Les  Pyramides
Les Amenemhat
 

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Complexe  funéraire  d’Amenemhat I  à  Licht
 

 
      swt-xaw imn-m-HAt , qAi-nfrw imn-m-HAt   "Les places du culte d’Amenemhat apparaissent"
 

   Lorsque Amenemhat I (1991-1962) est arrivé au pouvoir, il a fondé une nouvelle capitale, quelque part dans le Nord, délaissant Thèbes. Cette nouvelle capitale, il l’a appelé Itchaouy ou Itj-Tawi "Celui qui saisit les Deux Terres". Elle n’a jamais été localisée avec précision. Le fait cependant, que presque chaque Roi de la XIIe dynastie (1991-1783) ait construit son monument funéraire près de l’oasis du Fayoum, a mené les spécialistes à penser que la nouvelle capitale d’Amenemhat I devait être située quelque part près de cette oasis. Le monument funéraire du Roi se trouve près du village moderne de Licht (ou El-Lisht), sur un emplacement situé au Sud de Dahshour, non loin de Meïdoum (ou Medoum). Les égyptologues supposent donc qu’Amenemhat I a choisi cet emplacement parce qu’il était près de sa capitale, à plus forte raison puisqu’il a été suivi en cela de son successeur, Sésostris I (1962-1928) et de ce fait ils identifient Itchaouy à Licht.;
 
                  Le complexe funéraire

 
   Après s’être rapproché des emplacements où furent enterrés les Rois de l’Ancien Empire, Amenemhat I établit son propre complexe funéraire en copiant les normes sur lesquels avaient été construits ceux de ces souverains. Ainsi la taille et la forme générale de sa pyramide étaient très semblables à celles construites pendant la VIe dynastie. Le noyau de la pyramide a été fait avec des petits blocs de pierre, du sable, des débris et des briques crues recouvert d’un parement de calcaire. Elle fut pour la première fois fouillée par Gaston Maspero qui nota que plusieurs des blocs qui furent employés pour la construction du complexe venaient d’autres emplacements funéraires, tels que ceux de Khoufou (ou Khéops, 2551-2528) et de Khafrê (ou Khéphren, 2518-2492) à Guizèh, ou encore de Pépi II (2246-2152) à Saqqarah.
 
   Comme pour les complexes de la VIe dynastie le temple funéraire fut situé à l’Est de la pyramide. Le complexe funéraire avait deux murs de clôture. Celui de l’intérieur fut construit de calcaire et enfermait la pyramide et le temple funéraire. Celui de l’extérieur fut fait de briques crues. Il y a plusieurs mastabas dans la clôture externe, appartenant aux membres de la famille et de l’entourage royal, y compris : La mère d’Amenemhat I, Néfret (ou Nofret) ; une de ses épouses, la Reine Néferoutatenen (ou Nefrytatenen ou Nefru-Tatenen) ; sa fille, la Reine Néferou, qui étaient la sœur et l’épouse de Sésostris I ; le Vizir Antefoqer etc… Ce qui est une première dans la conception de complexe funéraire.

 


 
Base :   84 m
Pente :    54° 27′
Hauteur :   environ 59 m

La pyramide

 
   La structure interne de la pyramide est assez simple et est peu différente des normes de l’Ancien Empire. Ses dimensions étaient de 84 m de base, pour une pente de 54° 27′ et une hauteur d’environ 59 m. Seules des ruines d’environ 20 m de hauteur son visibles aujourd’hui. L’entrée se faisait par le milieu de sa face Nord, pas sur le monument lui même, mais au niveau du sol le long de l’axe central. Une petite chapelle, dont rien ne subsiste aujourd’hui, avait été construite directement au-dessus de l’entrée. Après la chapelle, derrière une fausse porte de granit, un couloir descendant en pente douce (Incliné de 10°), d’une vingtaine de mètres, menait vers une chambre carrée qui s’étendait sur l’axe vertical de la pyramide.
 
