Quelques Rois Importants :
Amenhotep III
1390 – 1353/52
 

Nous avons besoin de vous

….Retour à la XVIIIe dynastie

 

 
Sommaire
 

Sa titulature
Son origine
Sa durée de règne
Son règne
La cour et les hauts fonctionnaires
La corégence
Ses représentations, l’art, la culture
Ses constructions
Sa sépulture
Sa famille
Bibliographie
 


 
Amenhotep III portant la Couronne Bleue –
Metropolitan Museum of Art

                  DATES  de  RÈGNE
            1390-1353/52
 N.Grimal, R.Krauss, W.J.Murnane, I.Shaw
1435-1397  C.Vandersleyen
1410-1372  D.B.Redford
1403-1366  R.A.Parker
1403-1365  A.Eggebrecht
1402-1364  E.Hornung
1391-1353  D.Arnold, J.Kinnaer, J.Malek, P.Vernus, J.Yoyotte
1388-1351/50 F.Maruéjol, S.Quirke, J.von Beckerath
1388-1348  A.M.Dodson
1386-1350  E.F.Wente
1386-1349  P.A.Clayton, K.A.Kitchen,
P.A.Piccione
1384-1346  C.Aldred
1379-1340  H.W.Helck
1378-1339  D.Sitek

 

Sa titulature
  • Hr kA-nxt xai-m-mAat , Hr kA-nxt HqA-HqAw
  • nbti smn-hpw sgrH-tAwi , nbti S-mn-hpw Ts-Hrp-t3.w(j)
  • bik nbw aA-xpS w-sty , bik nbw S-aA-Hwt=f-nt-Dt , aA-xpS hwi-sTtiw , kA-n-nsww dr-pDt-A , Hwi-mnTiw dr-THnwiw THn-xprw
  • nb-mAat-ra mri.n-ra , nb-mAat ra j3wt-ra , tit-ra , tit-imn , Ssp.n-itm , stp.n-ra
  • imn-Htp(w) HqA-wAst , imn-Htp(w) nTr-HqA-w Ast , imn-Htp(w)-HqA-wAst-j3wt ra
     
  • Amenôphis   (Manéthon)
Noms d’Horus Horus Kanekhet Khâimmaât
(Taureau victorieux, qui apparaît auprès de Maât)
Hr kA-nxt xai-m-mAat
Horus Kanekhet Heqaheqaou
(Taureau victorieux, Chef des souverains)
Hr kA-nxt HqA-HqAw
Noms de Nebty Nebty Semenhepou Segerehtaoui
(Celui qui établit durablement les lois et qui apaise [pacifie] les Deux Terres)
nbti smn-hpw sgrH-tAwi
Nebty Semenhepou Teskereptaoui
(Nebty est la loi qui lie et conduit les Deux Terres)
nbti S-mn-hpw Ts-Hrp-t3.w(j)
Noms d’Horus d’or Bik Nebou Âakhepes Housétye
(Le Faucon d’or qui terrasse les étrangers [Asiatiques] avec une grande force)
bik nbw aA-xpS w-sty
Bik Nebou Seâahoutef Nedjet
(Le Faucon d’or qui accueil dans sa maison d’éternité)
bik nbw S-aA-Hwt=f-nt-Dt
 
Abydos 73
 
Noms de Roi

 
Nebmaâtrê Mérienrê
(Rê est le possesseur [Maître] de la justice, Aimé de Rê)
nb-mAat-ra mri.n-ra

Nebmaâtrê Yaoutrê
(Rê est le possesseur [Maître] de la justice, Héritier de Rê)
nb-mAat ra j3wt-ra
Noms de
naissance
Amenhotep Heqaouaset
(Amon est satisfait, Seigneur de Thèbes)
imn-Htp(w) HqA-wAst
Amenhotep Netjerheqaouaset
(Amon est satisfait, Dieux Seigneur de Thèbes)
imn-Htp(w) nTr-HqA-wAst

 


 

Amenhotep III –
Musée du Louvre

Son origine

 
   Amenhotep III (ou Aménophis ou Amenôphthis en Grec ou Nimmurja ou Ni-im-mu-u-re-ja en Babylonien) est le 9e Roi (8e si on ne compte pas régnante la Reine Hatchepsout) de la XVIIIe dynastie. Il est appelé par Manéthon, Amenôphis (Flavius Josèphe, Africanus, Eusebius). Né vers 1403 (1388, pour Joann Fletcher), il est le fils aîné de Thoutmôsis IV et de la Reine Moutemouia. Pour beaucoup d’égyptologues, celle-ci va assurer la régence lorsqu’il monte sur le trône à l’âge de 10/12 ans, selon certains spécialistes le 27e jour du 2e mois de la saison Shemou (15 mai 1390). Toutefois, il faut souligner, qu’à aujourd’hui, aucune preuve formelle ne vient affirmer cette proposition. Amenhotep III a grandi dans le harem du palais, à Médinet Gourob (ou Gourob), à l’entrée du Fayoum, non loin d’El-Lahoun et Hawara.
 
   Il passe pour un Roi érudit, habile en hiératique et écriture cunéiforme, assidu à la lecture et doué pour les mathématiques. En outre, il y reçut également une formation militaire. Lorsque son frère aîné Amenemhat décéda, il fut désigné Prince héritier à l’âge de 8 ans. Dès lors il accompagna son père dans ses expéditions militaires. Lorsque celui-ci meurt, il lui laisse un Empire puisant et prospère qui s’étend de Karai à Naharina (ou Nahrina). Karai étant le nom que donnaient les Égyptiens à la région Soudanaise entre la 5e et la 4e cataracte, et Naharina étant le nom pour l’État du Mitanni et le cours supérieur de l’Euphrate. Les frontières étaient renforcées et sécurisées et par conséquent, aucune actions militaires n’étaient attendues.
 

