régner son fils Penteouaret (ou Pentaour), demi-frère de Ramsès IV. Comme le précise James Henry Breasted, autres que la Reine et son fils des hauts fonctionnaires et officiers de l’armée furent aussi impliqués dont : Le Chef de la chambre du Pharaon, Pebekkamon, sept Maîtres d’hôtel royaux, deux Surveillants du Trésor, deux Porte-étendards de l’armée, deux Scribes royaux, un Héraut, etc… Cette grande affaire montre à quel point la famille royale n’était pas un gage de sureté pour le Pharaon. Ce fut le manque de discrétion d’un des conjurés qui permit de découvrir à temps le complot et de le déjouer. Les conspirateurs furent alors tous arrêtés et jugés. Plus de quarante personnes furent inculpées, toutes des proches de Ramsès III.
 


 

Ramsès IV ?

   Quatre procès eurent lieu, dirigés par un tribunal de douze hauts fonctionnaires. Le premier procès condamna à mort la Reine Tiyi et vingt-huit conjurés (Joyce Anne Tyldesley dit 38). Le deuxième procès en condamna six autres à se suicider en public. Le troisième procès, quatre autres, dont le Prince Penteouaret, qui furent obligés de se supprimer en privé. L’historienne Susan Redford spécule que Penteouaret, en tant un noble, eut la possibilité de se suicider en prenant du poison et ainsi être épargné du sort humiliant de certains des autres conspirateurs qui auraient été brûlés vifs et leurs cendres éparpillées dans les rues. Ramsès III mourut avant l’énoncé du quatrième verdict, où d’autres eurent le nez et les oreilles coupées. On priva même des individus de leurs noms qui subirent donc un anéantissement personnelle complet et une réincarnation dans l’au-delà impossible.
 
   À l’occasion de son couronnement, Ramsès IV, proclama l’amnistie générale des derniers conjurés non encore jugés. Ces procès sont retracés dans le papyrus dit "De la conspiration du harem", dont un des trois fragments qui le composent est conservé également au musée Égyptien de Turin. Malheureusement, le document ne permet pas de savoir si les complices sont à l’origine de la mort de Ramsès III, ou s’il mourût de mort naturelle. Pierre Grandet pense que Ramsès III n’était pas la victime directe, car le Pharaon était déjà gravement malade, il souffrait notamment de pointe d’artériosclérose, et qu’il était plus judicieux pour les comploteurs que la mort du souverain fut naturelle. Le Papyrus Harris est le document le plus important qui nous soit parvenu relatant une partie du règne de Ramsès III et une autre sur celui de Ramsès IV. Cependant la date de ce document reste incertaine, tout comme la mise en place de la commission de juges. Pour certains spécialistes, la fin de l’histoire est différente. Ils avancent qu’il est possible que Ramsès IV, dès son avènement chercha à asseoir son pouvoir en pratiquant une féroce répression contre les conspirateurs. Il n’est donc pas à écarter que dans ce cas il fut l’auteur du papyrus. Sa volonté de renforcer sa légitimité se fit en apposant ses cartouches sur de nombreux temples, comme à Karnak et Médinet Habou.
 


 

Relief du temple de Khonsou à Karnak –
Ramsès IV faisant une offrande aux Dieux

Photo avant retouche Wikipédia – Ramsès IV

Son règne après les procès
 

   Ramsès IV donne l’impression d’avoir eu une activité plus religieuse que politique. L’apogée éphémère sous Ramsès III, ne survécu pas à ce "Pieu" Ramsès. Il va malheureusement inaugurer la série des Ramsès qui vivent l’effacement progressif du pouvoir royal au profit du clergé d’Amon. Déjà fortement éprouvées depuis le règne de Mérenptah (1213-1203), 40 ans auparavant, l’influence et la présence Égyptiennes au Proche-Orient reculent fortement face aux invasions des Peuples de la Mer, de la disparition de nombreuses principautés et le déménagement des garnisons et Gouverneurs Égyptiens. Toutefois l’Égypte continue à être présente, sans doute avec une pression de moins en moins importante et concentrée sur certaines cités, au Sinaï et sur une petite partie de Palestine, comme à Byblos. On a retrouvé des scarabées portant le cartouche de Ramsès IV en Palestine. Sous son règne on note la construction d’un temple à Gaza.
 