   Les murs du couloir étaient recouverts de granit rose. Le couloir avait été obstrué sur toute sa longueur par des blocs de pierre énormes, qui étaient installés là dans le but d’empêcher des voleurs d’entrer dans le tombeau du Roi. Le couloir aboutit à une antichambre dans le sol de laquelle, un axe vertical descend vers la chambre funéraire. Celle-ci est au-dessous du niveau d’une nappe phréatique, l’eau inondant complètement le caveau, ce qui empêche toutes personnes d’entrer. Le caveau est toujours inaccessible aujourd’hui et nul ne sait si il est resté inviolé.

 

Le temple funéraire (ou temple haut)

 
   Presque rien ne demeure du temple funéraire d’Amenemhat I, qui fut construit sur la terrasse d’une colline au-dessous de la pyramide. Il n’en reste que des fragments de colonnes, une fausse porte de calcaire ainsi qu’une table d’offrandes en granit. Ses dimensions étaient de 21 m x 32 m et orienté Est-ouest. Ce qui est sûr c’est que le temple ne se tenait pas accolé à l’Est de la pyramide puisqu’en dessous d’elle et qu’il y avait une chaussée, le reliant probablement à un temple de vallée (ou temple d’accueil ou temple bas), mais celui-ci n’a pas été excavé. Le peu de vestiges du temple funéraire n’a pu permettre d’en produire une reconstitution.

 

 

Complexe  funéraire  d’Amenemhat II  à  Dahshour
 
 
 

bA-imn-m-HAt , DfA-imn-m-HAt   Les provisions d’Amenemhat" " La pyramide blanche"

 
   Amenemhat II (1928-1895) est le premier Roi après Snéfrou (2575-2551, IVe dynastie), beaucoup de siècles plus tard, à retourner à Dahshour. Il choisit un emplacement à l’Est de la pyramide rouge de celui-ci. Ses deux prédécesseurs immédiats avaient préféré Licht, près de l’oasis du Fayoum pour construire leur complexe funéraire. La raison pour laquelle Amenemhat II n’a pas suivi leurs exemples nous est encore à aujourd’hui inconnu. La pyramide doit son nom actuel "La pyramide blanche" au fait que son noyau fut fait de calcaire blanc, mais il a beaucoup souffert des voleurs de pierre.
 

Le complexe funéraire

 
   Malgré le fait que c’est le premier complexe funéraire à casser avec une longue tradition qui avait commencé sous le règne de Snéfrou, il est très mal documenté et presque aucune recherche n’y a été faite. Le mur de clôture entourant le complexe était long et rectangulaire, rappelant celui entourant le complexe de Djoser (2628-2609) à Saqqarah. Ses dimensions étaient de 225 m x 100 m. Une large chaussée (Plus de 20 m) se reliait à l’Est au mur de clôture. L’égyptologue Dieter Arnold suggère que ce fut une enceinte à redans. À l’entrée, il y a deux constructions massives, ressemblant aux pylônes de quelques complexes funéraires de la Ve dynastie. À l’Ouest de la pyramide, mais toujours dans le mur de clôture du complexe, il y a plusieurs tombeaux appartenant à divers membres de la famille royale. Les tombeaux de deux des filles d’Amenemhat II, celui de Khnoumit (ou Khnumet) et celui d’Ita-Oueret, se sont révélés contenir un vrai trésor avec des bijoux et quelques articles personnels de ces Princesses. L’enceinte et le temple funéraire ont laissé quelques traces, mais les décombres ne permettent pas d’en dresser un plan et le temple de la vallée n’a jamais été identifié. Les nombreuses sépultures que l’on trouve autour, ou à l’intérieur de l’enceinte ne sont pas contemporaines du Roi, elles datent pour la plupart des IIIe et IVe dynasties.