Sa durée de règne

 
   Manéthon lui compte 30 ans et 10 mois de règne (Flavius Josèphe) ou 31 ans (Africanus, Eusebius).. Toutefois, comme le précise Betsy Morrell Bryan dans son étude sur le Roi, d’autres datations de Manéthon pour la XVIIIe dynastie se sont avérées incorrectes et il est préférable de se reporter aux monuments ou aux objets pour déterminer sa longueur d’un règne. Selon Peter A.Clayton, la plus haute date enregistrée pour le règne d’Amenhotep III est le 3e jour des jours épagomènes (16 juillet) de l’an 38, qui serait indiqué sur des étiquettes de jarres à vin provenant du palais de Malkata (ou Malkatta ou Malqata ou Malqatta), mais le Roi pourrait avoir vécu brièvement le début d’une 39e année et être décédé avant la récolte du vin de cette année là. Selon l’égyptologue Winfried Barta, à Amarna, il est indiqué qu’Amenhotep IV (Akhénaton) monte sur le trône le 30e jour du IVe mois de la saison Achet (mi Novembre). Cela voudrait dire qu’Amenhotep III est décédé quelques semaines auparavant, soit, bien quelques temps après cette émission d’étiquettes.
 
   Un examen de sa momie par l’anatomiste et égyptologue Australien Grafton Elliot Smith a permis de conclure que le Roi était âgé entre 40 et 50 ans au moment de son décès. Les égyptologues sont pratiquement unanimes pour lui attribuer un règne de 37/38 ans, avec toutefois comme à l’accoutumé des différences importantes de dates. Son épouse, Tiyi I (ou Tiy ou Tiye ou Teje) lui avoir survécu pendant au moins 12 années, car elle est mentionnée dans plusieurs lettres d’Amarna datées du règne de son fils. Elle est aussi représentée à une table avec celui-ci et la famille royale dans des scènes de la tombe de ses parents, Youya (Prophète de Min) et Touya, qui ont été faites au cours de l’an 9 et 12 d’Amenhotep IV.
 

Son règne


 

Tête colossale d’Amenhotep III –
British Museum

 
   Le long règne de ce Roi va être une période de prospérité et de splendeur artistique sans précédent. Pour beaucoup c’est durant cette période que l’Égypte va atteindre son apogée en termes d’art et de puissance et renommée internationales. La preuve nous en est donnée par la correspondance diplomatique des souverains d’Assyrie, du Mitanni, de Babylone et Hittite qui est conservée dans les archives d’Amarna (Lettres d’Amarna). Ces missives sont pour beaucoup des demandes de ces dirigeants au Roi Égyptien, pour obtenir de l’or et des cadeaux. Elles couvrent une période allant de l’an 30 d’Amenhotep III jusqu’à la fin du règne de son fils, Amenhotep IV (ou Akhénaton).
 
   Selon William L.Moran, une des lettres les plus connue de cette célèbre correspondance, est celle (EA 4) envoyée par le Roi Babylonien Kadashman-Enlil I (1388-1375), qui réagit au refus d’Amenhotep III de lui envoyer une de ses filles en mariage. Ce refus du Roi Égyptien était très courant, voire une règle de conduite. En effet, Amenhotep III voulait bien épouser des Princesses étrangères, mais, à l’inverse, il ne souhaitait pas donner une de ses filles, dont le mariage aurait pu fournir une revendication au trône des Deux Terres de la part de Rois étrangers. C’était aussi une tentative habile de sa part de renforcer le prestige de l’Égypte par rapport à celui de ses voisins dans le monde international, on s’offrait à l’Égypte pas l’inverse.
 

Amenhotep III –
Musée de Louxor

 

   Le règne d’Amenhotep III a été relativement calme et sans incident. Comme son père, il va préférer maintenir la supériorité de l’Égypte par la diplomatie et il va chercher à renforcer les relations avec le puissant Mitanni. Des accords commerciaux sont pris avec Chypre et un important quota est fixé en bois et en cuivre qui pouvaient entrer en Égypte, ce qui apportait à l’île une exemption de droits de douane. La seule activité militaire enregistrée pour ce Roi est une campagne montée, le 2e jour du 3e mois de la saison Akhet de l’an 5, pour mater une révolte en Nubie.
 
   Elle est commémorée par trois stèles sculptées dans la roche, datant de cette période et trouvées dans les environs d’Assouan et l’île de Sai en Nubie. Le compte rendu officiel de la victoire militaire d’Amenhotep III met l’accent sur ses prouesses guerrières. Selon David O’Connor et Eric H.Cline, Amenhotep III va célébrer trois jubilés, fête Sed (ou Heb-Sed), dans ses 30e, 34e et 37e années de règne, dans son palais d’été de Malkata (ou Malkatta ou  Malqata ou Malqatta), situé sur la rive occidentale du Nil à Thèbes, dans le désert au Sud de Médinet-Habou. Le palais, appelé par-hayMaison de Réjouissance, dans les temps anciens, comprenait un temple d’Amon et une salle des fêtes construite spécialement pour cette occasion.
 
   La fin du règne d’Amenhotep III est marquée par une dégradation de la politique internationale. Les Princes Mitanniens de Syrie, pourtant sous la protection de l’Égypte, sont attaqués par une nouvelle puissance venue du Hatti, en la personne du nouvel Empereur des Hittites, Souppilouliouma I (1355-1322). Amenhotep III ne viendra pas à leur secours, malgré les appels répétés des Princes. L’Égypte, au contraire, selon certains spécialistes, aurait même signé un traité avec les Hittites. Souppilouliouma I envahit, sans problème, l’Ouest de la vallée de l’Euphrate et conquit l’Amourrou (Liban) du Roi Azirou (ou Aziru, v.1344-v.1315), qui intriguait avec le Prince de Kadesh (ou Qadesh), pour former une coalition de petits états. Puis il prit Ougarit, Alalah et Kadesh. L’Empereur du Mitanni Tushratta (v.1380-v.1350) n’était que trop faiblement soutenu par l’Égypte et fut directement attaqué par Souppilouliouma I qui envahit son territoire et lança une campagne contre le Kizzuwatna (Cilicie), qu’il annexa. Là encore Amenhotep III n’intervint pas.
 


