Origines
L’Assyrie fut à l’origine (vers 1800 av.J.C) une région du Haut-Tigre, du nom
de sa capitale, la cité antique d’Assur.
À la fin du troisième millénaire ce territoire fut colonisé par une population
sémitiques
Amorrites. Du XXIe au XIVe siècle, l’Assyrie resta à un stade archaïque, elle ne possédait qu’une ville,
Assur, qui fut gouvernée par un Régent du Dieu Assur.
Cette période nous est surtout connue par une importante documentation en cunéiforme retrouvée dans la ville de
Kanesh
(ou Kültepe), haut lieu des
Hittites en Cappadoce.
Elle fut constituée par la correspondance des marchands d’Assur
qui y avaient établi un comptoir commercial. Plus tard, du IXe au VIIe siècle, en tant que nation et Empire, l’Assyrie vint à contrôler tous le
"Croissant fertile", l’Égypte et la plus grande partie de
l’Anatolie.
À son apogée elle s’étendait sur quatre pays actuels : Syrie, Turquie, Iran et
Irak. Les noms : Assyrie et Assyrien, sont issu du nom ancien Assur.
L’histoire
L’Assyrie était déjà habitée pendant le paléolithique, comme en témoignent
les recherches faites sur quelques-uns des crânes d’homme de Neandertal retrouvés. L’un des plus grands sites du Néolithique
de la région, Tell Hassuna, fut le centre de la culture de Has. La région avait à l’origine le nom de
la cité-État d’Assur.
Certains spécialistes pensent qu’en fait, probablement les premières communautés agricoles sédentaires apparurent
autour du VIe millénaire. Elles cultivaient l’orge et le blé et pratiquaient l’élevage des moutons, des bovins et des porcs.
Autour du IIIe millénaire, l’Assyrie, comme toute la région Mésopotamienne, se trouva sous l’influence de la puissante
civilisation Sumérienne, qui pendant une courte période
maîtrisa cette partie de territoire, en particulier lors de la période de l’Empire
d’Akkad (2334-2142) et
au moment de la IIIe dynastie d’Ur (2113-2004).
Plus tard, vers le début IIe millénaire, le territoire fut envahi par les peuples sémitiques
Amorrites, à partir de ce moment, se développa
véritablement la civilisation Assyrienne, d’abord grâce à des échanges commerciaux à partir de sa ville principale.
L’Assyrie s’enrichit du XXe au XVIIIe siècle grâce au commerce des métaux précieux avec
l’Anatolie
centrale, puis elle traversa des âges sombres du XVIIIe au XVe siècle.
Tablette en écriture Assyrienne
|
Vers 1800, elle tomba sous la coupe du Roi
Amorrite
d’Ekallāté (ou Ekallatum)
Shamshi-Adad I (ou Samsi-Addu, 1814-1775),
puis sous celle du Roi de Babylone,
Hammourabi (1792-1750).
Elle retrouva un temps son indépendance avant d’être soumise par les Rois
Hourrites du
Mitanni, pour enfin devenir une
grande puissance à partir du XIVe siècle.
L’Assyrie connut sa première expansion lorsque son Roi
Assur-Uballit I (1366-1330) se libéra de la
domination du Mitanni et constitua
un puissant Empire rivalisant avec celui de
Babylone, ou celui des
Hittites.
On distingue deux Empires Assyriens. Ce Premier Empire du XIVe à vers 1000 fut
une première période qui connut son apogée sous les Empereurs
Salmanasar I (ou Salmanazar, 1275-1245) et
Toukoulti-Ninourta I (ou Tukulti-Ninurta, 1245-1208),
avant qu’il ne périclite face à l’invasion
Araméenne.
Lors de cette invasion, les Assyriens, bien que considérablement affaiblie, réussirent à garder le pouvoir en Assyrie même, qui
constitua le point de départ d’une reconquête ouvrant un Second Empire du IXe au VIIe siècle.
À partir de
Téglath-Phalasar
III (745-727), les Empereurs Assyriens restructurèrent leur Empire, qui connut alors une expansion sans précédent.