   Ramsès IV ordonne plusieurs expéditions qui sont organisées afin de rapporter des carrières des pierres de taille, principalement du grauwacke, une pierre de couleur verte et des pierres précieuses. Le "prestige" du règne du Pharaon vient principalement d’une de ces grandes expéditions organisée le 27e jour du 3e mois de la Saison Shenou, en l’an 3 de son règne, a l’ Ouâdi Hammamât où vont participer 8.268 hommes, dont : Plus de 5.000 soldats, 2.000 personnels du clergé d’Amon, 800 Apirou et 130 maçons et tailleurs de pierre, sous le commandement du Grand Prêtre d’Amon, Ramsèsnakht (ou Ramessenakhte).
 
   Le Roi fait rouvrir pour cette occasion des carrières fermées depuis le règne de Séthi II (1203-1194). La grande stèle rupestre du Roi relate cette opération comme l’une des plus grandes expéditions jamais organisées à l’ Ouâdi. Sur celle-ci figure une des énigmes de l’expédition. Le cas de 900 hommes, qu’il convient d’ajouter à la liste ci-dessus, mais indiqués consciencieusement sur la stèle par les scribes comme disparus ou exclus. Faut-il y voir le décès de toutes ces personnes durant les travaux d’extractions ou simplement une omission volontaire ?. S’ils sont morts cela donne une indication de la dureté de la vie dans les carrières de pierre d’Égypte à cette époque. Comme le précise Alexander John Peden, certaines des pierres qui furent traînées sur des kilomètres, de l’Ouâdi jusqu’au Nil, pesaient quarante tonnes, voire plus pour certaines.
 


 

Défilé des Princes à Médinet Habou, Ramsès IV est à gauche
Photo avant retouche Toutânkhamon Magazine  (Pharaon magazine)

   Les Égyptiens demeurent actifs dans la partie Sud du pays de Canaan et dans la région du Sinaï. Ramsès IV y envoie des expéditions, notamment afin d’extraire des quantités de turquoise et de cuivre dans les mines de Timna. Un total de quatre expéditions est connu avant sa 4e année de règne. Mais cette activité s’effondrera avec Ramsès V. La stèle Serabit el-Khadim dans le Sinaï affirme :

"Le 3e mois de la saison Shenou, en l’an 3, sa Majesté a envoyé son favori et bien-aimé, le confident de son maître, le surveillant du Trésor d’or et d’argent, Chef des serviteurs du Palais, Sobekhotep, rapporter pour lui tout ce que son cœur désirait comme turquoise, lors de sa quatrième expédition".

C’est l’armée qui forme le gros des expéditions. Cette utilisation des soldats fournissait une main d’œuvre pour les projets de grands monuments, de ce fait les travaux agricoles, pouvaient se poursuivre toute l’année sans être perturbés. Ce sont les derniers soubresauts "impériaux" de la dynastie. ¹
 


 

Ostracon de calcaire représentant
Ramsès IV frappant ses ennemis –
Museum of Fine Arts, Boston.

   Concernant l’activité militaire, plus aucune campagne d’envergure n’avait été organisée déjà bien avant la fin du règne de son père. Cependant une stèle fragmentaire indique, en l’an 3, une "bataille" ?, contre un adversaire non déterminé. Le relâchement militaire se ressent aussi sur la frontière occidentale, où des infiltrations et des raids de Libyens ont lieu dans le Delta, les oasis et même jusque dans la région de Thèbes, désorganisant une partie de l’administration et l’économie du pays, ce qui, selon quelques spécialistes, peut expliquer, au moins partiellement, les crises et grèves dans la cité.
 
