Quelques Rois Importants :
Horus Den
2914 – 2867
 

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….Retour à la Ière dynastie

 

 
Sommaire
 

Sa titulature
Son origine
Son règne
Ses représentations
Sa sépulture
Sa famille
Bibliographie

 

Fragment de stèle
d’Horus Den –
Saqqarah

 

Sa titulature     DATES  de  RÈGNE
     2914-2867
     J.von Beckerath
3050-2995  N.Grimal
3030-2985  T.A.H.Wilkinson
2975-2935  I.Shaw
2963-2949  P.A.Piccione
2960-2015  D.Sitek
2939-2892  M.Höveler-Mueller
2930-2910  
R.Krauss
2879-2832  J.Malek
2870-2820  T.Schneider, A.Eggebrecht
  • Hr dn
  • nb.tj xAs.tj
  • iart(?)-nbw
  • ……………….
  • sptj , sm.tj , Sp3t.j
     
  • Ousaphaïdos   (Manéthon)

  

Noms d’Horus Horus Den
(L’Horus qui frappe) ou
(Horus qui déploie ses ailes)

Hr dn
Nom de Nebty Nebty Khasty ou Chasti
(Nebty, celui du désert)
nb.tj xAs.tj
Nom d’Horus d’or Iaret ? Nebou
iart (?)-nbw
Abydos 5
 
Noms de naissance

(Nomen, Sa-Ra)

 
Turin 2.16
 
Septi ou Sepati ou Hesepti
(Le grand des deux provinces)
sp.tj ou Sp3t.j
   ou
 
Semti ou Zemti ou Qenenti 
sm.tj ou Qnntj

  

Son origine, son nom

 
   Horus Den est un Roi de la Ière dynastie. Il est appelé par Manéthon, Ousaphaïdos ou Ousaphaïs. Il lui compte 20 ans de règne (Africanus, Eusebius). La pierre de Palerme lui en compte 32 ans. Quelques spécialistes, dont Gérard Godron (Horus Den : Un Pharaon bien oublié de la Première Dynastie), pensent à un règne de 35/40 ans et même 45 ans pour Peter Kaplony. Ce qui est avéré c’est qu’il a vécu assez longtemps pour pouvoir bénéficier d’une seconde fête Sed (ou Heb-Sed), Suggérant un règne d’au moins 33 ou 34 ans, comme le propose Toby Alexander Howard Wilkinson.
 


 

Den frappant du bras un ennemi –
Sérekh – British Museum

   Il est le fils d’Horus Djet et sa mère Merneith (ou Meret-Neith ou Merytneith) peut avoir exercé une régence, qui semble avoir été contesté, puisque son nom a été effacés sur certains vases. Joyce Anne Tyldesley suggère que la Reine Herneith, épouse d’Horus Djer, fut peut-être sa mère. Il est le premier Roi avec un nom de Nebty vraiment attesté (Celui de son père étant incertain). Il a été inscrit avec le signe doublé des montagnes. Ce groupe de hiéroglyphes peut être interprété comme : Khasty ou Chasti ou Semti, "L’homme du désert". La liste d’Abydos le nomme Septi, tandis que le papyrus de Turin l’appelle Semti (ou Zemti).
 
   Jacques Kinnaer pensent que les trois variantes rencontrées dans les listes royales sont probablement basées sur une interprétation erronée du nom de Nebty. Selon Toby Alexander Howard Wilkinson son nom d’Horus (L’Horus qui frappe) fut choisi afin de refléter son souci d’établir des frontières stables à son royaume.

 

Son règne

 
   Le règne d’Horus Den marque un temps de prospérité pour le pays. Il consolide l’état avec la création d’une Administration centralisée. Il mène plusieurs expéditions militaires au Sinaï contre les Bédouins et en Palestine où il détruit trente villages. L’une de ces campagnes est représentée sur une célèbre étiquette d’ivoire aujourd’hui au British Museum. Horus Den eut une période faste sur le trône et l’art et l’économie semblent avoir prospéré. De nombreuses innovations ont vu le jour au cours de son règne et il est le premier a adopté la double couronne (Rouge et blanche) et le titre de Roi des Deux Terres afin de souligner son pouvoir sur tout le pays.