 

A – Chaussée
B – "Pylônes"
C – Entrée de la pyramide
D – Chambre funéraire
E – Tombeaux

 


 

Vestige de la pyramide d’Amenemhat II

La pyramide

 
   Il ne reste presque rien de la pyramide, seuls subsistent une partie du couloir d’accès et les appartements souterrains. Son nom égyptien était sxm "La pyramide puissante". Elle possédait une base d’approximativement 50 m, mais la pente et la hauteur originelle ne sont pas connues. Certains spécialistes avancent environ 60 m. La technique de construction de cette pyramide est assez typique pour le Moyen Empire. Le noyau était un squelette de murs de refend croisés, en calcaire, qui rayonnaient du centre de manière à former des compartiments. Les murs ont été faits de blocs taillés approximativement qui deviennent de plus en plus petits plus on monte. Les sections résultantes ont été alors divisées en de plus petits compartiments, qui ont été remplis de blocailles de calcaire, de sable et de débris du chantier. Le tout a ensuite été revêtu de calcaire de Tourah dont il ne subsiste presque plus rien. Selon l’égyptologue Rainer Stadelmann, les pierres du parement de la pyramide proviennent de la pyramide rhomboïdale de Snéfrou à Dahshour.
 
   La structure interne de la pyramide est extrêmement simple. L’entrée se fait traditionnellement par le milieu de sa face Nord, pas sur le monument lui même, mais au niveau du sol le long de l’axe central. Une petite chapelle, dont rien ne subsiste aujourd’hui, avait été construite directement au-dessus de l’entrée. Après la chapelle, un court couloir descendant part du niveau du sol et finit dans la chambre funéraire. Les murs du couloir étaient construit avec des blocs de calcaire. Il y a quelques emplacements dans les murs de la chambre funéraire, mais leur but n’est pas connu. Le sarcophage de grès du Roi fut encastré dans le sol contre le mur Ouest. Le poids et la pression du noyau de la pyramide ont été détournés du plafond plat de la chambre funéraire par un deuxième toit fait de faisceaux énormes disposés en chevron. Juste avant l’entrée de la chambre funéraire, le couloir devient horizontal et il y a un axe d’environ 2 m qui mène à un couloir qui est situé juste sous le couloir d’entrée. Il y a un trou à l’extrémité de ce deuxième couloir, qui a été probablement prévu pour recevoir le coffre à vases canopes. Le monument fut fouillé en 1894 et 1895 par Jacques Jean Marie de Morgan.

 

 

Complexe  funéraire  d’Amenemhat III  à  Dahshour
 

 
           "Amenemhat est puissant"
 

 
   La dernière pyramide à être construite à Dahshour le sera sous le règne d’Amenemhat III (1843-1797), vers la fin de la XIIe dynastie (1991-1783). Ce complexe funéraire est situé au Sud de Dahshour, au bord des terres cultivées. Le choix de cet emplacement fut probablement inspiré par la présence du lac voisin de Dahshour. Malheureusement, la pyramide fut construite trop près de la vallée et du lac et son noyau de briques crues fut affaibli par la nappe phréatique. La sous-structure était trop complexe pour soutenir le poids de la pyramide. Des faisceaux en bois avaient été prévus pour donner de l’appui additionnel aux toits des chambres, mais finalement, le travail sur cette pyramide fut en grande partie abandonné. Pourtant la pyramide ne fut pas entièrement vidée. Sur la face Sud deux entrées conduisent à deux sépultures aménagées dans la masse de la pyramide et reliée entre elles et aux chambres inoccupées du Roi par un corridor.
 

