Les  cités  Philistines
Gaza,  Ascalon
 

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 Pour plus de détails voir aussi :  Les Philistins

 

Gaza

  Gaza (En Hébreu : עַזָּה  Azzah ou A’zh, en arabe : غزة  Ġazza ou Gazzah, en Grec : Γάζα ‘Azzah, en Phénicien : zzh, en Persan : غزه) est la plus grande ville dans “la bande de Gaza”. Elle fut habitée depuis 3500 av.J.C. Le mot "Gaza" est souvent utilisé pour désigner l’ensemble de la bande le long de la côte, de sorte que la ville par elle-même prend quelques fois le nom de : "la ville de Gaza", pour plus de clarté. Le nom "Gaza", d’après le Ġazza arabe, découle de la racine Cananéenne/Hébreu du mot "fort", à travers le nom Hébreu de la ville, Ġazzā "la forte ou forteresse". Son intérêt principal résidait dans sa position géographique stratégique sur la route côtière reliant l’Égypte et le pays de Canaan. De ce fait la ville fut un important centre commercial, qui fournit à l’Égypte de l’huile et du vin, mais surtout une base avancée primordiale pour ses campagnes militaires.
 
   La cité serait le lieu où Samson (ou Chimchon, en Hébreu : שִׁמְשׁוֹן, Chimchôn, fut l’un des Juges d’Israël) fut emprisonné et trouva la mort (Livre des Juges 16 : 21). Aux environs de 3000, les Cananéens développèrent divers centres urbains dont Gaza. Les artefacts de Tell al-Ajjul, notamment des poteries, des œuvres en albâtre et en bronze, sont gardées au musée Rockefeller à Jérusalem-Est. Selon la Bible, la ville fit partie du territoire qui devait revenir à la tribu de Juda, mais il ne semble pas que celle-ci ait pu s’en emparer. Les prophètes Amos (Un des douze petits Prophètes dans la Bible Hébraïque) et Sophonie (ou Zephaniah ou Tzfanya) prédirent que Gaza serait abandonnée. Sous l’Empire Perse, la ville connut une grande prospérité car elle se trouvait aux débouchés des routes commerciales venant d’Arabie. Hérodote (Historien Grec, 484-v.425) décrivit Gaza comme une ville de taille équivalente à Sardes, la capitale de la satrapie Perse d’Asie Mineure. Sa population était à cette époque fortement cosmopolite avec, outre les descendants des Philistins, une petite population arabe, Perse et des marchands Grecs. Gaza fit sa propre monnaie, les premières pièces furent frappées aux environs de 380 av.J.C sur le modèle Athénien.

 


 

Statue de Zeus mise
au jour à Gaza

L’histoire…….

 
  L‘histoire de Gaza, une des plus anciennes villes au monde, fut façonnée par sa situation géographique stratégique. La ville est située sur la route côtière Méditerranéenne, entre l’Afrique du Nord et les plus verdoyantes terres du Levant. L’ancienne Gaza est identifiée au site de Tell es-Sakan qui date de 3500 et qui se trouve 5 km. de la ville actuelle de Gaza. Cependant certains spécialistes pensent que l’ancienne Gaza (Tell Haruba) fut fondée entre 1500 et 1400 sur le site de l’actuelle ville, ce qui rend les fouilles impossibles. Mais des sondages effectués en 1992 ont révélé que le site était habité aux alentours de 1500. La cité fut un centre de commerce prospère et une escale des caravanes de passage entre l’Égypte et la Syrie.
 
   En 1484, la ville fut envahie et prise par le Roi d’Égypte, Thoutmôsis III (1479-1425). Elle devint alors la résidence du Gouverneur Égyptien de la région, alors connue sous le nom de Pays de Canaan. Ce fut à cette époque que le nom de Gaza fut mentionnée pour la première fois. La cité devint la tête de pont pour le départ des campagnes du Roi afin de s’assurer le contrôle de toute la Palestine. Dans les lettres de Tell el-Amarna, de l’époque du Pharaon Amenhotep IV (Aménophis ou Akhénaton, 1353/52-1338), Gaza est citée, sous le nom d’Hazattu. Vers 1200, comme beaucoup de ses consœurs du littoral, Gaza dut faire face aux invasions des Peuples de la mer.
 