Empreinte d’une étiquette trouvée à Abydos

 
   Sur la pierre de Palerme il est enregistré que lors de l’an 4 de son règne le Roi commanda un "recensement de tous les peuples du Nord, de l’ouest et de l’Est" dans le pays, à l’évidence il lui intéressait de savoir le nombre de ses sujets afin de faire payer des impôts. Il est avéré sous son règne des développements significatifs dans l’utilisation et la systématicité de l’écriture. On constate aussi un accroissement significatif de la richesse et de l’importance des fonctionnaires de la cour. Environ 30 grands mastabas ont été construits pendant cette période par des fonctionnaires, à Saqqarah et vers le Nord à Abou Rawash (ou Abou Roach ou Abu Roache). Ce chiffre est bien plus important que ceux pour les règnes de ses prédécesseurs.
 
   La richesse des fonctionnaires est censée refléter la prospérité relative du règne de Den. L’impressionnant mastaba (S3035) de son chancelier Hemaka, qui est plus grand que le propre tombeau du Roi, situé dans la partie septentrionale de Saqqarah, est considéré comme un chef-d’œuvre de l’architecture. Pendant des années on a pensé à tort qu’il appartenait à Horus Den. La taille à elle seule du tombeau suggère la fortune de son propriétaire. Il contenait un grand nombre d’objets, dont un papyrus inutilisé, une tablette d’ivoire et un objet circulaire montrant des chiens de chasse à la poursuite d’une gazelle.  La tradition veut qu’il soit l’inventeur de la double couronnes, le Pschent, symbole de l’unification de la Haute et de la Basse-Égypte, mais c’est semble t-il le Roi Horus Djet (2927-2914) qui fut le premier à la porter.

 

Stèle d’Horus Den –
Musée de Bruxelles

Ses représentations

 
   Beaucoup de choses qui sont attribuées à Horus Den ont été découvertes dans tous le pays. Il est de loin le Roi de la dynastie le mieux documenté. L’empreinte d’un sceau remarquable, trouvé à Abydos, montre le Roi lors de l’exécution de rituels, entrain d’harponner un hippopotame. Un motif similaire sera reproduit sur des palettes de pierre durant des milliers d’années, même après que l’hippopotame est disparu d’Égypte. Il servait probablement à montrer que le Roi était le protecteur de la stabilité, et pourrait, grâce à sa force lutter avec succès contre le désordre. Soixante huit tablettes d’ivoires retraçant son règne et ses campagnes ont été retrouvées. Il est le premier souverain de la dynastie avec un si grand nombre de différentes étiquettes. Elles furent presque toutes trouvées dans sa tombe (T121) d’Oumm el-Qaab, il y a un siècle, par William Matthews Flinders Petrie. Ces tablettes sont d’une immense valeur pour comprendre la fonction de l’État et ses mécanismes au cours de cette période.
 
   Une stèle ronde portant le Sérekh de Den qui se trouve aujourd’hui au Musée de Bruxelles vient certainement du tombeau d’Abydos. Le règne de Den est en partie présent sur le recto de la pierre de Palerme. Il y a trois mentions relatives à des cérémonies, peut-être son culte lieu à Memphis. Il y est aussi enregistré d’une victoire en Palestine contre des nomades, ainsi que d’autres informations sur le règne du Roi. Une tombe privée, récemment trouvée à Minshat el-Ezzat a fourni un petit trésor d’objets avec des inscriptions de Den, notamment sur une lame de silex, un des objets les plus remarquables est un décor sur une palette d’ardoise qui a été interprété par les fouilleurs comme contemporain de Den.

