Quelques Rois Importants :
Ramsès I
1295 – 1294

 

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….Retour à la XIXe dynastie

 

 
Sommaire
 

▪  Sa titulature
▪  Son origine
▪  Son début de carrière
▪  Sa durée de règne
▪  Son règne
▪  Ses constructions, sa sépulture
▪  Sa momie
▪  Sa famille
▪  Bibliographie

 

                  DATES  de  RÈGNE
               1295-1294
N.Grimal, K.A.Kitchen, J.Malek, M.Rice, I.Shaw
1315-1314  D.B.Redford, S.Schott
1308-1307  A.H.Gardiner
1307-1306  D.Arnold, J.R.Baines, J.Kinnaer
1306-1304  E.Hornung
1305-1303  A.Eggebrecht, D.O’Connor
1304-1303  R.A.Parker
1298-1296  A.M.Dodson
1293-1291  P.A.Clayton, W.J.Murnane,
P.A.Piccione, D.Sitek, E.F.Wente
1292-1291  S.Schott (2)
1292-1290  H.W.Helck, R.Krauss, S.Quirke, T.Schneider, J.von Beckerath

 

Sa titulature

  • Hr kA-nxt wAD-nsyt
  • nbti xai-m-nsw-mi-itm
  • bik nbw smn-mAat-xt-tAwi
  • mn-pHti-ra HqA-mAat
  • ra-msi-sw HqA-mAat
     
  • Ramessês   (Manéthon)
  • En Grec Ραμέσσης έτερος  (erepos Ramessis)

 

Nom d’Horus Horus Kanekhet Ouadjnesyt
(Horus taureau victorieux, Épanouissant le royaume)
Hr kA-nxt wAD-nsyt

Nom de Nebty

Nebty Khaemnesoutmiatem
(Nebty celui qui apparaît en Roi à l’égal d’Atoum) 
nbti xai-m-nsw-mi-itm
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Semenmaâtkhettaoui
(Le faucon d’or, celui qui établit
Maât à travers les Deux Terres)

bik nbw smn-mAat-xt-tAwi
Nom de Roi
Abydos 75
Menpehtyrê
(La force de Rê demeure) ou
(Durable est la puissance de Rê)

mn-pHti-ra
Nom de naissance Ramesisou / Ramsès
(Fils de Rê) ou (Rê l’a fait naître)
ra-msi-sw

 

 

 

Tête de statue de Ramsès I, à l’origine elle
le représentait en scribe –
Museum of Fine Arts, Boston

Son origine

 
   Ramsès I (ou Ramesses) est le premier Pharaon de la XIXe dynastie. Manéthon l’appelle Ramessês  (Africanus, Flavius Josèphe, Eusebius), mais il se nommait avant son accession au trône, Pa-Ramassou (ou Pa-ra-mes-su ou Paramsès). Il est originaire de Tanis dans le Delta et n’était pas de descendance royale. Comme son prédécesseur, Horemheb (1323-295), dernier Pharaon de la XVIII dynastie, il fut également issu d’une caste militaire puisque son père, Souti (ou Séthi ou Seti), est le commandant en chef des archers royaux, le nom de sa mère nous est encore inconnu. Il eut cinq sœurs et trois frères. Un de ces derniers, ou selon Eugene Cruz-Uribe, son oncle, au nom de Khâemouaset, était aussi un officier qui était marié à Tamouadjesy, la Surveillante du harem d’Amon, qui était une parente du vice-Roi de Kouch, Huy. Cela montre la grande importance de la famille de Ramsès.
 

