Les  Sassanides
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  Pour plus de détails voir aussi : Les Perses Sassanides – La civilisation

 

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Rois Sassanides

 

   Kavadh I (ou Qobad ou Kavad ou Kaveh ou Kobad ou Cabades, en Persan :قباد یکم,d488 à 496 et 498 à 531) à son arrivée au pouvoir hérita d’une situation désastreuse. À ce moment, l’Empire était totalement désorganisé par l’invasion des Huns Hephthalites (ou Huns blancs) de l’Est. Après une de leurs victoires contre son père Pérôz I, Kavadh I avait d’ailleurs été pris en otage en attendant le paiement d’une lourde rançon. La situation économique fut au plus bas et il fallut payer le tribut aux Hephthalites. Kavadh I fit alors appel à Constantinople et à son or, l’Empereur Anastase I (491-518) accepta de le financer, mais réclama en compensation la cité de Nisibe (ou Nisibis ou Nusaybin ou Nisibia ou Nisibin, ville dans la province de Mardin, au Sud-est de la Turquie). Un peu plus tard, Kavadh I voulant exercer le pouvoir seul, fit éliminer Zarmihr (ou Sokhra / Sufra) un Général noble de la famille de Karen qui l’avait porté sur le trône. La paix fut rétablie avec les Arméniens rebelles et leur chef Vahan Mamikonian (Mazpan, 485-510). 


 

Monnaie de Kavadh I

 
  Un nouveau mouvement se propagea dans l’Empire et le Roi fut initié par Mazdak, le fils de Bamdad. Il prôna l’égalité entre riches et pauvres, la mise en commun des biens avec les femmes. Le Roi se rallia à cette "secte", son intention étant évidemment, en adoptant la doctrine des Mazdakites, de briser l’influence des magnats. Toutefois, en 496, un complot organisé par le haut clergé et des nobles partisans de Zarmihr, détrôna le Roi et le jeta en prison, au "Château de l’Oubli "(Léthé) en Susiane.
 
   Ils le remplacèrent par son jeune frère Zamasp (ou Zamès ou  Jamasp ou Jāmāsp ou Djamasp, en Persan : جاماسپ, d496 à 498). Nous n’avons pas beaucoup d’informations sur Zamasp et son nom est seulement donné en liaison avec son court interrègne. Des sources Byzantines mentionnent que Kavadh I fut déposé en raison de sa détermination à répandre la nouvelle "religion" qui prêchait la redistribution des biens. Des sources islamiques ultérieures tels que Tabari (Abu Ja’far Muhammad ibn Jarir al-Tabari, historien et exégète du coran, 838-923) et Dinawari (Ābu Hanīfah Āhmad ibn Dawūd Dīnawārī, savant Kurde, 828-896) nous informent que Zamasp était un bon Roi, qu’il avait réduit les taxes afin de soulager les paysans et les pauvres.
 
   Kavadh I, cependant, réussit à s’échapper et trouva refuge auprès des Hephthalites, dont le Roi lui donna sa fille en mariage et l’aida à retourner en Perse. En 498, il retrouva son trône et afin de consolider son pouvoir, il entreprit une sévère répression sur les nobles et des Mazdakites responsables de pillages. Grâce à ces actions il récupéra le soutien du clergé. Les Hephthalites qui avaient aidé Kavadh I à reconquérir son trône, lui réclamèrent leur salaire, mais le trésor étant toujours vide le Roi ne put les payer. Il demanda une nouvelle fois une aide financière aux Byzantins, mais l’Empereur Anastase I refusa, en espérant que les deux puissances rivales de l’Est s’écharpent dans une autre guerre.


 

Monnaie de Zamasp

 
   En 502, Kavadh I lui déclara la guerre. Il envahit la Mésopotamie avec des troupes Hephthalites et arabes de Hira (Ville d’Irak située sur la rive droite de l’Euphrate à 18 km au Sud-est de Nadjaf). Ils prirent plusieurs forteresses dont Theodosiopolis (ou Erzurum) en Arménie et en 503 Amida (ou Diyarbakır ou Amed ou Derbekir) une ville du Sud-est de la Turquie actuelle sur le Tigre, après un siège acharné. Les Byzantins réagirent faiblement car en 505 ils durent faire face à une invasion de l’Arménie, par l’Ouest, des Huns du Caucase, qui ravagèrent les Balkans.
 
   Ils réussirent quand même à remporter des victoires et à stabiliser les positions en dépit de désaccords entre leurs Généraux. Kavadh I dut lui aussi stopper momentanément cette guerre car il dut faire face à une invasion Hephtalite par les portes de la Caspiennes. Il fut donc contraint d’accepter une trêve avec les Byzantins, qui dura sept ans, au cours de laquelle des fonds Romains furent versés aux Perses pour l’entretien des fortifications sur le Caucase. Pendant ce temps, l’Empereur Anastase I entreprit la construction d’une importante forteresse sur le site de Dara. La trêve dura 20 ans, pendant lesquelles la lutte contre les Huns se poursuivit.
 
