Quelques Divinités du panthéon :
Nout
 

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Sommaire
 

Fonctions et origine
Ses représentations et symboles
Ses lieux de cultes principaux
Le culte de Nout
Légendes et mythes
Bibliographie

 

Nout –
Musée du Louvre

 
ou
Nwt

 


 

Détail du papyrus Greenfield – Shou soutenant Nout
au-dessus de Geb – British Museum

Fonctions et origine

 
   Nout (ou Nut) est la divinité du ciel. Elle est la personnification de la voûte céleste et du firmament, son rire est le tonnerre, ses larmes sont la pluie. Elle est considérée comme la mère des astres à la différence de la plupart des autres divinités, qui ont généralement un père céleste. Elle fait partie de la grande Ennéade d’Héliopolis. Elle avale chaque soir le soleil et le met de nouveau au monde chaque matin. À l’inverse elle engloutit les étoiles à l’aurore pour les faire renaître à la tombée du jour.  
 
   Selon la tradition, le corps de Nout se déploya au-dessus de la terre pour la protéger. Ses membres, qui touchent le sol, symbolisent les quatre points cardinaux. Divinité funéraire, elle protège le défunt et l’accompagne dans l’au-delà. Elle est représentée à l’intérieur des sarcophages souvent en train d’avaler le Soleil. Au Moyen Empire (2022-1650), remplacera Shou dans le rôle du père de Nout et Geb et le culte de Nout finira par se confondre avec celui de la Déesse Hathor. Nout assumera ainsi en partie la fonction de Maîtresse du sycomore. Elle fut assimilée par les Grecs à la Déesses Réa (ou Rhéa).

 

Ses représentations et symboles

 
   Nout est la plupart du temps représentée sous la forme humaine d’une femme nue couverte d’étoiles, arquée au dessus du Dieu de la terre, Geb (Ou au-dessus de la terre), reposant sur le sol du bouts de doigt et des orteils, car son père le Dieu de l’air Shou, la sépare de son frère et époux Geb allongé sous elle, créant ainsi un espace de vie entre le ciel et la terre. Parfois elle a l’aspect d’une vache dont le grand corps forme la voute céleste, ou celle d’une truie dévorant ses gorets qui symbolisent les étoiles. Dans les Textes des Pyramides, elle est représentée entre autres comme une vache qui apporte la guérison. Sa peau est généralement bleue parce que cette couleur symbolise la vie et de la renaissance. Les ailes, qui lui sont parfois représentées, symbolisent la protection contre les mauvais présages de mort et les étoiles qui couvrent son corps renforce l’image du ciel et symbolisent les âmes des morts. Quand sa peau est jaune, cela signifie que son apparence a été montrée pour être immortel, Déesse Mère d’où tous proviennent. Sa position arquée illustre son pouvoir sur le ciel et sur les objets célestes. La Déesse fut aussi dépeint comme une femme qui porte sur sa tête un pot d’eau, son hiéroglyphe, qui selon quelques spécialistes peut aussi symboliser l’utérus.
 
   Ses symboles étaient :
Ses attributs divins : Le ciel, les étoiles, la nuit, un pot d’eau.
 
Animaux, couleurs : Ses animaux, la vache et la truie. Ses couleurs sont le Bleu et le jaune.
 
Les fêtes en son honneur : Il ni eut pas de fête particulière qui lui fut consacrée.


 

Geb et Nout – Papyrus XXIe dyn. – Musée du Louvre

 
Ses lieux de cultes principaux

 
   Son lieu de culte fut Héliopolis ou elle est considérée comme la mère d’Osiris, d’Isis, de Nephtys et de Seth, mais aucun temple ne lui est dédié. Néanmoins, ses représentations ornent de nombreux lieux de culte et elle eut des sanctuaires importants à Memphis et Dendérah.
 

