Quelques Rois Importants :
Amenhotep  IV
1353/52 – 1338

 

Nous avons besoin de vous

….Retour à la XVIIIe dynastie

 

 
Sommaire

 
Sa titulature
Son origine
La corégence
Son règne
        Le début de son règne
        La fin de son règne
Sa sépulture
Sa famille
Bibliographie
Filmographie

 

         DATES  de  RÈGNE
      1353/52-1338
   N.Grimal
1397-1387  C.Vandersleyen
1372-1355  D.B.Redford
1372-1354  T.G.H.James
1367-1350  A.H.Gardiner
1366-1349  R.A.Parker
1365-1347  A.Eggebrecht
1364-1348  D.Arnold
1364-1347  E.Hornung
1360-1343  A.M.Dodson
1358-1340  C.Aldred
1356-1340  K.A.Kitchen
1353-1337  J.Malek
1353-1336  R.Krauss, W.J.Murnane
P.Vernus, J.Yoyotte
1353-1335  J.Kinnaer
1352-1336  I.Shaw
1351-1334  F.Maruéjol, S.Quirke, J.von Beckerath
1350-1336  E.F.Wente 
1350-1334  P.A.Clayton, P.A.Piccione
1340-1324  H.W.Helck
1339-1322  D.Sitek

 

Sa titulature
         Première Titulature          Deuxième Titulature
  • Hr kA-nxt qAi-Swti
  • nbti wsr-nsyt-m-ipt-swt
  • bik nbw wTs-xaw-m-iwnw-Smai
  • nfr-xprw-ra wa-n-ra
  • imn-Htp(w) nTr-HqA-iwnw
     
  • Ôrus  (Manéthon)
  • mri-itn
  • nbti wsr-nsyt-m-Axt-itn
  • bik nbw wTsr-rn-n-itn
  • nfr-xprw-ra wa-n-ra
  • Ax-n-itn aA-m-aHa.f

 

Noms d’Horus Ière Horus Kanekhet Qashouti
(Taureau victorieux, aux deux hautes plumes)
Hr kA-nxt qAi-Swti
IIe Horus Mériaton
(Horus l’aimé d’Aton)
Hr mri-itn
Noms de
Nebty
Ière Nebty Ousernésytemipetsout
(A la grande royauté dans Karnak)
nbti wsr-nsyt-m-ipt-swt
IIe Nebty Ousernésytemakhetaton
(A la grande royauté dans Akhetaton)
nbti wsr-nsyt-m-Axt-itn

Noms d’Horus d’or

Ière Bik Nebou Outeskhâoumiounoushemai
(Celui qui apparaît en majesté dans l’Héliopolis du Sud)
bik nbw wTs-xaw-m-iwnw-Smai
IIe Bik Nebou Outesrenenaton
(Celui qui exalte le nom d’Aton)
bik nbw wTsr-rn-n-itn
Noms de Roi Ière Néferkhéperouré Ouâenrê
(Les manifestations de Rê sont parfaites,
l’Unique de Rê)

nfr-xprw-ra wa-n-ra
IIe
Noms de naissance Ière Amenhotep Netjerheqaiounou
(Amon est satisfait, Dieu Seigneur d’Héliopolis)
imn-Htp(w) nTr-HqA-iwnw
IIe Akhénaton
(Rayon [Lumière, serviteur] d’Aton)
Ax-n-itn

 

Son origine

 
   Amenhotep IV (ou Aménophis IV en Grec ou Akhénaton ou Akhenaten ou Echnaton) est le 10e Roi (9e si on ne compte pas régnante la Reine Hatchepsout) de la XVIIIe dynastie. Il fut, pour certains spécialistes, le premier à porter le titre de "Pharaon", pour d’autres ce fut depuis Thoutmosis III (1479-1425) que le mot fut usité. "Pharaon" est un mot d’origine Grec "Pharaô" qui provient du mot Égyptien "Per–aâ" qui signifiait "La grande maison" le signe hiéroglyphique étant une maison. Au tout début Per–aâ désignait le palais ou résidait le Roi et non le Roi lui-même. On ne nomma le Roi Per–aâ qu’à partir d’un de ces deux souverains.
 