    En 526, la reprise des combats avec les Byzantins vint du refus de l’Empereur Justin I (518-527) de garantir la succession de Kavadh I à son fils Khosrô II (ou Khusrau ou Khosroes). Au début, la guerre prit une tournure favorable pour Kavadh I qui infligea des cuisantes défaites aux Byzantins en Arménie et en Haute-Mésopotamie. En 527, lorsque l’Empereur Justinien I le Grand (527-565) succéda à Justin I, il réorganisa sa défense en construisant des forteresses importantes sur le front Est et en nommant un nouveau Général, Bélisaire (ou Belisarios ou Flavius Belisarius).


 

Autre monnaie de Kavadh I

 
   Dans le même temps des troubles provoqués par le mouvement Mazdakite se développèrent. Kavadh I s’appuya sur les Zoroastriens et les Chrétiens pour condamner le mouvement et les chefs furent éliminés, Mazdak lui-même fut pendu. En 530, Kavadh I fut vaincu en Arménie par les Byzantins. Bélisaire triompha de l’armée Sassanide devant sa base de Dara avec 20.000 soldats contre 40.000 à l’ennemi. En 531, Bélisaire accepta la demande de ses Généraux de poursuivre l’armée Sassanide qui dans sa fuite ravageait la région de l’Euphrate.
 
   Cette force Perses était composée exclusivement de 15.000 cavaliers et comprenait environ 10.000 Sarracènes montés, commandés par un chef Lakhmide, Alamundaros. Bélisaire la suivit dans sa progression, mais sans jamais chercher à l’affronter. Cependant ses troupes et en particulier les Isauriens, voyant l’armée Perse au bord de l’Euphrate à portée d’attaque, firent pression sur le Général pour que ce dernier accepte de livrer bataille.
 
   À leur grande surprise les Sassanides firent face et convergèrent vers le flanc droit Byzantin constitué par des auxiliaires arabes dirigés par Arétas. Ceux ci prirent la fuite et l’armée Byzantine fut submergée. La situation devint rapidement critique et les troupes Perses exterminèrent les Isauriens. Toutefois Bélisaire maintint sa ligne et arrêta les charges de cavalerie. À la tombée de la nuit, il réussit même à faire traverser l’Euphrate aux restes de son armée et les fit évacuer par bateaux, vers Callinicum. Ce fut une victoire pour les Sassanides, mais leurs pertes furent très élevées et une paix dite "perpétuelle" fut signée en 532 par le fils et successeur de Kavadh I, Khosrô I (ou Khusrau ou Khosroes). L’Empereur Justinien I qui voulait conquérir l’Afrique du Nord et la Sicile, accepta de verser 11.000 livres d’or et de retirer ses troupes de Dara. Kawadh I mourut en Septembre 531 à l’âge de 82 ans. Il épousa Niwandokht qui lui donna quatre enfants : Ka’us (ou Kawûs), Zamasp, Xerxès et Khosrô I. Au cours de ses dernières années de règne, ce dernier, qui eut une grande influence sur lui, fut proclamé son successeur.
 


 

Plat en Argent montrant Khosrô I ou
Kavadh I assis sur son trône –
Musée de l’Hermitage – Leningrad

   Khosrô I Anushiravān (ou Khosro ou Khosrau ou Khosrow ou Husrav I ou Khosroes, en Persan :انوشیروان  Anushiravān "À l’âme immortelle", 531 à 579) est également connu sous le nom de Anushiravān le Juste (En Persan : انوشیروان عادل  Anushiravān-e-ādel ou انوشيروان دادگر  Anushiravān – e-dādgar). Il monta sur le trône malgré l’opposition de son frère aîné Ka’us, au moment de l’épreuve de force entre les nobles et le peuple. Selon un compte, il était le fils de Kavadh I et d’une fille de paysan et était à l’origine considéré indigne d’hériter du trône de son père. Vers 532 Khosrô I serait sortit vainqueur du conflit en assassinant ses frères.
 
   Selon l’historien Romain Procope de Césarée, Kavadh I essaya d’avoir son troisième fils, Khosrô I, adopté par l’Empereur Romain d’Orient Justin I (518-527) dans le milieu des Années 520. C’est la première fois que Khosrô I est mentionné dans les sources. Mais les Romains et les Perses ne parvinrent pas à un accord sur l’adoption et une nouvelle guerre commença en 526, qui devait durer jusqu’en 532.
 
   Khosrô I remit de l’ordre dans l’Empire soumis à l’anarchie causée par les Mazdakites. Il réforma l’armée en donnant aux quatre divisions de l’Empire leurs propres troupes et un commandement séparé. Il créa une milice avec des paysans à l’équipement léger. Des prisonniers, comme les Alains et les Khazars furent déportés en Iran et soumis à un service militaire obligatoire. Il introduisit un système rationnel de taxation, basé sur une revue des possessions foncières, que son père avait commencé. Pour protéger ses frontières, le Roi installa des tribus de barbares qui représentèrent une défense vis à vis des nomades. Il construisit de puissantes fortifications le long des passes de Derbend et une grande muraille qui boucha les passages au Sud-ouest de la mer Caspienne. Au début de son règne, Khosrô I conclut une paix éternelle avec l’Empereur Byzantin Justinien I le grand (527-565) qui voulait avoir les mains libres pour la conquête de l’Afrique et de la Sicile. En 540, Khosrô I refusa de payer le tribut habituel aux Hephthalites, mais ces derniers ne furent pas assez puissants pour obliger le Roi Perse à honorer l’accord.


