Durée de règne, ses noms
Djoser (ou Djéser ou Zoser) est un Roi de la
IIIe dynastie. Il est
appelé par Manéthon,
Tosorthros ou Sesorthos. Il lui compte 29 ans de règne (Africanus) et le
Papyrus de Turin
lui en compte 19 ans et un mois. Selon
Schott Siegfried, dans l’inscription, sa prise de pouvoir se fait le 26e jour du 3e mois (Athyr) de la
saison Akhet.
Le nom de Djoser apparaît seulement à la
XIIe dynastie (1991-1783).
Aujourd’hui, il est identifié sans aucun doute, avec Horus Netjerikhet,
grâce à de nombreux documents connus, dont le papyrus Westcar.
La préoccupation de la recherche actuelle est de savoir d’où vient ce nom de
Djoser (et non Djéser comme il est souvent incorrectement écrit en Français, cf :
Dictionnaire Larousse). Un indice possible nous est livré par des fragments de stèle en grès provenant
de son complexe funéraire à
Saqqarah. Leurs inscriptions, qui donnent
généralement le nom de Djoser, ses épouses et filles et qui commence toujours avec les mots
"Khenti-ta-djoser-nisout" (Béni soit le pays sublime du Roi),
font penser aux spécialistes que les mots "nisout djoser", ont probablement été mal
interprétés dans les temps anciens, et inscrits en lieu et place de son
nom de naissance (Sa-Ra) et adoptés
dans un cartouche.
Statue de Djoser – Musée Égyptien du Caire |
Son origine
Selon
la grande majorité des égyptologues, dont
Hans Wolfgang Helck et
Jean Vercoutter, Djoser
est le fils de Khâsekhemoui et de la Reine
Nimaâthâpy I, donc peut-être un frère de
Sanakht/Nebka
(Voir différentes théorie sur ce Roi) et selon
Jürgen Von Beckerath et
Nicolas Grimal, il est le
fils de ce dernier. La Reine
Nimaâthâpy
I appelée "Mère des enfants royaux" sous
Khâsekhemoui, sera
qualifiée de "Mère du Roi" sous Djoser.
Son règne
Les
évènements lors de son règne sont assez peu connus. La
Pierre de Palerme en
décrit les cinq premières années. Au début de celui-ci il réside près
d’Abydos.
Sous son règne on voit l’apparition du premier Vizir : Menka.
Les plus connus seront : Imhotep, Hésire, Ânkheniti, Nedjem-ânkh et
Kanéferou. Djoser renforce l’administration de l’État et est le premier Roi à avoir la maîtrise de la péninsule du Sinaï
et ses ressources minières (cuivre, turquoise) passent sous contrôle de l’Égypte. Il conquiert aussi une partie de la Nubie.
Une stèle à son nom, trouvée dans l’île de Sehel, située au Sud
d’Assouan,
où fut rédigé un apocryphe et qui date de l’époque Ptolémaïque (Ptolémée
V Épiphane, 196-180), évoque une famine qui a frappé l’Égypte en l’an 18 de
son règne et qui dura sept ans. C’est sous son règne que l’on voit apparaître pour la première fois le
Némès (voir photos). Djoser et son favori
Imhotep, ont été déifiés et vénérés, de manière égale, durant des dizaines d’années après leur mort. Le nom de Djoser
figure sur d’innombrables objets d’époques beaucoup plus
tardives et dans des légendes. Il est notamment l’un des principaux personnages du célèbre Papyrus
Westcar datant de la XIIIe dynastie (v.1783-v.1625).