   Amenhotep IV fut appelé par Manéthon, Ôrus (Flavius Josèphe, Africanus, Eusebius) et il lui compte 36 ans et 5 mois de règne (Josèphe Flavius) ou 37 ans (Africanus) ou 28 ans (Eusebius). Il ne figure pas sur les Tables d’Abydos. Il serait le second fils d’Amenhotep III et de la Reine Tiyi I, son frère Thoutmôsis étant décédé prématurément. Selon Agnès Cabrol, Thoutmôsis mourut assez jeune. Probablement dans le dernier tiers du règne de son père, car il disparaît des registres publics à cette période. Certains spécialistes avancent l’an 27 ?.
 


 

Akhénaton portant un
plateau d’offrandes –
Musée du Caire

 
La corégence avec son père

 
   La date de début de règne d’Amenhotep IV apporte énormément de controverses. Le fait ou non qu’il y eut une corégence avec son père Amenhotep III est encore très débattu aujourd’hui par les spécialistes, qui sont loin d’être unanimes. Il faut préciser qu’il n’existe, à ce jour, aucune preuve qu’elle eût lieu. Cette proposition ne repose donc que sur des suppositions. L’existence d’une corégence à longtemps été admise, quelques égyptologues pensaient même à une durée de près de 11 ans !. La très grande majorité des spécialistes considèrent aujourd’hui cette hypothèse comme très improbable et penchent plus pour un an, voire rien du tout comme Donald Bruce Redford et William Joseph Murnane.
 
   La corégence est donc pratiquement complètement écartée. Lawrence Michael Berman observe qu’il est significatif que les partisans de la théorie de la corégence ont tendance à être historiens de l’art, alors que les historiens égyptologues sont restés largement plus sceptique. Il reste cependant une autre énigme, c’est celle de son âge lors de sa prise de pouvoir, une vingtaine d’années comme présentent certains ou à peine douze ans comme le pensent d’autres ?.
 
   Selon l’égyptologue Winfried Barta, à Amarna il est indiqué qu’il monte sur le trône le 30e jour du IVe mois de la saison Achet (mi Novembre) 1353. Selon William L.Moran, une lettre des archives du palais d’Amarna (EA 27), datée de l’an 2, du règne d’Amenhotep IV, émanant de l’Empereur du Mitanni, Tushratta (v.1380-v.1350), conserve une plainte de ce dernier concernant le fait qu’Amenhotep IV n’a pas honoré la promesse de son père de lui envoyer une statue en or massif, dans le cadre du mariage du vieux Roi avec sa fille, Tadukhepa (ou en Égyptien Ta-du-pa). Carl Nicolas Reeves, précise que cette correspondance implique que si une corégence a eu lieu entre Amenhotep III et son fils, elle n’a pas duré beaucoup plus d’un an, puisqu’Amenhotep III est mort à peine deux ans après son mariage avec cette Princesse.


Akhénaton – Musée du Caire

Son règne

 
           
Son début de son règne
 
  Dans les tombes des hauts dignitaires Khérouef et Ramosé, officiant tous deux sous le règne d’Amenhotep III et au tout début de celui d’Amenhotep IV, on trouve des représentations du souverain non pas avec sa Grande Épouse Royale Néfertiti, mais avec sa mère, la Reine Tiyi I. Plusieurs fragments de relief de Karnak montrent le jeune Roi avec un visage presque poupin. L’absence de Néfertiti auprès du Roi dans les deux tombes de ces dignitaires jusqu’à la 3e année (ou début de la 4e) de son règne tend à donner des indications sur le jeune âge du souverain lors de sa prise de pouvoir.
 
   Les spécialistes en ont donc déduit qu’il épouse Néfertiti à cette période, car, de plus, aucune représentation de la Reine n’a été trouvée datant d’avant cette époque. Les représentations trouvées dans le temple de Sésibé dateraient de l’an 3. La Reine Néfertiti participe à la fête Sed (ou Heb-Sed) d’Amenhotep IV, le seul problème c’est que nous ne pouvons pas dater avec certitude cette cérémonie, an 2, 3, voire an 4, les avis sont partagés. Il est important pour les spécialistes de savoir si Néfertiti était présente dès le début du règne car cela influe sur l’âge des Princesses.
 


