
Cavalier Parthe Palazzo Madama, Turin
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L’Empire Parthe fut un état de type féodal dont la cohésion reposait
sur la loyauté des Princes vassaux envers leur souverain. Le Roi disposait d’un pouvoir monarchique absolu et bon nombre furent
de véritables tyrans, accédant et se maintenant sur le trône par le crime. Les Parthes rattachaient leur dynastie, les Arsacides,
à celle des Achéménides. La succession des
Rois Parthes est assez difficile à établir, l’Empire Parthe n’a pas laissé de chronique historique.
Les Rois portèrent très
souvent le même nom d’une génération à l’autre et il y eut parfois des corégences. Enfin on ne connaît certains Rois
que par l’existence de monnaies à leur effigie et quelques rares inscriptions, papyri et ostraca, ainsi que par les sources
historiques écrites par d’autres peuples (Historiens Romains et Chinois). Ce fut une dynastie très instable, où
les meurtres et les rébellions se rencontrèrent à presque tous les règnes.
Environ 32 Rois vont constituer la dynastie, dont le premier nom sera toujours Arsace. Les numéros permettant de
différencier les souverains Parthes ont été attribués par les historiens modernes. On les classe généralement par leur deuxième
nom sauf Arsace I le Grand. Des découvertes plus ou moins récentes,
monnaies, ostraca de Nisa, inscription de l’Héraclès de
Séleucie du Tigre,
ont précisé des épisodes jusqu’alors inconnu de l’histoire Parthe.
Aussi existe-t-il plusieurs systèmes de
numérotation des Rois. Par exemple le souverain actuellement connu comme
Vologèse IV et qui eut un très long règne de 147 à 191
fut longtemps connu comme Vologèse III, car on ne comptait pas le Vologèse ayant régné vers 77-80 et il
figurait avec ce numéro dans la plupart des ouvrages de référence les plus anciens. Après
Phraatès IV les numéros d’Arsace son incertains car ils ne
font pas l’unanimité entre les spécialistes.
L’histoire…….
Les Parthes furent un peuple de cavaliers, d’origine Indo-iranienne, qui s’établirent
entre la mer Caspienne et la mer d’Aral, dans une province de l’Empire
Séleucide appelée Parthiène
(ou Parthyène). Leur tribu qui est souvent assimilée à celle des Parni, faisait partie de la Confédération Dahae apparentée aux
Scythes. L’appellation de Parthes doit provenir de Parthaya, terme générique qui apparaît dès le VIe siècle au début de l’époque
Achéménide et dont le sens en Iranien serait
"combattant ou cavalier". Les anciens textes
Assyriens mentionnent, au VIIe
siècle av.J.C, un pays nommé Partakka ou Partukka.
La région ou s’installèrent les Parthes fut soumise par les
Mèdes, puis se retrouva sous
l’autorité des Perses Achéménides, après que
Cyrus II le Grand (559-529) ait
construit son Empire, qui s’étendait de la
Grèce à l’Indus. Dans les deux
siècles qui suivirent, la région fit partie de l’Empire
Achéménide sous le nom de
satrapie de Parthie. En 522 av.J.C, le "Roi" Parthe rejoignit Phraortès des
Mèdes dans une rébellion qui fut matée par le Roi
Perse
Darius I le Grand (522-486).
À l’inverse, les Parthes combattirent aux cotés du Roi
Perse
Darius III (336-330), contre le Roi de
Macédoine,
Alexandre le Grand (336-323), lors de la
bataille de Gaugamèles, le 01 Octobre 331.

Monnaie d’Andragoras |
Ils étaient commandés par Phrataphernes, qui après la défaite remit
sa satrapie à
Alexandre au cours de l’été 330.
Celui-ci apprécia le geste et Phrataphernes fut reconduit comme
Satrape de la région à laquelle
fut ajoutée, en 323, l’Hyrcanie.
Après la mort d’Alexandre
et le partage de son Empire, la région fut un temps la propriété des
Argéades de
Macédoine pendant le
règne de Philipe III Arrhidée
(323-317) et
Alexandre IV Aigos (323-310). Les
Royaumes Hellénistiques furent
ensuite ébranlés par les guerres des Diadoques qui redistribuèrent les cartes politiques de la région. La Parthie fit alors
partie de l’Empire Séleucide de
Séleucos I Nikatôr (305-280).
Vers 247/245, le Satrape Parthe Andragoras, alliés avec le nouveau Roi de
Bactriane
Diodote I (256-238 ou 234), se révolta
contre les
Séleucides et se proclama Roi.
Pendant ce temps, la tribu des Parmi, venant des rives de l’Amou-Daria, nomma à sa
tête le chef des nomades Dahan, Arsaces I le Grand (ou le Brave ou Arsakes ou Arschag, en Parthe : ršk Aršak ou Arschak, en
Grec : Αρσακης A’, en Persan :
اشکان Ashkan
I ou Arshak, 250
à 247 ou 250 à 217 ou 246 à 211).
Les dates de la naissance et de mort d’Arsace ne sont pas connues avec certitude et font encore l’objet de débat entre les
spécialistes, comme son nom qui pour certains ne serait pas le vrai ?.
Sous la pression de la Bactriane, les Parni cherchèrent
refuge en Parthie et ils occupèrent le district de Tejen. Arsace I, avec
le soutien de son frère Tiridate I,
se rendit maître de la Parthiène et établit sa capitale à Hécatompyles (ou
Hecatompolis), près de Dāmghān.
Monnaie d’Arsace I – British Museum