 

Amenhotep III –
 Musée du Louvre

   Les raisons de ce manque de dynamisme et d’agressivité d’Amenhotep III, nous sont peut-être expliquées en partie par les reliefs des parois du temple de Soleb en Nubie et par des scènes de la tombe e Thébaine de Khérouef (ou Kheruef ou Senaâ), TT192 à El-Assasif, qui fut Majordome, Scribe royal et Intendant de la Reine Tiyi I. Selon Nicolas Grimal, ces évocations présentent en effet Amenhotep III comme faible, avec visiblement une silhouette maladive.
 
   Les scientifiques pensent que, dans ses dernières années, le Roi a souffert d’arthrite et est devenu obèse. Il est généralement attesté par les spécialistes qu’Amenhotep III demanda à son beau-père, l’Empereur du Mitanni, Tushratta, une statue de la Déesse Ishtar de Ninive, Déesse de la guérison, afin d’apaiser ses souffrances causées par des maux divers, tel que, selon William Christopher Hayes, un abcès douloureux aux dents. Un examen médico-légal de sa momie a montré que le Roi devait effectivement avoir des douleurs constantes au cours de ses dernières années. Toutefois, une analyse plus récente, par William L.Moran de la lettre d’Amarna EA 23, qui raconte l’expédition de la statue de la Déesse à Thèbes, ne semble pas appuyer cette théorie populaire. Moran écrit :

"Une explication de la visite de la Déesse, est qu’elle était sensée guérir les maladies du vieux Roi Égyptien, mais cette explication repose uniquement sur l’analogie et ne trouve aucun appui dans cette lettre ….. Plus probablement, il semble, qu’elle fut un lien de solennité associé avec le mariage de Tadukhepa."
 


 

Amenhotep III –
Metropolitan Museum of Art

   L’arrivée de la statue est effectivement connue pour coïncider avec le mariage d’Amenhotep III et Tadukhepa, fille de Tushratta, en l’an 36 de son règne. Selon Cyril Aldred, la lettre EA 23 est datée du 1er jour, du 4e mois de la saison Peret, de l’an 36. En outre, Tushratta ne mentionne jamais dans EA 23, que l’expédition de la statue avait pour but de guérir les maladies d’Amenhotep III. David O’Connor et Eric H.Cline pensent que l’explication la plus vraisemblable est que la statue fut envoyée en Égypte en guise de bénédictions pour le mariage du souverain et Tadukhepa, comme l’avait été précédemment celle, envoyée pour son mariage avec Giloukhepa.
 
  Selon Joann Fletcher à la mort du Roi, des dirigeants étrangers ont communiqué leur chagrin, comme l’Empereur Tushratta qui disait :

"Lorsque j’ai appris que mon frère Nimmureya (Amenhotep III) était allé à son sort, ce jour-là, je m’assis et pleurai. Ce jour-là je ne pris aucune nourriture, je ne pas pris l’eau".
 

   Lorsque Amenhotep III mourut, de part ses négligences, il laissa à son fils Akhénaton un Empire où le désordre s’était installé, alors que le pays avait été élevé durant son règne à un très grand niveau de pouvoir et d’influence, lui conférant un immense respect dans le monde international. L’un des plus populaires épithètes du Roi fut : Aton-tjehen, qui signifie : "l’éblouissant disque solaire". Il apparaît dans sa titulature au temple de Louxor et, plus souvent, il fut utilisé comme nom pour : Un de ses palais, pour une embarcation royale et pour désigner une compagnie d’hommes dans l’armée du Roi.
 

La cour et les hauts fonctionnaires

 
   Nous connaissons beaucoup de chose de la cour d’Amenhotep III et des personnages qui la composaient. La prospérité du pays était, entre autres, assurée par une administration efficace. On sait que l’Égypte traversait une période d’opulence, qui se constate en premier lieu dans le luxe des tombeaux. De nombreux fonctionnaires de l’administration du règne d’Amenhotep III vont se faire construire de magnifiques sépultures. La richesse est due en grande partie aux tributs réguliers versés par les pays vassaux. Ceux-ci fournissent aussi une importante main-d’œuvre employée dans les champs et les projets de constructions. Le Roi ne fera pas de modification dans la structure de l’administration, qui était, depuis ces prédécesseurs, déjà bien rodée, par contre il va s’entourer de fidèles, pour la plupart des amis d’enfance. Les postes des fonctionnaires étaient héréditaires, mais ils pouvaient par leur dévouement atteindre des fonctions plus élevées, sorte de promotion au mérite.

Amenhotep, fils de Hapou –
Musée de Louxor

 
   Un des plus importants fonctionnaires, qui illustre bien cette progression sociale, fut Amenhotep, fils de Hapou. Il commença sa carrière comme Scribe royal, puis fut promu Surintendant des travaux du Roi Ce fut notamment lui qui fut chargé d’ériger, entre autres, deux statues gigantesques connues sous le nom de "colosses de Memnon". Puis, il fut Précepteur de la fille du Roi, Sitamon (ou Satamon ou Satamun), Majordome et Grand Intendant de la Reine Tiyi I, et enfin Vizir. Il eut le grand privilège d’être autorisé à construire son propre temple funéraire à Médinet Habou. On a retrouvé une très belle statue de lui à Memphis, qui est aujourd’hui au musée de Louxor.
 