Son début de carrière

 
   Tout au long de son règne Horemheb favorisa les dignitaires issus de l’armée, et en particulier, le dénommé Pa-Ramassou. Au début de cette période Ramsès I n’est qu’un simple officier, puis il prend la succession de son père comme Surintendant des écuries royales. Des statues de ce futur haut responsable militaire, près du XXe pylône de Karnak, portent les inscriptions qui témoignent de son ascension rapide. Les textes donnent peu de précisions sur sa carrière militaire, mais font grand étalage de ses titres : "Chef des chevaux" ; "Conducteur de char de Sa Majesté" ; "Messager du Roi pour les pays étrangers" ; "Général du Seigneur des Deux Terres" ; "Scribe royal des généraux". Il occupa également d’importants postes civils et religieux comme : "Responsable du Trésor" ; "Responsable des embouchures du fleuve" ; "Responsable des Prêtres de tous les Dieux" ; "Représentant de Sa Majesté pour le Sud et le Nord" ; puis Vizir. Grâce à sa chance, ou a son talent, on voit que ce personnage obtint les faveurs royales et gravit tous les échelons jusqu’à occuper les plus hautes fonctions militaires, religieuses et civiles du pays.
 
   Horemheb ne possédait que des liens de parenté tenus avec la XVIIIe dynastie et sans enfant il lui était impossible de fonder une nouvelle lignée. Il semble donc évident que le Roi avait décidé que Pa-Ramessou lui succéderait. À la mort d’Horemheb, celui-ci arriva donc sur le trône abandonnant le "PA" (article défini) de son nom et devint Ramsès I. Devenu Roi, Ramsès I célébra l’enterrement d’Horemheb dans la vallée des Rois, renforçant ainsi sa légitimité. Selon Siegfried Schott, son fils, Séthi I fait référence aux conditions difficiles en Égypte qui ont suivi l’arrivée sur le trône de son père. Sa nomination officielle en tant que successeur était manifestement contraire à la pratique car seul le fils biologique du Roi sortant pouvait être désigné comme tel et son couronnement annoncé publiquement. Comme le précise Schott, Ramsès I fut, pareillement à Horemheb, un des rares souverains d’Égypte dont la désignation officielle ne peut se référer à une filiation familiale.

 


 

Reliefs de la chapelle d Ramsès I à Abydos –
Metropolitan Museum de New York

Sa durée de règne

 
   Manéthon lui compte 1 an et 4 mois de règne (Josèphe Flavius) ou 1 an (Africanus). Selon Siegfried Schott, seules deux dates de règne peuvent être retenues en fonction de l’endroit où fut faite l’observation d’un lever héliaque de l’étoile Sothis (ou Sirius, Sothis est le nom Grec de la Déesse Égyptienne, Sopdet ou Sôpdit). Si c’est de Memphis, 1315-1314, proposition soutenue par Donald Bruce Redford ; si c’est d’Éléphantine, 1292-1291, plusieurs égyptologues tournent autour de cette dernière (voir ci-dessus). Ce qui est sûr c’est que Ramsès I est déjà âgé lorsqu’il arrive au pouvoir, certains spécialistes avancent bien plus de 50 ans.
 
   La durée de son règne donnée par Manéthon semble exacte. Plus précisément elle serait d’un minimum de 17 mois, chiffre retenu à partir d’une date connue mentionnant le jour d’une liste d’offrandes, le 20e jour du IIe mois de la saison Peret de l’an 2, que l’on a retrouvée sur un fragment d’une stèle du Roi. Fragment qui est aujourd’hui au musée du Louvre (c57). Peter J.Brand précise que par cette stèle, le Pharaon ordonna la mise à disposition de nouvelles dotations de nourriture aux Prêtres du temple de Ptah dans la forteresse Égyptienne de Bouhen. Cependant il faut noter que c’est la seule stèle portant des dates contemporaines à son règne qui a été retrouvée. Jürgen von Beckerath prétend que Ramsès I meurt seulement 5 mois plus tard, en Juin 1290, car son fils Séthi I lui aurait succédé le 24e jour du IIIe mois de la saison Shemou.

