L’Akkad
de  2334  à  2142
 

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 Pour plus de détails voir aussi :  Le Sumer Adab Éridou Girsou Kish Lagash

Nippur Oumma Ourouk Shuruppak Ur

 

L’origine…….

 
   Vers la fin du VIe millénaire, le dessèchement du Proche Orient rendit les plateaux désertiques et découvrit dans les vallées de vastes territoires propres aux cultures. Vers 3500, des populations : Sémites (Akkad ou Accad) et Sumériennes s’y installèrent. Les Sémites occupèrent un territoire entre le Tigre et l’Euphrate et les Sumériens celui du fond du Golf Persique. La Mésopotamie se trouva partagée en cités-États, qui connurent des fortunes et histoires diverses et furent en état de guerre quasi permanent. La civilisation Sumérienne s’épanouit une première fois entre 2700 et 2300. Les premières dynasties émergèrent des villes d’Éridou, Lagash, puis Ourouk, le centre religieux. Cette période correspond à l’ère d’Ourouk ou de Djemdet Nasr.
 
   Après la conquête du Sumer par Sargon l’Ancien (2334-2279), la cité qu’il embellit et agrandit, Akkad (ou Agade, dont l’emplacement exact est encore discuté), devint la ville la plus puissante et son nom fut attribué à toute la région. Cette époque de prospérité fut brutalement interrompue par l’invasion des Goutis (ou Gutis, vers 2200). La civilisation Sumérienne connut alors une renaissance. Elle fut dirigée par la cité d’Ur où le Roi Our-Nammou (2112-2095) fonda la IIIe dynastie. Cette dynastie de grands guerriers reconquit tous les territoires perdus et apporta à la région un siècle de prospérité. Mais face à la faiblesse du pouvoir central les cités-États reprirent leur indépendance. En 2027-2026, ce fut la ville d’Eshnunna sous son Roi, Ilushu-Ilia, puis Suse en Élam, Lagash et Oumma, enfin en 2017, Isin avec Isbi-Erra (ou Ishbi-Erra, 2017-1985). En 2004, le Roi Élamite, Kindattu (v.2007) attaqua Ur. La ville fut mise à sac et son Roi Ibbi-Sin (2028-2004) fut fait prisonnier et exilé en Anshan.

 

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   La ville de la région d’Akkad qui eut la puissance de rivaliser avec les cités Sumériennes fut Kish. Elle devint très vite importante car elle contrôlait les voies commerciales entre le Sumer et l’Akkad. Une autre ville marqua le territoire par son importance, ce fut Nippur, qui fut un grand centre religieux où demeurait selon la tradition le Dieu Enlil. Avec l’arrivé au pouvoir de Sargon et celui de ses successeurs immédiats ce fut sa nouvelle cité, Akkad (ou Agade), qui prit le relais et assura son l’hégémonie sur la région.
 
   La ville devint vite la plus prospère, elle s’enrichit surtout grâce aux tributs versés par tous les pays que conquit Sargon, comme les villes de Mari sur l’Euphrate, Ebla et celles de l’Élam. Akkad devint le centre d’un commerce international, on y trouvait toute sortes de richesses comme: Des pierres précieuses d’Afrique orientale, de l’argent du mont Taurus, du lapis-lazuli provenant du Pamir, du bois de cèdre du Liban. La cité s’embellit aussi de monuments cultuels dont celui d’Inanna (Déesse tutélaire de la cité), à laquelle les peuples soumis furent obligés faire de nombreuses et riches offrandes.
 
   Cette époque se caractérisa par le pouvoir absolu du Roi qui installa des garnisons et sa propre administration dans les cités conquises et imposa son clergé. Cette domination de la cité se fit encore ressentir sous les successeurs de Sargon, comme Rimush (2279-2270), Manishtusu (2270-2255), Naram-Sin (2255-2218) et Sar-Kali-Sarri (2218-2195), mais l’Empire qu’il érigea était trop étendu pour les moyens de l’époque et ces souverains vont vivre dans l’insécurité. Sar-Kali-Sarri, par exemple, dès son accession au trône en 2218, dut faire face à une invasion des Amorrites. Puis les Élamites mirent le siège devant Akshak (ou Aksak ou Akashak, Mésopotamie du Nord), au Nord d’Akkad.
 