 

Monnaie de Khosrô I Anushiravān

  
   La même année les conflits avec Byzance reprirent suite à un litige entre l’État Ghassanide, sous tutelle Romaine et le Roi d’Hira (Ville d’Irak située sur la rive droite de l’Euphrate à 18 km au Sud-est de Nadjaf), vassal de Khosrô I. Selon Procope de Césarée ce fut a cause du succès de Justiniens I sur les Vandales et les Goths que Khosrô I reprit les armes. Ce dernier envahit la Syrie, prit Antioche et brûla la ville.
 
   Il déporta ensuite ses habitants près de Ctésiphon où il construisit pour eux une nouvelle ville sous le nom de "Khosrô-Antioche" ou "Chosro-Antioche". Au cours des années suivantes, Khosrô I mena la guerre successivement en Lazique (ou Lazistan ou Lazica, ancienne Colchide), sur la mer Noire et en Mésopotamie. En 545, les Byzantins ne pouvant pas grand chose contre lui, un nouvel armistice fut signé entre les deux parties, mais la paix totale n’arriva qu’en 562.
 
   La paix était prévue pour durer 50 ans, pendant lesquels les Perses laissèrent la Lazique aux Romains et jurèrent de ne pas persécuter les Chrétiens, à condition que ceux-ci n’essaient pas de faire du prosélytisme auprès des Zoroastriens. À l’inverse, les Romains durent payer des tributs à la Perse. Vers 560, Khosrô I alliés aux Turcs (Göktürks ou Köktürks), conquit la Bactriane. Il écrasa et élimina les Hephthalites dont le territoire, l’Empire Shvetahûna, fut partagé entre les coalisés, ce qui fixa sur l’Oxos la frontière orientale de l’Empire Perse. Au cours de la conquête de nombreuses autres tribus rebelles furent assujetties.
 
   En 570/571, les dynastes Himyarites du Yémen, qui avaient été soumis par les Éthiopiens d’Aksoum, demandèrent de l’aide au Roi Perse. Khosrô I envoya une flotte avec une petite armée sous les ordres de Vahriz, qui expulsa les Éthiopiens. Par cette victoire les Sassanides élargirent leurs frontières au Sud en s’emparant du Royaume de Saba (Yémen aujourd’hui). À partir de ce moment jusqu’à la conquête par l’islam, le Yémen fut vassal de la Perse et un Gouverneur Perse y résida. Byzance s’inquiéta de ce renouveau de la puissance Perse et de son expansion et déploya une activité diplomatique pour former une coalition.
 


 

Scène de chasse sur un plat montrant
Khosrô I – VIIe siècle – Cabinet des
Médailles – Paris.

   En 572, l’Arménie et la péninsule Ibérique se rebellèrent contre la Perse avec le soutien des Byzantins. Khosrô I mata la rébellion et montra la supériorité militaire Sassanide. En 573, il conquit la forteresse de Dara sur l’Euphrate, en Haute-Mésopotamie et il envahit et dévasta la Syrie. En 575/576, il avança jusqu’en Cappadoce, mais après cette incursion en grande partie infructueux de l’Anatolie, il fut fortement rejetée par les Byzantins en une bataille près de Métilène. Il revint quand même en Perse avec un large butin. Durant les négociations de paix avec le nouvel Empereur Tibère II Constantin (578–582), Khosrô I décéda.
 
   Son long règne marque l’apogée, la gloire et la prospérité de la dynastie Sassanide, Khosrô I avait une réputation de sagesse et de justice. Son règne fut aussi marqué par une activité de bâtisseur. Il jeta les fondations de nombreuses villes et de luxueux palais. Il supervisa la remise en état des routes de commerce ainsi que la construction de nombreux ponts et barrages et l’art et la science fleurirent en Perse. Ce fut aussi sous son règne, que le jeu d’échec fut introduits depuis l’Inde et que le livre du Kalîleh va Demneh fut traduit.
 
   De nombreux livres furent aussi amenés d’Inde et traduits en Pehlevi. Khosrô I épousa Kayen, la fille de Mokan Khan souverain des Huns Hephthalites. Elle lui donna deux fils : Anôshazâdh, qui sur le faux bruit de la mort du Roi, se révolta à Gondé-Châhpûhr et fut puni pour cet acte à être aveuglé au fer rouge, et Hormizd IV qui lui succéda. Il épousa également une Chrétienne, Euphémie (ou Euphémia) qui lui donna aussi un fils, Nushzad qui se rebella contre son père en 551 et qui fut gracié.
 