   D’autres Vizir nous sont connus comme :
Ptahmès (ou Ptahmosé) qui fut Grand Prêtre d’Amon, Gouverneur de Thèbes et Vizir du Sud. Il portait aussi le titre de chef de toutes les œuvres du Roi qui indique qu’il a supervisé plusieurs grands projets de construction durant le règne. De nombreux documents à son nom sont dispersés dans les principales collections égyptologiques du monde. Ils ne donnent pas de dates ultérieures à l’an 28-30 du règne d’Amenhotep III.
Ramosé, qui succéda à la charge de Vizir du Sud à Ptahmès. Il finit sa carrière sous le règne d’Amenhotep IV (Akhénaton). Il fut aussi Intendant de la "résidence d’Aton", le temple d’Aton à Héliopolis et Gouverneur de Thèbes. Sa sépulture (TT55), qui est remarquable par la très haute qualité de ses décorations, autant dans un style classique que dans un style Amarnien, se trouve à Sheikh Abd el-Gourna.
Aperel, qui est principalement connu de sa tombe à Sakkarah, découverte vers 1980 par Alain-Pierre Zivie. La tombe a été construite sur quatre niveaux. La chambre funéraire qui avait été pillée contenait toutefois un certain nombre d’objets remarquables. Il finit sa carrière sous le règne d’Amenhotep IV (Akhénaton). Il fut Grand Prêtre d’Aton. Son nom suggère qu’il fut d’origine étrangère, probablement Syrienne.


 

Un des sarcophages de Mérimosé –
British muséum

 
   Parmi les autres fonctionnaires on connait également :
Des chefs du Trésor aux noms de : Sobekmosé et son fils Sobekhotep, qui sont principalement connus par leur tombe à El-Rizeiqat, au Sud de Louxor, découverte en 1908 et dont les bas-reliefs décorés de la chambre funéraire sont aujourd’hui dans les musées de Boston et de New York ; Sobekhotep Panéhésy ; Mérimosé et Mériptah.
Un Surveillant des Greniers au nom de Khâemouaset, connu par les inscriptions dans sa tombe.
Deux Chanceliers et Trésoriers aux noms de : Mérirê (ou Meryre), qui est connu par sa tombe à Saqqarah. Deux de ses bas-reliefs sont depuis 1842 et 1866 au musée Kunshistorisches de Vienne. Sa tombe a été redécouverte en 1982. Il est représenté avec un Prince sur les genoux, dont il fut le Précepteur, au nom de Saatoum, peut-être le fils de Thoutmosis IV ? ; Ptahmès (ou Ptahmosz), qui prendra les mêmes fonctions que Mérirê après son décès. Il est principalement connu par une statue aujourd’hui à Florence et une inscription dans la palais de Malkata (ou Malkatta ou Malqata ou Malqatta). Cette dernière nous dit qu’il était en poste lors de la fête Sed, de l’an 30, du Roi.
Un Maire de Thèbes au nom d’Amenemhat Sourer.


Deux Maires de Memphis aux noms d’Amenhotep, dont un était peut-être un frère du Vizir Ramosé et Heby dont le nom a été trouvé sur une inscription à Assouan.
Le Majordome, Scribe royal et Intendant de la Reine Tiyi I, Khérouef (ou Kheruef ou Senaâ), qui possède une tombe magnifique TT192 à El-Assasif, dont les inscriptions sont remarquables. Le Roi fera faire une statue de lui.
Le Vice-roi de Kush, Mérimosé (ou Merymes), dont la splendide tombe TT383 se trouve à Gournet Mourraï. Il est attesté sur de nombreux monuments en Égypte ainsi que sur une série d’inscriptions rupestres en Nubie. Il est toujours en poste lors de la fête Sed, en l’an 30, du Roi. On pense qu’il exerça ses fonctions pendant près de 25 ans.

 


 

Amenhotep III – Musée de Louxor

La corégence avec son fils

 
   Le fait ou non qu’il y eut une corégence avec son fils Amenhotep IV (ou Akhénaton) est encore très débattu aujourd’hui par les spécialistes, qui sont loin d’être unanimes. Il faut préciser qu’il n’existe, à ce jour, aucune preuve qu’elle eût lieu, cette proposition repose donc que sur des suppositions. Quelques égyptologues pensaient même à une corégence de près de 11 ans !. La très grande majorité des spécialistes considèrent aujourd’hui cette hypothèse comme très improbable et penchent plus pour un an, voire rien du tout comme Donald Bruce Redford et William Joseph Murnane. La corégence est donc pratiquement complètement écartée. Lawrence Michael Berman observe qu’il est significatif que les partisans de la théorie de la corégence ont tendance à être historiens de l’art, alors que les historiens égyptologues sont restés largement plus sceptique.
 
   Selon William L.Moran, une lettre des archives du palais d’Amarna (EA 27), datée de l’an 2, du règne d’Amenhotep IV, émanant de l’Empereur du Mitanni, Tushratta (v.1380-v.1350), conserve une plainte de ce dernier concernant le fait qu’Amenhotep IV n’a pas honoré la promesse de son père de lui envoyer une statue en or massif, dans le cadre du mariage du vieux Roi avec sa fille, Tadukhepa (ou en Égyptien Ta-du-pa). Carl Nicolas Reeves, précise que cette correspondance implique que si une corégence a eu lieu entre Amenhotep III et son fils, elle n’a pas duré beaucoup plus d’un an, puisqu’Amenhotep III est mort à peine deux ans après son mariage avec cette Princesse.

 


 

Statue colossale d’Amenhotep III
– Metropolitan Museum of Art

Ses représentations, l’art, la culture

 
   Amenhotep III est le Roi de toute l’histoire Égyptienne dont on a retrouvé le plus de statues, avec, aujourd’hui, plus de 250 pièces attestées en notre possession. Étant donné que ces statues couvrent toute sa vie, elles offrent une série de portraits nous présentant différents visages au cours de son règne. Une autre caractéristique de ce Roi est la très grande production de scarabées commémoratifs lors de son règne, leurs textes vantant ses réalisations. Selon David O’Connor et Eric H.Cline, ils ont, de plus, été découverts sur une zone géographique allant de la Syrie (Ras Shamra) à Soleb en Nubie.
 
