Porte Sud-ouest avec dans le fond la
ziggourat |
Dûr-Untash (ou Dur Untaš) ou Tchoga Zanbil (ou Čoġā Zanbil ou Choqa Zanbil ou
Chogha Zanbil ou Tchogha-Zanbil ou Tschogha Zanbil ou Tsoga Zambil, en Persan :
چُغازَنبیل)
fut une ancienne cité Élamite de la province du
Khûzistân en Iran. Son nom d’origine, Dûr-Untash signifie "Forteresse de Untash". Elle est située à environ 25
kilomètres à l’Ouest de Dezful, à 45 kilomètres au Sud-est de
Suse et à 230 kilomètres au Nord d’Abadan.
La ville avait une surface d’environ 100 hectares et était entourée d’un mur. Elle est l’une des rares cités où
il subsiste encore la Ziggourat, en dehors de certaines villes de
Mésopotamie. Elle fut
construite vers 1250 par le Roi
Igehalkide de Suse et
d’Anshan,
Untash-Napirisha (ou
Untash-Naparisha ou Ountash-Npirisha, v.1345-v.1305), principalement en l’honneur du grand Dieu
Inshushinak et son homologue d’Anshan
Naparisha. D’autres Dieux y furent aussi vénérés comme Ishme-karab et Kiririsha. Il est peu probable que de nombreuses personnes, à
part les Prêtres et leurs serviteurs, n’aient jamais vécu dans cette ville car
les quartiers d’habitation n’ont apparemment jamais été construits.
Le complexe était protégé par trois
murs concentriques qui définissaient les principaux domaines de la ville.
L’enceinte avait 400 m de côté. Dans ce mur il y avait plusieurs portes, celle
du Sud-ouest fit l’objet d’une restauration en Janvier 2005. Le secteur
intérieur est entièrement composé d’une grande ziggourat dédiée au Dieu principal. D’après quelques spécialistes, elle ne fut pas
construite sur le même plan que celles de
Mésopotamie.
Au lieu des terrasses superposées, on trouve ici quatre étages emboîtés verticalement. Cette méthode n’a été, à aujourd’hui,
repérée nulle part ailleurs. Elle fut érigée sur un ancien temple avec des salles de stockage qui ont, semble t-il, aussi été
construites par Untash-Napirisha. Elle mesure 105 m x
105 m et on estime sa hauteur à 52 m., c’est la plus ancienne ziggourat connue trouvée en Elam.
Maquette de la ziggourat –
Rijksmuseum van Oudheden de Leiden – Pays-Bas
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Les fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour des petits canaux d’adduction
d’eau. Ils furent creusés profondément dans le sol et la nappe phréatique à de plus de 50 mètres de profondeur, en raison de l’emplacement du site à côté de la
rivière Dez. L’eau s’écoulait dans un long canal de 50 km qui fut construit par
Untash-Napirisha. Il
finissait dans un grand réservoir, encore visible aujourd’hui devant le mur de la ville du
Nord-ouest. Il était en conjonction avec un autre petit bassin qui servait de traitement de l’eau
avant d’être introduit dans la distribution de la ville.
C’est la plus ancienne station de traitement de l’eau au le monde.
Dans le Nord-est de la ville on a mis au jour quatre palais, qui étaient organisés autour de cours centrales et
qui furent probablement d’inspiration
Kassite. Les façades étaient décorées avec des carreaux en relief colorés et
des incrustations en ivoire. C’est dans la partie externe, au Sud-est de la cité
sainte, que se trouvait ses palais royaux. Sous l’un d’eux on a mis au jour un complexe funéraire souterrain contenant cinq tombes royales avec les
restes de corps incinérés selon une pratique proche de celle des
Hittites, ou des
Hourrites, mais qui n’est pas
celle de la tradition Élamite. Ce qui laisse penser à certains spécialistes
que la dynastie Igehalkide, d’où est issu
Untash-Napirisha,
pourrait avoir des origines étrangères.