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Avec l’aide d’une autre tribu, les
Aparniens, il renversa et tua Andragoras et se rendit aussi indépendant des
Séleucides et en 238 s’autoproclama Roi.
Selon Arrien (ou Lucius Flavius Arrianus Xénophon ou Arrien de
Nicomédie, historien
Grec et philosophe de l’époque
Romaine, v.85-v.145), Arsaces I et son frère Tiridate I étaient tous
les deux descendants du Roi Achéménide
Artaxerxès II (404-359). Cependant, il n’existe
pas de preuves historiques à l’appui de cette affirmation. Les
Séleucides réagirent et face à
l’avancée du Roi
Séleucos II Kallinikos (246-225), Arsace I s’enfuit chez les Scythes avant de faire la paix et de reconnaître la
suzeraineté
Séleucide.
Rapidement, il se conduisit comme un homme d’État et non plus comme un simple chef de tribu.
Toujours selon Arrien, Arsaces I fut ensuite tué et remplacé par son frère Tiridate I, mais les historiens modernes pensent qu’il
régna en Parthie jusqu’en 211, date à laquelle il fut remplacé par son fils
Artaban I (ou Arsace II).
Après lui tous les autres Pois Parthes de la dynastie (environ 32) porteront officiellement le nom Arsace,
comme premier nom de règne. Il aurait fondé une ville appelée Dara et aurait également donné son nom à la ville d’Achkhabad.
Arsace I a émis des drachmes d’argent et de cuivre (dikhakloi). On note une certaine similitude dans le style avec la monnaie
Séleucide de la même époque, bien que la coiffe sur le monnayage Parthe soit notablement différente.
Armure des cavaliers Parthes
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Tiridate I (ou Teridates, en Persan :
تیرداد یکم,
en Grec :
Τιριδάτης Α΄ της Παρθίας Tiridate de Parthie, 247 à 217)
est le nom, donné par Arrien dans son Parthica au frère d’Arsaces I, auquel,
également pour certains spécialistes modernes, il
aurait succédé en 247/246. Cependant la version d’Arrien est largement contredite aujourd’hui par les historiens qui pensent
qu’Arsace I a régné sur la Parthie jusqu’en 211 et que ce fut son fils qui lui succéda. Dans
l’histoire d’Arrien, Tiridate I ne put se maintenir que peu de temps en Parthie, au cours des guerres contre l’Empire
Séleucide, en 246 et les années
suivantes.
Il aurait été vaincu et expulsé par
Séleucos II Kallinikos
(246-225) vers 238. Mais quand
Séleucos II fut contraint, par la rébellion de son frère, Antiochos Hiérax, de retourner à
l’Ouest, Tiridate I serait revenu et aurait vaincu les
Séleucides.
Aujourd’hui faute de plus de preuves, il convient de retenir les deux datations :
Tiridate I aurait succédé à son frère sur le trône de Parthie et aurait régné de
247 à 217 ou Arsace I aurait régné jusqu’à la prise de pouvoir de son fils Artaban I (Arsace II) en 211.
Artaban I (ou
Artabano ou Artabanus ou Artabanos ou Arsace II, en Persan :
ارشک دوم Ashkan
I ou Arashk,
en Grec :
Αρσάκης Β΄της Παρθίας
Arsace II de Parthie, 217 à 191 ou 211 à 191) a son
nom
Grec "Arsaces" qui apparaît comme "Artaban" dans les sources Latines et les deux
formes apparaissent dans les livres d’histoire. En raison d’une confusion de noms, la ligne de succession est également peu claire.
Selon certains auteurs il fut le fils d’Arsace I
et selon d’autre il fut son neveu, le fils de
Tiridate I. Idem pour la succession, soit il suivit
Tiridate I, soit il suivit Arsace I. En
209, le Roi Séleucide
Antiochos III Mégas (223-187) reprit ses campagnes contre la Parthie.
Il occupa la capitale Parthe, Hécatompyles
(ou Shahr-e Qumis ou Shahr-e Qumis ou Šahr-i Qumis). Artaban I réussit à inverser la tendance et s’empara
d’Ecbatane et parcourut tout le territoire
Parthe jusqu’à l’Hyrcanie.
Antiochos III fut obligé de
conclure la paix après sa défaite sur le champ de bataille au Mont Labus. La Parthie se retrouva alors indépendante du royaume
Séleucide et Artaban
I obligea le Roi
Séleucide à le reconnaître comme souverain des Parthes.
Antiochos III,
retira ses troupes vers l’Ouest où il fut par la suite impliqué dans des guerres
avec Rome.

Monnaie d’Artaban I |
Sur le lien de parenté d’Artaban I avec son successeur il y a un doute. Pour certains
spécialistes il s’agit de son fils, pour d’autres c’est son cousin. Ce qui est sûr c’est son nom, Phriapetius
(ou Arsace III ou Phriapatius ou Priapatius ou Friapazio ou Priapatios ou Phriapatios ou Phriapites,
en Persan : فریاپت Fryapt ou P’riapāta,
en Grec :
Πριαπάτιος των Πάρθων
Priapatios de Parthie, 191 à 176 ou 175). Son nom est la transcription
Grecque de Fryapati et signifie "Possédé par Frya". Frya était le nom d’un des ancêtres
immortels de la tribu des Fryâna. Phriapetius sera le père de trois ou
quatre Rois Parthes : Phraatès I, qui
fut son successeur, Mithridate I et
Artaban II et quelques spécialistes le donnent comme le père de
Gotarzès I.
Phraatès I (ou Phraates ou Fraate
ou Arsace IV, en Persan : فرهاد یکم Faarhad I,
en Grec :
Φραάτης Α΄ της Παρθίας Phraates de Parthie,
176 ou 175 à 171) le long de son court règne poursuivit l’expansion territoriale du royaume commencée sous celui de son père.
En 171, ayant réunit des troupes, il lança une grande campagne militaire. Celle-ci avait été prévue de longue date, mais
Phraatès I et ses conseillers attendaient le moment opportun pour envahir les royaumes voisins. Il commença par soumettre
les Amards (ou Amardiens ou Amardis Amardis ou Amui en Pahlavi), une tribu de montagne dans l’Elbourz (ou Alborz ou Alburz,
chaîne de montagnes dans le Nord de l’Iran), au Sud de la mer Caspienne, ainsi que les Simindiens, un peuple nomade vivant
du Sud-est de la Parthie. À cette époque les Amards, qui étaient pourtant nominalement sujets des
Séleucides,
ne reçurent aucune aide de leur part, on ne sait même pas si ils en avaient demandé à
Séleucos IV Philopator
(187-175), se plaignant de l’agression du monarque Parthe.
Puis il renforça ses défenses installées aux Portes de la mer Caspienne.
Il quitta ensuite le Nord avec le reste de son armée, qui se composait de 10.000 hommes,
des femmes et des chevaux. En cours de chemin, à l’automne 171, il
rencontra des problèmes logistiques et fut obligé de stopper sa progression
avant la date prévue. Il se servit de ce temps "d’hivernage" pour construire
des machines de guerre pour sa campagne suivante. Cependant il s’en
débarrassa très vite, là aussi pour des problèmes de logistique. Il soumit une
partie de la
Médie, mais buta contre la forteresse de Haron tenue par les Scythes.
Phraatès I fut surpris dans une embuscade aux pieds des murs
Mèdes et fut blessé, une flèche à l’estomac.
Il mourut jeune, mais juste avant sa mort, contrairement à l’usage, il désigna son frère Mithridate I, un grand sage et non
son fils, pour lui succéder.