 

Fragment d’oushebti d’Akhénaton
retrouvé dans sa tombe d’Amarna –
Musée du Louvre

   Amenhotep IV est l’un des plus grands "mystiques" de l’histoire et dès l’an 3 de son règne, il bouleverse l’histoire de l’Égypte par ses réformes et se comporte à la manière d’un "prophète" révélant un nouveau Dieu "Rê-Horakhty" Aton. Ce Dieu est considéré comme la puissance universelle qui dispense aux humains, la lumière, la chaleur, la vie, la douceur et la paix. Son règne va voir aussi l’émergence d’un nouveau style d’art aux formes démesurées appelé " Art Amarnien".
 
   On attribue souvent la révolution culturelle et religieuse à Akhénaton, mais en fait il imposa une tendance née durant le règne de son père, Amenhotep III. Le culte d’Aton existait avant Akhénaton. C’est un Dieu dont l’existence est attestée dès le Moyen Empire. Nicolas Grimal avance le terme "solarisation" en parlant des principaux Dieux du panthéon et du culte exclusif du Disque solaire qui les supplanta.
 
   Le clergé d’Amon choisissait Thèbes comme capitale d’Amon et des Rois. En l’an 4 / 5 (on trouve aussi l’an 6), Akhénaton décide de changer cette capitale. Une date officielle sur les écrits serait le 13e jour, du IVe mois de la saison Peret de l’an 5. Il va faire construire une nouvelle ville dédié à Aton, à environ 320 km au Nord de Thèbes, en plein désert sur un site appelé Akhetaton "L’horizon d’Aton" (Tell el-Amarna aujourd’hui). L’année suivante, Aton devient le Dieu suprême du panthéon Égyptien. Le Roi, sûrement pour des raisons plus politiques que de croyance, proclame l’abandon du trop puissant clergé d’Amon, au profit de celui d’Aton. Il fait fermer les temples d’Amon anéantissant ainsi le pouvoir de ces derniers.
 
   Claire Lalouette nous dit que le Roi ordonne même de détruire les images de culte des anciennes divinités. Amenhotep IV change de titulature en l’an 6 et prend le nom d’Akhénaton "Rayon (Serviteur) du disque solaire (Aton)". Il devient ainsi le "relais" entre le Dieu Aton et le peuple. Les travaux de construction de sa nouvelle capitale sont poussés à l’extrême et la cité va émerger en un temps record, grâce au peuple, mais surtout aux militaires qui sont mobilisés pour les travaux. Vers la fin de l’an 7 ou début de l’an 8, le Roi et toute la cour déménage pour la nouvelle capitale Akhetaton, qui n’est pas encore terminée.


 

Fragment de relief représentant
Akhénaton et sa famille –
Ägyptisches Museum – Berlin

 
   De cette époque jusqu’aux environs de l’an 12, nous ne savons pas grand chose sur la vie Amarnienne du Roi, mais l’an 12 semble être l’apogée de son règne. Une fête grandiose est célébrée dans la cité ou des représentants de Palestine, Kouch (Nubie), etc… apportent des présents au Roi et à la Reine Néfertiti. La révolution religieuse, si elle renforce le pouvoir du Roi en politique intérieure, s’accompagne d’une négligence envers celle à l’étranger et le royaume va perdre toutes ses possessions extérieures.
 


 

   Statue d’Akhénaton du début
de la période Amarnienne –
Musée du Caire

   En Asie les Hittites s’attaquèrent au Mitanni, qui ne résista pas longtemps aux coups de l’Empereur, Souppilouliouma I (1355-1322). La chute du Mitanni entraîna celle de la partie Nord de la Syrie, notamment des villes alliées de l’Égypte. Selon de nombreux historiens, Amenhotep IV aurait toléré l’invasion de la cité commerciale d’Ougarit et celle de Kadesh sans intervenir pour les défendre.
 
