Quelques Reines importantes :
Merneith
v.2914  –  v.2900
 

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Sommaire
 

Ses titres, sa titulature
Son origine
Son histoire
Sa famille
Sa sépulture
Bibliographie

   
     DATES  de  RÈGNE
  v.2914 – v.2900
3008   I.Shaw

 

Ses Titres
 
{Première des Dames (khnty) ; Mère du Roi (mwt-nswt)}
 
Sa titulature
 

  • ……………….
  • ……………….
  • ……………….
  • ……………….
  • mrt-nit, mr-nit
Forme masculine Mer-Neith
mr-nit
Forme féminine Meret-Neith
(L’aimée de Neith)
mrt-nit, swt nswt

 

Son origine

 
   Merneith (ou Merytneith ou Meryt-Neith ou Meret-Neith ou Meritnit ou Meryet-Nit) est une Reine d’Égypte de la Ière dynastie. C’est l’une des personnes les plus litigieuses de la période archaïque. L’égyptologue Jean-Philippe Lauer propose une hypothèse de parenté, il la situe comme fille d’Horus Djer (2974-2927). Manéthon indique que la Reine Herneith, dont on attribue la tombe S3507 à Saqqarah, serait la mère de Merneith. Cette idée qu’elle fut la fille du Roi Horus Djer et de la Reine Herneith, même si aucune preuve n’a été trouvée pour appuyer de cette théorie, est largement reprise aujourd’hui par les spécialistes.
 
   Merneith aurait été à la fois une demi-sœur et une compagne du Roi, une Régente, et, éventuellement, le cinquième "Roi" de la dynastie. Tous les chercheurs ne sont pas d’accord avec l’éventualité qu’elle pourrait effectivement avoir régné. Un sceau qui fut mis au jour dans la tombe "T" d’Oumm el-Qaab, de son fils Horus Den (2914-2867) à Abydos, nous confirme que "L’aimée de Neith" est l’épouse et la demi-sœur d’Horus Djet (2927-2914).
 
   La position exacte que Merneith a tenue dans cette dynastie est donc fortement contestée. Le nom de Merneith est formé avec celui de la Déesse de la guerre de la Basse-Égypte, Neith, dont les insignes, bouclier et flèches, sont présents sur de petites étiquettes que l’on a retrouvée, ainsi que sur la grande stèle d’Abydos. Neith, avait son lieu de culte à Saïs. Que la Reine fut originaire du Delta est donc une hypothèse plausible, mais cette idée n’est pas encore confirmée.

 

Son statut, son histoire

 
   Il est largement reconnu que Merneith possède une énorme quantité de pouvoir et d’influence en son temps, mais il y a un débat académique sur la façon dont elle exerçait cette puissance. La question est de savoir si elle était un "Régent" ou un "Roi". Dans les deux cas, elle a cumulé plus de pouvoir que toutes autres femmes Égyptiennes dont les données nous sont connues. La stèle (photo), qui est aujourd’hui au musée du Louvre, fut retrouvée à l’extérieur de sa tombe d’Abydos par Sir William Matthew Flinders Petrie en 1900 et les spécialistes ont d’abord pensé qu’elle appartenait au règne d’un homme. Sa tombe même, en raison de sa nature, fit penser à Petrie qu’il avait à faire au tombeau d’un Roi inconnu de la dynastie.
 


 

Stèle au nom de Merneith
Musée Égyptien du Caire

  Le règne d’une femme au milieu de la Ière dynastie peu s’expliquer par le fait que son mari, Horus Djet (2927-2914) pourrait avoir trouvé la mort après un règne de dix ou quinze ans. Le fait est que Merneith semble être parvenu au pouvoir à l’occasion du décès de son époux. Probablement qu’Horus Djet a commencé à régner alors qu’il était déjà âgé, son prédécesseur Horus Djer ayant eu un règne assez long.
 
   Son fils Horus Den, étant sûrement trop jeune pour prendre le trône, Merneith aurait alors statuée comme Régente. Compte tenu du manque de document historique sur la Ière dynastie, les preuves pour appuyer le fait que Merneith fut élevée au rang de "Roi" sont très rares. Car quoi qu’il en fût, on n’a pas retrouvé de titre ou de Sérekh qui pourrait préciser la position que Merneith occupa.
 
