Quelques  grandes  villes :
Dendérah
 

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Sommaire
 

▪  Noms et localisation
▪  L’histoire
▪  Le temple d’Hathor
▪  Le zodiaque de Dendérah
▪  Bibliographie

ou  Tantarer  ou  Taentem
             ou
Tantarer
 
T3 s trr
Taentem
 
T3 s tm

 

Noms  et  localisation

 
   Dendérah (ou Dendera ou Dandara ou Dendrah ou Tentirys, en Égyptien ancien : Taentem ou Tantarer,  en Grec : Τέντυρα Tentyra ou Δένδερα Denderah ou Nitentore ou Nitentoti "Bois de saule" ou "Terre de saule" ou Younet, ou Stentor, en Copte : Tentor, en arabe : دندرة) est une petite ville d’Égypte sur la rive Ouest du Nil à environ 5 km au Sud de l’actuelle Kenah (ou Qena) et 60 km au Nord de Louxor (ou Louqsor). Elle fut la capitale du 6e nome de Haute-Égypte, le nome "du crocodile"msH. La cité s’appelait en Égyptien à l’origine, Nitentore. La ville arabe moderne fut construite sur l’ancien site de Ta-ynt-netert, ou Tentyra, qui signifie "Elle a des piliers divins", qui devint en Grec Tentirys, puis Dendera.
 

L’histoire….
 


 

Vue d’ensemble du site

   Bien que des textes attestent l’existence de la ville dès l’Ancien Empire (2647-2150) et l’importance de ce haut lieu du culte, le site est surtout connu pour son temple dédié à la Déesse Hathor, commencé à la fin de l’Époque ptolémaïque (305-30) et achevé à l’Époque Romaine sous l’Empereur Néron (54-68). Il est situé, plutôt isolé, sur le bord du désert, à environ 2,5 km au Sud-ouest de la ville où se trouve le complexe de temples.
 
   Le Dieu crocodile Sobek est également reconnu comme le Dieu de la ville et y fut aussi vénéré. Ce dernier fut aussi vénéré dans d’autres villes Égyptiennes, ce qui amena de nombreuses querelles, notamment avec Ombos. Il fut encore le siège d’un culte, à l’Époque Ptolémaïque et dans l’ancienne province Romaine de Thébaïde Secunda.
 
   On sait peu de choses du Christianisme dans la ville, seuls les noms de deux anciens Évêques sont données : Pachymius, au début du IVe siècle ap.J.C et Sérapéion ou Aprion, contemporain et ami de Saint-Pacôme, le moine, qui avait dans son diocèse, son célèbre couvent de Tabennisi.
 
   La nécropole de la ville comprend des tombes de l’Époque Pré-dynastique (v.3500-v.3150) et la fin de l’Ancien Empire (2647-2150) et de nombreux mastabas très vastes, mais peu décorés, construis par les notables. À l’Ouest du site ont été également mises au jour des catacombes à voûtes en briques, destinées aux sépultures d’animaux comme des oiseaux, des chiens ou des vaches (Une des formes de la Déesse Hathor). Il est a noter le travail de l’égyptologue Sylvie Cauville qui a permis une meilleure compréhension du site.

 

Le temple d’Hathor

 
   Le temple principal, dédié à la Déesse Hathor est le plus grand, il couvre quelque 40.000 m², et il est également un des temples les mieux conservés du site, si ce n’est pas le meilleur, dans toute l’Égypte. Il est aussi un des mieux décorés de l’Époque Ptolémaïque (305-30). Il était ceint d’un épais mur en brique. Le bâtiment actuel remonte à l’époque de la dynastie des Ptolémée et s’est achevée sous l’Empereur Romain Tibère (14-37), mais selon les inscriptions relatant sa fondation, son plan s’inspire de très vieux documents qui dateraient des Rois Khoufou (ou Khéops, 2551-2528, IVe dynastie) et Pépi I (2289-2255, VIe dynastie).
 

Plan du temple d’Hathor à l’époque de Ptolémée XII Néos Dionysos
 

A – Colonnes à chapiteau
B – Pronaos ou salle hypostyle
C – Salle de l’Apparition ou salle des fêtes
D – Trésor
E –  Laboratoire
F –  Escalier Est
G – Salle des offrandes
H – Salle de l’Ennéade
I  – Sanctuaire
I  – Couloir mystérieux

 
   Le premier Roi cité à qui l’on attribue la construction est Ptolémée XII Néo Dionysos (80-58 et 55-51), certains spécialiste attribuent la construction à Ptolémée IX Sôter II Lathiros (116-107 et 89-81). Le temple est différent des autres temples Gréco-romains car il ne possède ni pylône d’entrée, ni cour à portiques. Quatre colonnes à chapiteaux (A) ornaient sa façade et on y accédait en entrant directement dans le pronaos (B) (L’espace situé devant le temple qui désigne le vestibule ou l’entrée), érigé sous l’Empereur Tibère (14-37). Cette salle hypostyle (Salle qui était un espace fermé dont le plafond était soutenu par des colonnes) de dix-huit colonnes fut décorée sous les règnes des Empereurs Romains Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C) et Néron (54-68).