Tétradrachme de Mithridate I |
Mithridate I (ou Arsace V, en Persan :
مهرداد Mehrdād ou
Mit’radāta, en Grec :
Митридат A’, en Parthe : Mithradāt,
171 à 138) fut le jeune frère de Phraatès I,
il serait né vers 195/190. Ce fut surtout sous son règne que l’Empire parthe prit toute son ampleur. Il lança une première
campagne sur son proche voisin l’Arie
qui était située au Nord de la Drangiane et au Sud-est de la Parthie. Elle correspondait à la partie orientale
du Khorāsān Iranien et à la région de Hérat dans l’Afghanistan actuel. Elle bordait principalement la vallée
de la rivière Hari (ou Arius ou Arios ou Areios en
Grec) qui était considérée comme particulièrement fertile
et riche en vin. En 167, il prit la capitale, Artacoana (ou Herât, Nord-ouest de l’Afghanistan).
Puis, il fit campagne vers l’Ouest, il s’empara, vers 148, de
l’Élam, puis en 144 de la
Babylonie et
de la Mésopotamie et en 141
complètement de la Médie.
La même année, il enleva la ville de
Séleucie du Tigre,
ce qui mit un terme à la main mise de l’Empire des
Séleucides en
Perse.
En 139, il prit l’Atropatène (aujourd’hui l’Azerbaïdjan
Iranien), puis l’Elymaïde qu’il pilla et la Perse proprement dite,
la région du Fars. Il prit alors le titre de "Grand Roi". Puis il intervint en
Hyrcanie pour mater une révolte
contre l’impôt trop lourd. Le Roi
Séleucide,
Démétrios II
Nikatôr (145-138) tenta de reconquérir la
Mésopotamie. Après
une série de succès, il parvint à reprendre la
Babylonie et à réoccuper la Médie où il fut accueilli en
libérateur par les habitants des villes, mais il fut vaincu en Juillet 138.
Son armée comportait alors des éléments
Gréco-bactriens, ce qui laisserait supposer
une alliance entre les
Séleucides et les
Gréco-bactriens contre les
Parthes.

Autre monnaie de Mithridate I |
Cette tentative des Séleucides pour récupérer leurs
territoires ayant échoué, ces régions passèrent sous contrôle Parthe, cette domination durera trois siècles.
Mithridate I captura Démétrios II qu’il garda prisonnier 10 ans en
Hyrcanie,
tout en lui donnant sa fille Rhodogune (ou Rodogune) en mariage.
À cette période, en Babylonie, profitant du vide de pouvoir,
prit naissance le nouvel État de Characène
vassal des Parthes. Dans le même temps Mithridate I voulut élargir à l’Est son royaume, mais se heurta au Roi
Gréco-bactrien,
Eucratide I (ou Eucratides ou Eukratides, 171-v.145).
Toutefois, il finit par battre ce dernier ce qui lui rapporta, une bonne partie de la
Bactriane,
tout le contrôle sur le territoire de l’Ouest de la rivière Hari (ou Arius ou Arios ou Areios), les
régions de Margiane et d’Arie,
y compris la ville d’Artacoana (ou Herât), prise en 167.
Ces victoires donnèrent aux Parthes le contrôle des routes commerciales terrestres entre l’Est
et l’Ouest (Route de la soie). Ce contrôle du commerce devint le fondement de l’Empire Parthe. Il amena la richesse et le pouvoir et fut jalousement
gardé par les Arsacides, qui tentèrent de maintenir un contrôle direct sur leurs terres par le biais des principales routes commerciales.
Les victoires de Mithridate I rompirent les liens avec les
Grecs de l’Ouest qui avaient
soutenu le royaume hellénistique des Gréco-bactriens.
Cependant Mithridate I promut activement l’hellénisme dans les domaines
qu’il contrôlait et s’intitula Philhellène "Ami des Grecs" sur ses pièces de
monnaie. Ce fut d’ailleurs sous son règne que reprit la frappe de monnaie qui
avait été suspendue depuis Artaban I (ou Arsaces II).
Les pièces frappées montrent la première apparition d’un style
Grec avec le
portrait portant le diadème royal, symbole
Grec de la royauté.
Mithridate I fut tué au combat près de
Séleucie du Tigre,
en combattant des forces renaissantes
Séleucides sous
Antiochos VII
Évergète Sidêtês (138-129). Il légua à sa mort un Empire qui s’étendait de la
Bactriane Orientale jusqu’à la
Babylonie.
Son nom Mithridate évoque la protection de la divinité Mithra.
Mithridate I épousa Rikinu (ou Ri-‘nu) qui lui donna deux enfants :
▪
Rhodogune (ou Rodogune ou Rhodogyne,
en Grec
: Ροδογύνη ou Ροδογύνη
της Παρθίας Rodogyni des
Parthes, en Persan :
روزگون Rvzgvn) qui épousa en 138 le Roi
Séleucide,
Démétrios II Nikatôr
(145-138 et 129-125) pendant sa captivité en Parthie. Il semble, selon les sources, qu’elle eût plusieurs enfants avec lui,
mais nous n’en connaissons pas les noms.
▪ Phraatès II qui
succéda à son père.
Tétradrachme argent de Phraatès II