Toujours selon O’Connor et Cline, on a retrouvé, par exemple, 123 scarabées commémorant le grand nombre de lions tué par le souverain (102 ou 110 selon la lecture), entre sa première année de règne et son an 10 ; ou encore, une importante émission pour annoncer son mariage avec la Princesse Giloukhepa, sorte de faire-part. On trouve aussi une émission annonçant la construction d’un lac artificiel pour la Reine Tiyi I, lors de l’an 11 etc…
 


 

  Vase aux noms d’Amenhotep III
et de Tiy I – Musée du Louvre

  L’art et la culture vont vivre sous Amenhotep III une nouvelle période de prospérité et de raffinement. En particulier, donc, la statuaire qui va être très importante, que ce soit celle représentant le Roi ou celle privée d’importants hauts fonctionnaires de la cour. De plus on constate une large gamme de formes, pour ces représentations, encore inconnues. Le Roi est montré de tailles différentes, de quelques centimètres à plusieurs mètres. Il apparaît dans des vêtements différents, et dans la période tardive, des influences Mésopotamiennes sont observées.
 
   Vers la fin de son règne Amenhotep III est montré avec des traits très naturels, en hommes âgé et obèse. Cette forme d’expression sans fard sera très employée sous le règne de son fils Amenhotep IV (ou Akhénaton). On considère parfois, de ce fait, qu’Amenhotep III est l’un des initiateurs de l’art Amarnien. L’élégance des formes architecturales et des proportions culmine alors, comme en témoignent les colonnes florales fasciculées de Louxor.

 

Ses constructions

 
   Amenhotep III compte parmi les plus grands constructeurs de l’Égypte ancienne. Comme son prédécesseur, il va entreprendre de nombreux chantiers en Nubie et dans le Nord du pays. Il commence dès sa deuxième année au pouvoir la construction de son tombeau dans la vallée des Rois. Il fait reconstruire le temple de Louxor et en face de Thèbes, sur la rive gauche du Nil, un immense temple funéraire. Cet énorme temple funéraire fut en son temps, le plus grand complexe religieux de Thèbes, mais malheureusement, le Roi choisit de le construire trop près de la plaine d’inondation et moins de deux cents ans plus tard, il était en ruines.
 
   Il ne reste aujourd’hui que les statues colossales "Les Colosses de Memnon". Selon Nicolas Grimal, une grande partie de la maçonnerie de ce temple sera volée plus tard par Mérenptah (1213-1203) et les Pharaons suivants, pour leurs propres projets de construction. Les Colosses de Memnon sont deux statues en pierre massive, de 18 m. de haut (21 m à l’origine), représentant Amenhotep III, qui se trouvaient à la passerelle de son temple funéraire. Tout près de là, à Malkata (ou Malkatta ou Malqata ou Malqatta) il fait construire un palais, devant un grand lac artificiel, qui devait accueillir les cérémonies des fêtes Sed. Le complexe comprenait également son temple des millions d’années et quatre autres palais, dont un pour la Reine Tiyi I, un temple d’Amon et des dépendances.

Amenhotep III – Musée de Louxor

 
   À Karnak, Amenhotep III fait ériger un nouveau temple dédié à Maât. Il fait démonter le IVe pylône du temple d’Amon, pour construire un nouveau pylône, le IIIe pylône. Il créé une nouvelle entrée à cette structure, où il fait ériger deux rangées de colonnes en forme de papyrus à chapiteaux ouverts et au centre de cette structure un parvis. Le parvis était décoré de scènes de barques sacrées, avec les Dieux Amon, Mout et Khonsou transportés dans ces barques funéraires. Le Roi a également commencé à travailler sur le Xe pylône du temple d’Amon.
 
   Amenhotep III a enregistré son premier acte en tant que Roi, dans ses années 1 et 2, pour faire ouvrir de nouveaux les carrières de calcaire de Toura, juste au Nord du Caire et à Dayr al-Barsha en Moyenne-Égypte. Selon Nicolas Grimal, au Sud de Karnak, dans le temple de Mout, le souverain fait installer 600 statues (on trouve dès fois 700 ?) de la Déesse Sekhmet. Les spécialistes supposent que cette grande concentration de statues dédiée à cette Déesse était pour se prémunir de quelque chose d’extrêmement dangereux, et ils pensent à une épidémie de peste.
 


 

Temple funéraire d’Amenhotep III –
Les colosses de Memnon

  D’autres constructions sont attestées : À Armant où l’on a retrouver une grande statue du Roi ; à Assouan où on a retrouvé une stèle dans les carrières ; à Abydos ; à Bubastis où pour y commémorer son jubilé, Amenhotep III fait construire une chapelle et des statues de ses hauts fonctionnaires, dont celle d’un de ses Vizir, Amenhotep, fils de Hapou, représenté en scribe et celle de Khérouef, le Grand intendant de son épouse Tiyi I ; à Éléphantine où le temple sera démolie au XIXe siècle pour récupérer des pierres de construction ; à El Kab où il fait ériger une chapelle ; à Héliopolis ; à Hermopolis Magma où ont été mis au jour deux statues colossales de babouins et un autel ; à Memphis ; à Saqqarah et à Tanis.
 
   En Nubie on a retrouvé entre autres : Une stèle à Semnéh, mise en place par le vice-Roi de Kouch Mérimosé (ou Merymes) ; une paire de lions en granit trouvés au Gebel Barkal, mais à l’origine en provenance de Soleb ; des inscriptions sur les béliers du Gebel Barkal ; une stèle à Konosso et deux stèles sur le chemin d’Assouan à Philae. L’architecte le plus connu de toutes ces constructions est Amenhotep, fils de Hapou, qui pour son excellent travail recevra le privilège de faire construire son propre temple funéraire à côté de celui du Roi et finira sa carrière comme Vizir.

