Son origine, son nom
Horus
Den est un Roi de la Ière dynastie.
Il est appelé par
Manéthon, Ousaphaïdos ou Ousaphaïs. Il lui compte 20 ans de règne (Africanus, Eusebius). La
pierre de Palerme lui en compte 32 ans. Quelques spécialistes, dont
Gérard Godron (Horus Den : Un
Pharaon bien oublié de la Première Dynastie), pensent à un règne de 35/40 ans et même 45 ans pour
Peter Kaplony. Ce qui est avéré c’est qu’il a vécu assez longtemps pour pouvoir bénéficier d’une seconde
fête Sed
(ou Heb-Sed), Suggérant un règne d’au moins 33 ou 34 ans, comme le propose
Toby Alexander Howard Wilkinson.
Den frappant du bras un ennemi – Sérekh – British Museum
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Il est le fils
d’Horus Djet
et sa mère Merneith (ou Meret-Neith
ou Merytneith) peut avoir exercé une régence, qui semble avoir été contesté, puisque son nom a été effacés sur certains vases.
Joyce Anne Tyldesley
suggère que la Reine Herneith, épouse d’Horus
Djer, fut peut-être sa mère. Il est le premier Roi avec un
nom de Nebty vraiment attesté
(Celui de son père étant incertain). Il a été inscrit avec le signe doublé des montagnes. Ce groupe de
hiéroglyphes peut être interprété comme : Khasty ou Chasti ou Semti, "L’homme
du désert". La
liste d’Abydos le nomme Septi, tandis que le
papyrus de Turin l’appelle Semti (ou Zemti).
Jacques Kinnaer pensent que les trois variantes rencontrées dans les listes
royales sont probablement basées sur une interprétation erronée du
nom de Nebty. Selon
Toby Alexander Howard Wilkinson son
nom d’Horus (L’Horus
qui frappe) fut choisi afin de refléter son souci d’établir
des frontières stables à son royaume.
Son règne
Le règne d’Horus Den marque un temps de prospérité pour le pays.
Il consolide l’état avec la création d’une Administration centralisée.
Il mène plusieurs expéditions militaires au Sinaï contre les Bédouins et en
Palestine où il
détruit trente villages. L’une de ces campagnes est représentée sur une célèbre étiquette d’ivoire aujourd’hui au
British Museum. Horus Den eut une période faste sur le trône et l’art et
l’économie semblent avoir prospéré. De nombreuses innovations ont vu le jour au
cours de son règne et il est le premier a adopté la double
couronne (Rouge et blanche) et le
titre de Roi des Deux Terres afin de souligner son pouvoir sur tout le pays.
Empreinte d’une étiquette
trouvée à Abydos
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Sur la
pierre de Palerme il est enregistré que lors de l’an 4 de son règne le Roi
commanda un "recensement de tous les peuples du Nord, de l’ouest et de l’Est"
dans le pays, à l’évidence il lui intéressait de savoir le nombre de ses
sujets afin de faire payer des impôts. Il est avéré sous son règne des
développements significatifs dans l’utilisation et la systématicité de
l’écriture. On constate aussi un accroissement significatif de la richesse et de
l’importance des fonctionnaires de la cour. Environ 30 grands mastabas ont été
construits pendant cette période par des fonctionnaires, à
Saqqarah et vers le Nord à
Abou Rawash (ou Abou Roach ou Abu Roache). Ce chiffre est bien plus important que ceux pour
les règnes de ses prédécesseurs.
La richesse des fonctionnaires est
censée refléter la prospérité relative du règne de Den. L’impressionnant mastaba
(S3035) de son chancelier Hemaka, qui est plus grand que le propre tombeau du
Roi, situé dans la partie septentrionale de
Saqqarah,
est considéré comme un chef-d’œuvre de l’architecture. Pendant des années on a
pensé à tort qu’il appartenait à Horus Den. La taille à elle seule du tombeau
suggère la fortune de son propriétaire. Il contenait un grand nombre d’objets,
dont un papyrus inutilisé, une tablette d’ivoire et un objet circulaire montrant
des chiens de chasse à la poursuite d’une gazelle. La tradition veut qu’il soit
l’inventeur de la double
couronnes, le Pschent, symbole de l’unification de la Haute et de la
Basse-Égypte, mais c’est semble t-il le Roi
Horus Djet
(2927-2914) qui fut le premier à la porter.