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Phraatès II (ou Phraates ou Fraate ou Arsace VI, en Persan :
فرهاد دوم,
en Grec :
Φραάτης Β΄ της Παρθίας Phraatès II de Parthie,
138 à 128 ou 127),
hérita très jeune du trône, sa mère, la Reine Rikinu (ou Ri-‘nu) assurant la régence. Il dut affronter, en
130, les attaques du Roi Séleucide,
Antiochos VII
Évergète Sidêtês (138-129). Phraatès II tenta de négocier avec lui pour gagner du
temps mais ce dernier rejeta ses propositions. Phraatès II libéra alors
Démétrios II
Nikatôr (145-138) fait prisonnier par son père et il l’envoya en Syrie avec
des troupes afin qu’il reprenne le trône à son frère
Antiochos VII. Dans le
même temps, face à l’avancée des
Séleucides, il demanda de l’aide
à des mercenaires Scythes (ou Sakas ou Saces) qui faisaient des incursions en Parthie, mais
leurs renforts lui arrivèrent trop tard et il refusa de les payer.
Antiochos VII,
après une grande victoire initiale, prit cantonnement pour l’hiver en
Bactriane.
Il dut y faire face au soulèvement des cités nouvellement conquises qui se rebellèrent
suite aux exactions des troupes
Séleucides sur la population.
Phraatès II attaqua alors l’armée
Séleucide avec l’aide des populations locales.
Antiochos VII
tomba dans une embuscade et il fut vaincu et tué dans la bataille au printemps 129
(on trouve aussi qu’il se suicida), ce qui mit fin à la domination des
Séleucides
à l’Est de l’Euphrate qui restèrent dorénavant cantonnés en Syrie. Une partie de
ses soldats capturés fut incorporée dans l’armée Parthe.

Monnaie d’Artaban II |
Phraatès II envisageait une campagne en Syrie, mais
les Scythes mécontent de ne pas avoir été dédommagés se livrèrent au pillage de l’Est du
territoire Parthe. Phraatès II marcha contre eux, mais il fut vaincu et tué au
cours d’une bataille à la suite de la défection des soldats
Grecs capturés pendant la
campagne précédente qui se retournèrent contre les Parthes au moment décisif de la
bataille. Après sa mort, le royaume Parthe traversa une période de trouble. Phraatès II épousa Laodice (ou Laodiké ou Laodicé, en
Grec : Λαοδίκη),
la fille du Roi Séleucide
Démétrios II Nikatôr et de la Reine
Cléopâtre Théa.
Son oncle Artaban II lui succéda.
Artaban II (ou Artabano ou Artabanus ou Artabanos ou
Arsace VII, en Persan :اردوان دوم, en
Grec :
Αρτάβανος B’, 127 à 124) était le 3e fils de
Phriapetius. Il dut combattre lui
aussi les Scythes (ou Sakas ou Saces), qu’il réussit à chasser provisoirement de
son royaume. Par contre, il perdit la
Babylonie au profit du royaume de
Characène constitué par
Hyspaosinès (209-124),
un ancien Satrape
d’Antiochos IV Épiphane
(175-164). Ce fut en combattant les hordes de Tokhariens Yue-Tche en
Bactriane,
un nom communément identifié aux Yuezhi des sources Chinoises, qu’il reçut la
blessure dont il mourut en 124. Son fils lui succéda. Il est à noter que quelques spécialistes ne comptant pas Artaban I
sous ce nom, mais sous celui d’Arsace II, attribuent alors le numéro I à Artaban II.

Tétradrachme argent de Mithridate II |
Mithridate II le Grand
(ou Mithridates ou Mitridate ou Mitridates ou Arsace VIII, en Persan :
مهرداد Mehrdādou,
en Grec :
Μιθριδάτης Β΄, 124 à 88),
le fils d’Artaban II, arriva au pouvoir dans une période
agitée. Il ne succéda pas tranquillement à son père. Il dut d’abord s’assurer le
trône en combattant deux compétiteurs d’origine inconnue dont seules les monnaies qui portent leur titre en
Grec, nous ont livré les
noms : Arsace Nicéphore (ou Arsakès, 126-122) et Arsace Dikaïos Philhellène (ou Arsakès, 122-121).
Mithridate II adopta le titre d’Épiphane, "Manifestation de Dieu".
Il fut le grand organisateur de l’Empire qui atteint sous son règne sa plus grande superficie. C’est pourquoi les
spécialistes donnent son règne comme l’apogée de la dynastie Parthe.
En 127 il se lança dans la conquête de la
Mésopotamie, où
Hyspaosinès (209-124),
qui avait été nommé par
Antiochos IV Épiphane,
Satrape
de la satrapie
de la mer Érythrée, s’était libéré de la tutelle
Séleucide et proclamé Roi de
Characène.
On pense que dès 125, Hyspaosinès
avait prit la Babylonie, mais, en 124, il
tomba malade et mourut peu de temps après, son jeune royaume devenant vassal des Parthes. En 113, la
Mésopotamie fut totalement conquise,
Mithridate II ayant la main mise jusqu’à
Dura Europos (Située à l’extrême
Sud-est de la Syrie sur le moyen Euphrate) propriété des
Séleucides.