   L’Empire d’Akkad sombra dans l’anarchie. En 2193, les Goutis, des montagnards descendus du Zagros, mirent la touche finale à son effondrement. Ils s’emparèrent du pays qu’ils saccagèrent. Après Sar-Kali-Sarri d’autres Rois montèrent sur le trône d’Akkad mais leur pouvoir fut très faible, ils durent composer avec les souverains des autres états de Basse-Mésopotamie qui reprirent leur indépendance comme à Ourouk ou à Lagash. Il resta de l’Empire d’Akkad, ses réalisations politiques et culturelles. On y parlait une langue sémitique, aujourd’hui appelée l’Akkadien, les signes cunéiformes Sumériens furent adaptés à l’Akkadien qui était désormais la langue officielle.

 

L’histoire…….

 
   Sargon d’Akkad (ou Sargon l’Ancien ou Sargon le Grand, 2356 à 2300 ou 2335 à 2279 ou 2334 à 2279 ou 2292 à 2236 ou 2270 à 2215) fut le grand fondateur de ce qu’on appelle l’Empire d’Akkad. Il n’était pas de sang royal et nous ignorons même son vrai nom, car son nom de règne, Sarru-Kin (ou Sharrum-kin ou sharrukenu ou sharrukin ou Šarru-kinu), est un surnom qui signifie "Le Roi légitime" ou “Le vrai Roi“. Son origine est entourée d’une légende relatée dans des textes des époques néo-Assyriennes et néo-Babylonienne, soit près de quinze siècles après les événements. Cette légende nous raconte comment il devint Roi grâce à l’aide d’Inanna.

 
   Outre ces légendes, ce qui est sûr c’est que Sargon une fois au pouvoir commença ses campagnes militaires et s’empara très rapidement des principales cités Sumériennes, dont en 2316, Ourouk. Dans cette dernière, il y combattit Lougal-Zaggesi qui régnait depuis la cité. Il eut une autre victoire sur le Roi Kashtubila, de Kazallu (Située au Nord-ouest d’Adab). Ensuite il prit Lagash et Ur et devint ainsi maître de toute la Basse-Mésopotamie.
 
   Il continua sa progression et soumit au Sud : L’Élam, le Zagros et Anshan. Les sources antiques rapportent des victoires contre quatre chefs d’une fédération Élamite et son hégémonie sur Awan (Qui n’est pas localisée précisément, mais supposée se trouver aux Nord-est de Suse) qui dirigeait cette fédération et Warahshe (ou Marhashe ou Marhashi ou Barhashe ou Barakhshi, à l’Est de l’Élam, sur le plateau Iranien, mais qui n’a pas encore été localisée non plus avec précision) et les petits États voisins qui devinrent des vassaux d’Akkad. On ne sait pas avec certitude jusqu’où s’étendait son Empire. D’après une autre légende, une expédition atteignit la mer inférieure (Le golfe Persique).
 
   Vers le Nord et l’Ouest, il soumit, vers 2300, le mont Amanus (Entre la Cilicie et la Syrie), la région du fleuve Khābūr (ou Habur, actuelle Haut-Djézireh), dans l’extrême Nord de la Syrie les villes d’Urkesh et Nagar (ou Tell Brak), à l’Est de l’Euphrate et il franchit le mont Taurus. Sous prétexte de défendre des marchands opprimés, il s’empara du pays d’Ibla (ou Hatti) où se trouvait Purushanda (ou Burushattum ou Purušanda ou Purušattum ou Paršuanda), que l’on ne situe pas exactement, la ville du Dieu Dagan (ou Dagon, Dieu des semences et de l’agriculture). Cette campagne est relatée également dans l’épopée de la bataille du Roi” ou "Combat du Roi". Il est aussi écrit que Sargon traversa la mer de l’Ouest (mer Méditerranée) et se retrouva à Chypre ?.
 