Le temple dédié à Inshushinak se trouvait sur le
sommet de la tour. On croyait que, de ce point, le Dieu pouvait monter au ciel,
ou descendre sur terre. Le temple fut probablement recouvert de tuiles
vernissées et les étages supérieurs décorés avec bouton de carreaux émaillés. La
zone centrale ne détient pas moins de onze temples en l’honneur des Dieux. Les
spécialistes pensent qu’au départ c’est vingt-deux temples qui étaient prévu,
mais le Roi mourut avant que la cité ne soit terminée et ses successeurs ont
interrompu les travaux de construction. Un temple dédié au Dieu
Mésopotamien de la lumière et du
feu, Nushku fut dégagé à proximité des palais, ce qui est un fait assez étonnant compte tenu que ce Dieu ne fut pas
particulièrement honoré en
Mésopotamie, donc pourquoi à cet endroit en Élam ?.
La Ziggourat |
Certains spécialistes spéculent, sur
la base du grand nombre de temples et de sanctuaires à Dûr-Untash,
qu’Untash-Napirisha aurait tenté de créer un nouveau
centre religieux dans l’espoir de fédérer la religion
Élamite, voire destiné à remplacer
Suse en unissant les Dieux des montagnes et des plaines.
Bien que la construction de la ville ait pris fin brusquement après
qu’Untash-Napirisha fut décédé, le site ne fut pas
abandonné, mais continua d’être occupé jusqu’à ce qu’il fut détruit, en 640, par l’Empereur
Assyrien
Assurbanipal (669-631).
Le plus grand nombre des œuvres d’art réalisées pour la cité avaient été rapportées à
Suse où elles furent retrouvées lors des fouilles.
Dûr-Untash/Tchoga Zanbil fut découverte en 1935 grâce à un plan de géologues qui se trouvaient dans la région pour le pétrole.
Des fouilles furent effectuées par des équipes Françaises dirigées par Roman Ghirshman principalement en 1936, 1939 et 1951 à 1962.
De 1999 à 2005, de nouvelles fouilles archéologiques furent menées par Behzad Mofidi-Nasrabadi.
En 1979, le site Chogha Zanbil est devenu le
premier site Iranien à être inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
Pierre Amiet :
– Marlik et Tchoga Zanbil, pp : 44-47, Revue d’Assyriologie et d’Archéologie Orientale 84, N°1,
Presses universitaires de France, Paris, 1990.
Roland De Mecquenem :
– Recherches à Tchogha Zembil, Mission archéologique en Iran, Presses universitaires de France, Paris, 1953.
Denise Ferembach :
– Le squelette du XIIIe siècle avant notre ère de la tombe royale de Tchoga Zanbil près de Suse (Iran),
Paul Geuthner, Paris, 1968.
Roman Ghirshman :
– La ziggourat de Tchoga-Zanbil (Susiane), pp : 233-238, Comptes-rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres 98, Paris, 1954.
– Tchoga Zanbil, Mémoires de la délégation archéologique en Iran, vol.I, II, III,
Presses universitaires de France, Paris, 1966 à 1970.
Daniel T.Potts :
– The archaeology of Elam : Formation and transformation of an ancient Iranian
state, Cambridge University Press, Cambridge, New York, Aout 1999-2004.
Marguerite-Maggie Rutten et Georges Contenau :
– Les documents épigraphiques de Tchogha Zembil, Mémoires de la mission
archéologique en Iran 32,
Presses universitaires de France, Paris, Janvier 1953.
Behzad Mofidi-Nasrabadi :
– Untersuchungen zu Siedlungsstrukturen in der Peripherie von Čoġā Zanbil (Dur Untaš),
AMIT 35-36, 2003-04.
– Archäologische Ausgrabungen und Untersuchungen in Čoġā Zanbil, Agenda-Verlag, Münster, 2007.
Edith Porada :
– Tchoga Zanbil (Dur Untash) Vol. IV. La Glyptique, MDP 42, Paris, 1970.
Marie-Joseph Stève :
– Tchoga Zanbil (Dur-Untash). / Volume III, Textes élamites et accadiens de Tchoga Zanbil
Paul Geuthner, Paris, 1967.
Francois Vallat :
– Elam, pp : 301-344, E.Yarshater (édit.), Encyclopaedia Iranica, Mazda Publishers, 1998.
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