Autre monnaie de Mithridate II
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En 95, Mithridate II conquit
l’Arménie
du Roi Artavazde II (128-95) et fut vraisemblablement victorieux car il prit comme otage le Prince héritier, le futur
Tigrane II le Grand
(95-54) qu’il libéra en échange de "soixante dix vallées" en Atropatène (Azerbaïdjan Iranien). Il envahit la
Commagène, allant jusqu’à la
Cilicie, mais il dut
conclure en 92 un traité avec Rome, alors représentée par Sylla (ou Lucius Cornelius Sulla), Préteur de
Cilicie. Ce fut le
premier traité entre Parthes et Romains, l’Euphrate devenant la frontière entre les deux Empires.
En 90, Mithridate II sauva son royaume des tribus Scythes (ou Sace ou Saka), qui occupaient la
Bactriane et
l’Est de l’Iran et les maintint à l’Est sous contrôle.
Puis, il menaça la Syrie
Séleucide,
qui connaissait une grave crise de succession, en s’immisçant dans ses démêlés dynastiques. En 89, un de ses Rois,
Démétrios III
Eukairos (95-88) prit Antioche.
Cet acte provoqua une querelle avec son frère
Philippe I Épiphane
Philadelphe (95-83), qui était devenu le seul Roi de Syrie.
Démétrios III tenta de le détrôner et l’assiégea à
Alep.
Philippe I
fit alors appel à Mithridate II, époux de sa sœur Laodice VII Théa Philadelphe (ou Laodiké
ou Laodicée), pour l’aider à se débarrasser de
son frère. En 88/87,
Démétrios III fut capturé par le Roi Parthe et mourut en captivité la même année.
Ce fut durant son règne, en 123 et 115, que les Parthes reçurent
des Ambassadeurs Chinois de l’Empereur Han, WuDi (武帝 ou Liu Che 劉徹, 156-87),
afin de négocier pour la réouverture de la "route de la soie". L’Empire Parthe
réalisait ainsi la jonction entre les deux grands Empires de l’époque, Rome et la Chine. Les pièces de monnaie de
Mithridate II furent frappées d’un côté le montrant barbu, portant la grande couronne bombée étoilée Parthe et il fut le
premier à s’y faire appelé "Roi des Rois".
L’Empire Parthe sous Mithridate II |
Cliquez sur les noms de villes ou régions
|
À la fin de son règne, un peu avant
de mourir, Mithridate II dut faire face, d’une part au soulèvement de son cousin
Gotarzès I, puis à celui
d’Orodès I, qui pour certains spécialistes était
peut être son fils et pour d’autres son frère. En règle générale, les dirigeants Parthes ne se faisaient pas appelés par leur nom, mais seulement
Arsace. Le fait que Gotarzès I est explicitement fait apparaître
son nom propre semble prouver qu’il n’était pas le seul dirigeant à réclamer le trône.
Cependant, les événements en détail
de cette période restent flous.
Ce qui est sûr c’est que ces luttes provoquèrent une période d’instabilité dans la dynastie que le Roi
d’Arménie
Tigrane II mit à son
profit pour attaquer l’Empire. Mithridate II mourut dans une bataille contre les
Arméniens sur les rives de l’Araxe.
Il y a de fortes indications que sous le règne de Mithridate II, l’Empire Parthe fut réorganisé. Les derniers textes administratifs en
cunéiforme furent écrits sous son règne. Les temples dans le style
Babylonien furent remplacés par
d’autres
dans un style plus Hellénistique. Les plus anciens documents datés, trouvés à Nisa, appartiennent à son règne.
Mithridate II eut deux épouses :
• Laodice VII Théa Philadelphe (ou Laodiké, en
Grec : Λαοδίκη
Z’ της
Φιλάδελφος) qui fut la fille du Roi
Séleucide,
Antiochos VIII
Gryphos (125-96) et sœur de
Philippe I Épiphane
Philadelphe (95-83). Cette dernière épousera ensuite
Mithridate I (109-70)
de Commagène.
Elle lui donna deux enfants, dont un Pacorus, qui selon certains spécialistes
fut Roi en 88.
• Ariazate-Automa, la fille du Roi
d’Arménie,
Tigrane II (95-54).

Tétradrachme argent de Gotarzès I
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Gotarzès I (ou Gotarze ou Gotarce ou Arsace IX, en Persan :
گودرز يکم , en
Grec :
Γοτάρζης Α΄ Gōtarzēs, en Parthe : Gōtarz, 95 à 90 ou 95 à 88
ou 91 à 80) était le fils ou le petit-fils (Selon les sources) de
Phriapetius (Arsace III, 191-175).
Il profita d’une période de troubles pour essayer de ravir le trône à
Mithridate II à la
fin de son règne en prenant la tête d’un vaste mouvement de contestation. Il se proclama Roi en contrôlant la
Mésopotamie et une partie de la
Médie.
Il est mentionné sur certaines tablettes astronomiques de
Babylone et semble avoir régné
pendant un certain temps dans la ville. Des textes cunéiformes nous donnent aussi le nom de sa sœur et épouse, Ashibatu.
À la mort de Mithridate II,
en 88, Gotarzès I s’empara du titre d’Arsace, au détriment du fils, ou du frère (Les
sources sont incertaines) de ce dernier, Orodès I (ou
Arsace X, en Persan : ارد يکم, en
Grec :
Ορόντης Α΄, 90 à 80 ou 80 à 75 ou 76 à 80) Les deux prétendants au trône durent faire face aux attaques du Roi
d’Arménie
Tigrane II (95-54)
qui déposséda l’Empire Parthe de plusieurs provinces et s’octroya le titre de "Roi des Rois". Gotarzès
I disparut semble t-il de mort naturelle au moment ou Orodès I voulait lui prendre la
Mésopotamie centrale.
Les pièces de monnaie à l’effigie d’Orodès I proviennent du territoire
Mède,
des villes d’Ecbatane et Rhagae.
Les dernières frappées à son nom sont émises en l’an 80.
De textes cunéiformes nous donnent le nom de sa sœur et épouse, Ispubarza. Il disparut dans des circonstances inconnues.
L’histoire de la Parthie est assez obscure au cours de cette période, mais le "règne" d’Orodès I semble avoir pris fin,
comme il avait commencé, dans la guerre civile avec un inconnu requérant. Les avis des spécialistes sont partagés :
▪ Pour certains, il régna jusqu’en 80 et le nom de son successeur, de 80 à 77, est
inconnu et ce fut seulement avec le début du règne de
Sanatrocès (ou Sanatruces) en 77, que la lignée des dirigeants Parthes
peut à nouveau être fiable.
▪ Pour d’autres, Orodès I régna de 80 à 75, mais avec Sanatrocès (ou Sanatruces), qui
aurait été un troisième prétendant pendant le règne de
Mithridate II, puisque, selon eux, il aurait été au pouvoir depuis 93 ?.
Orodès I est mentionné comme "Roi des Rois" de la dynastie Arsacide dans un rapport
Babylonien de l’éclipse lunaire
du 11 Avril 80. Faute de plus de preuves il convient de retenir les deux options.