 

Vue du temple d’Hathor

 
   Les décorations que l’on peu observer sont : Des représentations astronomiques, cinq planètes, les constellations, le zodiaque, la Déesse Nout et des tableaux illustrant différents rituels royaux. Les colonnes de cette salle et de la seconde (C), ou salle de l’Apparition, ou salle des fêtes, possédaient des chapiteaux en forme de sistre, instrument de musique destiné au culte d’Hathor. Cette deuxième salle était entourée de six petites pièces pour les cultes où étaient déposés les offrandes, le trésor (E), un laboratoire (E) et les diverses donations au temple, puis débouchait sur la salle des offrandes (G).
 


 

Crypte du temple

   Au-delà de salle des offrandes, le vestibule donnait accès au sanctuaire, dont la première pièce était la salle de l’Ennéade (H), ainsi qu’à un étroit couloir qui en faisait le tour et desservait onze chapelles divines. Une autre particularité du temple sont ces cryptes, qui sont une suite de chambres sur trois étages aménagées dans l’épaisseur du mur extérieur. Les cryptes servaient principalement de magasins pour les archives et les objets du culte et d’entrepôts pour les statues. Elles sont décorées de bas-relief représentant des scènes religieuses.
 

 

   Il y a aussi dans l’épaisseur du mur des escaliers permettant d’accéder au toit qui était surmontée d’un kiosque. À mi-hauteur la procession s’arrêtait pour permettre aux Prêtres de faire tout le rituel de célébration de l’union de la Déesse Hathor au disque solaire. Érigées toujours sur le toit, six chapelles Osiriennes abritaient les cérémonies du rituel de la renaissance de ce Dieu au mois de Khoiak (17 Octobre au 15 Novembre) de la saison Akhet (Automne). Dans l’une d’elle le plafond représentait la carte du ciel, des constellations et des décans, connu sous le nom de "zodiaque de Dendérah". Le temple n’en conserve qu’une copie, l’original se trouvant au musée du Louvre.
 


 

Représentation d’Hathor sur le haut
d’une colonne du temple

   Sur la face arrière du temple, il y a une représentation de la Reine Cléopâtre VII Théa Philopator (51-30) accompagnée de son fils Ptolémée XV Césarion (44-30). Une petite chapelle datant du règne du Roi Montouhotep II (2061-2010, XIe dynastie) a été démontée et reconstruite au musée du Caire, elle était sûrement dépendante du temple principal de l’époque. Dans le mur d’enceinte en briques crues du complexe monumental de Dendérah, se trouve la porte monumentale des Empereurs Romains Domitien (81-96) et Trajan (98-117), qui est précédée par des kiosques Romains. La porte donne sur une zone découverte, avec à l’Ouest un mammisi (Petite chapelle construite près d’un temple majeur), ou temple de l’Accouchement, construit par l’Empereur Trajan.
 
   Il était à l’époque considéré comme l’endroit rituel où la Déesse Hathor donnait le jour et allaitait le Dieu-enfant Ihy. Au Sud de ce mammisi se trouvait un autre temple de l’Accouchement construit par le Pharaon Nectanébo I (380-362, XXXe dynastie) qui fut achevé sous les Ptolémée (305-30) et un sanatorium où les malades pouvaient se baigner dans des eaux sacrées. Au Sud du temple d’Hathor, à côté de ce qu’il reste du lac sacré, se trouvait le petit temple dédié à la Déesse Isis (ou temple de la naissance d’Isis), érigé, décoré et achevé sous l’Empereur Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C). Il fut construit sur les fondations d’un édifice de l’époque Ptolémaïque. La porte Est de l’enceinte, également d’Époque Romaine, abouti à ce temple, qui est unique du fait de sa double orientation. Les salles extérieures font face à l’Est et les salles intérieures sont orientées au Nord, vers le temple d’Hathor.
 
   À l’Est de ce temple s’étend une partie de la ville, avec au milieu un temple dédié à Horus d’Edfou. Entre ces édifices se trouve une Basilique Copte construite probablement au Ve siècle et dans l’angle Sud-ouest de l’édifice principal se trouve le lac sacré qui est l’un des mieux conservés d’Égypte. Il servait aux ablutions du clergé et à la célébration des mystères rattachés à la mort et à la résurrection d’Osiris. C’est à proximité du lac qu’un trésor fut mis au jour qui est conservé pour une partie au musée Égyptien du Caire et pour l’autre au musée du Louvre.