 

Son règne

 
   Le nom d’Horus de Ramsès I, nous indique sa volonté de continuer l’œuvre d’Horemheb qui lui laisse un gouvernement, où la corruption n’existe plus et où les fonctionnaires sont entièrement dévoués au Pharaon. Le souverain va prendre résidence à Memphis pour échapper à l’influence des Prêtres de Thèbes. Il laisse son fils, comme Prince héritier, diriger quelques campagnes militaires, notamment une expédition punitive au Sud de la Palestine où le Prince fera de nombreux prisonniers, tandis que lui gère plutôt des affaires internes du pays. Pour la première fois depuis le règne d’Amenhotep III (1390-1353/52), Ramsès I fait rouvrir les mines de turquoise dans le Sinaï. Tout au long de son règne, Ramsès I s’associe son fils Séthi I comme Corégent. En fonction des spécialistes celui-ci est alors âgé entre 27 et 29 ans. Quelques monuments et un fragment de statue viendraient attester ce fait.
 
   En montant sur le trône Ramsès I avait pris comme nom de Roi , Menpehtyrê (La force de Rê demeure ou Celui qui est fort et endurant est Rê). Malheureusement Ramsès n’eut guère le temps de prouver sa force, son règne dura moins de 18 mois et son fils Séthi I se retrouva à la tête de la Haute et la Basse-Égypte beaucoup plus tôt qu’il ne l’aurait cru. Ce changement aurait pu se révéler désastreux pour la jeune dynastie, mais ses fondations soigneusement mises en place par Horemheb et consolidées par Ramsès I ne furent pas menacées par des luttes de succession ou des querelles intestines et Ramsès fut à l’origine de la longue lignée des Ramsès qui s’éteindra en 1069.

 


 

Ramsès I représenté dans
sa tombe, KV16

Ses constructions, sa sépulture

 
   De son activité de bâtisseur, on retient l’édification de la salle hypostyle du temple de Karnak, qu’Horemheb avait débuté, ainsi que des traces de construction à Memphis et Héliopolis. On sait aussi qu’il fut largement impliqué dans des projets de construction d’un temple à Abydos et d’une chapelle à Bouhen, une grande ville près de la seconde cataracte, qui, comme le précise Nicolas Grimal, seront terminés par son fils. Lorsqu’il était Vizir il s’était fait construire un tombeau à Gourob (Dans le Fayoum) où également son épouse et peut-être ses parents auraient été enterrés. Cependant, après avoir pris le pouvoir, il se fit construire un tombeau, KV16, dans la vallée des Rois. Cette tombe fut découverte en 1817 par Giovanni Battista Belzoni, qui commença de suite les premières fouilles. Elle fut ensuite cartographié par James Burton en 1825.
 
   Le tombeau n’était pas terminé lors de la mort de Ramsès I, il bénéficie cependant d’une bonne qualité de peintures murales, avec notamment des textes et des scènes du Livre des Portes. La ressemblance stylistique des fresques avec le tombeau KV57 d’Horemheb est très nette. Il est construit sur un plan assez simple. Une entrée donne sur deux escaliers descendants qui relient un couloir en pente, suivi de la chambre funéraire avec trois chambres latérales. La tombe s’étend sur une longueur totale d’un peu plus de 49,30 m. Un fragment de son sarcophage peut être aussi vu au musée du Caire. Seti I, fera construire plus tard une chapelle à Abydos dédiée à son père avec de magnifiques bas-reliefs. En 1911, John Pierrepont Morgan fera don de plusieurs reliefs de cette chapelle au Metropolitan Museum of Art de New York.

 

Sa momie

 
   Sa momie est peut-être une de celles qui ont été retrouvées dans la cachette de la tombe DB320 de Deir el-Bahari, mise au jour en 1881. Après sa découverte elle fut vendue à un Américain, le Dr James Douglas. En 1890, elle apparait dans un musée aux chutes du Niagara et y resta jusqu’en 1999. Là elle fut vendue de nouveau au musée Carlos C.Michael d’Atlanta (États-Unis). Après de longues négociations, en 2004, elle fut restituée au musée Égyptien du Caire où Zahi Hawass l’identifie officiellement comme la momie de Ramsès I. Cependant il faut signaler que cette attribution repose principalement sur quelques similitudes physiques avec celle de Séthi I. Similitudes déduites de la tomodensitométrie, de mesures du crâne aux rayons X et de la datation au carbone 14, ainsi que des interprétations des radios. Le doute sur son identité reste donc approprié tant qu’une analyse ADN ne sera pas effectuée.