Ses constructions, sa sépulture
De ses activités de bâtisseur on retiendra :
Le commencement de la construction d’un tombeau (Mastaba K2) à
Beit Khallaf (Au Nord d’Abydos),
où on a retrouvé son sceau et le nom de sa mère ; À
Héliopolis
où on a mis au jour les restes de la structure d’une petite chapelle
assez bien préservée, qui devait servir pour le culte du Roi où une statue à son
effigie a été dégagée ; Il existe plusieurs stèles et des fragments de reliefs
de Djoser qui ont été mis au jour à
Héliopolis et
Tanis, vestiges
de constructions ; Enfin et surtout
la pyramide à degrés de
Saqqarah. Le génial architecte de cette
construction fut Imhotep, qui possédait entre autres les fonctions de
"Vizir (Grand Chancelier) de la Basse-Égypte", "Prince Royal", "Grand Prêtre
d’Héliopolis"
et "Médecin royal". On lui doit la généralisation de l’utilisation de la pierre comme matériau
de construction des temples et des tombeaux. La
pyramide de Djoser est le plus ancien ouvrage en pierre d’Égypte.
Elle se compose de cinq niveaux et représente un bond énorme dans la maîtrise technologique et
l’architecture. Jusque là on parlait de mastaba et non pas de
pyramide et les
matériaux employés la plupart du temps pour l’édification des temples où des
bâtiments de complexe funéraire étaient les briques et le bois.
Le complexe pyramidal de Djoser – Saqqarah
|
L’emplacement choisi par Djoser pour son complexe funéraire, se situe au Sud-ouest des
mastabas archaïques qui ont été construits pour les hauts fonctionnaires de la
Ière dynastie (v.3040-2828) à
Saqqarah (Nord), près des galeries-tombeaux
d’Hotepsekhemoui (2828-2800), de
Nebrê (ou Rêneb, 2799-2788)
et de Ninetjer (2787-2743). Son complexe funéraire
est le premier et le plus grand jamais construit. Il couvre un domaine d’environ de 15 ha, la taille d’une grande
ville de cette époque. Le mur d’enceinte (544,90 m X 277,60 m) comprend des bâtiments avec des colonnes et des escaliers,
des plateformes, des terrasses, des tombeaux, des chapelles et des statues. L’intérieur du
complexe est composé :
D’une
pyramide à degrés au centre, le tombeau Sud qui
a des couloirs impressionnants et complexes sous sa structure, des halls avec
des chambres dont plusieurs ont été décorées, de nombreux édifices destinés
aux cérémonies : Un temple T (ou palais), de multiples magasins, un autel, un
serdab (Pièce qui contient la statue du défunt), les chapelles de la
fête
Sed (ou Heb-Sed), un temple funéraire, le tombeau Sud et deux chambres/pavillons une au Nord
et une au Sud. Dans les magasins il a été dégagé près de 35.000 artefacts,
des vases en pierre au nom de presque tous les Rois de la
Ière et
IIe dynastie.
Sans doute la pièce la plus célèbre de l’art de l’époque de Djoser est sa
statue de calcaire le montrant assis. Elle fut découverte à
Saqqarah dans son
complexe funéraire en 1924. Son visage et ses mains
à l’origine étaient peints en brun-rouge, les zones supérieures et
inférieures des yeux étaient ornées d’une couleur plus foncée.
Haut de la statue de Djoser
|
Sa famille
Djoser n’a qu’une épouse d’attestée :
•
Hetephernebty
I (ou Hetephernebti ou Hétephernebty ou Hotepphirnebty – @tp Hr nb.tj –
"Le visage des Deux Dames est satisfait"), sa sœur. On
sait pratiquement rien sur cette Reine. Elle eut les titres de :
Épouse du Roi (Hmt-nswt) ;
Sœur du Roi (snt-nswt) ;
Grande [Dame] au sceptre Hetes (wrt-Hts) ;
Celle qui voit Horus (m33t-hrw) ;
Fille du Roi (sAT-nswt).
La Reine lui donne une, deux ou trois filles en fonction des spécialistes :
▪ Hetephernebty II, cette filiation n’est pas reconnue par la majorité des égyptologues.