   Au Sud, en Nubie, l’Égypte continue à avoir un certain contrôle, même si la aussi il s’étiole au fils des ans. On a retrouvé le nom de Ramsès IV à Amara, Bouhen et Kawa. Il y aurait peut-être eu lors du règne de Ramsès IV une campagne militaire, menée par le vice-Roi de Nubie, Hori, mais elle n’est pas avérée à ce jour, faute de documents. ¹ On ne connaît qu’un seul Vizir durant tout son règne, Néferrenpet. Un autre personnage est très puissant et très influent, le Grand Prêtre d’Amon, Ramsèsnakht (ou Ramessenakhte) qui participe activement à la grande expédition du Ouâdi Hammamât. Son fils, Amenhotep, deviendra Vizir lors des derniers Ramsès.


 

Vue du couloir d’entrée
de la tombe de Ramsès IV

 
   Ramsès IV laissera l’image d’un Pharaon très actif. Il fut sans doute marqué par la conspiration de harem sous le règne de son père et chercha toute sa vie à se légitimer. Il se vit en continuateur de ce dernier mais malheureusement sans en avoir la stature. Il faut lui reconnaitre l’étonnante énergie qu’il déploya dans les mimes et les carrières afin de lancer des grands chantiers. Mais l’insécurité sur les frontières de l’Ouest et une main mise en Palestine sur le déclin, marquent indubitablement le recul Égyptien et la fin de l’Empire, bien que le pays reste quand même maîtres de la Nubie.
 
   Pour toutes ces raisons Ramsès IV est sans doute le dernier grand souverain du Nouvel Empire (1549-1080). Les règnes suivants ne seront que décadence du pouvoir royal, pillages des tombes et montée en puissance du clergé d’Amon. Nous ne connaissons pas la date précise de la mort du Pharaon. Quant à son âge, il aurait eu selon toute vraisemblance dans les 40/45 ans (on trouve parfois 50 ?), que sa momie semble confirmer. Le Papyrus Harris est le document le plus important qui nous soit parvenu relatant une partie de son règne et une autre de celui de son père.
 

Décoration de la tombe de Ramsès IV

 

Ses constructions

 
   L’activité de bâtisseur de Ramsès IV n’est pas gigantesque. Il fait tout de même exécuter des travaux à Karnak et il fait décorer une partie du temple de Khonsou construit sous son père. On lui attribue aussi des constructions à Abydos, Coptos, Edfou, deux petits temples à Héliopolis et Memphis. Il augmente la communauté du village de Deir el-Médineh à 129 hommes. Parmi ses activités de construction, une pose une énigme aux égyptologues, en effet Ramsès IV ne met pas en œuvre un, mais trois temples des millions d’années sur la rive Ouest de Louxor.
 
   Le plus grand, qui se situe près de la route moderne menant à Deir el-Bahari, au début de la longue chaussée du temple de Montouhotep II. Une seconde fondation existe plus près du premier et le troisième est localisé près de Médinet Habou. La grande fondation fut reprise par ses successeurs mais les travaux ne dépassèrent guère que quelques assises de pierre.¹ Des recherches sur le terrain devront être faites pour étoffer nos connaissances et établir la chronologie et un plan précis des monuments.

 

Sa sépulture

 
   Ramsès IV meurt âgé d’environ 40/45 ans (on trouve parfois 50 ?). Il est enterré dans le tombeau KV2 de la vallée des Rois. Cependant certains égyptologues affirment que lorsqu’il n’était qu’un Prince, il avait fait commencer un tombeau dans la vallée des Reines, QV53. Il n’existe pas de preuve formelle pour étayer cette affirmation. Son tombeau est découvert en 1718 par Claude Sicard, mais il ne sera fouillé qu’en 1906 par Edward Russell Ayrton. Ce n’est seulement que durant l’an 2 du Roi que l’emplacement de cette tombe fut enfin choisi par une commission royale, à l’entrée de la vallée des Rois. Habituellement ce choix se faisait lors du couronnement du Pharaon. Les raisons ne manquent pas pour expliquer cette attente de prise de décision : La crise économique, les grèves des artisans de Deir el-Médineh, des incursions ennemies, des troubles politiques, l’insécurité de la région, la corruption etc…¹
 