   Seule la stèle peut faire penser qu’elle était une personne d’un statut assez comparable à celui d’un Roi. Une explication proposée pour la rareté des éléments de preuve au sujet de l’état de Merneith est que tous les documents de son règne ont été réutilisés avec le nom d’Horus Den. Les partisans de Merneith "Roi" reposent leur présomption sur les faits Suivants :
 
• La Reine fut enterrée avec les honneurs traditionnellement offerts aux Rois à cette époque. Il était de coutume pour les souverains d’avoir deux monuments funéraires, le premier étant la tombe et le second agissant comme un lieu de culte, Merneith eut les deux : Un dans la nécropole d’Oumm el-Qaab à Abydos et ‘autre à Saqqarah (tombe S3503). Jusqu’à présent la Reine est la seule femme connue de cette dynastie, à avoir été mise à l’honneur avec deux monuments funéraires. D’autres femmes de l’époque ont servi comme Régente, comme la Reine Neith-Hotep, et ont eu de grandes tombes, mais elles étaient sensiblement différentes de celles des Rois et dans tous les cas, elles n’avaient pas de lieu de culte.

Impression du sceau de la tombe d’Horus Den à Oumm el-Qaab selon Werner Kaiser

   La présence d’une tombe (Y41) pour elle toute seule, érigée près de celle de son époux Horus Djet, à Oumm el-Qaab, peut faire penser à un règne personnel de cette Reine. Surtout que normalement la nécropole d’Oumm el-Qaab était réservée pour les sépultures des Rois.
 
• Merneith possédait deux stèles à son nom et sa tombe était entourée par de nombreux tombeaux où des fonctionnaires et domestiques, sûrement sacrifiés, furent enterrés en même temps qu’elle. Cela indique que la Reine était reconnue comme un Être suprême avec une puissance divine. Tout ce personnel était sensé l’aider dans l’au-delà et c’était une pratique coutumière dans les enterrements des premiers souverains de la Ière dynastie.


 

Coupe en Schiste à pied de
calcaire appartenant au
mobilier funéraire de la Reine
– Musée Égyptien du Caire

 
• Un grand nombre d’animaux sacrifiés furent enterrés dans son complexe, c’était là aussi un honneur accordé aux Rois. À l’intérieur de sa tombe les archéologues ont découvert une barque solaire qui permettrait son voyage avec le Dieu du soleil dans l’au-delà. Le voyage en barque solaire après la mort était estimé remplir le destin sacré et était de ce fait aussi réservé aux souverains.
 
• Un autres élément de preuve qui pourrait appuyer la théorie d’un règne de Merneith est un sceau qui fut mis au jour dans la tombe "T" d’Oumm el-Qaab, à Abydos, de son fils Horus Den. Le Sceau comprend une liste des souverains de la Ière dynastie, le nom de Merneith était le seul nom de femme inscrit sur la liste. Si elle n’avait été que Régente son nom n’aurait pas figuré, car les Reines avant elle qui ont exercé cette fonction, comme Neith-Hotep par exemple, ne sont pas indiquées. Tous les noms figurant sur la liste avaient le signe du faucon (Horus), le symbole d’un Roi, juste à côté. Ce symbole pour une femme étant inacceptable, le nom de la Reine est précédé par un vautour blanc symbolisant la Déesse Nekhbet, représentante de la Haute-Égypte. Nekhbet, était aussi la protectrice de la royauté et de ce fait était présente sur la couronne des souverains.
 
• Le nom de la Reine apparaît aussi sur des objets façonnés, dont une magnifique statuette, sous la forme masculine mr-nit et féminine mrt-nit. Cependant, où qu’il soit inscrit, il n’est pas dans un Sérekh
 
• Merneith est aussi présente sur la Pierre de Palerme. Sur cette liste sont conservés, entre autres dans le second tableau, les évènements annuels du règne d’Horus Den. Sur le bord droit de la tablette où la pierre est cassée, se trouve la syllabe du nom Mer rit ([M.] rj.t), suivie par un simple déterminant, une femme accroupie, ce que Kurt Heinrich Sethe et Silke Roth lisent Neith-Meryt. Reconstituer ainsi, la Pierre de Palerme confirme la position de Merneith dans la famille comme mère du Roi Horus Den et souveraine.
 


 

Fragment d’une stèle avec
le nom de Merneith

   Les partisans de Merneith "Roi" sont aujourd’hui assez nombreux citons, entre autres : Jean-Philippe Lauer, William Matthew Flinders Petrie, Silke Roth, Kurt Heinrich Sethe et Toby Alexander Howard Wilkinson. Il est cependant toutefois possible que, dans la mentalité des anciens Égyptiens, son état de Reine “régnante” n’ait jamais été accepté ou reconnu, contrairement à d’autres Reines plus tard comme Nitocris (2151-2150), Sobeknéferourê (1787-1783), Hatchepsout (1479-1457), ou même Cléopâtre VII Théa Philopator (51-30). Un autre sceau contenant une autre liste des Rois de la Ière dynastie fut mis au jour dans la tombe d’Horus Qa’a (2853-2828), le dernier Roi connu de la dynastie, mais il ne contient aucune mention du règne de Merneith. Le nom des Rois ne sont pas compatibles sur les diverses listes trouvées. Les règnes des premiers souverains sont incomplets et varient d’une source à l’autre, certaines sont difficiles à corroborer.
 