 


 

Entrée du tombeau
d’Oumm el-Qaab d’Horus Den

Sa sépulture

 
   La tombe (T121) du Roi est l’une des plus prestigieuses d’Oumm el-Qaab à Abydos, avec des dimensions de 25,5 m. x 16,40 m.. Avec le règne d’Horus Den on assiste à des évolutions importantes dans l’architecture des tombeaux. C’est un monument carré ordinaire, mais il présente une nouvelle fonctionnalité sous la forme d’un large escalier très long, de 24 m, qui se trouve au milieu d’une rangée de tombes secondaires, et qui mène directement à la chambre funéraire d’environ 8,50 m. × 15 m. Cette conception architecturale sera rapidement adoptée aussi bien pour les tombes privées que pour les tombes royales suivantes. Le sol de la tombe reçoit une couverture de granit rose d’Assouan. Le tombeau, très bien conservé encore aujourd’hui, fut fouillé pour la dernière fois dans les années 1980. La tombe de Den est également la première à inclure des éléments architecturaux en pierre plutôt qu’en briques séchées.
 
   Dans la configuration originale de la tombe, une porte en bois était située à environ mi-chemin dans l’escalier et une herse était placée en face de la chambre funéraire, conçue pour empêcher aux pilleurs de tombes l’accès à la chambre. Vingt tablettes d’ivoire et d’ébène ont été trouvées dans sa tombe, 18 d’entres elles par William Matthews Flinders Petrie. Parmi ces étiquettes sont les plus anciennes connues représentants un Roi portant la couronne de double d’Égypte, ainsi que le rituel dans le cadre de la fête Sed. Une autre caractéristique importante observée récemment au cours des fouilles de l’équipe Allemande à Oumm el-Qaab, est la présence d’une une structure indépendante, à l’angle Sud-est de la tombe du Roi, qui est dotée de son propre escalier menant à une niche, le premier serdab, qui contenait peut-être la statue du Roi, l’escalier servant de passage au Ka du Roi.


 
Tablette d’ivoire au nom d’Horus Den – British Museum

 
   À côté du tombeau se trouvent 121 tombes secondaires mineures d’hommes et femmes qui ont été enterrés en même temps que lui. Ils étaient sensés être ses serviteurs dans l’au-delà. Comme pour ses prédécesseurs on ne sait pas si leurs occupants ont été sacrifiés ou enterrés après leur mort naturelle. Toutefois un examen de certains des squelettes suggère qu’ils furent étranglés, confirmant la thèse de sacrifices humains qui semblent avoir été communs aux Rois de cette dynastie. Cette pratique sera abandonnée par la suite les êtres humains étant remplacé par les oushebtis. Deux tombeaux à Saqqarah lui sont aussi assignés : S3036 qui est vraisemblablement le tombeau d’une Reine et S3506.
 
   L’appartenance des tombes de Saqqarah a longtemps été débattue, étaient-elles réservées aux aux Princes et aux hauts fonctionnaires ou aux différents Rois de cette dynastie. Le problème s’est définitivement réglé au cours des dernières décennies avec les fouilles Allemandes de la nécropole d’Oumm el-Qaab à Abydos. Les tombes dans cette dernière ne sont pas des cénotaphes, mais les sépultures véritables des Rois Thinites.

 

Ses épouses et enfants

 
   Horus Den aurait eu quatre épouses dont on retrouve les noms à Abydos.
 
• Seshemetka (ou Semat ou Serethor ou Seschemetka – ¤Sm.t k3“Celle qui dirige le Ka” ou "Le Ka la guide" ?) qui fut identifiée grâce à une stèle funéraire retrouvée à Abydos, à Oumm el-Qaab dans le complexe funéraire du Roi, auprès duquel elle fut enterrée (tombe O-326), ce qui fait supposer à certains égyptologues qu’elle fut peut-être une épouse de ce dernier. D’autres, par contre, dont Wolfram Grajetzki, William Matthew Flinders Petrie, Lana Kay Troy et Ann Macy Roth, pensent qu’elle fut une épouse du Roi Horus Djer 2974-2927). Enfin, elle fut selon certains chercheurs une fille du Roi Horus Aha, donc la demi-sœur d’Horus Djer, mais nous ne connaissons pas le nom de sa mère. Donc beaucoup de suppositions mais aucune preuve formelle sur cette Reine. Ses titres étaient : Grande [Dame] au sceptre Hetes (wrt-Hts) ; Celle qui voit Horus (m33t-hrw) ; Celle qui transporte Seth (rmnt-stsh). Dans les annales royales du Caire il est indiqué que sa mère se nomme Batirès, mais son histoire reste une énigme. Si elle fut l’épouse d’Horus Den elle lui donne un enfant :

Horus Adjib qui succède à son père.