   La cité fut conquise par un ce ceux-ci, les Philistins, un peuple avec des liens culturels provenant de la mer Égée (Idée toujours débattue aujourd’hui), dont le nom de Palestine, donné par les Romains, fut à l’origine. Ils s’installèrent de Gaza à Jaffa, sur la côte Sud Cananéenne. Gaza fit alors partie de la Pentapole Philistine, une ligue des cinq plus importantes cités-États de la région, chacune dirigée par un souverain, qui étaient : Ashdod, Ascalon (ou Ashkelon), Ekron, Gath et Gaza.
 
   La ville Philistine de Gaza, fortifiée d’un mur d’enceinte, avait une surface de près de 80 ha. Elle fut construite sur une colline à 2,5 km. de la mer et à près de 45 m. de hauteur. Les Philistins, malgré les nombreuses attaques Égyptiennes, gardèrent la région jusqu’en 734. À cette date où l’Empereur d’Assyrie Téglath-Phalasar III (ou Tiglath-Pileser, 745-727) lança une grande expédition militaire sur les cités Philistines afin d’empêcher les Égyptiens d’intervenir aux côtés de la coalition anti-Assyrienne montée par le Roi de d’Aram-Damas Razin (792 ou 766-733/2). Damas fut prise en 732 et Ascalon (ou Ashkelon), Gath et Gaza suivirent. Le Roi de cette dernière, Hanunu (v.740 à 720) s’enfuit en Égypte, mais finit par se soumettre et devint vassal des Assyriens. En 722, l’Empereur d’Assyrie Sargon II (722-705) fut obligé d’intervenir de nouveau dans la région qui s’était soulevée contre son emprise et avait monté une coalition. Il triompha du Roi Ilu-bi’di, d’Hamath (ou Hama, une ville sur les rives de l’Oronte dans le centre de la Syrie) et déporta les familles de Samarie, puis il annexa le royaume d’Israël.
 
   En 721/720, la rébellion des provinces d’Arpad (Ville de Syrie au Nord-ouest d’Alep appelée actuellement Tell Rifat), de Damas, d’Hamath et de Gaza, soutenue par l’Égypte fut écrasée et les troupes Égyptiennes du Pharaon Piânkhy (ou Piye, 747-716) furent repoussées dans leur pays. Hanunu fut capturé et déporté à Assur. Le Roi de Gaza suivant Cili-Bel (720 à v.690) se joignit, contraint, à une nouvelle coalition contre l’Assyrie montée par le Roi de Juda Ézéchias (726-697). Ils furent de nouveau battus et l’Empereur Sennachérib (705-681) qui leur imposa un lourd tribut. Surtout à Ézéchias qui évita ainsi que sa capitale Jérusalem soit prise. Quant à Cili-Bel, il semble qu’après avoir été déporté à la cour Assyrienne, il reçut en dédommagement des territoires prit au royaume de Juda et se révéla par la suite un fidèle allié des Assyriens.
 
   En 611 le Pharaon Néchao II (610-595) soumit pendant deux ans la Philistie, le Pays de Canaan, la Phénicie et il atteignit l’Euphrate où il fixa la nouvelle frontière, à Karkemish. Au printemps 609, lors d’un combat à Megiddo, il tua le Roi de Juda Josias (640-609), qui s’était rallié aux Néo-Babyloniens, la nouvelle puissance montante. Il continua son avancée pour joindre ses forces à celles de l’Empereur d’Assyrie Assur-Uballit II (612-609) qui était assiégé à Harran, mais il ne parvint pas à repousser les Babyloniens. Néchao II se retira alors en Syrie du Nord. Assur-Uballit II réfugié dans la ville fut impuissant face à l’avancée des Néo-Babyloniens, la cité fut prise et il disparut de l’histoire. L’Assyrie tomba à fin de l’année 609.