   Près de la tombe de la Reine à Saqqarah nous avons retrouvé un sceau d’un haut fonctionnaire au nom de Amka qui nous renseigne un peu sur le règne d’ Horus Djet. Amka eut sa carrière qui se déroula sous trois règnes. Elle débuta au cours de celui d’Horus Djer et se termina au début du règne d’Horus Den, lors de la "régence" de Merneith. Amka servi sur certains domaines royaux. En plus de ses responsabilités antérieures, il fut également nommé Prêtre sous cette "régence" par la Reine. Il termina sa carrière en tant qu’administrateur d’une région située à l’Ouest du Delta. D’autres hauts fonctionnaires sous le règne de ces souverains nous sont connus : Sekhemka (ou Sedjesekemka) et Setka.

 

Sa famille

 
   Merneith à un seul enfant connu avec le Roi Horus Djet, un fils Horus Den (ou Oudimou) qui succéda à son père (2914-2867).

 

Plan du tombeau de Merneith à Saqqarah

Sa sépulture

 
   Le monument funéraire dédié à Merneith à Saqqarah (tombe S3503) fut trouvé avec ceux de cinq autres Rois de la même période. Son tombeau (Y41) d’Abydos est proche de celui de son époux Horus Djet (Z). C’est l’un des tombeaux les plus grands du site : 16,50 m. x 13,90 m. sur 2,70 m. de hauteur pour ses dimensions extérieures, et l’un des plus raffinés de cette époque construits dans la nécropole royale. La tombe contenait une grande chambre dont les parois de l’infrastructure étaient recouvertes de briques crues. On y trouve huit petits magasins étroits entourant la chambre funéraire. Il contenait une partie du mobilier funéraire. On y a trouvé de nombreux bocaux scellés. Le plafond de cette dernière était en bois. C’est dans la chambre funéraire que fut mise au jour la stèle de la Reine. Sa tombe proprement dite est entourée de 41 tombes secondaires.
 

A – Tombe du Roi Iry-Hor (ou Ra-Hor)
B – Tombe du Roi Horus Ka (ou Ka-Sehen)
C – Tombe du Roi Horus Narmer
D – Tombe du Roi Horus Aha
E – Tombe du Roi Péribsen
F – Tombe du Roi Horus Djer
G – Tombe du Roi Horus Djet(ou Ouadji)
H – Tombe de la Reine Merneith
I – Tombe du Roi Horus Den (ou Oudimou)
J – Tombe du Roi Horus Sémerkhet
K – Tombe du Roi Horus Qa’a

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Walter Bryan Emery :
Excavations at Great tombs of the First dynasty, 1, Government Press, Cairo, 1949.
Excavations at Great tombs of the first dynasty, 2, Egypt Exploration Society, London, 1954.
Excavations at Great tombs of the First dynasty, 3, Egypt Exploration Society, London, 1958.
Ägypten, Geschichte und Kultur der Frühzeit, 3200-2800 v. Chr., Fourier, München, 1964.
Nicolas-Christophe Grimal :
Histoire de l’Égypte ancienne, Fayard, Paris, Novembre 1988 et 1997, LGF, Livre de Poche, Janvier 1994.
Michael Höveler-Mueller :
Am anfang war Ägypten : Die geschichte der pharaonischen hochkultur von der frühzeit bis zum ende des neuen reiches ca. 4000 – 1070 v. Chr. Neue … großen hochkultur – Das pharaonische Ägypten, Philipp Von Zabern, Mainz, Juillet 2005.
Sarah M.Nelson :
Ancient queens – Archaeological explorations, Rowman Altamira, Lanham, Maryland, 2003.
Silke Roth :
Die königsmütter des alten Ägypten, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 2001.
Jürgen Von Beckerath :
Handbuch der ägyptischen königsnamen, pp : 108-113, MÄS 20, Deutscher Kunstverlag, München, Janvier 1984 – MÄS 49, Philipp von Zabern, Mainz, 1999.
Toby Alexander Howard Wilkinson : :
Early dynastic Egypt, Routledge, New York, London, Mars 1999 et Juin 2001.

 

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