Le complexe funéraire

 
   Bien que la pyramide elle-même fut abandonnée en raison des problèmes de stabilité de sa structure, un temple funéraire (ou temple haut), une chaussée et un temple de vallée (ou temple d’accueil ou temple bas) furent construits. Aujourd’hui il reste peu de chose du temple funéraire, on pense qu’il était petit et relativement simple. Le temple de vallée était composé de deux cours publiques, situées à un niveau différent. L’avant de la première cour était formé de pylônes. La recherche archéologique a prouvé que la pyramide fut abandonnée quelque part autour de l’an 22 d’Amenemhat III, après l’enterrement de la Reine Âat. Le Roi serait finalement enterré dans une pyramide à Hawara (ou Haouara ou Havera), près de l’oasis du Fayoum, au Sud de Dahshour. Dans la cour, au Nord de la pyramide, entre le périmètre des murs intérieur et extérieur, on a découvert une rangée de dix tombeaux qui ont appartenu aux membres de la famille royale. Le premier, celui de l’Est, a plus tard été usurpé par un des Rois de la XIIIe dynastie, Hor I (ou Aouibrê, 1756-1754).
 

La pyramide

 
   Une inscription sur l’enveloppe d’un constructeur de la pyramide est datée de l’an 2 d’Amenemhat III ce qui suggérerait que le souverain ait commencé son complexe en arrivant au pouvoir. Aujourd’hui seulement une ruine grise foncée peu attrayante reste debout, que les habitants locaux ont appelé "La pyramide noire". Ses dimensions sont de 105 m, pour sa base avec une pente de 57° 15′ 50° et une hauteur estimée de 75 m. Elle est de ce fait légèrement plus raide que la pyramide de Sésostris III (1878-1843), qui est un peu plus au Nord. Le noyau de cette pyramide est composé entièrement de briques crues et est dépourvu de murs de renforts, comme c’était le cas jusqu’alors lors de la XIIe dynastie (1991-1783). Il fut ensuite revêtu d’une enveloppe de calcaire de Tourah. La plupart des blocs de parements ont été enlevés au cours des siècles par les voleurs de pierre, de sorte que seulement un monticule de briques reste aujourd’hui. La sous-structure de la pyramide est une des plus complexe dans l’histoire de la construction de ce type de monument. Comme la pyramide rhomboïdale de Snéfrou (2575-2551, IVe dynastie), construite pas très loin a l’Ouest, celle-ci a deux entrées.
 
   Une se situe dans l’angle Sud de la face Est de la pyramide (A) et l’autre à l’opposée sur sa face Ouest (B). Les deux entrées commencent par un couloir descendant, à l’extrémité duquel on va trouver quelques chambres. Mais avant d’arriver aux premières chambres, chaque couloir se dédouble vers le Sud, menant à trois tombeaux (C) et des chapelles. Après l’entrée Ouest (B) le couloir débouche une première petite chambre (D). Au Nord de celle-ci, on accède à un ensemble de salles dont la dernière donne à l’Ouest sur une chambre funéraire (E) où l’on a retrouvé le sarcophage en granit rose de la Reine Âat, une des épouses d’Amenemhat III. Malgré que la construction de la pyramide fut abandonnée elle ne fut pas entièrement vidée, et bien que les tombes furent pillées dans l’antiquité, les archéologues mirent au jour dans celle de la Reine Âat, outre son sarcophage, similaire à celui qui devait recevoir la dépouille du souverain, une fausse porte, un coffre à vases canopes, une table d’offrande avec quelques pièces du matériel funéraire, tels que sept bols en albâtre en forme de canards, deux têtes de massue, des bijoux, un des vases canopes et des ossements. Selon Alan Winston, l’analyse des os retrouvés amènent à la déduction que la Reine devait être âgée d’environ 30/35 ans lorsqu’elle décéda.
 
   Dans l’autre sépulture, réservée à la femme anonyme, fut mis au jour des vestiges de matériel funéraire, un autre sarcophage de granit rose, des bols en albâtre, en granit et des bijoux, ainsi que les pièces d’un petit sanctuaire en pierre. Certains spécialistes, dont Joyce Anne Tyldesley, pensent qu’il s’agit de la tombe de la Reine et/ou fille d’Amenemhat III, Hotepi (ou Hetepti ou Hotep-Hator ou Hathorhetepet). Les deux tombeaux possédaient une “chambre du Ka” ce qui était jusque là une prérogative royale.