 

Gravure, Gustave Doré (1832-1883)
Samson enlève les portes de Gaza

 
   En 604, Gaza tomba sous la domination du Roi Babyloniens Nabuchodonosor II (ou Nabou-Koudour-Ousour ou Nebuchadrezzar, 605-562). Ce dernier garda la cité peu de temps puisqu’elle fut reprise en 601 par le Pharaon Néchao II malgré une armée très affaiblie. Pour lui aussi la victoire fut de courte durée, en 598 Nabuchodonosor II reprit lors d’une nouvelle expédition le contrôle de la côte Philistine, dont Gaza. Le dernier Roi de la cité fut exilé en Babylonie et Gaza devint une ville de garnison pour les Babyloniens. Puis la cité et la région changèrent une nouvelle fois de mains, elle fut envahie par le Roi Perse Achéménide (559-529) en 538 après que celui-ci ait construit son Empire, qui s’étendait de la Grèce à l’Indus.
 
   En 525, sous le Roi Perse suivant Cambyse II (529-522), Gaza lui servit de base avancée pour attaquer l’Égypte. Sous l’Empire Achéménide, la ville connut une grande prospérité car elle se trouvait aux débouchés des routes commerciales venant d’Arabie. Les Perses la gardèrent jusqu’à leur chute. La région fut libérée de leur joug par le Roi de Macédoine Alexandre le Grand (336-323). Cependant, lors d’un siège mémorable, Gaza résista défendue par l’eunuque Batis. Ce dernier qui était au service du Roi Perse Darius III Codoman (336-330).
 
   Il commandait la place forte de Gaza à la fin de l’année 322 et il décida de résister à l’avancée d’Alexandre, lorsque celui-ci se dirigea vers l’Égypte, après la prise de Tyr. Avec l’appui de contingents Phéniciens et de mercenaires arabes, Batis résista près de deux mois au Macédonien. Malheureusement son acharnement, lors de la prise de la ville, mena au massacre de tous les défenseurs et les femmes et les enfants furent vendus en esclavage et Batis fut exécuté. Sa défaite serait due à une tempête ?. La ville fut alors repeuplée par les bédouins voisins.
 
   Après la mort d’Alexandre et du partage de son Empire, Gaza et la région furent le terrain de luttes de pouvoirs entre les différents Diadoques se prétendant successeurs du Macédonien. En 312 Antigonos I Monophtalmos (306-301), fort de ses succès en Perse et en Médie, tenta de reconstituer à son profit l’unité de l’Empire. Il étendit son autorité sur l’Asie Mineure et la plus grande partie de la Grèce, dont il réclama de nouveau l’autorité. Il envahit alors la Syrie, qui dépendait de Ptolémée I Sôter (Roi 305-282) et assiégea Tyr pendant plus d’un an. Il tenta aussi, mais en vain, de soumettre les Nabatéens. Mais la même année son fils Démétrios I Poliorcète (Roi 294-287) fut vaincu par les troupes de Ptolémée I Sôter à la bataille de Gaza. La paix fut conclue en 311 et un nouveau partage de l’Empire laissa à Antigonos I le gouvernement de l’Asie Mineure et de la Syrie et la liberté des cités Grecques fut proclamée. Gaza et sa région furent attribuées alors au royaume Lagide. Ses Rois gardèrent la cité jusqu’en 198. Pendant cette période Gaza renoua avec la prospérité grâce notamment à l’exportation d’esclaves, de textiles et surtout d’encens. Elle devint ensuite la possession du Roi Séleucide Antiochos III Mégas (223-187).
 


 
Amphore en céramique, époque
Byzantine – Ve s. ap.J.C – Ce type
d’amphore était abondamment
produit dans la région de Gaza
et servait essentiellement au
transport du vin

   Cependant l’Empire Séleucide s’effrita rapidement et Gaza profita de cette faiblesse. Elle devint une cité-État indépendante, alliée au royaume des Ptolémée. Du fait de son alliance, les relations avec les Juifs Hasmonéens (ou Asmonéens) furent assez tendues. En 145, Jonathan Maccabée (ou Macchabée, Grand Prêtre des Juifs, 160-143) fit le siège de Gaza, mais il ne parvint pas à la prendre. Un traité fut signé et la ville échappa à l’invasion en échange d’otages qui furent envoyés à Jérusalem.
 
   Selon l’historien Juif Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, Historien Juif, 37-v.100), la cité fut dirigée à cette époque par une boulé de 500 membres et disposait de sa propre armée dirigée par un Stratège. Au cours de cette période le port du Nord-ouest de la ville, dont la population Grecque n’avait pas la même origine que celle de Gaza, se transforma en cité indépendante sous le nom d’Anthédon. Cette liberté fut de courte durée, en 96, le Roi Hasmonéens (ou Asmonéens) de Juda (ou Judée) Alexandre I Jannée (ou Jannæus, 103-76) entra en conflit avec les Égyptiens.
 