   Hormizd IV (ou Ormizd ou Ormuz ou Hormisdas ou Hormoz, 579 à 590, en Persan :هرمز چهارم) voulut maintenir la suprématie du trône sur la noblesse et le clergé et semble avoir été un Roi despotique et violent, mais quelques fois avec une certaine bonté de cœur. Lorsqu’il monta sur le trône, il tua ses frères. Hormizd IV protégea le petit peuple contre les nobles et mit en place une sévère discipline dans son armée et dans les tribunaux. Lorsque les Prêtres Zoroastres exigèrent une persécution des Chrétiens, il refusa pour le motif que le trône et le gouvernement ne pouvait être en sécurité s’il n’y avait pas de bonne volonté de la part des deux religions concurrentes. Sa décision souleva alors une forte opposition dans les classes dirigeantes, qui conduisit à de nombreuses exécutions et confiscations de biens. De son père il hérita d’une guerre contre l’Empire Byzantin et contre les Turcs (Göktürks ou Köktürks) dans l’Est du pays et des négociations de paix qui venaient de commencer avec l’Empereur Tibère II Constantin (578–582). L’activité diplomatique Byzantine l’obligea à combattre sur trois fronts.


 

Monnaie d’Hormizd IV

 
   Cependant Hormizd IV refusa de céder quoi que ce soit des conquêtes de son père. Les récits faits sur Hormizd IV par les auteurs Byzantins, Theophylaktos Simokates (ou Simokattes, historien Byzantin, VIIe siècle, iii.16 ff), Ménandre (Historien Byzantin, milieu du VIe siècle) et Jean d’Ephèse (ou d’Asie, historien en langue Syriaque, 507-586, vi.22), donnent une description détaillée de ces négociations et sont loin de lui être favorables.
 
   En 588/589, son Général, Bahrâm Chûbin (ou Vahram Tchûbin, qui deviendra le Roi rival Bahrâm VI) battit les Turcs à Balkh (ou Bactres), il tua leur Khan et captura son fils, puis il battit les Huns du Nord. Toutefois, déterminé à donner une leçon au Prince arrogant, l’Empereur Byzantin Maurice (582-602) traversa la frontière et envahit le Kurdistan. L’année suivante, il pénétra même en Médie et dans le Sud de la Mésopotamie. Bahrâm (ou vahram) fut envoyé pour lutter contre les Byzantins.
 
   Il fut d’abord couronnée de succès, il défit : Une offensive Ibérique contre l’Azerbaïdjan, des raids dans la Svanétie (ou Svaneti ou Suanie, en Géorgien : სვანეთი, province de la Géorgie, dans le Nord-ouest du pays) et il battit une attaque Byzantine sur l’Albanie, puis le Cheikh Ghassanide al-Moundhir trahit la cause Byzantine en informant Hormizd IV des plans de ces derniers. Maurice fut obligé de se retirer à la hâte et au cours de sa fuite vers sa frontière il entraîna à sa poursuite Bahrâm et son armée. Les Byzantins, commandés par le Général Romanus, dans une bataille sur le fleuve Araxes, contre toutes prévisions, défirent Bahrâm. Malgré cette défaite Hormizd IV fut jaloux de la renommée de Bahrâm et il tint à l’humilier. Le Roi le sanctionna pour son échec et le démit de ses fonctions.
 
   Bahrâm, avec l’aide de son armée se rebella. Ce fut le début d’une insurrection généralisée. Les nobles déposèrent le Roi qui fut capturé et mutilé (aveuglé) puis jeté en prison et proclamèrent Roi son fils Khosrô II. Les sources ne sont pas d’accord sur la façon dont Hormizd IV fut tué : Theophylaktos (iv.7) dit que Khosrô II le tua peu de jours après qu’il fut aveuglé et l’historien Arménien Sebeos (VIIe s, History, Ch.10.75) dit que ce sont ses propres servants qui le tuèrent.
 


 

Laine tissée Égyptienne copie d’une fresque
montrant Khosrô II se battant contre les
Éthiopiens au Yémen, Ve-VIe siècle.

   Khosrô II (ou Khusrau ou Khosroes ou Khosro ou Khosrau ou Khosrow ou Husrav II, 589 à 590 et 591 à 628) est parfois appelé Purveez (En Persan : خس رو پرویز ou Parvez ou Parwiz ou Abharvez, "Toujours victorieux"). Les sources le présentent comme inférieur à son grand-père Khosrô I en termes de bonne éducation et de discipline. Elles le montrent arrogant, cruel et vivant dans le luxe. Il ne serait ni un bon administrateur, ni un bon guerrier malgré sa brillante victoire, car il n’a pas personnellement commandé une armée sur le terrain. Il se fondait plutôt sur la stratégie et la fidélité de ses Généraux. Khosrô II fut porté sur le trône par les nobles rebellés, mais en 590, le Général Bahrâm Chûbin (en Persan : بهرام چوبین ou Vahram Tchûbin ou Chobina) démis de ses fonctions par son père se proclama lui-même Roi sous le nom de Bahrâm VI (590-591) et avec l’aide de son armée prit Ctésiphon. Khosrô II qui n’était pas en mesure de lutter contre lui dut fuir. Il partit d’abord vers la Syrie, puis à Constantinople.
 