 

A – Entrée Est
B – Entrée Ouest
C – Trois tombeaux Sud
D – Première chambre
E – Chambre funéraire de la Reine Âat
F – Chambre funéraire de la Reine Hotepi ou Néferou-Ptah
G – Antichambre
H – Chambre
I –  Tombeaux
J –  Chambre funéraire du Roi
K – Temple funéraire
L –  Chapelle Nord

 

   Par l’Est de la première chambre (D) un couloir conduit à un deuxième groupe de salles, construit sur le même plan que le premier, puis repart au Sud sur les trois tombeaux. Dans le deuxième groupe de salles on y trouve, toujours à l’Ouest de la dernière, une autre chambre funéraire d’une Reine (F) qui n’est pas identifiée aujourd’hui avec certitude. Il s’agit peut-être d’Hotepi (Hotep-Hator) ou de Néferou-Ptah (ou Ptahnéferou), qui étaient les filles d’Amenemhat III et dont les spécialistes ne sont pas d’accord pour savoir laquelle des deux fut aussi une épouse du Roi. Dans cette deuxième chambre funéraire on a trouvé des ossements d’une femme âgée d’environ vingt-cinq ans. Du deuxième groupe de salles un couloir continu vers une antichambre (G).
 
   La salle au Sud de cette antichambre rejoint le couloir d’entrée Est de la pyramide, alors qu’un passage dans le mur Est de l’antichambre débouche sur une nouvelle chambre (H) qui s’oriente vers le Nord et qui va distribuer un nouveau groupe de salles. Dans celui-ci outre six tombeaux (I) on trouve un couloir qui part vers l’Ouest, entre dans une nouvelle antichambre et mène à la chambre funéraire du Roi (J). Le sarcophage à l’intérieur de cette chambre funéraire est fait en granit rose. Il fut décoré pour ressembler au mur de clôture du complexe de Djoser (2628-2609) à Saqqarah. Lorsque la pyramide fut abandonnée, les couloirs furent bourrés de briques, peut-être afin d’essayer d’ajouter davantage d’appui à la pyramide ou alors de tromper tous les pilleurs de tombes. L’apex de la pyramide fut couronné par un beau pyramidion gris-foncé de granit qui avait à l’origine environ 1,30 m de hauteur.
 
 
   Pour d’autres détails voir l’ouvrage de :
 
Dieter Arnold :
– Der pyramidenbezirk des königs Amenemhet III in Dahschur, Deutsches Archäologisches Institut., Philipp von Zabern, Mainz, 1985 et 1987.

 


 
Base :   105m
Pente :   57o 15′ 50o
Hauteur :   75 m
Chambre funéraire : 7 m x 2,50 m  (Hauteur) 1,83 m

 

 

Complexe  funéraire  d’Amenemhat III
à  Hawara (ou Haouara ou Havera) dans  le  Fayoum

 

 
anx-imn-m-HAt   "Amenemhat est vivant"

 
   Hawara (ou Haouara ou Havera) est située près de l’oasis du Fayoum, au Sud de Meïdoum, à côté d’un des canaux reliant le Nil au lac de l’oasis. Après avoir abandonné l’idée de se faire enterrer à Dahshour, compte tenu des problèmes de structure de sa pyramide, Amenemhat III (1843-1797) choisit cet endroit. On n’en connaît pas les raisons, peut-être parce que c’était près à son palais ?. Le complexe est exploré pour la première fois par William Matthew Flinders Petrie en 1888 et 1889. Il a ainsi pu identifier le gigantesque temple funéraire comme étant le célèbre labyrinthe, nom donné par les Grecs en raison de son dédale de couloirs et de chambres. Ce monument est décrit par Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425) et Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C) qui nous dit que les salles étaient aussi nombreuses que les nomes en Égypte (42).
 

