Généralités
Babylone est située sur le cours moyen de l’Euphrate au Sud de
Bagdad (environ 150 Km) près de la ville actuelle de Hilla. Son nom en
Akkadiens
"bab-ili(m)" ou "Bab-Ilu" voulait dire "La porte du Dieu".
Il est devenu plus tard "bab-ilāni" qui voulait dire "La Porte des
Dieux". Ce nom fut traduit en Sumérien
par "Ka-dingir-ra(ki)". C’est aussi la "Babel" des textes bibliques, en
Hébreu "bbl" qui veut dire "mélanger".
Les
Grecs ont traduit ce nom par "Babylon".
Les plus anciennes traces d’occupation du site remontent au néolithique, mais la ville de
Babylone est apparue assez tard dans l’histoire. Elle fut citée pour la première
fois à l’époque de l’Empire d’Akkad
sous le règne du Roi Sar-Kali-Sarri
(ou Shar-Kali-Sharri, 2218-2195) dans un texte en cunéiforme.
Elle existait sûrement déjà avant cette date sous forme de bourgade. Elle fut ensuite un centre
administratif important de l’Empire de la IIIe dynastie d’Ur.
Elle ne devint une capitale politique notable qu’avec l’avènement de la dynastie
Amorrite, vers 1895,
fondée par Sumu-Abum (ou Samou-Aboum, 1895-1881).
L’histoire…….
La
Ière dynastie – La période Amorrite – 1895-1595
Babylone, la porte d’Ishtar – Pergamon Museum de Berlin.
|
La première dynastie de Babylone, qui régna sur la Babylonie de 1895 à vers 1595, est
appelée Amorrite (Peuple de l’Amurru "Ouest" en langue
Sémitique). Le Roi s’installa à Babylone qui devint sa capitale. Cette dynastie anéantit celles
d’Isin et de
Larsa et étendit son pouvoir sur tout le
Sumer et
l’Akkad et réalisa ainsi l’unité
définitive des deux pays.
On donne généralement comme fondateur de cette dynastie Sumu-Abum
(ou Samou Aboum ou Sûmû-Abûm ou Soumou-Aboum, 1895 à 1881). À l’époque la ville a une faible importance. Sumu-Abum
en fit la capitale d’un petit royaume indépendant. Face aux risques d’agressions des
Assyriens, il s’empressa de fortifier sa
cité et l’entoura
d’un rempart. Il y incorpora Dilbat (ou Dilbar), chef-lieu d’une région fertile, qui assura le
ravitaillement de la capitale. Les villes de
Sippar au Nord,
Kish à l’Est et
Larsa au Sud, reconnurent successivement sa suzeraineté.
Il maintint le culte de Marduk, une divinité de la famille du Dieu Enki. Il
fut le Dieu tutélaire de la ville de Babylone.
Suivirent trois Rois, dont on sait peut de chose, sauf qu’ils essayèrent d’agrandir leur royaume. Le
premier, le Roi Sumu-la-El (ou Sumulael ou Sumu-la-ilu ou Sumar-La-El ou Sumulad, 1881
à 1845) fut semble
t-il, sans aucun lien de parenté avec le précédent. Il fut le véritable fondateur du royaume Babylonien, qui commença à prendre
une certaine importance. Sous son règne, tous les petits royaumes environnants se rattachèrent progressivement à Babylone.
Le Roi de Marad, Sumu-Numhim, devint vassal des Babyloniens.
Sumu-la-El passa une alliance avec le Roi
d’Ourouk,
Sin-Kasid (ou Sîn-Kasid, 1865-1833) à qui il donna sa
fille, Shallurtum (ou Šallurtum)en mariage. Sous son règne, Babylone sembla entretenir des relations avec
Sippar,
comme l’atteste la découverte de ventes de jachère entre les souverains des deux États. Le Roi restaura aussi six forteresses
de Babylonie dont celle de Dimti-Enlil, en Babylonie septentrionale. Il lança deux campagnes contre
la ville de Kish, en l’an 12 et 18 de son règne, se
traduisant à chaque fois par des destructions de la cité. À la fin de son règne, il réussit à conquérir les cités de Kazallu
(Située au Nord-ouest d’Adab), d’Halambû, de Kûta, d’Anzaqar et de Barzi.
Son fils Sabium (ou Sabum ou Sumuabu, 1845
à 1831) lui succéda. En l’an 7, il lutta contre l’armée de la cité de
Larsa, sur laquelle il aurait remporté une victoire, puis contre le Roi
d’Assur,
Ilu-Shuma (ou Ilishuma,
v.1945-1906). Le nom de ce dernier Roi n’est pas reconnu par tous les
spécialistes les dates de règnes étant difficile à rapprocher ?. Les inscriptions de son règne, qui sont connues, mentionnent des constructions de murailles, de temples et de
canaux. Son fils, Apil-Sin (ou Apil-Sîn, 1831 à 1813) lui succéda. Il repoussa à l’Est, jusqu’au Tigre, les frontières
du royaume de Babylone. Il fit construire dans la ville un temple dédié à Inanna.
La ziggourat vue par le peintre
Flamand Pieter Brueghel |
Sin-Muballit (ou Sîn-Muballit
ou Sin-mouballit, 1813 à 1793), fils d’Apil-Sin arriva au pouvoir et par un règne énergique, fut le détonateur de
l’expansion politique et territoriale de Babylone. Sous son règne, la ville devint puissance et capable de rivaliser avec
les grands royaumes Amorrites voisins comme :
Eshnunna,
Larsa,
Isin et
Ourouk. Les
faits de ses années de règne
mentionnent surtout la construction ou la restauration de canaux et d’ouvrages défensifs.
En 1799, il conquit la ville d’Ur,
puis, trois ans plus tard,
Isin où régnait Damiq-Ilishu (1817-1794/93). Il ne chassa pas le Roi, mais le laissa sur son trône comme vassal.
Il s’allia au souverain d’Ourouk contre
Rim-Sin I (ou Rim-Sîn, 1822-1763) de
Larsa, avec qui il parvint à enlever vers 1796 la ville de
Nippur, qu’il dut cependant abandonner peu de
temps après face à la contre-offensive de son adversaire. À la mort de Sin-Muballit, en 1793,
Rim-Sin I profita de l’occasion et reprit
Ur,
Ourouk et
Isin. Il eut deux
enfants : Une fille, Iltani, et un fils
Hammourabi, qui lui succéda.
À Babylone arriva au pouvoir
Hammourabi (ou
Hammurapi ou Hammurabi ou Hammu-rapi ou Khammurabi, en
Akkadien
: Ammurāpi "l’aïeul est grand" ou "l’aïeul est un guérisseur"
de Ammu, "parent paternel" et Rapi "guérisseur").
Il existe plusieurs datations pour son règne, celle retenue généralement par la
grande majorité des spécialistes, dont Federico Arborio-Mella, est 1792 à 1750.
Hammourabi va être à la fois un grand conquérant
et un grand gestionnaire de sa ville. Il sera en plus de Roi de Babylone, Roi
d’Ourouk,
d’Akkad,
de Kish,
de Mari,
d’Isin et
d’Ur.
Il réalisa l’unification de la Mésopotamie sous l’hégémonie de Babylone, qui fut la capitale de cet Empire.
C’est son activité législative qui a aussi contribué à perpétuer sa renommée, avec la rédaction du "Code des
lois", code juridique qui porte son nom. À son accession au trône il hérita d’un royaume assez petit,
qui s’étendait le long de l’Euphrate. Il entreprit tout de suite de l’agrandir en expulsant les
Élamites de Mésopotamie.
Hammourabi – Musée du Louvre
|
De 1787 à 1785, il reprit
Isin au Roi de
Larsa,
Rim-Sin I, puis Ourouk et
Ur. L’année suivante il fit campagne contre les Iamutbals.
En 1784/1783, il écrasa la ville de Malgûm (ou Malgium), puis en amont de
Sippar sur l’Euphrate, il prit
Râpiqum.
Il s’attaqua au royaume de Larsa. Il prit la ville et devint alors maître
du Sud de la Mésopotamie. En 1759, il rasa la ville de
Mari après l’avoir pillée. En 1757,
Hammourabi attaqua
l’Assyrie et étendit son Empire dans les régions riveraines
du Tigre jusqu’au Subartu (ou Soubartou ou Subartum, Haut-Djézireh).
La même année, la ville d’Assur tomba soumettant les
Assyriens. Après trente-cinq ans de guerre, il reconstitua
l’Empire des Rois d’Akkad,
Sargon (2334-2279)
et Naram-Sin
(2255-2218) et reprit les titres de "Roi de
Sumer et
d’Akkad, Roi des quatre régions,
Roi de l’univers". Son Empire comprenait alors la moitié Sud de la Mésopotamie, la vallée de l’Euphrate
jusqu’au confluent du Khābūr (ou Habur, actuel Haut Djézireh) le royaume du
Subartu et la vallée du Tigre jusqu’à Ninive.
(Voir la carte). Son fils Samsu-Iluna lui succéda.