   Son Empire fut trop étendu pour les moyens de l’époque et ses successeurs vont vivre dans l’insécurité car immédiatement après la mort du Roi des révoltes vont éclater un peu partout. Il fut aussi un grand bâtisseur, à Akkad, il fit élargir le port pour y accueillir des plus gros navires. Dans celui-ci affluaient des marchandises provenant de Dilmun (aujourd’hui le Bahreïn), de Magan (aujourd’hui Oman) et de Mélukhkha (ou Meluhha, vallée de l’Indus dans les textes Mésopotamiens). Du Nord et de l’Ouest il importait : Du bois des forêts de cèdres du Liban, de l’argent des montagnes d’Anatolie (Du mont Amanus, en Cilicie), qui transitaient par Tuttul, Ebla, Terqa (ou Tirqa, Tell Ashara aujourd’hui) et Mari.
 
   Il fit aussi construire dans sa capitale un immense palais et des doubles remparts de fortifications. Sargon n’a qu’une épouse connue : Tashlutum (ou Tašlultum ou Tashloutoum ou Tashlultum ou Ashlutum ou Ašlultum). Elle lui aurait donné cinq enfants. Quatre fils : Rimush qui succéda à son père, Manishtusu qui succéda à son frère, Ibarum (ou Ibaroum ou Shu-Enlil) et Abaish-Takal (ou Ilaba’is-Takal). Une fille : En-Hedou-Ana (ou Enkheduanna ou Énhéduanna ou Enheduanna "Vraie femme d’Inanna" ou “La parure de la grande Prêtresse du Dieu“) qui fut Prêtresse de Nanna (Le Dieu-lune) dans son temple d’Ur.
  

Pour plus de détails sur le souverain voir : La vie de Sargon d’Akkad

  

Campagnes  de  Sargon  d’Akkad

 
 
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   Rimush (ou Rimuš ou Ouroumoush ou Alu-Usharsid ou Urumush, 2283 à 2274 ou 2279 à 2270 ou 2279 à 2269 ou 2278 à 2270 ou 2219 à 2210) succéda à son père au détriment de son frère, qui était pourtant son aîné. Quelques spécialistes affirment qu’ils étaient jumeaux. Il hérita du trône dans une situation politique insurrectionnelle. Les premières années de son règne furent occupées à réprimer avec violence ces révoltes qui éclatèrent à la mort de Sargon. Les inscriptions le concernant, rapportent la répression sur les villes du Sumer, d’abord Ur, qu’il ravagea et dont il captura le Roi.
 
   Ce qui pourrait faire penser que la ville avait retrouvé son indépendance pendant suffisamment de temps pour avoir un nouveau Souverain. Puis Oumma, où il tua plus de 8.000 hommes. Il combattit aussi contre Lagash, Girsou (ou Girsu, Tellô aujourd’hui), Adab, Kazallu (Située au Nord-ouest d’Adab), Zabalam (Sud de Nippur) et Nippur, qui se soulevèrent également.
 
   Rimush poursuivit ensuite sa campagne jusqu’à la mer inférieure (Le golfe Persique), au cours de laquelle il fit 5.700 prisonniers. La troisième année de son règne, il conduisit une campagne en Élam, d’où il rapporta un important butin et également dans les hautes terres du Zagros. Il fit également une campagne contre les Rois Sidgau (v.2290-v.2275) et Abalgamash (ou Abalgamaš, v.2275-v.2250) de Warahshe (ou Parahsum ou Parašum, une cité-État voisine du Nord d’Élam), qu’il soumit. Mais l’Élam reforma une coalition pour reprendre le combat. Certains spécialistes avancent que ce fut le Roi Hishep-Ratep (ou Hišep-Ratep, v.2270 ?) qui affronta Rimush ?.
 