   Il s’empara et détruisit la ville, massacra les habitants et l’incorpora au royaume de Juda. En 63, le Romain Pompée (106-48 av.J.C) prit Jérusalem ce qui eut pour effet de libérer Gaza, en grande partie en ruines et les autres cités Syriennes et Grecques qui avaient été annexées au royaume Hasmonéen. Gaza devint Romaine et fut petit à petit reconstruite. Elle fut incorporée à la province Romaine de Syrie, puis au Royaume d’Hérode le Grand (Roi de Judée et Roi d’Israël, 40-4 av.J.C). Elle fut ensuite reprise par la Reine d’Égypte Cléopâtre VII Théa Philopator (51-30). À la mort de celle-ci Gaza redevint Romaine, incorporée de nouveau à la province de Syrie. Il semble que la prospérité revint au Ier siècle ap.J.C et que Gaza redevint le point de départ des caravanes d’encens des Nabatéens.
 
   Toutefois, vers 66 ap.J.C, dans le cadre de la première guerre Judéo-romaine, conduisant à la destruction de Jérusalem par Titus, la cité fut encore une fois pillée. Il fallut attendre le règne de l’Empereur Romain Hadrien (117-138), qui la visita en 130, pour que la cité entre dans une nouvelle phase de développement. L’hostilité de la ville aux Juifs et son soutien à la répression Romaine de la seconde révolte Juive, firent accorder à la cité le privilège d’organiser la vente comme esclaves d’une partie des Juifs prisonniers. Vers 250 le Christianisme commença à se répandre. Gaza resta prospère sous le règne des Byzantins. En 618 et 629 elle fut prise et occupée par les Perses Sassanides. Elle fut reprise par les troupes d’Héraclius I (610-641), mais elle tomba aux mains des musulmans en 637.

 

Archéologie

 
  Il est très difficile d’établir un plan de la ville avec précision, celle-ci n’ayant pas été fouillée. Il semble d’après quelques recherches qu’elle ne se distingue pas des autres cités Romaines de la région. La ville était entourée d’un rempart et se structurait autour de deux rues perpendiculaires, le Cardo et le Decumanus. Elle possédait un hippodrome qui se trouvait en dehors de l’enceinte et un théâtre, qui daterait peut-être du IIe siècle. Cependant il est impossible aujourd’hui de localiser leurs emplacements. Le Chrétien Marc le Diacre recensa, au début du Ve siècle, huit temples dédiés à Hécate, à Coré, à la Tyché, à Marnas. Ce dernier était le plus important car assimilé à Zeus, au Soleil, à Apollon, aux Héros et à Aphrodite.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
 
Thomas Bauzou :
D’un Empire l’autre; Gaza d’Alexandre à Constantin, pp : 29-33, Le monde de la Bible 169, Janvier-Février 2006.
Brouria Bitton-Ashkelony, Aryeh Kofsky :
Christian Gaza in late antiquity, Brill, Boston, 2004.
Jacques Briend :
Entre l’Égypte et les royaumes du nord, une ville qui traverse l’Histoire, pp : 19-23, Le Monde de la Bible 169, Janvier-Février 2006.
Theodore Edward Dowling :
Gaza : A city of many battles (from the family of Noah to the present day), S.P.C.K., London, 1913.
Carol A.M.Glucker :
The city of Gaza in the Roman and Byzantine periods, Collection : BAR, International series 325, B.A.R., Oxford, 1987.
Martin Abraham Meyer :
History of the city of Gaza, AMS Press, New York, 1907, 1966 – Gorgias Press, Piscataway, 2008.
Catherine Saliou, Bernard Flusin :
Gaza dans l’antiquité tardive, Helios, Salerno, 2005.
Israel Shatzman :
The armies of the Hasmonaeans and Herod : From Hellenistic to Roman frameworks, Mohr, Tübingen, 1991.