La fin de la dynastie Amorrite
Samsu-Iluna (ou Šamšu-iluna ou Samsuiluna ou Samsou-Ilouna
ou Shamshu Iluna ou Schamschu-iluna, 1750 à 1712)
succéda au long et riche règne de son père. Il hérita d’un royaume puissant, mais menacé sur ses frontières. En 1742 (l’an 8 de
son règne), éclata une terrible crise économique et politique. Il dut faire face à d’incessantes révoltes de la
Babylonie. On assista à la volonté d’indépendance des cités du Sud (Émeutes dans la
ville d’Ourouk), qui ne voulaient plus être soumises à
Babylone. Le plus connu des "Rois insurgés" que Samsu-Iluna dut affronter fut le souverain de
Larsa, un
certain
Rim-Sin II (ou Rim-Sîn, 1741-1736). La situation se compliqua davantage, en 1741, le Roi Babylonien
dut faire face à un deuxième front à l’Est et repousser une invasion des
Kassites, sur lesquels il remporta une
belle victoire. L’année suivante, il dut combattre les villes d’Ourouk et
d’Isin.
Représentation
d’une des entrées de la ville |
Ces attaques, dirigées par le Roi de
Larsa, le conduisirent à fortifier la ville de
Kish. Puis ce fut le tour
d’Eshnunna de se rebeller, face à laquelle il édifia la forteresse de
Dûr-Samsu-Iluna (Actuelle Khafadje ou Khafajeh ou
Tutub), sur la Diyala, pour contrôler la région. En 1738, après avoir vaincu le Roi
d’Eshnunna, Samsu-Iluna continua sa remonté vers le Nord jusqu’au
centre du triangle du Khābūr (ou Habur, actuelle Haut-Djézireh). Il anéantit le royaume
d’Apum et détruisit sa capitale, Shekhna (ou Shubat-Enlil ou Tell Leilan, dans la vallée du Khābūr). En 1736, Il fit
campagne dans le Sud de la Mésopotamie reprit Larsa et tua
dans son palais le Roi
Rim-Sin II. Mais il eut du mal à maintenir la domination Babylonienne dans cette région, qui sera perdu
complètement vers 1720.
Les dernières années de son règne sont très mal connues, ce qui est sûr, c’est
que le Roi eut du mal à conserver
intacte l’Empire créé par son père. Il dut reconnaître la dynastie
Perse dite du
"Pays de la Mer" du Roi
Iluna-Ilum (ou Ilima-Ilum, 1732-v.1670) qui avait des visées sur la Mésopotamie. Puis Samsu-Iluna fut attaqué par le Roi
Élamite, Kutir-Nahhunté I (1730-1700) à
Ourouk. La ville fut pillée, parmi les objets volés
se trouvait une statue d’Inanna qui ne sera retournée que sous le règne
d’Assurbanipal (669-631 ou 669-626),
onze siècles plus tard.
En Assyrie, un vice-régent
indigène, nommé Puzur-Sin détrôna Asinum (v.1710-1706) qui était un Roi vassal
d’Hammourabi. Il aida à monter sur le trône
Assur-Dugul et une période de guerre civile s’ensuivit dans le pays. Samsu-Iluna semble avoir été impuissant à intervenir.
Un Roi nommé Adasi (? -1700) va régner à
Assur, restaurant une dynastie indigène stable en
Assyrie, en supprimant les
derniers vestiges de l’influence Babylonienne.
Son activité de bâtisseur durant son règne ne se résuma pas uniquement à des fortifications.
Il reconstruisit le temple de Shamash à
Sippar et refit creuser le canal Durul et Taban et enjoliva la ziggourat de
Sippar et celle de Zabalam (ou Zabala,
aujourd’hui Tell Ibzeikh) et Ishtar à Kish.
Il est aussi connu pour avoir reconstruit les murs de Kish,
Nippur et
Sippar.
En fin de compte, Samsu-Iluna laissa un royaume qui ne fut que très légèrement supérieur à celui du tout début
du règne de son père, 50 ans auparavant et qui lui laissait la maîtrise de l’Euphrate que jusqu’aux ruines de
Mari. Le statut de la ville
d’Eshnunna est difficile à déterminer avec précision, et
bien qu’elle soit restée dans les mains de Babylone, la ville était épuisée et son influence politique terminée.
Malgré toutes ses guerres, le royaume continua tout de même de connaître une grande activité commerciale et administrative,
comme en témoignent les nombreuses tablettes retrouvées, datant de son règne.
Représentation du Dieu Marduk en dragon
sur la porte d’Ishtar – Briques émaillées
|
Le paysage urbain de la Babylone à cette époque n’est connu que par des
textes de ces tablettes, car sur le plan archéologique, les niveaux anciens sont encore recouverts par ceux de la Babylone
du Ier millénaire. Les Rois suivants virent leur territoire se désagréger sous l’effet de révoltes, d’attaques de peuples
ennemis, en premier lieu
les Kassites, mais aussi les
Hourrites,
le tout semble t-il dans un climat de crise agricole.
Le fils de Samsu-Iluna, Abi-Eshuh (ou Ebisum ou Ebišum ou Abi-ēšuḫ
ou Abiši, 1711 à 1684 ou 1648 à 1620) arriva sur le trône, mais on ne sait presque rien de son règne.
Au cours de son an IV, il contrecarra une attaque d’une armée
Kassite.
La Chronique des anciens Rois rappelle sa tentative de bloquer le cours du Tigre
avec un barrage dans une vaine tentative pour capturer Iluna-Ilum (ou
Ilima-Ilum, 1732-v.1670), le fondateur de la dynastie
Perse dite du
"Pays de la Mer".
Un fragment de poterie de sceau cylindrique de Kish est
attribué à ce Roi. Il commémore les événements coïncidant avec ses trois premières années de règne.
Il mentionne l’interception sur le Tigre, des travaux sur le fleuve et le creusement du canal Zubi. Le fils d’Abi-Eshuh
lui succéda.
Ammi-Ditana (1684 à 1647 ou 1683 à 1647 ou 1640 ou 1620 à 1582) aurait, selon
certaines sources, reprit quelques territoires perdus par ces prédécesseurs, dont la ville de Dêr
(Près de Badra, à l’Est de la Babylonie, dans la province de Wasit en Irak). Sous son règne on note la
poursuite des efforts pour reconstruire le royaume, en améliorant une partie du mur de Babylone et les canaux
de désinfection, en agrandissant et enrichissant les temples. Cependant, il dut rivaliser avec les autres
Rois qui régnaient sur la partie Sud de la Mésopotamie. Il prit la ville
d’Isin, dont il détruisit les murs.
Son fils lui succéda.
Ammi-Saduqa (ou Ammisaduqa ou Ammizaduga ou
Ammi-ṣaduqa ou Ammi-zaduqa,
1646 à 1626 ou 1582 à 1562) arriva au pouvoir et le long de l’Euphrate il fut reconnu jusqu’à
Terqa,
comme le montrent des textes datés à son nom retrouvés sur place. Il fut semble t-il un Roi bienveillant
envers les pauvres et les citoyens endettés. Il aurait décrété pour tout son peuple la suppression de toutes les dettes
individuelles. Des sources indiquent que les années de son règne furent assez pacifiques et que le Roi fut engagé dans
une série de travaux publics, tels que l’élargissement des temples et dans sa 11e année de règne, la construction
d’un mur à l’embouchure de l’Euphrate. Le plus ancien texte astronomique exhumé, est une liste d’observations des
mouvements de la planète Vénus, couvrant tout son règne. Sous Ammi-Saduqa, il n’est plus fait mention du pays du
Hana, ce qui laisse penser que
les contacts avec la
Syrie et les monts Taurus furent rompus. Plus tard, ce fut le pays
Assyrien qui n’est plus mentionné.
Son fils lui succéda.
Samsu-Ditana (ou Samas-ditana, 1625 à 1595) arriva sur le trône d’un
royaume qui ne comprenait plus que les environs de Babylone. Il fut le 11e et le dernier Roi de la Ière
dynastie Amorrite. En 1595, il fut attaqué par le Roi des
Hittites,
Moursil I
(ou Mursili ou Mursilis, v.1620-v.1590) allié au Roi
Kassite du
Hana. Babylone fut prise, pillée et détruite.
Moursil I mit un terme à la dynastie
Amorrite et fonda la
IIe dynastie de Babylone qui ne
durera qu’une vingtaine d’année. Il est à noter que des études sont en cours concernant la date exacte de la chute de Babylone,
un décalage de soixante-dix ans est envisagé par certains spécialistes. Les
Hittites ne régnèrent pas directement sur
Babylone, dans le cadre d’une alliance, ils cédèrent le pouvoir aux
Kassites en échange d’une aide pour contrer
plus efficacement la menace que représentaient les
Hourrites sur les frontières de leur Empire. Babylone va retrouver sa
prospérité sous la longue dynastie
Kassite qui s’empara du pouvoir et va
perpétuer les traditions Babyloniennes.
