Quelques Reines importantes :
Mouttouya
 

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Sommaire
 

Ses titres
Son origine
Son histoire
Les traces de son existence
Sa sépulture
Sa famille
Bibliographie

 
 
{Celle de la Déesse Mout}

 

Ses titres

 
{Princesse héréditaire (iryt-pat) ; Grande [Dame] au sceptre Hetes (wrt-Hts) ; Souveraine du harem d’Amon ou Supérieure des recluses d’Amon (wrt-Hnrwt-n-imn) ; Mère du Roi (mwt-nswt) ; Mère du Roi de Haute et Basse-Égypte (mwt-nswt-biti) ; Grande Épouse Royale (Hmt-nswt wrt) ; Grande Épouse Royale sa bien-aimée (Hmt-nswt-wrt meryt.f) ; Maîtresse [Souveraine] de Haute et de Basse-Égypte (Hnwt Smaw-mHw) ; Dame de Deux Terres (nbt tAwy) ; Épouse du Dieu (hmt-nTr) ; Mère du Dieu (mwt-nTr) ; Grande des éloges (wrt-hzwt-w atit)}.
 
On trouvait aussi :
{La Reine mère du Roi Haute et Basse-Égypte l’Horus-faucon, Taureau victorieux, Seigneur des Deux Terres Ousermaâtrê Setepenrê,(wrt-mwt-nswt-biti-hr-bik kA-nxt nb-tAwi wsr-mAat-ra stp.n-ra), Au Seigneur des Couronnes, Ramsès II elle a donné la vie, comme Rê}   

 

Son origine

 
   Mouttouya (ou Touy ou Touia ou Touya ou Tuja ou Mout-Touia ou Mout-Touy – Mwt-&wjj) est une Reine d’Égypte de la XIXe dynastie. Comme on le voit on trouve énormément, en fonction des spécialistes, de différentes écritures de son nom. Elle naquit vers 1325 et fut la fille de Raia, un officier supérieur Lieutenant Général de la charrerie, et de Rouia. On connait ses parents grâce à un bloc de grès, trouvé en 1939 près de l’entrée principale du temple de Ramsès III à Médinet Habou, perdu puis redécouvert dans les années 70.


 

Mouttouya –
Musée du Vatican

 

Son Histoire

 
   Mouttouya épousa le Pharaon Séthi I (1294-1279), dont elle fut la Grande Épouse Royale, avant son accession au trône. Le règne de son époux va voir de nouveau l’Égypte au plus haut sommet de sa gloire. Selon Christian Jacq Mouttouya était dotée d’une forte personnalité et elle participa activement à la vie politique du royaume. Cependant cette Reine fut assez effacée pendant le règne de son époux, Peut-être du fait de ses origines non royales. Ce ne fut qu’après le couronnement de son fils Ramsès II qu’elle prit de l’importance. Pendant les vingt premières années du règne de ce dernier, elle exerça une influence conséquente à la cour, que ce soit dans la vie politique, diplomatique ou religieuse.
 
   Christian Leblanc avance qu’elle géra les affaires de l’État, ou tout du moins y participa activement, lorsque Ramsès II partit pour guerroyer contre les Hittites dans sa campagne de l’an 5, où se déroula la bataille de Kadesh, à l’Est de l’Amourrou. Elle fut présente dans les évènements officiels. On sait notamment qu’elle assista à la célébration du traité de paix, à la fin de l’an 1259, entre son fils et l’Empereur Hittite Hattousili III (1264-1234). C.Leblanc nous précise qu’à cette occasion, la Reine-mère envoya des messages de félicitation à la cour Hittite et notamment à la Reine Poudoukhépa (ou Poudouhepot ou Puduheba ou Puduhepa).
 