 

 

Ascalon

 


 

Vue d’une partie du site d’Ascalon

   Ascalon (ou Ashkelon ou Ashqelon, en Hébreu : אַשְׁקְלוֹן Ašqelōn, en Latin : Ascalon, en arabe : ٲشكلون ou عسقلان Ašqalān ou Al Majdal, en Akkadien : Ašqaluna ou Iš-qi-il-lu-nu, en Grec : Ασχαλων Askalōn, en Persan : اشکلون Ashkelon) est une ville côtière dans le Sud d’Israël, au Nord de la Bande de Gaza, à 64 km. au Sud de Tel-Aviv. L’ancien port de mer d’Ascalon remonte à l’âge de bronze. Au cours de son histoire, la cité fut gérée par les Cananéens, les Philistins, les Babyloniens, les Phéniciens, les Romains, les musulmans et plus tard par les Croisés. La ville moderne Israélienne d’Ascalon fut fondée en 1950.
 

L’histoire…….

 
   Ascalon est le plus ancien et le plus grand port maritime de l’Israël antique. Ce fut une cité florissante à la période du bronze-ancien (v.1800-v.1550). Ce fut une ancienne colonie de Tyr et l’une des "cinq capitales" des Philistins, au Nord de Gaza et au Sud de Jaffa (ou Yafa). Les fouilles archéologiques entamées en 1985 et dirigées par Lawrence Stager de l’Université Harvard sont révélatrices du site avec environ 30 m. de gravats accumulés au cours des périodes : Des Cananéens, des Philistins, des Phéniciens, des Séleucides, des Romains, des Byzantins, des islamiques et l’occupation des croisés.
 
   Dans les couches plus anciennes des tombes ont été mises au jour de l’époque Cananéenne pré-Phénicienne. La ville fut construite sur un affleurement de grès et possédait un bon approvisionnement en eau souterraine. La cité antique était relativement grande et avait une population estimée à pas moins de 15.000 personnes vivant à l’intérieur des murs de 2,4 km. de long pour 15 m. de hauteur et 50 m. d’épaisseur. Elle avait une superficie de plus de 60 hectares protégée par ces remparts.


 

La porte et le mur de la ville Philistine d’Ashkelon

 
   Les arcades des portes de la ville sont les plus anciennes dans le monde. Elles faisaient plus de 2,40 m. de largeur et quelques vestiges sont encore debout aujourd’hui. L’épaisseur des murs était tellement importante que les briques de l’âge de bronze furent doublées en tunnel en voûte en berceau, enduits de plâtre blanc, afin de soutenir la superstructure. C’est là aussi la plus ancienne voûte jamais trouvée. Les immenses remparts renferment les ruines d’un sanctuaire, un veau votif en argent y a été trouvé en 1991.
 
   Au cours de la période Cananéenne, une route de près de 6 m. de large partait de l’enceinte du port jusqu’aux portes de la ville. À proximité, dans les ruines on a retrouvé une statuette en bronze représentant un taureau (ou un veau) qui à l’origine était argenté. Les représentations de veaux et de taureaux étaient associées avec le culte Cananéen des Dieux El et Baal.
 
   La correspondance entre le Pharaon Égyptien (Lettres de Tell el-Amarna) et Ascalon (ou Ašqaluna), datée de vers 1350, contient 7 lettres du souverain Amenhotep IV (Aménophis ou Akhénaton, 1353/52-1338) au "Roi" (ou Maire) Yidya. Yidya fut le seul dirigeant d’Ascalon (ou Ašqaluna) durant une période de 15/20 ans. Une autre lettre du Pharaon à Yidya fut découvert par la suite au début des années 1900.
 
   Les Philistins conquirent l’Ascalon Cananéenne vers 1150 av.J.C. Leur poterie, les types de structures et inscriptions sont similaires à celle datant du début des centres urbanisés à Mycènes, ce qui ajoute du poids à l’hypothèse que les Philistins étaient d’origine Mycénienne. Quelques spécialistes pensent qu’ils sont peut-être une des populations parmi les "Peuples de la mer" qui bouleversèrent les cultures à travers la Méditerranée orientale à cette époque. Ascalon devint une des cinq capitales des Philistins qui étaient constamment en guerre avec le royaume d’Israël et le royaume de Juda. Selon Hérodote (Historien Grec, 484-v.425), son temple de Vénus est le plus ancienne du genre et aurait été imité à Chypre. Il mentionne que ce temple fut pillé par les maraudeurs "Scythes" pendant la durée de leur emprise sur les Mèdes (653-625).
 