Sous les souverains, Sargon II (722-705),
Sennachérib (705-681) et
Assurbanipal (ou Assur-Banapliou, 669-631
ou 626),
entre autres, les frontières de l’Empire furent repoussées : Au Nord jusqu’en
Asie Mineure,
à l’Ouest en Égypte et à l’Est en
Élam.
Bien que paraissant invincible cet Empire s’effondra après la mort
d’Assurbanipal sous les coups des
Néo-Babyloniens et des
Mèdes, qui
écrasèrent l’Empire Assyrien après de longues années de guerre, entre 625 et 609.
On trouve également trois classifications
faite par les spécialistes :
▪ La
période paléo-Assyrienne de vers 2400 jusqu’au XVe siècle,
▪ La
période médio-Assyrienne ou premier Empire d’Assur, de 1392 à 912,
▪ La
période néo-Assyrienne ou second Empire Assyrien de 912 à 609.
Représentation de la tenue Assyrienne –
Photo avant retouche :
Wikipedia.org
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La cité-État d’Assur –
vers 2400 à vers 1800
Assur (ou Ashour ou Ashur ou Assour, en
Assyrien : Aššur, en
Akkadien : Aššūrāyu, en
Araméen :
אתור / ܐ ܬ ܘ ܪ
Aṯûr, en
Hébreu :
אשור Aššûr, en arabe : آشور Asur) fut une
cité-État dont on sait finalement peu de choses sur sa population nomade qui fut à l’origine
du peuple Assyrien. Un document donne des informations sur les listes royales qui énumèrent dix-sept Rois nomades,
dont quinze portent des noms sémitiques de style
Akkadiens qui constituent la première partie de la Ière dynastie.
Selon les traditions Judéo-chrétiennes, la ville fut fondée par Ashur le fils de Shem, qui devint le Dieu protecteur
de la cité. Georges le Syncelle (ou Georgius Syncellus, chroniqueur et ecclésiastique Byzantin, mort après 810),
dans son Chronographia, cite un fragment de Julius Africanus (v. 160/180 – v. 240), qui date sa fondation à 2284.
L’historien Romain Velleius Paterculus (v.19 av.J.C– v.31 ap.J.C), citant
Aemilius Sura, déclare qu’elle fut fondée 1995 ans avant que
Philippe V
(221-179) de Macédoine fut défait en 197 à
la
Bataille de Cynocéphales par les Romains. La somme est donc de 197 + 1995 = 2192 pour la fondation de la ville.
Diodore de Sicile (ou Diodorus Siculus ou Diódôros,
historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30)
a enregistré une nouvelle de Ctésias de
Cnide (Médecin
Grec au service
d’Artaxerxès II, historien de la Perse
et de l’Inde, mort après 398 av.J.C), qui date la fondation 1306 années avant 884/883 (La date de début du règne
d’Assur-Nasirpal II (ou Assurnasirpal, 884-859),
la somme est donc de 883 + 1306 = 2189. La Chronique d’Eusèbe de Césarée (Écrivain, théologien et apologète Chrétien,
v.265-339) fournit encore une autre date qu’il situe avec l’arrivée au pouvoir de Ninus (Le fondateur éponyme de
Ninive), en 2057, mais la traduction
Arménienne de la
Chronique met ce chiffre à 2116.
Une autre tradition classique, trouvée dans les Excerpta Latina Barbari
(ou Extraits Latins d’un barbare ou Excerpta Barbari), chronique universelle en Latin conservée dans un manuscrit
établit en Gaule vers le début du VIIIe siècle, qui est la traduction d’un original
Grec datant de
la fin du Ve ou du début du VIe siècle, donne la fondation par le Roi légendaire
Belus (ou Bélos, père de Ninus) en 2206.