Libre interprétation de Babylone de
Raphael Lacoste |
La IIIe dynastie –
La
période Kassite – 1570-1025
Après le déferlement des
Hittites sur Babylone, les
Kassites,
avec leur accord, s’installèrent dans la ville. Il est généralement admis que la dynastie
Kassite de Babylone parvint à monter sur le trône de la ville après la guerre et le départ des
Hittites, même si cette vision commence à être remise en cause aujourd’hui
par certains spécialistes. Les événements qui vont de la prise de
Babylone jusqu’à l’affirmation de cette dynastie sur le trône de la ville sont
en grande partie inconnus.
La fondation de la IIIe dynastie de Babylone serait l’œuvre du Roi
Agum II
(ou Agum Kakrime ou Ag-gu-um ou A-gu-um ŠI ou Agum Maḫrû ou ša A-gu-um ra-bi-i ou Agum râbi,
1598 à 1578 ou 1592 à 1565 ou 1570 à 1521 ou 1535 à 1510). La date et les conditions exactes de sa prise de pouvoir nous sont
inconnues. Il faut noter que certains spécialistes avancent qu’il fut le 8e ou 9e Roi de cette dynastie.
Agum II comme ses successeurs seront aussi Roi de
Mari et Roi
d’Hana.
Il fut le fils du Roi de
Mari et Roi
d’Hana, Our-Zigurumash (ou Urzigurumash
ou UR-ši-gu-ru-maš ou Urzigurumaš ou Tazzigurumash, 1654-1635). Selon un texte du VIIe siècle, retrouvé à
Ninive, qui serait
une copie d’une inscription d’Agum II,
celui-ci aurait ramené les statues de culte du couple des divinités tutélaires de Babylone,
Marduk et Zarpanitu (ou Sarpanitu), qui avaient été emportées lors du pillage de la ville. Le texte dit qu’il les fit
venir du pays des Hanéens, qui est situé sur le Moyen-Euphrate autour de
Terqa, et non pas du pays des
Hittites,
comme on le lit souvent, qui en étaient les voleurs. La réalité de cet
événement est malheureusement impossible à prouver. Il eut un fils qui lui succéda.
Burnaburiash I (ou Burna-Buriash ou
Bournabouriash ou Burna-buriaš ou Burna-Buriyåš, 1521 à 1502) arriva sur le trône. Il s’empara de la ville
d’Isin
et instaura la domination
Kassite sur le pays de Sumer.
Il assura son hégémonie sur toute la Basse-Mésopotamie, qui prit le nom de Karduniash (Babylonie).
Cette unité ne fut rompue ni par le Sumer
au Sud, ni par Akkad
au Nord, pourtant puissants. Il intervint
contre un Roi du
pays de la Mer, au nom d’Ulam Buriash (ou Ulamburiash ou Shar Mat TAMT), dans le Sud
Sumérien et s’empara de son
territoire pendant que ce dernier était occupé en
Élam. Il se pourrait qu’il ait dominé aussi
Eshnunna et l’ensemble de la vallée de la Diyala.
Certaines sources (La chronique appelée Histoire synchronique) avancent que son contrôle sur le territoire
Akkadien fut contesté par le Roi
d’Assyrie,
Puzur-Assur III (1503-1479). Il aurait finalement signé un traité de paix avec lui qui délimitait les frontières
des deux royaumes.
Il eut deux enfants qui lui succédèrent : Kashtiliash III (ou Kaštiliaš, 1502 à 1483),
mais les preuves soutenant la royauté de ce fils sont plutôt circonstancielles, et Ulamburiash
(ou Ulam-buriaš ou Ulam-Buriash ou U-la-Bu-ra-ra-ia-AS ou U-lam-Bur-AS, 1483 à 1475
ou v.1450).
Son règne marqua le moment où le royaume
Kassite s’étendit à l’ensemble du Sud de la Mésopotamie.
Agum III (1475 à 1464) le
fils de son frère lui succéda. Selon la Chronique des premiers Rois, sous son règne, le
pays de la Mer se rebella, mais cette révolte fut vite mise sous contrôle.
Vers 1400, sous le règne de Kurigalzu I
(ou Karizalzu, 1401 à 1388 ou 1390 à 1388) Babylone perdit un temps son rôle de capitale
politique au profit d’une nouvelle cité, Dûr-Kurigalzu (ou Dour Kourigalzou près
de l’actuelle Bagdad, le centre religieux de Dûr-Kurigalzu est formé par une
ziggourat en ruine, mais dont le centre a subsisté et qui faisait 57 m de haut).
Mais elle s’affirma comme capitale culturelle et religieuse de la Basse-Mésopotamie et acquit un grand prestige dans tout le Proche-Orient. Une des
filles (ou sœur) de Kurigalzu I épousa le Roi d’Élam,
Pahir-Ishshan I (v.1385-v.1375). Le royaume
Kassite de Babylonie,
devenu le Karduniash, fut alors l’un des plus puissants du Proche-Orient avec
l’Assyrie, le
Mitanni, les
Hittites et l’Égypte.
Suivirent plusieurs Rois dont on sait peu de chose.
Cliquez sur les noms de villes ou régions |
Au XIVe siècle, les Rois
Kassites firent face à l’émergence
d’un nouvel ennemi, l’Assyrie,
qui dominait la Haute-Mésopotamie. Un de ceux-ci Kadashman-Enlil I
(1388 à 1375 ou 1388 à 1369) est connu comme contemporain du Pharaon
Amenhotep III (1390-1353/52), sa
tante (ou sœur ?) étant une des épouses du Pharaon. L’hostilité de Babylone envers
l’Assyrie se manifeste dans des lettres retrouvées
à Amarna
que Kadashman-Enlil échangea avec le souverain
Égyptien.
À partir de Kadashman-Enlil commença une lutte entre le Nord et le Sud de la Mésopotamie et
Babylone dut accepter la suzeraineté de l’Assyrie.
Puis elle fut complètement soumise par l’Empereur
Assur-Uballit I (1366-1330). Sous
le règne de Kurigalzu II (1345 à 1324) Babylone se ressaisit. Celui-ci
pourtant placé sur le trône par les Assyriens, il
fut l’arrière-petit-fils d’Assur-Uballit I,
se rebella contre ses "maîtres" et envahit
l’Assyrie.
Il fut arrêté tout près d’Assur.
Kurigalzu II attaqua ensuite l’Élam,
qu’il conquit, en 1330, mais cette région échappa quand même à la domination Babylonienne.
Ce fut le début de conflits chroniques, qui opposèrent
Assur, pour
l’Assyrie, Babylone et
l’Élam. Ces luttes aboutirent à la fin du
XIIIe siècle à la prise et au pillage de Babylone par l’Empereur
d’Assyrie
Toukoulti-Ninourta I
(ou Tuqulti-Ninurta, 1245-1208). Il fit prisonnier le Roi
Kassite Kashtiliash IV
(1243 à 1235) et se proclama Roi de Babylone. Il fit abattre les murailles de la ville et
enleva la statue de Marduk et fit rédiger un grand texte célébrant sa victoire
(Connu de nos jours sous le nom d’Épopée de Toukoulti-Ninourta). Il ne put toutefois faire durer sa domination sur
la région, qui fut alors plongée dans une période très troublée. La domination
Assyrienne provoqua la révolte de
l’aristocratie locale qui rétablit la dynastie
Kassite.
En 1203, le Roi Adad-Shuma-Usur (1219 à 1189) se débarrassa définitivement des envahisseurs et
fit un moment de l’Assyrie son vassal.
Vers 1160 sous le Roi Zabuba-Shuma-Iddina (ou Zababa-šuma-iddina, 1161 à 1160) et en 1156, sous
le Roi Enlil-Nadin-Ahhe (ou Enlil-Nâdin-Ahi, 1160 à 1153 ou 1160 à 1157),
les attaques de l’Empereur d’Assyrie
Assur-Dan I (1179-1133) affaiblirent la dynastie
Kassite au point de la laisser
sans défense devant l’invasion du Roi d’Élam,
Shutruk-Nahhunté I (1185-1153),
qui subissaient depuis des années la suzeraineté
Kassite.
Les armées Élamites investirent à leur tour la
Babylonie.
Shutruk-Nahhunté I
s’empara de la capitale en 1158, la pilla et emporta à son tour la statue de Marduk, ainsi que de nombreux objets prestigieux des cités
de Basse-Mésopotamie.
Shutruk-Nahhunté I donna à son fils
Kutir-Nahhunte III (1153-1150) le soin de conserver le pouvoir
Élamite en Babylonie en le nommant Gouverneur.
Toutefois, ce dernier dut retourner en Élam à la mort de
son père pour lui succéder. Enlil-Nadin-Ahhe en profita et reprit son trône.
Kutir-Nahhunte III envahit de
nouveau la Babylonie et le dernier Roi
Kassite fut emmené captif en
Élam en 1153 et tué, ainsi que les grands du royaume. Ainsi prit fin, après plus de quatre
siècles, la IIIe dynastie
Kassite de Babylone, l’histoire continuant avec la IVe dynastie ou IIe dynastie
d’Isin.