   La correspondance entre les Rois de Kadesh et de l’Amourrou avec l’Égypte est conservée dans les Lettres dites "d’Amarna". Le corpus de 380 tablettes des "lettres d’Amarna" est écrit pour la plupart en Akkadien, mais aussi en Hourrite, en Assyrien ou bien encore en Hittite. Ces textes nous informent sur les relations diplomatiques, politiques et commerciales entre les États.
 
   Cette correspondance nous permet de retracer, entre autres, la progression des Hittites. Les noms de Rois de Kadesh, qui y sont indiqués, servent dans nos sources contemporaines : Shuttarna (ou Šutatarra, v.1355, son fils Etakkama (ou Aitakama, v.1355-1312) et Niqmaddou (ou Niqmadu, fils d’Etakkama).
 
   Contemporain de ceux-ci y est aussi indiqué le nom du Roi d’Amourrou : Azirou (ou Aziru). En réalité, la conquête de Kadesh par les Hittites fut la conséquence non désirée d’un impondérable, il semble que Souppilouliouma I était désireux de respecter le traité de paix avec les Égyptiens et ne souhaitait pas attaquer la ville qui était leur possession. Cependant, le Roi de Kadesh, Etakkama manœuvrant pour son propre compte et sans avoir consulté Amenhotep IV, interdit le passage de la vallée de l’Oronte aux troupes Hittites obligeant Souppilouliouma I à l’attaquer et à s’emparer de sa cité. Etakkama fut fait prisonnier et emmené dans la capitale Hittite, Hattousa.

Akhénaton – Metropolitan
Museum of Art

 
   Toutefois Souppilouliouma I le relâcha rapidement pour ne pas donner un prétexte à Amenhotep IV de lui déclarer la guerre, ce que ce dernier n’aurait d’ailleurs peut-être même pas fait, et il redonne Kadesh aux Égyptiens. Tout redevient normal, mais pour peu de temps. Etakkama est au début un allié fidèle de l’Égypte. Puis il refait parler de lui en commençant à se comporter comme s’il était en réalité un agent Hittite, avant de rejoindre une coalition menée par le Roi d’Amourrou, Azirou dirigée contre les Hittites. Ce dernier venait de trahir Amenhotep IV dans une affaire entre Byblos et Sidon que le Pharaon lui avait demandé de régler pour son compte. Toutefois, une fois de plus, Amenhotep IV décide de ne pas intervenir.
 
   Dans les Lettres d’Amarna, le Pharaon nomme Etakkama comme : "Un traître et un partisan de l’ennemi de l’Égypte, avec lequel on ne s’assoit pas à une table". Souppilouliouma I décida alors d’attaquer le Nord de la Syrie, il prit Ougarit, Alalah et se tourna vers l’Amourrou afin d’enrayer rapidement les prétentions d’Azirou. Les faits de la trahison d’Azirou sont mentionnés dans la lettre d’Amarna (EA 162) d’Amenhotep IV, adressée à ce dernier, dans laquelle le Pharaon exige qu’Azirou vienne en Égypte pour expliquer ses actes. Le Roi une fois en Égypte fit arrêté pendant au moins un an avant d’être libéré pour faire face à l’avancée des Hittites, qui avaient déjà conquis la ville d’Amki, ce qui constituait une menace pour l’Amourrou (Lettre EA 170). Une fois dans son royaume Azirou prit contacts avec Souppilouliouma I. Il changea alors son allégeance et resta fidèle aux Hittites jusqu’à sa mort.
 
   Amenhotep IV fut alors informé qu’Azirou recevait à sa cour une mission diplomatique Hittite dans le but de trouver un accord de paix, et qu’en plus le Roi Etakkama de Kadesh, venait de changer de camp et prêter allégeance à Souppilouliouma I afin de garder son trône. Le Pharaon comprit qu’il lui fallait intervenir rapidement et il envisagea une solution militaire. Bien que l’on n’ait trouvé aucun document qui le confirme nettement, on pense aujourd’hui que le souverain envoya une armée qui fut semble t-il battue. Bien plus encore, les Hittites attaquèrent les places fortes Égyptiennes de Byblos et Damas. Ils continuèrent leur progression, que les Égyptiens n’arrivèrent pas à freiner et ils grignotèrent petit à petit toutes les conquêtes Égyptiennes en Palestine.