L’archéologie révèle que le site de la cité fut
occupé dans le milieu du IIIe millénaire, dès la période Obeïd. Les plus vieux
vestiges de la ville furent mis au jour dans les fondations du temple d’Ishtar,
ainsi que dans l’ancien palais. Pendant longtemps, l’Assyrie se réduisit à une campagne qui portait le nom
d’Assur. La culture Assyrienne fut d’abord comprise dans
la sphère d’influence Sumérienne, comme semble
l’indiquer des statuettes retrouvées, mais rien ne prouve la présence du
Sumer dans cette région. La cité
d’Assur, fut
en 2330 intégrée à l’Empire
Mésopotamien du Grand
Sargon d’Akkad (2334-2279). Assur connut ensuite une période de pauvreté, probablement qu’elle fut envahie par les
Goutis, puis elle fut contrôlée par la IIIe dynastie
d’Ur (v.2113-2004).
Ce fut vers 2100 que les "Assyriens" s’installèrent à
Assur.
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Pour plus de détails sur la ville voir :
Assur |
Bas-relief montrant une
attaque Assyrienne d’une ville avec des archers et un bélier monté sur roues –
Palais Nord-ouest – Nimrud – 865-860 |
La langue et l’écriture
Les habitants de l’Assyrie antique utilisèrent dans un premier temps un dialecte
sémitique très proche du Babylonien (Une variante de
l’Akkadien) écrit en cunéiforme.
Les premières inscriptions, appelées OA (Old Assyrien), furent réalisés à la
période paléo-Assyrienne. À la période
néo-Assyrienne (ou Second Empire Assyrien, 912-609) ce fut
l’Araméen qui devint de plus
en plus la langue commune et il supplanta
l’Akkadien.
Ce fait semble être du en grande partie aux déportations massives menées par les souverains Assyriens où de nombreuses populations
de langue Araméenne, conquises
par les Assyriens, furent transférées dans d’autres parties de l’Empire. Les anciens Assyriens utilisèrent aussi la langue
Sumérienne dans leur littérature
et dans la liturgie, bien qu’à la période
médio-Assyrienne (ou Premier Empire, 1392-912) ce fut
l’Akkadien qui devint la principale langue littéraire.
La destruction totale des capitales
Assyriennes de Ninive et
Assur
par les Mèdes et les
Babyloniens anéantit énormément des écrits ainsi que l’élite
bilingue qui aurait pu être nécessaire à sa reconstruction. Au VIe siècle, une grande partie de la population Assyrienne qui
survécut, utilisa l’Araméen
et non l’écriture cunéiforme Akkadienne
qui avec le temps ne fut plus utilisée par les Assyriens.
Avec la montée de la Chrétienté Syriaque,
l’Araméen connut une
renaissance en tant que langue classique lors de la période du IIe au VIII siècle ap.J.C et les Assyriens modernes continuent
à parler des dialectes néo-Araméens.
La découverte de l’Assyrie commença par les fouilles à
Ninive, en 1845, qui révélèrent la bibliothèque
d’Assurnasirpal II (ou Ashurnasirpal, 884-859).
Le déchiffrement de documents en écritures cunéiformes fut une tâche formidable qui prit plus d’une décennie, mais en 1857,
la Royal Asiatic Society arriva à ses fins et la lecture en est maintenant possible.
L’assyriologie a depuis réussi à reconstituer les morceaux anciennement oubliés
de l’histoire de la Mésopotamie.
Bas-relief montrant le
transport de cèdres du Liban – VIIIe siècle |
Les arts et la
science
L‘art Assyrien préservé jusqu’à nos jours date essentiellement de la période
néo-Assyrienne (ou Second Empire Assyrien, 912-609).
Il est surtout manifesté par les bas-reliefs, retrouvés en grande quantité dans les palais royaux. En effet beaucoup
de ces bas-reliefs furent découverts dans les palais de
Nimrud (ou Kalkhû) et Dûr-Sharrukîn (ou Khorsabad).
Ceux de la capitale Assyrienne de
Dûr-Sharrukîn, montrent le
transport de cèdres du Liban (VIIIe siècle). On en trouve aussi qui dépeignent des scènes de guerre et de victoires militaires,
où les sculpteurs représentaient le déroulement des nombreuses batailles et le châtiment qu’encourrait les opposants
à l’autorité Assyrienne.
