Quelques Divinités du panthéon :
Anubis
 

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Sommaire
 

Origine et fonction
Ses représentations et symboles
Le culte d’Anubis
Ses lieux de cultes principaux
Légendes et mythes
Bibliographie

 

 

 
Jnpw

 

Origine et fonction

 
   Anubis fut le nom Grec  Άνουβις, qui veut dire "Jeune chien" de l’Égyptien Inpou (ou Inpu ou Anpu ou Anepou). Son nom veut dire "chacal" ou un "chien noir". Les chiens sauvages et les chacals peuplaient les terres près des nécropoles. Ils venaient y creuser les abords des tombes et déterrer les cadavres. Pour se protéger de ces pilleurs les Égyptiens les auraient divinisés et leur auraient donné la fonction de gardiens des ces nécropoles, s’attirant ainsi leurs bonnes grâces. Son ascendance n’est pas bien déterminée. Il eut pour mère Bastet ou Nephtys et pour père Osiris. Anubis est un Dieu psychopompe, c’est-à-dire qui aide et conduit les morts vers leur nouvelle destinée. Il est donc le Dieu des morts, protecteur des embaumeurs et Seigneur des nécropoles, exerçant les fonctions de souverain des défunts.

 
   Dès l’Ancien Empire (2647-2150), Anubis fut le patron de la cérémonie de l’embaumement et de celle de l’ouverture des yeux et de la bouche. Il aidait le défunt lors de son ascension vers le ciel, ce qui en fit une divinité funéraire très populaire. Dans les Textes des Pyramides, il est le guide qui conduit le défunt dans l’Au-delà jusqu’à la salle des deux Maât, le présente aux juges divins et procède à la pesée du cœur (La psychostasie). À partir de la Ve Dynastie (2465-2323), il fut dépossédé de ces fonctions par Osiris et fut relégué à un rôle d’assistant, de soutien. Dans ce rôle il est mentionné comme le conducteur des âmes. Les Grecs, plus tard, vont l’identifier avec leur Dieu Hermès sous le nom d’Hermanubis. La parèdre d’Anubis fut une Déesse appelée Anupet (ou Anput ou Inpout ou Anepout) dont il eut une fille, la Déesse Qébéhout (ou Kebechet ou Khebhut ou Kebehut ou Kabehchet).

 

Ses représentations et symboles

 
   Dans le culte primitif Anubis fut dépeint comme un chien à la chevelure rousse, avec de grandes oreilles et une longue queue. Son nom veut dire "chacal" ou un "chien noir", d’où sa représentation parfois tout entier loup ou chacal couché sur une maquette de chapelle funéraire, ou sur un naos, avec un bandeau rouge autour du cou et un fouet entre les pattes postérieures. À partir du Nouvel Empire (1549-1080) il est aussi, souvent, représenté debout en position de marche sous une apparence humaine, avec une tête de chien (chien-loup ou de chacal) noire, aux oreilles pointues et à la queue tombante, tenant dans une main la croix Ânkh et dans l’autre le sceptre.
 
   Cet aspect vient de l’observation faite par les Égyptiens de tous ces chiens sauvages ou errants qui rôdaient dans les nécropoles du désert, semblant être leurs gardiens. Ils eurent tôt fait d’être assimilés à Anubis qui prit leur tête. La plus ancienne représentation d’Anubis est un bas-relief datant du Roi Horus Aha (v.2995-2974) de la Ière dynastie (v.3050/3040-2828), qui évoquait également les festivités liées au Dieu, qui fut initialement représenté seulement comme un chien avec une longue queue et un sceptre se déplaçant sur un mastaba. Sur les murs des premiers mastabas c’était à lui que le défunt adressait ses prières pour la survie de son corps après la mort. Ainsi, on retrouve souvent à l’entrée des hypogées, deux Anubis sous formes de canidés allongés face à face, faisant office de barrière contre les forces du mal qui chercheraient à perturber le repos éternel du défunt. Puis il fut représenté dans les peintures murales des tombes souvent avec une autre divinité avec un corps d’homme et à la tête d’un faucon et une double couronne. Dans la tombe de Nakhtamon (TT335) à Deir el-Médineh et d’autres tombes, comme KV17 de Séthi I (1294-1279), il fut représenté avec une tête de bélier avec un serpent sur ses cornes.


 

Anubis – Tombe d’Horemheb –
XVIIIe dynastie

 
   Ses symboles étaient :
Ses attributs et emblèmes divins : Anubis a peu d’emblèmes qui lui soient propres. Il tient le sceptre Ouas, et surtout la croix de vie Ânkh. Cette croix n’est pas propre à Anubis, mais elle est parfaitement justifiée chez lui, puisqu’il est un passage obligé vers la nouvelle vie.
 