   L’époque des Philistins fut révolue en 604, lorsque l’immense port de la ville fut pris par les armées du Roi néo-Babylonien Nabuchodonosor II (605-562). Celui-ci détruisit et brûla la ville et envoya son peuple en exil. Ascalon fut vite reconstruite et redevint un important port maritime lors de la période Hellénistique et Séleucide. Au cours de la période de domination du royaume Hasmonéen (ou Asmonéen) de Judée (140-37), après son soulèvement contre le Roi Séleucide Antiochos IV Épiphane (175-164), Siméon Ben Shetach devint l’homme le plus puissant de la ville.
 


 

Ornement de la Basilic Romaine


 

Art Philistin – Statue
votive trouvée à Ascalon

   Siméon Ben Shetach (ou Shimon ben Shetach, v.120-40 av.J.C) était un érudit et un Pharisien Nāśī (ou Prince) du Sanhédrin (Assemblée législative traditionnelle du peuple Juif ainsi que son tribunal suprême qui siégeait à Jérusalem) pendant le règne d’Alexandre I Jannée (ou Jannæus, 103-76) et son successeur, la Reine Salomé Alexandra (ou Salomé Alexandra, 76-67), qui était la sœur de Siméon. Il était donc étroitement lié à la cour et avait, au moins dans un premier temps, la faveur d’Alexandre I, des Pharisiens et du Sanhédrin. Très cruel, il aurait, en une seule journée, condamné à mort 80 femmes d’Ascalon qui avaient été accusés de sorcellerie. Plus tard, les familles de ses femmes prirent leur vengeance en faisant de faux témoignages contre le fils de Siméon ce qui occasionna son exécution.
 
   Ascalon fut le berceau d’Hérode le Grand (Tétrarque de Judée 41-40, Roi de Judée 40-37, Roi d’Israël 37-4 av.J.C). Il y aurait construit d’immenses monuments et fontaines avec de grandes colonnades. Sous son règne la ville devint la seconde ville du pays par la grandeur. On y trouvait le temple de Dercéto (ou Dercétis) qui selon Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30) fut une nymphe qui vivait dans un lac de Syrie proche d’Ascalon. La cité suivit ensuite la destinée de la région et fut conquise par les arabes en 638 ap.J.C par le calife Umar. Elle fut occupée ensuite par l’émir Mu`âwiya Gouverneur de la Syrie et futur calife omeyyade.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
 
Yosef Garfinkel, Doron Dag et Daniella Bar-Yosef Mayer :
Neolithic Ashkelon, Institute of Archaeology, The Hebrew University of Jerusalem, Jerusalem, 2008.
Barbara L.Johnson et Léon Levy :
Ashkelon 2 : Imported pottery of the Roman and late Roman periods, Final reports of the Leon Levy expedition to Ashkelon, v.2, Harvard Semitic Museum publications, Eisenbrauns, Winona Lake, 2008.
Ariel Lewin :
The archaeology of ancient Judea and Palestine, J. Paul Getty Museum, Los Angeles, 2005.
Daniel M.Master :
Trade and politics : Ashkelon’s balancing act in the seventh century. B.C.E, pp : 47-64, BASOR 330, Chicago, Mai 2003.
James Parkes :
A history of Palestine from 135 A.D. to modern times, Oxford Univ. Press, New York, 1949.
Yehuda Sehiff :
Ashkelon = Ashḳelon, Alfa Communication, Ramat-Gan, Israel, 1993.
Lawrence Stager :
Merenptah, Israel and the Sea Peoples, new light on an old relief, pp : 56-63, Eretz Israel 18, Jérusalem, 1985.
Lawrence E.Stager, David J.Schloen et Daniel M.Master :
Ashkelon 3 : The seventh century B.C., Final reports of the Leon Levy expedition to Ashkelon, v.2, Harvard Semitic Museum publications, Eisenbrauns, Winona Lake, 2011.
Chaim Yashin :
From Ascalon to Raphia : City-coins of the southern Palestinian coast, Art Plus, Jérusalem, 2007.

 

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