Ils rajoutaient parfois des inscriptions expliquant ce qui était représenté. D’autres bas-relief
détaillent des villages entiers avec précision ou encore l’Empereur avec différentes déités ou conduisant les
cérémonies religieuses. Certains sont consacrés aux constructions de monuments, de jardins ou représentent des scènes
de banquet. Ils avaient pour but de montrer la puissance de l’Empereur et étaient généralement fait à des fins de propagande.
Ces reliefs de pierre ornaient les murs des palais royaux où les étrangers étaient reçus par le souverain. Une rare
découverte de plaques de métal appartenant à des portes en bois fut faite à
Imgur-Enlil (ou Balawat, à 27 kilomètres au Sud-est de l’actuelle Mossoul).
La sculpture Assyrienne attint son plus haut niveau de raffinement à la période
néo-Assyrienne.
On peut observer l’évolution artistique des sculpteurs entre le palais
d’Assur-Nasirpal II (ou Ashurnasirpal, 884-859)
à Nimrud (ou Kalkhû) et ceux
de Sennachérib (705-681)
et d’Assurbanipal (ou
Assur-Banapliou, 669-631 ou 669-626) à Ninive,
qui constituent l’apogée de l’art des bas-reliefs et sont impressionnants de réalisme.
Les bas-reliefs des palais Assyriens étaient sculptés sur des orthostates, de grandes pierres placées contre
les murs du bâtiment. Un exemple frappant est le taureau ailé Lamassu (ou Shedu) qui garde l’entrée de la cour du souverain
contre les démons. CW.Ceram indique (dans The march of archaeology lamassi) que ces gardiens étaient habituellement sculptés
avec cinq pattes de sorte que quatre pattes étaient toujours visibles et étaient constamment présentés dans leur profil. Les
sculptures ont été apotropaïques (Qui éloigne le mauvais sort) et étaient destinées à conjurer le mal.
Taureau androcéphale (Shedu) de Dûr-Sharrukîn – Musée du Louvre
|
Les bas-reliefs des palais étaient peints. On a retrouvé quelques exemples de murs peints à
Assur et à
Nimrud (ou Kalkhû). Mais
la plus impressionnante série de peintures Assyriennes fut mise au jour dans les années 1930, dans le palais de Til-Barsip.
Le style et les sujets étaient les mêmes que ceux des bas-reliefs des grands palais. Habituellement les œuvres en pierres
précieuses et métaux ne survivent pas ou peu aux ravages du temps, mais nous avons la chance d’avoir quelques belles pièces
de bijoux Assyriens. Ils ont été trouvés dans des tombes royales à
Nimrud. De nombreux objets en ivoire sculptés
(Boîtes à fard, éléments de mobilier, plaquettes décoratives etc…) ont été retrouvés aussi dans les grandes
capitales, surtout à Nimrud.
Ce sont sans doute parmi les plus belles œuvres d’art retrouvées sur ces sites.
Un morceau de cristal de roche, aujourd’hui au British Museum, déterré par Austen Henry Layard, en 1850,
dans le palais de Nimrud (ou Kalkhû) apporte
énormément de discussions sur sa nature parmi les spécialistes. Une petite minorité pense qu’il est la preuve de l’existence
d’anciens télescopes, ce qui pourrait expliquer la grande précision de l’astronomie Assyrienne. D’autres suggestions comprennent
son utilisation comme une loupe pour les bijoutiers, ou comme des incrustations de décor de meubles. Le débat
reste ouvert…
La société
Structure de l’État
La capitale
Assyrienne sera d’abord la ville d’Assur,
puis en 879, celle de Nimrud (ou Kalkhû)
et en 745, Ninive, sur le Tigre.
L’État était basé sur une aristocratie guerrière qui possédait la plupart des
terres. Le reste de la population était divisé entre les agriculteurs et les
artisans qui avaient une vie misérable, privés de tous les droits. La société
Assyrienne était compartimentée en deux groupes : Les hommes libres et les non-libres. Des
divisions existaient au sein de ces deux ensembles. Les hommes libres étaient
composés aussi de deux groupes.