Le complexe funéraire

 
   Ce complexe funéraire est considéré comme un chef-d’œuvre architectural du Moyen Empire. La pyramide et le temple funéraire étaient entourés par une très grande enceinte à redans. Ces dimensions étaient de 385 m x 158 m. Le complexe d’Hawara est le plus grand de tous ceux construits au Moyen Empire. Une chaussée reliait le temple funéraire (ou temple haut) au temple de la vallée (ou temple d’accueil ou temple bas) dont il ne reste rien aujourd’hui. Une petite chapelle funéraire était adossée à la face Nord de la pyramide. En 1976, dans le sol du complexe funéraire on a découvert une maquette qui représente l’infrastructure de la pyramide d’Hawara. La chambre funéraire, ainsi que le réseau de galeries est très bien représenté. Il y a même les deux puits latéraux permettant de vider le sable retenant la dalle suspendue au dessus de la chambre. C’est la seule fois que l’on a trouvé un plan de construction sous la forme d’une maquette. 
 

La pyramide

 
   La pyramide d’Amenemhat III a pour dimensions une basse de 105 m (Quelques spécialistes disent 102 m) pour une hauteur de 58 m, avec une pente de 48° 45′. Elle est construite avec une pente nettement inférieure à la pyramide de Dahshour. C’est probablement la crainte de l’effondrement qui a fait que les constructeurs ont abaissé d’autant celle-ci. Le noyau de la pyramide fut construit entièrement de briques avec seulement le manteau externe en pierres. Celui-ci a, comme d’habitude, été pillé par les voleurs de pierre au cours des siècles. Il reste le noyau, donnant au visiteur moderne l’impression d’une montagne de briques. La sous-structure de la pyramide est beaucoup moins complexe que celle de la pyramide de Dahshour, mais les moyens pour la rendre inviolable sont bien plus sophistiqués. Pour la première fois depuis la pyramide rhomboïdale de Snéfrou (2575-2551, IVe dynastie) à Dahshour, les bâtisseurs ont utilisé, en l’améliorant, le système de fermeture avec des herses sur plan incliné. L’entrée (A) est localisée du côté Ouest de la face Sud de la pyramide sous le parement.

 

A – Entrée
B – Première chambre
C – Herses
D – Antichambre
E – Chambre funéraire
F – Chapelle funéraire

 


 

Dessin des accès et de la chambre funéraire –
D’après Franck Monnier  
(monnierfranck@hotmail.com)

   Un couloir descendant avec un escalier mène dans une première chambre (B). Au Nord, cette chambre est bloquée par une herse (C). Trois herses jusqu’à la chambre funéraire devaient initialement bloquer les accès mais seule, celle-ci, fonctionna, les deux autres étant restées dans leur position d’attente. Passé la herse, un passage court dans le plafond permet un accès vers le Nord et l’Ouest. La partie qui s’ouvre vers le Nord semble continuer, mais le couloir ne débouche sur rien.
 
   Vers l’Ouest le long couloir bute à son extrémité sur une nouvelle herse (C), puis par un petit passage bifurque vers le Nord où il est à nouveau bloqué par une herse (C). Enfin, repartant à l’équerre vers l’Est, il débouche sur une antichambre (D) qui donne sur la chambre funéraire (E). Celle-ci est souvent décrite en tant que merveille de technique. Elle est découpée d’une seule pièce de quartzite dure en un rectangle parfait pesant près de 110 tonnes. Ses dimensions sont de 7 m x 2,50 m, pour une hauteur de 1,83 m.
 
   Avant que le toit ne soit placé au-dessus de la chambre-cuve, le sarcophage de quartzite du Roi et en second lieu, un plus petit sarcophage, qui serait  celui de la Reine Néferou-Ptah (ou Ptahnéferou ou Nefruptah) et deux coffres à vases canopes y furent descendus. Le toit est composé de trois dalles de quartzite dont une était restée suspendue afin de pouvoir introduire les corps.
 