Statuette de la Déesse Ishtar – Metropolitan Museum
|
La IVe dynastie
ou la IIe dynastie d’Isin
– v.1153-1025
Après la défaite de la dynastie
Kassite de Babylone face
aux Élamites,
le flambeau de la résistance Babylonienne fut repris par des Rois qui furent originaires
d’Isin. La IVe dynastie (ou Seconde dynastie
d’Isin) fut fondée par un Prince
d’Isin,
Marduk-Kabit-Ahhe (ou Marduk-Kabit-Ahêshu ou Marduk-kābit-aḫḫēšu,
1157 à 1140 ou 1155 à 1137 ou 1153 à 1139). Elle marque la période d’affaiblissement de la Babylonie.
Shutruk-Nahhunté I et
Kutir-Nahhunte III disparurent peu après la conquête de la région et leur successeur
Shilhak-Inshushinak I
(1150-1120) continua un temps leur œuvre. L’Élam
restait un puissant Empire militaire et il décida de s’attaquer au Nord où
l’Assyrie s’affaiblissait. Il progressa ainsi jusqu’à
Arrapha (Actuelle Kirkouk, en Iraq).
Il soumit la région située aux pieds du Zagros Occidental, puis il attint le Tigre et s’empara de la ville
d’Arrapha.
L’Empire Élamite fut alors à son
apogée. Shilhak-Inshushinak I
négligea la Babylonie pendant ses années de conquête et la nouvelle dynastie, dite "IIe dynastie
d’Isin", prit le pouvoir. Une révolte
grandit dans cette région, que le Roi Élamite dut
réprimer. Ce fut ce moment que choisit le Roi Ninourta-Nadin-Shumi
(ou Ninurta-nadin-shumi ou Ninurta-nādin-šumi, 1132 à 1127 ou 1131 à 1126 ou
1131 à 1125 ou 1129 à 1123) de la ville
d’Isin, pour l’attaquer en 1130. Les
Élamites subirent une cuisante défaite et durent
se replier dans leur pays. Cette défaite plongea l’Élam
dans une crise et
Shilhak-Inshushinak I vit toutes ses conquêtes redevenir indépendantes une à une. Ninourta-Nadin-Shumi prit alors le pouvoir à
Babylone.
Morceau de fresque représentant la
Déesse Ishtar trouvée à Larsa |
Son successeur
Nabuchodonosor I
(ou Nabou-Koudour-Ousour ou Nebuchadnezzar ou Nebukadnezzar ou Nabukudirriusur, en
Akkadien : Nabû-kudurrī-uṣur ou Nabu-kudurri-usur,
1125 à 1104 ou 1125 à 1103 ou 1123 à 1101) décida d’attaquer le Roi
Élamite
Khutelutush-In-Shushinak (1120-1110). Il fut repoussé une première fois, mais il réussit
à l’emporter dans un second temps et força ses adversaires à se retirer dans le
pays d’Anshan
jusqu’au Zagros. Cet exploit est rapporté dans une chronique.
Il réussit à envahir l’Élam et
quelques années plus tard, il rapporta de
Suse la statue de Marduk.
Nabuchodonosor I s’occupa
alors d’étendre et de fortifier les frontières, engageant Babylone dans un conflit de nouveau contre
les Assyriens
et leur souverain Assur-Resa-Isi I
(ou Assur-Resh-Ishiou, 1133-1116), mais qui fut perdu par Nabuchodonosor I.
La période de la dynastie d’Isin
est donc importante dans l’histoire de Babylone.
(Voir Isin,
IIe dynastie).
Elle vit l’avènement du Dieu Marduk à la tête des autres Dieux du panthéon Mésopotamien, avec la rédaction de
l’Épopée de la Création (Enūma Eliš ou Enuma Elish, est l’épopée Babylonienne de la création du monde. Le texte
fut découvert au XIXe siècle dans les ruines de la bibliothèque
d’Assurbanipal à
Ninive),
qui raconte comment il devint Roi des Dieux. Ce récit fait alors de Babylone
une cité construite par les Dieux et située au centre du monde. En 1099, le frère de
Nabuchodonosor I,
Marduk-Nadin-Ahhe (ou Marduk-nadin-ahhe ou Marduk-Nadin-Akhe ou
Marduk-nādin-aḫḫē ou AMAR.UTU-na-din-MU,
1099 à 1082) arriva sur le trône. Il décida de reprendre l’offensive et attaqua
l’Assyrie.
Son adversaire
Téglath-Phalasar I (1116-1077) va non seulement le repousser, mais il
envahit la Babylonie et fit prisonnier Marduk-Nadin-Ahhe.
Après cette défaite, le fils de ce dernier, Adad-Apla-Iddina
(ou Adad-apla-iddina, Roi 1068 à 1047 ou 1068 à 1046 ou 1069 à 1048), dut résister aux assauts de tribus barbares.
Sa fille épousa le 2e fils de
Téglath-Phalasar I, Assur-Bel-Kala I (1074-1056). Cette
dynastie comme les précédentes succomba sous les assauts des nouveaux
arrivants. À partir de 1050 la Babylonie fut submergée par les incursions des
Araméens,
auxquels s’ajoutèrent plus tard celles des
Chaldéens.
À peine 25 ans plus tard, en 1025/1024, le dernier Roi de la
IIe dynastie d’Isin,
Nabu-Shum-Libur (ou Nabû-Shum-Libour, 1033-1025) fut tué. La fin de son règne
marqua pour Babylone le début d’un certain chaos et on assista à des changements dynastiques fréquents.
Malgré les guerres ce fut pourtant sous cette dynastie que la cité assura définitivement sa suprématie religieuse et
intellectuelle grâce à une forte domination culturelle. Ce fut à cette époque que
furent écrit les deux grands textes littéraires du monde Babylonien : L’Épopée de
Gilgamesh et l’Épopée de la création (Enuma Elish). Des textes importants dans
les domaines de la divination et de la médecine datent aussi de cette époque.
Statuette du Dieu Pazuzu
Musée du Louvre
|
Les dynasties V à IX –
Période de troubles et luttes contre l’Assyrie – 1025-626
Va suivre la Ve dynastie, ou dynastie du
Pays de la Mer. Ce fut un
Kassite
nommé Simbar-Shipak (ou Simbar-Šipak ou Simbar-Šiḫu,
1026 à 1009 ou 1025 à 1007 ou 1024 à 1006) qui prit le pouvoir et fonda la
dynastie. Celle-ci ne survécut qu’à peine 20 ans, puisqu’elle s’éteignit avec son troisième Roi,
Kassu-Nadin-Ahhe (ou Kashu-nadin-akhe ou Kashshu-nadin-ahi, 1008 à 1006 ou 1007 à 1004
ou 1006 à 1003).
On sait qu’à cette époque la famine frappa la Babylonie, entraînant l’arrêt du culte dans certains temples.
À partir de ce moment, quasiment rien ne transparaît dans la documentation disponible sur l’histoire Babylonienne, seuls
des noms de Rois sont connus.
Cette dynastie fut remplacée par la VIe dynastie ou dynastie de Bazu (ou Bazi). Elle fut fondée par un
Cheik d’origine inconnue, nommé Eulmash-Shakin-Shumi (ou Eulmash-shakin-shumi ou Eulmaš-Sakin-Šumi,
1005 à 989 ou 1004 à 987 ou
1003 à 986), mais probablement issu d’une tribu vivant dans la région entre le Tigre et l’Euphrate au niveau de Babylone. La
dynastie ne lui survécut que trois ans. Elle s’éteignit avec le Roi Shirikti-Shuqamuna (ou Sirikti-Suqmuna ou
Širikti-Šuqamuna, 986 ou 984 ou 983).
La dynastie suivante, la VIIe dynastie, fut fondée par Mar-Biti-Apla-Usur (ou
Mar-biti-apla-usur ou Mār-bīti-apla-uṣur,
985 à 980 ou 984 à 978 ou 983 à 977).
Selon une chronique dynastique Babylonienne, il fut le seul et unique représentant d’une dynastie
Élamite, bien que son nom soit en
Akkadien et donc Babylonien,
et son règne coïncide avec une période de vide en histoire politique en
Élam.
Les circonstances entourant la chute du précédent Roi de la dynastie de Bazu sont inconnues.
Malgré ses origines, il ne semble pas avoir été considéré comme un intrus étranger par les grands de Babylone.
On ne sait rien d’autre de lui, en dehors de quatre têtes de flèches inscrites à son nom, avec le titre inscrit de
“Roi de l’univers” Šar kiššati. Selon beaucoup de spécialistes la
dynastie suivante, la VIIIe dynastie Babylonienne, fut fondée par le Roi,
Nabu-Mukin-Apli (ou Marduk-mukin-apli ou Nabû-mukīn-apli ou
Nabu-mukin-spli, 978 à 943 ou 979 à 944) et ne comporterait également qu’un seul
Roi. Son règne fut en proie à des invasions des
Araméens,
entraînant la Babylonie à être coupée de sa production agricole pendant
plusieurs années.