Les esclaves étaient également un groupe
hétérogène. On trouvait des esclaves domestiques des artisans, des esclaves des
grands domaines agricoles et enfin ceux chargés des grands travaux
d’aménagements pour le compte de l’Empereur. La justice avait une part
importante dans l’Empire. De nombreux membres de l’administration Assyrienne
disposaient de prérogatives judiciaires. Le premier juge du royaume était le
souverain, qui était le maître absolu et à qui on avait recours dans les affaires les plus graves.
Selon
Hérodote (Historien
Grec, v.484-v.425, Les histoires, I, 199.),
les femmes Assyriennes ne disposaient pas dans la société des mêmes droits que les hommes et étaient traitées comme des esclaves,
par leur mari, ce n’était certainement pas la conception de la famille que nous avons aujourd’hui. Elle pratiquait également la
prostitution sacrée. Chaque femme, avant de devenir une femme, devait aller au temple d’Ishtar et, selon le rituel, attendait
qu’un étranger leur offre une pièce de monnaie et prenne leur virginité.
“Chaque femme dans ce pays devait s’asseoir dans le temple et faire l’amour avec un étranger…. La plupart se comportaient
comme suit : Dans l’enceinte sacrée d’Ishtar elles s’asseyaient en cercle….
Les étrangers passaient entre elles et faisaient leur choix. Une femme assise là ne pouvait pas rentrer chez elle avant
qu’un étranger n’ait jeté dans son giron de l’argent et ne lui ait fait l’amour dans le temple..”.
Dieu Adad |
En général,
les autorités municipales, dont le conseil de la ville (bīt ālim ou bīt līmin)
et le Maire (limmu), gardaient le rôle judiciaire le plus important. Le conseil avait également autorité sur le droit de douane
sur les marchandises exportées d’Assyrie, elles devaient porter le sceau de la ville et le Maire était
également chargé de la collecte des impôts. Dans d’autres cas complexes, on pouvait aussi
s’en remettre directement à la décision des Dieux par le biais de
l’ordalie (Aussi appelé jugement de Dieu). À l’époque paléo-Assyrienne, on connaît essentiellement des affaires de litiges
commerciaux entre les marchands.
Certains membres de l’administration royale pouvaient aussi procéder à des jugements. Avec
le temps, le personnel judiciaire s’étoffa avec l’arrivée d’avoués et d’accusateurs (Sortes de Procureurs au
service du souverain). Un code des lois Assyriennes fut rédigé sous le règne de
Téglath-Phalasar I (1116-1077).
Il s’agit en fait d’une compilation d’anciennes décisions prises par des souverains précédents, rangées par catégorie
(Esclave, succession, mariage, titre de propriété etc…). Ces jugements apparaissent plus rudes que ceux des
autres régions de Mésopotamie.
Économie
La trésorerie
Assyrienne utilisait principalement de l’argent et de l’étain extrait en
Anatolie.
L’exportation de l’or à partir de la ville d’Assur
était strictement interdite. Cuivre, argent et or furent donc importés
d’Anatolie, où un vaste système
de colonies commerciales (Karu) fonctionnait, la plus connue fut
Kanesh (Ville de
Cappadoce au Nord de Kayseri,
identifiée aujourd’hui au site de Kültepe). L’étain, qui était négocié en Assyrie, venait d’Orient, probablement
à partir de la région de l’Ouzbékistan moderne.
L’industrie textile Assyrienne était importante. Lors de l’Empire
Assyrien, une grande partie fut centralisée à
Ur,
Larsa et
Mari, où les
textiles furent produits sous la supervision d’un temple ou de l’administration royale, mais il y avait
également des textiles, en particulier ceux de qualité plus fine, qui étaient importés de
Babylonie. L’industrie de la laine d’exportation était
partiellement traitée par les femmes des marchands et leurs esclaves. Certaines laines étaient importées
d’Anatolie,
car celles produites en Assyrie même n’étaient pas assez importantes et de ce fait, trop chères.