   Il demanda la protection de l’Empereur Maurice (582-602) qui accepta d’envoyer de l’aide à condition que la souveraineté Byzantine soit reconnue sur les villes d’Amida (ou Diyarbakır ou Amed ou Derbekir), de Harran (ou Carrhae), de Dara, de Nisibe (ou Nisibis ou Nusaybin ou Nisibia ou Nisibin, ville dans la province de Mardin, au Sud-est de la Turquie) et de Miyafariqin (En moyen Perse : Miyān Pārgin). En outre, la Perse était tenu de cesser d’intervenir dans les affaires de la Géorgie et de l’Arménie et de céder le contrôle du Lazistan (ou Lazica, ancienne Colchide) aux Byzantins. En 591, Khosrô II fut ramené à Ctésiphon et Bahrâm VI fut rejeté en Azerbaïdjan et dut fuir vers les Turcs de l’Asie centrale où il fut assassiné. La paix avec les Byzantins fut ensuite conclue.


 

Monnaie de Khosrô II

 
   L’Empereur Maurice ne fit pas usage de son avantage, il restaurera simplement l’ancienne frontière et la suppression des subventions qui étaient versées aux Perses. Quelques années plus tard, Khosrô II profita de l’assassinat de l’Empereur Maurice par Phocas (602-610) pour attaquer Byzance. Il reprit l’Arménie et Édesse, traversa la Cappadoce, prit Césarée et Chalcédoine et en 610 atteignit le Bosphore.
 
   En 611, ses troupes ravagèrent la Syrie et s’emparèrent en 613 de Damas, puis en 614 de Jérusalem qui fut pillée. En 616, les Sassanides occupèrent Gaza, puis ils entrèrent en 618 en Égypte et prirent Alexandrie. Ils remontèrent le Nil et atteignirent l’Ethiopie.
 
   L’Empire Sassanide fut au plus haut tandis que l’Empire Byzantin semble avoir été très vulnérable et ne résista guère en raison des dissensions internes et de la pression des Avars et des Slaves sur d’autres fronts. En 622, le nouvel Empereur Byzantin Héraclius I (610-641) fut en mesure de contre attaquer. Les Byzantins reprirent l’offensive, chassèrent l’envahisseur d’Asie Mineure et remportèrent des victoires en Arménie contre Farrukhan Schahr Barâz (ou Shahrbaraz), le Général de l’armée Sassanide. Le royaume du Pont et la Cappadoce furent évacués. En 624, Héraclius I obtint une trêve avec les Avars ce qui lui permit d’avancer dans le Nord de la Médie et en l’Azerbaïdjan où il détruisit le grand temple de Ganzhak (ou Gazaca). En 626, il combattit dans le Lazistan (ou Lazica, ancienne Colchide).
 
   La même année Schahr Barâz avança en Chalcédoine et voulut assiéger Constantinople avec l’aide de ses alliés Avars. Sa tentative échoua et il retira son armée de l’Anatolie. En 627, Héraclius I avec l’aide des Khazars se dirigea vers la vallée du Tigre, il remporta une victoire décisive le 12 Décembre à Ninive, puis assiégea Ctésiphon. Khosrô II s’enfuit de sa résidence de Dastagird (ou Dastgerd ou Dastagei, près de Bagdad), sans tenter de résister, mais refusa de signer la paix avec Héraclius I. Les conquêtes en Afrique et en Anatolie furent perdues. Il tenta de donner le trône à un de ses fils cadet, Merdân Shâh, né de son épouse Chirîn (ou Shirin, † 628), une Chrétienne Monophysite et d’emprisonner ses autres fils. Son despotisme fit naître parmi les grands de l’Empire une opposition.
 


 

Khosrô II présenté à l’Empereur
Byzantin Héraclius I
– Plaque sur une croix –
1160-1170, vallée de la Meuse

   Ces derniers libèrent son fils aîné, Kavadh II Schirôyé (ou Shirôyé ou Siroes, en Persan :شیرویه Ghobād ou Qobad ou Qabād, 628) et le proclamèrent Roi le 25 Février 628. Celui-ci fit mettre à mort quatre jours plus tard (29 Février 628) son père dans son palais et ses 18 frères ou demi-frères qu’il considérait comme des rivaux potentiels et demanda la paix aux Byzantins. Il entama des négociations avec Héraclius I, mais il décéda peu après. De terribles catastrophes marquèrent cette période, inondations et épidémie de peste dont le Roi mourut le 6 Septembre 628 après un règne de 7 mois. Pendant ce court règne de Kavadh II Schirôyé les Nestoriens eurent le droit de se choisir un nouveau Catholicos du nom d’Ichoyahb II.
 