Son fils, Ninourta-Kudurri-Usur II (ou Ninurta-kudur-usur ou Ninurta-kudurri-usur
ou Ninurta-kudurrī-uṣur, 943 à ?),
dont on ne connaît pas la date de la fin du règne, selon certaines sources il n’aurait régné que 8 mois
et 12 jours, serait pour beaucoup le fondateur de la IXe dynastie. Pour
d’autres, en 943, compte tenu de son court règne, elle fut créée fut créée par Mar-Biti-Ahhe-Iddina (ou Mar-Hiti-Ahhe-Iddina ou
Mār-bīti-aḫḫē-iddina
ou Mar-Biti-Akh-Iddin ou Mar-biti-akhe-iddina ou Mar-biti-ahhe-iddina, 943 à 900
ou 943 à 920).
Enfin une dernière théorie donne ces trois derniers Roi dans une dynastie
appelée dynastie E, suivant une chronique dynastique de Babylone. Selon certains chercheurs il serait
le frère cadet de Ninourta-Kudurri-Usur II.
Il n’est connu seulement qu’à partir de listes de Rois, une brève mention dans une chronique et un témoignage sur
un kudurru du règne de son père. Cette dynastie sera plus longue que les deux précédentes, avec 18
ou 19 Rois, mais le pays
n’en connut pas pour autant une plus grande stabilité.
Par deux fois des Empereurs Assyriens
prendront le titre de Roi de Babylone :
Shamshi-Adad V
(ou Samsi-Adad V) de 812 à 811 et
Adad-Nirâri III (ou Adad-Nerari) de 810 à 783. Ces troubles politiques importants ne
furent pas le seul fait de la
Babylonie, mais touchèrent tout le Moyen-Orient de la fin du Xe siècle. En Syrie et en Mésopotamie, on vit l’arrivée de
plus en plus massive des
Araméens qui finirent par fonder plusieurs royaumes sur le Haut-Euphrate, encerclèrent
l’Assyrie et parvinrent jusqu’en Babylonie.
Lion de la Voie Processionnelle
– Metropolitan Museum
|
Il faut ajouter à ce climat politique les
attaques fréquentes d’autres tribus nomades sur les cités, comme les Sutéens, déjà installés dans la région depuis un certain
temps et les Gambuléens qui sévirent dans les régions du Zagros les plus proches de Babylone. Enfin, en Babylonie même, les
Chaldéens, qui devinrent rapidement très importants. Ceux-ci étaient divisés en maisons (bītu).
On en comptait cinq en Babylonie, avec trois plus importantes (Bīt-Yakîn, Bīt-Dakkuri, Bīt-Amukkani
ou Bit-Ammukani).
Les
Chaldéens s’installèrent progressivement dans l’extrême Sud et le
Pays de la Mer où il était très difficile de les attaquer. Ils devinrent de
plus en plus influents et renforcèrent leur puissance sous la domination
Assyrienne.
Chez ces derniers, en 912/911,
Adad-Nirâri II (ou Adad-Nārāri, 912-891) arriva au pouvoir. Il soumit les cités
Araméennes du Tigre et conquit une grande partie de
l’Ourartou.
Il lança ensuite une offensive en Babylonie où régnait Shamash-Mudammiq (ou Samas-mudammiq ou Shamash-Mudammiq
ou Šamaš-mudammiq, 942 à 900 ou 920 à 900) qui venait de subir une attaque des
Élamites.
L’origine de ce Roi est inconnue et les dates de son règne sont tout aussi
incertaines. Les annales d’Adad-Nirâri II
nous disent qu’il mena une campagne contre la Babylonie, bien que la chronologie précise
soit vague, peut-être entre 908 et 902. Le souverain y prétend avoir vaincu
Shamash-Mudammiq dans une bataille au pied du mont Yalman, peut-être le Sud-est
du djebel Hamrin. Le Babylonien aurait peut-être trouvé la mort au cours de cet affrontement.
Le Roi de Babylone suivant fut, Nabu-Shuma-Ukin I (ou
Nabû-shuma-ukin ou Nabu-suma-ukin ou Nabû-suma-ukin ou Nabu-shum-ukin ou Nabû-šuma-ukīn, 900 à 888
ou 899 à 887 ou 895 à 870).
La durée exacte de son règne est inconnue d’où les diverses propositions. Il contre-attaqua contre les
Assyriens, mais il fut vaincu aussi par
Adad-Nirâri II. Ce dernier se réconcilia ensuite avec Nabu-Shuma-Ukin I et inaugura un protectorat
Assyrien sur la Babylonie
qui dura deux siècles. Grâce à cet accord, marqué par des échanges matrimoniaux et fixant la frontière entre les
deux États, Nabu-Shuma-Ukin I réussit à repousser la frontière avec
l’Assyrie plus au Nord et y gagna la paix
et des relations cordiales avec cette dernière.
Représentation du Dieu Marduk
|
Son fils et successeur Nabu-Apla-Iddina (ou Nabû-Apla-Idin ou
Nabû-apla-iddina ou Nabu-apla-iddina
ou Nábû-ápla-iddina, 888 à 855 ou 887 à 851) renforça le pouvoir Babylonien face aux tribus de Sutéens
vivant dans la région du Moyen-Euphrate.
Le Roi put éviter à la fois la guerre avec l’Assyrie
et une perte importante de territoire même s’il y avait eut un conflit de faible
niveau. Vers le milieu de son règne il conclut un traité avec le nouvel Empereur
d’Assyrie,
Salmanasar III
(859-824). En interne, Nabu-Apla-Iddina travailla sur la reconstruction des temples et on note un renouveau
littéraire au cours de son règne avec beaucoup de travaux plus anciens qui furent recopiés.
Un document daté de son règne, la “Tablette de Shamash“, relate comment le Roi rétablit le bon déroulement du
culte au Dieu soleil Shamash à
Sippar en faisant refaire sa statue de culte qui avait disparu durant les troubles antérieurs
à son règne. Il confirma et étendit les privilèges du temple pour permettre au culte de perdurer.
Ce sursaut de la cité fut de courte durée.
À sa mort la ville dut faire face à une lutte de succession lorsque son fils, le Roi suivant
Marduk-Zakir-Shumi I (ou Marduk-zakir-shumi ou Marduk-zākir-šumi ou PA-za-kir-MU, 855 à 819
ou 854 à 819
ou 851 à 824), manqua d’être renversé par son frère cadet, Marduk-Bel-Ushate (ou Marduk-Bel-usati), qui établit un bref
régime dans la région du Diyala. Il fit alors appel à l’Empereur
d’Assyrie,
Salmanasar III
(859-824) pour résoudre la situation. En 851/850 celui-ci l’aida à mater la rébellion et garder définitivement son trône.
Marduk-Bel-Ushate fut capturé et mis à mort. L’Assyrien
poursuivit même son offensive vers le Sud de la Babylonie, pillant les tribus
Chaldéennes et
Araméennes réticentes à
l’autorité Babylonienne.
Alors que l’Assyrie
était en position de force, la situation se retourna quand l’Empereur
d’Assyrie suivant,
Shamshi-Adad V (824-810)
fit à son tour appel à Marduk-Zakir-Shumi I pour faire face à une révolte contre lui de son fils Assur-Danin-Apli
(ou Aššur-danin-apli). Le Babylonien l’aida à remporter la victoire et devint son protecteur.
Un traité entre les deux États fut conclu, dont des fragments ont été retrouvés, ainsi qu’un bas-relief commémorant
l’acte où sont figurés les deux souverains se serrant la main en signe d’alliance. Selon certaines sources,
Shamshi-Adad V épousa Sammuramat (ou Samu-Ramat ou Shammuramat identifiée par certains spécialistes avec la mythique
Samiramis ou Sémiramis) qui serait une fille de Marduk-Zakir-Shumi I.
En 818, juste après la mort de Marduk-Zakir-Shumi I,
Shamshi-Adad V, qui souffrait sûrement
depuis longtemps d’être plus ou moins inférieur face aux Babylonien, attaqua la ville et le fils et successeur de
Marduk-Zakir-Shumi I, Marduk-Balatsu-Iqbi (ou Marduk-balatsu-iqbi ou Marduk-Balassu-Iqbi ou Marduk-balāssu-iqbi,
ou AMAR.UTU-TI-su-iq-bi “Marduk a promis sa vie“, 823 à 813 ou 819 à 813
ou 818 à 813).
L’Assyrien fut vainqueur une première fois
en 814 et en 813, il lança une nouvelle attaque sur la Babylonie, notamment la frange orientale vers le Zagros, qui vint à
bout du Roi Babylonien. Dans la ville de Dêr, Marduk-Balassu-Iqbi fut finalement vaincu et capturé puis emmené en
Assyrie, où après quoi il n’est plus mentionné.
Un Babylonien, peut-être un de ses frères ou demi-frères ?, nommé Bab-Aha-Iddina (ou Baba-Ah-Idin ou
Bau-Akh-Iddin ou Bab-akh-iddina ou A.Ú-PAB-AŠ “Bau m’a donné un frère“, 813 à 812
ou 813 à 811) tenta de mener la résistance contre l’envahisseur, mais en 812 il fut vite vaincu par
Shamshi-Adad V
qui prit le titre de Roi de Babylone. Cet événement précipita la Babylonie dans un chaos politique durable, il faudra attendre
12 ans pour qu’un nouveau Roi monte sur le trône de Babylone avec Marduk-Bel-Zeri (ou
Marduk-Bal-Zari ou Marduk-bel-zeri ou Marduk-bēl-zēri ou AMAR.UTU.EN.NUMUN,
v.800 ou 790 à 780 ou 783 à ?).