 


 

Détail d’une fresque montrant
Akhénaton et Néfertiti devant
Aton – Musée Égyptien du Caire

La fin de son règne

 
   Jusqu’à l’an 12 de son règne, l’histoire d’Amenhotep IV ainsi que celle de toute sa famille, sans être parfaitement connues sont reconstituées. Après cette date cela devient plus flou et commence une polémique entre les spécialistes. On constate à partir de cette période plusieurs décès et disparitions au sein de la famille royale que des égyptologues ont attribué, pour certains à une épidémie de peste, pour d’autres à des disgrâces ou encore à l’âge, de mort naturelle. C’est d’abord celui de sa mère, la Reine Tiyi I, puis celui de sa fille Mâkétaton. Dans la chambre gamma de sa tombe d’Amarna est représenté ensuite le décès de deux autres personnes non identifiées avec certitude aujourd’hui. Ce qu’il advient de ses épouses Kiya et Néfertiti est encore très débattu à ce jour, surtout que les textes de l’époque n’en font pas écho.
 
   Une autre source de débat entre historiens se porte sur une éventuelle corégence avec son successeur. Si le fait est reconnu par la majorité d’entre eux, ils sont loin d’un consensus sur l’identité de ce (ou cette) Corégent(e). Quelques stèles qui ont été retrouvées et une sculpture de Memphis pourraient accréditer cette thèse et laisser penser que deux Rois vivant sont représentés. Toutefois il est difficile dans l’art Amarnien de faire la différence entre un homme et une femme, ce qui n’apporte pas de réponse concrète. Surtout que d’autres égyptologues, dont Jaromir Malek, nient complètement le fait d’une corégence et affirment que le relief de Memphis, utilisé par leurs confrères comme preuve, n’en est en fait pas une.
 


 

Akhénaton portant
la doublecouronne
– Musée de Louxor

   La seule interprétation fiable de la fin du règne du Pharaon ne peut aujourd’hui se faire que sur la correspondance du Roi avec les autres dirigeants des royaumes de l’époque, les lettres d’Amarna. Les relations avec les Hittites se sont énormément dégradées et la situation à Amarna semble elle aussi très tendue du fait de la politique religieuse du Roi. En l’an 14 de son règne, n’ayant surement plus confiance en son entourage, de plus Néfertiti étant semble t-il disparue à cette date, Akhénaton aurait alors placé tous ses espoirs en sa fille Méritaton.
 
   Celle-ci est identifiée à Ânkh-Khéperourê Néfernéferouaton. Le Pharaon la nomme comme Corégente et Grande Épouse Royale. Le Roi de Babylone Kurigalzu II (1345-1324) nomme Méritaton dans sa correspondance (EA 10) au départ "Votre fille Mayati", puis dans une autre lettre il utilise une autre forme pour désigner la Princesse où les spécialistes ne savent pas si le Babylonien s’adresse à une Reine ou à un haut dignitaire. Dans la lettre EA 155, un des vassaux d’Akhénaton se dit le serviteur de "Mayati dont Tyr est la ville". C’est sur ces quelques affirmations que les égyptologues ont déduit que Méritaton était devenue l’épouse de son père et malgré son jeune âge, sa représentante diplomatique.
 
   C’est dans cette confusion politique que le Pharaon meurt à Amarna. Il y a pratiquement l’unanimité aujourd’hui entre les spécialistes sur le fait qu’il laisse le pouvoir à une "Femme Roi". Cependant, à partir de là, une nouvelle divergence d’opinion entre les égyptologues existe.
Pour certains il s’agit de Néfertiti qui n’était pas décédée. Néfernéferouaton est aussi le premier nom placé dans le cartouche royale de la Reine. Il est donc, pour ces quelques historiens, vraisemblable d’identifier Ânkh-Khéperourê Néfernéferouaton avec Néfertiti.
Pour d’autres du fait de ce qui est expliqué plus haut il s’agit de sa fille Méritaton ? (Option généralement retenue).
Enfin il faut aussi écouter les partisans d’une succession masculine du Roi par Semenkhkarê, bien que dans ce cas d’autres questions se posent directement, qui est ce Semenkhkarê ?, son fils ? et de quelle mère ?, un Prince étranger ?, un demi frère ?
 