 


 

Momie d’Amenhotep III

Sa sépulture

 
   Amenhotep III est enterré dans la partie Ouest de la vallée des Rois, dans un tombeau KV22 qui est très vaste et richement décoré. Sa momie a été retrouvée en 1898, par Victor Loret, dans la cachette de la tombe KV35 d’Amenhotep II, où elle avait été transportée sous Pinedjem I (1070-1054, XXIe dynastie) par les autorités Thébaines. Son tombeau est découvert en 1799 par Édouard Devilliers du Terrage, Jean-Baptiste-Prosper Jollois et Édouard René (Mais il a pu être découvert avant par William George Browne). Il sera aussi cartographié par ces membres de l’expédition Napoléonienne. Des fouilles reprendront de 1905 et 1914, puis en février mars 1915. Une dernière campagne de fouilles et de restaurations est effectuée depuis 1989 par une équipe Japonaise de la mission archéologique Égyptienne de l’université Waseda.
 
   Le tombeau se compose de deux couloirs menant à une première chambre avec sa chambre latérale, puis sur une salle à colonnes avec une descenderie latérale. Un couloir donne sur une antichambre et la chambre funéraire du Roi. Celle-ci a plusieurs chambres latérales qui ont servi également de chambre funéraire pour la Reine Tiyi I et pour la Princesse/Reine Sitamon (ou Satamon), fille et autre épouse d’Amenhotep III.
 
   La tombe s’étend sur une longueur totale d’un peu moins de 126,70 m. Le tombeau a été vidé de ses trésors dès l’Antiquité par les pilleurs de tombe et a beaucoup souffert depuis des usures du temps et des nombreuses visites. Des parties de fresques ont été prélevées altérant les parois du tombeau. Peu d’objets ont réchappé au pillage en dehors de quelques oushebti qui sont exposés dans différents musée égyptologiques du monde et un certain nombre d’articles funéraires trouvés, associés à l’enterrement de la Reine Tiyi I.

 

Ses épouses et enfants

 
Amenhotep III eut huit épouses :
 
Tiyi I (ou Tiy ou Tiye ou Teje – ¦jj) qui est la première Grande Épouse Royale (HmT-nswt wrt), épousée en l’an 2. Elle est la fille de Youya (Prophète de Min) et Touya (ou Tyouyou ou Thouya). Amenhotep III l’associe étroitement au pouvoir et à la fin de sa vie, alors qu’il est très malade, la Reine va l’aider énormément dans la gestion de l’État. Elle entretiendra également une correspondance diplomatique avec les puissances étrangères. En ce qui concerne la famille de la Reine, il y a beaucoup d’incertitudes et on est loin d’un consensus parmi les spécialistes. Tiyi I donna six ou sept enfants à Amenhotep III :


 

Amenhotep III, Tiyi I et trois de
leurs filles –
Musée Égyptien du Caire


  Deux fils :

Thoutmôsis (ou Djéhoutymosé), qui semble t-il est l’aîné, et est donné, entre autres, par Aidan Marc Dodson, mais dont pour certains spécialistes l’existence est incertaine. Christian Leblanc voit en lui un fils de Thoutmôsis III ?. Selon Agnès Cabrol, il meurt assez jeune. Probablement dans le dernier tiers du règne de son père, car il disparaît des registres publics à cette période. Certains spécialistes avancent l’an 27 ?. On a retrouvé ses titres sur le sarcophage de son chat, Ta-miou (le chat) qui est aujourd’hui au musée Égyptien du Caire. Il était Prince Héritier, Grand Prêtre de Sem, Surveillant des Prêtres de la Haute et de la Basse-Égypte et Grand Prêtre de Ptah à Memphis. Il apparaît avec son père sur un bas-relief du Sérapéum où il assiste à l’enterrement d’un Taureau Apis. Il serait aussi le Thoutmôsis cité sur deux stèles aujourd’hui aux musées de Florence et de Leyde.
 
Amenhotep IV (ou Akhénaton) qui devient Pharaon et épouse Néfertiti. Cette filiation a été confirmée par une récente analyse d’ADN dont les résultats ont été publiés le 17 février 2010.

 
  Cinq filles sont attestées en fonction des spécialistes :

Sitamon (ou Satamon ou Satamun – SAt JmnFille d’Amon) qui est la fille aînée. Elle naquit vers 1370. Elle porte entre autres, les titres de : Grande Épouse Royale (HmT nswt wrT) et de Fille du Roi (s3T-nswt). On ne connaît pas grand chose de sa vie, dont on dispose de très peu d’éléments. Elle est mariée à son père en l’an 30 du règne de celui-ci, comme l’attestent de nombreux objets trouvés dans la tombe KV46 de ses grands-parents maternels. Elle deviendra la seconde Grande Épouse Royale au cours de la dernière décennie du règne de son père. Elle semble jouir d’une position particulière auprès du Roi et certains égyptologues pensent qu’elle fut pressentie "Prince héritier" à la mort de Thoutmosis et avant la désignation du Prince Amenhotep IV, sans doute plus jeune qu’elle. Toutefois, aucun document ni aucun objet ne vient confirmer cette hypothèse. Carl Nicholas Reeves avance qu’elle pourrait être la mère de Baketaton. Pourtant, le nom de celle-ci, avec la référence au Dieu Aton, indique qu’elle naquit au tout début ou durant la période Amarnienne.
 


 

Amenhotep III et Tiyi I-
Hauteur 6 cm Pelizaeus
Museum – Hildesheim

Iset (ou Isis ou Aset – Ast) qui est la 2e fille. Elle sera aussi une des épouses de son père après sa sœur Sitamon, probablement autour de l’an 34 du Roi. Elle apparaît dans le temple de Soleb et avec ses parents et ses sœurs, Henouttaneb et Nebetâh sur une plaque en cornaline, aujourd’hui au Metropolitan Museum of Art de New York. On connait aussi d’elle une belle statue en serpentine, acquise en 1920 par un armateur Néerlandais, la montrant en compagnie de son père. Selon Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, une caisse mise au jour à Gourob et une paire de boites à maquillage pourraient lui appartenir. On perd toutes traces d’elle après la mort de son père, elle ne sera jamais citée sous le règne de son frère Amenhotep IV (ou Akhénaton). On ne connait pas d’enfant de cette union. On ne lui connait que deux titres : Fille du Roi (s3T-nswt) et Épouse du Roi (hmt-nswt).
 