On ne sait quasiment rien de ce personnage, qui régna durant une période très troublée durant laquelle le pouvoir
Babylonien était très effacé et faisait face à diverses forces ainsi qu’aux tentatives de domination des
souverains Assyriens. Ses dates de règne sont
loin d’être certaines.
Statuette de la Déesse Ishtar –
Musée du Louvre
|
Suivirent une quarantaine d’années dont on ne sait pratiquement rien, où
les souverains furent éphémères. Un peu de renaissance arriva avec les Rois
suivants, mais la période reste très discutée entre spécialistes. Les monarques
eurent beaucoup de mal à rétablir l’ordre. Nabonassar (ou Nabounatsir ou Nabu-nasir
ou Nabû-naṣir, en
Grec :
Ναβονάσσαρος d’où vient
le nom Nabonassar “Nabû (est) protecteur“, 747 à 734 ou 747 à 733)
prit le pouvoir en 747. On ne sait rien de sa provenance et de son origine. Aujourd’hui, il est considéré par certains
comme le fondateur de la dynastie
néo-Babylonienne. Confronté aux
Chaldéens
et aux Araméens, il
demanda de l’aide à l’Empereur d’Assyrie
Téglath-Phalasar III (745-727)
pour améliorer la situation dans son royaume. Ce dernier accepta et repoussa les adversaires de Nabonassar vers le Nord.
Il en profita pour établir un contrôle sur Babylone, qui devint un protectorat de
l’Assyrie.
L’astronome Égyptien Ptolémée fixa l’origine de son calendrier au début du règne de Nabonassar le 26
Février 747, jugeant que les premières observations fiables du ciel ne remontent qu’à cette époque.
Le fils de Nabonassar, Nabu-Nadin-Zeri (ou Nabu-nadin-zari ou Nabu-nadin-zeri ou Nabû-Zadin-Zeri ou
Nabû-nādin-zēri ou [Na]bû-nādìn-zēri, 734 à 732 ou 733 à 732 ou
733 à 731) lui succéda
avec l’aide des Assyriens.
Il ne garda pas le trône très longtemps. En 732, une partie des Babyloniens et des groupes
Chaldéens n’acceptant
pas d’être vassaux de l’Assyrie le renversèrent
et l’obligèrent d’abdiquer. Il est possible qu’il fût tué au cours de cet affrontement.
Il fut remplacé par Nabu-Shuma-Ukin III (ou Nabû-shuma-ukin ou Nabu-shum-ukin ou Nabu-šuma-ukin, 732)
qui ne régna, selon certaines sources, qu’un mois et deux jours.
La Xe dynastie
– v.732-626
La même année Nabu-Shuma-Ukin III fut vaincu à son tour par le Roi
Chaldéen,
Nabu-Mukin-Zeri (ou Nabû-Mukin-Zeri ou Nabu-mukin-zari ou Nabû-mukīn-zēri,
733 à 732 ou 732 à 729 ou 731 à 729) qui prit le trône de Babylone. La majorité des spécialistes le considère comme le fondateur de la Xe dynastie.
Mais d’autres comptent comme premier Roi Téglath-Phalasar III.
Nabu-Mukin-Zeri fut à l’origine le chef de la tribu
Chaldéenne du Bīt-Amukkani (ou Bit-Ammukani), localisée aux alentours de la ville
d’Ourouk.
Il apparaît d’ailleurs en cette qualité dans des tablettes des archives du Gouverneur de
Nippur, avec qui il fut en relations. Avec l’arrivée au
pouvoir des Chaldéens,
Téglath-Phalasar III
perdit le contrôle qu’il avait sur la cité. En Octobre 729, il décida d’intervenir.
Il attaqua et renversa Nabu-Mukin-Zeri et prit le titre de Roi de Babylone, sous le nom de Pulû. À partir
de cette date, l’Assyrie fut maîtresse de la Babylonie.
En 727, à la mort de Téglath-Phalasar III,
son fils Salmanasar V
(ou Salmanazar, 727-722) lui succéda, à la fois sur le trône d’Assyrie,
mais aussi sur celui de Babylone où il prit pour nom Ulûlaiu (ou Ouloulaï ou Ululayu).
Les Babyloniens organisèrent la résistance face à l’envahisseur. Ils furent aidés par les
Élamites, qui
craignaient la progression des Assyriens. À la mort de
Salmanasar V,
dans des circonstances encore inconnues, ce fut le chef de la tribu
Chaldéenne
du Bīt-Yakîn qui prit le pouvoir.
Marduk-Apla-Iddina II (ou Marduk-apla-iddina
ou Marduk-apal-iddina ou Marduk-Apal-Idin ou Merodach-Baladan ou Mérodachbaladan ou Marduk-Baladan ou Baladan ou
Berodac-Baladan, 722 à 710 ou 721 à 710 et en 703),
petit-fils de l’ancien Roi Babylonien Eriba-Marduk (770-761), profita donc de la situation et porta la tribu Bīt-Yakîn à
son apogée en reprenant le trône de Babylone. Il soumit toute la région, supprimant tous ses opposants. Le nouvel Empereur
d’Assyrie,
Sargon II (722-705),
frère de Salmanasar V,
n’intervint pas et laissa Marduk-Apla-Iddina II tranquille. En 710, il changea de politique et il
attaqua le Babylonien et son alliés Élamites le Roi
Humban-Nikash I (ou Khumban-Nigash, 743-717). Il repoussa ces derniers vers le Sud et s’empara de Dūr-Yakîn, la capitale
des Bit-Yakîn, avant de se livrer au pillage de toute la région. Marduk-Apla-Iddina II s’échappa et se réfugia en
Élam. En 703, le Roi
Élamite
Shutruk-Nahhunté II
(717-699) l’aida à reprendre Babylone, mais le Nouvel Empereur
d’Assyrie
Sennachérib (705-681), qui était
aussi Roi de Babylone depuis 705, écrasa la révolte et attaqua les
Élamites.
Une tablette Phénicienne d’ivoire
montrant la Déesse Ishtar
|
Marduk-Apla-Iddina II s’échappa de nouveau. En 703, il profita d’une révolte de la ville de
Byblos
contre les Assyriens
pour s’allier à une énorme coalition formée sous l’impulsion des
Égyptiens et de son Pharaon
Chabataka
(ou Shabataka, 707/6-690), qui envoya un corps expéditionnaire commandé par
Taharqa, auquel vinrent se greffer les Rois :
Cili-Bel (720-v.690) de
Gaza,
ceux d’Ashdod,
d’Édom,
d’Ascalon
(Ashkelon), Lulle
(ou Luli ou Elulaios, 729-694)
de Sidonet
Ézéchias (726-697)
de Juda
(Isaïe 30, 31; 36:6-9). Mais
Taharqa sentant qu’il ne pourrait faire face aux
troupes Assyriennes
préféra retourner en Égypte.
La coalition forte pourtant de près de 200.000 hommes fut écrasée près de
Cition (ou Kition).
Sennachérib s’empara alors de
Sidon et plaça son Roi sous contrôle d’un souverain
Tyro-assyrien. Les autres cités
Phéniciennes ainsi
que les Rois de Moab,
Kemoch-Nadab II (v.720), d’Édom
et d’Ashdod
se soumirent. Les Assyriens
entrèrent en Philistie,
ils déportèrent le Roi
d’Ascalon.
Sennachérib
défit définitivement la coalition dans la plaine d’Eltekeh (ou Elteqeh) en Palestine où il battit une armée
Égyptienne.
Dans le même temps il confia le trône de Babylone à des hommes de confiance. Il plaça d’abord le
Babylonien Bel-Ibni (703 à 700 ou 702 à 700) qui fut élevé en
Assyrie. En 700, Marduk-Apla-Iddina II
soutenu une nouvelle fois par les Élamites,
reprit le combat pour récupérer son trône et attaqua Bel-Ibni. Son action provoqua une nouvelle invasion de la Babylonie
par Sennachérib, qui le repoussa
encore. Il réussit à s’enfuir une troisième fois, dans les marécages du Sud d’où il ne revint plus jamais.
Sennachérib trouvant
que Bel-Ibni avait été incompétent lors de cette guerre, le remplaça par son fils aîné, Assur-Nadin-Shumi (ou
Assur-Nadin-Sumi ou Assur-Nadin-Šumi ou Assur-Nadin-Schumi ou Aššur-nadin-šumi,
700 à 693 ou 699 à 694). Ce dernier ne tint que sept ans. Dès son arrivé au pouvoir, il dut faire face aux
menaces du nouveau Roi d’Élam,
Khallutush-Inshushinak II (699-693). Celui-ci avança en Babylonie, conquit la ville de
Sippar et attint rapidement la
capitale. Assur-Nadin-Shumi fut renversé en 693 par les Babyloniens qui le livrèrent au Roi
d’Élam, qui l’emmena dans son pays et le fit exécuter.