Animaux, couleur et élément : Son animal fut le chien noir, mais aussi le chacal, voire le loup Africain tous les trois sont plus ou moins associés dans le bestiaire Égyptien. Sa couleur le noir, couleur qui en Égypte n’est pas un signe de deuil, mais de renaissance et donc d’espoir. De plus cette couleur indique la décomposition des corps, les bitumes utilisés dans la momification, mais aussi le fertile limon, un symbole de renaissance. Son élément était la terre.
 
Les fêtes en son honneur : Anubis ne semble pas avoir eu de fêtes régulièrement célébrées à l’échelle du pays. Du moins était-il honoré dans de nombreuses nécropoles et, bien sûr, il était vénéré à chaque embaumement. Aussi il fut journellement prié intensément.

 

Le culte d’Anubis

 
   Chaque cité possédait au moins une chapelle dédiée à Anubis, mais le culte rendu à ce Dieu était surtout personnel. La relation entretenue par chaque Égyptien avec sa mort prochaine le mettait inévitablement en relation avec le Dieu. L’importance qu’il revêtait au moment de l’embaumement faisait de lui le Dieu de la momification. Anubis "jeune chien" fut le nom donné par les Grecs au Dieu que les Égyptiens nommaient Inpou. Dans les textes, funéraires en particulier, Anubis se présente lui-même en se dotant de qualificatifs. Ceux-ci, sont fort nombreux par rapport à d’autres Dieux. Ils précisent le nom du Dieu en apportant un éclaircissement sur son origine ou sa fonction.
 
   En sa qualité de Dieu des morts et de l’outre-tombe Anubis présidait aux cérémonies funéraires et protégeait le défunt. Il lui assurait : Nourriture et sépulture descente. Le Dieu, de ce fait, eut différentes fonctions qui sont toutes soulignées dans ses différentes appellations, il est :
Néb-ta-djéser (ou Neb-To-Djeser) “Seigneur de la nécropole".
Tépy-djouf (ou Tepy-Djou-ef) “Celui qui est sur sa montagne", le Gardien de la nécropole.
Khenty-seh-netjer “Celui qui préside dans le divin pavillon“. La tente de purification (ibou) est le lieu où se font les cérémonies de momification où se déroule l’embaumement.


 

Masque de chien
représentant Anubis

 
Imy-out "Celui qui est dans le lieu de l’embaumement, celui qui est dans les bandelettes" Anubis est bien sûr le patron des embaumeurs. L’histoire mythique raconte qu’il a en effet reconstitué le corps du Dieu Osiris. Aussi, durant les opérations d’embaumement les Prêtres embaumeurs ne manquaient jamais de prendre le masque d’Anubis pour prononcer certaines paroles rituelles. Bien d’autres noms lui furent donnés, prouvant la vigueur de son culte et l’importance des textes qui lui furent consacrés.
 
   Plus tard, au cours de la période Ptolémaïque (305-30), Anubis a été fusionné avec le Dieu Grecs Hermès, devenant Hermanubis.
Il continuera à être le gardien des portes de l’Au-delà. C’est la raison pour laquelle il peut être quelques fois représenté tenant une clef à la main fixée à un collier. Le centre de ce culte était Cynopolis "Ville des chiens". Dans le livre XI d’Apulée (Écrivain d’origine berbère, v.123-v.170), nous apprenons que le culte de ce Dieu fut maintenu à Rome, au moins jusqu’au IIe siècle. Hermanubis apparaît également dans la littérature alchimique et hermétique du Moyen-âge et de la Renaissance.
 

Ses lieux de cultes principaux

 
   Ses lieux de culte principaux furent :
Assiout (ou Lycopolis ou Lykopolis ou Lyco ou Lycos en Grec : Lykopolis, ou Syowt en Copte, ou Asyut ou Usyiut en arabe : أسيوط), ville importante de Haute-Égypte sur la rive occidentale du Nil. Ses deux divinités tutélaires étaient, le Dieu Oupaout (ou Oupouaout "L’ouvreur des chemins") qui était représenté sous la forme d’un chien sauvage, d’où le nom Grec de la ville Lycopolis "ville du loup" (ou ville du renard). Il était chargé de protéger "La Terre Sacrée" (ta-djéser), en compagnie de son comparse Anubis, dont Assiout était le centre du culte pour le pays.  Sur l’emblème de la ville figurait l’image allongée du chien noir Anubis.
 