Tétradrachme de Sanatrocès
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L’origine et l’arrivée au pouvoir de Sanatrocès
(ou Sanatruces ou Sinatruces ou Sanatruk ou Sanatrukes ou Arsace XI, en Persan :
سیناتروک, en
Grec :
Σανατράκης Α΄, 93 à 70 ou 77 à 70) est très incertaine.
Il serait né en 157. Pour les partisans de sa prise de pouvoir derrière un Roi inconnu, il aurait été fait Roi
par les Scythes (ou Saka), mais déjà âgé de 80 ans il ne régna que 7 ans, son
fils Phraatès III lui succédant. Pour d’autres,
qui le donnent Roi depuis 93, il ne fut pas vraiment un troisième prétendant sous le règne de
Mithridate II,
qui serait son frère. Il n’aurait même pas participé à la guerre civile qui
éclata à la fin du règne de ce dernier car il vivait parmi les Scythes (ou Saka), près de la mer d’Aral.
Il aurait été élu Roi par le conseil des anciens
(Vazurgan) qui recherchait un descendant Arsacide légitime, mais il était déjà
âgé d’environ 80 ans. Il serait resté le seul "Roi" à partir de 77 et aurait
alors rétablit l’ordre dans tout l’Empire. Trop âgé il aurait décliné une offre
d’alliance du Roi du Pont
Mithridate VI (120-63) pour
combattre les Romains. Ce qui est sûr, c’est qu’a sa mort ce fut bien son fils Phraatès III qui lui succéda.

Tétradrachme de Phraatès III |
Phraatès III (ou Phraates ou Fraate
ou Arsace XII, en Persan : فرهاد سوم, en
Grec : Φραάτης Γ΄, 70
à 57 ou 69 à 57)
va régner durant les campagnes de Pompée (106-48) en
Asie Mineure. Lorsqu’il monta
sur le trône, le Général Romain Lucius Licinius Lucullus (115-57) se préparait à attaquer le Roi
d’Arménie
Tigrane II (95-54), qui était la
force suprême en Asie occidentale et avait accaparé en
Mésopotamie plusieurs États
vassaux des Parthes. De ce fait, en 68, Phraatès III refusa d’aider le Roi du
Pont
Mithridate VI (120-63)
et
Tigrane II dans leur lutte
contre les Romains. Au lieu de cela, il scella une alliance avec Pompée, en échange de possessions Romaines en
Mésopotamie
qui furent abandonnées aux Parthes et il soutint le fils (ou beau-fils) de
Tigrane II, le jeune Tigrane,
quand il se révolta contre lui et envahit
l’Arménie en 66 aidé par Pompée.

Autre monnaie de Phraatès III |
Après une mésentente avec son allié
Mithridate VI
qui venait le secourir avec 8.000 hommes,
Tigrane II fut obligé
de se soumettre, en 66/65, au Romain Pompée qui changea d’attitude et l’aida à reprendre son trône.
Tigrane II garda une bonne
partie de son Empire mais céda aux Romains la
Cappadoce et la Petite Arménie
(Cilicie)
en échange de l’aide. Son fils infidèle fut envoyé à Rome comme prisonnier. L’année suivante Phraatès III envoya de nouveaux
ambassadeurs à Pompée, afin de renouveler le traité existant, tandis que les différents lieutenants du Général Romain avaient
pris possession de l’Arménie et du
Pont, Gabinius avait même dépassé
l’Euphrate, causant une grande inquiétude au Roi Parthe.
Cependant les intrigues de Pompée pour créer une ceinture
d’États tampons entre les deux Empires, finirent par détériorer les relations entre
Parthes et Romains. D’autant que Pompée refusa de reconnaître Phraatès III comme
"Roi des Rois". Celui-ci passa alors alliance avec
Mithridate VI
et
Tigrane II
pour contrecarré les Romains, mais il fut assassiné par ses fils
Mithridate III
et Orodès II. Il fut appelé "le Dieu" en raison de ses
pièces de monnaie, qui étaient polies avec de la poussière d’or, de sorte que les habitants d’autres
pays estimaient que leur valeur étaient supérieure à leur valeur réelle. La
plupart des pièces étaient probablement associée au Dieu Fraatix, qui était un
Dieu local autour de la Médie.
Des textes cunéiformes nous informent sur le nom de sa sœur et épouse, Peruztana qui lui aurait donné trois enfants :
Mithridate III
et Orodès II et une fille au nom inconnu, épouse de Tigrane
le Jeune, fils (ou beau-fils) de
Tigrane II.

Tétradrachme de Phraatès III
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La succession de Phraatès III est différente en fonction des spécialistes.
Certains, et ils sont la majorité, donnent comme Roi suivant Mithridate III (ou
Arsace XIII, en Persan :
مهرداد Mehrdad ou Mit’radāta, en
Grec :
Μιθριδάτης Γ΄, 57 à 55 ou 57 à 54) qui
serait le premier à monter sur le trône. Cependant il fut rapidement déposé en raison de sa cruauté. Mithridate III
s’enfuit alors en Syrie
et demanda asile au Proconsul Romain Aulus Gabinius. Il leva une armée et avança en
Mésopotamie, mais il fut battu à
Séleucie du Tigre
par le Général d’Orodès II, Surena (ou Suren). Il se réfugia alors à
Babylone où
après un long siège il fut fait prisonnier et tué en 54 par
Orodès II.
Une
autre hypothèse les fait régner ensemble, et Mithridate III aurait été nommé Roi des
Mèdes par son
frère, mais les deux souverains ne parvenant pas à s’entendre au pouvoir, Mithridate III s’enfuit en
Syrie
craignant pour sa vie. Le Sénat Romain ayant
interdit au Proconsul Romain Aulus Gabinius de s’immiscer dans la querelle dynastique des Parthes, Orodès II écrasa son frère
dans une bataille et en 54 le fit exécuter.