Henouttaneb (ou Henuttaneb ou Henut-tau-nebuHnw.t t3.w nbw – La Maîtresse [Souveraine] des Deux Terres ou de tous les pays), est la 3e fille. Comme le confirment David O’Connor et Eric H.Cline, ell e est représentée sur la statue colossale de Médinet-Habou. Cette immense sculpture de 7m de hauteur, montre Amenhotep II et Tiyi I assis côte à côte, avec trois de leurs filles debout devant le trône, Henouttaneb, Nebetâh et une Princesse dont le nom est endommagé. Elle apparaît également à plusieurs reprises dans le temple d’Amenhotep III de Soleb, dans des décorations du palais de Malkata (ou Malqata) et sur la plaque en cornaline, avec ses parents et ses sœurs Iset et Nebetâh. Selon Hermann Ranke, son nom apparaît aussi sur trois fragments de faïence. Un étui à Kohl à son nom, provenant de Médinet Gourob (ou Medinet el-Ghourab), suggère qu’elle résida un temps dans la résidence du Fayoum et une étiquette d’une jarre du palais de Malkata confirme bien qu’elle était "née de la Grande Épouse Royale Tiyi". Contrairement à ses deux sœurs aînées, Sitamon et Isis elle n’est indiquée nulle part comme épouse de son père, son seul titre connu est Fille du Roi (s3T-nswt).


 

Tiyi I – Sculpture en bois d’if
Ägyptisches Museum – Berlin

 
Nebetâh (ou Nebetiah ou Nebet-Tâh ou Nebet-Âah ou Nebet-Iâh – nbtA Maîtresse du Pays ou Dame du Palais, est la 4e fille. Cette princesse est relativement peu documentée. Elle est représentée sur la statue colossale de Médinet-Habou avec ses sœurs. Elle apparaît également sur la plaque en cornaline, avec ses parents et ses sœurs Iset et Henouttaneb. Les causes de son décès et son lieu de sépulture restent encore inconnus. Comme Henouttaneb elle n’est indiquée nulle part comme épouse de son père, son seul titre connu est Fille du Roi (s3T-nswt). Ceci, combiné avec le fait qu’après la mort d’Amenhotep III, sous le règne de son frère Amenhotep IV (ou Akhénaton) elle cesse d’être mentionnée, suggère qu’elle mourut à un âge précoce. Joyce Anne Tyldesley laisse entendre qu’elle fut rebaptisée lors des réformes Atonistes de son frère, et serait identique avec la Princesse Baketaton qui n’a jamais été mentionnée avant les réformes.
 
Baketaton (B3k.t JtnServante d’Aton), sur cette filiation les avis sont très partagés. Les partisans d’une fille de Tiyi I, comme Christiane Desroches Noblecourt et Cyril Aldred, s’appuient sur l’unique représentation de la Princesse qui se trouve sur le relief d’un linteau dans la tombe de Houya, intendant du harem royal et de la maison de Tiyi I, à Amarna. Sur les cinq scènes où elle est représentée, elle figure toujours en compagnie de la Reine Tiyi I et porte le titre de Fille du Roi (s3T-nswt). Joann Fletcher lui donne les mêmes parents, mais la nome Baketamon (?), car son nom, Baketaton, avec la référence au Dieu Aton, indique qu’elle serait née au tout début ou durant la période Amarnienne, donc elle ne pourrait pas être une fille d’Amenhotep III. Elle est de ce fait, donnée par quelques spécialistes, comme Marc Gabolde, comme une fille de la Reine Kiya et du Roi Amenhotep IV.
 
La tombe de Khérouef (ou Kheruef ou Senaâ), TT192 à El-Assasif, qui fut Majordome, Scribe royal et Intendant de la Reine Tiyi I, semblerait mentionner plusieurs autres filles d’Amenhotep III, mais la détérioration des décorations ne permet aucune certitude.

 

Amenhotep III –
Ägyptisches Museum Berlin

 


 

Relief représentant Satamon provenant du temple funéraire d’Amenhotep III –
Musée Petrie – Londres

Giloukhepa (ou Gilukhipa ou Kirgipa en Égyptien – kyrgypA) se nommait plus probablement, Kilu-Hepa (ou Kiluchepa) en langue Hourrite et Ke-lu-he-pa-at en Akkadien. Elle était la fille de l’Empereur du Mitanni Shuttarna II (v.1400-v.1380). Princesse royale, pour des raisons politiques, elle fut envoyée en l’Egypte où elle épousa Amenhotep III, à l’âge de 12/15 ans, en l’an 10 de son règne. Pour cette occasion, Amenhotep III fit faire une série spéciale de scarabées commémoratifs de son mariage avec la Princesse. Il y fut enregistré que la Princesse fut escortée par 317 femmes du palais de l’Empereur du Mitanni. Giloukhepa ne fut jamais Grande Épouse Royale(HmT-nswt wrt) et resta une épouse secondaire. Il n’y a pas d’enfant connu de cette union.
 
• Deux Princesses Babyloniennes, qui sont les filles (ou sœurs) des Rois Kadashman-Harbes (1415- ?) et Kurigalzu I (1401-1388). Il n’y a pas d’enfant connu de ces unions.
 
• Tarhoundaradou, qui est la fille du Roi d’Arzawa. Il n’y a pas d’enfant connu de cette union.
 
Tadukhepa (ou Taduhepa ou Tadoughepa ou Daduhepa ou Tanuhepa ou Tanu-Hepa ou Tanu-epa ou en Égyptien : Ta-du-paTAdwpA, "L’aimée de Khepa", en Hourrite : Tadu-Hepa (ou Tadukhipa) et en Akkadien : Ta-du-he-pa-at). Elle fut la fille de l’Empereur du Mitanni, Tushratta (v.1380-v.1350) et de la Reine Yuni (ou Juni), une Princesse Égyptienne. On sait peu de chose sur Tadukhepa. On pense qu’elle naquit pendant l’an 21 (ou 25) du règne d’Amenhotep III.
 