 

Fragment de stèle au nom de
Ramsès I, mentionnant une liste
d’offrandes -Musée du Louvre

 

 

Sa famille

 
   Ramsès I n’a qu’une épouse attestée :
 
Satrê, il y a longtemps eu une polémique entre les spécialistes sur son origine. On pensait qu’elle n’était pas la même que la mère de Séthi I. Aujourd’hui la grande majorité des égyptologues lui reconnaissent cette maternité, mais avancent qu’elle n’était pas d’origine royale. Elle fut la fille d’un haut militaire originaire du Delta, d’où le fait, comme le précisent Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, qu’elle ne portait pas le titre de Fille du Roi (s3T-nswt-nt). Ses titres étaient : Épouse du Roi (Hmt nswt) , Grande Épouse Royale (Hmt-nswt wrt) , Sœur du Roi (snt-nswt) , Mère du Roi (mwt-nswt) , Épouse du Dieu (HmT-nTr). Ce dernier titre, hérité par les femmes de la famille royale depuis sa création par Ahmès–Néfertari I, n’avait plus été donné depuis la Reine Tiâa I, épouse d’Amenhotep II (1428-1401). On ne connait qu’un enfant de cette union, Séthi I qui succède à son père.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de:
 
Peter J. Brand et William H.Peck :
The monuments of Seti I : Epigraphic, historical and art historical analysis, Brill, Leiden, Boston, 2000 – Journal of the Royal Asiatic Society 11, N°3, pp.377-424, Cambridge University Press, 2001 – JNES 64, N°2, pp : 113-115, University of Chicago Press, Chicago, 2005.
Peter A.Clayton :
Chronicle of the Pharaohs : The reign-by-reign record of the rulers and dynasties of ancient Egypt, Thames and Hudson, New York, 1994, 1996, Novembre 2006 et janvier 2007 – American University in Cairo Press, Le Caire, 2006 – En Français, avec Florence Maruéjol, Chronique des pharaons : L’histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne, Casterman, Paris, 1994 et 1995.
Eugene Cruz-Uribe :
The father of Ramses I : OI 11456, pp : 237-244, JNES 37, No.3, University of Chicago Press, Juillet, 1978.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Nicolas Grimal :
Histoire de l’Égypte ancienne, Fayard, Paris, Novembre 1988 et 1997, LGF, Livre de Poche, Janvier 1994 – En Anglais, A History of Ancient Egypt, Blackwell Books, Oxford, 1992.
Erik Hornung, Rolf Krauss et David Warburton :
Handbook of ancient egyptian chronology, Handbook of Oriental Studies : Section 1, the Near & Middle East, illustrated edition, Brill Academic Pubishers, Leiden, Décembre 2005 et Octobre 2006.
Kenneth Anderson Kitchen :
Ramesses I, Sethos I and contemporaries, Blackwell, Oxford u.a., 1993.
Rolf Krauss :
Sothis und monddaten : Studien zur astronomischen und technischen chronologie altägyptens, Hilderscheimer Äegyptologische Beitrage, Gerstenberg, Hildesheim, 1985.
Donald Bruce Redford :
Pharaonic king-lists, annals, and day-books : A contribution to the study of the Egyptian sense of history, Society for the Study of Egyptian Antiquities, Février 1986 – Ontario Benben Publications, Mississauga, Ontario, Février 1986.
Siegfried Schott :
Altägyptische festdaten, Verlag der Akademie der Wissenschaften und der Literatur, Mainz/Wiesbaden, 1950.
Thomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronique des Reines d’Égypte, Des origines à la mort de Cléopâtre, Collection : Essais Sciences, Actes Sud, Juillet 2008.
Henjo van Gils :
KV 16, het graf van Ramses I, Chnoem Producties, cop., Maassluis, 2009.
Jürgen Von Beckerath :
Chronologic des pharaonischen Ägypten : Die zeitbestimmung der ägyptischen geschichte von der vorzeit bis 332v. Chr., Münchener Universitaätsschriften, MÄS 46, Philipp von Zabern, Mainz, Janvier 1997.

 

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