   La mort elle même d’Akhénaton est aussi un très grand mystère, on ne sait pas exactement, ni quand, ni dans quelles circonstances il décède ?, en l’an 16 ?, 17 ?. Aucun écrit de cette période qui pourrait nous renseigner n’a été découvert à ce jour. Tout au plus on a daté de l’an 16 la dernière inscription qui le mentionne.

 


 
 Entrée de la tombe d’Amenhotep IV

Sa sépulture

 
   Amenhotep IV a vraisemblablement été enterré dans le tombeau Royal TA 26 à Amarna et plus tard il pourrait avoir été déplacé dans la vallée des Rois. Comme pour pratiquement toute sa vie là aussi on est face à des suppositions et très peu de faits réels. Quelques égyptologues, dont Carl Nicholas Reeves et Aidan Marc Dodson, avancent que la momie trouvée dans le tombeau n’appartiendrait pas à Semenkhkarê, mais à Akhénaton. Les tombes royales de Tell el-Amarna, se trouvent l’Est de la ville, situées à l’écart dans une gorge désertique, le ouâdi (ou wadi) royal. Elles sont connues localement sous le nom d’ouâdi Abou Hassah el-Bahari.
 
   Depuis leurs découvertes il y a eu beaucoup de travail pour faciliter l’accès aux tombes et les protéger des dommages causés par les inondations soudaines. L’ouâdi peut maintenant être longé par un chemin empierré et les tombeaux sont protégés par un réseau de canaux pour éloigner l’eau de leur entrée. Dans l’oued lui-même, il y a quatre tombes, dont trois inachevées et ce qui semble être une cache, près de la tombe royale. La tombe royale est la tombe 26 (TA 26), c’est un vaste hypogée.

 

 Pour plus de détails voir l’article sur : La nécropole d’Amarna

 

Ses épouses et enfants

 
   À aujourd’hui sept épouses sont attestées par différents spécialistes à Amenhotep IV :
 
Néfertiti (ou Néfernéferouaton-Néfertiti – Nfr nfrw Jtn Nfr.t jy.tj  "La belle est venue") qu’il épouse en l’an 3 ou début de l’an 4. Elle va participer activement à la révolution religieuse entreprise par son mari et devenir son alter ego. Son origine est incertaine, pour certains spécialistes elle serait la fille d’ Aÿ II et de Tiyi II (ou Ti ou Tey). Néfertiti va donner six filles à Akhénaton (Voir ci-dessous). Il était aussi reconnu par la grande majorité des spécialistes qu’elle était la mère de Toutânkhamon, qui serait né en l’an 10/11. Cependant, le 17 février 2010, l’extravagant Zahi Hawass, comme à l’accoutumé avide d’honneurs médiatiques, a révélé, devant les caméras du monde entier, les principaux résultats d’une étude génétique et médico-légale, qui aura durée deux ans. Suite à l’analyse ADN effectuée sur seize momies, dont onze, y compris celle de Toutânkhamon étaient supposées être membres de la famille royale, l’étude a permis d’identifier avec certitude le père du jeune Roi comme étant Amenhotep IV.


 

Akhénaton et Néfertiti –
Musée du Louvre

 
   En ce qui concerne sa mère, Zahi Hawass avance que les chercheurs sont unanimes, ce n’est pas Néfertiti, comme il a longtemps été supposé. La mère serait une sœur et épouse secondaire d’Amenhotep IV, dont le corps est, selon lui, celui d’une momie connue aujourd’hui sous le nom de code KV35YL, ou dite la "Young Lady". Cette dernière était jusque là attribuée à la Reine Kiya, mais cette Reine, comme Néfertiti, n’a jamais porté les titres de Fille du Roi (s3T-nswt) ou Sœur du Roi (snt-nswt). Zahi Hawass conclut : Soit Baketaton, soit Nebetâh, les jeunes filles d’Amenhotep III et Tiyi I, mais qui ne sont pas connues pour avoir épousé leur frère ?, sont les candidates les plus susceptibles de prendre l’identité de la "Young Lady".

