| 
 
  
  
Statuette d’un Dieu Hittites non identifié  | 
   
  
L’Asie Mineure, appelée aussi Anatolie, fut au cours de l’histoire, un des
principaux points de contact des civilisations orientales et occidentales. Plusieurs peuples, à diverses périodes,  
laissèrent leurs empruntes sur la région. Un des premiers, les Hattis (ou Hattus) s’y seraient installés vers 2800/2500,
mais ils restent mal connus. La plus ancienne trace aujourd’hui retrouvée sur ce peuple de l’Anatolie centrale, sous le nom de 
« Terre du Hatti« , a été trouvé en 
Mésopotamie dans un document 
Akkadien datant de la période de 
Sargon d’Akkad (2334-2279). 
Ensuite le pays fut envahi, de vers 2300 à vers 2000, par trois peuples, qui parlaient des 
langues Indo-européennes d’une très grande similitude. On retrouve ces peuples dans la littérature Hittite sous le
nom de : Louvite (ou Luwite), Nésite (Hittite) et Palaïte. Puis 
on retrouve mention du Hatti autour de 1900 dans un autre document provenant d’une colonie 
Assyrienne 
de Cappadoce.
  
    La langue « hatti » fut une langue agglutinante ne se rattachant à aucune famille linguistique connue. 
Elle fut parlée en Anatolie semble t-il jusqu’au début du IIe millénaire av.J.C. À l’arrivée des Hittites, elle s’est éteinte 
au profit des langues anatoliennes parlées par les nouveaux arrivants. Elle fut néanmoins utilisée comme langue liturgique 
jusqu’à la chute de l’Empire Hittite, vers 1200.
Les Hittites écrivirent le hatti au moyen de l’écriture cunéiforme.
Certains spécialistes rattachent le hatti aux langues Caucasiennes, telle l’Abkhaze, ou celles du groupe 
Kartvélien. Le hatti partageant avec ces idiomes l’absence de tout genre grammatical et l’usage de préfixes, 
des caractéristiques que toutes les langues altaïques possèdent également.
  
    La région vit donc se développer une civilisation composée de diverses nations, qui vont disparaître avec 
la montée en puissance des 
Hittites, vers 1750/1700, mais où il est difficile aujourd’hui d’y voir la prédominance des Hattis. 
Les premières sources historiques trouvées que nous avons pour la région à cette 
période, sont des tablettes d’archives. Elles furent écrites
au XIXe siècle par des marchands Assyriens,
qui avaient établi des comptoirs en Cappadoce, 
où, à cette époque, les Nésites dominaient le pays. Le Hatti lui, fut un royaume 
de l’Anatolie centrale, situé dans la région de la boucle du Halys et sa capitale fut 
Hattousa (ou Hattusha), la future capitale des 
Hittites. 
Les Hattis, pour faire face aux autres populations locales et garder une 
certaine prépondérance sur la région, s’allièrent au royaume de 
Zalpa (ou Zalpuwa, 
qui n’est pas localisée avec certitude
mais qui devrait se situer sur la côte Sud de la mer Noire, près de l’embouchure du Halys). Il semble que 
l’arrivée des Hittites en Hatti,
avant la grande invasion, s’effectua par des infiltrations progressives qui commencèrent à cette époque. 
     
| 
  
  
  
Guerrier Hittites   | 
   
   Le premier grand royaume 
pré-Hittite avant l’Ancien Empire, fut celui de Kussara (ou 
Kussar ou Kushshar ou Kuššara) dont ses Rois vont batailler avec ceux du Hatti 
pour le contrôle de la région. Cette ville de Kussara, 
dont le site n’a pas encore été retrouvé, est située par certains spécialistes au Sud de la rivière Kizil Irmak
(ou Kızılırmak « Rivière rouge en Turc« , appelée Halys). D’autres la situent plus à l’Est, dans la région de 
l’actuelle Dıvrığı. Massimo Forlanini, l’expert de la géographie de l’ancienne 
Asie Mineure a déclaré 
que Kussara était probablement située au Sud-est de 
Kanesh (ou Kaniš ou Neša ou Kültepe, en 
Cappadoce), probablement au Nord de Luhuzzadia 
(ou Luhuzzantiya), 
entre Hurama et Tegarama (aujourd’hui Gürün, province de Sivas en Turquie). 
   
    Le premier souverain du Hatti dont on ait connaissance est Pamba, 
qui aurait vécu au début du XXIIIe siècle (On trouve aussi vers 2160 ?). Il n’apparait que dans un récit largement 
postérieur à son règne supposé, on ne sait pas s’il a vraiment existé ou bien s’il est un personnage fictif. Son nom 
est mentionné dans un récit de
Naram-Sin 
d’Akkad (2255-2218) concernant une 
bataille contre une alliance de 17 Rois, comprenant entre autres Pamba, Roi du Hatti et Zipani, Roi de 
Kanesh (ou Kaniš 
ou Neša ou Kültepe). Ce texte est la plus ancienne mention connue du peuple Hatti.
  