La religion
La religion Assyrienne
reprit les aspects traditionnels de la religion Mésopotamienne (En grande partie
su Sumer
et de l’Akkad). La divinité principale
de l’Assyrie était le Dieu Assur, Roi des Dieux et Divinité éponyme de la ville, où se trouvait son grand temple, l’Esharra.
Cette religion survécut jusqu’à son déclin progressif dans le sillage du Christianisme entre le Ier et le Xe siècles ap.J.C.
Assur était le Dieu de la force et de la violence, qui protégeait l’armée dans la bataille, il était alors un Dieu guerrier.
Dans la théologie Assyrienne, il était le véritable maître du royaume et le souverains n’était que son serviteur et son
Grand-prêtre.
C’est le Dieu qui lui ordonnait ce qu’il devait faire et le Roi ou l’Empereur devait lui rendre des comptes.
D’ou les rapports de campagnes que l’on a retrouvé qui lui furent adressés.
Les plus célèbres sont ceux de la huitième campagne de
Sargon II (La
troisième sur l’Ourartou)
en 714, aujourd’hui au musée du Louvre.
Sargon II y justifie son pillage des lieux saints de
l’Ourartou
et y expose comment après avoir envahit une partie du territoire, il récupéra un
important butin : Une tonne d’or, cinq tonnes d’argent et des milliers d’objets.
Bas-relief médio-Assyrien représentant le Dieu Assur nourrissant deux
caprins, mis au jour à Assur – Vorderasiatisches Museum – Berlin |
Sur le modèle de ce qui se passait à Babylone
pour le Dieu Marduk, le clergé d’Assur fit du Dieu Assur
le Roi des Dieux. Certains spécialistes affirment qu’Assur fut représenté comme un disque solaire, un symbole qui apparaît souvent
dans l’iconographie Assyrienne. Toutefois, des preuves semblent indiquer que le disque solaire représentait plutôt, comme cela
semble plus évident, le Dieu-Soleil Shamash. Parmi les autres divinités importantes on trouvait également :
▪ Adad (ou Addu pour les
Amorrites, Teshub pour les
Hourrites et Hadad pour les
Araméens),
Dieu des phénomènes célestes et de l’Orage. Il occupait une place importante dans l’Empire.
Il disposait de lieux de culte dans des centres religieux secondaires comme Kurba’il, Kilizi et aussi Guzana.
▪ Anu (ou An en Sumérien),
Dieu du ciel, de la végétation ainsi que de la pluie. Il était le père de tous les Dieux.
▪ Dagan, Dieu des semences et de l’agriculture. Très tardivement dans son histoire, à partir du
IVe siècle ap.J.C., on le trouve représenté sous la forme d’un poisson.
▪ Enlil (ou Ellil en
Akkadien), fut peut-être à l’origine une divinité liée
au vent. C’est lui qui par ses décisions attribuait la suprématie aux Rois humains, qui lui accordaient donc une place de choix
dans leurs offrandes et leurs inscriptions commémoratives.
▪ Ishtar, Déesse de l’amour et de la guerre, qui disposait de deux grands
lieux de culte à Ninive et à Arbèles,
dont le temple fut à l’époque des Sargonides un lieu où résidaient de nombreuses Prophétesses. Elle fut
vénérée jusque chez les
Hittites.
▪ Keret, demi-Dieux qui fut crédité de la fondation de la ville de Habur. Sa fonction était
de protéger les cultures. Il avait pour épouse une vierge, Hurriya.
▪ Nabû, Dieu du savoir et de l’écriture. Il occupa une place croissante parmi les
élites Assyriennes. Il disposait d’un grand temple et d’une ziggurat à
Dûr-Sharrukîn.
▪ Ninourta (ou Ninurta), Dieu de la fertilité, de l’irrigation, du labour
et du vent du Sud à qui est dédié la ziggurat de
Nimrud (ou
Kalkhû). Il fut souvent représenté tenant un arc et une flèche et
accompagné d’un lion (figure allégorique du chasseur).