   La dalle en suspend pèse près de 45 tonnes et était soutenue par des blocs en pierre reposant sur du sable de chaque côté des murs externes de la chambre funéraire. Une fois l’enterrement royal terminé, on a libéré le sable de chaque côté, le laissant entrer dans des puits, ce qui eut pour effet de baisser la dernière dalle et refermer la chambre funéraire. Par dessus afin de compenser la masse de la pyramide, cette chambre fut couverte d’une voûte faite de faisceaux de calcaire disposés en chevrons.
 
   Les blocs composant le toit de cette voûte pèsent près de 50 tonnes. Quand la chambre funéraire fut ouverte, quelques fragments d’os ont été mis au jour à l’intérieur des cercueils. Plusieurs objets, dont parmi eux une table d’offrandes en albâtre, portant le nom de la Reine Néferou-Ptah, ont été également trouvés dans le caveaux, mais on ne sait pas pourquoi ils étaient là, puisqu’un tombeau pour cette Princesse peut aussi lui être attribué dans la pyramide du complexe de Dahshour. Aujourd’hui la chambre funéraire est complètement inondée par l’eau de la nappe phréatique.

 


 
Base :   105 m
Pente :   48o 45′
Hauteur :  58 m
Chambre funéraire : 7 m x 2,50 m (Hauteur) 1,83 m

 

Le temple funéraire (ou temple haut)

 
   La pyramide se trouvait dans le Nord du complexe funéraire. L’entrée de celui-ci était localisée dans l’angle Sud de son mur Est. À l’intérieur, accolé à la face Sud de la pyramide, s’étendait un immense temple funéraire d’environ 28 000 mètres carrés. Il fût de nombreuses fois cité et décrit en termes élogieux par des voyageurs Grecs de l’antiquité comme Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425) et Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C). Malheureusement, presque rien ne subsiste de ce vaste complexe que les visiteurs Grecs et même Romains, plusieurs siècles après qu’il fut construit, décrivaient comme un vaste labyrinthe de cours publiques à colonnes, de portiques, de chambres, de vestibules, de chapelles et de cryptes cachées. La partie intérieure avec la salle de sacrifice était probablement dans la partie arrière du temple, près du côté Sud de la pyramide.
 
   Hérodote dit qu’il avait douze cours principales et que le visiteur était guidé de cours en salles et de salles en galeries. Strabon nous dit que le temple comptait autant de salles qu’il y avait de nomes en Égypte (42). Les salles étaient regroupées par six, ou par trois et chaque groupe était suivi d’une cour. L’ensemble était entouré d’un déambulatoire. En raison de la destruction du complexe, le plan originel du labyrinthe ne peut pas être précisément reconstitué. Celui de William Matthew Flinders Petrie a sans doute été inspiré par les écrits des historiens antiques. Une comparaison intéressante peut être faite entre la disposition du complexe d’Hawara et le complexe de Djoser (2628-2609) à Saqqarah. Les deux complexes sont des structures rectangulaires orientées Nord-sud. Tous les deux ont leur pyramide située dans le Nord du complexe.

 

 

Complexe  pyramidale  d’Amenemhat IV  et  Sobeknéferourê
à   Mazghouna 
(ou Mazghuna)
 

   Mazghouna (ou Mazghuna) est localisé à 4 ou 5 kilomètres au Sud de la pyramide rhomboïdale de Snéfrou (2575-2551, IVe dynastie) entre Dahshour et Licht. Deux pyramides non finies y sont localisées et doivent probablement dater à la fin de la XIIe dynastie (1991-1783). Le Roi Amenemhat IV (1797-178) et la Reine Sobeknéferourê (ou Néferousobek, 1787-1783), les deux derniers monarques de cette dynastie, sont souvent suggérés comme les propriétaires de ces deux pyramides, mais il n’y a aucune inscription ou découverte qui confirmerait cette identification.
 