   Ardachêr III (ou Ardacher ou Ardachîr ou Ardaschir ou Ardashir ou Ardašīr ou Ardašīr ou Artexerce ou Artaxerxès III, 628 à 630, en Persan : اردشیر سوم) fils de Kavadh II arriva sur le trône. Ce n’était qu’un jeune enfant de 7 ans qui régna sous la tutelle d’un échanson, cousin de son père, Mâh-Adhûr Gushnasp (ou Māhādharjushnas). À la même époque les Khazars envahirent l’Arménie et l’Ibérie et le Général Perse, Farrukhan Schahr Barâz (ou Shahrbaraz ou Shahrvarāz) fut vaincu à Uti près du lac Guéghan. Avec l’accord de l’Empereur Byzantin Héraclius I (610-641), Farrukhan Schahr Barâz fomenta un coup d’État. Il déposa et tua Ardachêr III le 24 (ou 27) Avril 630. Il prit son trône au bout d’un an et demi de règne.
 
   Farrukhan Schahr Barâz (ou Shahrbaraz ou Shahrvarāz, en Persan : شهربرازSanglier de l’Empire", 630) était Général commandant en chef des armées sous Khosrô II. À la tête de son armée il mena une compagne en Syrie et en Palestine de 611 à 614. Il prit les villes d’Apamée sur l’Oronte, d’Antioche, de Damas en 613, puis en 614 de Jérusalem où il fit massacrer 17.000 habitants Chrétiens. En 618 il conquit Alexandrie et la Basse-Égypte. Khosrô II lui demanda alors de revenir pour faire face à l’offensive l’Empereur Byzantin Héraclius I (610-641) en Médie, mais en 623, Farrukhan Schahr Barâz fut défait par l’Empereur.  Il commanda l’ultime offensive Perse contre Constantinople qui échoua faute de force maritime et il dut de nouveau revenir défendre l’Iran car Héraclius I et ses alliés Khazars après s’être emparé de l’Ibérie et de l’Albanie du Caucase en 627 pénétraient en Mésopotamie.


 

Monnaie d’Ardachêr III

 
   Après la mort de Kavadh II, il se proclama Roi avec l’assentiment d’Héraclius I après avoir déposé et tué son prédécesseur, le jeune Ardachêr III. Il signa la paix avec Héraclius I et lui renvoya une relique qui fut acceptée comme la Vraie Croix. En Avril 630, il ne fit pas face à l’invasion de l’Arménie par le Khazar, Chorpan Tarkhanun. Il fut lui même déposé et exécuté après un mois et demi de règne par une conspiration des grands de l’Empire le 9 Juin 630. Dans le même temps Khosrô III Schiroueth (En Persan :
خسرو سوم, d630) fils du Prince Kavadh, un frère de Khosrô II, fut couronné Roi dans le Khorassan avant d’être assassiné par le Gouverneur de cette province début Novembre 630. Son frère Gushnasp Bandeh tenta ensuite, en vain, d’occuper le trône de début Novembre à mi-Décembre.
 
   Farrukhan Schahr Barâz eut deux épouses : Mirhrān, une sœur de Khosrô II et Bûrândûkht (ou Bôran) une fille de Khosrô II, selon l’historien Arménien Sébéos. Après le meurtre de Farrukhan Schahr Barâz, un de ses fils, Châhpûhr-i-Shahrvarāz, tenta en vain de s’emparer du trône, sous le nom de règne de Châhpûhr V, au détriment de la Reine Bûrândûkht, soutenue par une autre famille d’origine Parthe, les Ispahbudhān. On lui connait également deux autres enfants : Nicétas, fait “Patrice” par Héraclius I, dont la fille, Grégoria fut mariée au futur Empereur Constantin III et Nice, épouse de Théodose, un des fils d’Héraclius I et de l’Impératrice Martine.
 


 

Monnaie de la Reine Bûrândûkht

   Bûrândûkht (ou Bôran ou Pôran ou Buran ou Puran ou Porandokht ou Pooran Dokton Tourandokt ou Pûrandokht "Fille au visage rose", 630 à 631, en Persan : بوراندخت) fut, selon l’historien Arménien Sébéos, une fille de Khosrô II. Elle fut une des deux seules femmes à monter sur le trône Sassanide, l’autre étant sa sœur Azarmedûkht (ou Arzen-Dokt). Elle fut proclamée Reine à Ctésiphon après l’assassinat de son époux Farrukhan Schahr Barâz. Dès son accession au trône elle voulut essayer de stabiliser l’Empire. Pour atteindre son objectif, elle signa une paix définitive avec Byzance, puis tenta de revitaliser l’Empire en améliorant la justice, en rétablissant les infrastructures, en baissant les impôts et taxes et en frappant une nouvelle monnaie.
 
   Elle ne réussit pas à mener à bien la restauration du pouvoir central, qui avait été fortement affaibli par les guerres civiles. Bûrândûkht mourut de maladie à Ctésiphon après un an et 4 mois de règne, alors qu’elle était en train de préparer ses troupes contre les envahisseurs arabes. La fin de la Reine n’est pas claire, certaines sources affirment qu’elle aurait été assassinée et d’autres qu’elle aurait démissionnée. Dans les textes anciens, elle est décrite comme une Reine sage, juste et à la nature généreuse. Ses qualités furent reconnues par Ferdowsi (Abū-l-Qāsim Mansūr Ibn Hasan al-Tūsī, écrivain et poète Perse, v.940-v.1020) dans son œuvre le Shâh Nâmâ (ou Shahnameh), qui note son esprit de justice, son aide aux paysans et son engagement à relancer la mémoire et le prestige de son père, dont le règne au cours de l’Empire Sassanide avait atteint sa plus grande étendue territoriale.