    Le premier souverain de Kussara dont on ait connaissance est Pithana (ou Pittkhana
ou Pythanas, v.1850 ou v.1800). Il prit la ville de 
Kanesh (ou Kaniš ou Neša ou Kültepe) et soumit son Roi, Warsama, 
fils d’Inar. Sous son impulsion va se déclarer en Anatolie un mouvement d’unification politique de 
nombreuses villes, y compris une grande partie de celles de la  
Cappadoce, qui 
furent pour beaucoup prises militairement 
et unifiées sous un commandement unique. Pithana établit un système archaïque, mais efficace, de vassalité, qui sera le terreau
du futur Empire Hittite. 
Une inscription à son nom a été retrouvée sur une tête de lance mise au jour dans le palais royal. Il semble avoir fait de 
Kanesh sa capitale.
Il fut le premier Roi du Moyen-Orient à prendre le titre de Grand Roi 
(Lugal gal). Finalement, Pithana, grâce à ses opérations militaires victorieuses 
étendit son influence à de nombreuses villes et villages d’Anatolie, au point 
que tous les membres de la future dynastie 
Hittite affirmeront des liens et des 
connexions avec la ville de Kussara.
  
     Anitta (v.1780 à 
v.1750) monta sur le trône de Kussara et 
Kanesh, 
dont il fit sa capitale, et, de là, il poursuivit la politique d’expansion de son père. D’après la légende il le suivait déjà 
sur les champs de bataille à l’âge d’un an. Certains spécialistes avancent qu’il serait un contemporain du Roi 
d’Assyrie, 
Shamshi-Adad I
(ou Samsi-Addu, 1796-1775). D’abord, il se tourna contre le royaume de 
Zalpa (ou Zalpuwa, 
qui n’est pas localisée avec certitude
mais qui devrait se situer sur la côte Sud de la mer Noire, près de l’embouchure du 
Halys), sur la mer Noire, dont le Roi Uhna 
(ou Uḫna) avait jadis dérobé l’idole de la divinité de 
Kanesh. Anitta vainquit le Roi Huzziya 
(ou Ḫuzziya) de 
Zalpa et ramena l’idole à 
Kanesh. 
 Il battit ensuite le Roi du Hatti, Piyushti (ou Piyušti ou Piyusti ou Pijusti), mais apparemment si
Anitta le vaincu dans la bataille, il ne put l’éliminer totalement. Par la suite, Piyushti essaya de reprendre l’avantage sur 
Anitta en attaquant la ville de Shalampa (ou Šalampa). Une nouvelle fois écrasé, il se retira dans sa capitale fortifiée, 
Hattousa (ou Hattush à l’époque), 
dont Anitta fit le siège jusqu’à ce que la famine affaiblisse la ville qui fut prise d’assaut lors d’une nuit. 
 
| 
 
 
  
Dague en bronze d’Anitta – Musée des civilisations 
Anatoliennes, Ankara 
 |    
     Anitta mit fin au royaume de Piyushti en 
détruisant la cité et en semant du sel sur ses ruines pour que plus 
personne ne vienne jamais la repeupler. La cité sera bien évidemment repeuplée plus tard et la malédiction 
d’Anitta sera sans effet. La destruction d’Hattousa a été datée 
archéologiquement par Guido Kryszat autour de l’année 1728 av.J.C ?. Le Roi est l’auteur de « la Proclamation d’Anitta« , 
le plus ancien texte connu écrit en langue Hittite. Il porte sur les événements qui ont mené à la fondation de 
l’Ancien 
Empire Hittite. Une copie plus récente de ce texte existe toujours, qui date du XIVe siècle av.J.C, 
ainsi que trois fragments d’une copie du XIIIe siècle av.J.C. Anitta s’empara ensuite d’autres petits États limitrophes du 
sien. On sait que le Roi de Purushanda (ou Burushattum ou Purušḫanda ou 
Purušḫattum ou Paršuḫanda), que l’on ne situe pas exactement, 
pour certains spécialistes peut-être le site d’Acemhöyük (18 km. au Nord-ouest de la ville moderne d’Aksaray, Turquie) lui rendit hommage et lui offrit 
en cadeau un sceptre et un trône. 
  
    Après Anitta la suite de l’histoire de ce royaume de Kussara nous est inconnue. Ce qui est sûr c’est que son 
existence fut très courte. On a connaissance d’un hypothétique Roi Tudhaliya (ou Tudhalia ou Touthalija 
ou Duhalijas), non documenté, ce qui fait que l’on ne sait pas ses liens avec Anitta. Certains spécialistes avancent 
qu’il fut l’arrière-grand-père d’Hattousili I ?. Puis monta sur le trône son fils, un nommé 
Pusarrumas (ou PU-Sarruma ou PU-LUGAL-ma ou mPU-Sar(RU)-ma ou Hišmi-Šarruma, v.1700) dont on ne sait rien non 
plus. La conjecture sur son nom a été transmise par Emil Forrer et n’est pas communément admise.
Pusarrumas serait donc le grand-père d’Hattousili I, le père d’un nommé Papahdilmah et le beau-père de 
Labarna I. On ne sait 
pratiquement rien de sa vie lors de cette période assez sombre du royaume. Sauf que son fils se retourna 
contre lui, de sorte que, pendant qu’il résidait dans la ville Shanahwitta (ou Sanahuita ou Sanahwitta ou Šanahwitta), il nomma son gendre 
Labarna I comme son successeur. Cependant, Papahdilmah avait encore des soutiens parmi la cour. 
  
