Localisation et généralités
Égire (ou Égira ou Ægira ou Aigeira ,
en Grec : Αἴγειρα) fut une ville et un
port d’Achaïe dans le Nord du Péloponnèse. La cité se trouve sur le
golfe de Corinthe, entre
Corinthe (à 55 km.) à l’Est et
Égion (à 26 km.) à l’Ouest, située sur la
colline Paleocastro (ou Palaiokastro). (Voir
carte du Péloponnèse).
Selon Pausanias
(Géographe Grec, v.115-v.180), en 688 av.J.C, la ville d’Hyperesia (en Grec : ‘Yπερησία),
fut menacée par une armée de Sicyone.
Les habitants défendirent leur ville en plaçant des torches enflammées sur les cornes de leurs chèvres.
Sicyone
se retira et les habitants rebaptisèrent leur ville Égire (ou Aigeira, en Grec : Aίγειρα) pour
honorer les chèvres (Aiges en Grec).
Vue du théâtre d’Égire (ou Égira)
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L’histoire….
Égire fut une ville importante des
Achéens. L’activité de colonisation dans la cité remonte à la fin du
Néolithique moyen et Néolithique final, que les fouilles récentes ont montré près de l’ancienne acropole.
On estime donc qu’elle fut peuplée dès le IIIe millénaire.
Selon Homère (Poète Grec de la fin du VIIIe siècle av.J.C), elle est mentionnée
dans la liste des navires sous la juridiction du Roi
Agamemnon pour avoir fournit de ces derniers lors de la guerre de Troie.
L’emplacement stratégique de la cité lui permit d’avoir une période de grande prospérité.
Elle fut d’ailleurs l’une des plus grandes villes parmi les douze cités de la
Ligue Achéenne. Selon
Pausanias (Géographe Grec, v.115-v.180), il y avait
dans la cité, une importante statue de Zeus et d’Athéna, ainsi qu’un temple dédié à Artémis Agrotéra (Artémis chasseresse).
Vers 350 av.J.C la cité connut un important apport de population venant d’Égées (ou Aigéai), après que celle-ci
eut été ruinée par une inondation. Avec la mise en place, vers 281/280 de la
2e Ligue Achéenne, Égire connue son apogée
et elle suivit l’histoire de cette
Ligue. La ville entière
hellénistique fut fortifiée par un mur et l’approvisionnement en eau était fourni par une conduite d’eau souterraine fonctionnant
ainsi en toute sécurité. Les fouilles récentes ont dégagée un important bâtiment public de cette période, qui fut
construit au IVe siècle av.J.C puis reconstruit au IIIe siècle.
La ville tomba en désuétude après la chute de l’Empire Romain, probablement à la suite d’un tremblement de terre majeur
au cours du IVe siècle ap.J.C. Selon la légende, elle fut détruite par un raz de marée. Comme la ville se situait à plus de
400 m d’altitude, un tremblement de terre est plus probable, un ras de marée
aurait difficilement pu l’atteindre.
Vue du site
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Archéologie
Les premières fouilles archéologiques à Égire datent de 1916 et furent
l’œuvre de l’Institut Archéologique
Autrichien (OAI). Le 31 Août de cette même année, les chercheurs, sous la direction de Walter Otto, mirent au jour un naiskos
(en Gec : ναΐσκος, petit temple) à proximité de la salle ou avait été découverte la tête
d’une statue de Zeus, inconnu par ailleurs, mais selon
Pausanias, qui était l’œuvre du sculpteur
Athénien, Euclide. Plus tard, la société a également
mis au jour le bras gauche et un doigt de la main droite de la statue. En 1972, Wilhelm Alzinger reprit
les fouilles et révéla, toujours dans le naiskos, une mosaïque de galets. Elle représente un aigle déchirant un serpent. Cette
représentation est considérée comme une indication supplémentaire que le petit temple était dédié à Zeus. En outre, le théâtre
de l’époque Romaine fut entièrement dégagé dans les années suivantes.
Les fouilles nous renseignent sur une occupation du site
depuis le néolithique. On a retrouvé également une acropole résidentielle avec des magasins ou entrepôts et un four à poterie
de l’époque Mycénienne
(v.1450-v.1200). De l’époque archaïque et classique fut mis au jour un sanctuaire, probablement dédié à une divinité féminine.
Le sanctuaire fut semble t-il cependant abandonné lors de la période hellénistique. Dans une partie d’une citerne on a retrouvé
diverses offrandes votives. Plus au Nord, lors des fouilles sous la direction d’Anton Bammer, les fondations de deux autres
temples furent mises au jour.
Depuis 1998, sous l’Acropole, sous la direction de Georg Ladstätter, un complexe
de bâtiment avec des salles de banquet et des salles de bains et peut-être une maison d’hôtes sont exposés.
De nouvelles recherches sont effectuées dans la ville, en particulier
dans la partie Sud-est de l’Acropole, portant sur la période de transition à partir de l’âge du bronze tardif et début de l’âge
du fer. Les recherches ont également démontrées que dès le début du IIIe siècle av.J.C, le Nord-est de l’acropole était un centre
public, qui comprenait un théâtre avec plusieurs lieux de culte disposés autour.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur Égire voir les ouvrages de :
Eva Alram-Stern, Georg Ladstätter et Sigrid Deger-Jalkotzy :
– Aigeira I : Die mykenische akropolis, SCIEM 2000, Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften,
Wien, 2006.
Wilhelm Alzinger :
– Aigeira-Hyperesia und die siedlung Phelloë in Achaia, Teil I, Klio, 67,2, 1985.
– Aigeira-Hyperesia und die siedlung Phelloë in Achaia, Teil III, Klio, 68,2, 1986.
Marcel Dubois :
– Les ligues étolienne et achéenne : Leur histoire et leurs institutions : Nature et durée de leur antagonisme
E. Thorin, Paris, 1885.
Savas Gogos :
– Das theater von Aigeira : Ein beitrag zum antiken theaterbau, Im Eigernverlag des Österreichischen Archäologischen
Institutes, Wien, 1992.
Friedrich Krinzinger :
– Die Österreichischen ausgrabungen von Aigeira in Achaia, Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften,
Wien, 2006.
Athanasios D.Rizakis :
– Achaïe : III, Les cités Achéennes épigraphie et histoire, De Boccard, Paris, 2008 – Centre de recherches de
l’Antiquité grecque et romaine, Athènes, 2008 – Fondation nationale de la recherche scientifique, Paris, 2008.
Rudolf Scheer :
– Aigeira, pp : 82-83, Griechenland, Lexikon der historischen Stätten, Von den Anfängen bis zur Gegenwart,
Beck, München, 1989.
Klaus Scherberich :
– Koinè symmachía : Untersuchungen zum Hellenenbund Antigonos’ III. Doson und Philipps V.
(224-197 v. Chr.), F. Steiner, Stuttgart, 2009.
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