   Ce dernier les bâtit et tua, selon les inscriptions, 16.212 hommes et fit 4.216 prisonniers. Bien que le pays fut pillé, la capitale Élamite, Awan conserva cependant son indépendance et resta une menace pour les Akkadiens jusqu’à l’époque de leur Roi Naram-Sin (2255-2218). Parmi les alliés des Élamites, on trouvait les habitants de Mélukhkha (ou Meluhha, vallée de l’Indus dans les textes Mésopotamiens), de Gupin et de Warahshe. Celle-ci est aussi mentionnée dans les textes de Goudéa à propos d’un bois très rare que l’on ne trouvait que là. Elle n’est pas localisée avec précision. Elle était située soit dans le Zagros occidental, soit plus à l’Est, entre l’Élam et la vallée de l’Indus. Quelques spécialistes avancent sur la côte Nord du golfe Persique. Ce qui ferait que Rimush ait poussé son incursion jusque dans l’actuel Kermân ?. Il fut assassiné par ses serviteurs. Il est possible que son frère Manishtusu, qui lui succéda, fut impliqué dans le complot.
 
   Manishtusu (ou Maništušu ou Man-Istusu ou Manishtusu ou Manishtousou ou Manischtuschu, 2299 à 2284 ou 2276 à 2261 ou 2270 à 2255 ou 2269 à 2255 ou 2235 à 2220), frère de Rimush, lui succéda après que celui-ci ait été assassiné. On ne sait pas si Manishtusu participa à l’attentat. Des révoltes du plateau de l’Iran vont le contraindre à mener une campagne vers Anshan et Shérikhum (Contrée sans doute située dans la région du Fars actuel). Puis selon les textes, il fit traverser le Golfe Persique à sa flotte. De l’autre côté de la mer, trente-deux villes du pays de Magan (Aujourd’hui Oman) se liguèrent contre lui, mais il les battit.
 
   Il tua leurs Rois et pilla les mines d’argent. Cette campagne reste sujette à discussion. Il semblerait plutôt que sa flotte ait fait une incursion sur les rives de l’extrémité du Golfe Persique, soit vers le Kermân, soit vers Oman. On le crédite également de la reconstruction du temple détruit d’Ishtar à Ninive, vers 2260, ce qui confirmerait sa domination sur ces terres Assyriennes. Manishtusu fut assassiné à la suite d’une conspiration.
 
   Deux petits "monuments" de ce Roi, contenant énormément d’inscriptions ont été retrouvés. Le premier est appelé "Monument Cruciforme", il fut mis au jour à Sippar par Hormuzd Rassam en 1831 et se trouve aujourd’hui au British Museum.  Il est considéré comme autobiographique, sans doute parce qu’il débute par les formules habituelles "Je suis Manishtusu le fils de Sargon, le Roi puissant de Kish……..". En fait, l’essentiel de l’inscription est relatif à la libération par le Roi de trente-huit cités. Le second, "La pyramide de Manishtusu", fut retrouvé à Suse et est exposé aujourd’hui au musée du Louvre.
 
   C’est un bloc de diorite de 1,40 m. de haut recouvert sur ses quatre faces d’inscriptions. Elles rapportent l’achat par le Roi de nombreux terrains afin de constituer un grand domaine foncier. Huit parcelles de terrain avec un total de 3.430 hectares dans le Nord de la Babylonie. Dans chacun de ces textes, le souverain mentionne soit les terrains acquis, soit les denrées mises à la disposition du Dieu. On a aussi découvert à Suse, deux bas de statue du Roi, dont l’une est en diorite et qui sont aujourd’hui au musée du Louvre, et un buste du souverain dans la tradition Sumérienne. On ne connaît pas le nom de son épouse, mais il fut le père de Naram-Sin (ou Naram-Sîn) et de Meshalim.
 

   Naram-Sin (ou Naram-Sîn ou Naram-Suen "Aimé de Sîn”, 2273 à 2219 ou 2255 à 2218 ou 2254 à 2218 ou 2209 à 2155 ou 2202 à 2166), succéda à son père Manishtusu. Il fut un grand guerrier et un bon administrateur. Une grande part de son règne se passa en campagnes militaires. Au moment de son avènement il dut faire face à un soulèvement général de toutes les provinces de son Empire, de la Syrie à l’Élam. Il mata avec férocité les révoltes des villes de Kish, Nippur et Ourouk. Puis il pacifia un territoire allant de la Syrie à l’Asie Mineure. Il soumit les villes de : Mari, Ebla et Alep.
 