Le culte de Nout

 
   Nout est considérée comme l’une des plus anciennes divinités parmi le panthéon Égyptien. Elle remplit une fonction importante dans la cosmogonie. Elle incarne le ciel et la personnification de la voûte céleste et du firmament, son rire était le tonnerre, ses larmes étaient la pluie. Son corps symbolisait la voûte céleste et séparait la terre des abîmes qui l’entouraient. Selon les traditions, le corps de Nout se déployait au-dessus de la terre pour la protéger et ses membres qui touchaient le sol symbolisaient les quatre points cardinaux. Dans le même temps, elle fut considérée comme la mère des corps célestes. Les Égyptiens croyaient que le soleil disparaissait le soir dans sa bouche afin de voyager à travers la nuit dans son corps et le matin apparaître de nouveau dans son giron à l’Est. Dans le cycle éternel, durant la journée c’était les étoiles qui erraient à travers son corps. Cette métaphore est l’origine d’une des désignations de la Déesse “Truie qui dévore ses petits", ces deniers étant l’image des étoiles. En dépit de cette épithète de la Déesse fut considéré comme une divinité très positive.
 
   Nout joua également un rôle important dans le culte Égyptien des morts. Elle fut étroitement associée à la croyance en la résurrection des morts, dont les âmes étaient les étoiles représentées sur son corps. Nout fut aussi une Déesse de la mort. Dans les Textes des Pyramides, elle fut représentée comme une vache guérisseuse. En tant que protectrice des morts dans leur voyage vers l’au-delà, elle fut souvent dépeinte à l’intérieur des cercueils. Dans ce rôle, son culte au Moyen Empire (2022-1650) fut associé à celui de la Déesse Hathor. Nout assuma ainsi comme elle en partie le rôle de maîtresse du sycomore, l’arbre qui donnait nourriture et boissons aux défunts.


 

Détail du papyrus de Nespakashouty, scribe
comptable des grains du grenier d’Amon –
Musée du Louvre

 
   Certains égyptologues comme : Arielle Kozloff, Kurt Sethe et Ronald Wells, ont fait valoir que Nout pourrait avoir symbolisé la bande de la Voie Lactée. Ils font référence, entre autres, à la formule 176 du Livre des Morts, qui évoque une relation entre le ruban astral et la Déesse. Ils indiquent comme preuve de leur hypothèse, les représentations de Nout à l’époque Ramesside avec des étoiles sur elle et autour de son corps. Ronald Wells a également démontré que le ruban de la Voie Lactée pendant la période prédynastique (v.3500-v.3150) au cours du solstice avait la même forme qu’une figure allongée, dont les bras et les jambes étendus auraient toucher l’horizon. Ce fut de cette manière que Nout fut reproduite ultérieurement. De même, le soleil aurait décliné au moment de l’équinoxe de printemps à l’endroit exact où la “tête” de cette figure se trouvait. Après avoir retravaillés sur ces textes, d’autres spécialistes comme, Arno Egberts, Rolf Krauss et Harco Willems, réfutent cette hypothèse.

 

Légendes et mythes

 
   Le principal mythe concernant la Déesse est sur la naissance de ses enfants. Ceux-ci, en effet, faillirent ne jamais voir le jour en raison d’un événement survenu au début des âges, lorsqu’Atoum-Rê était entrain de créer le monde. Ses enfants, Shou (l’air) et Tefnout (l’humidité) formèrent un couple et eurent à leur tour deux enfants, Geb (la terre) et Nout (le ciel). Tous deux étaient si épris l’un de l’autre que ciel et terre demeurèrent attachés. Ni le soleil, ni l’air, ni l’humidité ne pouvaient plus circuler. obligea Shou, son fils, à séparer les deux amoureux, ce qui fut fait. Mais Nout était alors enceinte de quatre enfants : Osiris, Isis, Nephtys, Seth. décréta que ces enfants ne pourraient naître au cours d’aucun des douze mois de l’année solaire. C’était bien sûr les condamner. Le Dieu Thot, gagna au jeu avec la lune cinq jours supplémentaires qui furent rajoutés à la suite des douze mois, appelés jours épagomènes (du Grec : επαγομενα nμερα, jour supplémentaire). Ce fut grâce à lui que Nout put enfin accoucher. Une autre légende, à Héliopolis, lui attribue comme demeure un sycomore dont les branches étaient des abris pour les âmes lasses. Certains mythes affirment qu’elle enfanta Horus le cinquième jour épagomènes, mais la légende communément admise fait d’Osiris et d’Isis les parents d’Horus.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Déesse voir les ouvrages de :
 