Stèle d’Horus Den – Musée de Bruxelles
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Ses représentations
Beaucoup de
choses qui sont attribuées à Horus Den ont été découvertes dans tous le pays. Il
est de loin le Roi de la dynastie le mieux documenté. L’empreinte d’un sceau remarquable, trouvé
à Abydos,
montre le Roi lors de l’exécution de rituels, entrain d’harponner un
hippopotame. Un motif similaire sera reproduit sur des palettes de pierre durant
des milliers d’années, même après que l’hippopotame est disparu d’Égypte. Il
servait probablement à montrer que le Roi était le protecteur de la stabilité,
et pourrait, grâce à sa force lutter avec succès contre le désordre. Soixante huit tablettes d’ivoires
retraçant son règne et ses campagnes ont été retrouvées. Il est le premier souverain de la
dynastie avec un si grand nombre de différentes étiquettes. Elles furent
presque toutes trouvées dans sa tombe (T121)
d’Oumm el-Qaab, il y a un siècle, par
William Matthews Flinders Petrie.
Ces tablettes sont d’une immense valeur pour comprendre la fonction de l’État
et ses mécanismes au cours de cette période.
Une stèle ronde portant le
Sérekh
de Den qui se trouve aujourd’hui au
Musée de
Bruxelles vient certainement du tombeau d’Abydos.
Le règne de Den est en partie présent sur le recto de la
pierre de Palerme. Il y a trois mentions relatives à des cérémonies, peut-être son culte lieu à
Memphis. Il y
est aussi enregistré d’une victoire en
Palestine contre des nomades, ainsi que d’autres informations sur le règne
du Roi. Une tombe privée, récemment trouvée à Minshat el-Ezzat a fourni un petit
trésor d’objets avec des inscriptions de Den, notamment sur une lame de silex,
un des objets les plus remarquables est un décor sur une palette d’ardoise qui a
été interprété par les fouilleurs comme contemporain de Den.
Entrée du tombeau d’Oumm
el-Qaab d’Horus Den
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Sa sépulture
La tombe (T121) du Roi est l’une des plus prestigieuses
d’Oumm el-Qaab à
Abydos, avec des dimensions de 25,5 m. x 16,40 m..
Avec le règne d’Horus Den on assiste à des évolutions
importantes dans l’architecture des tombeaux. C’est un monument carré
ordinaire, mais il présente une nouvelle fonctionnalité sous la forme d’un large
escalier très long, de 24 m, qui se trouve au milieu d’une rangée de tombes
secondaires, et qui mène directement à la chambre funéraire d’environ 8,50 m. ×
15 m. Cette conception architecturale sera rapidement adoptée aussi bien pour les tombes privées que
pour les tombes royales suivantes. Le sol de la tombe reçoit une couverture de
granit rose d’Assouan.
Le tombeau, très bien conservé encore aujourd’hui, fut fouillé pour la dernière
fois dans les années 1980. La tombe de Den est également la première à inclure des éléments architecturaux
en pierre plutôt qu’en briques séchées.
Dans la configuration originale de la tombe, une porte en bois était située à
environ mi-chemin dans l’escalier et une herse était placée en face de la
chambre funéraire, conçue pour empêcher aux pilleurs de tombes l’accès à la chambre.
Vingt tablettes d’ivoire et d’ébène ont été trouvées dans sa tombe, 18 d’entres elles par
William Matthews Flinders Petrie. Parmi ces étiquettes sont les plus
anciennes connues représentants un Roi portant la couronne de double d’Égypte,
ainsi que le rituel dans le cadre de la
fête Sed. Une autre caractéristique importante
observée récemment au cours des fouilles de l’équipe Allemande à
Oumm el-Qaab,
est la présence d’une une structure indépendante, à l’angle Sud-est de la tombe
du Roi, qui est dotée de son propre escalier menant à une niche, le premier
serdab, qui contenait peut-être la statue du Roi, l’escalier servant de
passage au Ka du Roi.
Tablette d’ivoire au nom
d’Horus Den – British Museum
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À côté du tombeau se trouvent 121 tombes secondaires mineures
d’hommes et femmes qui ont été enterrés en même temps que lui.