   À Thèbes, dans le Ramesseum, le Pharaon fit construire pour sa mère un petit sanctuaire (chapelle) en grès, dans lequel il plaça des colosses à son effigie. Le principal colosse de la Reine se trouvait dans la grande cour du temple non loin de celui de Ramsès II. La souveraine était représentée assise sur un trône, coiffée et parée des insignes caractéristiques des Grandes Épouses Royales de cette période. Comme les autres colosses de cette cour la statue de la Reine fut brisée en plusieurs morceaux, probablement à l’époque Chrétienne. Une autre statue de Mouttouya moins colossale, néanmoins de près de trois mètres de haut, fut mise au jour dans ce temple et est aujourd’hui au musée du Vatican. Elle représente la souveraine sous l’aspect d’une femme hautaine (Photo ci-contre).  

 


 

Mouttouya, couvercle de vase
canope – Musée de Louxor

Les traces de son existence

 
   On a connaissance de différentes inscriptions sur la Reine, les principales sont :
 
Sur la statue aujourd’hui au musée du Vatican l’inscription mentionne la Reine Touya comme : Grande Épouse Royale (Hmt-mswt wrt) , Épouse du Dieu Amon (Hmt-ntr-imn) , Mère du Roi (mwt-nswt) , Maîtresse [Souveraine] de Haute et de Basse-Égypte (Hnwt Shmaw-mHw) , Dame de Deux Terres (nbt tAwy) , Mère du Roi de Haute et Basse-Égypte  (mwt-nswt-biti) , La Reine mère du Roi Haute et Basse-Égypte l’Horus-faucon, Taureau victorieux, Seigneur des Deux Terres Ousermaâtrê Setepenrê, Au Seigneur des Couronnes, Ramsès II elle a donné la vie, comme Rê….
 
Au Ramesseum, des fragments du mur Nord de la Chapelle mentionnent la Reine Mère Touya. Ramsès II avait dédié cette chapelle à sa mère. Une scène dans la chapelle nous donne le nom de son père et de sa mère. Mouttouya apparaît sur des fragments d’un colosse et dans les scènes sur la principale porte d’entrée de la grande salle hypostyle.
 
Un linteau de porte en grès aujourd’hui au musée de Vienne montre Ramsès II suivie de sa mère, faisant une offrande à Osiris.
 
À Abydos on a retrouvé le nom de Mouttouya sur des fragments de statue et dans les textes du temple de Ramsès II.
 
À Tanis, un bloc de pierre de la base d’une statue, qui provient probablement de Pi-Ramsès, nous donne aussi ses titres : Princesse héréditaire (iry.t-pa.t) , Grande des éloges (wr.t-hzw.t) , Souveraine du harem d’Amon (wrt-khnrt-n-imnw) , Épouse du Dieu Amon (Hmt-ntr-imn) Grande Épouse Royale (Hmt-mswt wrt) etc….
 
À Médinet-Habou on a retrouvé une statue au nom de la Reine mais elle provient aussi probablement de Pi-Ramsès.
 
Le couvercle d’un vase canope est sculpté à l’effigie de la Reine. Il est aujourd’hui au musée de Louxor, et une étiquette de jarre, inscrite en hiératique, indique qu’elle fut également propriétaire d’un domaine vinicole.

 

Sa sépulture

 
   Mouttouya survit presque vingt-deux ans à son mari et mourut en 1258, âgée dans les soixante-cinq ans. Elle fut enterrée dans le tombeau QV80 de la vallée des Reines. Elle fut la seconde à connaître ce privilège après la mère de Séthi I, la Grande Épouse Royale Satrê. Christian Leblanc nous précise que son tombeau fut aménagé en bordure d’une large terrasse longeant l’oued principal de la vallée. Comme beaucoup d’autres tombes dans la nécropole Thébaine, celle de Mouttouya fut pillée à l’époque Ramesside, mais elle fut de plus fortement endommagée. Elle fut réutilisée lors de la Troisième Période Intermédiaire (1080-656), puis à la Période Ptolémaïque (305-30). Au début du Christianisme elle fut transformée en gite et fut victime d’un incendie et enfin elle fut dévastée par les boues des pluies torrentielles. Quelques scènes de sa décoration ont tout de même subsisté. La tombe bénéficia de fouilles importantes entre 1972 et 1976 qui permirent de mettre au jour un certain nombre d’objets de l’équipement funéraire de Mouttouya. Parmi ceux sauvés il y a un couvercle de vase canope. Il représente le visage de la Reine, coiffée d’une lourde perruque (Photo ci-dessus).
 