"On ne connaît pas avec certitude son nom, mais le plus important c’est que cette dame est la fille d’Amenhotep III et de la Reine Tiyi I, les grands-parents de Toutânkhamon, il n’est donc pas possible qu’elle soit Néfertiti", a-t-il déclaré.

 
   Il serait prudent d’attendre un peu avant d’arriver à des conclusions car, on le voit, l’affaire reste encore très compliquée. Acceptons juste le fait que ce ne soit pas Néfertiti, dont la momie nous serait bien utile. Cependant on peut affirmer aujourd’hui sans se tromper que Néfertiti à élevé a Amarna le jeune Toutânkhamon. Ce qui soulève d’autres questions, pourquoi elle et pas sa mère ?, où était celle-ci ? etc …
 
Kiya, les avis sur son origine sont très partagés. Si certains égyptologues voient dans ce nom de Kiya une origine typiquement Égyptienne, s’appuyant sur le fait que les noms de Reines à deux syllabes, à cette époque, sont communs dans le pays et que dans son cas il pourrait être la traduction du mot babouin, d’autres lui donnent une origine Mitannienne. Selon certains spécialistes, elle ne fait peut-être qu’un, avec une autre épouse d’Amenhotep IV, que son père Amenhotep III avait aussi épousé, qui se nomme Tadukhepa (ou Taduhepa). Cette idée est, entre autres, soutenue par Lise Manniche qui s’appuie sur un texte de l’époque de Sethi II (1200-1194). Selon d’autres, dont Marc Gabolde, elle serait une Princesse Mitannienne ou bien encore Hittite ?, en exil, qui aurait le même nom que Giloukhepa (ou Kirgipa) une épouse d’Amenhotep III.
 


 

Détail d’un bouchon de vase
canope à l’effigie de Kiya –
Metropolitan Museum of Art

   Pour d’autres encore, elle serait cette Giloukhepa. Ces idées sont confortées par le fait que le nom de Kiya est connu uniquement par les documents de Tell el-Amarna. Il y a beaucoup de ses représentations dans la ville où elle est soupçonnée avoir tenu un rôle considérable. Toutefois, aucun élément de preuve n’existe actuellement pour soutenir l’idée que Kiya n’était pas native ou d’origine Égyptienne. Quelques égyptologues la donnent comme la mère de Toutânkhamon, filiation reconnue récemment comme peu probable, et Marc Gabolde comme celle de la Princesse Baketaton.
  
Tadukhepa (ou en Égyptien Ta-du-pa) se nommait plus probablement Tadu-Hepa (ou Tadukhipa) "Aimée de Hepa" en Hourrite et Ta-du-he-pa-at en Akkadien. Elle était la fille de l’Empereur du Mitanni, Tushratta (v.1380-v.1350) et de la Reine Yuni (ou Juni), une Princesse Égyptienne. On sait peu de chose sur Tadukhepa. On pense qu’elle naquit pendant l’an 21 (ou 25) du règne d’Amenhotep III. Elle sera l’épouse de ce dernier en l’an 36, soit âgée de 12/15 ans. Après la mort d’Amenhotep III, elle épousa Amenhotep IV. Comme le précise William L.Moran, Tadukhepa fut référencée dans sept des treize lettres d’Amarna, on ne sait cependant rien de la suite de son histoire, on pense qu’elle mourut vers 1340, époque où elle disparait de la correspondance. Il n’y a pas d’enfant de cette union.
 
● Trois de ses filles : Méritaton, Mâkétaton et Ânkhesenpaaton (ou Ânkhesenamon).
 
● On lui attribue également quelques fois comme épouse, Baketaton (sa sœurs ou fille ?).
 
Il y a également divergence entre les spécialistes sur un deuxième fils qu’il aurait pu avoir, Semenkhkarê (Filiation très incertaine). Une stèle retrouvée à Amarna représenterait Semenkhkarê portant la de Basse-Égypte et Akhénaton portant la double couronne.