▪ Nergal, en
Sumérien, son nom signifie “Maître de la Grande
Ville“, c’est-à-dire des Enfers. Il semble cependant qu’il s’agisse d’une divinité
Akkadienne, car à l’époque
Sumérienne, la
Déesse des Enfers était Ereshkigal.
▪ Ninlil (ou Mullissu), divinité
Sumérienne. Son nom,
nin-líl, “Dame du Vent”, est le pendant féminin de celui d’Enlil, son époux divin. Peut-être était-elle à l’origine
la Déesse Sud, le nom de Ninlil lui ayant été donné quand elle fut indissociable d’Enlil, mais il est également possible que
Ninlil et Sud furent assimilées l’une à l’autre sans être à l’origine la même divinité.
▪ Shamash (ou šamaš) fut le nom
Akkadien du Dieu-Soleil. Il correspond au Dieu
Sumérien Utu. Il occupait une position secondaire
dans la hiérarchie divine par rapport au Dieu Lune Sin, considéré comme son père.
▪ Sin (ou Sîn ou Sî), divinité personnifiant la Lune. Comme la plupart des autres Dieux son nom
correspond à la forme
Akkadienne, tandis qu’en
Sumérien, il était connu sous les noms Nanna(r)
ou Su’en (d’où dérive sans doute le nom Akkadien).
▪ Tammuz (en
Babylonien, ou Dumuzi en
Sumérien) fut le Dieu-pasteur de la fertilité.
C’était un berger-Roi uni à Ishtar dans un très ancien rite de mariage sacré.
▪ Zababa, Dieu guerrier, divinité tutélaire de la ville de
Kish. etc…
Les Assyriens sont aujourd’hui exclusivement Chrétiens, plus précisément près des églises : Assyrienne d’Orient,
Catholique Chaldéenne, l’ancienne église d’Orient et les églises Syriaques Orthodoxes.
Emplacement des principales
villes
|
Les villes Assyriennes
Les principales villes Assyriennes furent :
▪ Arbèles (ou Erbil Erbil ou Hewlêr en Kurde)
qui se situe dans le Kurdistan actuel au Nord de l’Irak. Pas très loin
Alexandre le Grand (336-323) y vainquit le Roi
Perse
Darius III
le 01 Octobre 331 av.J.C (Bataille
de Gaugamèles) et s’empara du trésor
des Rois Achéménides.
▪
Assur (ou Ashour ou Ashur ou Assour, en
Assyrien : Aššur), qui
se situe au Sud de Mossoul (environ 100 Km), sur la rive
Ouest du Tigre, au Nord du confluent de la rivière Petit Zab et aujourd’hui identifiée au site de Qat’at
Chergat (ou Qalaat Sherqat). La ville fut l’une des capitales.
▪ Dûr-Katlimmu qui est identifiée au site de Tell Sheikh Hamad (en arabe :
تل الشيخ حمد) en Syrie occidentale,
sur le cours bas de la rivière Khābūr (ou Khabur).
▪
Dûr-Sharrukîn
(ou Dur-Sharrukin "La forteresse de Sargon" ou Dour-Sharroukên)
qui est identifiée au site de l’actuelle
Khorsabad en Irak, à 15 km au Nord-est de Mossoul. La ville fut l’une des capitales.
▪ Hadatu (ou Hadatou), qui est identifiée au site d’Arslan Tash (ou Arslan Taş)
situé au Nord de la Syrie, dont le nom signifie en Turc “Pierre au lion“. Les fouilles se sont concentrées sur
le palais, qui daterait du règne de
Teglath-Phalasar III (745-727).
▪ Harbe qui est identifiée au site de Tell Chuera dans le
Haut-Djézireh, en Syrie dans la province de Ar-Raqqa. Le site fut réoccupé dans la seconde moitié du IIe millénaire,
à la période du royaume du
Mitanni.
Puis il devint un petit centre administratif du royaume Assyrien.