Mary Barnett et Michael Dixon :
Gods and myths of ancient Egypt, Smithmark, New York, 1996 – En Allemand, Götter und Mythen des alten Ägypten, Verlag Gondrom, 1998 – En Français, Les dieux et les mythes de l’Egypte ancienne, Thames & Hudson Editeur, 1998.
Nils Billing :
Nut : The goddess of life in text and iconography, Department of Archaeology and Ancient History, Uppsala University distributor, Uppsala, Janvier 2002.
Hans Bonnet :
Lexikon der Ägyptischen religionsgeschichte, Nikol-Verlag, Hamburg, 2000 et 2005.
Jacques-Joseph Champollion-Figeac, Léon Jean-Joseph Dubois et David Roberts :
Panthéon égyptien, J. de Bonnot imprimerie, Paris, 2006.
Rolf Felde :
Ägyptische gottheiten, Rolf Felde, Wiesbaden, 1988 et 1995.
Lucia Gahlin, Olivier Fleuraud et Isabelle Fleuraud :
L’Egypte : Dieux, mythes et religion : Un voyage dans le monde fascinant des mythes et de la religion de l’ancienne Egypte, EDDL, Paris, Janvier 2001.
Lucia Gahlin et Lorna Oakes :
The mysteries of ancient Egypt : An illustrated reference to the myths, religions, pyramids and temples of the land of the pharaohs, Lorenz, London, 2003.
Roland Harari et Gilles Lambert :
Dictionnaire des dieux et des mythes égyptiens, Le grand livre du mois, 2002.
Geraldine Harris :
Gods & Pharaohs from Egyptian Mythology, Eurobook Limited, London, 1981.
George Hart :
A Dictionary of Egyptian Gods and Goddesses, Routledge & Kegan Paul Inc, London, 1986.
Arno Egberts :
In quest of meaning : A study of the ancient Egyptian rites of consecrating the meret chests and driving the calves, Nederlands Institut voor het Nabije Oosten, Leiden, 1995.
Erik Hornung :
Der eine und die vielen : Agyptische Gottesvorstellungen, Wiss. Buchges, Darmstadt, 1971 – Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1971-2008.
Rolf Krauss :
Astronomische konzepte und jenseitsvorstellungen in den pyramidentexten, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, Décembre 1997.
Manfred Lurker et Patrick Jauffrineau :
Dictionnaire des Dieux et des symboles des anciens Égyptiens : Le monde magique et mystique de l’Egypte, Pardès, Puiseaux, 1994 – En Allemand, Lexikon der Götter und Symbole der alten Ägypter, Scherz Verlag, 1998.
Donald Bruce Redford :
The ancient gods speak : A guide to Egyptian religion, Oxford University Press, Oxford, New York, Juin 2002.
Ruth Schumann-Antelme, Stéphane Rossini et Xuan Thuan Trinh :
Nout, le cosmos des pharaons, Collection : Champollion, Éditions du Rocher, Monaco, Janvier/Février 2007.
Emily Teeter :
Religion and ritual in ancient Egypt, Cambridge University Press, Cambridge, New York, 2011.
Mario Tosi :
Dizionario enciclopedico delle Divinità dell’Antico Egitto, Ananke, Torino, 2004-2006.
Claude Traunecker :
Les Dieux de l’Égypte, PUF, 1970, 1991/2/3, 1996, 2001 et Mai 2005 – En Anglais, Avec David Lorton, The gods of Egypt, Cornell University Press, 2001.
Pascal Vernus et Erich Lessing :
– Les Dieux de l’Égypte, Imprimerie Nationale, Paris, Octobre 1998 – En Anglais, Traduction Jane M.Todd, The gods of ancient Egypt, George Braziller, 1998.
Ronald Wells :
The mythology of Nut and the birth of Ra, pp : 305-321, SAK 19, Hambourg, 1992.
Richard H.Wilkinson
The complete gods and goddesses of ancient egypt, Thames and Hudson, New York, Mars 2003 et Septembre 2005 – En Espagnol, Todos los dioses del Antiguo Egipto, Oberön, Madrid, 2003 et Juin 2004 – En Allemand, Die welt der götter im alten Ägypten : Glaube, macht, mythologie, Theiss, cop. Stuttgart, Septembre 2003 – En Français, Dictionnaire illustré des Dieux et Déesses de l’Égypte ancienne, Gollion, Infolio, Novembre 2006.

 

 
 
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