 

Monnaie de la Reine
Azarmedûkht

 
   Pérôz II Ghusnaspbandah (ou Pirooz ou Peirozes ou Priscus ou Perozes ou Procop ou Perooz ou Piruz ou Ferooz ou Firuz, 631 en Persan : پیروز دوم) arriva sur le trône. Il fut le fils d’un noble nommé Mirh Gushnasp, lui-même époux de la Princesse Kahardûkht, fille de Yazdandah, un fils cadet de Khosrô I. Il ne réussit pas à se maintenir sur le trône. Depuis la mort de Khosrô II l’anarchie s’était propagée dans l’Empire Sassanide. Les souverains successifs ne se maintinrent que peu de temps sur le trône et pour beaucoup nous ne savons pas grand chose hormis leur nom. En outre la tradition est peu fiable et les textes sont parfois contradictoires de sorte que le règne du souverain suivant, la Reine Azarmedûkht (ou Arzen-Dokt ou Azarmigduxt, 630 à 631 ou 631 à 632, en Persan : آزرمی‌دخت) n’est pas précisément daté. D’autant que la succession d’une femme dans l’Empire Perse n’était pas prévu, elle pourrait également avoir agi comme Régente après la mort de sa sœur Bûrândûkht. L’époux d’Azarmedûkht, Shah Shenendih (631 ?) est parfois donné comme Roi, mais là encore il n’y a rien de confirmé.
 


 

Monnaie d’Hormizd VI

   Selon Tabari (Abi Ja’far Muhammad ibn Jarir al-Tabari, historien et théologien Perse, 838-923), le règne d’Azarmedûkht dura quelques mois de Décembre 630 à Mars 631. Bien que contredite il y a aussi l’idée que sa sœur ne soit pas morte avant 631. Dans ce cas Azarmedûkht aurait régnée probablement dans la période 631/632. Tabari signale en outre que la Reine ne pouvant refuser le mariage avec le Général Farrûkh-Hormizd (ou Farrukh Azarmidokht) de Rey, le fit assassiner. Le fils de ce dernier, le Général Rostam Farrokhzad, décida alors de venger son père. Il s’empara de la capitale Ctésiphon, détrôna Azarmedûkht, lui fit crever les yeux et la tua. Toujours selon Tabari, il fut ce même Rostam qui un peu plus tard, Général de Yazdgard III, perdit la grande bataille contre les arabes. Dans le même temps, un autre prétendant se serait aussi emparé du trône, Khosrô IV (631, en Persan : خسرو پنجم). Petit-fils de Khosrô I, il tenta de régner pendant 9 semaines, les dates de règne les plus courantes sont de Janvier à Mars 631, mais on trouve aussi selon d’autres sources de 631 à 633 ?.
 
   À sa mort Farrokhzad Khosrô V (ou Feroukhzad ou Farrukhzad, 631), fils de Khosrô II qui s’était réfugié chez les Byzantins pour échapper au massacre des Princes royaux ordonné par Kavadh II Schirôyé (ou Siroes, 628) voulut prendre le pouvoir. Sa proclamation comme Roi devait apporter une grande espérance de justice. Malheureusement il mourut empoisonné par un esclave après un règne d’un mois de Mars à Avril 631. À la mort de ce dernier Hormizd VI (ou Ormizd ou Ormuz ou Hormisdas ou Hormoz, 631 à 632, en Persan : هرمز ششم), un petit-fils de Khosrô II, se proclama Roi à Nisibe (ou Nisibis ou Nusaybin ou Nisibia ou Nisibin, ville dans la province de Mardin, au Sud-est de la Turquie), mais il fut massacré par ses soldats après un règne de 7 mois, de Mai 631 à Janvier 632.
 


 

Roi Sassanide souvent identifié à
Yazdgard III – Musée du Louvre

   Yazdgard III (ou Yazdegerd ou Yazdiger ou Yazdagird ou Yezdegard, en Persan : یزدگرد سوم, "Fait par Dieu", 632 à 651) fut le dernier Roi de la dynastie Sassanide. Ce fut un petit-fils de Khosrô II. Son père était Shâhriar (ou Schahryar) et sa mère, Miriam, fut la fille de l’Empereur Byzantin Maurice (582-602). D’autres sources le donnent comme le fils d’une concubine noire. Son père avait été exécuté avec 17 autres de ses frères et demi-frères en 628. Yazdgard III monta sur le trône le 16 Juin 632 après une série de conflits internes et une succession de onze Rois et Reines en seulement quatre ans. C’était un adolescent lorsqu’il accéda au pouvoir et il n’exerça jamais vraiment une autorité. Il fut couronné Roi à Istakhr (Ville à 5 km au Nord de Persépolis) et s’empara de la capitale Ctésiphon avec l’aide du Général Rostam Farrokhzad.
 