Tétradrachme argent d’Orodès II
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Orodès II (ou Hyrodes Anaridius sur les monnaies ou
Arsace XIV, en Persan : ارد دوم, en
Grec :
Ορόντης Β΄, 57 à 38
ou 54 à 38), lorsqu’il fut seul sur le trône rétablit un pouvoir fort. En Avril 54, le Proconsul
Marcus Licinius Crassus (115-53) entra en Syrie et débuta une campagne contre les Parthes avec l’aide du Roi
d’Osroène,
Abgar II bar Abgar (68-53) et du Roi d’Arménie,
Artavazde III
(ou II ou Artavasdes, 54-34). Ce dernier proposa à Crassus de faire passer son armée par
l’Arménie,
pour frapper les Parthes, mais le Romain préféra écouter les conseils d’Abgar II. Crassus opta pour une attaque par le Nord
de la Mésopotamie. Il franchit
alors l’Euphrate dans le but de prendre
Séleucie du Tigre,
mais il fut trahit par Abgar II qui se rangea du coté d’Orodès II.
Au cours de l’hiver 54/53,
Artavazde III
dut faire face à l’attaque de l’armée Parthe commandée par Orodès II en personne et ne put venir
en aide à son allié tombée dans le piège d’Abgar II. Le 06 Mai (ou 01 Juin) 53, l’armée de Crassus fut écrasée par le Général Parthe Suréna (ou Suren),
qui stoppa l’avance sur l’Euphrate lors de la
bataille d’Harran (ou Carrhae ou Carrhes). La cavalerie Parthe infligea une cuisante défaite à l’infanterie
Romaine et le fils du Proconsul fut tués. L’Euphrate redevint la
frontière qui séparait les deux Empires. Artavazde fut contraint d’abandonner l’alliance avec les Romains pour sauver sa tête
lorsque les Parthes envahirent l’Arménie
et il donna sa sœur en mariage à Pacorus I (ou Pakoros ou Pacoros, v.40 à 38), le fils aîné d’Orodès II.
Ce denier serait né vers 67 ou 63. Au cours des années qui suivirent, Surena tenta d’envahir la Syrie,
mais sans grand succès.

Autre monnaie d’Orodès II
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Orodès II, jaloux de la popularité de son Général, qui pouvait devenir dangereux,
en 52 le fit
mettre à mort. En 51, la guerre avec les Romains continua sous le commandement de Pacorus I. Cependant, le jeune fils du Roi,
fut vaincu à
Nicée (ou Antigoneia ou İznik, 100 km au Sud-est de Istanbul) par le Sénateur Romain Caius Cassius
Longinus (85-42). Pendant les guerres civiles de la république Romaine les Parthes firent face d’abord à Pompée (106-48),
puis à Brutus (Marcus Junius Brutus, 85–42) et enfin à Cassius (Caius Cassius Longinus,
87/86-42). Aucun ne fut en mesure de contrer les Parthes jusqu’en
40 av.J.C lorsque Pacorus I, assisté par le Général Romain déserteur, Quintus Labiénus, partit en conquête.
Avec les forces qui leur restaient, Labiénus et Pacorus I occupèrent l’ensemble de la
Syrie / Palestine et
l’Asie Mineure à l’exception
de quelques villes, notamment Tyr.
En 40, en Judée,
Pacorus I s’empara de Jérusalem
et défit le Roi
Hyrcan II
(67-40). Il nomma à sa place son neveu, le Roi de
Juda
Antigonos
II Mattathias (40-37) avec qui il avait passé un accord. En 39, une contre attaque Romaine fut menée par le
Général Publius
Ventidius Bassus (90-27), un protégé de César, et Quintus Labiénus fut tué dans une bataille dans les
montagnes du Taurus. Par cette victoire, les Romains récupérèrent
l’Asie Mineure.
La défection des garnisons Romaines de Labiénus et l’ensemble de ses armées
vaincu par les forces du Gouverneur Romain Lucio Decidio Saxa, obligea Pacorus I à se retirer à
Antioche.
Il fut tué le 9 Juin 38 à la bataille de Gindaros, lors d’une attaque du camp Romain.
Pacorus I aurait été associé au trône avec son père de vers 40 à 38 comme co-Roi.
Orodès II épousa Laodice
(son nom est réfuté par quelques historiens), la fille du Roi de
Commagène,
Antiochos I Théos Dicée (69-38)
et de la Reine Isias. Des textes cunéiformes lui donnent comme épouse, sa sœur Téleonike. Orodès II, qui fut profondément
affligé par la mort de son fils Pacorus I, abdiqua la même année. Il nomma comme son successeur son 2e fils,
celui qu’il eut d’une concubine roturière, Phraatès IV.
Selon Dion Cassius (ou Lucius Claudius Cassius Dio, historien Romain,
v.155-v.235), en 36, ce dernier fit mettre à mort les trois autres fils du Roi
issus de son union avec Laodice,
qu’il jalousait pour la noblesse de leur mère. Orodès II se révolta devant le massacre, mais
Phraatès IV prit les devants et le
fit assassiner à la fin de l’an 38.
Plutarque
(Philosophe, biographe et moraliste Grec,
46-v.125) raconte qu’Orodès II comprenait très bien le
Grec et qu’après la mort de
Crassus, les Bacchantes d’Euripide furent présentées à sa cour avec la tête de Crassus,
elle même, utilisée
comme un accessoire dans une scène où une tête était coupée, sur l’ordre du Roi.