 
| 
 
  
Sphinx de Tell Alaf (Syrie)  | 
   
   Le royaume de Kussara se termina avec 
la destruction de Kanesh, pour certains spécialistes peut-être même sous le 
règne d’Anitta, puisque Pusarrumas résidait à Shanahwitta, soit par le royaume 
de Zalpa (ou Zalpuwa), soit par celui des 
Hourrites.
De cette civilisation, il nous reste quelques objets en bronze, en argent et en or qui symbolisent des Dieux, provenant des 
tombes d’Alaca Hüyük (Centre de l’Anatolie). Le fait que 
Hattousili I, fondateur de 
l’Ancien Empire Hittite, se prétendit descendant des Rois de Kussara, 
confirme que ce royaume fut un précurseur du grand Empire 
Hittite qui suivit.
  
    Plusieurs hypothèses sont avancées concernant l’origine des Hittites. L’archéologie atteste qu’ils sont issus 
du deuxième mouvement de populations, vers 2300/2200, qui se fit des Balkans vers l’Anatolie. Ils parlaient le Nésite
(ou Nesili) et s’installèrent en territoire Hatti, dans la boucle du fleuve Halys. Selon l’Ancien Testament, ou ils sont nommés
"Héthéens" ou "Hittim" (Fils de Heth), ils auraient peuplé les hauteurs du pays de 
Canaan au temps 
d’Abraham.
Certains spécialistes affirment que les Hittites sont des autochtones de l’Asie Mineure, descendant des cultures de Çatal 
Hüyük ?. Le débat reste ouvert. Quoiqu’il en soit, ils se mêlèrent d’abord à la 
population Hatti, puis prirent de l’importance au point de les combattre. 
Lorsqu’ils eurent conquis la région du Hatti, les souverains 
Hittites prirent le titre de "Grand
Roi du Hatti" et ils fondèrent une confédération de royaumes qui finit par dépendre du Roi 
d’Hattousa.
On divise traditionnellement l’histoire des Hittites en trois grandes époques : 
l’Ancien Empire, la
Période Intermédiaire (ou royaume du Hatta) et le 
Nouvel Empire.
     
  
  
 
Bibliographie 
     Pour 
d’autres détails sur la période voir les ouvrages de : 
   
 Birgit Brandau et Hartmut Schickert :
 – Hethiter : Die unbekannte weltmacht, Piper, München, 2001-2003.  
 
Georges Contenau :
 – Éléments de bibliographie hittite, Library Binding, 1922.
 – La civilisation des Hittites et des Hourrites du Mitanni, Éditeur inconnu, 1934 – Éditions d’Aujourd’hui, Paris, 1983.
 Marc Desti :
 – Les civilisations anatoliennes, 
PUF, Paris, 1998.   
 Massimo Forlanini et Gian Maria Di Nocera :
 – Anatolia, La prima metà del II millennio A.C., 
Università degli Studi di Roma La Sapienza, Dipartimento di Scienze Storiche, Archeologiche e Antropologiche dell’Antichità,
Roma, 1992. 
 Jacques Freu :
 – Hittites et Achéens : données nouvelles concernant le
pays d’Ahhiyawa, Centre de recherches comparatives sur les langues de la Méditerranée ancienne 11,
Université de Nice-Sophia Antipolis, Nice, 1990.
 
John Garstang :
 – The land of the Hittites, Constable and Company Ltd., London, 1910. 
 Jörg Klinger :
 – Die Hethiter, C.H.Beck, München, 2007-2012. 
 Isabelle Klock-Fontanille :
 – Les Hittites, 
PUF, Paris, 1995.
 Guido Kryszat :
 – Herrscher, kult und kulttradition in Anatolien nach den quellen aus den altassyrischen handelskolonien
Teil 3/1 : Grundlagen für eine neue rekonstruktion der geschichte Anatoliens und der Assyrischen handelskolonien in 
spätaltassyrischer zeit, (AOF) Altorientalische Forschungen 35, N°2, 2008.
 James Galloway Macqueen :
 – The Hittites : And their contemporaries in Asia Minor (Ancient Peoples and Places), 
Thames & Hudson, Revised and enlarged edition, Septembre 1996.
 
Claude Vandersleyen, René Lebrun et 
Claude Obsomer :
 – L’Égypte et le Hatti au 2e millénaire av.J.C, Collection : Histoire et 
institutions, UCL Institut Orientaliste, 1998/1999.
 
 |