 

Les six filles de Néfertiti et Akhénaton

 
   L’aînée se nomme Méritaton, elle naît en l’an 4 (ou 6). À Amarna, une stèle commémorative la désigne, à cette époque, comme l’unique fille du Roi. La deuxième fille s’appelle Mâkétaton, elle naît entre l’an 4 et l’an 5. Puis vient, en l’an 6/7, Ânkhesenpaaton, qui sera l’épouse de Toutânkhamon. À cette période (Début de l’an 8), le Roi et toute la cour déménage pour la nouvelle capitale Amarna (Akhetaton). C’est là, que naîtront Toutânkhamon et les trois autres filles de Néfertiti. La première est Néfernéferouaton Tasherit qui naît fin de l’an 7. Sur la deuxième, qui naît en l’an 9, il y a une polémique entre spécialistes, certains, et ils sont majorités, lui donnent comme nom Néfernéferourê. D’autre la nomme Baketaton, mais il semble qu’il y ait là confusion avec la dernière fille d’Amenhotep III et Tiyi I. Enfin, la dernière fille, Setepenrê naît en l’an 10. Ces trois dernières filles décèderont autour de l’an 14 et sûrement de la peste qui ravageait le pays.
 

 Pour plus de détails voir l’article sur : Les filles de Néfertiti et Akhénaton

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
 
Dorothée Arnold, Lynn Green et James Peter Allen :
The royal women of Amarna. Images of beauty in ancient Egypt, Harry N. Abrams, New York Metropolitan Museum of Art, 1996.
Cyril Aldred :
Egypt : The Amarna period and the end of the eighteenth dynasty, Cambridge University Press, Cambridge, 1971.
Akhenaton : Le pharaon mystique, Tallandier, Paris, 1973.
Akhenaten and Nefertiti, Thames and Hudson, Studio, London, 1973 et Juin 1974.
Akhenaten, Pharaoh of Egypt : A new study, new aspects of antiquity, Time Warner Books UK et Sphere Books Ltd, Collection : Abacus Fiction, Février 1988.
Peter A.Clayton :
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Claude Traunecker, Philip Glass, Olivier Lussac et Françoise Malettra :
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Robert Vergnieux et Michel Gondran :
Aménophis IV et les pierres du soleil. Akhénaton retrouvé, Éditions Arthaud, Paris, 1997.

 

Filmographie

Le Pharaon oublie : À la recherche d’Akhenaton, Réalisation : Nicholas Kendall,  Vidéo VHS, Éditeur : Office national du film du Canada, Société, Radio-Canada, 1980.
The curse of Amarna, Réalisation : Susan Trackenberg, Antonio Ventrella, Michael Gregor, Kristina Hollstein, Sandkorn Film Production (Firm) et Zweites Deutsches Fernsehen,   VHS, Éditeur : Films for the Humanities & Sciences, Princeton, 2002.
Akhanaten & Nefertiti, Réalisation : Susan Trackenberg, Antonio Ventrella, Michael Gregor, Kristina Hollstein, Sandkorn Film Production (Firm) et Zweites Deutsches Fernsehen,   VHS, Éditeur : Films for the Humanities & Sciences, Princeton, 2002.
Akhenaten and Nefertiti : The royal gods of Egypt, Réalisation : Tilman Remme, Samuel West, Jonathan Hassid, Australian Broadcasting Corporation et British Broadcasting Corporation,  DVD vidéo, Éditeur : Hindmarsh et Tape Services, 2006.
La citée perdue d’Akhénaton / Die Wüstenhauptstadt Echnatons, Réalisation : John Hayes Fisher,  DVD vidéo, Éditeur : BBC, Janvier 2007.
Akhenaten : Egypt’s heretic king, Réalisation : Mark Hufnail, Allison MacEwan, MPH Entertainment, Inc.,  DVD vidéo, Éditeur : History Channel (Television network) et Arts and Entertainment Network, 2008.

 

….Retour à la XVIIIe dynastie

 

 

 
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