  Pour plus de détails voir l’article sur : La tombe QV80

 


 

Oushebti de Mouttouya
trouvé dans sa
tombe QV80

Sa famille

 
   Mouttouya donna trois ou quatre enfants à Séthi I en fonction des spécialistes :
 
  Deux fils :

Nebenkhasetnebet, dont on sait très peu de chose si ce n’est qu’il mourut jeune autour de 1289 à l’âge de 15 ans selon certains spécialistes. Ce Prince est donné entre autres par Joyce Anne Tyldesley, Kenneth Anderson Kitchen et Rainer Stadelmann, mais d’autres égyptologues, comme Christian Leblanc, disent qu’il n’a jamais existé ?.
 
Ramsès II, deuxième fils de Séthi I qui va lui succéder pour un règne long et glorieux.

 
  Deux filles :

Tiâ I  (TjA), qui fut l’aînée. Elle est mentionnée seulement sur les monuments datant du règne de Ramsès II. Elle naquit sous le règne d’Horemheb (1323-1295, XVIIIe dynastie) juste avant que son grand-père Ramsès I ne monte sur le trône. Elle fut une des rares filles de Roi au cours de l’histoire de l’Égypte, qui se soit mariés à l’extérieur de la famille royale. Son mari, Scribe royal Directeur du bétail, s’est également appelé Tiâ, il était le fils d’un haut fonctionnaire, Scribe de la table du Maître des Deux Terres, appelé Amonouahsou (ou Amonwahsu ou Amenouah-sou). Le couple est représenté sur un bloc de pierre, de concert avec la Reine Mouttouya, qui se trouve aujourd’hui au musée de Toronto. Ils eurent deux filles : Moutmetjenéfer (ou Mutmetjennefer) et une autre, dont le nom n’est pas connu. Le tombeau des époux fut construit à proximité de celui d’Horemheb. Il fut mis au jour et fouillé en 1983 par Geoffrey Thorndike Martin et Marten Raven.
 
Henoutimrê (ou Hénoutimrê ou Hénouetmirê ou Henutmire – @nw.t-mj-Ra  "La souveraine qui est pareille à Rê"), les avis des spécialistes sont partagés sur cette filiation. Pour certains, elle sera une épouse mineure de Ramsès II, pour d’autres il y a confusion avec une de ses filles. Cependant, aujourd’hui on penche plus sur le fait qu’il y ait eu deux femmes avec ce nom. On a longtemps cru, sûrement à tort, que l’épouse de Ramsès II était sa sœur. Cette théorie est basée uniquement sur la statue de Mouttouya, aujourd’hui au musée du Vatican. La statue montre la Reine avec Henoutimrê, il a donc été supposé qu’elles étaient mère et fille. Toutefois, elle n’est nulle part mentionnée comme Sœur du Roi (snt-nswt), un titre dont la Princesse Tiâ I (Sœur de Ramsès II) fut gratifiée, il est donc difficile d’affirmer avec certitude telle ou telle proposition.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Christiane Desroches Noblecourt :
Touy, mère de Ramsès II, la Reine Tanedjmy et les reliques de l’expérience amarnienne, pp : 227-246, L’Égypte en 1979, II, Paris, 1982.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Elmar Edel :
Zwei original briefe Königsmutter Tuja in keilschrift, pp : 105-116, SAK 1, Hambourg, 1974.
Wolfram Grajetzki :
Ancient Egyptian Queens : A hieroglyphic dictionary, Golden House Publications, London, 2005.
Labib Habachi :
La Reine Touy, femme de Séthi I et ses proches parents inconnus, pp : 27-47, RdE 21, Paris, 1969 – Klincksieck, Paris, 1969.
Christian Leblanc :
Reines du Nil au Nouvel Empire, Bibliothèque des introuvables, Juillet 2010.
Geoffrey Thorndike Martin :
The tomb of Tia and Tia : Royal monument of the Ramesside period in the Memphite necropolis, Excavation Memoir, Egypt Exploration Society, London, Août 1993 – 1997.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronicle of the Queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd, Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre, Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008.

 

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