▪ Inetkaes
(ou Intkaes – Jnj n.t k3=s –
"Le ka apporte" ), dont quelques égyptologues pensent qu’elle ne serait pas de Djoser mais d’un
premier mariage de la Reine. Les preuves matérielles qui permettraient de
confirmer cette théorie sont, à ce jour, toujours inexistantes. Le document le
plus explicite sur la famille du Roi est un fragment de bas-relief trouvé à
Héliopolis, qui est aujourd’hui au
musée Égyptien du Caire. Il montre le Roi
assis sur son trône avec à côté de lui son épouse et un autre personnage
qui devrait être sa fille ?.
Cependant une autre personne se trouve derrière le Roi et l’inscription la
désignant est mal conservée.
Ann Macy Roth, lit le nom
Niânkh-Hator et pense qu’il s’agit là d’une représentation d’une troisième fille du Roi. Sa proposition ne
rencontre toutefois pas grande approbation dans le monde scientifique.
James Edward Quibell
au début du 20ème siècle a découvert dans le complexe de
la pyramide du Roi plusieurs os d’une jeune femme qu’il
croyait être une Princesse. En 1989, une datation de ceux-ci au radiocarbone
a été faite. Les résultats ont montré qu’il s’agissait bien d’une jeune femme de
16 à 17 ans, mais pas de l’époque de Djoser.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
Michel Baud :
– Djoser et la IIIe dynastie,
Collection : Les grands pharaons, Pygmalion, Octobre 2002 et Septembre 2007.
Marijke de Beukelaer :
– Djoser, Breda : NHTV internationale hogeschool Breda, 2005.
Peter A.Clayton :
– Chronicle of the Pharaohs : The reign-by-reign record of the rulers and dynasties of ancient Egypt,
Thames and Hudson, New York, 1994, 1996, Novembre 2006 et janvier 2007 – American University in Cairo Press,
Le Caire, 2006 – En Français, Avec Florence Maruéjol, Chronique des pharaons : L’histoire règne par
règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne, Casterman,
Paris, 1994 et Mai 1995.
Alan Henderson Gardiner :
– Geschichte des Alten Ägypten, Kröner, Stuttgart, (posthume)1965.
Nicolas Grimal :
– Histoire de l’Égypte ancienne, Fayard, Paris,Novembre 1988 et 1997, LGF, Livre de Poche, Janvier 1994.
Hans Wolfgang Helck :
– Geschichte des Alten Ägypten, Brill, Leiden 1968 et 1981.
– Die Datierung der Gefäßaufschriften aus der Djoserpyramide,
pp : 120–132, Zeitschrift für ägyptische Sprache und Altertumskunde 106, Janvier 1979.
Jean-Philippe Lauer :
– Études complémentaires sur les monuments du Roi Djoser à Saqqarah, cahier 9, Supplément,
ASAE, Le Caire, 1948.
– Sakkarah, Les monuments de Zoser,
PIFAO,
Le Caire, Janvier 1939, 1951 et Janvier 1954.
– Histoire monumentale des pyramides d’Égypte, I, Les pyramides à degrés (IIIe dynastie),
BiEtud 39,
IFAO, Le Caire, 1962.
Rosanna Pirelli :
– Statue of Djoser, p : 47, Francesca Tiradriti (editor), The Treasures of
the Egyptian Museum, American University in Cairo Press, 1999.
Thomas Schneider :
– Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne
Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler,
Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Jürgen Von Beckerath :
– Handbuch der ägyptischen königsnamen,
MÄS 20,
Deutscher Kunstverlag, München, Janvier 1984 –
MÄS 49,
Philipp von Zabern, Mainz, Janvier 1999.
– Chronologic des pharaonischen Ägypten :Die zeitbestimmung der ägyptischen
geschichte von der vorzeit bis 332 v. Chr., Münchener Universitätsschriften,
MÄS 46,
Philipp von Zabern, Mainz, Janvier 1997.
Il existe de nombreux ouvrages sur le complexe funéraire et la pyramide, de ce Roi
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