 
• Sémat (ou Shemayt – Sm3.t“La compagne”) qui fut identifiée grâce à une stèle funéraire retrouvée à Abydos, à Oumm el-Qaab, dans le complexe funéraire du Roi, auprès duquel elle fut enterrée. Ses titres étaient : Grande [Dame] au sceptre Hetes (wrt-Hts) ; Celle qui voit Horus (mAAt-hrw) ; Celle qui transporte Seth (rmnt-stsh). On ne connait pas d’enfant de cette union.
 
• Serethor qui fut identifiée grâce à une stèle funéraire retrouvée à Abydos, à Oumm el-Qaab, dans le complexe funéraire du Roi, auprès duquel elle fut enterrée. On ne connait pas d’enfant de cette union.
 
• Qaineith (ou Qai-Neth ou Qaneith ou Qa-Neith ou Neith-Qaïda – K3j nj.t“Chargée par la Déesse Neith”), elle avait été capturée par Horus Den lors d’une de ses campagnes, puis il l’épousa. Son nom apparait sur une stèle de calcaire, mais l’interprétation de l’inscription est difficile, d’où diverses propositions pour son écriture. Sur cette pierre tombale elle porte les titres : Seqer-Semtj “Prisonnière de Semti" et Djefa-Heru “Nourrice (?) d’Horus". Le premier titre pourrait suggérer que les prisonniers de guerre sont arrivés à la cour royale. La signification et la traduction du deuxième titre, cependant, est controversée. Qaineith fut enterrée avec le Roi à Oumm el-Qaab dans une tombe royale adjacente, dans la nécropole U. On ne connait pas d’enfant de cette union.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
 
Krzysztof Marek Cialowicz et Krystyna Jachiec :
La naissance d’un royaume : L’Égypte dès la période prédynastique à la fin de la Ière dynastie, Ksiegarnia Akademicka, Jagiellońskiego, Kraków, 2001.
Peter A.Clayton :
Chronicle of the Pharaohs : The reign-by-reign record of the rulers and dynasties of ancient Egypt, Thames and Hudson, New York, 1994, 1996, Novembre 2006 et janvier 2007 – American University in Cairo Press, Le Caire, 2006 -& En Français, Avec Florence Maruéjol, Chronique des pharaons : L’histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne, Casterman, Paris, 1994 et Janvier 1995.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The Complete Royal Families of Ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et 15 Février 2010.
Gérard Godron :
Horus Den. Un pharaon bien oublié de la Première Dynastie, Persee, 1988 – Patrick Cramer éditeur, Genève, 1990.
La politique extérieure de l’Égypte sous les deux premières dynasties, CNRS, Paris, 1990.
Gérard Godron et Stephen E.Thompson :
Études sur l’Horus Den et quelques problèmes de l’Égypte archaïque, pp : 310-312, JNES 55, N° 4, Chicago, Octobre 1996.
Nicolas Grimal :
Histoire de l’Égypte ancienne, Fayard, Paris, Novembre 1988 et 1997, LGF, Livre de Poche, Janvier 1994.
Hans Wolfgang Helck :
Untersuchungen zur thinitenzeit, Ägyptologische Abhandlungen 45, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 1987.
Michael Höveler-Mueller :
Am anfang war Ägypten : Die geschichte der pharaonischen hochkultur von der frühzeit bis zum ende des neuen reiches ca. 4000 – 1070 v. Chr. Neue ….. großen hochkultur – Das pharaonische Ägypten, Philipp Von Zabern, Mainz, Juillet 2005.
Thomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Ian Shaw : et Paul Nicholson :
The Dictionary of Ancient Egypt, Harry N. Abrams, Inc. 1995.
Jürgen Von Beckerath :

Handbuch der ägyptischen königsnamen, pp : 108-113, MÄS 20, Deutscher Kunstverlag, München, Janvier 1984 – MÄS 49, Philipp von Zabern, Mainz, 1999.
Toby Alexander Howard Wilkinson :
Early dynastic Egypt, New York : Routledge, London, Mars 1999 et Juin 2001.

 

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