   Au Nord, il mena également des expéditions contre Subartu (ou Soubartou ou Subartum, Haut-Djézireh, futur pays Hourrites), jusqu’à Urkesh (ou Urkeš ou Tell Mozan). Il se tourna ensuite vers le Sud-est et conquit l’Élam où il plaça un Gouverneur dans sa capitale, Suse, puis il conquit Awan. Il semble même que Naram-Sin se soit enfoncé plus profondément encore dans le plateau Iranien, presque jusqu’à la vallée de l’Indus.
 
   Il soumit Satuni, le Roi des Loulloubis (ou Lullubi ou Lulubi, aujourd’hui le Sharazor dans les plaines du Zagros Iranien). Il restaura l’intégrité de l’Empire et se fit proclamer "Roi des quatre nations". Son règne vit l’arrivée d’un autre danger, les Goutis, originaires du Zagros qui lancèrent plusieurs attaques contre leur grand voisin.
 
   Naram-Sin fut aussi un grand bâtisseur. Outre le palais qu’il se fit bâtir, il reconstruisit les temples. Entre autres, celui d’Inanna à Adab, celui de Shamash à Sippar, celui de Nanna-Suen à Ur. À Akkad, il fit bâtir un temple dédié à Sin et un temple pour lui-même et fit achever la construction de celui dédié à Ishtar. Il aurait encore restauré celui d’Enlil à Nippur. Malgré l’importance et la longueur de son règne, il ne nous est parvenu que peu de représentations de lui. La plus importante est une stèle de grès rose, de 2 m. de hauteur sur une largeur maximale de 1,05 m. Elle se trouve aujourd’hui au musée du Louvre.
 
   Le musée d’Istanbul possède un fragment de stèle en basalte de 55 cm. de hauteur, provenant de Pir-Hussein (ou Pir Hüseyin, au Kurdistan Turc), où l’on voit le Roi de profil, vêtu d’une tunique et coiffé de la tiare conique entrain de tuer des ennemis. On ne connaît pas le nom de son épouse ou de ses épouses, mais Naram-Sin à dix enfant identifiés : dont Sar-Kali-Sarri (ou Shar-Kali-Sharri ou Sarkalisarri) qui lui succéda et ses filles : En-men-ana (ou Enmenana) qui fut Prêtresse de Nanna à Ur ; Shum-Shani (ou Shumshani ou Sumšani) qui fut Prêtresse de Shamash à Sippar et Tutar-Napshum (ou Tuta napšum) qui fut Prêtresse d’Enlil à Nippur.
 

Pour plus de détails sur le souverain voir : La vie de Naram-Sin

 


 

Sceau de Sar-Kali-Sarri

   Shar-Kali-Sharri (ou Šar-kali-šarri ou Shar-Kali-Sharri ou Sarkalisarri ou Sharkalisharri, Schar-kali-scharri “Roi de tous les Rois“, 2218 à 2195 ou 2218 à 2193 ou 2218 à 2192 ou 2217 à 2193 ou 2165 à 2140 ou 2154 à 2129) succéda à son père bien qu’il ait eu un frère aîné, Bin-kali-Sarri (ou Bin-kali-Sharri). Dans sa titulature, “Fils bien-aimé d’Enlil le fort, Roi d’Akkad et des sujets d’Enlil (Roi de tous les Rois)“, il abandonna le titre de “Dieu” inauguré par son père. Cette titulature ne fut pas le reflet de ses années de règne où il perdit une grande partie de ses territoires.
 
   Il passa sa vie en luttes permanentes contre les envahisseurs étrangers. L’Empire fut considérablement affaibli par les attaques des peuples du Zagros, les Loulloubis (ou Lullubi ou Lulubi, aujourd’hui le Sharazor dans les plaines du Zagros Iranien) et les Goutis. Sar-Kali-Sarri conduisit deux campagnes contre ces derniers, qui pillaient les plaines du Tigre.
 