 
Sarcophage de Ramsès IV

    Pour rattraper le retard, les équipes de construction vont être doublées, passant de 60 artisans à 129. De plus les architectes royaux simplifient le plan de la tombe, dont on peut voir une des deux reproductions au musée de Turin, afin d’économiser de précieux mois. Le plan originel du tombeau sera changé après la mort du Roi et la chambre qui aurait été une salle à colonnes, sera employée pour la chambre funéraire. Le plus impressionnant dans cette sépulture est la largeur des couloirs pour faire passer l’un des plus imposants sarcophages de la nécropole.
 
   La tombe de Ramsès IV garde un excellent état de conservation et de ce fait sa décoration est pratiquement intacte. On trouve principalement des scènes des grands textes sacrés : Du Livre des Cavernes, pour la première fois dans la vallée des Rois, du Livre des Morts, des Litanies de Rê, du Livre de Nout, du Livre des Portes (Dans la chambre funéraire), des extraits de l’Amdouat, du Livre de la Nuit, du Livre de la terre. On y voit aussi des cènes du défunt et des déités (Dans la chambre latérale). La décoration unique à ce tombeau inclut la représentation de Shou et de Nout. Le dernier égyptologue à y avoir organisé des fouilles est Howard Carter en 1920.
 
   Le tombeau fut fréquemment visité dans l’antiquité et des graffiti sont dispersés partout, généralement chaque visiteur a laissé son nom, sa profession, son origine et des commentaires personnels au sujet du tombeau. Un grand nombre de graffiti est en Copte. Le sarcophage fut cassé à une extrémité dans l’antiquité et le couvercle fut déplacé. On a retrouvé la momie du Pharaon dans la cachette du tombeau KV35 d’Amenhotep II, découvert en 1898 par Victor Loret. Concernant le culte royal, Alexander John Peden doute qu’il ait pu exister durant le règne, faute de monuments fonctionnels. La documentation indique que le culte funéraire rendu au souverain se met en place durant les règnes suivants. La dernière trace de cette mémoire date de la XXIIe dynastie (945-715).

 

Sa famille

 
   On ne connait qu’une seule épouse attestée à Ramsès IV :
 
• Douâtentopet (ou Duatentopet ou Tanytopet ou Dua-Tentopet ou Tentopet ou Tente-Opet ou Tentipet – DwAt n.t jpt), même si l’identité de l’épouse de ce Pharaon n’est mentionnée nulle part, comme le précise Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, à en juger par les titres de cette femme indiqués dans sa tombe (QV74) de la vallée des Reines : Mère de Roi (mwt-nswt); Dame des Deux Terres (nbt t3wy) ; Grande Épouse Royale (Hmt-nswt wrt) ; Fille du Roi (s3t-nswt) et Divine Adoratrice du Dieu (dw3t-ntr), elle est la plus susceptible d’être l’épouse de ce souverain. Il semble qu’une des filles de Ramsès III porta le nom de Tentopet, elle fut Adoratrice dans le temple de Khonsou à Karnak où elle est représentée en compagnie de ce Pharaon. Quelques spécialistes pensent que la Reine Douâtentopet serait susceptible de lui être identifiée (Opinion très peu partagée), elle serait dans ce cas la sœur ou le demi-sœur de Ramsès IV. Son intendant, Amenhotep, fut enterré dans le tombeau TT346, à Sheikh Abd el-Gourna, près de Thèbes. Douâtentopet donna un enfant à Ramsès IV :
 