Les pyramides

 

           La pyramide Sud.
 
   Le petit complexe était entouré par un mur presque carré, avec des entrées à l’Est et au Sud-est. Ce mur d’enceinte était en briques et de forme sinusoïdale. On pense que cela ne devait être que provisoire, pour être remplacé par un mur de pierre à redans. Une chapelle faite de briques et de boue, avec une grande chambre centrale et des magasins plus petits de chaque côté de la chambre, fut construite contre le mur Est. La pyramide elle-même, qui avait une base de 52,50 m, se tenait au centre et était entourée par un mur de clôture. L’inclinaison et la hauteur de la pyramide demeurent inconnues.
 
   Sa superstructure ne fut jamais finie. L’entrée de la sous-structure de cette pyramide a été localisée au Sud, où un escalier étroit mène sous le niveau du sol. Là une herse de granit bloque le passage à un deuxième escalier. Celui-ci conduit à une seconde herse de granit, restée dans sa position d’attente. Passé les herses le couloir tourne une fois vers l’Est, puis retourne vers le Nord, pour terminer dans une chambre de service qui donne sur la chambre funéraire. Le caveau est taillé dans un seul bloc de quartzite avec des emplacements prévus pour recevoir le sarcophage, le coffre à vases canopes et le mobilier funéraire. Il était recouvert de deux dalles de quartzite. Plusieurs dispositifs, tels que la disposition de la sous-structure et l’aménagement du couvercle de fermeture des réceptacles pour le cercueil et le coffre à vases canopes, suggèrent à quelques spécialistes que cette pyramide fut construite après Amenemhat III (1843-1797), mais ceux-ci n’assurent pas qu’elle le fut sous le Roi Amenemhat IV. Certains égyptologues datent cette pyramide de la XIIIe dynastie (v.1783-v.1625).

 

           La pyramide Nord
 
   Cette pyramide Nord de Mazghuna était prévue pour être plus grande que celle du Sud, mais elle ne fut ni terminée, ni semble t-il utilisée. Les mesures de la superstructure ne sont pas connues avec précision. L’entrée est située dans la face Nord. Un couloir descendant mène à une première chambre. Un escalier part de cette chambre et bifurque vers l’Ouest. Il mène plus loin à deux herses. La première pèse 42 tonnes et la deuxième 24 tonnes. Après plusieurs détours, le couloir abouti à l’antichambre et à la chambre funéraire. Le caveau a été fait à partir d’un monolithe de quartzite et était censé contenir le sarcophage et le coffre à vases canopes.
 
   Le sarcophage remplit presque totalement la chambre funéraire. Il est recouvert d’une fine couche de plâtre coloré rouge dont la signification reste inconnue. D’ailleurs tous les blocs de quartzite que l’on trouve dans le tombeau, les herses et les linteaux furent peints en rouge. Comme c’est le cas pour la pyramide Sud, il est clair que ce monument fut construit après le règne d’Amenemhat III, mais là encore, il n’y a aucune inscription qui aiderait à identifier pour quel Roi il fut construit. La majorité des spécialistes dont Ernest Mackay et William Matthew Flinders Petrie l’attribuent à la Reine Sobeknéferourê (ou Néferousobek, 1787-1783). Lors de ses fouilles, Ernest Mackay a identifier, à l’Est du complexe, les vestiges d’une chaussée de 11,50 m x 4,30 m, mais aujourd’hui la plupart des spécialistes pensent plutôt qu’il s’agissait en fait d’une rampe destinée à acheminer les matériaux sur le chantier de la pyramide.
 
 
   Pour d’autres détails voir l’ouvrage de :
 
William Matthew Flinders Petrie, Ernest Mackay et Gerald Avernay Wainwright :
The labyrinth Gerzeh and Mazghuneh, School of Archaeology in Egypt, University College, B. Quaritch, London, 1912.

 

 

 
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