 

Le zodiaque de Dendérah

 
   La sculpture dite "le Zodiaque Dendérah" est la plus largement connue des sculptures de plafond de pronaos. Elle était à l’origine au plafond d’une chapelle dédiée à Osiris élevée sur le toit du temple d’Hathor. La chapelle fut commencée à la fin de la Période Ptolémaïque (305-30) et son pronaos fut ajouté lors du règne de l’Empereur Romain Tibère (14-37). Cette représentation d’un zodiaque circulaire est unique dans l’Égypte antique. La voûte céleste est représentée par un disque soutenu par quatre piliers du ciel qui ont la forme de femmes, entre lesquelles sont insérées des génies à tête de faucon.


 

Vue du Zodiaque – Musée du Louvre

 
   Cette sculpture, qui est aujourd’hui au musée du Louvre, est prélevée du site en 1802 lors de la campagne d’Égypte de Napoléon par le général Français Louis Charles Antoine Desaix un membre de l’expédition. Celui-ci décide de le ramener en France afin de le négocier avec le marchand d’antiquités Sébastien Louis Saulnier qui est commandité par Jean Baptiste Leloraine. Le zodiaque est rapporté à Paris en 1821 et des gravures en sont tout de suite réalisée. Celles-ci suscitent dès leur parution une controverse quant à l’âge de la représentation du zodiaque.
 
   La plupart des spécialistes de l’époque le date du Nouvel Empire, Jean-François Champollion avance quand à lui la période Gréco-romaine. En fait la date aujourd’hui qui fait pratiquement l’unanimité est environ 50 av.J.C, idée soutenue d’après la disposition des corps célestes. Lors de la restauration, en 1822, il est installé par Louis XVIII (1814-1824) à la Bibliothèque royale. En 1964, le zodiaque est déplacé de la Bibliothèque Nationale au musée du Louvre.
 
   Le zodiaque de Dendérah est un planisphère ou une carte des étoiles en projection plane. Il montre les 12 constellations du zodiaque, les constellations formant les trente-six décans et les planètes. Ces décans sont des groupes d’étoiles de première magnitude qui sont utilisées dans le calendrier Égyptien, qui était basé sur des cycles lunaires de 30 jours et le lever héliaque de l’étoile Sothis (ou Sirius). Sur une première circonférence intérieure on trouve des constellations, montrant les signes du zodiaque. Certains de ceux-ci sont représentés dans les mêmes formes que leurs noms connus, par exemple : Le Bélier, Taureau, Scorpion, Capricorne, tandis que d’autres sont présentés dans une forme plus Égyptienne, par exemple, le Verseau est représenté comme le Dieu des inondations, Hâpy, qui tient deux vases d’où jaillit de l’eau.

 

Pour d’autres détails sur le Zodiaque voir l’article sur : Le secret du zodiaque de Dendérah

 

Représentation de Cléopâtre et Césarion sur l’arrière du temple Bas relief du temple Salle hypostyle du temple Vue du parvis du temple Autre vue de la crypte
du temple

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la cité et ses monuments voir les ouvrages de :
 
Sylvie Cauville :
Le temple de Dendérah : Guide archéologique, BiGen 12, IFAO, Le Caire, 1990 et 1995.
Le temple de Dendérah X, les chapelles Osiriennes, I à III Transcriptions, traductions, BiEtud 117 à 119, IFAO, Le Caire, 1997.
Le temple de Dendérah, la porte d’Isis, PIFAO, Le Caire, Janvier 1999.
Sylvie Cauville et Annie Gasse :
Fouilles de Dendera : Premiers résultats, pp : 25-32, BIFAO 88, Le Caire, Janvier 1988.
Sylvie Cauville et Henri Guillaume :
Dendérah IV, OLA 81, Charles Peeters, Louvain, 2001.
Le temple de Dendérah, le fonds hiéroglyphique au temps de Cléopâtre, Cybèle, Décembre 2001.
Il existe d’autres ouvrages sur Dendérah de Sylvie Cauville voir sa bibliographie.
Maxence Chalvet de Rochemonteix et Émile Gaston Chassinat :
Le temple de Dendérah, 2 fasc., PIFAO, Le Caire, 1987.
Jean-Claude Golvin, Georges Castel et François Daumas :
Les fontaines de la porte Nord, Dendera, monuments de l’enceinte sacrée, IFAO, Le Caire, 1984.
Auguste Edouard Mariette :
Dendérah, description générale du grand temple de cette ville, Librairie A. Franck, Paris, 1875.
René Preys :
Dendera, pp : 126-129, Palms and Tempels. 19th-Century Photography in Egypt, Louvain, 1994.
Un catalogue des manifestations d’Hathor dans le sanctuaire du temple de Dendera, pp : 117-141, CRIPEL 23, Lille, 2003.
Il existe d’autres ouvrages sur Dendérah de René Preys voir sa bibliographie.

 

 

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