   Elle sera l’épouse de ce dernier en l’an 36, soit âgée de 12/15 ans. C’est avant l’an 36, que la Princesse se rendit en Égypte. Elle ne fut jamais Grande Épouse Royale (HmT-nswt wrt) et resta une épouse secondaire. Après la mort d’Amenhotep III, elle épousa son fils Amenhotep IV (ou Akhénaton). Comme le précise William L.Moran, Tadukhepa fut référencée dans sept des treize lettres d’Amarna, on ne sait cependant rien de la suite de son histoire, on pense qu’elle mourut vers 1340, époque où elle disparait de la correspondance. Il n’y a pas d’enfant de cette union.
 
• Enfin il épousa ses deux filles :

Sitamon  (ou Satamon ou Sitamen – SAt Jmn) qu’il épouse en l’an 30 et Iset (ou Isis ou AsetAst) qu’il épousa en l’an 34. (voir ci-dessus)
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
 
Pascale Bertrand :
Aménophis III, Beaux Arts Magazine, RMN, Paris, 1993.
Susanne Bickel :
Aspects et fonctions de la déification d’Amenhotep III, pp : 63-90, BIFAO 102, Le Caire, Janvier 2002.
Betsy Morrell Bryan, Arielle P.Kozloff et Lawrence Michael Berman :
Aménophis III, le pharaon-soleil, RMN, Paris, 1993.
Agnès Cabrol :
Amenhotep III "Le Magnifique", Collection : Champollion, Éditions du Rocher, Monaco, Mai 2000.
David O’Connor et Eric H.Cline :
Amenhotep III : Perspectives on his reign, The University of Michigan Press, Juin 1998 et Octobre 2001.
Peter A.Clayton :
Chronicle of the Pharaohs : The reign-by-reign record of the rulers and dynasties of ancient Egypt, Thames and Hudson, New York, 1994, 1996, Novembre 2006 et janvier 2007 – American University in Cairo Press, Le Caire, 2006 – En Français, Avec Florence Maruéjol, Chronique des pharaons : L’histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne, Casterman, Paris, 1994 et 1995.
Elisabeth Delange :
Aménophis III redécouvert, Connaissance des arts 493, Paris, Mars 1993.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Arnault Duhand :
Tiyi, Reine et Déesse, Archéologia 394, Faton, Paris, Novembre, 2002.
Marianne Eaton-Krauss, Adel Mahmoud, May Trad,  William Joseph Murnane et Jocelyne Berlandini-Keller :
Aménophis III : L’Egypte à son apogée, Les dossiers d’archéologie 180, Archéologia, Quetigny, Mars 1993.
Joann Fletcher :
Le Roi-Soleil de l’Egypte : Aménophis III, Acropole Belfond, Septembre 2007.
Joann Fletcher et George Hart :
Chronicle of a pharaoh : The intimate life of Amenhotep III, Oxford University Press,  Novembre 2000.
Marc Gabolde :
Baketaton fille de Kiya ?, pp : 27-40, BSEG 16, 1993.
Michel Gitton :
Les divines épouses de la 18e dynastie, Annales littéraires de l’Université de Besançon 306, Belles-Lettres, Paris, 1984 et 1989.
Raphael Giveon :
Amenophis III in Athribis, GM 9, Göttingen, 1974.
Nicolas Grimal :
Histoire de l’Égypte ancienne, Fayard, Paris, Novembre 1988 et 1997, LGF, Livre de Poche, Janvier 1994.
William Christopher Hayes  :
Inscriptions from the palace of Amenhotep III, Metropolitan Museum of Art, New York, 1951.
Egypt : Internal affairs from Tuthmosis I to the death of Amenophis III Cambridge Ancient History, Revised edition, vol. 2, Cambridge University Press, 1962 et Janvier 1973.
Arielle P.Kozloff :
Le Pharaon-Soleil : Aménophis III, RMN, Paris,1993.
Sherman E.Lee :
A royal portrait of Amenhotep III, Bulletin of the Cleveland Museum of Art, Octobre 1953.
William L.Moran, Dominique Collon et Henri Cazelles :
Les lettres d’El-Amarna, correspondance diplomatique du Pharaon, Littératures anciennes du Proche-Orient 13, Editions du Cerf, Paris, 1987.
William Joseph Murnane, Marianne Eaton-Krauss, Adel MahmoudMay Trad et Jocelyne Berlandini-Keller :
Aménophis III : L’Egypte à son apogée, Les dossiers d’archéologie 180, Archéologia, Quetigny, Mars 1993.
David O’Connor et Eric H.Cline :
Amenhotep III : Perspectives on his reign, University of Michigan Press, Ann Arbor, Juin 1998 et Octobre 2001.
Hermann Ranke :
Die Ägyiptischen Personennamen, Verlag von J.J.Augustin, Glückstadt, 1935.
Johnson W.Raymond :
Amenhotep III and Amarna : Some new considerations, pp : 65-82, JEA 82, London, 1996.
Rose Robinson :
In search of Amenhotep III, Ms. Magazine Corp., New York, 1985.
Marie Sellier :
Aménophis III, Pharaon, RMN, Paris, 1993.
Grafton Elliot Smith :
The royal mummies, IFAO, Le Caire, 1912 – Duckworth, London, dernière édition (posthume) 2000.
Henri Stierlin :
Aménophis III : Un glorieux inconnu sort de l’ombre, L’Œil 449, Nouvelle Sedo, Lausanne, Mars 1993.
Francisco J.Martin Valentin :
Amen-hotep III : El esplendor de Egipto, El Legado de la Historia 1, Alderabán, Madrid, 1998.
Jean Yoyotte et Elisabeth Delange :
Aménophis III, Collection : Beaux Arts Magazine, Nuit et Jour, Paris, 1993.

 

….Retour à la XVIIIe dynastie

 

 

 
Pour voir correctement les translittérations des titulatures des Rois,
vous pouvez télécharger et installer la police de caractère jointe.
  Copyright © Antikforever.com