Deux Rois
Chaldéens, installés par les Élamites, vont alors
se suivre sur le trône de Babylone pour des règnes éphémères : Nergal-Usazib (ou
Nergal-Mushezib ou Nergal-ushezib ou Nergal-ušēzib, 693 à 692), qui ne régna que
6 mois. Sennachérib
attaqua Babylone pour récupérer la ville et venger la mort de son fils. Nergal-Usazib fut vaincu et capturé par les
Assyriens dans une bataille près de
Nippur en Septembre 693. Son sort ultérieur est inconnu.
Certaines sources avancent qu’il fut emmené à
Ninive où il fut exécuté. Musezib-Marduk
(ou Mushezib-Marduk ou Mušēzib-Marduk, 692 à 689 ou 692 à 688) le remplaça.
Représentation du Dieu Shamash trouvée à Sippar
– British Museum
|
En 689/688,
Sennachérib, contrarié par la
résistance des Babyloniens et ne se sentant toujours pas vengé de la mort de son fils aîné, décida de porter un coup fatal
à la cité. Il fit le siège de Babylone qu’il prit, puis il ordonna le massacre et la déportation des habitants de la région
et il pilla et détruisit la ville sainte. Il reprit à son compte le titre de Roi de Babylone et il emporta à
Assur la statue de Marduk.
Sennachérib fut assassiné
dans un temple par un de ses fils, Arad-Mulissu au cours d’une insurrection. Une guerre civile éclata en
Assyrie qui fut gagnée par
Assarhaddon (681-669).
En Babylonie, dont il était aussi le nouveau Roi,
Assarhaddon tenta de
regagner à sa cause le peuple. Il ordonna la reconstruction des grands monuments de Babylone, ainsi que la
restitution des terres perdues par les habitants au cours des guerres précédentes. Il passa un traité avec les
Mèdes pour combattre les
Élamites. À sa mort, le trône
d’Assyrie revint à son fils
Assurbanipal (ou
Assur-Banapliou ou Assourbanipal, 669-631 ou 626) et le trône de Babylone à son second
fils Shamash-Shuma-Ukin (ou Shamash-Shum-Ukin ou Shamash-shum-ukin ou Šamaš-šuma-ukin ou Saosdoukin ou
Samas-Shuma-Ukin, 668 à 648).
En 668, celui-ci ramena la statue de Marduk à Babylone et semble avoir été adopté par la population.
Le territoire Babylonien se composait de Babylone, Borsippa, Kouta et
Sippar. Bien que Shamash-Shuma-Ukin fut le souverain du
Sud, en théorie, l’Assyrie maintint une garnison à
Nippur, et quelques-uns des Gouverneurs provinciaux
tentèrent d’obtenir les faveurs Assyriennes.
Une lettre envoyée par Sin-Balassu-Iqbi, Gouverneur d’Ur,
montrent comment il essaya de se faire bien voir auprès
d’Assurbanipal.
En Mai 652, poussé par la rébellion des Babyloniens dont il soutint la cause, il se révolta contre
Assurbanipal avec l’aide
d’une coalition importante qui comprenait : Nabu-Bel-Shumate, le souverain des
Pays de la Mer, les Rois des
Goutis, de
l’Amourrou et
de Meluhha (ou Melukhkha), des Arabes d’Arabie, des
Chaldéens
et le Roi Élamite
Tammaritu II (648-647).
Malgré cette force importante Shamash-Shuma-Ukin fut repoussé par son frère et les Princes
voisins coalisés. Assurbanipal tint
le siège de Babylone qui dura deux ans jusqu’à Juin 648. Les sources décrivent des cas de cannibalisme. Le 12 Juillet 648,
Shamash-Shuma-Ukin, se suicida en incendiant son palais.
Après cette nouvelle révolte, la cité subit une nouvelle répression.
La même année,
Assurbanipal donna le trône de
Babylone à un fidèle, Kandalanu (ou Kandalãnu, 648 à 627). On ne sait rien de son règne, sauf que le royaume
fut réduit aux villes de Babylone, Borsippa,
Sippar et
Ourouk, le reste des
anciennes possessions Babyloniennes étaient désormais sous le contrôle des garnisons
Assyriennes.
Lorsqu’ils moururent tous les deux en 627/626, une révolte de palais éclata
en Assyrie
qui annonça le déclin de l’Empire Assyrien. À Babylone
trois Rois se suivirent en un an : L’Assyrien,
Assur-Etil-Ilani
(ou Aššur-etil-ilani, 627) ; le Babylonien, Sin-Shumu-Lishir (ou Sin-shumu-lishir ou
Sin-šumu-lišir, 627à 626). Il fut peut-être impliqué dans la mort de son prédécesseur, mais ce n’est pas clair.
Dans la Chronique Babylonienne d’Ourouk,
il est répertorié comme Roi de Babylone ; et enfin
l’Assyrien,
Sin-Sar-Iskun
(ou Sin-šar-iškun ou Sin-sar-iskun ou Sin-scharru-ischkun ou Sin-sarru-iskun ou Sin-sarris-ken ou Sinsharishkun, 626
on trouve aussi 627 à 612 ou 626 à 620 ?) qui fut selon certaines sources le deuxième fils
d’Assurbanipal. Il fut le dernier
Roi de cette Xe dynastie.
La XIe dynastie –
La dynastie Chaldéenne – Période néo-Babylonienne – 626-539
À la mort
d’Assurbanipal,
ses successeurs entrèrent dans une querelle de succession qui sera fatale à leur
Empire, tandis qu’à Babylone l’esprit de résistance fut de plus en plus fort et les partisans de plus en plus actifs.
En 625,
Nabopolassar (ou Nabou-Apal-Ousour ou Nabu-Apla-Usur ou Nabou-Apla-Ousour, 626-605), le Gouverneur de
Babylone et peut-être de la région du
Pays de la Mer, profita de ces troubles en
Assyrie pour s’emparer du pouvoir à Babylone.
Il fonda une nouvelle dynastie, dite
néo-Babylonienne.
Après quelques années de conflit, entre 614 et 610, il réussit
finalement à abattre l’Empire Assyrien,
avec l’aide du Roi Mède,
Cyaxare
(ou Ouvakhshatra ou OumaKishtar, 633-585). Il poursuit la lutte contre les derniers souverains
Assyrien et s’empara
d’Harran en 610–609.
Il mourut le 1er Septembre 605. En 609, la Babylonie se libéra de la domination
Assyrienne,
après une succession de révoltes dans la région qui l’avaient sans doute très affaibli.
Vue des ruines du site
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Nabopolassar et son fils
Nabuchodonosor II reconstruisirent Babylone, leurs règnes correspondent à une période de
profondes transformations de la ville. La cité compta à cette époque environ 80.000 habitants et s’étendit de part et d’autre de
l’Euphrate sur 2.500 m d’Est en Ouest et 1.500 m du Nord au Sud. La ville fut alors la plus célèbre de toutes les cités du
Proche-Orient. Le nom de "Babylone" représente à cette période la Mésopotamie méridionale tout entière sous la forme de
"Babylonie". Plus tard encore, ce nom s’étendra à toute la Mésopotamie.
Avec
Nabuchodonosor II (605–562), Babylone connut son apogée. Il fonda l’Empire
Néo-Babylonien qui couvrit
une grande partie du Proche-Orient des frontières de
l’Égypte jusqu’au mont Taurus en
Asie Mineure et aux abords de la
Perse.
Contrairement à l’Assyrie, qui
avait séparé la capitale politique
Ninive de la capitale religieuse
Assur,
l’Empire néo-Babylonien fit de Babylone le lieu où s’exerça le pouvoir royal et religieux avec la résidence du Dieu Marduk.
Ce fut les travaux de
Nabuchodonosor II
qui contribuèrent à l’image, légendaire de la ville, reproduite par
Hérodote (Historien
Grec, v.484-v.425) qui décrivit une
cité ceinte par des murailles de 90 mètres de hauteur. Les successeurs de
Nabuchodonosor II
ne réussirent pas à tenir l’Empire qu’il créa, qui petit à petit s’effondra. Le dernier Roi de Babylone,
Nabonide (556–539)
réussit même à se mettre à dos une grande partie des nobles du royaume. Le 12 Octobre 539 (on trouve aussi le 6 Octobre,
Chronique de
Nabonide), le Perse,
Cyrus II le Grand
(559-529) s’empara de Babylone par une attaque surprise contre la porte d’Enlil au Nord-ouest de la ville,
sans rencontrer de résistance. La cité et l’Empire tout entier tombèrent entre ses mains. Dès lors, Babylone perdit son
indépendance. Sous la domination
Perse, la ville devint capitale de la province
Perse de
Babirush (Babylonie).
Alexandre le Grand entrant dans Babylone
par Charles Le Brun – 1665 – Musée du Louvre
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Déclin et destruction
La chute
du royaume Babylonien et la fin de l’indépendance politique ne signifient pas le
déclin de la cité. À deux reprises la ville va même se révolter contre les
Perses et
Darius I (522-486), en 520/519, puis en 514.