   Il réussit à capturer le Roi Goutis Sarlagab (ou Sarlag, 2198-v.2193) mettant temporairement un terme à leurs saccages. À l’Ouest, les Amorrites, contenus par les conquêtes de Naram-Sin, se révoltèrent, mais il réussit à les repousser. De nombreuses régions et cités profitèrent de cette faiblesse et prirent leur indépendance, comme celle de Mari. Les Élamites mirent le siège devant Akshak (ou Aksak ou Akashak, Mésopotamie du Nord), au Nord d’Akkad.
 
   Ils furent repoussés par Sar-Kali-Sarri mais cela n’empêche pas Puzur-Inshushinak (ou Kutik-In-Shushinak), qui était Gouverneur de Suse, de se déclarer “Puissant Roi d’Awan” et “Maître des Quatre Régions“, qui était le titre que s’était attribué Naram-Sin. Selon Elisabeth Meier Tetlow, Shar-Kali-Sharri épousa Tuta-Shar-Ibbish (ou Tutasharlibish) dont il eut un fils, Dudu qui sera Roi (2189-2168). Il fut incapable d’empêcher la chute de l’Empire d’Akkad et traditionnellement on considère sa mort comme sa fin. Il fut tué lors d’une révolution de palais. Le pays dans l’anarchie, tomba aux mains des Goutis.
 
  Après Shar-Kali-Sharri d’autres souverains montèrent sur le trône d’Akkad (également Roi du Gutium) on en dénombre quatre en 4 ans : Irgigi (ou Igigi ou Igigis, 2195 à 2193), Imi (v.2193), Shulme (ou Šulme ou Su-Mum ou Na-Num ou Yarlagash, v.2193 à 2189), Elulumesh (ou Ilulu ou Silulumesh), ont-ils gouvernés ensemble comme le pensent quelques spécialistes ?. Ce qui est sûr c’est que leur pouvoir fut très faible, ils durent composer avec les Rois des autres états de Basse-Mésopotamie qui reprirent leur indépendance comme à Ourouk ou Lagash.
 


 

Sceau de Sar-Kali-Sarri

    Ce fut avec les deux Rois suivants, le fils de Sar-Kali-Sarri et de son épouse Tuta-Shar-Ibbish, Dudu (2193 à 2175 ou 2189 à 2168 ou 2189 à 2169) et le fils de celui-ci Shu-Turul (ou Shu-Durul, 2168 à 2154) qu’il y eut semble t-il un peu plus de stabilité dans le pays, bien qu’il fut aux mains des Goutis, puisque ces souverains régnèrent plus de 20 ans. Le royaume d’Akkad perdit la plupart des territoires qu’avaient conquis les premiers souverains de la dynastie, notamment du fait de la prise d’indépendance de plusieurs cités. Dudu ne gouverna plus que la cité d’Akkad et ses alentours. Ce Roi est connu par plusieurs inscriptions commémorant ses offrandes faites à des divinités.
 
   Sous Shu-Turul, la capitale, Akkad, déménagea à Ourouk. Son règne n’est connu et attesté lui aussi que par quelques inscriptions commémorant des offrandes faites à des divinités. Il fut le dernier Roi d’Akkad selon la “Liste Royale Sumérienne“. La chute de l’Empire d’Akkad permit aux différentes cités-États de reprendre leur indépendance et la civilisation Sumérienne connut une renaissance, notamment grâce aux villes de Larsa, Isin, OuroukOur-Hegal (ou Utuengal ou Utu-Hegal, 2123-2113) fonda la Ve dynastie et surtout Lagash où son Roi Goudéa (ou Gudea) s’illustra et domina la région. Puis Ur où le Roi Our-Nammou (2112-2095) fonda la IIIe dynastie d’Ur et se proclama Roi du Sumer et de l’Akkad. Cette dynastie d’Ur de grands guerriers reconquit tous les territoires perdus et apporta à la région un siècle de prospérité.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
 
Veronika K.Afanas’eva :
Das sumerische Sargon-epos. Versuch einer interpretation, pp : 237-246, Altorientalische Forschungen 14:2, 1987.

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Les premières civilisations, Peuples et civilisations, Volume 1, ibrairie Felix Alcan, Paris, 1926-1929-1930-1938 – PUF, Paris 1950.

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