 

Monnaie de Yazdgard III

   Dans sa première année de règne, l’invasion arabe de la Perse commença. Pour obtenir un modeste soutien de son vieux rival, l’Empire Romain d’Orient, Yazdgard III chercha une alliance avec l’Empereur Héraclius I (610-641), il épousa Manyanh, la fille de Constantin III Héraclius (613-641) et de la Princesse Grégoria de Perse. Dès 633, il dut donc faire face à l’invasion des arabes musulmans. Ses Généraux furent vaincus dans plusieurs batailles : Rostam Farrokhzad en 635 à Qâdisiya (ou al-Qadisiyya ou Kadisiyya ou Kadésiah) non loin de Hira (Ville d’Irak située sur la rive droite de l’Euphrate à 18 km au Sud-est de Nadjaf) ce qui entraîna la perte de la capitale Ctésiphon. Le jeune Roi s’enfuit alors en Médie.
 
   Puis en 642, le Général Pérozân, à Nahavand (Aussi transcrit Nihawend ou Néhavend), et enfin en 643, à Revy (ou Ray ou Rey ou Reyy ou Ragâ, actuellement Chahr-e-Rey, province de Téhéran). Yazdgard III se réfugia d’une région à une autre. Il se cacha finalement à Merv (ou Mary au Turkménistan ou Alexandrie de Margiane) dans l’Est de l’Empire, auprès du Mazbân Mâhôe où il fut assassiné à l’automne 651. Son corps fut jeté dans une rivière et fut repêché par des paysans et identifié, puis inhumé par l’évêque Chrétien Nestorien de Merv. Le reste des nobles qui fuirent s’installèrent en Asie centrale où ils contribuèrent grandement à la diffusion de la culture et de la langue Persane dans ces régions. Ils contribuèrent également à la création de la première dynastie Iranienne, la dynastie Samanide, qui conserva certaines traditions Sassanides tout en continuant à promouvoir l’islam.
 
   Le 16 Juin 632, le début de son règne, est la date initiale de l’ère qui porte son nom, ère de Yazdgard, qui marque le début du calendrier religieux Zoroastrien, qui est encore en usage aujourd’hui (Calendrier des Pârsî). D’après Al Mas’udï (ou Masudi, historien arabe chiite, 897-957) Yazdgard III avait trois filles : Adragh, Shahr Banû et Mardavand et deux fils : Bahrâm et Pérôz III. Après la conquête de la Perse et la prise de Ctésiphon, Shahr Banû fut capturée et fut donnée en mariage à Husayn (Hussein ibn Ali), le fils du calife Ali et de Fatima (Fille de Mahomet). Husayn fut considéré par les chiites comme le troisième calife. Shahr Banû serait morte peu de temps après avoir donné naissance à son seul enfant, Ali.


 

Autre monnaie de Yazdgard III

 
   Le fils de Yazdgard III, Pérôz III (651 à 677, en Persan :پیروز سوم) réussit à s’enfuir dans les montagnes du Tokharistan vers la Chine. Il gouverna sur un petit territoire sous la suzeraineté de l’Empire Chinois. Il mourut vers 677 en laissant à la cour de Chine son fils Narsieh (泥涅师). La plupart de ce que nous connaissons de Pérôz III vient des écrits laissés par ce fils. Le Prince Pérôz était très jeune au temps du règne de son père Yazdgard III et il n’a jamais réellement exercé de pouvoir monarchique sur la Perse Sassanide. Après la conquête islamique de l’Iran, Pérôz III et la plupart de la famille royale s’enfuirent en passant par la chaîne du Pamir, sur le territoire de l’actuel Tadjikistan, puis ils arrivèrent dans la Chine des Tang, qui supportait les Sassanides. En 661, d’après le vieux livre des Tang (舊唐書), Pérôz III (卑路斯) aurait demandé une aide militaire aux Tang contre les arabes.
 
   En 670, Pérôz III arriva personnellement à la cour des Tang où il lui fut alors donné le titre de Youwuwei Jiangjun (右武衛將軍, "Général Martial et garde du flanc droit"). La cour des Tang crée le gouvernorat de Perse (波斯都督府) à Zarandj (Aujourd’hui en Afghanistan), duquel Pérôz devint le souverain. En 678, le ministre de la cour, Pei Xingjian (裴行儉) reçut l’ordre d’escorter Pérôz III en Perse. Pei Xingjian alla aussi loin que Suiye (碎葉) proche de la Tokmok, (moderne au Kirghizistan) avant de faire demi-tour. Pérôz III fut alors obligé de passer vingt ans au Tuhuoluo (吐火羅) probablement la Bactriane ou le Tokharistan avec plusieurs milliers de ses suivants. Pérôz III revint ensuite à la cour des Tang et il lui fut attribué le titre de Zuoweiwei Jiangjun (左威衛將軍 "Général inspiré et gardien du flanc gauche"). Il mourut peu après. Certains de ses suivants lui survécurent.

 

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