Un fils :  Ramsès V (ou Ramsès Amonherkhepshef I Mériamon – ra-msi-sw imn-(Hr)-xpS.f mri-imn) “Fils de Rê, Amon est son bras puissant, Aimé d’Amon” qui succéda à son père de 1147 à 1143.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Pharaon voir les ouvrages de :
 
Julia Budka :
Die tempelanlagen Ramses IV, in Theben-West, p. 29, Gabriele Höber-Kamel (Hrsg.): Die 20. Dynastie, Kemet Heft 2/2001, Berlin, 2001.
Louis A.Christophe :
– La stèle de l’an III de Ramsès IV au Ouâdi Hammamât, Nº12, pp. 1-38, BIFAO 48, Le Caire, 1949.
– L’offrande solennelle de Ramsès IV à la triade thébaine dans le temple de Khonsou à Karnak, pp :  39-56,BIFAO 48, Le Caire, 1949.
Peter A.Clayton :
Chronicle of the Pharaohs : The reign-by-reign record of the rulers and dynasties of ancient Egypt, Thames and Hudson, New York, 1994, 1996, Novembre 2006 et janvier 2007 – American University in Cairo Press, Le Caire, 2006 – En Français, avec Florence Maruéjol, Chronique des pharaons : L’histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne, Casterman, Paris, 1994 et 1995.
Mark Collier, Aidan Marc Dodson et Gottfried Hamernik :
P. BM 10052, Anthony Harris and Queen Tyti, pp : 242-247, JEA 96, Londres, 2010.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The Complete Royal Families of Ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Jehon Michael Grist :
The identity of the Remesside Queen Tyti, University of California, Group in Ancient History and Mediterranean Archaeology, Berkeley, May 1986 – JEA 71, pp : 71-81, Londres, 1986.
Hans Wolfgang Helck :
Ramses IV, Lexikon der Ägyptologie. Band V, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 1984.
Erik Hornung :
Zwei Ramessidische königsgräber, Ramses IV und Ramses VII, Theben 11, Philipp von Zabern, Mainz am Rhein, 1990.
Thomas Garnet Henry James :
A schist statuette of Ramesses IV, British Museum Press, London, 1960.
Kenneth Anderson Kitchen :
Ramesses IV to XI and contemporaries, Blackwell, Oxford, 1983.
Viviane Koenig :
– Un village d’artisans égyptiens sous Ramsès IV : Deir el-Médineh, Albin Michel, Paris, 1984.
Christian Leblanc :
Une nouvelle analyse de la double théorie des princes du temple de Ramsès III, à Médinet Habou, pp : 191-218, Memnonia XII-XIII, 2001.
Pierre Montet et Guillemette Andreu-Lanoë :
L’Égypte au temps des Ramsès : 1300-1100 avant J.-C., Hachette, Paris, 1995.
Pierre Montet :
La vie quotidienne en Égypte au temps des Ramsès (XIIIe et XIIe siècles av.J.C.), Hachette, Paris, Janvier 1946, 1953, 1955, 1964, (posthume) 1974, Février 1995 et avec Guillemette Andreu-Lanoë, Le Grand livre du mois, 1988 – Avec M.S.Drower, Everyday life in Egypt in the days of Ramesses the Great, Edward Arnold Ltd, 1958 et 1962 – Greenwood Press, (posthume) Septembre 1974 – University of Pennsylvania Press, Décembre 1980.
Alexander John Peden :
The reign of Ramesses IV, Aris & Philipps, Warminster, 1994.
Thomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Keith C.Seele :
Ramesses VI and the Medinet Habu Procession of the Princes, pp : 184-204, JNES 19, N°3, Chicago, Juillet 1960.
Anthony John Spalinger :
– The reign of Ramesses IV, pp : 158-159, JNES 57, N°2, Chicago, Avril 1998.
Peter Sullivan :
Aspects of the reign of Ramesses IV, University of Auckland, 1998.
 

¹ D’après l’article de François Tonic, pp : 21-24, Toutânkhamon Magazine N°40, Août/Septembre 2008.

 

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