On n’a identifié qu’un seul temple propre à Anubis, qui était un centre important de son culte, à Cynopolis (ou Hardai ou Henou), nom de la ville à l’époque Ptolémaïque, dans le XVII nome de Haute-Égypte (Le nome du Chacal ou du Chien Noir – inpw), dont il était la divinité principale.
 
Toutefois, Anubis était vénéré dans beaucoup de chapelles à d’autres endroits du pays. Des lieux de culte lui étaient partout réservés, principalement à l’entrée des nécropoles. Son culte semble avoir été particulièrement vif à Deir-Rifeh (ou Rifeh ou Rifa ou Deir Rifa ou Dayr Rifah), en Moyenne-Égypte, sur la rive Ouest du Nil et surtout à Sharouna en Moyenne-Égypte où une nécropole de chiens fut découverte.


 

Anubis s’occupant d’un défunt.
Tombe de Senedjem – XIXe dyn. – Deir el-Médineh

 

Légendes et mythes

 
   La principale ville cultuelle d’Anubis, se trouvait à Assiout, là, on l’assimilait à Horus, ce qui revenait à le considérer comme fils d’Osiris. Cependant son ascendance n’est pas bien déterminée, le nom de sa mère n’est pas clair, peut-être Nephtys ?. Auquel cas, il serait un enfant incestueux entre Osiris et sa sœur. La légende raconte qu’il serait l’enfant de cet amour. Craignant la colère du grand Dieu Seth, Nephtys cacha l’enfant dans les marais. La Déesse Isis découvrit l’infidélité de son époux Osiris et partit à la recherche du nourrisson. Elle le trouva dans les marais, l’éleva comme son fils et en fit son protecteur. À Memphis, on pensait qu’Isis, épouse légitime d’Osiris, était sa mère. Enfin il faut aussi ajouter qu’on lui ait quelques fois donné pour mère, la Déesse Bastet, l’œil gauche du Dieu .
 
   Anubis est un des principaux Dieux du Panthéon, lié aux plus importantes divinités d’Égypte et, à ce titre, il ne pouvait que jouir d’un grand prestige. On lui accole souvent le nom “le psychopompe”, ce terme Grec signifie qu’Anubis accompagnait l’âme. Ce rôle d’accompagnement en fit un Dieu rassurant pour les Égyptiens. L’importance qu’il revêtait était donc toute particulière pour eux, car plus que leur vie terrestre, c’était leur vie dans l’au-delà qui les préoccupait. De ce fait Anubis fut vénéré par tous ceux qui espéraient au moment de la mort être jugé "juste de voix", donc apte à passer dans l’au-delà. C’est lui qui les guidait, les réconfortait pendant leur parcours post-mortem. Tout commençait à l’instant de la mort, l’âme du défunt était accueillie aux portes de l’Amenti (Demeure des morts) par Anubis. Dès cet instant, le Dieu chien protégeait l’âme, tout juste libérée, de tous les risques qui se présentaient à elle durant le voyage qui la menait jusqu’à Osiris, le juge et souverain du monde des morts.


 

 Anubis pratiquant l’embaumement


   Anubis et l’âme du défunt prenaient ensuite la direction des confins du monde, vers l’une des quatre montagnes qui soutiennent le ciel. Tous deux embarquaient dans le bateau dit de “Khéper” et entamaient la descente de la galerie de la nuit où coule le fleuve de l’Enfer. Dans les eaux turbulentes, était tapi le serpent Apophis, ennemi de qui tentait soudainement de faire obstacle à l’embarcation. Les berges étaient peuplées d’êtres monstrueux qui se ruaient sur les voyageurs. Des babouins gigantesques tentaient de capturer le défunt avec de grands filets. Des serpents armés de couteaux, des reptiles à cinq têtes, tous affamés, s’agitaient sur la rive.
 
   Le défunt était terrorisé, mais Anubis était là pour le protéger. Pour se sortir de ce royaume terrifiant, il fallait ouvrir sept portes chacune gardée par une divinité. Anubis aidait le défunt à trouver les paroles magiques nécessaires à leur ouverture. Après quoi il lui fallait franchir sept pylônes. Passé le dernier, l’âme toujours accompagnée d’Anubis arrivait à la salle de justice d’Osiris. En son milieu s’élevait une pyramide à degrés qu’il fallait encore gravir. Le défunt, était soutenu par Anubis. Au sommet se dressait le trône d’Osiris et devant lui, la balance, instrument de son jugement. À partir de là même Anubis ne pouvait plus lui être d’aucun secours. L’âme était seule face à ses juges.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Dieu voir les ouvrages de :
 
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