Darius I finira par démanteler une partie
des fortifications de la ville. Les conquêtes
Perse, puis
Macédonienne, entraînèrent pas de véritable
rupture. Sous la domination des Perses
Babylone resta la ville la plus développée économiquement de la région et la plus peuplée.
De plus elle eut rang de ville impériale et offrit aux souverains Perses une résidence hivernale.
Babylone perdit toutefois définitivement son indépendance. Le 01 Octobre 331, après la
bataille de Gaugamèles,
l’Empire Achéménide tomba entre les mains
du Roi de Macédoine,
Alexandre le Grand (336-323).
Des négociations s’ouvrirent entre
Alexandre et l’aristocratie de Babylone. La ville se rendit sans combats trois semaines plus tard et le
Satrape, Mazaios, en devint le Gouverneur.
Carte Babylonienne du monde
Mésopotamien découverte à Sippar – British Museum
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Alexandre ordonna la restauration
de l’Esagil se ralliant ainsi les Prêtres du culte de Marduk. Selon beaucoup de spécialistes, il prévoyait d’établir Babylone
comme capitale de son Empire. Les derniers mois de son règne semblent consacrés à l’administration et à des travaux dans
les alentours de la ville. Il mourut à Babylone, le 10 (ou le 13) Juin à l’âge de 33 ans.
La cité connut alors de nouvelles déprédations lors des luttes entre les Diadoques. Le nouveau maître
de la Mésopotamie, Séleucos I
Nikâtor, prit la cité et la région en 312.
Il attacha moins d’importance à la ville
qu’Alexandre et
décida de fonder une nouvelle capitale,
Séleucie du Tigre.
Pour se faire, il n’hésita pas à utiliser des matériaux de constructions prit à Babylone. Les Rois
Séleucides suivants furent
toujours respectueux de la cité. Ils restaurèrent certains de ses monuments et lui laissèrent le statut de capitale provinciale,
ce qui ne l’empêcha malheureusement pas de décliner.
Antiochos IV Épiphane
(175-164) fit reconstruire le temple de Marduk et tenta d’helléniser la cité. Il y construisit un théâtre (Appelé en
Akkadien "bīt tamartu"
"maison/lieu où on voit") et un gymnase, ayant peut-être l’intention d’en faire sa capitale ?.
Les
Parthes Arsacides prirent le pouvoir en Babylonie entre 141 et 122. Babylone
fut de nouveau endommagée au cours des guerres qui opposèrent les
Séleucides aux
Parthes. La
cité poursuivit son déclin, mais resta le conservatoire de la civilisation Mésopotamienne antique. Pline l’Ancien
(Auteur et naturaliste Romain, 23-79) écrivit au début de notre ère que le temple continua à être actif, bien que la
cité fut en ruines. Il semble que la population commença à abandonner définitivement la ville au IIe siècle ap.J.C.
Babylone fut finalement détruite par l’invasion des
Sassanides au IIIe siècle
ap.J.C. Ce fut alors une civilisation trois fois millénaire qui s’éteignit.
Différentes interprétations
des Jardins suspendus de Babylone
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La ville
Dès sa
fondation la ville s’étendit les deux rives de l’Arahtu (Un bras alors secondaire
de l’Euphrate avant d’en devenir le lit principal au Ier millénaire). Les restes de la cité,
que l’on peut observer aujourd’hui, sont ceux de l’époque datant de
Nabuchodonosor II
(605-562) à
Nabonide (555-539). La ville était entourée d’une gigantesque muraille, elle renfermait dix quartiers dont six
situés sur la rive Est et quatre sur la rive Ouest de l’Euphrate. La partie Est, sur la rive gauche, était nettement plus étendue.
Dans les quartiers Ouest se trouvaient les temples "les quartiers sacrés".
Dont au centre le temple de Marduk,
l’Esagil, qui était bordé par sa ziggurat au nom d’Etemenanki "La maison fondement du ciel et de la terre".
Cette ziggourat, à l’origine, était haute de sept étages disposés en gradins et surmontés d’un temple, soit une hauteur totale
de près de quatre-vingt-dix mètres. Il ne subsiste plus rien de la construction hormis son empreinte
sur le sol.
L’autre grand temple de la Babylone
Amorrite était consacré à la Déesse Ishtar. Puis au centre de la ville
on pénétrait dans la "ville intérieure", située elle aussi de part et d’autre de l’Euphrate. Cette dernière
était protégée également par un double rempart. On y accédait par huit portes, dont on n’a retrouvé les emplacements de quatre.
La plus connue est la "porte d’Ishtar" qui mesurait quarante-huit mètres de
long sur une hauteur de plus de quinze mètres. Elle était protégée par deux tours. Tous
ses murs extérieurs étaient décorés de reliefs représentant des rangées de
taureaux (Dieu Hadad) et de dragons serpents (Dieu Marduk). Sur la rive droite
s’étendait un parc, appelé "le jardin de l’abondance". La voie processionnelle
menait de la porte d’Ishtar, au Nord, à la ziggourat Etemenanki.
Cette voie processionnelle était ornée de cent
vingt lions en briques émaillées de taille réelles (Représentation de la Déesse
Ishtar). Au Nord de la ville se trouvaient les quartiers royaux avec au centre le
palais royal, édifié par Sumu-la-El (ou Sumu-la-ilu ou Sumarlael,
1881-1845). Sous le règne d’Hammourabi
(1792-1750) la population du palais s’est fortement accrue car les Rois
Amorrites avaient pour tradition en cas de
victoire d’emmener la population féminine du harem du souverain vaincu. On ne sait pas grand chose de ces palais.
Nos sources proviennent uniquement des archives de
Mari. Elles nous apprennent que le palais de Babylone à l’époque
Amorrite fut conçu avec une seule
grande porte et comportait plusieurs bâtiments répartis autour d’une large cour arborée. Les principaux palais Babyloniens
du site aujourd’hui dates de l’époque de
Nabuchodonosor II, ce sont ceux appelés :
Palais Nord, Palais Sud et Palais d’Été. Au sud se trouvaient les quartiers
commerciaux qui servaient de quartiers résidentiels aux notables et aux commerçants. On y a retrouvé des
archives privées, datant des règnes de Samsu-Iluna
(1750-1712) et de ses successeurs.
La ville sous la période néo-Babylonienne
Ruines de Babylone en 1932
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La vieille ville,
proche du fleuve fut constituée de rues sinueuses et étroites. Puis furent
rajoutés, au Nord-est de la cité, des quartiers qui se caractérisaient par de
grandes avenues se coupant à angles droits. Les contrats de vente des maisons
situées sur ces axes de circulation s’appellent "Mutaq sharri u
ilani" (Voie de passage du Roi et des Dieux). Il s’agit de grandes voies
processionnelles.
La plus célèbre est "Ay-ibour-shabou" (Puisse l’ennemi
arrogant ne pas réussir). Elle part de la porte d’Ishtar et va jusqu’a
l’enceinte extérieure de l’Esagil. Les dalles qui pavent le sol de cette rue sont au nom de
Nabuchodonosor II.
Le long de la rive gauche un quai en brique et
une muraille protège les deux palais du Roi (Nord et Sud) ainsi que le quartier
des temples et le quartier commercial.
Un pont en dur, fait de bois et briques cuites, permettait de relier l’Esagil et l’Etemenanki
de chaque côté des deux rives. Afin d’éviter les inondations et de protéger la ville,
Nabuchodonosor II
fit construire un énorme écueil en brique chargé de briser la force du courant et de
contraindre le fleuve à faire un coude. La ville compta au total plus de 40 temples autour desquels se rassemblaient les
maisons des notables et des membres des divers clergés. Les fouilles dans le quartier de Shu-an-na montrent que
certaines maisons atteignaient parfois 400 m².
La "légende" des Jardins Suspendus
Les Jardins Suspendus de Babylone sont considérés comme une des
Sept Merveilles du monde. Leur création est attribuée soit à la Reine Samiranis (ou Semiranis)
soit à un Roi qui les aurait fait construire pour son épouse. Cette version est aussi concédée à
Nabuchodonosor II
pour son épouse Amytis, fille du Roi des
Mèdes,
Cyaxare. Selon
Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur
Grec, v.90-v.30) les plates-formes des
jardins étaient soutenues par des colonnes qui s’élevaient en forme de gradin sur une hauteur de 24 mètres.
L’accès à la terrasse la plus haute se faisait par un escalier. L’endroit exacte de ces jardins n’a pas encore
été établie.
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Littérature et Sciences
Babylone, comme plus tard
Alexandrie
pour l’
Égypte, a apporté énormément
à la science, à la médecine, à la géographie et à la littérature de son époque, grâce à sa population issue de
tous les pays du monde antique. Parmi les genres littéraires, on retient les textes
liturgiques, l’historiographie, les hymnes, les autobiographies et poèmes d’amour et les proverbes. À partir
de la période
Néo-Babylonienne on vit
l’apparition d’un calendrier basé sur les actions conjuguées de la lune et du soleil,
des tableaux prévoyaient précisément la position de la lune, fixant ainsi la durée de
chaque mois et de chaque année.
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Bibliographie
Pour d’autres détails
sur la ville et son histoire voir les ouvrages de :
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