Tétradrachme de Phraatès IV
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Phraatès IV (ou Phraates ou Fraate ou Arsace XV, en Persan :
فرهاد چهارم, en
Grec :
Φραάτης Δ΄, 38 ou 37 à 2 av.J.C) deux ans après que son père
Orodès II se soit désisté pour lui, le fait assassiner ainsi
que tous ses demi-frères et leur famille afin d’éviter tout prétendant qui pourrait lui ravir son trône. Il affronta
plusieurs rébellions internes. En 36, il fut attaqué par le Général Romain Marc Antoine (83-30), qui marcha à travers la
Médie et
l’Arménie Atropatène
avec une armée de 100.000 hommes et envahit l’Empire Parthe où il assiégea la ville de Maragha
(ou Maraqeh, au Nord-ouest de l’Iran, à 130 km au Sud de Tabriz).
Phraatès IV obligea les Romains à abandonner le siège et écrasa leurs légions.
Marc Antoine perdit la plus grande partie de son armée
(Selon certaines sources 32.000 soldats furent tués ou emmenés en captivité).
Antoine, estimant avoir été trahi
par le Roi d’Arménie,
Artavazde III (ou II, ou Artavasdes, 54-34), envahit son royaume en représailles en 34 et le fit prisonnier.
En châtiment, il l’envoya en
Égypte et déclara à cette date le fils qu’il avait eut avec
Cléopâtre VII Théa Philopator (51-30),
Alexandre Hélios, Roi d’Arménie.
Cependant lorsque la guerre éclata entre Octave (Futur Empereur
Auguste, 27 av.J.C-14 ap.J.C) et Marc Antoine, ce dernier ne put maintenir ses
conquêtes. Phraatès IV récupéra alors l’Atropatène et aida Artaxias II (ou Ardachès ou Artaxes, 34-20 ou 30-20),
le fils aîné d’Artavazde, à retourner en
Arménie et à faire la guerre avec succès contre les ennemis de son père pour récupérer son trône.
Il semble que le royaume Parthe connut alors une certaine prospérité, comme en témoignent les nombreuses
pièces de monnaie frappées sous son règne.

Autre monnaie de Phraatès IV
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Par ses nombreuses cruautés Phraatès IV suscita l’indignation de ses sujets,
qui se soulevèrent et mirent sur le trône, en 32 ou 30, Tiridate II (32 ou 30 à 25). Phraatès IV s’enfuit alors
chez les Scythes, avec lesquels il revint pour reprendre son trône en 26 et Tiridate
II s’enfuit à son tour en Syrie où l’Empereur Auguste lui permit de rester, mais refusa de le soutenir.
Tiridate II tenta alors de monter une contre-attaque. Il fut en mesure de prendre en otage le fils de
Phraatès IV, qu’il remit aux Romains. En 26, Tiridate II conquit brièvement quelques parties de la
Mésopotamie, mais, en 25, il fut
définitivement expulsé de l’Empire Parthe. Il partit auprès d’Auguste, alors en Espagne.
Ce dernier refusa de livrer Tiridate II à Phraatès IV, mais il renvoya à Phraatès son fils sans rançon.
Quelques pièces de monnaie datées de Mars et Mai 26, avec le nom d’un Roi “Arsace Philoromaios” on été mises au jour
et pourraient appartenir à Tiridate II.
Les Romains espéraient
qu’Auguste se vengerait de la défaite du Général Romain Marcus Licinius Crassus
sur les Parthes et attaquerait Phraatès IV. Mais, en 20 av.J.C, Auguste se
contenta d’un traité avec lui, par lequel il ordonna le retour des prisonniers
Parthes. Ceux-ci en contre partie lui rendirent les enseignes Romaines prises
sur Crassus à la
bataille d’Harran
(ou Carrhae ou Carrhes).
Cependant le royaume d’Arménie
devint vassal des Romains. Peu de temps après, le Roi, dont les plus grands ennemis étaient sa propre famille, envoya
(en 10 ou 9 av.J.C.) cinq de ses fils en otage à Auguste, à Rome, reconnaissant ainsi sa dépendance à l’égard des Romains.
Cela incluait Tiridate III, que les Romains en
35 essaieront d’installer comme Roi vassal, Phraatès VI,
Vononès I, Rhodaspès et Serapasdanès. Ils furent élevés
comme des Princes à Rome où les deux derniers moururent. Ce fut aussi un moyen pour
Phraatès IV de s’assurer que ses
fils pourraient lui succéder sans opposition.

Buste de la Reine Thermusa – Musée national d’Iran
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Phraatès IV épousa ensuite Thermusa (ou Thea
Musa "la Déesse Musa" ou Thea Urania ou Moussa), une concubine
Romaine qui lui fut donnée par Auguste, dont il fit son épouse légitime. Elle
n’est connue presque exclusivement que par l’historiographie Romaine. Elle lui donna quatre enfants.
Comme le précise Emma Strugnell, le plan d’envoyer des enfants à Rome avait été élaboré sur
ces conseils et en 2 av.J.C, elle n’hésita pas à empoisonner le vieux Roi pour installer au pouvoir son
propre fils,

Tétradrachme de Phraatès IV |
Phraatès V (ou Phraates ou Fraate ou Phraatakes ou Arsace XVI, en Persan :
فرهاد پنجم, en
Grec : Φραάτης Ε΄, 2 av.J.C
à 4 ap.J.C), communément appelé Phraatacès (ou Fraataces, un diminutif "le petit
Phraatès", en Grec :
Φραατάκης), avec lequel elle régna conjointement
et fut représentée sur les monnaies. À cette période,
une guerre menaça d’éclater avec Rome pour la suprématie sur
l’Arménie et la
Médie.
L’Empereur Romain Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C) envoya alors son propre fils
adoptif, Caius César, dans l’Est afin d’envahir la Parthie. Phraatès V refusa le combat et
préféra conclure un traité en 1 ap.J.C. Par celui-ci, une fois de plus,
l’Arménie fut reconnu vassale des Romains.
Peu de temps après Phraatès V épousa
sa mère. Vers 4 ap.J.C, le conseil Parthe des anciens (Vazurgan) leur reprocha
cette alliance, contraire aux mœurs Parthes et finit par les détrôner et les
faire assassiner pendant leur fuite, pour les remplacer par le frère de Phraatès V.
Orodès III (ou Arsace XVII, en Persan :
ارد سوم , en
Grec : Ορόντης Γ΄,
vers 4 à 6 ou 8 ap.J.C). Celui-ci eut un règne très court. Selon
Flavius Josèphe
(ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien
Juif, 37-v.100),
il aurait été tué au cours d’une partie de chasse en raison de son extrême cruauté. Il affirme
même que c’était un usurpateur, un fils illégitime (ou cousin) de Phraatès IV,
aucunes preuves historiques à aujourd’hui ne vient confirmer ces propos.
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