Ils étaient sensés être ses serviteurs dans l’au-delà. Comme pour ses prédécesseurs on ne sait pas
si leurs occupants ont été sacrifiés ou enterrés après leur mort naturelle. Toutefois
un examen de certains des squelettes suggère qu’ils furent étranglés, confirmant la thèse de sacrifices humains
qui semblent avoir été communs aux Rois de cette dynastie. Cette pratique sera
abandonnée par la suite les êtres humains étant remplacé par les oushebtis.
Deux tombeaux à Saqqarah lui sont aussi assignés :
S3036 qui est vraisemblablement le tombeau d’une Reine et S3506.
L’appartenance des tombes de
Saqqarah a
longtemps été débattue, étaient-elles réservées aux aux Princes et aux hauts
fonctionnaires ou aux différents Rois de cette dynastie. Le problème s’est
définitivement réglé au cours des dernières décennies avec les fouilles
Allemandes de la nécropole d’Oumm el-Qaab
à Abydos.
Les tombes dans cette dernière ne sont pas des cénotaphes, mais les sépultures véritables des Rois
Thinites.
Ses épouses et enfants
Horus Den aurait eu quatre épouses dont on retrouve les noms à
Abydos.
• Seshemetka (ou Semat ou
Serethor ou Seschemetka – ¤Sm.t k3 –
“Celle qui dirige le Ka” ou "Le Ka la guide" ?) qui fut identifiée grâce à une
stèle funéraire retrouvée à Abydos,
à Oumm el-Qaab dans le complexe
funéraire du Roi, auprès duquel elle fut enterrée (tombe O-326), ce qui fait supposer à
certains égyptologues qu’elle fut peut-être une épouse de ce dernier. D’autres,
par contre, dont Wolfram Grajetzki,
William Matthew Flinders Petrie,
Lana Kay Troy et
Ann Macy Roth,
pensent qu’elle fut une épouse du Roi
Horus Djer 2974-2927). Enfin,
elle fut selon certains chercheurs une fille du Roi
Horus Aha, donc la demi-sœur
d’Horus
Djer, mais nous ne connaissons pas le nom de sa mère. Donc beaucoup de
suppositions mais aucune preuve formelle sur cette Reine. Ses titres étaient :
Grande [Dame] au sceptre Hetes (wrt-Hts) ;
Celle qui voit Horus (m33t-hrw) ;
Celle qui transporte Seth (rmnt-stsh). Dans les
annales royales du Caire il est indiqué que sa mère se nomme Batirès, mais son
histoire reste une énigme. Si elle fut l’épouse d’Horus Den elle lui donne un enfant :
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Horus Adjib qui succède à son père.
• Sémat (ou Shemayt – Sm3.t – “La compagne”)
qui fut identifiée grâce à une stèle funéraire retrouvée à
Abydos,
à Oumm el-Qaab, dans le complexe
funéraire du Roi, auprès duquel elle fut enterrée. Ses titres étaient :
Grande [Dame] au sceptre Hetes (wrt-Hts) ;
Celle qui voit Horus (mAAt-hrw) ;
Celle qui transporte Seth (rmnt-stsh).
On ne connait pas d’enfant de cette union.
• Serethor qui fut identifiée grâce à une stèle funéraire retrouvée à
Abydos,
à Oumm el-Qaab, dans le complexe
funéraire du Roi, auprès duquel elle fut enterrée. On ne connait pas d’enfant de cette union.
• Qaineith (ou Qai-Neth ou Qaneith ou Qa-Neith ou Neith-Qaïda –
K3j nj.t – “Chargée par la Déesse Neith”),
elle avait été capturée par Horus Den lors d’une de ses campagnes, puis il l’épousa. Son nom apparait sur
une stèle de calcaire, mais l’interprétation de l’inscription est difficile, d’où diverses propositions pour son
écriture. Sur cette pierre tombale elle porte les titres :
Seqer-Semtj “Prisonnière de Semti" et Djefa-Heru “Nourrice (?) d’Horus".
Le premier titre pourrait suggérer que les prisonniers de guerre sont arrivés à la cour royale. La signification
et la traduction du deuxième titre, cependant, est controversée. Qaineith fut enterrée avec le Roi à
Oumm el-Qaab dans une tombe royale adjacente,
dans la nécropole U. On ne connait pas d’enfant de cette union.
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