▪ Imgur-Enlil qui est identifiée au site de Balawat au Nord de l’Irak, à l’Est de
Mossoul. La ville fut reconstruite par
Assurnasirpal II (884-859), puis
Salmanazar III (859-824),
elle couvrait alors environ 64 hectares enclos dans de murailles.
▪ Kar-Toukoulti-Ninourta (ou Kar-Tukulti-Ninurta “Fort de
Toukoulti-Ninourta“), qui est identifiée au site
de Tulûl al’Aqar (ou Tulul al-‘Aqar), à 3 km au Nord
d’Assur, sur la rive droite du Tigre.
▪ Ninive (ou
Nineveh, en Akkadien)
qui se situait sur la rive Est (Gauche) du Tigre, au confluant du Khoser (ou Khosr, Koussour aujourd’hui) à proximité de la
ville moderne de Mossoul. Les sites de la cité, connus sous le nom de Kourjaindjik (Kuyunjik ou Quyunjik) et
Nabī Yūnus, sont situés dans la plaine et couvre une surface de 730 ha.
▪
Nimrud (ou Nemrod
ou Nimrod ou Kalkhû ou Kalkhu ou Kalhu, forme ancienne : Kalwakhum ou Kalakh dans l’Ancien Testament) qui
est située au Sud du Tigre, à 35 km de Ninive.
Elle contrôlait le Zab supérieur et le Tigre.
▪ Qattara qui est
identifiée au site de Tell Rimah, situé au Nord-est du Jebel Sinjar, à une soixantaine de kilomètres à l’Ouest de Mossoul.
▪ Shibaniba qui est identifiée au site de Tell Billa dans le
Nord de l’Iraq actuel, à quelques kilomètres
au Nord-est de Ninive.
▪ Til-Barsip qui est identifiée au site de Tell Ahmar en Syrie actuelle, sur la rive
gauche de l’Euphrate à 22 km au Sud de
Karkemish.
Statue d’un gardien de
porte du Palais Nord-est de Nimrud – British Museum
|
Les palais Assyriens
En termes de construction, le plus ancien palais Assyrien est le
"Vieux Palais" d’Assur, érigé à l’époque
paléo-Assyrienne. À celle médio-Assyrienne,
Toukoulti-Ninourta I fit construire à
Assur le "Nouveau Palais", situé dans
l’angle Nord-ouest de la citadelle. Il n’a pas pu à ce jour être fouillé, mais on sait par les textes qu’il s’agit d’un ouvrage
précurseur des grands palais royaux de l’époque néo-Assyrienne. Le premier grand palais royal de cette dernière époque fut bâti
à Nimrud (ou Kalkhû) par
Assur-Nasirpal II (884-859).
À sa suite, d’autres souverains construisirent ou restaurèrent des palais dans la citadelle de cette ville :
Adad-Nirâri III (810-782),
Téglath-Phalasar III (745-727),
Sargon II (722-705) et
Assarhaddon (681-669).
Sargon II construisit aussi un grand palais dans sa
capitale, Dûr-Sharrukîn ("La forteresse de
Sargon" actuelle Khorsabad en Irak). L’importance de cet édifice fut dépassée par le "Grand Palais
Nord-est" de Sennachérib (705-681) à
Ninive.
Assurbanipal (ou Assur-Banapliou, 669-631 ou 669-626)
fit à son tour restaurer un palais à l’angle opposé de la citadelle de
Ninive. Un autre palais dit "palais de province" fut retrouvé à Til-Barsip, dans la
région du fleuve Khābūr (ou Habur, actuelle Haut Djézireh).
Les palais royaux Assyriens suivirent tous un même plan. On entrait par une porte monumentale qui donnait
sur une première cour autour de laquelle s’organisait l’espace public du palais (babānu) avec les magasins,
les ateliers, l’administration palatiale. La salle du trône séparait cette zone de l’espace privé (bītānu)
et comprenait les appartements royaux et le harem. La décoration des palais royaux consistait principalement de bas-reliefs
sculptés sur des orthostates (Voir ci-dessus, Art Assyrien). À Til-Barsip, on leur avait substitué des fresques peintes.
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